AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782746743427
213 pages
Autrement (07/05/2016)
3.54/5   46 notes
Résumé :
La vision dominante et institutionnelle de la Révolution française est jacobine, masculine, construite autour de l'icône de Robespierre, chantre de la Terreur. Elle a toujours fait abstraction du rôle et des combats des femmes.

Dans cet essai, Michel Onfray propose une nouvelle lecture de cette période clé de l'histoire de France, réhabilitant celles qui ont fait le pari des Lumières contre celui de la violence. Les portraits d'Olympe de Gouges, de C... >Voir plus
Que lire après La force du sexe faibleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,54

sur 46 notes
5
4 avis
4
2 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis
« Quand Michel Onfray défend les femmes... »

« La force du sexe faible » est un livre à la fois intéressant et intriguant. En effet, le philosophe défend la cause des femmes, « du sexe faible », en prenant appui sur la Révolution ! Effectivement, ces dernières étaient traitées telles des « moins que rien », des « bonnes à tout faire » par la gente masculine. Il met en avant le destin de quelques femmes – célèbres ou non – telles C. Corday, O. de Gouges ou Mme de Staël pour prendre le contre pied de cette idée reçue.
En cette période, ce sont les femmes qui ont fait la Révolution et non les hommes, qui n'étaient que des pantins sur un échiquier. Par exemple, C. Corday a été décapitée alors qu'elle avait assassiné Marat dans son bain. Ce n'est, évidemment, pas un homme qui l'aurait fait. Ils étaient trop prétentieux et narcissiques. Un autre exemple que le philosophe prend : Olympe de Gouges qui s'est « battue » pour être féministe, et revendiquer l'égalité des femmes. On apprend qu'elle a beaucoup écrit pour plaider sa cause et sur des sujets non banaux pour l'époque (politique, répression, révolte, machisme...) En effet, elle a écrit des pièces de théâtre sur la politique, sur les femmes et sur les hommes. Elle a même rédigé une Déclaration des Femmes et de la Citoyenne, mais elle n'a jamais été édité ! Avant de « naître femme », elles sont des citoyennes avant tout. C'est ainsi la première féministe de l'Histoire, malheureusement tombée dans l'oubli. Son destin lui sera évidemment fatal, elle finira par être guillotinée en 1793 (la même année que le roi). Pour Théroigne de Méricourt, elle sera internée de force au début du XIXme siècle (elle échappe de peu au « rasoir national » selon le philosophe, autre terme pour désigner la guillotine). Elle a été placée à l'asile car jugée folle et ayant trop de connaissances pour l'époque, elle représentait un danger public pour la Nation. A cette période, on ne faisait pas de cadeaux au « sexe faible » : elles étaient guillotinées ou mis à l'asile de force. Ou, dans le meilleur des cas, elles s'exilaient – comme l'a fait Mme de Staël – pour ne jamais revenir. A l'époque, deux camps étaient formés : les révolutionnaires (Robespierre, Danton...) et les contre révolutionnaires (Desmoulins, O. de Gouges...) Les contre révolutionnaires étaient contre l'exécution de Louis XVI, puis l'Assemblée a laissé place à la Terreur puis au Directoire (1795-99).
Pourquoi autant de rues portent-elles le nom de Robespierre, celui qui a « tourné sa veste »? Car, rappelons le, au départ, il était contre l'exécution du roi. Pourquoi a-t-il soudainement changé d'avis ? Onfray est très vulgaire envers lui, cet homme détestable, il voudrait même « qu'on lui coupe la queue »... C'est lui qui est à l'origine de ce régime appelé « la Terreur » - il a dénoncé plusieurs de ses amis dont Danton.
Donc, la République va voir le jour sous la Terreur, un régime où les hommes sont manipulateurs, où les femmes passent au second plan et où le goût du sang règne. Par la suite, on verra d'autres « révolutions s'installer » dont celle de la barbarie sans nom (fin XVIIIme, XXme siècle) et les « Révolutions Industrielles » (XIXme siècle). Une fin de siècle se finissant mal, dans l'oppression et le sang. Au cours de lectures traitant de la Révolution, aucun nom de femmes (ou très peu) n'apparaît. Ceci est scandaleux et honteux surtout que ce sont « elles, les hommes » car ils n'ont fait que suivre bêtement le mouvement. A aucun moment, nous ne nous sommes révoltés. Pour l'anecdote, Simone de Beauvoir (compagne de Sartre) était une autre féministe et nous a fait redécouvrir Olympe de Gouges. Sans les femmes, nous ne sommes rien à part des pions. Comme s'évertuait à dire Olympe de Gouges, « nous sommes avant tout des citoyennes dans l'âme ».
Pour le titre, « la Force du Sexe Faible », on y voit deux allusions : l'une historique et l'autre littéraire. « Le sexe faible » est une allusion à O. de Gouges, première féministe et l'autre est une référence à Simone de Beauvoir, ayant écrit « le Deuxième Sexe » et la faisant redécouvrir aux lecteurs. Ce livre a été écrit vers la fin des années 1950, début des années 60, alors que les femmes avaient à peine le droit de vote... en 1944 ! Il aura donc fallu attendre plus de deux siècles pour que les femmes, « le sexe faible », se fassent entendre et puissent voter. Ceci est honteux et scandaleux ! Ce n'est pas parce qu'elles sont des femmes qu'elles n'ont pas de connaissances, au contraire ? Qui animait les cafés philosophiques ou littéraires, au XVIIme-XVIIIme siècle ? Ne sont-ce pas justement les femmes pendant que les hommes régnaient ou faisaient la guerre ?
Au travers de ce livre, Michel Onfray nous prouve que les femmes sont importantes et même beaucoup plus. Il veut leur donner le titre de noblesse qui leur revient. Rappelons qu'il s'était déjà intéressé à l'une de ces femmes (C. Corday) en 2002 dans son essai sur la religion « La Religion du Poignard » (référence à la façon dont elle a prémédité l'assassinat de Marat, journaliste). Donc, vous l'aurez compris, un livre à lire ! Absolument, notre cher philosophe est peut-être cruel avec les hommes, surtout Robespierre, mais il ne dit que la vérité, pure et simple. Il pose également une question fondamentale et si c 'était nous, les hommes, le « sexe faible » durant cette période ? Il montre que, comme toujours, l'histoire retient les vainqueurs et non les perdants (comme dans « Les Sagesses Antiques », 2006). Nous sommes dans une société où nous ne considérons pas les femmes à leurs justes valeurs.
Commenter  J’apprécie          01
Il me semble que Michel Onfray fait de la polémique son fonds de commerce ; cela me déplaît mais n'a pas été dirimant face à ma curiosité à l'égard de ces cinq portraits de femmes héroïnes de la Révolution française : Olympe de Gouges, l'auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Manon Roland, républicaine bien avant Robespierre, qui, avec son mari, eut un rôle intellectuel et politique de premier plan aux côtés des Girondins, Charlotte Corday, dont on se souvient qu'elle assassina Marat mais non de ses motivations, Théroigne de Méricourt qui envisagea une sortie de la Terreur par un dispositif centré sur les femmes, Madame de Staël enfin, moins pour son action que dans la continuité de la réflexion de son père – le ministre des Finances Necker – en tant qu'auteure de l'ouvrage posthume, Considérations sur la Révolution française.
La thèse de cet essai est que ces femmes furent toutes liées au parti des Girondins, éradiqué par Robespierre par calcul politique et dès lors présenté sous des traits caricaturaux par une historiographie demeurée jacobine jusqu'à nos jours. L'opposition entre Girondins et Jacobins, fil conducteur des cinq esquisses biographiques, permet donc à l'auteur d'imaginer un déroulement alternatif de la Révolution si celle-ci avait été féminine-girondine – « une révolution sans testostérone » : c'eût été une révolte plus conforme aux Lumières, abolitionniste de la peine de mort au lieu d'être sanguinaire au point d'être symbolisée par la guillotine, plus libertaire tout en étant égalitaire entre hommes et femmes (et émancipatrice des Juifs et des esclaves), plus fédérale et « autogérée » au lieu d'être centralisatrice et tyrannique, plus encline au dialogue entre les différentes sensibilités républicaines (et ouverte à la liberté de la presse) – d'abord sur la question du destin de Louis XVI – au lieu d'être sectaire et foncièrement autodestructrice, plus populaire (non censitaire) au lieu d'être bourgeoise, plus réaliste au lieu d'être idéologique, plus démocratique et légaliste au lieu d'être démagogique et féroce...
« Avec lui [le choix des femmes révolutionnaires], on évite de se faire dévorer par le Minotaure car l'on découvre que les femmes qui ont joué un rôle dans la Révolution française auront toutes fait partie du lignage qui croit que la Raison est antinomique avec le sang, que l'échafaud n'est pas un argument, ni la faux ni la pique, que la colère et le ressentiment sont mauvaises conseillères et que l'on peut, que l'on doit, préférer gouverner par l'intelligence plutôt que par la guillotine. » (p. 30)

Écrire ces biographies de femmes, y compris celle de Germaine de Staël, sous l'unique prisme de l'opposition entre Girondins et Jacobins comporte peut-être quelques distorsions, à l'évidence quelques répétitions – comme si, outre que de polémiquer contre les spécialistes universitaires de la Révolution et contre Élisabeth Roudinesco (comme toujours!), Onfray s'en prenait personnellement à Maximilien Robespierre ! –, mais surtout cela relève de ce que « 1789 a toujours été un enjeu pour le contemporain qui s'en empare » (p. 188).
L'auteur avance cette affirmation dans sa conclusion, « La gauche est morte. Vive la gauche ! » qui, tout en parcourant de manière extrêmement rapide les péripéties des deux gauches françaises (communiste et social-libérale) depuis 1960, émet un diagnostic particulièrement proche de notre actualité immédiate. Il positionne donc soi-même et son discours dans une opposition entre ces gauches « cadavres » vermoulus et « sa » gauche libertaire, comme étant l'héritage direct de l'opposition Jacobins-Girondins en passant par Proudhon. Pourquoi pas ? Mais je pense que c'est aussi et surtout ce 1789 féminin des Lumières, ce 1789 fantasmé qui constitue l'enjeu (imaginaire) dont le contemporain Onfray s'est emparé. J'aime bien cet objet imaginaire. Mais il faut savoir le reconnaître comme tel, et cela peut nuire grandement à un ouvrage qui se veut biographique (tout comme lui nuit l'absence d'un quelconque appareil critico-bibliographique savant...).
Commenter  J’apprécie          30
"Chaque historien de la Révolution tend aux autres une tête coupée qui est l'objet de ses préférences". Cette citation de Valéry, reprise par Mona Ozouf dans son Quarto chez Gallimard, résume parfaitement mon sentiment à la lecture de cette "contre-histoire de la révolution française". J'ai vainement essayé de mobiliser mes souvenirs de cours d'histoire pour positionner le discours virulent de Michel Onfray dans les différents courants qui s'affrontent à la fin du XVIIIème siècle, et jusqu'à ce jour.

Dès l'Introduction, Onfray s'engage sur le chemin de la polémique en accusant certains de ces collègues professeurs, historiens ou philosophes, de défendre l'indéfendable, à savoir Robespierre, instigateur de la Terreur. le premier à faire les frais de cette charge est le directeur de l'Institut d'histoire de la révolution française (CNRS), Jean-Clément Martin. Les derniers seront le Département de l'Isère et le directeur du Musée de la révolution française de Vizille, dans la conclusion très politique de ce livre.

Si les déclarations politiques de Michel Onfray ne sont, ici, pas pour me déplaire, son attaque "violente" de personnes sensées être, a priori , expertes dans leur domaine m'a gênée. Je n'ai pas de point de vue sur la question dans la mesure où mes connaissances sont très rudimentaires et datent du collège... quand je ne les ai pas oubliées... Mais je n'apprécie jamais qu'on me prenne, en tant que lectrice, à témoin dans un conflit qui n'est pas le mien. Peut-être le point de vue de Michel Onfray est-il juste, mais je l'aurai sûrement mieux apprécié s'il avait été défendu avec moins de "testostérone", selon ses termes, et plus de respect.
Pour revenir au fond de cet essai, à savoir les portraits de femmes, j'ai apprécié... même si je suis restée, tout au long du livre, convaincue de la partialité de l'auteur. Il a choisi son camp : au moins on ne peut lui reprocher d'avancer masqué. Mais de ce fait, j'ai toujours eu le sentiment qu'il ne relatait qu'une partie de l'histoire de ces femmes, celle qui soutenait sa thèse. Une thèse d'ailleurs bien amenée puisqu'elle m'a convaincue : une révolution française qui n'a pas été au bout, qui est restée bourgeoise et jamais populaire. Une révolution portée par des Jacobins violents et assassins, adeptes de la guillotine qu'ils ont fait tourner à plein régime. Onfray se place du côté des Girondins, des femmes, soutenant le fédéralisme et le gouvernement direct par le peuple, s'opposant vigoureusement à la peine de mort.
Ce livre contient beaucoup de réflexions pertinentes et stimulantes, mais il est dommage que M. Onfray ne les exprime pas avec plus de retenue et moins d'esprit partisan et de ressentiment. Comme il le dit lui-même, "La Révolution française n'est pas terminée."

Lien : http://itzamna-librairie.blo..
Commenter  J’apprécie          90
Ignorées, caricaturées, voire calomniées par les versions jacobines de la Révolution française, Onfray dresse ici le portrait de cinq femmes qui ont milité pour la justice et le droit pour tous, pour la liberté, et dont les rôles lors de la Révolution française sont encore aujourd'hui passés sous silence. Manon Roland, Olympe de Gouges, Charlotte Cordray, Théroigne de Mérciourt et Germaine de Staël : cinq femmes courageuses à découvrir ou redécouvrir grâce à ce petit ouvrage, trop court à mon goût.
Commenter  J’apprécie          120
Je ne vous raconte plus à quel point j’apprécie les essais écrit par Michel Onfray. J’y apprécie la manière dont il traite ses sujets en y mêlant histoire, actualité, philosophie ou encore sociologie. Vous me direz que c’est bien l’objectif des essais et qu’il ne révolutionne pas le genre. Certes, mais il nous présente toujours des textes accessibles et je trouve que c’est primordial. Dans chacun de ses essais, je plonge complètement et je valide ou réfute la thèse principale, mais surtout je la comprends !

Dans cet essai, c’est une lecture très intéressante, qu’il nous livre. Une vision de notre histoire afin d’anticiper notre société et notre politique. Contrepoint de la révolution c’est à travers 5 femmes que l’on va re-parcourir notre histoire. Bien souvent, on dit qu’il faut réapprendre le passé pour anticiper l’avenir. Dans ce texte rien de plus vrai ! En se replongeant dans la révolution française et à travers cette période, se sera dans les actions de certaines femmes que l’auteur nous dresse le portrait d’une France de demain.

Michel Onfray parvient à nous montrer une autre vision d’un sujet pourtant bien connu : la révolution française. En suivant le parcours de ces femmes de la révolution on voit cet événement sous un œil nouveau. A travers des révolutionnaires, l’auteur puise dans notre passé pour nous montrer que les femmes ont cherché à se révolter, à prouver leurs appartenances ou tout simplement leur importance en se positionnant comme des personnages historiques. Tout au long de ce texte on nous explique certains événements, on nous les replace dans leurs contextes. L’auteur nous ouvre les yeux en tentant d’ouvrir notre vision à plusieurs possibilités. Loin de fermer la perception, Michel Onfray permet de nous révéler des vérités bien trop peu connues, ou tout simplement oubliées.

Ainsi c’est dans la réécriture de notre histoire que l’on apprécie la plume de Michel Onfray. J’y ai puisé ce qui m’intéressais, j’ai appris, voyagé dans le temps et revenu comblée par cet essai !
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Ces femmes qui gravitaient dans la constellation girondine - Manon Roland, Olympe de Gouges, Charlotte Corday, Théroigne de Mericourt, Germaine de Staël - étaient révolutionnaires. C'est incontestable. L'historiographie dominante en a fait qui une royaliste, qui une contre-révolutionnaire, qui une ennemie du peuple, qui une alliée des monarchies européennes, qui une complice de la famille royale... L'insulte dispense de penser. Elle croit pouvoir interdire pour toujours le fonctionnement de l'esprit critique.
Décapitées, emprisonnées, salies, insultées, elles ont porté un message clair, romain : on peut être révolutionnaire pour vouloir la fin d'un régime tyrannique, mais une tyrannie ne saurait abolir une tyrannie, elle la remplace tout au plus. Tout ce sang versé n'a en rien changé la vie quotidienne du peuple qui, lui aussi, a fait les frais de cette folie jacobine. De serf sous la monarchie, il est devenu ouvrier sous la bourgeoisie ; la misère a continué.
Commenter  J’apprécie          152
Nous en sommes encore là : abolir le régime qui génère la misère du peuple ; réaliser une révolution organisatrice ; promouvoir cette fameuse anarchie positive que définit l'ordre sans le pouvoir ; et, pour ce faire, couper la queue de Robespierre qui repousse indéfiniment - comme celle d'un reptile ; nous méfier de l'esprit policier et parleur, des intrigants et des incapables. La gauche ne devrait plus avoir à choisir entre la gauche qui renonce à l'être et la gauche dont la queue dépasse sous le treillis. Les Girondines n'aimaient ni l'une ni l'autre.
Commenter  J’apprécie          50
Cinq femmes permettent de constater qu’on pouvait être girondine et révolutionnaire, girondine et républicaine, girondine et adepte des Lumières, girondine et philosophe dans l’action et dans la pensée. Toutes incarnent la force de ce sexe qu’on dit faible. Elles montrent que le destin d’une femme n’est pas dans le fait d’être épouse et mère de famille, mais qu’elles peuvent être grandes dans la réflexion et dans l’initiative. Ignorant la testostérone qui conduit l’humanité quand elle est faite par les hommes, les femmes n’ont pas besoin de faire couler le sang des autres pour exister. En ce sens, quand il ne leur vient pas à l’idée de singer les hommes, elles sont un degré au-dessus de l’humanité qu’eux.
Commenter  J’apprécie          10
Robespierre n’eut jamais de corps. Du moins, il vécut comme s’il n’avait ni sexe, ni ventre, ni mains pour caresser, ni bouche pour embrasser, ni peau pour toucher. Il naquit accessoirement à Arras et mourut par hasard sous le rasoir de la guillotine parisienne, car il fut d’abord et avant tout un citoyen de la Rome antique, plus contemporain de Marius et de Pompée, de César et de Brutus, que de ses voisins boulangers ou charpentiers, portefaix ou artisans au nom desquels il prétendait pourtant parler. Cet homme a vécu sa courte vie drapé dans une toge virile ; mais le drapé antique allait mal au bourgeois perruqué, coiffé et poudré qu’il fut.
Commenter  J’apprécie          00
Le destin d'une femme n'est pas dans le fait d'être épouse et mère de famille mais elles peuvent être grandes dans la réflexion et dans l'initiative
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
+ Lire la suite
autres livres classés : révolution françaiseVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (112) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}