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EAN : 9785998507595
(30/11/-1)
3.22/5   9 notes
Résumé :
Dans la bonne société caucasienne à la fin du XIXe siècle. Ivan Laïevski, homme cynique et débauché séduit une femme mariée, Nadejda, dont il se lasse. Accablé de dettes, il veut fuir à Saint-Pétersbourg pour recommencer sa vie. ©Electre 2018
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une nouvelle mélancolique et légère
L'action se passe dans une petite ville balnéaire du Caucase. Ivan Laïevski, jeune fonctionnaire traîne savates va se baigner. Il se confie au bon docteur Saïmolenko. Ivan s'est lassé de Nadejda, une femme mariée qu'il avait séduite à Saint Petersbourg et fait venir dans le Caucase, en lui promettant de vivre sainement des fruits du travail de la terre. Ivan veut retourner à Saint-Petersbourg mais il a des scrupules à l'abandonner. Nadejda de son côté s'ennuie ferme dans le Caucase. Elle a eu une aventure avec le commissaire de police du patelin et ne sait pas comment s'en débarrasser. SaÏmolenko, le généreux médecin et cuisinier hors-pair tient chambre d'hôtes. Il héberge Pobiedov, un diacre, frais émoulu du séminaire, toujours en train de rire et van Koren, un zoologiste rigoriste, partisan de la sélection naturelle. Pour lui Ivan Laïevski est une canaille, un faible, il faut l'éliminer...

J'ai bien aimé la nouvelle qui oscille entre gravité et légèreté. Elle met en scène deux personnages que tout oppose. van Koren représente le scientifique auto-satisfait, bourré de certitudes et puritain jusqu'à l'intolérance. Laïevski le jeune aristocrate oisif, indolent, inconstant, endetté qui se déteste. Qui va gagner ?
Les personnages féminins sont aussi intéressants. Nadejda s'est voulu libre, insouciante, moderne et se retrouve prise à son propre piège, vulnérable. Madame Bitiougova, femme à principes, son amie, saura--t-elle l'aider ?
La nouvelle reste légère grâce aux nombreux petits détails qui font sourire: la cuisine du docteur, les rires du diacre, les descriptions cocasses des tics, manières de se comporter, de parler, les digressions en tout genre, clins d'oeil aux personnages littéraires, à ceux de Tolstoï en particulier, qui paraît-il adorait cette nouvelle.
Lu dans la traduction de Michel Tessier, 2015 ( blog Mediapart).
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L'adaptation de cette nouvelle de Tchekhov est très réussie. À la fois, avec Jean-Claude Grumberg aux commandes, comment pouvait-il en être autrement ? ce texte est typique du théâtre du célèbre dramaturge russe. On retrouve ses thèmes et motifs fétiches. La richesse, l'endettement, l'été, les intrigues amoureuses, l'oisiveté, l'ennui. La métaphysique des pauvres diables (chère à l'Oncle Vania) ressurgit dans ce théâtre presque Durassien tant la nonchalance méditerranéenne semble imbiber chaque parcelle d'existence. L'alcool aide à faire passer. Passer quoi ? le temps qui passe, la connexion au monde, la lassitude... le duel absurde arrive vers la fin et se résout de manière très tchékovienne. Chaque fin est un nouveau début. Un texte intéressant à voir jouer !
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Ce "Duel" est plus une nouvelle qu'un roman. Mais on retrouve la justesse des analyses sans concessions des caractères humains typiques de la littérature russe. Sur quoi est fondée la haine? Peut-on, doit-on, se réconcilier après s'être considéré comme ennemis? Cette nouvelle se lit bien. On attendait toutefois une fin plus brillante, une conclusion plus surprenante ou magistrale !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Après mon cours je reste chez moi à travailler. Je lis des revues, des thèses, ou je prépare mon prochain cours, parfois j'écris. Mon travail est fréquemment interrompu par des visiteurs.

Un coup de sonnette. C'est un collègue qui vient me parler de ses travaux. Il entre, chapeau et canne à la main et, tout en tendant vers moi l'un et l'autre, dit :

" J'en ai pour un instant ! restez assis, collègue ! Deux mots seulement."

Avant tout nous essayons de nous prouver mutuellement que nous sommes tous deux extraordinairement polis et enchantés de nous voir. Je lui offre un fauteuil et il attend, pour s'asseoir, que je sois assis; en même temps nous nous passons délicatement l'un à l'autre la main sur la taille, nous touchons nos boutons comme si nous nous tâtions mutuellement et craignions de nous brûler. Nous rions tous deux, sans avoir rien dit de drôle. Une fois assis, nous penchons nos têtes l'un vers l'autre et nous mettons à parler à mi-voix. Si cordiales que soient nos dispositions réciproques, nous ne pouvons nous empêcher de dorer nos propos de toutes sortes de chinoiseries du genre : "Vous avez très justement remarqué", ou "Comme j'ai déjà eu l'honneur de vous le dire", de rire aux éclats si l'un de nous fait un trait d'esprit, même mal venu.

En ayant terminé avec son affaire, le collègue se lève précipitamment et, agitant son chapeau en direction de mon travail, prend congé. A nouveau nous nous tâtons et rions. Je le raccompagne jusqu'au vestibule, je l'aide à enfiler sa pelisse, mais il, se défend par tous les moyens de ce grand honneur. Puis, quand Iégor ouvre la porte, mon collègue m'assure que je vais prendre froid, et je fais semblant d'être prêt à l'accompagner jusque dans la rue.

Lorsque enfin je rentre dans mon cabinet, mon visage continue à sourire, par inertie, sans doute. (Une banale histoire)
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- Comme vous êtes ! dit le diacre en riant. Vous ne croyez pas au Christ, pourquoi en parlez-vous si souvent ?

- Si, j'y crois. mais, à ma façon, bien entendu, et non à la vôtre. Ah ! diacre, diacre ! " dit le zoologue en riant. Il prit le diacre par la taille et ajouta gaiement :

" Alors, vous venez au duel demain ?

- Ma dignité ne me le permet pas, sinon je serais venu.

- Qu'entendez-vous par votre "dignité" ?

- Je suis ordonné. La grâce est sur moi.

- Ah diacre, diacre ! répéta von Koren en riant. J'aime bien bavarder avec vous.

- Vous dites que vous avez la foi, dit le diacre. Quel genre de foi ? J'ai un oncle qui est pope et dont la foi est si vive que, lorsqu'il va faire une prière dans la campagne en temps de sécheresse pour demander la pluie, il emporte son parapluie et son manteau de cuir pour ne pas se mouiller au retour. Ça, c'est de la foi !...
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Videos de Anton Tchekhov (48) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anton Tchekhov
Benoît Jacquot avait réuni Isabelle Huppert et Fabrice Luchini pour un long métrage de fiction, Pas de scandale, en 1998. le cinéaste les a retrouvés au Festival d'Avignon, en juillet 2021, mais séparément cette fois, pour les besoins de son nouveau film, Par coeurs. Un documentaire passionnant sur le travail d'une comédienne et d'un comédien tous deux hors normes, suivis la veille et le jour de la première représentation de leur spectacle respectif : La Cerisaie, de Tchekhov, monté par Tiago Rodrigues dans la vaste cour d'honneur du palais des Papes, pour elle ; un seul-en-scène autour de Nietzsche dans le cadre plus intimiste de l'Hôtel Calvet, pour lui . Avec un scoop : Isabelle Huppert, la perfection faite actrice, est capable de « bugs » comme tout le monde - à savoir, buter inexorablement sur une longue réplique de sa pièce il est vrai assez complexe à mémoriser !
Par coeurs sortira en salles le 28 décembre 2022. En attendant, découvrez sa bande-annonce en exclusivité sur Telerama.fr. le film sera par ailleurs présenté en avant-première à Paris au cinéma L'Arlequin lors d'une séance spéciale le lundi 12 décembre à 20h15. La projection sera suivie d'une rencontre avec Isabelle Huppert, Fabrice Luchini et Benoît Jacquot animée par Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de Télérama - les places sont en vente ici : http://dulaccinemas.com/cinema/2625/l-arlequin/article/138713/avant-premiere-par-coeurs-en-presence-de-benoit-jacquot-isabelle-huppert-et-fabrice-luchini
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Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

Nikita
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