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Le Palais des vases brisés tome 2 sur 7

Madeleine Neige (Traducteur)
EAN : 9782070706556
217 pages
Gallimard (11/04/1986)
4.25/5   6 notes
Résumé :
Dans Un voyage à Ur de Chaldée David Shahar poursuit l'évocation de la Jérusalem de sa jeunesse commencée avec Le Palais des Vases brisés (Gallimard, 1978). Ce roman qui d'ailleurs peut se lire indépendamment constitue le second volet d'une trilogie.
De nouveaux personnages prennent place, d'autres se précisent sur la vaste fresque animée, tel le petit Sroulik dont l'auteur raconte ici la jeunesse, les luttes, les rêves et les amours. Il n'accomplira pas le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je me demande encore où David Shahar voulait amener ses futurs lecteurs avec sa série le palais des vases brisés. En introduction, il déclare son admiration pour Marcel Proust et je trouvais plutôt faible la comparaison entre les deux. Comment réunir le génie français avec la Jérusalem des années 30 ? Dans le premier tome, deux évènements accaparent l'attention du jeune narrateur : la visite de roi d'Abyssinie à l'ambassade de son pays, située juste en face, puis le retour de son voisin Gabriel Louria (un peu comme un jeune garçon peut admirer son grand frère ou son cousin plus âgé de quelques années). le reste du roman était constitué de plusieurs péripéties/anecdotes des habitants de la rue des Prophètes. On est loin du côté de chez Swann

Dans ce deuxième tome, Un voyage à Ur de Chaldée, on s'éloigne peu de la recette originale. le narrateur nous présente de nouveaux personnages. Les tantes Ethel et Elka et leur neveu Sroulik, qui tient la bibliothèque. La belle Orita, fille du juge Gutkin et épouse du docteur Landau, le chauffeur arabe Daoud, le professeur Talmi, etc. Tant de personnages si typiques qui formaient la faune de cette Jérusalem révolue… C'est sympathique, on rit un peu ça et là devant le cocasse de certaines scènes (la voisine qui traite de « hibou » le Polonais qui pratique, ses airs de piano, les chicanes des vieilles tantes, etc.) mais je ne peux pas dire qu'elles sont particulièrement mémorables. On est loin des descriptions minutieuses et des analyses psychologiques de Proust. Au moins, chez Shahar, le vocabulaire est plus accessible.

Très rapidement, le jeune narrateur de la rue des Prophètes disparaît. Il laisse sa place à un narrateur absent, omniscient, mais de focalisation interne à Sroulik. Un peu mélangeant au début. Quoiqu'il en soit, le jeune bibliothécaire veut reprendre le projet de son père de retrouver la Ur originelle, celle mentionnée dans la Bible, d'où serait parti le patriarche Abraham. Il fait des recherches, s'informe sur les fouilles archéologiques des Anglais dans le secteur, commence à préparer son expédition. La belle Orita, toujours en quête de nouvelles expériences, se propose de l'accompagner mais les délais sont longs et elle passe à autre chose. Sroulik aussi finit par se lasser et disparaît (pour de nouveaux projets ? dans un autre pays ?). Finalement, Un voyage à Ur en Chaldée, c'est l'histoire d'un voyage qui ne se fera jamais.

Rendu à ce point dans l'histoire, je me demandais comment concilier cette histoire avec celle du jeune garçon de la rue du Prophète. Eh bien il revient ! Toujours à ce même moment où il voit passer le roi d'Abyssinie et où il remarque chez les voisins la présence de Gabriel. Un peu comme la petite madeleine qui revient régulièrement dans le temps perdu. J'ai bien hâte de voir comment tous ces liens vont s'éclaircir dans les tomes suivants, en espérant que ça ne soit pas pour rien…
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Deuxième volume du cycle le Palais des vases brisées, ce roman continue à dérouler les destins de quelques personnages d'Un été rue des Prophètes, tout particulièrement Sroulik et aussi un peu Gabriel Louria. de nouveaux personnages importants font leur entrée : les deux tantes de Sroulik, Elka et Ethel, mais surtout Orita, fille du juge Gutkin, et femme du docteur Landau.

David Shahar raconte toujours l'histoire par toutes petites touches, avec des sauts dans le temps, nous faisons en permanence des allées et venues entre les époques. Il décrit avec minutie des événements qui paraissent anecdotiques à prime abord, mais qui progressivement, mis en relation avec les autres, prennent sens. Les personnages se dessinent petit à petit, on sent encore plus dans ce volume, qu'ils n'ont pas fini de nous révéler tous leurs secrets. En fait, plus on sait sur eux, et plus on se pose des questions.

Sroulik rêve d'un voyage, dans une ville qui n'existe plus, une ville mythique, la ville des origines. Mais ce n'est pas son destin. Nous ne savons toujours pas ce qui va le conduire à sa conversion au protestantisme, même si on commence à avoir des pistes. Comme nous ne savons pas ce qui a pu conduire Gabriel à abandonner ses études et à s'aliéner son père. Tout reste en suspens.

Ce deuxième tome est à la hauteur du premier. Ces livres me sont penser irrésistiblement à La recherche du temps perdu et au Quatuor d'Alexandrie, deux oeuvres très haut dans mon panthéon littéraire. J'espère que la suite sera de la même qualité.
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La série de romans qui porte le titre général "Le palais des vases brisés" met en scène avec beaucoup de charme et d'humour une galerie de personnages issus de la Jérusalem des années 30. La lecture est très agréable, et chaque roman peut se lire indépendamment des précédents et des suivants. Cependant je n'ai jamais compris la pertinence de ce tire général et cabalistique pour l'intelligence de l'ensemble.
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Le thème de la bibliothèque revient surtout dans les tomes 1 et 4
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Jusqu'au jour d'aujourd'hui, je ne sais exactement à quoi faisait allusion l'auteur du verset : «Le Saint, béni soit-il, fait sortir le soleil de son fourreau», mais en ce temps-là, lorsque sur mon chemin vers la bibliothèque de la Benei Berit, s'ouvrait soudain la porte de fer verte, livrant passage à la fille du docteur, j'éprouvais ce que signifiait le soleil sortant de son fourreau : à la vue de son visage, au son de sa voix, le monde s'emplissait de lumière, il se faisait plus large, plus haut, plus libre, meilleur.
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D'une manière générale, il partageait les lecteurs - comme les livres - en deux catégories : les vivants et les morts. Les vivants étaient ceux qui lisaient n'importe où, sauf dans la salle de lecture et ceux-là lisaient des livres vivants qui ajoutaient vie à leur vie ; les morts étaient ceux qui passaient leur journée dans la salle de lecture de la Benei Beret et ceux-là, bien entendu, lisaient des livres morts qui ajoutaient mort à leur mort.
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Par les claires nuits d’été j’entendais retentir les notes du piano enfoui dans la maison invisible derrière le mur de sa haute enceinte. Elles vibraient tout au long de la rue des Prophètes et entraient par les fenêtres de la maison, grandes ouvertes sur les étoiles du ciel. Parfois les arpèges tombaient comme des gouttes dans les chansons arabes venues d’au-delà de la porte de Sichem ou du quartier de Mousrara, s’engouffrant par la fenêtre ronde de l’est. Alors l’air nocturne tremblait d’une tension croissante car les rythmes occidentaux ne se diluaient pas dans les mélodies orientales pour fédérer des harmonies nouvelles – comme il arrive souvent qu’une œuvre musicale absorbe une mélodie étrangère, l’assimile et s’en nourrisse. Les gouttes de piano, au contact étranger, se cristallisaient en une matière explosive que la moindre étincelle risquait de faire éclater.
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La première victime du combat nocturne pour la domination de la rue des Prophètes, dans l'espace délimité par la ruelle des Abyssins et l'hôpital italien, qui se déroulait entre les valses de Chopin, échappées de la maison du docteur Landau, oculiste, et les chants d'amour de Farid-el-Atrach, jaillis à pleine puissance des postes de radio nouvellement installés dans les cafés arabes sur la pente de Mousrara - la première victime en était la propriétaire de notre maison, Mme Gentila Louria.
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