Sganarelle est prêt à tout pour plaire à se fille Lucinde, sauf à lui permettre de se marier avec son tendre Clitandre.
Mais Lisette, la suivante de Lucinde et la Scapin de cette pièce, va trouver la solution : Lucinde va jouer la malade. Son papa fera intervenir un pack de médecins tous aussi incompétents et certains carrément escrocs, et quand le diagnostic unanime sera comme toujours la mort à court terme, Clitandre interviendra sous le déguisement de médecin « original » qui proposera le bon remède : l'amour et le mariage.
En fait cette courte pièce fait partie d'un spectacle complet incluant musique, ballet et comédie. Il s'agit d'une commande du roi Louis XIV lui-même qui devait avoir une dent contre les médecins à ce moment là. Cela tombait bien, c'était aussi le cas de
Molière qui avait maille à partir avec son proprio de médecin. Cette congrégation va donc en prendre pour son grade et être ridiculisée – ou pire, être présentée telle qu'elle est – dans cette pièce drôle et cinglante qui peut se concevoir comme un équivalent d'un sketch des défunts Guignols de l'Info.
Certains aspects comiques nous échappent aujourd'hui dans la mesure où ils caricaturent des médecins de Paris plutôt célèbres et accentuant leurs défauts de prononciation, façon
Laurent Gerra ou
Nicolas Canteloup. le public de l'époque les reconnaissait et se bidonnait.
Même si dans son introduction « au lecteur »
Molière écrit que les comédies sont faites pour être jouées (sous-entendu, pas pour être lues), je me suis bien amusé avec ces portraits rafraîchissants de médecins – qui se sont bien améliorés depuis – et avec la naïveté de ce pauvre dindon de Sganarelle. Cependant, j'aurais bien aimé voir le spectacle complet car la lecture ampute de la partie musicale et dansée.