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EAN : 9782253182627
192 pages
Le Livre de Poche (17/09/2014)
3.88/5   86 notes
Résumé :
Alexandre revient dans la maison de sa jeunesse. Par un phénomène étrange, il se retrouve face à son passé, lors d’une journée cruciale. Quarante ans après, il revoit sa grand-mère tant aimée, les jeunes femmes qu’il désirait… Ferait-il les mêmes choix maintenant qu’il sait ce que fut son existence ? Dans la vie, fait-on ce qu’on veut, ou ce qu’on peut ? Choisit-on ? Est-on libre ? Et si on recommençait…
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Encore un superbe livre d'Eric-Emmanuel Schmitt. On retrouve dans ce petit livre de 175 pages qui est en réalité une pièce de théâtre, une trame simple mais diablement efficace. Un homme d'un certain âge va se retrouver à vivre une journée particulière en se retrouvant face à son lui de l'époque.

Ce principe pourrait sentir le réchauffé, le déjà-vu, mais quand c'est Eric-Emmanuel Schmitt qui nous raconte ça, cela a une saveur toute particulière. Humour et émotion sont au rendez-vous, et comme toujours avec cet auteur, ce livre se lit quasiment d'une traite sans que l'on s'ennuie un seul instant.

Eric-Emmanuel Schmitt parvient une fois de plus à nous offrir un livre mêlant habilement humour et philosophie, car comme le personnage central, Alexandre, on se demande nous aussi, si l'on connaissait les tenants et aboutissants de notre avenir, si nous referions les mêmes choix. de plus le livre est court, ce qui permet d'aller à l'essentiel, qui est quelque chose que j'adore tout particulièrement.

Pour la prochaine lecture de cet auteur, je vais tester un recueil de nouvelles, afin de voir comme il se débrouille dans cet exercice.
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Si on recommençait/Eric Emmanuel Schmitt
« Dès qu'on est vieux, on vieillit moins vite, c'est l'avantage ! » s'exclame au début Mamie Lou, la grand-mère d'Alexandre.
Le ton de ce conte fantastique écrit sous forme de pièce de théâtre par ce génie du dialogue qu'est EES, est donné dès l'entame : l'ironie, l'humour et un certain détachement.
« Je n'anticipe pas sur le futur, je me rappelle le passé » dit Alexandre s'adressant à Sacha, lui-même avec quarante ans de moins.
Alexandre qui va connaître un accident domestique, la chute d'une horloge qui va bousculer la structure et le passage du temps. Il va se retrouver face à lui-même avec quarante ans de plus ou si vous voulez, il a soixante cinq ans et rencontre son personnage âgé de vint cinq ans.
Sacha, diminutif d'Alexandre, a donc vingt cinq ans et aime les femmes, plusieurs femmes…
« « Jeune, je croyais que l'apparence offrait la partie visible de l'invisible… L'amour, ça se nourrit d'ignorance, d'incertitudes, de craintes, d'espoirs, d'ambiguïtés…Au fond, la femme qu'on aime le plus, c'est toujours l'inconnue. »
La grande question : quel est le rôle du hasard et l'a-t-on toujours mesuré dans notre vie ?
Alexandre : « Sommes-nous libres ou livrés au destin ?
Sacha : Quel drame de ne pas savoir !
Alexandre : Quelle tragédie si l'on savait ! »
« le hasard qui se répète, n'est-ce pas la forme que prend le destin ? …Comme tout le monde, tu as le pouvoir de passer à côté de ta vie ou de la vivre. Se trouver ou se perdre, on possède cette possibilité. »
Un moment délicieux de lecture, un texte subtil, qui pose des questions existentielles et métaphysiques. Ferait-on les mêmes choix si on pouvait recommencer sa vie ? A-t-on vraiment le choix ? C'est un éternel débat.
À lire et méditer.
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Lire "Si on recommençait" c'est regarder une pièce théâtrale. Ce petit roman est un condensé de phrases qui font réfléchir qui poussent le lecteur à revoir des idées longtemps arrêtées sur les grands sujets de la vie.
Un jeu de scène qui nous laisse pensif et des répliques qui sonnent de vérité dans les oreilles.
La vieillesse qui oriente la jeunesse et Sacha défiant Alexandre. Qui des deux a raison ?
Ce duel entre l'expérience et l'ignorance justifie l'adage du connu "si jeunesse savait, si vieillesse pouvait".
Un bon moment de lecture.
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Imaginez un instant que vous vous retrouviez face à vous-même avec quarante années de plus. Imaginez que vous retrouviez à l'âge de 65 ans face avec vous-même âgé de quarante années de moins. Pas facile, je vous l'accorde.
Bon, qu'attendez-vous de votre vous-même plus âgé? Qu'il vous refile des tuyaux pour faire des choix différents ? Seriez-vous tenté de faire déviez votre vous-même en devenir de ses choix ?
Non, bien entendu, on ne peut refaire le chemin parcouru et on ne peut modifier interférer sur la destinée. Mais quelque chose, lui, peut le faire : le hasard. Il peut faire bien les choses ou pourrir l'existence. En tout cas revivre son passé prépare à bien des surprises. Souvent à la soixantaire (et je sais de quoi je parle), on a oublié les raisons de nos choix ; ce qui les ont motivé. Souvent, on a pas bien fait gaffe ou on a oublié, volontairement ou non, les manifestations des hasards de la vie.
Mais une chose reste émouvante dans ces voyages dans le passé ce sont les gens que l'on a aimés. Jeune, on n'image pas un instant qu'ils vont un jour nous quitter.
C'est une belle pièce. Je fis l'impasse sur l'interprétation au théâtre. Je n'irai pas la voir à moins que la distribution soit modifiée. Mais là, il me faut croire au hasard.
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J'ai fait la connaissance d'Alexandre lors de sa visite d'une très ancienne demeure. On comprend alors qu'elle est en vente et qu'il l'a connait déjà. C'est en fait une maison qui a abrité une partie de son enfance. Alors qu'une vieille horloge comtoise vacille et lui tombe dessus, Alexandre est projeté plusieurs dizaines d'années dans le passé, face à lui-même, en plus jeune. Ces deux-là arriveront-ils à communiquer ensemble ? Est-ce que cet événement pourrait avoir des conséquences sur leur vie ? Il va également revoir plusieurs personnes clefs de ce moment de sa vie, notamment sa grand-mère adorée. Et s'il pouvait discuter à nouveau avec elle ?

Eric-Emmanuel Schmitt nous propose ici une pièce de théâtre pleine de poésie. Son univers est toujours aussi agréable à mes yeux. Quel bonheur de le lire ! Je me suis laissé absorber par cette histoire dans laquelle je suis entré dès les toutes premières pages. Les mots sont justes, les indications de scénographie peu nombreuses mais suffisantes pour me laisser projeter clairement les acteurs sur scène. La magie des mots a une fois de plus opérée sur moi. de l'humour et des sentiments variés se partagent les dialogues, vifs et plein d'esprit(s)... Des situations cocasses côtoient des moments de tendresse, alors qu'une touche de philosophie parachève cette très belle comédie.

Je vous conseille chaleureusement ce très beau texte de théâtre. Un vrai coup de coeur !
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Les petits-enfants, c'est beaucoup plus intéressant que les enfants, moins fastidieux. Ça ne te réveille pas la nuit, ça mange de tout, ça apprécie les jouets que tu offres et ça devient propre plu vite. Des petits enfants ce sont des enfants sans les inconvénients. Ils te contraignent juste à stocker des bonbons dans ton sac, mais, comme en vieillissant tu raffoles de sucreries, ça ne représente pas un terrible sacrifice. Franchement si c'était à recommencer, je ne tortillerais pas une seconde: je me dispenserais des enfants et je prendrais des petits-enfants, direct!
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Oui, oui, «le temps donne de la valeur choses »... (Justement, une poignée lui reste entre les mains et il la regarde, interdit.) Par le temps, vous insinuez l'usure ? Non, «le temps au sens noble » ! Oh, excusez-moi, je ne connaissais que le temps au sens ignoble.
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La jeunesse est l'âge où l'on pense que ça ira mieux demain, la vieillesse celui où l'on pense que c'était mieux hier.
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Le temps ne servirait plus à rien si on connaissait le futur.
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On a pas une enfance mais plusieurs : ça dépend de l'âge auquel on la raconte.
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