AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782707301369
140 pages
Editions de Minuit (01/03/1969)
3.68/5   139 notes
Résumé :
Dans cet hôtel à l'orée de la forêt, trois clients qui ne se connaissent pas, silencieux, solitaires : élisabeth Alione, Max Thor qui la regarde, et Stein qui regarde Max Thor. Plus tard viendront Alissa Thor, puis Bernard Alione…
Fulgurant comme l'amour, silencieux comme la mort, grave comme la folie, âpre comme la révolution, magique comme un jeu sacré, mystérieux comme l'humour, Détruire dit-elle ne ressemble à rien.

Marguerite Duras (1914 -... >Voir plus
Que lire après Détruire, dit-elleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 139 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
2 avis
1
0 avis
Si t'as envie de lire un Duras dans lequel tu comprends rien de rien, mais que t'en es tout autant fasciné, je crois que tu peux lire, sans exagérer, tu peux lire Détruire, dit-elle.

Peu importe que tu sois lea plus concentré.e possible, Duras s'en moque que tu piges quoique ce soit, elle ne file aucun code pour qu'on la comprenne, débrouille-toi c'est comme ça…

mais avec la plus grande classe du monde !

Mon vieux, j'ai été balloté de bout en bout, j'ai relu dix fois certaines pages, me parlant à moi-même en lâchant des « mais bordel il se passe quoi ? », ça file des vertiges minou, des petits mais des vertiges quand même.

Et aussi ça frustre, encore plus que les deux livres que j'ai lu précédemment d'elle.

Mais au lieu d'atteindre un seuil de colère ou de simplement refermé le livre par pur abandon, on est littéralement scotché à l'écriture de l'autrice.

En plus c'est pas pour faire genre mais j'ai aimé y déceler des petits morceaux de Moderato Cantabile et des Petits chevaux de Tarquinia et si tu essayes de le lire comme du théâtre ça passe presque, mais tu deviens fou.lle quand même.

Ne rien biter, mais adorer quand même. C'est sacrément génial tu trouves pas ? Je veux dire, qui est cap' de faire un truc pareil, tu peux me dire sans que ça rende ronchon comme aujourd'hui ?

C'est même pas une question de pardon, c'est de la fascination minou.

De. la. pure. fascination.

Et merde. J'en veux encore !!

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          102
💔 S'agit-il d'un hôtel ou d'une maison de repos ? Il y en tout cas une forêt, des arbres, des courts de tennis, et le bruit des balles qui frappent comme martèle le coeur quand il a mal, il y a le soleil et les chaises longues, pour se reposer. Mais plus que tout, il y a ce mystère, ce voile épais qui recouvre tout ce petit univers et les personnages qui le composent.

💔 Elisabeth Alione, Max Thor et Stein. L'action s'ouvre sur eux trois, tout d'abord. Elle, paisible, les yeux fermés, qui se lève pour marcher et disparaître. Thor, professeur de français et potentiel écrivain en devenir, qui ne commencera jamais son roman. Il regarde la femme. Et il y a Stein, qui regarde Thor. Jeux de regards ? Qui sont-ils et que font-ils là ? Plus tard, le mari d'Elisabeth et la compagne de Thor les rejoindront. le mystère restera entier sur le pourquoi.

💔 Détruire dit-elle est fascinant. Les yeux bandés, on avance à tâtons, on reçoit des indices, il y a des codes, il faut pouvoir comprendre je crois, ou tout simplement prendre, sans se poser de questions, il faut se laisser emporter, guider. Utopiste, mystique, angoissant et pesant, ce court roman est un voyage où l'abandon est maître mot. Détruire. C'est Alissa qui le dit. Mais si après tout, c'était cette oeuvre qui détruisait, le dialogue, le rapport des uns aux autres, le sens, l'essence du roman, de la littérature... de la vie ?
Commenter  J’apprécie          20
Détruire dit-elle (sans virgule selon sa typologie originelle) : DURAS II (après décodage) : de l'abstraction à l'impressionnisme. Voir DURAS I : une oeuvre d'art abstraite (lien ci-dessous).
Détruire, dit-elle » est l'un des romans les moins accessibles de Duras.
Après lecture des décodeurs de Duras, tout s'éclaire et se lie.
Deux mots essentiels « Désir » et « Révolution ».
Désir, celui qui tend l'arc de tout être vivant.
Révolution, pour la transformation indispensable que beaucoup appellent de leurs voeux pour rendre à l'humain sa place de droit originelle dans notre société : celle de l'être (opposé à l'avoir) dans son unicité et son interchangeabilité.
Oeuvre d'art : Duras réalise ce qu'elle seule savait faire. Une oeuvre épurée où tous les signes et artifices contribuent à l'intelligence du texte.
Oeuvre abstraite : Duras sollicite fortement le lecteur. Sa lecture peut se limiter à une pure émotion stylistique.
Oeuvre impressionniste : avec l'aide de ses décodeurs, toutes les impressions captées lors de la première lecture, qui ne peut s'effectuer qu'avec lenteur, mais qui sont particulièrement bien ancrées (chaque passage cité pour démonstration est su) prennent forme.
L'esprit étant libre, plusieurs hypothèses peuvent surgir, comme celle de l'homosexualité entre les deux protagonistes masculins (Stein et Max Thor) et féminins (Alissa et Elisabeth-Elisa) moins prégnante mais qui complète l'idée générale de la nécessité de briser notre dépendance aux codes sociétaux. de faire tomber les masques. D'être nous-mêmes. de donner expression aux désirs qui nous animent en transgressant le paradoxe d'être unique dans la foule embarquée sur le même ferry.
Un livre très actuel qui souligne la nécessité pressante d'un changement de paradigme, crié ici et là.

Lien : https://zoegilles.net/2021/0..
Commenter  J’apprécie          52
Mon premier Marguerite Duras et j'ai bien l'impression que je n'ai pas choisi le plus accessible. Détruire dit-elle est peut-être à ce jour le premier roman dans lequel je suis le moins rentré. le style de Duras pour Détruire dit-elle, est tellement jusqu'au-boutiste dans l'abstraction qu'il flirte avec la compréhension. Les phrases sont courtes, le texte est très coupé. Un mot pour un moment, une émotion, une action, un « silence », pas plus, le minimum, l'épure.

Je me fais pas de soucis. Ne pas comprendre Détruire dit-elle est normal. C'est même peut-être le but recherché. Voila un petit mois que je l'ai lu, il est très court, et il me trotte dans la tête depuis, en espérant que le temps ferait naître l'étincelle d'une sorte de révélation. Mais rien ! Un mois n'est peut-être pas assez?
Lorsque je prends le temps de lire et réfléchir (modeste réflexion comme le lecteur peut le constater) à une oeuvre, sa longueur formelle revêt une certaine importance que je lie au travail fournit pas son auteur. Un roman épuré peut nécessiter plus de travail qu'un pavé. Et c'est ce que je demande à une oeuvre courte ; qu'elle soit porteuse de tout ce qui est absent des mots existe dans les silences, dans les filigranes de notre cerveau, dans les interlignes, etc…

Avec Détruire dit-elle, le sentiment qui me vient, c'est celle d'une oeuvre facile pour une romancière expérimentée (reconnu depuis près de 20 ans). Et si tel n'est pas le cas, c'est le fruit d'un esprit torturé dont le résultat s'avère très obscur, et l'intention à jamais mystérieuse pour moi.
En lire plus sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/detruir..
Commenter  J’apprécie          40
Marguerite Duras aime à décrire les lieux. Nous sommes dans un hôtel ou bien une maison de convalescence. Il y a un parc avec des arbres, des chaises longues, des tennis. On pourrait se croire en vacances. Les personnages que l'on rencontre dans ce lieu intrigant ce sont deux hommes, Stein qui est juif et Max Thor qui est écrivain ou du moins qui tente de le devenir. Ils vont rencontrer une jeune femme solitaire et silencieuse et les masques vont tomber progressivement.

A part le titre "Détruire dit-elle" qui fait référence à une exclamation d'Alissa, que ne n'ai pas comprise, je me suis régalée en retrouvant tous les ingrédients durassiens qui me font l'adorer : l'hôtel, la folie, la solitude, l'amour, la vie….

Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
[Incipit.]

Temps couvert.
Les baies sont fermées.
Du côté de la salle à manger où il se trouve, on ne peut pas voir le parc.
Elle, oui, elle voit, elle regarde. Sa table touche le rebord des baies.
A cause de la lumière gênante, elle plisse les yeux. Son regard va et vient. D'autres clients regardent aussi ces parties de tennis que lui ne voit pas.
Il n'a pas demandé de changer de table.
Elle ignore qu'on la regarde.
Il a plu ce matin vers cinq heures.
Aujourd'hui c'est dans un temps mou et lourd que frappent les balles. Elle porte une robe d'été.
Devant elle, il y a le livre. Commencé depuis son arrivée à lui ? ou encore avant ?
Près du livre il y a deux flacons de pilules blanches. Elle en prend à chaque repas. Quelquefois elle ouvre le livre. Puis elle le referme presque aussitôt. Elle regarde le tennis.
Sur d'autres tables d'autres flacons, d'autres livres.
Les cheveux sont noirs, gris-noir, lisses, ils ne sont pas beaux, secs. On ne sait pas la couleur des yeux qui, lorsqu'elle se retourne, restent encore crevés par la lu­mière, trop directe, près des baies. Autour des yeux, lorsqu'elle sourit, la chair est déjà délicatement laminée. Elle est très pâle.
Aucun des clients de l'hôtel ne joue au tennis. Ce sont des jeunes gens des environs. Personne ne se plaint.
- C'est agréable, cette jeunesse. Ils sont d'ailleurs discrets.
Aucun autre que lui ne l'a remarquée.
- On se fait à ce bruit.
Il y a six jours quand il est arrivé elle était déjà là, le livre devant elle et les pilules, enfermée dans une longue veste et un pantalon noir. Il faisait frais.
Il avait remarqué l'élégance, la forme, puis le mouvement, puis le sommeil chaque jour dans le parc, puis les mains.
Quelqu'un téléphone.
La première fois elle était dans le parc. Il n'a pas écouté le nom. La deuxième fois, il l'a mal entendu.
Quelqu'un téléphone donc après la sieste. Une consigne sans doute.

Soleil. Septième jour.
La voici encore, près du tennis, sur une chaise longue blanche. Il y a d'autres chaises longues blanches vides pour la plupart, vides, naufragées face à face, en cercle, seules.
C'est après la sieste qu'il la perd de vue.
Du balcon il la regarde. Elle dort. Elle est grande, ainsi morte, légèrement cassée à la charnière des reins. Elle est mince, maigre.
Le tennis est désert à cette heure-là. On n'a pas le droit d'en faire pendant la sieste. Il reprend vers quatre heures, jusqu'au cré­puscule.
Commenter  J’apprécie          50
Soleil. Septième jour.
La voici encore, près du tennis, sur une chaise longue blanche. Il y a d'autres chaises blanches vides pour la plupart, vides, naufragées face à face, en cercles, seules.
C'est après la sieste qu'il la perd de vue.
Du balcon, il la regarde. Elle dort. Elle est grande, ainsi morte, légèrement cassée à la charnière des reins. Elle est mince, maigre.
Le tennis est désert à cette heure-là. On n'a pas le droit d'en faire pendant la sieste. Il reprend vers quatre heures, jusqu'au crépuscule.
Commenter  J’apprécie          40

Dans le livre que je n'ai pas écrit, il n'y avait que toi.
Commenter  J’apprécie          260
-Quand l'ennui prends une certaine forme..., dit Stein. Il s'arrête.
-Oui ? demande Bernard Alione, vous alliez dire une chose intéressante. Quelle forme ...en...l’occurrence ?
-celle d'un horaire par exemple, il n'est pas perçu, dit Stein. S'il n'est pas perçu, pas nommé, il peut prendre des voies inattendues.
Commenter  J’apprécie          20
- Madame, lit Stein. Madame, il y a dix jours que je vous regarde. Il y a en vous quelque chose qui me fascine et qui me bouleverse dont je n’arrive pas, dont je n’arrive pas, à connaître la nature.
Stein s’arrête et reprend.
- Madame, je voudrais vous connaître sans rien en attendre pour moi.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Marguerite Duras (249) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marguerite Duras
Vidéo de Marguerite Duras
autres livres classés : nouveau romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (354) Voir plus



Quiz Voir plus

Marguerite DURAS

Quel est le bon titre de sa bibliographie ?

L'Homme assis dans le corridor
L'Homme assis dans le couloir
L'Homme assis dans le boudoir
L'Homme assis dans le fumoir

20 questions
190 lecteurs ont répondu
Thème : Marguerite DurasCréer un quiz sur ce livre

{* *}