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3,88

sur 3292 notes

L'univers de Murakami n'obéit décidément à aucune règle !

Malgré quelques répétitions un peu lourdingues il faut bien l'avouer, je me suis laissée emporter par les trois volumes.

J'ai adoré les décalages de cette année 1Q84 dans la « Ville des chats ».

Quelle belle trouvaille que ce monde aux frontières imprécises, tout en superpositions, dans lequel l'espace et le temps sont relatifs, dans lequel des personnages se cotoient alors qu'ils n'appartiennent pas à la même dimension, dans lequel ils communiquent alors qu'ils ne voient ni ne perçoivent les même choses.

A propos des personnages, j'ai aimé leur ambivalence. Ils sont tous riches et fouillés, plus intuitifs les uns que les autres.
Aomamé et Tengo bien sûr ! Mais aussi Fukaéri, l'éditeur Komatsu, la « vieille dame » et Tamaru, le professeur Ebisuno... la palme revenant à Ushikawa, repoussant et attachant, raté et génie, « poisseux » dans tous les sens du terme !
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Nous sommes en 1Q84, un monde de douleurs, où la logique n'a pas sa place. Il faut accepter les évènements comme plausibles, puisque nous sommes dans une autre réalité. Un monde où deux lunes cohabitent. Un monde où les little people et les précurseurs de la secte sont puissants.

Aomamé, Tengo et Ushikawa l'ont accepté. Ce monde étrange finit par imprégner leurs pensées. Des pensées floues, sans contours.

Ushikawa, en observant les deux lunes et sous le regard de Fukaéri, ressentira ce grand vide, ce morceau de glace, qui existe en lui. Une vérité s'ouvre à lui.

Pour Aomamé et Tengo, ces deux lunes sont un lieu de rencontre. Elles sont la clé de ce monde étrange.

Quel est ce monde ? Est-il sorti de l'imagination fébrile de Fukaéri ? Que représente-t-il ?
Incarne-t-il les douleurs de ces êtres solitaires ?
Ils doivent entrer dans ce monde, y subir des épreuves, puis en sortir pour retrouver le cœur des hommes, cicatriser leurs blessures. Trouver la voie pour quitter ce monde, c'est parvenir à un lieu qui n'a plus les couleurs de la solitude.

Dans ce 3è tome, j'ai vraiment senti la force du roman. Il nous emporte dans un flot de pensées surprenantes, il nous invite à laisser tomber la logique, à accepter la possibilité d'un monde parallèle. J'ai bien aimé la fin de l'histoire, elle ne révèle pas tout. Chacun peut ainsi faire jouer son imagination. Ce roman soulève des questions sur les notions de réalité, de logique, du temps, de solitude, sur la meilleure manière de vivre ou de survivre.

C'est magnifiquement irréel, surprenant et passionnant. Même si on se sent parfois perdu, le style et l'originalité rattrapent l'ensemble, et l'envie de lire la suite nous emporte. La lune y est superbement décrite. Les références littéraires sur Proust, Dostoïevski, Tolstoï, sont intéressantes.

Je trouve qu'on retrouve l'esprit du roman dans ces deux citations :

" ... les choses se mêlent et s’interprètent. Comme quand on essaie de parler sur une ligne téléphonique brouillée."

"Là où il y a de l'espoir, forcément, il y a des épreuves."


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Le dernier tome de la trilogie, que j'ai eu un peu de mal à lire, je l'ai trouvé un peu long, à l'inverse des précédents.
Pourtant, tout s'accélère, on entre dans un récit policier haletant, on se demande si l'histoire va bien ou mal finir mais je trouve qu'il manque cette petite poésie qui faisait le charme précédemment. On a l'impression que tout est déjà écrit, que tout est évident. Est-ce de la lassitude ou de la fatigue? J'ai été peu surpris du résultat.
Ce livre, comme les trois tomes, restera tout de même un vrai plaisir de lecture, une découverte bénéfique d'un auteur si célébré de la littérature japonaise.
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Ma bafouille vaut pour les 3 livres de "1Q84". Entrer dans l'histoire du premier prit un peu de temps, ce qui n'est pas inhabituel, du moins pour moi, avec Murakami. Mais les choses allèrent ensuite crescendo et ce livre 3 est une apothéose.
J'ai lu beaucoup de cet auteur au cours de ces derniers mois (découvert au tout début de cette année particulière qu'est 2020, alors que nous risquons de passer des mois en confinement) et goûté son sens particulier du fantastique ou de l'onirique. Ici l'héroïne, Aomamé, passe dans une sorte de monde légèrement parallèle doté de deux lunes après avoir descendu une échelle de secours à partir d'une aire d'autoroute (livre 1). A partir de là une accumulation de choses étranges vont se produire, par l'intrusion de "little people" apparemment en connivence avec une secte appelée "Les précurseurs" (prêchant notamment le retour à la nature et un mode de vie organique mais dissimulant un mode de fonctionnement nettement moins glorieux). Mais surtout les trois livres constituent le récit d'une longue quête picaresque de l'amour : Aomamé recherchant son Tengo, perdu de vue depuis l'enfance, et Tengo recherchant son Aomamé.
Ce qui m'a frappé dans cette oeuvre-ci c'est la richesse des analyses psychologiques, beaucoup plus poussées que dans les autres romans de Murakami où son personnage principal apparaît toujours quelque peu stéréotypé : l'homme trentenaire quelque peu mou et solitaire, même marié. Tengo est également assez conforme à cette image mais ici l'auteur s'attarde sur les raisons qui ont fait de Tengo ce trentenaire solitaire quelque peu en deçà de lui-même et incomplet. Il sera amené à se dépasser pour mériter son Aomamé. Quant à Aomamé, wow, quel personnage ! Tueuse en série, experte en arts martiaux et... coeur tendre. Dans un Japon qui me semble tout de même attaché à une image assez effacée et "aimable" de la femme, elle détonne profondément. En outre il s'agit-là de l'un des rares personnages féminins principaux de Murakami et, franchement, elle décoiffe !
Assez tôt dans le récit mais plus en avant encore dans le 3ème livre, au point d'en devenir le troisième protagoniste principal, réapparaît l'inquiétant Ushikawa. "Réapparaît" car il figurait déjà dans "Les chroniques de l'oiseau à ressorts". Mais dans "Les chroniques" on ne savait rien de lui. Ici on apprend pourquoi il est devenu ce personnage malfaisant et on se prend presque à éprouver de la sympathie pour lui...
Je n'en dirai pas davantage afin de ne pas trop déflorer ce récit. Comme d'habitude lorsqu'on referme un Murakami, beaucoup de questions demeurent en suspens et ce livre pourrait fort bien se prêter à une suite. Mais il ne sera pas facile d'égaler ce livre 3.
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Ce livre 3 clôture cette trilogie 1Q84 d'Haruki Murakami qui a rencontré un important succès commercial, dans notre monde et sans doute dans des mondes parallèles…
il n'est donc pas besoin de rentrer dans le détail de la narration.
Je rappellerai simplement qu'il s'agit de l'histoire de deux trentenaires, Aomamé et Tengo dans le Japon des années 80, qui s'aiment depuis leur furtive rencontre à l'école primaire et séparés brutalement pendant vingt ans. Dans cette histoire, l'écriture et la publication d'un livre, qui se retrouve propulsé en haut de l'affiche, « la chrysalide de l'air », vont faire bouger les lignes.
« Les choses et l'apparence c'est différent »
J'ai consulté un certain nombre de critiques émanant de lecteurs de babelio mais aussi de « professionnels », il apparait que cette trilogie ne laisse pas indifférent, entre enthousiasme, envoutement et incompréhension, ennui. Je suis dans la première catégorie mais je propose une grille de lecture qui semble t-il se singularise.
En premier lieu, la référence au roman d'Orwell 1984 ne me parait pas pertinente en dépit de la quasi homonymie du titre et de certaines mentions expresses dans le corps de l'oeuvre de Murakami. Les « little people », les Précurseurs ne sont pas « big brother » il est possible de leur échapper, on ne connait pas véritablement leur nature, leur essence, leur dessein, pas nécessairement toxiques. Or, on sait que le monde de big brother est un totalitarisme absolu, omnipotent.
En second lieu, 1Q84 n'est pas un livre fantastique, le rapprochement pourrait être fait avec cette autre magnifique trilogie « A la croisée des mondes » de Pullman. Cette trilogie est effectivement construite autour de l'existence de mondes parallèles, y compris celui des morts, où on peut passer corps et âme, enfin pour certain(e)s dans des conditions particulières. C'est encore moins Lewis Carol, Aomamé ne bascule pas en descendant avec son échelle métallique comme Alice passe derrière le miroir. de l'autre côté du miroir, il s'agit d'un monde désaxé, en trompe l'oeil, d'onirisme baroque.
A mon avis 1Q84 est plus proche du « monde de Sophie » de Gaarder que de celui de Pullman ou d'Orwell, c'est un roman philosophique, sans que jamais le texte ne prenne un ton académique. Les interrogations viennent, naturellement, subtilement présentées, s'interpellent et en se liant prennent sens, comme des pièces d'un mandala que l'on construit. Ceci peut expliquer que certains lecteurs soient décontenancés, en particulier après le début où avec Aomamé en tueuse à gages et son arme fétiche, quelques séquences érotiques, ces lecteurs peuvent imaginer avoir affaire à un polar fantastique à la mode basic instinct.
En descendant ce fameux escalier sous l'oeil narquois du tigre d'Esso, le seul saut réalisé, le seul sceau qu'elle brise (oui facile…) Aomamé le fait en elle, à l'intérieur d'elle même. Il s'agit d'une descente en soi, au plus profond pour sortir de la phase de son existence qui l'empêche de retrouver l'homme de sa vie. Elle doit prendre conscience des obstacles et les surmonter, de l'univers mental où elle s'est laissée enfermer.
« je suis ce que je suis depuis toujours »
Il n'y a qu'un monde c'est celui que l'on construit, qui correspond à son authenticité, en l'occurrence celui de l'amour.
C'est ainsi qu'il peut être lu dans le livre 2 « Oui 1984 comme 1Q84 ont la même formulation originelle. Si tu ne croyais pas au monde et s'il n'y avait pas ton amour, tout ne serait que toc. Peu importe que l'on trouve dans l'un ou l'autre de ces mondes, la ligne qui sépare la réalité de l'hypothèse n'est généralement pas visible pour les yeux. On ne la voit qu'avec le coeur. »
Aomamé doit quitter sa vie de tueuse, se faire violence pour créer des liens humains forts, ne pas se laisser dévorer par des apparences glauques qui ont emporté ses deux amies. C'est le monde qui est en elle et nulle part ailleurs, qu'elle doit affronter et tuer.
Ainsi du livre 1 il peut être également cité « Aomamé lança un regard autour d'elle puis examina la paume de ses mains, scruta la forme de ses ongles et pour plus de sureté, également celui de ses seins en les saisissant à deux mains par dessus son chemisier. Pas de changement. C'était bien le même volume et la même forme. Je suis ce que je suis depuis toujours. le monde est le monde de toujours. Pourtant quelque chose a commencé à être différent. Cela Aomamé le ressentait. »
Roman philosophique ai-je dit, Murakami pose ses héros en questionnements, en méditations avec des enchainements soigneusement mis en ordre de bataille philosophique.
« Je ne possède strictement rien sauf mon âme »
Le sous titre du chapitre 2 du livre 2 est un clin d'oeil exprès à Descartes et à ses méditations métaphysiques. du reste, dans la citation précédente impossible de ne pas associer les interrogations d'Aomamé à celles formulées dans ces méditations.
Tengo doit aussi descendre en lui-même, pacifier son mal être, s'interroger sur ses relations avec celui qui est officiellement son père ; lui aussi il lui faut descendre retrouver cet homme affronter des questions qui lui vrillent l'âme et qui l'ont enchainé dans un monde.
Pour retrouver Aomamé il doit voir également cette seconde lune qui éclaire la nuit de sa souffrance, de son enfance, du haut de ce toboggan, ne pas voir (que) la lune des apparences. Il écrit les mots de la « Chrysalide de l'air » qui lui offre sa métamorphose, les mots qui entrent en résonance. Il quitte les chemins balisés des maths qui l'empêchaient de percevoir et d'accéder à la vie, à sa vie.
Il y aurait bien sur encore beaucoup à dire mais je conclurai néanmoins en indiquant que n'ayant pas lu d'autres livres de cet auteur, j'ignore par conséquent si ses autres oeuvres sont du même niveau mais 1Q84 est une pure merveille
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Difficile d'évoquer un tome 3 sans spoiler une partie des 2 autres, aussi je recommande à ceux qui comptent lire cette trilogie de ne pas lire ce qui va suivre.
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J'ai été pour une bonne part absorbée par ce tome 3, en particuliers grâce à l'enquête d'Ushikawa. Alors que les deux premiers tomes alternaient les points de vue, tous deux aussi déconcertants à certains moments, de Tengo et Aomamé, le troisième point de vue de l'enquêteur privé est une sorte de mât auquel je me suis agrippée pour éviter de sombrer tout à fait dans la brume de 1Q84. Oui, le petit homme trapu, au crâne déformé, à la large face, aux lèvres épaisses qui semblent promptes à laisser échapper un filet de bave, qui cependant n'apparaît jamais, est sans doute le plus bel atout de ce tome 3, même si Murakami ne semble pas accorder la moindre miséricorde à son personnage.
A la demande de la secte des précurseurs, il cherche à remonter aux commanditaires de l'assassinat du leader. Son enquête minutieuse nous éclaire sur les liens des protagonistes entre eux et apporte des confirmations sur ce que l'on pouvait imaginer après avoir lu les 2 premiers tomes. Ceci dit, nous restons en surface immergée de l'iceberg 1Q84 comme je le craignais hélas.
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Les « Little people hoo hoo » resteront tout d'abord pour moi le nom de jouets premier âge avec lesquels mes enfants se sont amusés. Et non des personnages marquants de Murakami ( ou en second). Les actes atroces qu'ils semblent capables de commettre au tome 1 (du genre explosion canine ou perforation d'utérus de fillette. Oui, tout de même c'est dégueulasse) semblent juste une belle carotte pour faire avancer le lecteur jusqu'au terminus. Je n'ai pas compris ni le quoi, ni le comment, ni le pourquoi de ces personnages qui ne sont qu'un halo délayé dans les suites du tome 1.
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Ce tome 3 me fait finalement l'effet d'être l'aboutissement, par un boyau extrêmement rétréci, d'un réseau de galeries qui s'annonçait pourtant foisonnant. Que devient l'enfant échappée de la secte, Tusbasa ? Que devient l'amante plus âgée de Tengo ? Pourquoi le roman écrit par Tengo est-il si important ? Pourquoi les little people choisissent de communiquer avec les Précurseurs ? Que disent leurs voix ? Quel est leur dessein ? Pourquoi ont-ils besoin d'être entendus par des hommes? Je pourrais continuer les questions, la liste serait plus longue que celle de mes conclusions par rapport à ce que j'ai lu. le fait est que Murakami, si bavard en détails sans impact sur les intrigues qui nous tiennent en haleine, choisit de centrer l'ensemble du tome 3 sur la possibilité de la rencontre tant attendue entre Aomamé et Tengo, une romance pleine de romantisme à la japonaise, entre non-dits, maladresses et hésitations qui laminent le coeur (ça m'avait fait ça aussi quand je regardais « Juliette, je t'aime » pendant le club Dorothée). C'est bien, c'est beau, hoo hoo... C'est tout de même un bon roman, mais je suis frustrée de ne pas être fichue de raconter l'histoire au final, car elle demeure trop énigmatique et je dirais même élaguée de certains éléments primordiaux.
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« Je n'arrive toujours pas à trouver la moindre cohérence dans vos propos, malgré tous mes efforts. Je ne vois pas de logique entre les causes et les conséquences. Pourtant, plus je vous parle, et plus j'ai le sentiment que j'accepte peu à peu ce que vous me dites. Je me demande pourquoi. » p465.
Oui, car en plus ce coquin de Murakami se moque de moi, p 465 et mime ma perplexité devant son livre .
Une perplexité mêlée à l'appréciation positive de l'avoir lu, tout de même. Ses développements parfois inattendus qui se terminent de façon incongrue comme par exemple le passage p218/219 où Tengo s'interroge sur l'éjaculation extraordinaire qu'il a eue et qu'il n'aura peut-être jamais plus. le passage se termine ainsi « C'était comme pour l'auteur d'autant en emporte le vent. Une seule oeuvre grandiose et c'en était fini ». J'ai aimé les traits d'humour de l'auteur. Ainsi que sa façon de présenter ses personnages, pas à pas, avec une minutie et une patience qui tranche décidément avec les zones qui demeurent dans la brume, quelque part entre deux lunes. Voilà un roman tout de même bien singulier.
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Dans ce troisième livre, on retrouve la magnifique plume de Murakami. En plus d'Aomamé et de Tengo, il intègre une nouvelle voix, Ushikawa, qui travaille pour les Précurseurs et est à la recherche d'Aomamé. L'auteur prend tout son temps pour dérouler l'intrigue, faire connaissance avec les personnages, découvrir ce monde. On ne peut pas dire qu'il y ait beaucoup d'action, même s'il se passe pas mal de choses, mais à aucun moment je ne me suis ennuyée.
Ceci-dit, je suis quand même un peu déçue par la fin. Pourtant elle est plutôt bien amenée, elle n'est pas bâclée, mais je l'ai trouver un peu trop facile, on tombe dans le mélo, ce qui est dommage après ces 3 tomes pleins de drames et de mystères.
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Ma vue se brouille, pourtant mon regard continue à passer sur les mots, les lignes, et mon esprit arrive à saisir quelques idées.

Tiens, y r'pleut… Ah, mais non ! Ce ne sont plus les idées du livre ça…
Pourquoi ma vue se brouille ? Parce que j'oublie de cligner des yeux.
Alors je reprends trois lignes au-dessus. Pfff… comme s'il n'y en avait pas déjà assez, des lignes !

Mais, ça il l'a déjà dit, quatre fois. Non cinq fois. Non même six fois. Et encore j'ai peut-être pas tenu le bon compte dans ma tête.

Tiens ça me fait penser à Alex dans « orange mécanique », les paupières attachées qui doit voir des scènes de violence et de sexe, associées aux douleurs que lui font subir les drogues qui lui sont administrées pour provoquer une aversion de ce qu'il voit.
Merde… pourvu que je n'en garde pas de séquelles…

Peut-être que maintenant voir des lignes écrites par Haruki Murakami va réveiller immédiatement en moi le profond ennui que j'ai subi en lisant le livre 3 de 1Q84.

Ushikawa, Tengo, Aomamé, Ushikawa, Tengo, Aomamé, …
C'est bien maintenant une valse à trois temps. La valse des répétitions.
Les scènes sont décrites du point de vue de plusieurs personnages. Évidemment, certains temps sont plus longs pour certains personnages que pour d'autres. Et tous ne vivent pas la même chose, heureusement.
Mais comme ils réfléchissent beaucoup, et qu'ils réfléchissent aux mêmes choses… quel rabâchage !

Et puis il y a un sacré décalage entre la profondeur de certaines réflexions sur le temps, le manque, l'amour, la subjectivité du monde dans lequel on vit, à travers parfois de belles métaphores, et la façon neuneu dont les personnages vivent cela.
Attention je risque de faire des révélations sur le contenu dans ce qui suit…

Aomamé et Tengo vivent un amour profond depuis qu'ils ont 10 ans, mais ils ne se sont jamais revus et maintenant ils ont 30 ans.
Aomamé pensent beaucoup à Tengo, elle rêve de le revoir, elle rêve même à lui en se masturbant mais elle ne le cherche pas car elle veut le revoir par hasard (?).
A force ça la perturbe forcément. Elle finit par nous faire une sorte de grossesse nerveuse…

Tengo, quant à lui, n'a jamais l'air de vraiment comprendre le monde. Il se laisse porter par ce que lui dictent de faire les autres.
Et quand il cherche Aomamé comme un dingue, soi-disant, cela consiste pour lui à consulter les annuaires téléphoniques et… c'est à peu près tout en fait. Se promener un peu au clair de lune aussi…

La façon dont Aomamé et Tengo vont vivre leur amour est pour moi digne de rêveries de pré-ado, ce qui ne me semble pas cadrer avec le reste.

Alors globalement, sur les trois volumes de 1Q84, c'est clairement de moins en moins bien, de mon point de vue.
J'aurais sûrement dû m'arrêter après le livre 1, mais pour moi, pas moyen de ne pas aller au bout. D'un livre, et même en général, j'ai toujours espoir que la fin sublime le reste - et ce n'est pas le cas ici – ou que ce soit l'ensemble qui compte pour juger de l'oeuvre.

Au final le principal reproche que je fais à l'auteur, sous forme de question car peut-être quelque chose m'a-t-il échappé : pourquoi 1500 pages (au total, pour les trois volumes), quand à mon avis 500 auraient largement suffi ?
Peut-être vous dites-vous « pourquoi écrit-elle 30 lignes quand 3 aurait suffi ». Désolée…



Replongée dans ma préadolescence, un souvenir d'une chanson au texte poétique à mon goût :

« […]
Tu auras ton homme femme brune
Du ciel répondit la pleine lune
Mais il faut me donner
Ton enfant le premier
Qu'il te sera né
Celle qui pour un homme
Son enfant immole
Bien peu l'aurait aimé


Lune tu veux être mère
Tu ne trouves pas l'amour
Pour exaucer ta prière
Dis-moi lune d'argent
Toi qui n'as pas de bras
Comment bercer l'enfant ?
Hijo de la Luna

D'un gitan cannelle naquit l'enfant
Tout comme l'hermine il était blanc
Ses prunelles grises
Pas couleur olive
Fils albinos de la lune
Maudit sois-tu bâtard
T'es le fils d'un gadjo
T'es le fils d'un blafard
[…] »

(extrait de « Hijo de la luna » de Mecano : https://www.youtube.com/watch?v=0iq9NeOCSNs)
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Cette critique concerne les trois livres :

1Q84 – Livre 1 – Avril-Juin – Haruki Murakami

Haruki Murakami place ses personnages. Fidèle au style qui lui est propre, la ronde des chapitres commence. le premier sera celui qui concerne Aomamé, le suivant sera celui de Tengo. Tout est en place, la trilogie débute …
Dans ce premier tome, Haruki Murakami établi un parallèle entre son roman « 1Q84 » dans lequel il est question d'êtres comme des « Little People » et le roman de George Orwel « 1984 » dont le personnage est « Big Brother ». Bientôt, cohabiteront deux mondes parallèles, "1984" et "1Q84", déjà, Aomamé découvre deux lunes dans le ciel, la lune originelle et une autre plus petite.

1Q84 – Livre 2 - Juillet – Septembre et Livre 3 – Octobre – Décembre – Haruki Murakami

Au fur et à mesure, page après page, l'histoire s'étoffe, le suspense s'intensifie. Tengo et Aomamé, indépendamment, traversent beaucoup d'épreuves. Que deviendront-ils, vont-ils se retrouver ? Haruki Murakami, une fois de plus, fait preuve de beaucoup d'imagination et, jusqu'au bout, tient le lecteur en haleine.
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Je lis ici et là le désir d'un tome 4 ! Si je peux comprendre qu'il est douloureux de quitter Tengo et Aomamé après les 1500 pages des trois tomes de 1Q84, je crois, moi que tout y est dit, que le ou les objectifs de l'histoire et de Marukami sont atteints.

Que nous as donc proposé l'auteur Japonais dans cet ouvrage qu'il serait réducteur de qualifier d'un genre littéraire ?

Il ne me semble pas qu'il puisse y avoir un seul et unique ressenti de l'ouvrage. On découvre ce livre avec ce que l'on est, à l'instant T où on l'ouvre, avec notre propre histoire, notre spiritualité, le sens que chacun donne à la vie, à la mort, la perception que chacun a de la réalité, que chacun a de ce qui relève du rêve ou de l'espérance. C'est comme un livre sacré. Il contient des secrets, des propositions de réponses aux nombreuses questions que se pose l'être humain

Tous les personnages ont une histoire tragique, des traumatismes, des valises pleines de drames qu'ils trainent derrière eux, on s'attache à tous. Ils sont tellement vivants, tellement humains. Et tous cherchent l'amour…en vain. Celui d'une femme, d'un homme, d'un père, d'une mère, d'une fille, de Dieu. Et nombreux sont ceux qui y ont renoncé. Ils sont vivants mais ils sont comme « morts »

Et c'est là que réside toute la force de l'histoire de Tengo et Aomamé. Ils sont le chemin…un chemin difficile, entravé par de nombreux obstacles. le destin les a séparés. Ils ne sont plus vus depuis 20 ans. Mais ils s'aiment et se cherchent. Alors Murakami installe des « circonstances » pour leur donner la possibilité d'enfin se retrouver. Une possibilité unique qu'il faudra qu'ils saisissent… car sentir son coeur battre dans sa poitrine, c'est le seul moyen d' être vraiment vivant. Ici et maintenant.
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