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3.6/5 (sur 528 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 20/03/1975
Biographie :

Stéphanie Hochet est une écrivaine française.

Après une maîtrise sur le théâtre élisabéthain, elle a enseigné en Grande-Bretagne.

Elle collabore à des sites littéraires ainsi qu'au Magazine des livres.

Stéphanie Hochet a décroché, le 25 mars 2009, le Prix Lilas pour son roman "Combat de l'amour et de la faim".

"Éloge du chat" (Léo Scheer, 2014), son premier essai littéraire, se présente comme un petit "traité de la souplesse" inspiré par la place du félidé dans la littérature.

"Un roman anglais" (Rivages, 2015), qualifié de roman post-victorien, évoque implicitement le journal de Virginia Woolf.

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Bibliographie de Stéphanie Hochet   (17)Voir plus


L`entretien de Stéphanie Hochet avec Babelio : Sang d`encre


La phrase latine "vulnerant omnes, ultima necat" ("Toutes blessent, la dernière tue") est au cœur de votre roman. Que signifie-t-elle pour le narrateur ?

Le narrateur découvre cette phrase latine lors d`un voyage en Italie. Cette inscription se trouve sur les cadrans solaires de l’Antiquité, elle désigne les heures qui passent, le temps qui file et finit par tuer. Elle est frappante car assez mystérieuse : son sens n’est évident que si on sait où elle a été gravée. Mon narrateur est touché par ce mystère, la phrase écrite aurait-elle un autre sens si les pronoms « elle » ou « elles » désignaient autre chose que « le(s) heure(s) » ? Attiré par cette ambiguïté linguistique, il décide que c’est avec cet adage qu’il va profaner sa peau en se la tatouant sur le plexus solaire.


Le narrateur reste mystérieux tout au long du roman. Pouvez-vous nous le présenter en quelques mots ?

Pour un œil extérieur, ce personnage a sûrement tout d`un homme discret. Je donne libre cours à ses pensées (la narration à la première personne me facilitant la tache), mais il est du genre mutique. Il dessine pour la presse et pour son ami tatoueur Dimitri, personnage qu’il admire et craint tout à la fois. Il aime les femmes mais n’a jamais voulu s’attacher à l’une d`elles et à l’âge de 46 ans, il s’interroge sur ce qu’il laissera derrière lui.


Une partie du tatouage du narrateur s’efface au fil des pages. Partagez-vous avec le narrateur cette angoisse de ne rien laisser derrière vous ?

C’est une question à laquelle j’ai pensé en effet mais je la considère tout de même comme secondaire en regard de l’interrogation principale : « Suis-je en train de ne pas passer à côté de ma vie ? ». La question de la trace qu’on laisse est tellement angoissante que j’ai cessé d`y accorder trop d`importance.


"Les tatouages vous racontent le monde, les croyances des hommes" écrivez-vous dans les premières pages du roman. Qu`est-ce que nos usages du tatouage aujourd’hui disent de notre époque et de notre société, selon vous ?

Le « problème » de la plupart des tatouages actuels est qu’ils ne sont que l’expression d`une mode. C’est devenu une sorte d`accessoire. Ils perdent un peu de leur magie. J’essaie de ne pas généraliser mais peu de gens, me semble-t-il, considèrent aujourd’hui le tatouage comme un acte, un symbole transgressif ; il l’était encore il y a peu. A une époque, un tatouage signifiait « j’appartiens à tel clan, tel gang, telle profession (les marins ou les criminels par exemple) ». La société actuelle nivelle tout, les tatouages sont donc courants comme les pommes.


Certains lecteurs ont fait un rapprochement entre "Sang d`encre" et "Le Portrait de Dorian Gray" d`Oscar Wilde ou "Le Horla" De Maupassant. Quels étaient vos influences pour l`écriture de ce roman ?

Je n’écris pas consciemment avec mes influences, elles sont là sans que je les convoque. En relisant le manuscrit terminé, j’ai en effet repensé au Horla. Mais un autre texte de Guy de Maupassant m’a beaucoup marquée il y a quelques années : "La chevelure". Comme dans Le Horla, le narrateur prend un sujet comme point focal : les cheveux d`une femme découverts dans un vieux meuble, l’objet intriguant finit par l’obséder et crée sa folie. On a également cité Faust pour Sang d`encre, le personnage du tatoueur étant un être d`une ambiguïté quasi diabolique, cette analogie m’a flattée, et j’avoue avoir été fascinée par ce texte de Goethe. Le thème du mal revenant souvent dans mes romans, sorte de leitmotiv. Par ailleurs, l’érotique des hommes tatoués m’a été inspirée par les romans de Jean Genet que je relis assez régulièrement.


Votre roman est publié aux éditions des Busclats, qui demandent aux auteurs de faire « un pas de côté, d`écrire en marge de leur œuvre ». Comment avez-vous appréhendé cette contrainte littéraire ?

Je ne pouvais pas faire autrement que de m’engager dans une fiction, c’est ma nature. A la différence de mes précédents livres, j’ai opté pour l’analyse d`un point focal : le tatouage. Le livre commençant par la découverte de son symbole à travers les âges et les civilisations et évoluant vers une perception beaucoup plus personnelle de cette expérience corporelle, une expérience qui emmène le narrateur au-delà de l’expérience physique, le fait basculer dans un monde de questions sur les traces et l’oubli, le temps, la mémoire. J’ai resserré la composition, mais c’est sans doute un de mes textes les plus aboutis.


Vous avez en partie écrit ce livre à la résidence d`écriture de la Villa Yourcenar. Pouvez-nous en dire plus sur cette expérience ?

C’était ma première expérience en résidence d`écrivain. J’ai beaucoup aimé cet endroit pour son calme et le paysage autour. Marguerite Yourcenar enfant y a vécu et on ne peut qu’être émue quand on a lu Archives du Nord. Nous étions trois auteurs dont l’un venait de Roumanie. C’était des échanges très intéressants, une autre façon de vivre, un peu à l’écart, une découverte qui m’a sortie de mon quotidien.


Pouvez-vous nous donner quelques informations sur vos prochains projets ? Avez-vous déjà commencé à travailler sur un nouveau roman ?

J’ai écrit un essai littéraire mais le texte est en lecture chez l’éditeur, et je ne veux pas m’avancer sur une date de publication tant que l’éditeur ne l’a pas annoncée officiellement. J’aborde aussi la rédaction d`un futur roman et ce début comme tous les débuts littéraires est trop fragile pour qu’on en parle. Je creuse mon sillon.



Stéphanie Hochet et ses lectures


Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

Jean Cocteau qui est civilisé et élégant, simple en apparence.


Quel est l`auteur qui vous a donné envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?

Shakespeare vous sidère et a toutes les qualités mais ce n’est pas une raison pour se brider. Il ne faut juste pas se comparer.


Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Colette à l’âge de 9 ans.


Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Les illuminations et Une saison en enfer de Rimbaud que je relis chaque été.


Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

L’homme sans qualité de Robert Musil. J’ignore pourquoi je remets à plus tard sa lecture.


Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Peines de coeur d`une chatte anglaise d` Honoré de Balzac. Œuvre méconnue d`un génie.


Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

Paul Claudel


Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

Une mauvaise conscience peut rendre la vie intéressante : Sören Kierkegaard dans le Journal du séducteur.


Et en ce moment que lisez-vous ?

L`île de Tôkyô de Natsuo Kirino.



Découvrez Sang d`encre de Stéphanie Hochet aux Editions des Busclats .



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L'écrivaine Stéphanie Hochet s'est plongée dans les "années perdues" de William Shakespeare, cette période au cours de laquelle le dramaturge disparaît en laissant femme et enfants. Son roman "William" revient sur ces huit années mystérieuses et fait des liens avec le passé de l'écrivaine. Elle est l'invitée de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux. Vignette : duncan1890 / Getty #shakespeare #littérature #secret ______________ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Les Midis de Culture par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrrNrtLHABD8SVUCtlaznTaG&si=FstLwPCTj-EzNwcv ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture

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" Les chiens vous regardent tous avec vénération. Les chats vous toisent tous avec dédain. Il n'y a que les cochons qui vous considèrent comme leurs égaux."
Winston Churchill.
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Louvoyant, griffes rétractées mais prêtes à servir, Richelieu et Mazarin sont, à leur époque, des personnalités politiques peu aimées. Allons plus loin : les deux cardinaux ont-ils hérité leur personnalité des chats ou ont-ils aimé les chats à cause de leur personnalité ? Qui a transféré quoi chez l'autre ?
Penser au chat, c'est concevoir la prédation. Le pouvoir de tuer ne lui est pas exclusif mais il est le sien. Si ces griffes étaient des armes, elles seraient des épées affutées. Dans Roméo et Juliette, Tybalt, le cousin de Juliette, est appelé Prince of cats car il est une fine lame, il peut vous envoyer un ennemi ad patres en trois mouvements... D'une certaine façon, le pouvoir du chat, c'est celui de vie et de mort. Le chat a compris, comme le dit Montaigne, que : "Chasser sans tuer c'est aimer sans jouir".
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Je noue le "hachimaki" aux couleurs de notre Japon éternel autour de mon casque. J'effectue ce geste avec lenteur et solennité, sans pensées, sans émotions. Le froid dans les veines, le temps s'est arrêté, je suis une fleur de cerisier poussée par le vent. Ai-je le choix? Ai-je eu le choix il y a un mois quand nous avons été réunis par les officiers au petit matin sur la base aéronautique? Le soleil se levait, rond et rouge, l'image du drapeau impérial. Ils ont annoncé que notre escadrille se portait volontaire pour devenir des "Kikusui", des chrysanthèmes volants. C'est le nom poétique donné au sacrifice d'un avion et de son pilote sur un navire ennemi.
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Je noue le " hachimaki " aux couleurs de notre Japon éternel autour de mon casque. J'effectue ce geste avec lenteur et solennité, sans pensées, sans émotions. Le froid dans mes veines, le temps s'est arrêté, je suis une fleur de cerisier poussée par le vent.
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Le comble de la liberté est d'être chez soi partout. C'est ce qu'incarne le félin. Comme l'a bien exprimé Guy de Maupassant dans "Sur les chats" : " il circule comme il lui plait, visite son domaine à son gré, peut se coucher dans tous les lits, tout voir et tout entendre, connaître tous les secrets, toutes les habitudes ou toutes les hontes de la maison. Il est chez lui partout, pouvant entrer partout, l'animal qui passe sans bruit, le silencieux rôdeur, le promeneur nocturne des murs creux". Après s'être fait passe-muraille, le chat devient ombre. Il va partout, souple et silencieux, aucun obstacle ne le gêne. Il ne connaît pas l'interdit.
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Aucune émotion ne surpasse celle de voler, de diriger son appareil au gré de son inspiration, de disparaître dans le songe vaporeux des nuages. Moins je vois la terre, plus je me sens léger.
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Nous sommes appelés à devenir des « fleurs de cerisier ».
Le sakura, fleur symbole du Japon. Elle s’épanouit au printemps et le souffle du vent suffit à l’emporter. Vivre telle une efflorescence printanière serait donc croître et disparaître au paroxysme de la jeunesse. Laissant dans l’air le souvenir de sa beauté éphémère.
Nous deviendrons des végétaux délicats, des corolles époustouflantes sous lesquelles les futurs mariés joignent leurs mains.
Le Hagakure rappelle que les samouraïs doivent posséder dans leur besace de la poudre de riz afin qu’en cas de trépas ils puissent veiller à avoir dans la mort le teint du cerisier en fleur.
Nous deviendrons l’image même de la fragilité qui vit le temps d’un soupir et meurt avec légèreté.
Nous changerons d’état, abandonnant la lourdeur de l’enveloppe humaine pour abriter en nous la sève végétale, pour nous remplir de leur couleur délicate et voler, voler jusqu’à la désintégration.
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Je dois beaucoup à ma grand-mère. C'est elle qui m'a élevé de mes quatre à mes seize ans. Elle est issue d'une vieille famille de samouraïs dont elle tient sa rigidité. Elle m'a familiarisé très tôt avec le bushido. Dans son esprit, rien n'équivaut la beauté et la rigueur de ce code qui exige de ses combattants liés à leur maître loyauté et honneur jusqu'à la mort.
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Sans doute George ne me juge-t-il pas. Sa force viendrait de cette absence de critique, de dégoût aussi. Je m'étonne de cette absence de dégoût ou de frayeur. "Take a deep breath". On est toujours reconnaissant envers les gens qui ne s'effraient pas devant la part de soi qui sombre.
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Quelque chose chez le chat fait de lui un être naturellement dominant. » (p. 28)
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