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Critiques de Reiser (75)
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On vit une époque formidable

Encore un Reiser retrouvé avec plaisir dans une boîte à livres. Cette fois, le format folio poche, pas du tout adapté pour de la BD, est carrément insupportable la majorité du temps car il y a beaucoup de petites vignettes. Heureusement il y a aussi des dessins pleine page, souvent particulièrement réussis. Cet album est une succession d’histoires courtes sur des faits de société. Comme il date de 1976, on pourrait penser qu’il a dû vieillir. Et bien, pas tant que ça, et même très peu en y regardant de près. Car il ne s’attache guère à des événements précis ou à des personnalités connues, il s’intéresse à la vie quotidienne et aux petites gens. Reiser ne s’interdit rien : les riches contre les pauvres, les grèves à Air France, le malaise des flics, la drogue, la crise (énerie, inflation)… Sur bien des sujets on se surprend à penser « déjà, ça n’a pas beaucoup changé » ou « ça s’est pas arrangé ». A part qu’il n’y a plus les francs ni le Concorde ! L’humour est féroce, mais la vision de la société est très juste et toute en finesse, le dessin est efficace (ceux en pleine page sont particulièrement réussis!), la critique est forte, bien dans l’esprit Charlie. Quel dommage que Reiser nous ait quittés si tôt, j’aurais tant aimé avoir à lire quelque chose comme « On vit toujours une époque formidable ! »
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Vive les femmes !

Merci HORUSFONCK pour m'avoir fait rire avec ces scénettes de BD. Tu as écrit : Reiser est vraiment un plat savoureux qui ne saurait attendre pour être dégusté... Avec ça, j'en ai eu l'eau à la bouche. Rire ? Bien sûr, au vu de l'époque... Il faut le prendre tel que nous le donne ce grand dessinateur d'humour féroce, seulement s'en délecter.
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Charlie Hebdo : Les Unes 1969-1981

" C’était mieux avant ». » Mais oui ma bonne dame c’était BIEN mieux avant »…..Ho…lalalala c’était vraiment mieux avant…….Mais au fait c’était comment avant ?



-1969 à 1981 douze années où c’était mieux avant !



1969…….il y a la famine en Afrique, Les cyclistes se dopent, les Allemands traitent les Français de feignasses, le ministre de l’intérieur interdit Hara-Kiri Hebdo pour protéger la jeunesse, les prêtres veulent se marier, Tino Rossi est le plus grand chanteur Français, les femmes doivent se battre pour faire reconnaitre le viol comme un crime, la peine de mort existe,...



les Français passent leurs vacances en Espagne sous la dictature de Franco, le Portugal est une dictature, les femmes doivent se battre pour le droit à l’avortement, Mireille Mathieu passe souvent à la télé, le salon de l’auto est la plus grande manifestation culturelle de la saison, Richard Nixon est président des Etats-Unis, des militants Pétainiste veulent réhabiliter le Maréchal et demandent qu’il soit enterré au Douaumont dans la Meuse, le service militaire est obligatoire, des parlementaires sont victimes d’écoutes téléphoniques, la Grèce est une dictature, le conflit Israélo- Palestinien fait rage, l’essence augmente,





un cardinal est retrouvé mort chez une prostituée, jusqu’en 1975 on ne peut pas divorcer par consentement mutuel, une université est fermée pour avoir mis un cours de sexologie à son programme, des Français sont otages en Afrique, Jacques Chirac trahi Valéry Giscard d’Estaing, Line Renaud n’a pas encore fait ses adieux aux Music-hall, deux chômeurs se suicident par le feu, marée noire en Bretagne, quatre morts dans l’attentat d’une synagogue à Paris, un réseau pédophilie dans le Gard des politiques impliqués, attentat dans la gare de Bologne revendiqué par l’extrême droite 85 morts 200 blessés, Berlin est partagé par un mur…………1981



Merci, Merci, aux Unes de Hara-kiri et CharlieHebdo recueillies par les éditions indépendantes « Les Échappés » Merci à Cabu, Wolinsky, Willem, Choron, Gébé, Cavana, Reiser surtout Reiser, témoins de leur temps…….Près de 700 dessins politiques, sociologiques, philosophiques et drôles pour un formidable survol de la France et de du Monde d’il y a plus de 40 ans. Alors madame Michu, c’était mieux avant ????.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Gros dégueulasse

Cet album lu la première fois dans les année 80, je l’ai retrouvé avec plaisir dans une boîte à livres. Malheureusement au format folio poche, pas du tout adapté pour de la BD et qui modifie toute la mise en page ! Je ne suis pas sûre qu’un tel album pourrait sortir maintenant tant le personnage est lubrique, grivois et surtout misogyne. Par contre il parle plutôt mieux que ce qu’on peut entendre à la télé maintenant ! Le gros dégueulasse, c’est le personnage emblématique de Reiser (un peu comme le bof de Cabu), torse nu et surtout avec un slip sale et beaucoup trop grand : il est moche, crasseux, cynique, misogyne,… Le dessin est simple, réduit à l’essentiel, l‘humour est cru, souvent d’un mauvais goût assumé, voire revendiqué par le personnage qui sait qu’il est un looser, mais qui a bien conscience que, même en faisant des efforts, il resterait ce qu’il est. Du coup il se lâche complètement, se laisse aller et s’en amuse, il prend un malin plaisir à effarer les petits bourgeois et les bien pensants soit de façon très vulgaire (pets, mains baladeuses, …), soit par des raisonnements pleins de bon sens et quelques phrases bien senties qui laissent ses interlocuteurs horrifiés et sans voix. L’humour est décapant, mais on sent que ce personnage ordinaire est surtout attachant dans sa solitude et sa misère sociale. La dernière page est terrible et donne une coloration douce-amère à l’ensemble de l’album.
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Ils sont moches

Des trois albums de Reiser que j’ai trouvé dans une boîte à livres, c’est clairement le moins bon. Peut-être que c’est aussi une question d’époque (il date de 1970), car il y a des pages où je n’ai pas vraiment bien saisi. J’ai trouvé l’ensemble très inégal, parfois un peu faiblard, parfois trop gore. Pourtant le ton caustique et incisif de Reiser est bien là, son coup de crayon aussi et les pages contre la guerre (celle du Viet-Nam à l’époque) sont bien réussies.
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La Famille Oboulot en vacances

Les joies des vacances en quelques planches : le trajet pénible en voiture avec les enfants qui se disputent à l'arrière (faut bien s'occuper), les grèves aériennes, la vétusté et la saleté du logement loué, la promiscuité au camping, les abords de plage hideux, le temps pourri, etc.



Ne vous fiez pas à la couverture, ces parents-là sont moins indignes avec leurs rejetons que la 'Jeanine' de Reiser (cf. album éponyme) - moins vulgaires, aussi. Par contre, ils ont la dent dure, toujours prêts à se moquer des autres, à leur faire des vacheries. Pas trop beaufs pour autant, ils les supportent mal, d'ailleurs. Le fils est à bonne école et promet de suivre les traces parentales, il se prend quand même quelques baffes au passage, même en se mettant à l'unisson.



L'album est amusant, et paraît encore plus savoureux lorsqu'on apprend en postface que ces planches furent diffusées en 'feuilleton pour l'été' dans le quotidien le Monde en 1978. Cela suscita des réactions outrées de lecteurs, certains gags furent censurés (l'explosion d'une citerne de propylène dans un camping espagnol), et Reiser fut prié d'aller proposer ses talents irrévérencieux ailleurs, moins d'un mois après le début de l'aventure.
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Jeanine

Je retrouve Reiser tel que je l'ai "laissé" il y a une vingtaine d'années. Son trait entre la précision 'propre' de celui de Wolinski et la lourdeur crado de celui de Vuillemin. Son humour direct, gras, vulgaire, mais très amusant - fidèle à l'esprit de Hara-Kiri et de Charlie Hebdo.



Jeanine est mère de trois enfants

- elle n'est pas fée du logis

- elle est mère indigne

- elle est feignasse

- elle fume beaucoup et boit un peu

- elle n'est pas classe

- elle est vulgaire

- elle tient à se vernir les ongles de pied, mais se laver, c'est secondaire

- elle héberge quelques parasites dans sa pilosité pubienne

- elle est d'une mauvaise foi à hurler

- elle est mufle

- elle est teigneuse

- elle déteste ses voisins (et c'est réciproque) et en particulier les mémères qui se croient respectables

- elle voit défiler des hommes dans sa vie, pas des plus élégants ni attentionnés

... mais bon, tous ces défauts la rendent très drôle



Bref, elle m'agace, me dégoûte, me fascine d'oser (dire "merde" à tout et tous, notamment), et m'amuse beaucoup.

Très bon moment de lecture. Moralité : faire des razzias dans le rayon R à la médiathèque.
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Vive les vacances !

C'est en lisant et relisant l' œuvre de Jean-Marc Reiser, que je comprends et ressent le vide qu'a laissé sa précoce disparition.

Reiser avait, comme on dit, tout compris: son regard et son trait sont d'une férocité absolue envers la connerie et la vacherie humaine... Mais ces mêmes dessins au chaos inimitable, savent se montrer d'une tendresse et d'une compassion sans pareille envers les faibles, les enfants délaissés, les vieux qu'on abandonne.

Mais, et c'est le plus important, Reiser n'oublie jamais d'être drôle!

La disparition de Reiser, Hara-Kiri (journal bête et méchant) ne s'en est jamais vraiment remis, et je me prend parfois à songer au traitement que ce chroniqueur-dessinateur hors-norme aurait apporté aux évènements survenus après sa mort.

S'il ne faut choisir qu'une histoire dans Vive les vacances!, mon choix va à Colo sympa, et à la jeune monitrice Guiguitte et ses quatre petits colons. c'est cet épisode qui, à mes yeux, résume l'art et la manière de l'irremplaçable Jean Marc Reiser.

Alors, si ce n'est déjà fait, faites une randonnée dans les récits de Reiser. passer outre serait vraiment dommage.
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L'Histoire de France en 80 gags

- Dites-donc, vous là, l'artiste...Alors...On fait des caricatures subversives ?

On fait rigoler le peuple avec des dessins imbéciles pour qu'il ne respecte plus le roi ?

Vais vous apprendre, moi,...semeur de pagaille, parasite, fainéant !

C'est avec des gens comme vous qu'on fait des révolutions sanglantes !

- Il ne faut pas dramatiser...Ce n'est pas quelques petits coups de plume...

- Des petits coups de plume, des petits coups de plume !?...Misérable !

Vous ne savez donc pas qu'un coup de plume fait parfois plus mal qu'un coup de trique !?

- Heu...Là, vous m'étonnez tout de même un peu....

Reiser avant Reiser ? Voire !

Cet album est une fructueuse et amusante collaboration entre Reiser et Pouzet.

Il recueille 100 des meilleures histoires courtes, en une ou deux planches, de leur série initialement parue dans "Pilote" sous le titre "L'Histoire de France en 80 Gags".

Il manque donc 20 gags à mon titre !

Cet album, paru en 1969, chez Dargaud fut l'objet, en 1984, toujours dans la même maison, d'une réédition intitulée "1515 connais pas !".

Pouzet met en images, toutes crayonnées de noir et blanc, des leçons d'Histoire imaginées par Reiser.

Le résultat est savoureux.

Dans l'édition "Super Pocket" du journal d'Astérix et Obélix, le duo racontera au fil des parutions l'épopée du caoutchouc, comment fut découvert le D.D.T., l'épopée du froid industriel, des conserves, du savon, des lunettes, du fil à couper le beurre, de la boussole et des plus légers que l'air.

Ils réaliseront, ensemble, quelques belles petites leçons de chose pleines d'humour, d'inventivité et de fantaisie qui se redécouvrent, aujourd'hui, avec beaucoup de plaisir.

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Les années Reiser, tome 3 : Sont pas plus for..

Quand le thème "Une BD cradingue" a été proposé dans le Challenge BD 2023, j'ai tout de suite pensé à Reiser... et je savais que j'en avais un planqué dans mes étagères. Planqué, pour pas que mes gosses mettent la main dessus... bien sûr.



Sont pas plus fort que nous... le titre est déjà tout un poème en beaufitude maximale. La beaufitude... la source des saillies de Reiser. Les beaufs... les petits chéris de l'auteur. Ils ne sont jamais avares d'inspiration, les beaufs... Reiser, c'est de l'Audiard mis en dessin.



Evidemment, le tome a un peu vieilli car il s'agit des dessins de presse de 1975, donc il faut avoir Wikipedia à côté de soi, ou être un vieux croûton, comme moi. 1975, c'est une bonne année pour Reiser, Franco est mort. Il s'est bien accroché à la vie et au pouvoir, ce vieux morpion... mais il a passé l'arme à gauche (un comble pour un dictateur de droite). 1975, c'est aussi la guerre en Angola, les Portugais dégustent, et pas que de la sardine... ou l'année où le divorce est légalisé en France. Des thèmes bien porteurs pour Reiser.



C'est aussi l'année internationale de la femme... ça, pour Reiser, c'est du pain béni. Il aime appeler une chatte... une chatte...



Personnellement, le trait de Reiser m'a toujours tenu à l'écart de ses publications. Je lui préférais Cabu ou Bretecher. Ils étaient moins vitriolesques, aussi.



Quand je disais qu'il y a déjà tout chez Reiser, qu'il est visionnaire et foutrement engagé, je peux fournir des exemples des thèmes abordés: l'écologie, la pollution des sols, l'énergie solaire, l'urbanisation à outrance, les cathos, le divorces, la vieillesse dans les EHPAD, la pauvreté, la misère sexuelle, les banlieues et les manifs, les anars, la Politique agricole commune, le tourisme à outrance, les parents et l'éducation, l'énergie atomique, se moquer du grand remplacement, la corrida, la pauvreté, l'insécurité, l'alcoolisme...



Je pointerai deux gags tout spécialement: la machine à transformer le blé en merde, pour aller plus vite du producteur au producteur... Génial. Et le fait de transformer la porte du garage en capteur solaire pour chauffer l'eau de la douche. D'ailleurs, l'énergie solaire est un sujet récurrent qui semble toucher Reiser. Il questionne fort à propos l'autarcie énergétique, dont on a pu voir que c'était crucial avec la guerre en Ukraine. Il aborde aussi la notion de progrès, en considérant que parfois le progrès, c'est faire marche arrière.



La pertinence des thèmes et des réflexions pose question, clairement. Soit nous sommes gouvernés par un paquet d'incompétents. Soit Reiser est un visionnaire fabuleux... Sans doute un peu les deux...



Un sacré bonhomme, donc. Anticonformiste, visionnaire, gauchiste dérangeant et sans pitié pour la gauche, Reiser aurait sans doute des ennuis aujourd'hui s'il vivait encore, mais je ne crois pas qu'il aurait davantage d'ennuis qu'il en a eux à l'époque.
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Vive les vacances !

Une oeuvre majeure dans la bédégraphie de Reiser, l'un de ses meilleurs albums, juste, efficace, bien construit avec son style inimitable tellement réaliste. Belle étude naturaliste des vacanciers, de la connerie humaine qui ne prend jamais de vacances, mais l'auteur fait aussi passer des idées mine de rien... C'est réjouissant...
Lien : https://www.facebook.com/pro..
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Les oreilles rouges

Une BD en noir et blanc comme ne l’indique pas le titre. Presque sans aucun texte. Cet album a été édité après la mort de Reiser, il s’agit d’une compilation de planches intitulées «Les oreilles rouges» parues dans les années 70 dans Charlie et Hara Kiri. Les oreilles rouges, c’est celle d’un enfant qui, planche après planche, se fait tirer l'oreille ou se prend des claques, souvent monumentales. Il est difficile de lire cet album d’une traite car les adultes qui entourent cet enfant sont d’une bêtise crasse, maltraitants, au mieux des bofs dans toute leur splendeur, ou des frustrés. Une planche, c'est hilarant, mais au bout de deux ou trois, c'est plutôt déprimant. L’enfant, toujours dessiné de la même manière, n’est en fait pas le même, selon les situations il a entre quatre et seize ans et n’est pas en reste pour les bêtises. Reiser fait preuve de grande inventivité dans les situations, du moins je l’espère, car je ne souhaite à personne de croiser toutes ces situations.
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Mon papa

Ce Reiser-là est profondément triste comme un pilier de bistrot affalé sur une table, et âpre comme la piquette des litres de vins à "étoiles".

La couverture de l'ouvrage, annonce la couleur!

Avec un humour noir et féroce, Mon Papa nous remmène dans les cauchemars de l'Assommoir de Zola...

Reiser, de son dessin unique autant qu'évocateur, nous dit cette abomination que sont l'ivrognerie et l'alcoolisme.

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Jeanine

Jeanine, c'est la femme libre, qui éconduit l'homme-maquereau.

C'est quelqu'un de bien peu recommandable, mais qui fait un tel bras d'honneur à la convention des mémères et bourgeoises.

Ce bouquin est hautement estimable, fichtrement bien gratté (pour peu que l'on adhère au graphisme de l'auteur) mais il n'est pas fait pour les enfants, les pisse-vinaigre et les coincé(es) .
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Les années Reiser, tome 7 : La Ruée vers rien

Aussi dégueu qu'un porno sans cul, découvrez la vie cristallisée entre tapage médiatique et petites frustrations individuelles.



Du grand art en quelques gribouillis.
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Reiser

Le dessinateur et humoriste Reiser nous a quittés il y a 30 ans !

A l'époque en lisant ses albums on aurait pu dire « âmes chastes et sensibles s'abstenir » mais la réalité du quotidien a hélas, semble-t-il, dépassé la fiction de ses BD... Écologie, mœurs, société... Sur quels sujets aurait-il écrit et dessiné aujourd'hui ?

Ce livre grand format est une biographie assortie d'une anthologie du dessinateur « bête et méchant » qui s'est révélé parfois visionnaire sur le monde que nous vivons.
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Gros dégueulasse

Gros dégueulasse, c'est un type solitaire, qui se promène dans la rue avec comme seul attribut vestimentaire un slip tout crado, jaune devant, marron derrière. Conscient de son manque de sex-appeal, il adore provoquer les petits bourgeois, que ce soit de façon directe et vulgaire (avec des pets bien gras ou des mains baladeuses) ou de façon plus fine et souvent non dénuée de bon sens (avec des phrases bien senties). Derrière cet ignoble bonhomme dérangeant se cache aussi un personnage infiniment seul et misérable. Une bande-dessinée à l'humour corrosif, avec un goût un peu triste aussi, finalement.





Cette bande-dessinée date un peu (1982 !)...alors comment diable suis-je tombée dessus, me direz-vous ?! Grâce à un couple d'amis qui m'a montré le film tiré de la BD, logiquement intitulé lui aussi Gros dégueulasse (voir le descriptif du film ici)... Le film est un bon vieux nanar qui n'est pas révolutionnaire, mais amuse quand même si on aime l'humour un peu crado et noir (à noter : on y aperçoit l'acteur qui joue Raymond dans Scènes de ménage sur M6, avec quelques années en moins). En tout cas, il se trouve que ma bibliothèque possède la BD, et par curiosité, j'ai voulu voir ce que ça donnait. Et en fait, je me suis rendu compte que le film est vraiment très proche de l'original, pour ne pas dire fidèlement identique ! Ce qui déstabilise dans le film, c'est qu'il n'y a pas de "vrai" scénario, et qu'il est découpé en petites scénettes...et je comprends mieux pourquoi, puisque la BD est elle-même découpée en gags d'une ou plusieurs pages. Même la fin, curieusement tragique, est respectée. C'est d'ailleurs cette fin qui donne une drôle d'impression au spectateur à l'issue du film, puisqu'on passe de l'humour potache, scato et léger à un arrière-fond plus noir, plus triste, plus pathétique. Une bande dessinée qui s'adresse donc à un public "averti", mais qui ne se limite pas à son premier niveau de lecture. L'auteur reste en tout cas un grand nom de la BD, avec son humour si particulier et ses réflexions sur la société.
Lien : http://surlestracesduchat.bl..
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Gros dégueulasse

C'est avec Reiser que j'ai appris à apprécier la satire française et l'humour de Charlie Hebdo. J'étais jeune, cela n'allait pas tout seul. Mais jeune ou pas, il faut souvent faire un effort pour rentrer dans l'humour d'une nouvelle culture. J'ai dû lire, relire, re-relire, être dégoutée, reprendre ce livre (et d'autres de Reiser), feuilleter jusqu'à ce que mon cerveau ait absorbé, fait les connections, a vu clair. Et alors la fête pouvait commencer.



Le Gros Dégueulasse a été le dernier livre que j'ai eu du mal à apprécier. Comme les bourgeois, je le trouvais vraiment trop dégueulasse ! Mais là aussi, j'ai repris le livre en mains maintes fois. Jusqu'au jour où le Gros Dégueulasse est devenu mon meilleur ami, celui qui me comprenait et que je comprenais, et qui m'a montré comment on pouvait rire des gens bien. Mais... il y a la dernière page, éloquente et bien triste.



Pourquoi les bourgeois ne peuvent-ils jamais rigoler avec ses blagues et ses farces ? Pourquoi ne font-ils jamais rien pour que sa vie soit améliorée ? Au lieu de venir en aide ou de montrer de la compréhension, ils veulent qu'on les laisse tranquilles dans leur train-train de vie de tous les jours, très banale, ils veulent fermer les yeux pour tout ce qui ne va pas bien. Comme c'est hypocrite ! Comme les blaugues et les farces du Gros Dégueulasse sont bien méritées ! Comme je suis contente qu'il a fait ça !



En plus, ce n'est pas qu'il ne peut rien faire. Il est expert en imagination, humour, farces et blagues. Il sait faire rire les enfants, il s'entend avec eux, il est bon au baby-sitting. Et quand il fait des dialogues intelligents avec les bourgeois(es), ils restent sans réponse à ses raisonnements, hors du commun mais logiques.

Il a des capacités, il est intelligent, pourtant il n'a pas sa place dans cette société.



Quant aux dessins, j'aime bien le style, ces quelques traits laissent beaucoup de place à l'imagination tout en montrant bien la situation, et ont la capacité de vous montrer tout un monde, des caractères de personnages, de décors, en quelques traits seulement.



Quand j'ai bien pu comprendre Reiser, j'ai fait un travail sur lui et ses livres pour mon cours de bande dessinée (études de bibliothécaire).

J'ai eu une note très élevée, bien sûr. Un grand merci posthume, Reiser.

Reiser est mort. Ses livres, ses personnages, sont vivants, ils ont leur place dans beaucoup de bibliothèques, comme dans la mienne, et ils sont dans ma tête.
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Vive les femmes !

Un plaisir de relire "vive les femmes". Tout le monde en prend pour son grade et certaines blagues sont vraiment excellentes. Bien qu'il soit sorti en 1978, je constate que certains faits restent d'actualité et se transposent assez facilement à notre époque. Reiser s'exprimait librement !
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La Vie au grand air, tome 3

Hé oui ! La vie au grand air, la vie sauvage n'est pas de tout repos. Mais sous le trait fin et précis, unique, de Reiser, elle prend encore une autre dimension. Entre humour satyrique, parfois très noir, parfois touchant, toujours très drôle, Reiser nous emporte avec son génie dans ses délires picturaux et l'on se régale...
Lien : https://www.facebook.com/pro..
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