AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782264072979
264 pages
10-18 (21/03/2019)
3.91/5   254 notes
Résumé :
L’histoire incroyable d’un homme qui a vécu seul pendant 27 ans dans les forêts du Maine
En 1986 – c’était l’époque de Reagan et de Tchernobyl – Christopher Knight, un jeune homme intelligent et timide, décide de quitter la société des hommes pour vivre dans une solitude totale au cœur de la forêt du Maine au nord des États-Unis. Pendant près de 30 ans, il ne parlera à personne, fuira tout contact, apprenant à survivre au froid et à la faim grâce à son courag... >Voir plus
Que lire après Le dernier ermiteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 254 notes
5
8 avis
4
20 avis
3
8 avis
2
2 avis
1
0 avis

Très surprenant ce témoignage d'un ermite des temps modernes, qui s'est coupé du monde à l'âge de 20 ans, pendant 27 ans, avant d'être inculpé pour tous les larcins qui lui ont permis de ne pas mourir de faim.

Personne n'a vraiment réussi à le cerner. Fait-il partie de la sphère autistique, avec un haut potentiel intellectuel ? Est-il simplement original ? Inadapté à la société ?

Féru de lecture, il s'est nourri de grands auteurs, puis de tous ceux qui lui tombaient sous la main lors de ses indispensables excursions de survie. Lire à tout prix.

Pas une parole proférée en près de 3 décennies, mais il écoutait les débats à la radio ! Encore plus étonnant : son attrait pour les jeux vidéos, à condition qu'ils soient non violents !

Pétri de culpabilité lors de ses vols, il ne prélevait que le nécéssaire pour lui.

À mi-chemin entre le conte philosophique, et une grosse supercherie, cette biographie semble pourtant bien réelle et nous amène à méditer une fois de plus sur la nature humaine et l'acceptation des êtres différents dans notre monde.
Commenter  J’apprécie          650
Christopher Knight est le dernier ermite, arrêté en 2014, alors qu'il était en train de cambrioler la chambre froide d'une colonie de vacances, afin de subvenir à ses besoins vitaux. Cela faisait 27 ans qu'il vivait coupé de tout contact avec la société, au fin fond d'une forêt du Maine.
Le journaliste Michael Finkel est le seul à avoir pu recueillir le témoignage de cette aventure hors norme. Dans un style clair, direct et synthétique, il nous livre l'analyse d'une telle démarche et surtout quelques réponses à la question pourquoi ? Mais la vraie réponse est restée dans la tête de Christopher Knight, elle s'appelle liberté et seule la mort la rend inaliénable.
Commenter  J’apprécie          580
Il y avait "le monstre du Loch Ness", "le Yéti de l'Himalaya" et Mickael Finkel, journaliste, a été le seul à qui "l'Ermite de l'Etang du Nord", autrement dit,
Christopher Knight, a accepté des entretiens, afin de se raconter durant les 27 années passées seul loin de toute humanité.

Fascinant !

Pourquoi un garçon de 20 ans décide de se retirer du monde ? Il dira :
"Pour le reste du monde, j'ai cessé d'exister".

Tout le livre s'emploie à traiter de la Solitude et à essayer de trouver une explication concrète à tous ceux qui l'ont recherchée et trouvée.

La profonde solitude - Variations sur ce thème :
- "Ainsi pour celui qui devient solitude, toutes les distances, toutes les mesures changent" (Rainer Maria Rilke)

- "Je deviens un globe oculaire transparent : je ne suis rien, je vois tout".
(Ralph Waldo Emerson)

- Lord Byron appelait ça : "Le sentiment infini".

- Jack Kerouac dans "Les Anges de la désolation" : "L'esprit unique de l'infinité".

- Charles de Foucauld qui vécut 15 ans en plein désert du Sahara, expliquait que dans la solitude "on vide complètement cette petite maison de notre âme".

- Merton écrivait : "Le vrai solitaire ne se cherche pas, il se perd".

- James Joyce écrivait dans "Portrait de l'artiste en jeune homme" qu'une personne solitaire est capable de sonder "le coeur sauvage de la vie".

" Au fond, et précisément pour l'essentiel, nous sommes indiciblement seuls".
(Rainer Maria Rilke)

La grande solitude donne, sans aucun doute, parfois, l'envie de marcher avec "La Dame des Bois" !!!

Ce livre m'a beaucoup marqué, le (mon) besoin de solitude m'a toujours interrogé !
Commenter  J’apprécie          300
Dans l'Etat du Maine, en 2014, au milieu de la nuit, un gardien surprend un homme en flagrant délit de cambriolage dans un centre de vacances pour personnes handicapées. le sac à dos de l'intrus contient ses outils, une montre et des confiseries volés dans une voiture garée non loin de là, et des provisions alimentaires dérobées dans la cuisine. La multiplication des cambriolages de ce type dans la région, notamment dans cet établissement, avait incité le gardien à installer un système perfectionné de détection et d'alarme.
L'enquête révèle que le voleur, Christopher Knight, né en 1965, n'avait plus donné signe de vie depuis 27 ans. Durant ces années il a vécu seul sous une tente, en marge de la civilisation, ne s'en approchant que pour s'approvisionner en marchandises nécessaires à sa survie en forêt : vêtements, bonbonnes de gaz, nourriture, et livres. Les seuls mots qu'il a échangés avec d'autres humains durant ces années sont des voeux de bonjour réciproques avec des randonneurs croisés une fois par accident. En effet, Christopher, dissimulait au maximum sa retraite, évitant de laisser des traces de ses déplacements (effectués par temps neigeux l'hiver) et s'interdisant tout feu de bois.

Le journaliste Michaël Finkel est particulièrement intrigué par cette aventure et par le personnage qui a choisi de la vivre. Cette histoire est d'autant plus surprenante que lors de son retrait en 1986, Christopher, alors âgé de 21 ans, avait réussi ses études, entamé une activité professionnelle, et qu'il ne fuyait ni la police ni la justice.

Comme l'auteur, j'ai été intrigué par Christopher et par son choix de vie, et les ai trouvés fascinants. J'ai dévoré ce livre mais sur un thème ressemblant, j'ai préféré « Ermites dans la Taïga » du journaliste russe Vassili PESKOV, aussi rédigé sous forme de reportage après enquête.
Commenter  J’apprécie          230
Je viens de terminer le livre de Michael Finkel et je suis perplexe en refermant "Le dernier ermite".
En effet, le récit intrigue beaucoup: comment vivre 27 ans dans la solitude la plus totale et dans les bois à proximité de l'étang du Nord dans le Maine quand autour de Knight la civilisation est si proche?
Taoïste, stoïcisme ou misogynie? les spécialistes se sont penchés sur le cas de Christopher Knight lors de son incarcération pour déterminer le profil de cet homme des bois. Pas vraiment malade mental, pas contestataire, pas de quête spirituelle? Mais qui est donc cet homme qui a l'âge de vingt ans décide sans préméditation de vivre en solitaire loin de ses semblables?
Ce sera la tâche que se donne le journaliste américain Finkel en correspondant à minima avec le prisonnier qui se retrouve sous les barreaux pour les vols commis dans les bungalows.
Cet homme taiseux a détourné le regard de notre société pour une liberté qui n'apparait pas si idyllique dans l'hostilité de la nature.
En lisant ce parcours de vie unique de Knight, je suis ressortie de ma lecture avec de nombreuses questions sans réponse. Car cet ermite qui refuse les contacts humains ,qui dédaigne les conversations, est une énigme: mi- homme mi- bête.
Même si vivre dans un isolement total "il faut de l'espace à profusion et de la solitude" le problème que Knight a rencontré dès le début de sa vie sauvage en 1986 a été la nourriture.
Il a vécu en reclus se fichant bien de Nietzsche qui dénonce que "Fabuler d'un autre monde que le nôtre n'a aucun sens". Et Knight ne revendique ni le bonheur, ni une croyance, ni la liberté; il ne demande qu'à vivre comme une bête indifférent au autres.
La paix est son leitmotiv.
Finkel a eu le tact nécessaire pour obtenir des bribes de compréhension sur cette vie hors du commun tant la parole est absente. Et même lorsque l'ermite sort de prison, le journaliste n'arrive toujours pas à cerner le personnage devenu dépressif et anxieux.
Robinson, Mowgli et Tesson s'en sont mieux sortis.
Un récit de véritable survie loin de l'angélisme de la nature.


Commenter  J’apprécie          220

Citations et extraits (70) Voir plus Ajouter une citation
Le désir d’être seuls, ont découvert les biologistes, est en partie génétique et quantifiable, dans une certaine mesure. Si vous présentez de bas niveaux d’ocytocine, neuropeptide sécrété par l’hypophyse — parfois qualifiée de principal composant chimique de la sociabilité — et de fortes concentrations d’une hormone, la vasopressine, susceptible de réduire votre besoin d’affection, vous aurez tendance à moins exiger de relations personnelles.
Commenter  J’apprécie          353
Le désir de fréquenter les autres ne m'a jamais quitté, et le simple fait de rester assis, immobile, représentait une épreuve physique. Pourtant, comme si je regardais par-dessus la margelle d'un puits, ces dix jours [ de retraite ] m'ont suffi pour découvrir que le silence pouvait être mystique, et que si vous osiez, se plonger pleinement dans vos profondeurs intérieures finissait par se révéler à la fois pénétrant et perturbant.
je n'ai pas osé - m'examiner avec une telle franchise me semblait requérir une bravoure et une force d'âme que je ne possédais pas... (p. 56)
Commenter  J’apprécie          180
Aujourd'hui environ un million d'ermites protestataires vivent au Japon. On les appelle hikikomori - ou "retranchés" - et ce sont en majorité des individus du sexe masculin, à la fin de l'adolescence ou au tout début de l'âge adulte, qui ont rejeté une culture nippone sous pression, où règnent la compétition et le conformisme. Ils se sont retirés dans la chambre de leur enfance, n'en sortent presque jamais et, dans bien des cas, ils y restent plus de dix ans. Ils consacrent toutes leurs journées à lire où à surfer sur Internet. Leurs parents
déposent les repas devant leur porte, et des psychologues leur dispensent des conseils en ligne. Les médias les ont qualifiés de "génération perdue" et "de million manquant".
Commenter  J’apprécie          130
Une liste sans fin d'écrivains, de peintres, de philosophes et de scientifiques purent être décrits comme des ermites, parmi lesquels Charles Darwin, Thomas Edison, Emily Brontë et Vincent Van Gogh. Herman Melville, l'auteur de -Moby Dick- se retira presque complètement de la vie publique pendant trente ans. "Toutes les choses profondes, écrivit-il , sont précédées et entourées de Silence. " Flannery O' Connor quittait rarement sa ferme de Géorgie. Albert Einstein se définissait comme " un solitaire au quotidien" (...)
Ce n'est que lorsque nous avons perdu le monde, écrivit Thoreau, que nous commençons à nous trouver. " (p. 120-121)
Commenter  J’apprécie          120
Je pense que pour la plupart d'entre nous, nous sentons qu'il manque quelque chose dans notre vie, et, dès lors, je me suis demandé si le périple de Christopher n'était pas une quête visant à combler ce manque. Mais la vie ne saurait être une quête infinie de ce qui manque ; la vie, c'est apprendre à vivre avec les parties manquantes.
Commenter  J’apprécie          150

Videos de Michael Finkel (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michael Finkel
Entretien avec Michael Finkel .
autres livres classés : biographieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (611) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1713 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..