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André Markowicz (Traducteur)
EAN : 9782742727698
88 pages
Actes Sud (02/05/2000)
  Existe en édition audio
3.59/5   152 notes
Résumé :
Le petit fonctionnaire Vassia Choumkov, qui jouit de la bonne disposition de son chef de bureau, tombe amoureux, est sur le point de se marier et devient fou « par reconnaissance ». Cet homme un peu bossu, qui craint toujours d'être une charge pour les autres, ressent d'un coup, jusqu'à en être progressivement écrasé, le poids du monde, dans une ville oppressante qui pourrait n'être que le rêve du Dieu sarcastique de l'Ancien Testament.

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le grand romancier russe du XIX e Siècle a été décrit par ses biographes comme une personne maladive et souffrait de maladies nerveuses telles que l 'épilepsie .Cet état de santé déteint sur l 'atmosphère et l 'ambiance de plusieurs romans de l 'auteur où l 'on remarque la présence de personnages :
agités , surexcités ,hystériques souvent proches de l 'état de folie , on a qu 'à se rappeler : Les Possédés , l''Idiot , Crime et Châtiment , Les Frères Karamazov ...la liste est longue .
Dans "Coeur faible",une nouvelle courte ,il s 'agit de Vassia ,un modeste fonctionnaire qui avec son collègue et ami Arkadi logent ensemble . Vassia a été pris par Julien Mastakovitch, un haut fonctionnaire , dans son service comme copiste car il a une belle écriture car il excelle dans la calligraphie .
Un jour Vassia arrive tout excité et joyeux pour annoncer
à son ami la nouvelle de son mariage avec Lise ,sa fiancée . Durant cette période un banal travail lui a été confié .Il
s 'agit de copier quelques feuilles . Pris par l 'excitation de
tout ce qui se passe autour de lui , Vassia se laisse aller et
n 'arrive plus à se concentrer sur son travail .Au fur et à messure que le temps passe , il déprime , se laisse aller .
Se croyant et estimant qu 'il est fautif et qu 'il n 'est pas digne de l 'estime de son chef . Il culpabilise de plus en plus . Son ami Arkadi fait de son mieux pour que son ami se ressaisisse .
Vassia se laisse choir jusqu 'il perde le contact avec le monde réel . Il sombre dans la folie . Vassia est emmené à
l 'asile .
Récit triste et mélancolique . Vassia méritait un sort meilleur .


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Je suis partagée devant cette nouvelle écrite en 1848. J'ai aimé certains thèmes, notamment l'approche de la folie, avec ce petit fonctionnaire hypersensible mais de manière différente de celle du prince Muichkine de "l'idiot" qui est beaucoup plus abouti.

Dostoïevski décrit ici la montée en puissance de l'obsession : Vassia qui baigne dans le bonheur, avec son projet de mariage, qui remet toujours à plus tard son travail de copie calligraphie pourrait-on dire, tant le héros se met la pression tout seul.

Son colocataire le voit sombrer peu à peu, usé par le manque de sommeil, l'exigence qui frôle le perfectionnisme. Il se comporte de façon anarchique parfois, et la logorrhée fait place, peu à peu, à des propos décousus, voire délirants ; l'auteur parle même de catalepsie.

Donc l'aspect psychologique m'a plu, de même que la description de la société, des fonctionnaires, mais j'ai trouvé le texte trop larmoyant : Vassia et son ami pleurent beaucoup, se consolent souvent l'un l'autre.

Une scène très touchante: l'achat d'un bonnet à rubans pour la fiancée de Vassia...
Challenge XIXe siècle
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Fou de bonheur
C'est une nouvelle de jeunesse de F. Dostoïevski ( 1847) qui me laisse un sentiment mitigé. Je l'ai lue sur le site de la bibliothèque russe et slave dans une traduction ancienne.
Cela commence par des embrassades, des effusions, des larmes de joie. Vassia étouffe littéralement de bonheur dans les bras de son ami et colocataire Arkadi. Vassia va se marier ! Lui le modeste fonctionnaire, au physique ingrat. Mais à courtiser Lise il a pris du retard sur le travail supplémentaire que lui a confié son Excellence , Julian Mostakovitch à qui il doit tout, il commence à se faire un sang d'encre...
En 60 pages, on assiste à la déchéance psychologique spectaculaire d'un homme qui a tout pour être heureux : une fiancée, un ami, un travail mais il estime qu'il ne mérite pas d'être heureux ou que tout ce bonheur va s'envoler dans l'instant alors il préfère le fuir, remettre son travail au lendemain, ce qui le plonge dans l'angoisse, les obsessions jusqu'à la folie. C'est très intéressant au niveau psychologique mais c'est plein de pathos, de sentimentalisme, de mièvrerie. On nage dans les bons sentiments du début à la fin...
Sur le même sujet, j'ai préféré de beaucoup le journal d'un fou de Gogol.
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Je viens de relire le texte et malgré l'excellente traduction, je suis resté plus mitigé au début par rapport à ma lecture initiale, assez submergé par ces épanchements hystériques de mièvrerie, ces larmes permanentes, ces exclamations d'amitié désespérée toutes les trois lignes. Et puis au fur et à mesure, une excitation toute littéraire s'emparait à nouveau inexplicablement de moi, une joie de lecteur vraiment. Car je trouve que l'excellente traduction (saint Markowicz translatez pour nous pauvres lecteurs) rend bien compte aussi de quelque chose qui transparait derrière toute cette hystérie mièvre, quelque chose de plus profond, qui apparait en une unité textuelle autour de la folie, du déraillement de cet homme, et c'est là où l'on côtoie déjà le génie de Dosto. Cette sensation unique d'une fièvre physique, totale, s'emparant du texte même - du pur théâtre de la folie !

Et quand on arrive à ce degré de force textuelle, qu'on passe au-delà du sentimentalisme maladif gênant aux entournures, on se rend compte qu'un espace béant a été ouvert dans la plaine de la Neva et on arrive logiquement à cet avant-dernier paragraphe sublime, et pour une fois descriptif, où l'ami navré contemple le soleil achever de mourir au fond de la perspective, accoudé au pont. Rarement Dosto dans mon souvenir aura eu une telle inspiration à travers une simple description – mais c'est parce que l'environnement tout entier est transpercé par une psyché. le monde malmené dans le texte a fini par s'en trouver changé. C'est le pouvoir des mots de Dosto, cela ; et c'est unique, il faut bien l'avouer.

L'espace béant, le fonctionnaire à qui était enfin promis le bonheur n'a pu qu'y sombrer : c'est le gouffre de son coeur trop faible (dont les parois n'ont eu de cesse d'être secrètement labourées par l'écrivain, ce vilain alchimiste), incapable de battre plus fort, plus « régulièrement » dans la société de ses pairs, c'est la tragédie de la liberté humaine qui n'est qu'un songe, qu'une paille sur laquelle Dieu soufflera à son gré. Il y a une révolte qui pointe chez son ami et colocataire dans l'avant-dernier paragraphe, une révolte métaphysique, et puis aussitôt une résignation, une infinie résignation. Et je crois que dans ce double mouvement tout Dostoïevski est là, comme il le développera ensuite à travers toute son oeuvre, pour aboutir au monument des Karamazov. C'est bien plus subtil qu'un simple refus d'être heureux, qu'une fuite dans la folie, qu'une étude psychologique un peu excessive d'un type d'angoissé ou de névrosé concentrant en lui la maladie du tissu social de son temps…


De ce petit texte au premier abord hystérique et dégoulinant de bons sentiments, accouche l'expérience d'une prise de conscience religieuse, qui ne peut être dite, ou décrite directement, qui a besoin d'un canal artistique pour pouvoir être communiquée.

« Il tressaillit, et ce fut comme si son coeur s'inondait, à l'instant, d'une source de sang brûlante, qui venait brusquement de jaillir sous l'afflux d'une sorte de sensation impérieuse, mais qu'il n'avait encore jamais connue. Ce fut comme s'il venait de comprendre, seulement à cet instant, toute cette inquiétude et de savoir pourquoi son pauvre Vassia, qui n'avait pas supporté son bonheur, était devenu fou. Ses lèvre se mirent à trembler, ses yeux s'empourprèrent, il blêmit et ce fut comme s'il avait appris à voir quelque chose de nouveau à cette minute-là… »

Et cette expérience commence ici à être communiquée, et c'est pour cela qu'on le lit et le relit, ce bon vieux Dosto. Il nous met tout nu directement en face du problème d'un monde ayant évacué l'encombrante présence de Dieu, et dont les créatures humaines ne peuvent plus que s'auto-détruire quand leur coeur souffre. A cette communication réussie dans l'écriture, religieuse ou amoureuse (paragraphe de la révélation face à la plaine de la Neva, l'achat du ruban pour la fiancée), répond en négatif la page blanche sur laquelle Vassia s'échine à « pousser la plume », ou les quintaux de pages d'écriture qui n'ont aucune autre finalité que d'occuper un emploi du temps (« Et l'affaire que je lui avais confiée, sa tâche, elle n'était pas grave du tout, et pas du tout urgente. »), et in fine, au dernier paragraphe, le visage de l'ancienne fiancée détourné vers « le parvis de l'église, pour cacher son malheur aux regards… ».


Dosto a pris la plume pour la lever, la faire s'envoler avec remue-ménage et tapage parmi les visages détournés des siens, engageant la lutte contre cette pesanteur terrible qui ramène tout être, toute société à ses plus bas instincts, en fouillant sans relâche, avec ses errements et ses ratiocinations sentimentales, sur la scène, pour ne pas perdre le dernier éclat de la grâce… dusse-t-il pour cela écorcher les parois de maints coeurs faibles du style de celui de Vassia, mais c'est uniquement en leur fréquentation que la plume peut s'élever un instant, résonner sous l'influx « d'une source de sang brûlante ».

Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.
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Nouvelle sur la folie qui accable un homme né de condition modeste et un peu infirme. Cet homme, modeste fonctionnaire, éprouve de la reconnaissance envers tous ceux qui s'intéressent un peu à lui. Son ami et colocataire, sa fiancée mais surtout son chef qui lui a donné un travail qu'il n'a pas fini à temps. N'ayant pas selon lui été à la hauteur de l'attente de son supérieur, et alors que celui-ci ne lui reproche rien, il trouve refuge dans la folie sous les yeux de son ami accablé.

La folie semble un thème récurrent chez Dostoïevski.

Un texte que j'ai aimé mais je reste assez déconcertée par l'outrance des sentiments chez les Russes de la littérature, on s'embrase et on pleure beaucoup

Lu dans le cadre du challenge XIXè siècle 2015.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La nuit s’étendait sur la ville et toute l’incommensurable plaine de la Néva, boursouflée de neige gelée, avec le dernier reflet du soleil, essaima les infinies myriades d’étincelles des aiguilles du givre. Le froid tombait jusqu’à moins vingt. Une vapeur glacée jaillissait des chevaux poussés à mort, des gens qui couraient. L’air comprimé tremblait au moindre son, et, comme des géants, de tous les toits de l’un et l’autre quais, on voyait monter et courir vers les airs, à travers le ciel froid, des colonnes de fumée, qui se mêlaient et s’entretissaient en progressant, de sorte que, semblait-il, c’étaient de nouveaux bâtiments qui se dressaient au-dessus des anciens, une nouvelle ville qui s’agençait dans l’air… Il semblait, en fin de compte, que tout ce monde, avec tous ses habitants, les refuges des mendiants et les palais dorés – la joie des puissants de ce monde, en cette heure de ténèbres, ressemblait à un songe fantastique, magique, à un rêve qui, à son tour, devait disparaître d’un instant à l’autre, devait se fondre en vapeur dans le ciel bleu noir. Une sorte d'étrange pensée vint à l'esprit du camarade abandonné du malheureux Vassia. Il tressaillit, et ce fut comme si son cœur s'inondait, à l'instant, d'une source de sang brûlante, qui venait brusquement de jaillir sous l'afflux d'une sorte de sensation impérieuse, mais qu'il n'avait encore jamais connue. Ce fut comme s'il venait de comprendre, seulement à cet instant, toute cette inquiétude et de savoir pourquoi son pauvre Vassia, qui n'avait pas supporté son bonheur, était devenu fou. Ses lèvres se mirent à trembler, ses yeux s'empourprèrent, il blêmit et ce fut comme s'il avait appris à voir quelque chose de nouveau à cette minute-là...
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La routine oblige un auteur à exposer au préalable l’âge, le grade, l’emploi et même le caractère des personnages qu’il met en scène ; mais comme beaucoup d’écrivains commencent leurs récits de cette façon, le conteur de la présente histoire, pour ne pas faire comme les autres, — et peut-être même, diront quelques-uns, par une présomption infinie, — se voit obligé d’entrer immédiatement en plein cœur de son sujet.
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Nous vivons peut-être pauvrement , mais nous serons heureux .N 'est-ce pas que ce n 'est pas une chimère et que notre bonheur est là , sous la main , et que nous serons heureux, réellement ?
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-ça va ; tu veux que je me calme, et moi, je n'ai jamais été aussi calme et heureux ! Tu sais...Ecoute, je voudrais tout te raconter, mais j'ai toujours peur de te faire de la peine...Je te fais toujours de la peine et tu me cries dessus ; et, moi, j'ai peur...regarde, comme je tremble, maintenant, je ne sais pas pourquoi. Tu vois, voilà ce que j'ai envie de te dire. J'ai l'impression qu'avant je ne me connaissais pas-non ! et les autres aussi, c'est seulement hier que j'ai appris à les connaître. Non, vieux frère, je ne sentais pas, je n'appréciais pas à sa valeur. Le coeur...que j'avais sec...Ecoute, comment c'est arrivé, qu'à personne, non à personne au monde, je n'aie jamais fait de bien, parce que ej pouvais pas le faire, même mon aspect, il est désagréable...Et, moi, tout le monde me faisait le bien ! Tiens, toi le premier : est ce que je ne le vois pas ? Et moi, je me taisais, je me taisais !
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Arkadi se jeta sur son lit. Il ne faisait pas confiance à Vassia, il ne lui faisait pas du tout confiance. Vassia était capable de tout. Mais demander pardon, de quoi, comment ? Le problème n'était pas là. Le problème était que Vassia n'avait pas rempli son devoir, que Vassia se sentait coupable devant lui-même, se sentait ingrat devant le destin, que Vassia était anéanti, bouleversé par le bonheur et s'en sentait indigne, que, finalement, il s'était juste trouvé un prétexte pour divaguer dans ce sens là, et que, depuis la veille, il ne s'était toujours pas remis de sa surprise. "voilà ce que c'est ! se dit Arkadi Ivanovitch. Il faut le sauver. Il faut le réconcilier avec lui-même. Il se creuse sa propre tombe.
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Quel est le plus impressionnant des romans russes ? Un roman-fleuve, une dinguerie sublime qui met en scène quatre frères qui sont surtout quatre fils, autour d'un père détesté et détestable ?
« Les frères Karamazov » , de Dostoïevski, c'est à lire en poche chez Actes Sud Babel.
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