La malédiction de Râ

Nous sommes en Egypte ancienne, sous le règne de Khéops. Alors que le pharaon fait construire la grande pyramide, un devin lui annonce qu'il sera le dernier de sa lignée sur le trône d'Egypte, un bébé vient de naitre qui détrônera ses fils.

Ce roman traduit de l'égyptien a été écrit en 1939, ça date un peu d'où le fait certainement que l'écriture semble avoir un peu vieilli. En particulier dans les dialogues qui sont particulièrement ampoulés.
L'histoire va s'attacher au destin de ce bébé, qui est promit au titre de pharaon. On le voit survivre à l'attaque de Kheops, puis grandir, s'instruire, tomber amoureux... C'est sympathique à lire mais assez cousu de fil blanc. La fin ne fait aucun doute, ça manque donc de surprise et de rebondissement. On s'éternise plus sur l'enfance heureuse et sans problème ainsi que sur l'histoire d'amour complétement niaise de Djédef. le rare épisode d'action est bien vite passé, à peine raconté. En fait on peut dire qu'il ne se passe pas grand chose, et le héros de l'histoire suit son destin tout tracé.

Ce petit livre pourrait être classé en jeunesse ou dans les contes. Il y a un peu de violence comme dans tous les "vrais" contes mais les descriptions ne s'y attardent pas et, après les malheurs du début (il faut bien un évènement déclencheur!), on est vraiment dans du feel-good complet : aucune difficulté, une réussite fulgurante...

On commence avec une prophétie annonçant que le pharaon Khéops sera le dernier de sa lignée à régner. le fils du grand prêtre de Ra sera le prochain à monter sur le trône. Bien évidemment, le pharaon qui est un homme bon, sage... fait tout pour empêcher la prophétie de se réaliser. Même si le prince héritier est un homme dur et cruel. Bien évidemment, un homme, fusse-t-il pharaon, ne saurait s'opposer à la volonté des dieux...

J'ai trouvé trois points négatifs à ce premier roman de Naguib Mahfouz :
1. Les personnages féminins n'ont, sans aucune surprise, pour seul rôle que d'être la mère ou l'épouse du héros.
2. le roman manque tension dramatique. Passé l'évènement déclencheur, il n'y a plus aucune péripétie et on se contente de suivre la route vers le succès, sans le moindre obstacle, de Djedef.
3. Je ne sais pas si c'est la traduction qui est mauvaise mais l'emploi de certains termes (chevalier par exemple) m'a gêné car cela m'a semblé anachronique.

Succession, Prophétie, Destinée, Trahison.. Naguib Mahfouz, ici, nous démontre, que même puissant, l'on ne peut rien contre la destinée.

Une très belle lecture à l'ombre de la pyramide de Kheops.

Excellent roman de Naguib Mahfouz, auteur Egyptien, prix Nobel de Littérature 1988. Contrairement à ce qu'on pourrait croire en regardant le titre et la couverture, ce n'est pas un « roman historique », mais un roman intemporel sur le rôle du Destin. le Destin mène-t-il nos vies ? Et si on lui fait barrage, que se passe-t-il ?

Un peu comme dans le conte connu de l'homme qui fuit la mort et la retrouve à Samarkand, on retrouve ici, le cheminement improbable du Destin que le grand pharaon Khéops a voulu contrecarrer.

J'ai beaucoup aimé ce roman que j'ai lu d'une traite. L'intrigue nous tient en haleine. A chaque péripétie, on se demande ce qui va arriver au héros, le jeune Djédef qui va se faire rattraper lui aussi par son Destin. Il y a aussi une belle histoire d'amour sous-jacente et de graves problèmes familiaux autour du Pharaon qui vont mener jusqu'à la trahison.

Un tome assez envoutant et attirant, qui promet d'autres prouesses de Naguib Mahfouz! L'histoire de Khéops est assez bien retranscrite en mêlant archéologie et mythologie! La création de la célèbre pyramide de Khéops et d'autres mystères. Rien à redire!