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André Maugé (Traducteur)
EAN : 9782226034854
277 pages
Albin Michel (24/02/1989)
4.13/5   125 notes
Résumé :
Ce livre n'est pas un manuel de chimie : ma présomption ne va pas aussi loin
(.) Ce n'est même pas une autobiographie, sinon dans les limites partielles et symboliques où tout écrit, plus, toute oeuvre humaine, est autobiographique, mais d'une certaine façon, c'est bien une histoire. C'est ou cela aurait voulu être, une micro histoire, l'histoire d'un métier et de ses défaites, victoires et misères, telle que chacun désire la raconter lorsqu'il sent près de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Je crois avoir lu la plupart des livres de Primo Levi. Outre son incontournable témoignage sur la Shoah, son style en fait également un des plus grands écrivains italiens de l'après-guerre. La construction de ce récit en est la preuve. Chimiste de profession,il décomposera son livre en chapitres correspondant à des éléments chimiques, en adéquation avec les différentes parties de sa vie. Ces deux constituants ayant comme toujours pour fond la Shoah puisqu'il s'agit de son vécu.
On notera, si je me souviens bien, deux chapitres de pure fiction intercalés dans le corps du livre, comme une respiration nécessaire à la tragédie bien réelle de sa vie. On sent bien que la chimie était sa véritable passion, manipulant les éléments de la table de Mendeleiev comme un enfant. Il joue avec les atomes et les molécules comme si, de tout façon, le déterminisme de son destin était déjà acquis. Ce qui doit arriver arrivera ! On ne lutte pas contre les lois de la chimie, ni celles de l'Histoire.
Levi est un conteur hors pair. Il déroule les moments de son existence comme un long fleuve tranquille, prenant ainsi le contre pied de la tragédie historique qu'il a vécu. le tourbillon de l'Histoire semble n'être que la toile de fond de son existence, alors qu'il en constitue, dans toute son épaisseur et sa noirceur le dramatique noyau. On ne sort pas d'Auschwitz !
Ce livre, mérite autant d'être lu que ceux qui ont fait sa renommé comme « si c'est un homme » ou « La trêve ».
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Livre un peu trop technique à mon goût, un peu trop axé sur la chimie. Mais cependant je le trouve bien écrit. J'aime particulièrement les pages où Primo Levi y parle de sa vie en camps de concentration et de ses rapports avec ses origines juives ou avec le nazisme. Texte de qualité, même si je préfère de loin "Si c'est un homme" ou "La trêve".
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Le système périodique rassemble 21 courtes histoires, réelles ou fictives, qui chacune sont liées à un des éléments du tableau périodique. le premier chapitre, par exemple, est consacré à l'argon, qui appartient au groupe des gaz inertes ou nobles : « Ils sont, en effet, tellement inertes, tellement satisfaits de leur condition, qu'ils n'interfèrent dans aucune réaction chimique, ne se combinent avec aucun autre élément, et, pour cette raison justement, sont demeurés inobservés pendant des siècles ». Cette propriété particulière est l'occasion pour Primo Levi de présenter l'histoire de sa famille, dont certains membres possédaient en effet les mêmes caractéristiques.
On pourrait penser a priori que cette façon de faire est artificielle et qu'il doit forcément en résulter un livre décousu, mais il n'en est rien. Comme toutes les histoires ont un fond autobiographique, le tout forme un ensemble cohérent, et même bien souvent captivant, ce qui pas ne surprendra pas ceux qui connaissent déjà cet auteur et ses formidables qualités de conteur. Je pense, en particulier, au formidable dernier chapitre de Si c'est un homme, d'une force émotionnelle à mon avis inégalée.
De façon surprenante peut-être, dans le système périodique, Levi n'aborde pas directement l'Holocauste, bien que le livre soit fatalement imprégné de son expérience dans les camps. C'est avant tout l'histoire d'un métier, de son métier, comme si le système périodique était un plaidoyer de l'auteur, si étroitement associé à l'Holocauste, pour dire qu'avant d'être un rescapé d'Auschwitz, il était avant tout un chimiste.
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Le destin hors du commun de Primo Levi, qui survécut aux atrocités de la Seconde Guerre mondiale et trouva la force de s'y replonger pour témoigner m'avait incité, il y a longtemps déjà, à parcourir ses réflexions, sur l'homme, sa folie destructrice et ce Dieu qui a permis Auschwitz et les camps. Au détour d'un marché aux puces, pour la faramineuse somme de 0,30 centime d'euro, j'ai acheté cet opus, confiant dans la nature du contenu, rassuré par la présence du nom de l'auteur. Si l'écriture ne déçoit pas, la construction du livre peut déstabiliser un peu. Ni un roman, ni une autobiographie, même si sa vie d'étudiant puis de jeune chimiste sert de fondations, le système périodique ressemble plus à un recueil de nouvelles, plutôt d'historiettes au fil directeur trempé dans le fameux tableau de Mendeleïev. Quelques éléments au coeur de l'aventure humaine parsèment l'ouvrage de souvenirs, de principes chimiques, de digressions analogiques entre la matière et l'esprit.
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Un petit livre à caractère autobiographique. Chacun des vingt-et-un chapitres a pour titre un élément chimique : Argon, Hydrogène, Zinc, etc., et ils racontent différents épisodes de la vie de Primo Levi dans un ordre chronologique. D'une manière générale, « Le système périodique » est orienté vers la vocation de chimiste de l'auteur. Vocation manifestée par la volonté d'aller au fond des choses, au coeur de la matière et de la vie, dans une quête de vérité.
Loin d'être aussi pesant que « Si c'est un homme », ce livre montre peut-être davantage quelques qualités littéraires de Primo Levi, avec un vrai sens de l'invention, de la narration (ne serait-ce que pour conter l'histoire passionnante d'un atome), des restitutions de petites légendes familiales, de petites fables qui enchantent le quotidien, quelques chapitres sont même d'anciennes fictions qui se passent dans des mondes imaginaires. Un seul chapitre est consacré à son incarcération à Auschwitz.
Pourtant, dans cette vie de scientifique, où un béotien comme moi apprend au passage pas mal de choses sur les propriétés chimiques, Auschwitz reste un évènement capital. Dans l'avant-dernier chapitre il est question du jugement des Allemands, pas seulement les nazis, mais aussi ceux qui ont portés passivement Hitler au pouvoir. Primo Levi rencontre quelques années après la guerre un Allemand (adhérent au nazisme mais pas du genre à commettre des horreurs), qu'il avait connu à Auschwitz, « ni infâme, ni héros ». Il écrit toute sa méfiance envers lui et met chacun devant ses responsabilités : « Je reconnaissais que nous ne naissons pas tous héros, et qu'un monde où tous seraient comme lui, c'est-à-dire honnêtes et désarmés, serait supportable, mais c'est un monde irréel. Dans le monde réel, les hommes armés existent, ils construisent Auschwitz, et les honnêtes et les désarmés aplanissent leur voie ; c'est pourquoi chaque Allemand, plus, chaque homme, doit répondre d'Auschwitz, et qu'après Auschwitz il n'est plus permis d'être sans armes. »
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
(Mais) j'étais rentré de la déportation depuis trois mois, et je vivais mal. Ce que j'avais vu et souffert brûlait en moi, je me sentais plus proche des morts que des vivants, et coupable d'être homme, car les hommes avaient édifié Auschwitz, et Auschwitz avait englouti des millions d'êtres humains, et beaucoup de mes amis, et une femme qui était toujours dans mon coeur. Il me semblait que je me purifierais en racontant, et je me sentais pareil au vieux marin de Coleridge qui saisit par la manche, dans la rue, les gens conviés à des noces pour leur infliger son histoire de malédiction.
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Sandro était Sandro Delmastro, le premier tué du commandement militaire piémontais du Parti d'Action. Après quelques mois de vive tension, en avril 1944, il fut capturé par les fascistes, ne se soumit pas et tenta de s'évader de la maison du fascio de Cunéo. Il fut tué d'une décharge de mitraillette dans la nuque par un monstrueux bourreau-enfant, un de ces misérables sicaires de quinze ans que la république de Salo avait recrutés dans les maisons de correction. Son corps resta longtemps abandonné au milieu de l'avenue, car les fascistes avaient interdit à la population de lui donner une sépulture.
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Mon père, tous les dimanches matin, me menait à pied visiter grand-mère Malia; nous parcourions lentement la via Po, et lui s'arrêtait pour caresser tous les chats, flairer toutes les truffes et feuilleter tous les livres d'occasion. Mon père était l'ingené, aux poches toujours gonflées de livres...
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Dans le monde réel, les hommes armés existent, ils construisent Auschwitz, et les honnêtes et les désarmés aplanissent leur voie; c'est pourquoi chaque allemand, plus, chaque homme, doit répondre d'Auschwitz, et qu'après Auschwitz il n'est plus permis d'être sans armes.
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et que la fille aux yeux gris ne me déplaisait pas, bien qu'elle fût beaucoup plus jeune que moi ; elle me donnait même une impression de gaieté et de légèreté, comme un chatouillis, et me faisait venir à l'esprit l'idée de l'attraper au vol comme un papillon. Aussi lui ai-je demandé comment elle s'appelait, puis je me suis demandé à moi-même, à haute voix et en présence des témoins : "Caporal Daniel K. Abrahams, veux-tu prendre pour épouse Rebecca Johnson, ici présente ? Je me suis répondu "Oui", et comme la fille aussi était d'accord, nous nous sommes mariés. (page 119 - Mercure)
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Savez-vous quel écrivain a fait graver sur sa tombe son nom et le nombre 174 517 : son matricule à Auschwitz ? L'un des grands témoins et une grande voix de la littérature…
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