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EAN : 9782070411092
150 pages
Gallimard (18/11/1999)
3.67/5   27 notes
Résumé :
" Des mots, des êtres vivants parfaitement autonomes, sont les protagonistes de chacun de ces drames.
Dès que viennent des mots du dehors, une paroi est dressée. Seuls les mots capables de recevoir convenablement les visiteurs restent de ce côté. Tous les autres s'en vont et sont pour plus de sûreté enfermés derrière la paroi. Mais la paroi est transparente et les exclus observent à travers elle. Par moments, ce qu'ils voient leur donne envie d'intervenir, il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Madame Nathalie.
L'Héréso n'a plus rien d'hérétique lorsqu'il défend Nathalie Sarraute. Elle n'est point attaquée mais, thanksfully, il nous remémore l'existence de cette écrivaine polyglotte. Son importance. Ma journée débute, éclairée par un ample article biographique du Monde retranscrit par un internaute inspiré, auteur et metteur-enscène.

Et je me remémore le choc d'Enfance, livre bien-nommé, découvert à trente ans. L'humour de la quatrième de couverture des Fruits d'Or, avec ce personnage indéfini mais si puissant dans sa manière d'exister — comme toujours chez la dame au regard vif, à l'obstination obsessionnelle et truculente — cet homme qui démolit en quatre lignes son propre ouvrage : Les Fruits d'Or, c'est très mauvais... Osé !
Naturellement, on plonge avec délice dans cette satire mordante du milieu littéraire.
Les Fruits d'or, c'est très bon et ça lui vaudra un prix. Je pense avoir tout dévoré de Nathalie Sarraute, de sa vie, de sa correspondance.

L'auteure, le style, l'audace, l'intelligence, le sourire m'ont toujours fasciné. Et puis, on ressentait cette impression d'écrire dans un désert. D'écrire comme personne.
Pour personne au début, ensuite elle fut fêtée.
Sarraute, toujours. Les Fruits d'or — prêté à une actrice qui ne me l'a jamais rendu, tant mieux pour elle, à l'époque où je faisais du prosélytisme — Enfance, le Planétarium…lorsque je replonge dans ces volumes de temps à autre, il est bien question d'un océan vertigineux dans lequel on s'abandonne, tout demeure, tout me revient, je me souviens.
Ouvrez ! — son dernier opus — vivace, malicieux, profond, empli d'humour comme toute son oeuvre.
Indispensable.
Une séquence marquante : elle cherche le nom d'Arcimboldo qui ne lui revient pas. N'arrivent que des fruits, des légumes et ce mot ”audace” — qui lui va tant. Elle nous parle de la mémoire, de sa perte à quatre-vingt-dix-huit ans lorsqu'elle écrit cet ouvrage, lentement dit-elle, très lentement comme elle a toujours écrit. On entend presque : laborieusement. Puis l'anglais bold (audacieux) s'impose et d'un coup, elle retrouve le nom du peintre espéré. Un chapitre haletant sur cette aventure dans laquelle chacun se voit. Sarraute partage et creuse humblement.
Aura passé sa vie à ouvrir des portes interdites avec les poignées du Planétarium, celles qui empêchaient la tante Berthe de dormir parce qu'elle ne les trouvait pas à son goût.
Et le lecteur se retrouve, trouve et relit, inlassablement.
Amoureuse de Proust, bien sûr.
Sarraute, un phare sans fard.
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Cela n'est jamais égal que ce soit justement ce mot là, qui soit à ma portée, prêt à surgir, à me découvrir.
Le titre trouvé par Sarraute est d'une incroyable justesse. Il s'agit d'ouvrir comme pour laisser échapper quelque chose de retenu prisonnier; on pense au théâtre, au masque, aux jeux d'ombres et de lumières.
Tout à coup.
Un intrus que tout le monde connaît bien.
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J'ai eu beaucoup de mal, personnellement, à réellement bien suivre toutes les pages. Si parfois les chapitres sont limpides, d'autres sont assez difficiles à en trouver le sens. Mais pour ce qui ne m'a pas échappé, j'ai trouvé ce petit livre fort intéressant.
Cette personnification des mots est très prenante. On se surprend à adhérer à certaines des conversations et à rejeter des mots qu'on ne supporte pas prononcer dans nos propres discours. C'est vraiment dommage que tout soit aussi confus, cela ne rend pas le récit abordable pour tous. Notamment produit par cette construction sous forme de dialogue. Mais un dialogue impersonnel, ce qui est logique en soi, car les locuteurs sont des mots. Cependant il est très difficile de s'y retrouver.

Une vraie petite originalité, pour les amoureux de la langue et des mots. Mais petite mise en garde pour les lecteurs à la recherche de récit clair et sans difficulté : il faudra vous armer de patience.
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Jouissif ! J'ai dévoré « Ouvrez » de Nathalie Sarraute, car le livre est bref, et parce que la vie qui est donnée à la langue, aux mots, est magistrale.
Ces « drames », tel que les définit l'auteur, rendent concrets « sous-conversations » et « tropismes » chers à l'écrivain, montrant à l'oeuvre les pouvoirs du langage, avec les expressions fréquentes, voire toutes faites, qui disent des choses d'une mentalité, des rapports entre les générations, des différences de classe sociale,...
L'écriture uniquement dialoguée m'a fait penser au brio de l'écriture des sketchs de Raymond Devos, même si l'objectif premier ici n'est pas de faire rire. Certains propos scandalisés m'ont fait sourire et évoqué les dialogues remarquables de « la minute vieille » sur Arte. Comme si l'art de Nathalie Sarraute avait engendré d'autres pépites.
Mais c'est sans doute une oeuvre que certains peuvent juger désarçonnante, voire difficile car très littéraire, et le propos peut rester obscur à des lecteurs.
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Dans cet ouvrage, les mots sont des êtres qui vivent dans un monde codifié. L'idée initiale était intéressante, sauf que je n'ai pas du tout accroché au texte. Original, tout au plus, mais pas à mon goût.
Je n'ai pas trouvé de sens à ce livre. Je ne le comprends pas. Sans véritable cohérence, je me suis perdue quantité de fois.
Si au moins les phrases étaient belles ! Or, selon mon opinion, ce n'est pas le cas.
Enfin, les perpétuels points de suspension ont fini par m'user. Je n'ai pu terminer ma lecture.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Des mots, des êtres vivants parfaitement autonomes, sont les protagonistes de chacun de ces drames.
Dès que viennent des mots du dehors, une paroi est dressée. Seuls les mots capables de recevoir convenablement les visiteurs restent sur le côté. Tous les autres s'en vont et sont pour plus de sûreté enfermés derrière la paroi.
Mais la paroi est transparente et les exclus observent à travers elle.
Par moments, ce qu'ils voient leur donne l'envie d'intervenir, ils n'y tiennent plus, ils appellent... Ouvrez.
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-Une forteresse ? Quelle forteresse ? Vous savez, vous, ce que c’est ?
- Non…
- Eh bien moi je sais. J’en ai déjà vu. Ça s’appelle : ‘‘La parole donnée.’’
- Les pauvres, un beau jour, ils s’y sont laissé prendre. S’ils avaient imaginé où ça pourrait les mener… La réclusion à vie. Des vœux perpétuels.
- Vous croyez que s’ils avaient su, ils auraient refusé ?
- Ça m’étonnerait. Personne n’y résiste… Un beau jour, on leur dit : ‘‘Je vais vous le confier, à vous. Mais vous me promettez, jamais un mot à personne… Vous me donnez votre parole ? – Bien sûr, voyons.’’ Et le tour est joué : ils sont pris dans ‘‘La parole donnée’’
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Ils peuvent se saisir de "Stupide", l'affubler d'un point d'interrogation ou d'exclamation... "Stupide ? Stupide !", lever leurs matraques... les abattre... "Comment pouvez-vous ?" parfois même frapper très fort... "Comment osez-vous ?"
- "Osez-vous" qui ne laisse que le choix entre rester à terre, mordre la poussière... ou avec tout ce qu'il est possible de rassembler de forces se soulever, se redresser héroïquement, narguer... "Eh bien oui, parfaitement, j'ose"... et se lancer dans un combat meurtrier...
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- Une invasion de quoi ?
- Attendez donc, vous empêchez de bien entendre... C'est ça, c'est des contrevérités. Pas un mot de vrai.
- Et ces mots-là, ça a une force...
- Eh oui, des produits fabriqués de toutes pièces, des modèles bien éprouvés... c'est toujours plus résistant. Difficile de les ébrécher ou de les fêler... c'est d'un dur...
- Quand on arrive à les faire tomber, ils se redressent, les voilà debout de nouveau comme si de rien n'était.
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- C'est vrai, c'était un "Au revoir" glacé...
- Oui... On voit... une vraie petite stalactite...
- On aurait dit que son bout, "revoir", s'était détaché, était tombé, s'était pulvérisé... Plus de "revoir", seul "Au" restait... un "Oh!" de surprise scandalisée avant que là-bas l'écouteur ne se pose...
- Plus aucun moyen de rien rattraper...
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Quand on s'interdit les facilités et les conventions en usage dans le roman, et qu'on poursuit dans une voie purement littéraire, à l'exemple du nouveau roman, quel est le thème qu'aucun écrivain d'avant-garde ne songerait jamais à aborder ?
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