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4.08/5 (sur 2941 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Vars, Hautes-Alpes , le 22/05/1977
Biographie :

Neige Sinno est une romancière française.

Après une thèse en littérature américaine et des études poursuivies aux États-Unis et au Mexique, elle se consacre à l'écriture, exerçant comme traductrice et enseignante de littérature vacataire à l’université.

Elle est auteure d'une thèse de doctorat intitulée "L'écriture de l'inquiétude dans les nouvelles de Raymond Carver, Richard Ford et Tobias Wolff" soutenue en 2005 à l'Université Aix-Marseille 1.

En 2007, Neige Sinno publie son premier ouvrage, un recueil de nouvelles, sous le titre "La vie des rats". Elle sort ensuite un essai sur les figures du lecteur, intitulé "Lectores entre líneas: Roberto Bolaño, Ricardo Piglia y Sergio Pitol" (2011), qui lui permet de remporter le prix Lya Kostakowsky. Son premier roman, "Le camion", sort en librairies en 2018.

Le 6 novembre 2023, Neige Sinno remporte le prix Femina 2023 pour son livre "Triste tigre", publié aux éditions P.O.L. Le titre fait référence au poème "The Tyger", de William Blake.

Dans son ouvrage, elle écrit sur les viols perpétrés par son beau-père durant son enfance et son adolescence dans les Hautes-Alpes. Elle a d’ailleurs porté plainte en 2000 contre ce dernier, qui a été condamné à neuf ans de prison.

Neige Sinno est sélectionnée pour le prix Goncourt, le prix Médicis, le prix Décembre et remporte le prix littéraire du Monde, le prix Les Inrockuptibles, ainsi que le Prix Blù Jean-Marc Roberts.

Plus qu'un témoignage, "Triste tigre" est un grand livre manifeste qui invite le lecteur à penser l'impensable et à le combattre.

Neige Sinno vit aujourd'hui avec sa famille au Mexique.
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Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ? Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc). À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021. Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan

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Citations et extraits (518) Voir plus Ajouter une citation
Je suis restée longtemps filiforme et osseuse. Pas de poitrine, pas de formes féminines, zéro volupté.…. Je portais des vêtements de seconde main, des salopettes en velours, des chemises fleuries, des robes souvent trop grandes et des chaussures de montagne en cuir pas très assorties qui donnaient à mon corps frêle un air plutôt comique.
Comment une petite fille comme ça peut-elle attirer le regard d’un homme ? Qu’est-ce qu’il voit quand il la voit ? Qu’est-ce qu’il peut y avoir d’érotique chez un petit être aux genoux croûtés qui n’a pas encore perdu toutes ses dents, qui peut passer une heure à essayer d’attraper des lézards entre les pierres chaudes de l’après-midi ?
L’innocence, c’est ça qu’il y a à voir, la plus pure innocence. Et ce qui attire, c’est peut-être simplement la possibilité de la détruire.
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Comment une petite fille comme ça peut-elle attirer le regard d'un homme ? Qu'est-ce qu'il voit quand il la voit ? Qu'est-ce qu'il peut y avoir d'érotique chez un petit être aux genoux croûtés qui n'a pas encore perdu toutes ses dents, qui peut passer une heure à essayer d'attraper des lézards entre les pierres chaudes de l'après-midi ?
L'innocence, c'est ça qu'il y a à voir, la plus pure innocence. Et ce qui attire, c'est peut-être simplement la possibilité de la détruire.
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Voici ce qu’en dirait David Foster Wallace : S’il y a bien quelque chose qui n’a pas changé, c’est la raison pour laquelle écrivent les écrivains qui ne le font pas pour l’argent : ils le font parce que c’est de l’art, et que l’art c’est du sens, et que le sens c’est du pouvoir.
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Un abus sexuel sur un enfant n'est pas une épreuve, un accident de la vie, c'est une humiliation profonde et systémique qui détruit les fondements mêmes de l'être. Quand on a été victime une fois, on est toujours victime. Et surtout, on est victime pour toujours. Même quand on s'en sort, on ne s'en sort pas vraiment.
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Car à moi aussi, au fond, ce qui me semble le plus intéressant c'est ce qui se passe dans la tête du bourreau. Les victimes, c'est facile, on peut tous se mettre à leur place. Même si on n'a pas vécu ça, une amnésie traumatique, la sidération, le silence des victimes, on peut tous imaginer ce que c'est, ou on croit qu'on peut imaginer.
Le bourreau, en revanche, c'est autre chose. Être dans une pièce, seul avec un enfant de sept ans, avoir une érection à l'idée de ce qu'on va lui faire. Prononcer les mots qui vont faire que cet enfant s'approche de vous, mettre son sexe en érection dans la bouche de cet enfant, faire en sorte qu'il ouvre grand la bouche. Ça, c'est vrai que c'est fascinant. C'est au-delà de la compréhension. Et le reste, quand c'est fini, se rhabiller, retourner vivre dans la famille comme si de rien n'était. Et, une fois que cette folie est arrivée, recommencer, et cela pendant des années. N'en jamais parler à personne. Croire qu'on ne va pas vous dénoncer, malgré la gradation dans les abus sexuels. Savoir qu'on ne va pas vous dénoncer. Et quand un jour on vous dénonce, avoir le cran de mentir, ou le cran de dire la vérité, d'avouer carrément. Se croire injustement puni quand on prend des années de prison. Clamer son droit au pardon. Dire que l'on est un homme, pas un monstre. Puis, après la prison, sortir et refaire sa vie.
Même moi, qui ai vu cela de très près, du plus près qu'on puisse le voir et qui me suis interrogée pendant des années sur le sujet, je ne comprends toujours pas.
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Qu’est-ce qui nous fascine chez les criminels, les monstres ? On pense qu’ils détiennent des éléments de réponse sur une des plus grandes énigmes de l’existence : le mal. On se dit que, puisqu’ils ont commis l’irréparable, ils ont sans doute au moins appris quelque chose.
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Un jour j'ai compris que c'était terminé tout ça, le viol, l'enfance, la famille. Maintenant je pouvais partir vivre ma vie. J'ai cru que j'étais libre. Mais on n'est jamais complètement libre, puisque rien ne finit vraiment et que si on devient quelqu'un d'autre, cette part de nuit continue son chemin elle aussi. Il n'était plus là. Il ne pouvait plus m'atteindre. Je pouvais sortir dans le monde, rencontrer des gens, parler, rire, sans qu'il ne vienne plus jamais me reprendre. Seulement, partout où j'allais, à n'importe quel moment, je tournais la tête et je voyais son ombre. […] La prédation sexuelle n'est pas tant liée au plaisir physique qu’à une relation de domination, c'est à dire de pouvoir. Ils choisissent cette agression-là parce que c'est une manière de dominer, d’assujettir l'autre, qui va au-delà des autres formes possibles.
Il avait sur moi une toute-puissance qui lui donnait pendant le temps des viols la sensation d'être un surhomme. Il pouvait décider de ma vie ou de ma mort. Cette identité de monstre qu’ils rejettent tous ensuite, à un moment donné, ils l'ont incarnée avec une jouissance folle. Être un monstre, une fois que la société vous regarde, c'est être un sous-homme, mais quand personne ne vous voit c'est l'inverse, vous êtes un roi.
(p.163-164-165)
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Le monde adulte est souvent gris, de mille variantes de gris, et nos victoires comme nos défaites sont érodées aux angles par le caractère corrosif de ce gris. L’enfant, lui, vit en noir et blanc.
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Au moment où s'est tenu le procès, il avait déjà fait deux ans en détention provisoire à Gap. Ensuite, après la condamnation, il a été envoyé aux Baumettes à Marseille. […] Mon frère et ma sœur allaient le voir là-bas. Ils étaient obligés d'aller le voir, c'est la loi. Ma mère avait bien essayé de leur épargner cette épreuve, mais le juge l'avait menacée de lui retirer l'autorité parentale si elle ne remplissait pas ses obligations. Ils étaient mineurs, leur père avait le droit de les voir, qu'elle le veuille ou non.
(p.156)
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Relève-toi et marche n’est pas applicable dans le cas des violences faites aux enfants. Car pour les enfants, le sujet même de cette phrase, le toi de relève-toi, ainsi que le sujet de la narration, celui qui prononce les paroles pour enjoindre l’autre, celle qui écoute l’injonction, tout ce petit monde a déjà été violé, est toujours, déjà et encore dans le viol. On ne peut pas se relever et se défaire de quelque chose qui nous constitue à ce point. Le monde entier est perçu à travers ce filtre……. Un abus sexuel sur un enfant n’est pas une épreuve, un accident de la vie, c’est une humiliation profonde et systémique qui détruit les fondements mêmes de l’être.
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