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EAN : 9782330182700
Actes Sud Audio (07/06/2023)
3.95/5   220 notes
Résumé :
Pour le groupe elle en est une.
Une belle.
Une vraie.
Une grosse.
Une sacrée.
C’est ce qu’ils disent dans les commentaires qui font sonner son téléphone à répétition, entre insultes et émojis assassins.
Mais elle choisit de voir, toucher, entendre, goûter. Sans céder à la pression et au jugement de la meute.
Elle joue selon ses propres règles.
Seule ? Peut-être pas...
Un texte incisif et éclatant porté p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai eu envie de lire Hélène Vignal parce qu'elle était invitée au festival Dangereuses Lectrices et que cela me donnait l'occasion de découvrir son roman Queen Kong, publié dans la collection L'ardeur aux éditions Thierry Magnier. Cela faisait un moment que je voulais découvrir cette collection, qui propose des romans érotiques pour ados d'assez bonne qualité, d'après ce que j'avais entendu. Cette immersion dans cette collection m'a en effet prouvé l'intérêt d'une telle collection destinée à la jeunesse.

Dans cette histoire, nous suivons une lycéenne dont nous ne connaissons pas le nom, qui est accablée d'insultes sur les réseaux sociaux par les élèves de son lycée. Considérée comme une belle, une vraie, une grosse, une sacrée... parce qu'elle a couché avec quatre jeunes hommes, elle ne regrette pourtant rien. Elle a fait ses choix, souhaite être libre et explorer sa sexualité comme elle l'entend...

Alors, ce roman ne parle pas uniquement de sexualité et n'est pas seulement un livre érotique qui n'a comme seul intérêt la sensualité qui en ressort. C'est, à mon avis, bien loin des objectifs de L'ardeur et sûrement même d'Hélène Vignal, rencontrée par ailleurs ce week-end lors du festival Dangereuses Lectrices. Dans cette histoire, nous allons également aborder le harcèlement - et plus précisément le cyber-harcèlement - ainsi que le slut-shaming. Cela désigne la manière dont une femme - en l'occurrence la narratrice - va être traitée pour avoir des relations sexuelles.

Aussi, je ne m'attendais pas du tout à entendre parler des ZAD dans un roman comme celui-ci, ça a donc été la bonne surprise. Même si ça n'a pas le temps d'être développé sur les moins de 100 pages, ça a le mérite d'être là et d'apporter un plus à l'histoire.

J'ai trouvé ce livre un bien trop court, j'aurais aimé qu'il continue encore un peu. L'érotisme n'est pas omniprésent, puisque l'intrigue amène à parler harcèlement et slut-shaming. C'est un roman intense, qui traite du désir de liberté. L'autrice m'a un peu inspirée pour écrire durant l'atelier d'écriture du festival Dangereuses Lectrices, et je la remercie pour cette histoire si importante !
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@Queen Kong d'@Hélène Vignal : une claque magistrale à laquelle je ne m'attendais pas. Une lecture bouleversante. Des frissons d'émotion.
Littéralement, une jeune fille s'arrache d'un monde dont elle ne veut plus.
Sa vie, elle l'appréhende en termes de contrats, avec toujours un même but : être elle-même. À l'âge qu'elle a, elle désire se connaître et connaître son corps ; alors, elle va vivre différentes expériences sexuelles, comme elle le ressent, comme elle en a envie. Les amours de lycée, ces histoires telles qu'elles sont vues par la masse de jeunes gens qui l'entourent, elle n'en veut pas. Les sentiments ? Elle ne se sent pas encore prête pour ça. Ce n'est pas dans le contrat. Il en faut de la détermination et du caractère pour ne pas dévier de ses convictions ! le regard lucide que porte cette jeune fille sur tout ce qui l'entoure et tous ceux qui l'entourent, y compris ses proches, n'est plus celui d'une enfant, ni d'une adolescence lambda. Elle est extraordinaire, cette jeune fille et au fil des pages, de plus en plus attachante. Ses parents sont ouvert. Chez elle, il n'y a pas de tabous. Elle a reçu une éducation saine au sujet de la sexualité. Mais au lycée, elle va se heurter tout d'abord à de l'incompréhension. Comment est-il possible de ne pas respecter les codes sociaux régissant la bande avec laquelle elle partage la majeure partie de son temps ? La bande oblige à suivre certaines règles auxquelles il ne faut pas déroger sous peine d'être exclu et c'est ainsi que de nombreux adolescents taisent leur nature profonde. Pour l'héroïne du livre, on voit bien ce phénomène de rejet qui ensuite, par effet de meute, devient un terrifiant harcèlement. Certains harceleurs harcèlent de peur de devenir eux-mêmes des harcelés car il faut continuer à faire partie du groupe, à agir selon ses règles tacites. La volonté de leur camarade de ne pas souscrire à cette « loi » est vécu comme une trahison, quelque chose d'inadmissible qui doit se payer très cher. le phénomène des réseaux sociaux, le fait d'être derrière un écran «justifie» l'absence de limites et la violence inouïe. C'est à ce moment-là que s'ouvre le roman @Queen Kong. Au milieu de sonneries de portable à n'en plus finir, d'abjections allant crescendo, de déceptions, de douleur... La vie de la jeune lycéenne est devenue un enfer. Réussira-t-elle à honorer ses contrats de vie ?
@Queen Kong nous fait ressentir dans tous les pores de notre peau ce que vit l'héroïne du roman. C'est un livre extrêmement réaliste mais qui, pour moi, prend des allures de conte dans la dernière partie. @Hélène Vignal a un ton très juste. le récit est à la 1ère personne. le vocabulaire employé est celui de la jeune génération sans jamais être caricaturé. L'écriture est très belle et les dernières pages que j'ai eu envie de lire à haute voix m'ont touchée profondément.
La dernière partie de @Queen Kong, celle qui pour moi s'apparente au conte, m'a prise aux tripes avec ses symboles forts et une explosion de sentiments comme une épiphanie.
C'est une chance inouïe pour moi d'avoir découvert ce livre, choisi un peu par hasard. Je ne connaissais pas @Hélève Vignal. Je ne connaissais pas la maison d'édition. Je n'avais jamais lu de livres déconseillés aux moins de quinze ans. Je ne m'attendais pas à trouver tant de fond et de me retrouver, sur la forme, face à une si talentueuse écrivaine. J'ai été un peu déconcertée, au début, par les scènes de sexe mais si le langage est explicite et crû, jamais il n'est vulgaire. Très vite, j'ai été bluffée et totalement emportée. @Queen Kong est un livre salutaire. Je regrette de ne pas l'avoir eu lorsque ma fille était encore adolescente. Qui ne peut s'attacher à une telle héroïne ? Non seulement @Queen Kong est un bel objet et une réussite littéraire mais c'est aussi une pépite pour aborder des thèmes tels que l'identité, le respect, le consentement, le harcèlement, les perceptions des garçons et des filles au sujet de la sexualité, le fait d'être fidèle à soi-même etc. Une manne de sujets essentiels qui concernent aussi bien les hommes que les femmes. Les jeunes en priorité mais ce @Queen Kong fait sens pour tout le monde. Et nous rappelle que nous portons, nous, les adultes, une responsabilité dans ce qu'il raconte de notre société et de ses jeunes. Nos jeunes, c'est à nous de les aider.
Voici donc une magnifique découverte que j'ai faite : un livre percutant, fort, puissant, tendre, triste, lumineux, désespéré, porteur d'espoir et bien sûr, émancipateur. le clin d'oeil adressé au @King Kong Théorie de @Virginie Despentes signe une continuité de pensée. Sauf que le harcèlement sur les réseaux sociaux n'existait pas il y a quinze ans.
À ce sujet et bien d'autres encore, je me suis dit (déformation professionnelle ?) qu'en expurgeant @Queen Kong des passages explicitement sexuels, il pourrait être très intéressant de faire lire à de plus jeunes ados certains extraits du livre. Disposer d'un ouvrage d'une telle qualité est une chance. Livre en entier ou non, @Queen Kong est une oeuvre littéraire qui de surcroît, pourrait nourrir de riches et nécessaires échanges.
Lisez le donc et faites le circuler. À présent, je vais lire les avis des autres lecteurs. Mon contrat lié à une critique consiste à ne jamais lire celle des autres avant d'avoir publié la mienne !
Merci à BABELIO, aux Editions Thierry Magnier et à @Hélène Vignal. Cette magnifique découverte m'a apporté beaucoup. Merci.

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Une adolescente explore la sexualité et veut connaître le plaisir avec des garçons ; sa première urgence est de connaître une première relation sexuelle et ce sera avec Jérémie, un adolescent peu fûté qui bricole des scooters et n'a guère de conversation mais ce n'est pas en l'occurrence ce qui lui est demandé, puis sous le phénomène de pression du groupe, Rhada le copain de vacances sous la tente et ce sera forcément une déception. Il y aura ensuite Selim, un jeune homme expérimenté…Où cet enchaînement peut-il mener l'héroïne ?

Nous connaissons bien maintenant L'Ardeur, cette collection de romans érotiques pour grands adolescents. C'était probablement le tabou ultime, parler clairement de sexe aux adolescents afin de répondre à de nombreux questionnements légitimes pour lesquels les adultes sont bien gênés et le groupe adolescent peu enclin à répondre sans jugement stéréotypé. Hélène Vignal aborde dans cette brillante nouvelle la découverte de la sexualité par une adolescente de quinze ans. Elle veut connaître son corps, elle veut connaître son sexe et le plaisir qu'elle peut éprouver. Evidemment, il y a des occasions ratés, des maladresses d'adolescents inexpérimentés mais aussi la découverte du plaisir érotique qui bouleverse tout le corps et l'âme et c'est tout l'intérêt de ce texte, Hélène Vignal se tient juste à l'équilibre sur un fil fragile entre un texte qui aurait pu basculer dans une pornographie vulgaire ou dans un propos adulte documentaire pour adolescents. Elle nomme les choses, elle nomme les actes sexuels sans voyeurisme et elle montre ces premiers émois sexuels nécessairement intenses. Au delà, Hélène Vignal lance un formidable plaidoyer féministe et montre avec justesse la violence sociale face à la sexualité féminine, les jugements du groupe adolescent, le harcèlement sur les réseaux sociaux et l'absence de limites dans l'injure des individus masqués derrière leur écran de portable. le texte est tellement travaillé que ce monologue adolescent se termine dans un magnifique cri de liberté.

Ce roman a reçu la pépite au salon du livre et la presse jeunesse de Montreuil.
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Un roman court, rédigé du point de vue d'une adolescente qui fait son éducation sexuelle avec la persévérance de qui sait l'importance du plaisir et de l'écoute qu'on doit avoir de soi. La pression abrutie du groupe de pairs, les réseaux sociaux et les faiseurs de réputation éclair contrarient évidemment ce parcours libre et fort. Si l'histoire sur laquelle s'appuie cette démonstration reste en filigrane, j'ai trouvé le ton de ce roman juste et le propos salvateur. Peut-être que j'aurais aimé que le personnage s'arrête un peu plus longtemps dans une relation où les sentiments d'estime, de respect et l'affection pour l'autre auraient eu leur part. Mais c'aurait été denaturer le propos qui vise justement à decorreler l'apprentissage sexuel de l'initiation amoureuse.
Est-ce que c'est la preuve que je n'ai pas encore complètement déconstruit la part du patriarcat dans ma représentation des rapports sexuels que de continuer à envisager la richesse démultipliée de ces galipettes lorsqu'elles sont faites avec amour ? Peut-être. J'ai d'ailleurs hâte de lire les réflexions de Mona Chollet dans son prochain ouvrage pour continuer de laisser infuser tout ça. Quant à Queen Kong, c'est un livre sain, à mettre sous les yeux de n'importe quel adolescent de plus de 15 ans, ne serait-ce que pour ouvrir la discussion.
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Au temps pour moi ! Je recommence donc à zéro cette critique de « Queen Kong » écrit en 2021 (le livre) avec la coeur. Je ne savais pas qu'ils s'agissait d'une nouvelle érotique, croyant plutôt que c'était bêtement un essai psychologique... Sa lecture coïncide avec cette de Samuel Laurent... Sur la psychologie, les réseaux sociaux, l'indignation... A propos de révolte... Convient il de faire du Slut Shaming ou du Politiquement Correct?!...Est ce que je « blâme la nympho » ? Ou me faut-il adopter sa vision sexuelle des choses (sans amour) des rapports humains, pour faire dans le politiquement correct ? Dois-je de rentrer dans le moule 2022 qui salit le terme « baiser » ?...
Je parlais précédemment du courage qu'à une auteure à parler de désir/sexe... Mais est-ce que vraiment le cas ? Au baromètre du monde en 2022 (qui file à tout allure) je ne sais plus ce qui est tabou ou pas. Des auteures telles que Océane Ghanem ou Virginie Despentes le font très bien elles aussi...
Pas assez provoquant sur la durée pour être un livre érotique... Trop provoquant pour être un ouvrage de psychologie...
Le mot « ... » n'est pas prononcé, seulement sous-entendu...
Je trouve que le Slut Shaming pour une « nympho » qui fait l'amour avec cinq lascars dans sa vie était largement exagéré, j'en ai connu une A..... qui à dix-huit ans avait déjà couchée avec seize gars... Elle n'a pas eu de shame. Enfin... Ce monde fous va tellement vite que je ne sais plus (?).
Par contre 13€ les 90 pages /!\ c'est cher !... Ca se vend à ce prix là l'érotisme ?(...).
Lien : https://charlyyphoenix.wordp..
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Hyper sensible ça veut dire que tu sens trop. Comment on peut être trop sensible ? Hyper sensible, en vrai, ça veut juste dire que la majorité des gens ne sentent pas assez. Mais non, c'est forcément moi qui sens trop les choses, les gens, les vibes... C'est jamais les autres qui ne sentent pas assez. (p.28-29)
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Chacun de mes anciens potes fait tomber des barreaux autour de moi pour planter une cage et m'isoler. Mais contrairement à ceux qu'on harcèle pour rien, moi je sais ce qu'on me reproche. Et je sais pourquoi ça les rend fous. Parce que je me suis comportée comme la plupart des mecs. Ouais. J'ai baisé quand je voulais, qui je voulais, j'ai quitté tout de suite après, j'ai choisi sans attendre d'être choisie. Et ça, ils aiment pas. (p.24)
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Je regarde défiler les noms et les pseudos que je connais par coeur. Ils sont tous là. Tous. Toutes. Ceux avec qui j'ai dansé aux soirées, ceux à qui j'ai filé des clopes, ceux qui m'ont regardée avec envie, celles que j'ai consolées, celles à qui j'ai filé des fringues et des tampons, ceux avec qui on a eu des débats interminables sur ce qu'on devait faire de nos vies. Ils sont tous là ceux qui affichaient des grandes idées sur la liberté. Ils sont tous là pour m'enfoncer. Et les filles aussi, en première ligne.
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J'ai voulu être libre, et je le suis. Seule aussi. Très seule. Je l'étais déjà un peu, avant. Avant le débarquement de l'armée d'emojis qui font biper mon téléphone. Je l'étais parce que j'avais choisi de m'écouter. Du premier doigt que j'ai glissé entre mes cuisses à huit ans, pour y découvrir un trésor, jusqu'à aujourd'hui. J'ai choisi d'écouter ce qui bat en moi. Choisir la liberté c'est choisir la solitude. C'est comme ça.
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Je grimpe le long de cette tour, dans le bruit des hélicos. Je suis King Kong, en vrai, et la petite meuf dans sa main, c'est moi-même. (p.74)
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Vidéo de Hélène Vignal
Hélène Vignal, autrice du livre "Une Vie pour Matzi"
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