Voilà, lecture finie. Et franchement ça fait deux jours que ça tourne dans ma tête,tant ce livre m'a ....disons captivée ou marquée , mais pas autant que d'autres j'avoue...c'est juste que je n'arrive pas à trouver les mots. J'essaie: On y suit la vie de Bill qui vers l'âge de 14 ans découvre qu'il est à la fois attiré par la bibliothécaire, son beau -père de 25 ans, et ses camarades de classe (un en particulier) lutteur. Bill vit dans une petite ville du Vermont, durant les années 50, et il est entouré -entre autres- de sa mère, célibataire, belle, naïve (pour ne pas dire autre chose), souffleuse dans le théâtre régional, de sa tante Muriel et de sa grand -mère; archétypes de l'intolérance envers les personnes différentes, à la langue bien acerbe. Il ya le grand père, bûcheron de son état, et accessoirement acteur de théâtre, avec une prédilection pour les rôles féminins et les tenues qui vont avec, le beau père, beau, sympathique, à l'esprit très ouvert, décidé à faire découvrir
Shakespeare aux élèves et autres habitants de la ville . Bill donc, essaye de se trouver dans cet environnement, et de comprendre ce qu'il lui arrive, ce qu'il est, en posant des questions, en cherchant des livres qui traitent des "erreurs d'aiguillage amoureux", et en écoutant (d'une oreille distraite) les conseils du médecin de l'école pour garçons, qui les aide en disant que c'est un problème guérissable. Ses camarades le soutiennent pour certains, le comprennent, le harcèlent, l'observent, ou l'ignorent. Puis, arrivent ses 18 ans,la mini rébellion,avec son corollaire de voyage initiatique en Europe (of course), puis les études universiatires à New York (re of course), afin d'échapper à l'étroitesse d'esprit de sa ville d'origine. Il devient écrivain (son rêve depuis toujours), vit pleinement sa bisexualité, accompagné de son amie de toujours Elaine. Années 1980, SIDA.Et voilà que les divers amis et amants, tombent les uns après les autres, comme des mouches, accompagnés à l'occasion par les morts plus ou moins "naturelles" des membres de la famille, voisins...etc. Bill atteint la soixantaine , et naturellement, au gré des circonstances, retourne dans sa ville, et finit par y enseigner, dans son lycée, et encadre un groupe de LGBT. La boucle est bouclée. Autre chose: le père absent physiquement durant toute la vie de Bill, ne cesse de le hanter, avec par ci par là, de petites découvertes sur sa réelle identité. Je n'en dis pas plus (Spoil). le style. Il se moule agréablement à l'âge de Bill: nerveux et incertain,allant dans tous les sens durant l'adolescence, puis plus calme, posé , au fur et à mesure que Bill avance dans l'âge, avec toujours une pointe d'humour, et surtout beaucoup de tendresse, jamais de militantisme pro gay ou bi. Ce qui cloche, ou qui m'a donné l'impression de clocher c'est certaines incohérences: d'abord sa ville natale. Je m'imaginais que vivre dans un bled perdu des USA dans les années 50, en étant franchement homosexuel ou transsexuel, ça devait s'apparenter un peu ...à l'enfer....et ben non, tout ce petit monde se lance de petites remarques de temps en temps, il y a des crises de larmes, de petites engueulades, et puis c'est tout L'évolution des relations entre Bill et son entourage ressemble par moments à un soap opéra, avec des retrouvailles comme par magie avec un tel, des révélations comme par magie sur la sexualité d'un autre...etc. Sans oublier ce retour au bercail, avec l'aura de l'écrivain qui a réussi, et qui vient s'occuper de la nouvelle génération d'ados, en utilisant les mêmes répliques, et techniques de ses aînés. En gros, c'est le mot cliché qui me vient à l'esprit, mais un cliché superbement écrit, avec un suspens bien tenu tout le long du livre, et malgré ce petit accro (qui peut être ne tient qu'à moi) j'ai adoré la richesse de ce livre.