Une erreur est à l'origine de ma plongée dans ce roman, mais une erreur que je ne regrette pas. Je ne sais pas pourquoi, il y a quelques mois, en faisant mon marché dans la librairie de livres d'occasion que j'affectionne tant, alors que je cliquais sur le bouton « acheter », j'étais convaincue que ce roman évoquait la vie de J.
Teulé. le titre sans doute. Je n'avais même pas pris la peine de lire le résumé, savoir que c'était du J.
Teulé me suffisait. Il y a quelques jours, en le prenant sur l'étagère, la question de lire le résumé ne m'a pas effleuré l'esprit. "A quoi bon? Il s'agissait bien sûr une autobiographie". mon cerveau a parfois des ratés...
Dès les premières pages mon erreur me saute aux yeux, ce n'est absolument pas autobiographique, et c'est tant mieux finalement. Je n'aime pas vraiment les autobiographies (paradoxe quand tu nous tiens, mais pourquoi choisir un ouvrage pour lequel on est convaincue que c'en est une ? Les mystères d'une vie livresque...)
Alors je m'immerge à pieds joints dans l'univers décalé de l'auteur, et retrouve les premières touches (ce roman a été publié en 1995) de ce que j'aime tant chez lui. Un réel talent pour les portraits (ces dix femmes sont vraiment très touchantes, tout comme William, ce héros un peu fou à la candeur toute enfantine), un humour décalé où le burlesque côtoie le réel, des scènettes que l'on croirait tirées du théâtre de Guignol mais qui s'enchaînent parfaitement dans cette quête éperdue de la femme qui se souviendra de son vrai nom. Peur de l'oubli quand tu nous tiens.
Comme d'habitude, avec
Jean Teulé, j'ai savouré chaque mot, j'ai aimé ce William que d'autres auraient rendu détestable, et j'ai même ressenti de la compassion pour lui. Parce qu'après tout, on a tous peur de l'oubli...
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