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3,82

sur 829 notes
Comment vivre la vie quand on a été un déchet en arrivant sur cette terre. Dans ce livre, c'est une dérive continuelle avec des battements de rames parfois violents, parfois cinglants, sanglants, larmoyants, sans peur, pleins de peur. Une dérive qui ne mène à rien. Une dérive qui peut avoir des effets clinquants et faire lever la foule, et une dérive qui cherche tellement la maîtrise qu'on va l'enfermer.
Et s'évader. S'évader.
La folie est toujours là, présente. La folie ou, lue autrement, des potentialités étranges, des images, des sons et des sensations. Plein de sensations. (Très fort le Murakami là-dessus). Sensations qui rendent fou. Qui font agir. Comme des pantins d'un destin. Marionnettes.
On cherche toujours son bâton et ses fils pour s'actionner. Ceux-ci sont un fléau, nécessaire.
Murakami Ryû écrit ici un livre achevé, avec une bonne blinde de morceaux durs et du liquide infect à l'intérieur.
Si je peux faire des comparaisons, on peut retrouve un petit air de Selby, d'Aronofsky (du Requiem...), il y a un côté Tarantinesque (ou plutôt l'inverse) si vous parvenez à vous imaginer une certaine drôlerie, et l'attention aux mouvements dans les horreurs.

Je ne sais pas à quoi sert tout ça, probablement que dans une autre temporalité j'aurais détesté, tout comme je déteste Brett Hisse tonne Hélice. Qui brasse de l'air puant sans nécessité.
Mais peut-être qu'il y a nécessité, justement, chez Ryû.
Ce "peut-être" suffit pour me toucher plein coeur.
En infinie tristesse et (com-)passion.

(Et s'il eût fallu donner le Nobel à un Murakami, c'est à Ryû, pas à Haruki, qu'il eût fallu.)
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Vision d'un monde apocalyptique. Les tribulations de 2 jeunes gens en quête de sens nous mènent dans différentes régions d'un Japon présenté comme invivable, violent, deshumanisé. Plus rien n'a de sens. Même l'amour et l'amitié déboucheront sur une volonté radicale d'en finir.
je ne peux m'empêcher d'y voir une extrapolation de notre société actuelle, hypertechnologique où le bonheur se conquiert durement.
Le japon a eu et a encore son lot de calamités : bombes atomiques, Fukushima, attentat au gaz sarin, destructuration de la famille et de la société traditionnelle, consommation exacerbée... C'est cette ambiance que l'on retrouve dans ce roman à lire absolument, peut-être le meilleur de Ryu Murakami.
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C'est un conte cruel sur la dérive de deux ames que nous livre ici Ryu Murakami. Ce livre, malgré ses 500pages et quelques se lit de bout en bout, on est poussé par quelque chose mais quoi.... Certainement pas l'espoir! Tout est noirceur dans le Japon de R.Murakami.
Dommage quelques longueurs a la fin qui donne une impression de decrochage... Mais ca reste une oeuvre fascinante.
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Bilan mitigé sur ce roman de Murakami, après trois semaines que m'en reste-t-il?

La dramatique mais séduisante idée de départ m'a fait penser aux "Enfants de minuit" de Salman Rushdie.

J'ai aimé le Japon bucolique de la petite enfance des protagonistes.

A une ou deux exceptions près, les tribulations urbaines ultérieures des deux frères ainsi que leurs dérives psychopathes se sont fondues dans ma mémoire en un fatras glauque, lourd et bordélique.

Une vision du Japon qui tranche néanmoins opportunément avec le tableau propre et policé qui nous est généralement servi.


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Kiku et Hashi ont tous les deux été abandonnés dans des consignes de gare lorsqu'ils étaient nouveaux nés. Ils sont tous les deux élevés, dans un premier temps, chez des bonnes soeurs, puis adoptés par une famille vivant sur une ile. Plus les deux protagonistes grandissent, plus la violence qui les habite croit. Hashi s'enfuit vers Tokyo pour y vivre sa vie et se libérer des fantômes qui l'habitent. Kiku, quant à lui devient champion de saut à la perche mais la haine ne le quitte jamais.
Un roman très bien construit, haletant que l'on n'a pas envie de lâcher avant de connaitre le dénouement de l'histoire.
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Kiku et Ashish, orphelins, traînent leur malaise derrière eux et n'arrivent pas à profiter de la vie ...

Ce livre est étrange, dérangeant. Il nous plonge dans un monde négatif et sans espoir. Il est bien écrit, d'une écriture dynamique qui pousse le lecteur à aller jusqu'au bout du roman. le récit mélange réel et fantaisie et le résultat est surprenant. Je peux comprendre que certaines personnes apprécient le talent de Marukami qui arrive à si bien nous faire ressentir le malaise de ses deux anti-héros. Mais, pour ma part, en refermant le livre, j'avais une sensation d'écoeurement, comme si je sortais d'un bain gluant et que j'avais à tout prix besoin de fraîcheur pour oublier tout ce que je venais de lire...

En résumé, j'accorde 3 * à ce livre pour l'imagination et le style, mais ce n'est pas un livre que j'aurai envie de relire.
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Première lecture japonaise pour moi et j'ai commencé par ce que le Japon a de plus noir. le hasard m'a amenée bien loin de l'image édulcorée et fascinante que bon nombre d'européens idolâtrent. L'auteur nous raconte son pays, loin des clichés de femmes en kimono, cérémonie du thé et respectable bienveillance. Ici nous cotoyons les nourrissons abandonnés à une mort certaine dans des casiers de gare, les prostitués, drogués, névrosés, trafiquants, pervers en tout genre, dans les bas fonds de la capitale, dans un quartier entier désaffecté et interdit, cerné par des soldats armés de lance flammes.
C'est un roman sociétal très noir avec une surenchère de violence bien loin de la poésie et la douceur qui font rêver tant d'occidentaux.
Par certains aspects, cette lecture m'a donnée l'impression de roman post apocalyptique, mais c'est bien une vision crue d'une face de Tokyo dans les années 70/80.
Nous suivons ces deux enfants rescapés, de leur abandon à quelques heures de vie à la perte totale d'innocence, d'obstacles en rites initiatiques, quête identitaire sous le signe de la violence.
Bien que ce roman soit extrêmement glauque, j'ai beaucoup aimé cette lecture au goût amer, elle restera un moment dans un coin de ma tête c'est sûr!
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Kiku et Hashi sont deux enfants , abandonnés dès leurs naissances dans une consigne automatique, parmi une quantité d'enfants cette années là, mais ils sont les seuls à y avoir survécu. Dans l'orphelinat , à la suite de quelques "crises" , ils suivent, sans en avoir conscience, une thérapie douce, qui consiste à leur faire écouter des"bruits", divers et variés. Ils sont ensuite adoptés en tant que jumeaux, par un gentil couple, et s'en vont vivre sur une île. Jusque là , histoire des plus banales (à part le truc de la consigne) .En fait, il m'est très difficile de décrire ce livre , la meilleure façon que j'ai trouvé pour le faire , c'est de le comparer au Seigneur des Porcheries de Egolf. Dans ce dernier, le héro, John est maltraité depuis son enfance jusqu'à sa mort mais n'est pas une victime, et ne se comporte pas en tant que telle. Les jumeaux de leur côté, sont certes victime de l'abandon à leur naissance, mais sont bien traités par les soeurs à l'orphelinat, les médecins, leurs parents adoptifs. Ils sont perçus comme des victimes, ils ressentent leur état, mais de manière imprécise, un peu floue, comme une sorte de manque à combler , ou de but à atteindre, mais sans savoir comment ni où. Ensuite, il y a la violence. Dans le Seigneur des porcheries, c'est la violence de la société dans tout ce qu'elle peut avoir de bête, d'attardé, de commun et donc de méchant, et John est constamment harcelé par cette société pour s'y conformer. Les frères eux, baignent dans un Japon, et plus précisément Tokyo, où il règne une folie venant d'une autre dimension, apocalyptique, avec des énergumènes plus hurluberlu les uns que les autres, dans une ville à mi chemin entre le monde de Mad Max et de Star Wars, noyée sous la pollution chimique et sonore, où tout est brûlant, suffocant, gluant. Dans les bébés de la consigne automatique, la description des états d'esprit et des réflexions de tous les personnages est assez difficilement cohérente, mais on se dit après tout c'est normal, ils sont fous....mais alors ils sont tous fous. Et les différents accès de violence, meurtres sont minutieusement décrits, gores (un mix entre The walking dead et american psycho). On y trouve bien entendu une critique de la société moderne, déshumanisée, ultra médiatisée, mais c'est trop évident. Pour en revenir à Egolf, la violence (et il n y en a pas tant que ça) décrite, avait au moins le mérite de servir de support à l'écriture puissante de l'auteur. Son talent explose, et ce sont les mots qui accroche plus que le contenu. Pour Murakami, chaque ligne, chaque phrase est une suite de petites visions cauchemardesques, de personnages borderline, et je n'ai pas arrêté tout le long de la lecture de me demander: C'est quoi le but?; où il veut en venir?. .....et pourtant j'ai lu le livre jusqu'au bout, avec une certaine attention. J'allais dire un certain plaisir, mais le fait est que je ne sais pas si j'ai aimé, ou plus exactement, je sais que je n'ai pas détesté....sans plus.
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Lu "par erreur" à l'époque où je cherchais un nouvel Haruki Murakami. Brutal, survolté, dévoré d'une traite pour sa visions sans concession du Japon contemporain, et les nombreux blocages / dysfonctionnements de cette société, très ouverte et très innovante, mais aussi, paradoxalement, très conservatrice et très fermée. Passionnant.
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Les Bébés de la Consigne Automatique est un roman, des plus connus, de Ryû Murakami. le premier que j'ai lu de cet auteur. L'histoire est sombre, noire, violente, trash pour tout dire. Kiku et Hashi sont abandonnés à leur naissance dans le casier d'une consigne automatique. le roman raconte le voyage aux enfers des deux enfants devenus adultes, qui revivent le traumatisme initial à travers un délire mental incessant. On suit leur vie depuis l'orphelinat, jusqu'à l'adoption et à leur déliquescence mentale. Sexe, destruction des sentiments et des gens de leur entourage, violence et haine, le roman n'a rien d'une rose épopée. C'est bien loin de l'image d'un Japon zen, propret et carré que l'on pourrait avoir.

J'ai adoré, aussi bien l'écriture que le sujet. le côté « dérive psychiatrique » me fascine. L'appropriation d'un traumatisme comme objet de rancune au quotidien est parfaitement décrit. Quoique rancune ne soit pas le bon terme. Il y a un aspect « fatum » plutôt, une force extérieure, presque, qui envahit les deux garçons. Et tous, autour d'eux, vont en payer le prix. C'est un roman difficile, mais il y a des pages apaisantes curieusement, et puis des personnages secondaires qui apportent un peu de repos. Créer des liens, être inséré dans la société, peut sembler évident et facile : il suffit d'être et d'exister. Mais ce roman montre au contraire qu'il ne suffit pas de la bonne volonté ou de la bienveillance de quelques un pour apprendre à tisser ces liens. Et on peut voir comment une enfance qui a mal commencé, avec l'abandon, même si elle s'est retrouvée sur de « bons rails », marque une vie entière. L'écriture est dense, cadencée, frénétique presque, et il y a quand même cette dimension d'introspection qui en fait pour moi un roman indispensable.
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