Déception et autres nouvelles

Fiorenza est l'unique pièce de théâtre de la main de Thomas Mann. Elle nous plonge dans la Florence de la fin du XVe siècle, celle de Laurent de Médicis et nous fait côtoyer d'illustres humanistes et penseurs, hommes de goût et d'influence, comme Marsille Ficin et Pic de la Mirandole et un triste rabat-joie, le terrible Girolamo Savonarole, un prédicateur dominicain, contempteur de l'art et des plaisirs, figure à la fois fascinante et repoussante. Ce moine croyait-il être plus crédible que Joachim de Flore en annonçant la venue prochaine de l'Antéchrist et l'arrivée des fins dernières de l'humanité ? Il est en tout cas une figure de faux saint, et il tient le discours de l'intolérance et de la condamnation de manière aussi inquiétante que Torquemada ou que ne le faisait aussi parfois Calvin. Son christianisme est sectaire et pas du tout lumineux, et pourtant l'homme, plutôt laid, attire. Thomas Mann a su rendre cela à merveille. Il nous montre ceux-là mêmes que ce fanatique accuse (femmes, artistes, hommes de pouvoir) se presser dans l'eglise où il prêche ou le réclamer pour confesseur. Même le tout-puissant Laurent le Magnifique se fait humble en sa présence.
Ce que la pièce Fiorenza ne peut montrer c'est le sort final réservé à Savonarole, qui finira sa vie sur un bûcher, après sa condamnation par une papauté dont il avait pourtant fustigé le trop grand étalage qu'elle faisait de sa puissance et d'un certain goût du luxe.
Fiorenza est certes une pièce de théâtre, et cependant on y trouve la manière de faire de l'incomparable faiseur de récit qu'était Thomas Mann, et les dialogues qu'il imagina étaient pleins de références culturelles, d'emprunts aux penseurs humanistes et de renvois à l'histoire, au moment où se confondirent dans l'Italie du XVeme siècle le Moyen Âge et la Renaissance, preuve qu'il est assez difficile de repérer des coupures bien nettes entre ces deux périodes de l'histoire.
Une très agréable et enrichissante lecture.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu.







Envoyé de mon iPhone le tout

Nouvelles fort intéressantes et surprenantes. L'auteur nous tien en haleine d'un bout à l'autre. On reconnaît l'imagination de l'auteur.. Celles que j'ai préférées entre toutes: L'ARMOIRE et LES AFFAMÉS. LE PAILLASSÉ: nouvelle autobiographique... FIORENZA: dénouement: rencontre entre Laurent de Médicis avant de mourir et le prieur Jérôme. Au lieu d'une réelle confrontation on assiste à une reconnaissance mutuelle des deux personnages.... les deux faces d'une même pièce, d'un côté l'art et de l'autre l'esprit.