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EAN : 9782070422074
98 pages
Gallimard (02/01/2002)
3.46/5   49 notes
Résumé :

Dans un café parisien, un réfugié Russe raconte une étrange histoire : celle du bandit Makhno, célèbre pour sa cruauté et sa soif de sang, qui fut un jour envoûté par la pureté d'une jeune fille juive et la fière résistance qu'elle lui opposait. Séduit par son passé, si proche du sien, et touché par son innocence, le cruel Makhno se laissa aller à l'amour... Dans l'univers vi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Dans l'avant-propos de l'édition originale de 1926, Joseph Kessel précisait : « L'histoire qu'on va lire est véridique, du moins autant que les documents sur lesquels elle se fonde. »
Oublions cette prétention et jetons un regard critique sur ces documents, car le portrait que nous donne l'auteur se base manifestement sur ce qui était véhiculé à l'époque par la propagande soviétique. Les historiens rejettent actuellement, dans leur grande majorité, cet antisémitisme attribué à Makhno.

Ce n'est donc pas l'image historique de Makhno que je retiendrai, à l'exception toutefois de l'évocation de son charisme et de la fascination qu'il a pu exercer sur ses troupes et sur certains Ukrainiens. Et

Reste donc une nouvelle plaisante à lire où un tendre agneau apprivoise le méchant loup, en l'occurrence une jeune Juive réussissant à adoucir un chef terrible…
C'est un texte court, bien écrit, presqu'une fable décrivant le pouvoir de l'innocence, le pouvoir qu'une femme peut avoir sur un homme, mais aussi l'attirance que certaines peuvent avoir pour un « Bad Boy »
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Joseph Kessel est un conteur hors pair au talent indéniable. le problème ici c'est qu'il s'est inspiré du récit d'un officier blanc (donc forcément radicalement opposé à Makhno). le vrai Makhno, qui, à partir de 1926, se réfugia à Paris où il mourut en 1934, ne ressemble guère au portrait brossé ici, sauf pour ce qui est de son charisme et du magnétisme qu'il exerçait sur ceux qui l'approchaient. Pendant la période tsariste, ce ne fut pas un brigand avide de fête et d'argent mais plutôt dès le début une sorte de Robin des bois et très vite un communiste libertaire. Après 1917, la Russie cède l'Ukraine aux allemands et Makhno prend la tête de la guérilla contre ceux-ci, puis contre les armées blanches qui passent par l'Ukraine pour reconquérir la Russie, puis contre l'armée rouge qui représente une autre vision du communisme. Car Makno n'était pas qu'un chef militaire, il a tout de suite redistribué les terres (premier point de désaccord, et non des moindres, avec les bolchéviks) . Quand à l'antisémitisme de Makhno c'est une fable, d'autant qu'avant 1917 ce sont les propriétaires terriens qui ont monté les paysans pauvres contre les juifs (un bouc émissaire c'est bien pratique) afin de contrer l'influence de Makhno qui les poussait à s'en prendre à eux et à revendiquer des terres. C'est malheureux que Kessel, lui-même d'origine juive, n'ait pas vérifié ses sources. Makhno est un personnage romanesque, plein de contradictions, capable de toutes les violences pour abattre l'ancien monde (l'affiche du communiste le couteau entre les dents collerait sans doute assez bien au personnage), mais le portrait dressé par Kessel est injuste et mensonger. le cosaque qui raconte, devenu un proche de Makhno, dit avoir été épargné parce qu'il s'est débattu, mais ne l'aurait-il pas plutôt été parce que, contrairement aux autres passagers du train, il n'était pas un représentant de l'ancien monde, ce qui explique qu'il rejoigne par la suite Makhno. Bref, ce récit que je ne connaissais pas m'a fortement déçu, c'est un texte qui n'apporte rien, aussi bien écrit soit-il.
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Joseph Kessel fait découvrir par un personnage extérieur, le personnage de Makhno, un homme terrible par son caractère et sa violence. Cependant, le récit est un peu court pour vraiment saisir l'essence véritable de la brute. Quant à "la juive", son traitement est encore plus court et l'union est (presque) un peu trop rapide. Il est vrai que le récit fait moins de cent pages mais on a parfois de bonnes surprises sur de petits ouvrages. Petite déception...
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J'ai rencontré Makhno à plusieurs reprises dernièrement : dans la Cavalerie Rouge d'Isaac Babel et dans Les Loups de Benoît Vitkine. Ce révolutionnaire anarchiste de la Révolution de 1917 m'a intriguée et je suis tombée sur ce court roman de Kessel de moins de 100 pages que j'ai lu d'une seule traite. 

Dans un café parisien, le Sans Souci (cela ne vous rappelle rien?) un camelot qui fut autrefois journaliste, après boire de la bière mêlée de vodka poivrée et et salée, fait cadeau à l'écrivain d'une belle histoire:

"- je vous dirai la vie de batko Makhno"
il y a un triple destin dans ces syllabes : la ruse, l'insouciance et la férocité. Vous pensez que j'exagère, que c'est de la prophétie après coup. Possible."

C'est une histoire d'amour entre l'ataman terrible et sanguinaire et une jeune fille juive, qui a osé le défier. Belle histoire contée avec le style inimitable de Kessel dans la fureur de la guerre civile dans le décor improbable d'un train qui traverse l'Ukraine dans la dévastation et les massacres. 

Pour le plaisir de lire Kessel plus que pour se renseigner sur le personnage de Makhno et sur l'histoire du mouvement anarchiste dans la Révolution. de la vie de Makhno, j'apprends ses années d'apprentissage, et ses combats

"chef de bande, il commence par piller les grandes propriétés, puis fait en partisan la guerre aux Allemands puis aux bolcheviks. Avec l'ataman Grigorieff, il prend Odessa, le trahit, l'assassine, massacre les juifs, les bourgeois, les officiers, les commissaires, bref, pendant deux années terrorise l'Ukraine entière par son audace, sa cruauté, sa rapidité de manoeuvre et sa félonie..."


C'est un peu court et je n'en apprendrai pas plus pour la Grande Histoire. 

Il me faudra d'autres sources. Il n'empêche que Kessel est un merveilleux conteur! 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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"Nestor Ivanovitch Makhno. Il y a un triple destin dans ces syllabes:la ruse, l'insouciance et la férocité".
Joseph Kessel (grand reporter et romancier du XX° siècle dont Les captifs a reçu le grand prix 1927 de l'Académie française) nous conte l'histoire d'amour (invraisemblable: d'où mon 4 étoiles malgré la puissance évocatrice de l' écriture imagée aux émotions palpables) du "bandit" Makhno, tueur sans scrupules, "légende" mettant "l'Ukraine à feu et à sang" avec une jeune et jolie Juive à la "candeur impudente".
Joseph Kessel situe ce récit de souvenirs (relaté au narrateur dans un café par un camelot russe "Belette" ex-lieutenant de cette brute, qui tel Lénine avait "le génie de fanatiser") sous la Russie Bolchévique de 1905.
Joseph Kessel, dont les parents russes ont fui les persécutions antisémites a sans doute voulu ici mettre en conflit le mal (Makhno) qui tue et le bien (Sonia) qui sauve et plus précisément le conflit intérieur qui fait qu'un être démoniaque, peut, à un moment de sa vie se remettre en question face au simple argument : "Pourquoi? Pourquoi?". A voir!!!
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Or la jeune fille dont je parle était pure, incroyablement pure.
Cette innocence était sur elle comme malgré elle. Chacun de ses mouvements en était adouci. Qu’elle inclinât son cou long et délicat, qu’elle portât les mains à sa jeune poitrine pour la protéger de la bousculade, qu’elle demandât un renseignement à ses voisins, tout laissait penser à l’enfance, au matin, à l’eau la plus fraîche, bref, à tout ce sur quoi on s’attendrit si grotesquement.
Ce n’étaient pas les traits réguliers et fins de son visage qui en faisaient surtout la beauté. C’était son teint d’un rose mat, puéril et chaud en même temps, qui lui donnait une sorte d’ingénuité ardente, de passion qui s’ignorait elle-même.
Et puis ses yeux d’un gris profond et tendre comme du velours. Il y avait en elle une telle douceur, une telle amitié pour l’univers que moi-même en fus ému.
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Pourquoi un homme, moins fort, moins beau, moins riche, moins éloquent qu'une foule d'autres, pourquoi cet homme domine-t-il ? Est-ce une certaine étincelle dans les yeux ? Est-ce les narines qui se gonflent dans la colère, et qui font peur ? Est-ce le son de la voix ? Ou les mains trop sèches ? Ou la bouche dont on redoute le sourire ? Décidez.
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Et puis ses yeux d'un gris profond et tendre comme du velours.Il y avait en eux une telle douceur,une telle amitié pour l'univers que moi-même en fus ému.Et,je ne sais pourquoi je n'osai obéir à mon premier mouvement qui avait été de la souiller.
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Il sentait confusément que son existence n'avait pas été sans heurts, qu'il n'était pas sans culture. Mais qui, parmi les Russes réfugiés à Paris, n'avait pas une histoire capable de faire un roman ?
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Pourquoi un homme,moins fort,moins beau,moins riche,moins éloquent qu'une foule d'autres,pourquoi cet homme domine-t-il?
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

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