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Nathalie Bauer (Traducteur)
EAN : 9782742765492
116 pages
Actes Sud (03/01/2007)
3.33/5   6 notes
Résumé :

Entre elle et les avions l'inimitié est totale : comment confier sa vie à une machine suspendue dans les airs ? Mais un ami au loin la réclame, elle vole à son secours, jusqu'à Sarajevo. Le cœur des Balkans s'ouvre à elle, ombreux et poussiéreux comme un souvenir d'enfance. La terre albanaise est proche, ce sentiment la chavire. Ici toute chose prend un goût autre, la pluie vous imprègne comme nulle part, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Vert venin: vert du teint brouillé par le capitalisme, "vert de la migration", "vert de la dénutrition".
"A Paris, je suis verte" avoue la narratrice (Ornela Vorpsi? née elle aussi à Tirana) Albanaise vivant à présent en France, n'hésitant pas à partir pour Sarajevo (proche de l'Albanie) pour "réconforter un ami triste" Mirsad qui "ne sort plus depuis cinq mois".
Le voyage de la future "oreille attentive" débute par une phobie de l'avion, difficile à maîtriser, puis tourne au malaise près du sol de son enfance, car à présent "occidentale qui descend dans les Balkans", elle regarde les choses de l'extérieur, en spectatrice qui a honte d'avoir fui. Tous sont pourtant chaleureux,mais un rire ou une parole de trop et la violence sourd, inexorable.
Le rendez-vous avec Mirsad ne comblera pas ses attentes mais d'autres rencontres (Aurel le fils des voisins qui veut se marier avec sa mère pour la soustraire aux coups du père, Ahmed le beau Bosniaque auquel on donnerait "cent vingt-neuf ans", Béni fatigué de la vie..) surviennent et des souvenirs émergent peu à peu (ceux du père prisonnier "politique de Spaç" ceux de la mère naïve...) entre Paris, Milan et Tirana.
Prise de conscience d'une Yougoslavie nostalgique,amère,désolée, "qui désire l'Europe", qui "a besoin d'argent", où les coups pleuvent sans crier gare, où il ne faut "pas commettre d'erreurs", où l'eau de vie (réputée curative) imbibe plus qu'il ne faudrait,où le bonheur se niche parfois dans la mie d'un bon pain,où les faux-espoirs sont plus courants que les vrais
Vert venin est un livre fort et émouvant qui remet les pendules à l'heure et permet de relativiser, de mesurer le bonheur de vivre de l'autre côté.
Un livre à mettre en parallèle avec Côme de Srdjan Valjarevic (l'histoire tout en non-dits d'un écrivain serbe imbibé d'alcool, parachuté "villa Maranèse" au bord du lac de Côme aux frais d'une bourse Rockfeller alors que chez lui on manque de tout et que la guerre frappe ) car ce Serbe là ressemble à Dusan, un autre Serbe, "écrasé par ses démons" qui voudrait "faire un enfant symbole de paix entre Serbes et Albanais" à la narratrice.
Ornela Vorpsi, romancière, a commis son premier ouvrage, en 2004, (Le pays où l'on ne meurt jamais), un roman couronné par les prix italiens Grinzane-Cavour et Viareggio.
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Mirsad. « Est-il vraiment nécessaire d'aller réconforter l'ami qui va mal, qui vit enfermé chez lui depuis cinq mois, qui ne mange plus et ne boit plus, qui souhaite et ne souhaite pas mourir pour la seule raison que la littérature des pays tourmentés n'attire plus autant l'attention qu'elle le devrait ? »

Réflexions sur les voyages, la liberté recherchée « toujours de l'autre coté », la peur du voyage en avion,

Sarajevo, les Balkans, « L'odeur des Balkans réveille le passé qui tourmente. de nostalgie, d'amour, de rancoeur, de désolation, d'impuissance, d'éloignement, de proximité », l'Albanie, Milica, « l'amertume voile son visage », une albanaise vivant en occident, Dusan, les « innombrables histoires de guerre et d'horreurs entre Serbes et Croates, Serbes et Bosniaques, Serbes et Albanais du Kosovo », le présent et les souvenirs, les décalages, les pourboires, la revendication d'un Bosnien comme citoyen de Bosnie, Michele, les femmes, les sexualités, la virginité, Fatmir…

Une subtile variation sur les lieux d'ancrage de la mémoire, des émotions ou des rencontres.

« Une fois rentrée chez moi, il me faudra réanimer mon appartement. Je dispose d'un même recours après chaque voyage : la voix de Sarah Vaughan. Allongée sur le sol, je ferme les yeux et j'écoute. C'est là que mon voyage prend fin. Dans ses notes, loin de tout ce qui m'est proche ».

Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Est-il vraiment nécessaire d’aller réconforter l’ami qui va mal, qui vit enfermé chez lui depuis cinq mois, qui ne mange plus et ne boit plus, qui souhaite et ne souhaite pas mourir pour la seule raison que la littérature des pays tourmentés n’attire plus autant l’attention qu’elle le devrait ?
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Dans cette région,les êtres humains n'ont pas de temps à consacrer aux animaux.Ils les ont même effacés de leur existence.A Tirana,on jette encore des pierres aux chiens et des lois permettent de les exterminer au revolver.Ces lois appartenaient déjà à l'Albanie communiste,où le silence de la nuit était brisé par les coups de feu destinés aux chiens.Ici,on n'a pas besoin de créatures fidèles.Ici,on a besoin d'argent.Et tout de suite.
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L’odeur des Balkans réveille le passé qui tourmente. De nostalgie, d’amour, de rancoeur, de désolation, d’impuissance, d’éloignement, de proximité
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Dans cette région,la tragédie est fille de la générosité.Parce qu'elle s'offre en overdose.Quand elle franchit les limites,la générosité se change en un monstre qu'il est difficile d'accueillir.
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Il y avait une phrase que j'aurais aimé lui sussurer:"Dans la vie,avoir ce que tu mérites est un cadeau".Mais je n'y suis jamais parvenue:ma mère avait gardé quelque chose de trop naïf pour entendre une phrase de ce genre.Je l'ai donc conservée pour moi.Pour mes entrailles qui voient désormais plus loin que la naïveté.
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