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EAN : 9782070731213
304 pages
Gallimard (26/10/1993)
3.5/5   6 notes
Résumé :
A l'âge de soixante-dix ans, junichirô Tanizaki (1886-1965) se souvient de son enfance. Élevé tout d'abord dans l'imprimerie de sa famille maternelle, dans la "ville basse" de Tôkyô, il restitue ses premières années avec une précision stupéfiante.

Aîné de cinq enfants (trois garçons et deux filles, qui n'ont pas grandi ensemble), il a été le témoin des difficultés financières qui ont conduit sa famille à de nombreuses pérégrinations.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Junichiro Tanizaki (1886-1965), important auteur japonais du vingtième siècle nous livre ses souvenirs d'enfance à Tokyo. C'est parfois difficile à suivre tant ses descriptions des quartiers qu'il fréquentât sont exhaustives. Imaginez un auteur new-yorkais racontant ses promenades dans la 8ème rue qui croise la 3ème avenue qui croise la 22ème rue qui mène de l'Hudson à l'East river.
L'exotisme des noms japonais n'apporte rien à ces litanies. Il en est de même pour les souvenirs de théâtre kabuki ou no qui deviennent vite fastidieux, ajoutant au nom des salles oubliées les noms d'acteurs célèbres dans leur quartier ou leur province, mais dont la liste n'ajoute rien à la lecture.
Reste la description de sa famille dont la structure est intéressante, de ses amitiés d'enfance, de ses professeurs, de ses premiers émois.
Reste surtout ses premières découvertes littéraires (celles qui le conduiront à la carrière de romancier) et notamment celle-ci :
Grêle, neige mêlée ou non de pluie
Sont choses différentes
Qui, fondues, ne sont plus qu'eau
Coulant au même torrent.

Si l'on est curieux de littérature japonaise, il vaut peut-être commencer par cette autre oeuvre de Tanizaki : Quatre soeurs
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recit de l enfance de tanizakijunichiro auteur japonais (1886-1965)eleve dans le tokyo du siecle dernier on y retrouve les jeux l ecole la societe ...les divertissements qui occupaient les japonais debut 1900 l auteur fait appel a ses souvenirs parfois un peu flous mais ses peregrinations avec sa famille au sein du tokyo 1900 sont un relation historique voir geographique dune ville en plein changement les quartiers animes de la capitale sont decrits avec force de details les petits restaurants les metiers ..sa passion pour le theatre les acteurs de kabuki une plongee dans l histoire d un japon a la rencontre d autres cultures
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Un tour d'horizon de l'enseignement scolaire et des valeurs littéraire dans le Japon du début 20°, pour érudit et féru Japonisant.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
D’une manière générale, si un adulte est capable de comprendre ce qu’il a sous les yeux, la plupart des enfants eux aussi doivent être capables d’en faire autant ; s’imaginer qu’ils ne le peuvent pas est une erreur totale. En outre, à supposer qu’une œuvre soit hors de portée de l’intelligence d’un jeune garçon, pour peu qu’il s’agisse d’une œuvre de première grandeur, il en gardera quelque chose au fond de lui-même, une espèce d’image, et un jour viendra immanquablement où l’impression conservée retrouvera toute sa fraîcheur.

(p. 184)
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La lune, cette nuit-là, était exceptionnellement claire et semblait velouter la cime des arbres du parc Tomioka ; même l’intérieur mal tenu du logement de Nomura avait quelque chose de diaphane, comme baignant dans une lumière d’aquarium. Lorsque sa mère entra, apportant de la cuisine le plateau du thé et qu’elle se détacha sur le papier de la cloison coulissante à ce moment éclairée par la lune, je restai saisi, fasciné par la beauté de son visage, et je n’ai toujours pas oublié ce moment de stupéfaction. À en juger d’après l’âge de Nomura, sa mère, si jeune qu’elle fût, devait bien compter quarante-trois ou quarante-quatre ans ; jamais l’expression de « beauté bien conservée » ne s’ajusta à une femme plus parfaitement qu’à elle.

(p. 283)
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J’avais vu très souvent dans "Le Monde des jeunes" des illustrations représentant des jeunes filles du monde au visage superbe, mais je constatai pour la première fois que de telles beautés existaient « pour de vrai ». Je prenais pleinement conscience dans mon corps de « l’éveil du sexe » ; cependant c’était toujours au visage de cette jeune fille qu’avec une effronterie de gamin mon regard avide revenait sans cesse. Mais non : pas seulement à son visage, car aucun détail n’échappait à l’insistance tenace, insatiable, minutieuse, de mon œil se portant aux cheveux, à la ligne du cou, à la rangée des dents, aux doigts de la main et jusqu’à la pointe du pied dans les socquettes blanches.

(p. 227)
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C’était le 20 juin (1894), donc environ un mois avant la guerre sino-japonaise. L’armée chinoise débarquait à Inchon ; on dépêchait à Séoul Keisuké ôtori ; une situation extrêmement tendue régnait dans la péninsule coréenne. Le séisme se produisit aux alentours de deux heures de l’après-midi, alors qu’à la Bourse du riz les transactions battaient leur plein et que des groupes de spéculateurs emplissaient boutiques et officines et toutes les rues du quartier. Je rentrais juste de l’école et mangeais dans la cuisine de la pâte de haricot rouge glacée. Comprenant tout de suite qu’il s’agissait d’un tremblement de terre, je bondis dans la rue ; mais comme, comparée à la rue de devant où se trouvait le magasin « Yamaju », la nôtre, de celle de derrière, était fort étroite, dans la crainte de voir s’écrouler les maisons situées de part et d’autre, je courus éperdument jusqu’à la grande avenue séparant les subdivisions 1 et 2 et me plantai au milieu du grand carrefour où nous devions tourner pour aller du côté de l’imprimerie. Ma mère se trouvait-elle à mon côté depuis le départ ou venait-elle seulement de me rattraper ? Toujours est-il que c’est seulement à ce moment là que je me rendis compte qu’elle me serrait étroitement contre elle. Les violentes secousses du début avaient déjà cessé, mais le sol continuait à se soulever d’ondulations molles. Du point où nous nous trouvions pressés l’un contre l’autre, il nous semblait que la grande avenue de Ninyô.chô, qui se terminait une centaine de mètres plus loin, n’arrêtait pas de se soulever et de s’affaisser. Mon visage se trouvant cependant plus bas que l’épaule de ma mère, sa blanche poitrine découverte par l’entrebâillement du col de son kimono dérobait à ma vue l’effrayant spectacle. Là-dessus, alors qu’au moment de la secousse je m’étais précipité dehors en envoyant très certainement promener la pâte de haricots glacée que j’étais en train de manger, je me découvris serrant dans ma main droite, par l’effet de je ne sais quel mystère, mon pinceau à calligraphier. Et tandis que dans les bras l’un de l’autre nous nous balancions d’un pied sur l’autre au milieu du carrefour, je barbouillais de traits noirs les seins de ma mère.
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Je réfléchissais surtout à une chose les soirs où j’avais vu sur la scène une femme un peu semblable à ma mère, pour une question de fidélité ou de chasteté, soit contrainte au suicide, ou poignardée par son mari, ou encore séparée d’un enfant adoré ; et je me demandais ce que ferait ma mère si d’aventure elle se trouvait réduite à ce genre d’extrémité ; sa volonté de rester pure et fidèle la conduirait-elle à m’abandonner ou à se tuer ?… cependant que le pousse-pousse nous ballotait sur le chemin de la maison.

(p. 178)
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Videos de Junichirô Tanizaki (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Junichirô Tanizaki
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