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Critiques de Trevanian (489)
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Shibumi

Il y a des livres, je ne sais pourquoi, ils me font peur … C’est le cas de celui-ci, longtemps j’ai hésité à l’acheter et il ne serait peut-être pas sorti tout de suite de ma PAL sans ce confinement. Pourtant, une fois refermé, je suis bien content de ne pas être passé à côté.



Ce roman est pour moi un petit ovni. Il est vraiment particulier. Un roman de chez Gallmeister dont l’intrigue se déroule entre le Japon et le Pays Basque, déjà ce n’est pas commun. Ensuite, particulier par le genre… Ou les genres, enfin, je ne sais pas trop, il est totalement inclassable. Roman d’espionnage ? Oui pourquoi pas. Thriller ? Je ne pense pas. Ovni, je vous ai dit, ça c’est certain. Je me suis régalé avec ce Shibumi, ce roman qui est un genre à lui tout seul.



L’auteur est un véritable jongleur, il adapte son style à la situation ou à l’histoire qu’il raconte. Comme dit un peu plus haut, une partie de ce roman se passe au Japon, et bien j’ai trouvé que par bien des manières Trevanian a adapter son écriture au style japonais, ce côté très contemplatif propre à cette littérature, c’est ce que j’ai retrouvé dans Shibumi. Mais il n’y a pas que ça, à un autre moment, nous avons carrément à faire à un roman sur la spéléologie et cela m’a super intéressé alors que à la base c’est quelque chose qui ne m’attire pas du tout. Et entre tout cela, l’auteur nous propose de l’espionnage, de l’action, des situations et des dialogues à mourrir de rire. Vous y rajoutez des critiques acerbes de la société et des occidentaux (tout le monde y passe, pas de jaloux) et c’est un véritable melting-pot qui fait de ce roman un chef d’oeuvre.



Voilà, encore une très belle découverte chez Gallmeister. Un roman que je ne peux que conseiller à tout ceux qui ne l’on pas encore lu et qui aiment les ovnis littéraires.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
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The Main (Le flic de Montréal)

The Main c'est un quartier de Montréal dans les années 70. Les prostitués y croisent clochards, ouvriers, souteneurs, et autres personnages pittoresques. Il y a des odeurs aussi : le café, la cuisine et les relents de friture, la pourriture aussi… Et il y a un flic, La Pointe, un comme on en fait plus. de la vielle école, de ceux qui connait sa zone parfaitement, les macs qu'il faut calmer, les michtoneuses au grand coeur, le tailleur, le prêtre.

Bref, The main c'est avant tout une ambiance. Après il y a un meurtre, il fallait bien un prétexte pour écrire ce livre. Et on explore l'humanité de ce flic, de ce quartier. Lui qui sent qu'il est en fin de parcours et un jeune qu'il doit former au métier.

Un roman d'une belle humanité !

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Incident à Twenty-Mile

Sans que l'on sache s'il s'agit d'une satire ou d'un hommage, Trevanian se saisit des codes du western et les détourne, sans toutefois parvenir à nous immerger plus que cela dans sa bourgade peuplée d'êtres un peu trop caricaturaux - typiques des films de John Ford (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/04/03/incident-a-twenty-mile-trevanian/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Incident à Twenty-Mile

Voici l’histoire de Matthew Dubchek, un adolescent meurtri par son passé familial qui veut être à la hauteur et prendre comme modèle le héros courageux de son livre préféré « Ringo Kid ». Matthew est un personnage magnifique de vérité et d’absolu. Il s’opposera à Lieder, un fou dangereux qui arrive à Twenty-Mille, ville paumée des Etats-Unis.

Je me suis beaucoup attachée aux personnages, parfaitement décrits dans toutes leurs contradictions. La nature humaine y est totalement mise à nue. Détail original, nous ne les quittons pas vraiment, car Trevanian retrace le devenir de chacun d’eux en fin de livre comme dans une enquête documentaire.



Depuis Orange mécanique, je n’avais pas ressenti un tel dégoût, une telle terreur devant ces trois dingues dénués de toute compassion et s’amusant à torturer autrui. Par certains aspects, j’ai également pensé pendant ma lecture à Truman Capote dans son roman « De sang-froid ».



C’est un roman très différent des autres Trevanian. Il est terrible de noirceur et de lucidité et la fin est tragico-époustouflante. Un seul reproche, je trouve que le roman démarre un peu trop lentement à mon goût.

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L'été de Katya

Fidèles à leur politique consistant à éditer ou rééditer des œuvres complètes, les éditions Gallmeister continuent donc de faire paraître l’œuvre de Trevanian avec cette traduction révisée de L’été de Katya, paru initialement en France aux éditions Denoël en 1983. Il ne restera plus dorénavant à traduire que l’ultime inédit de Trevanian, paru l’année de sa mort, en 2005, et ses nouvelles.

Présenté comme une histoire d’amour et un thriller psychologique, L’été de Katya relève certainement plus d’un assez classique suspense autour d’un secret familial, doublé en effet de l’histoire d’un amour déçu et nécessairement tragique. Récit à la première personne censément écrit par Jean-Marc Montjean, médecin dans un village basque de la Soule, vingt-quatre ans après les faits, le roman de Trevanian se déroule à l’été 1914 aux alentours de Salies-de-Béarn. Ville thermale réputée, la Salies de Trevanian accueille la clinique du docteur Gros, spécialisée dans les cures à destination de femmes souffrant de troubles liés à la ménopause.

C’est dans cet environnement particulier qu’évolue le jeune Jean-Marc Montjean, beaucoup moins sensible que son employeur aux charmes des patientes de l’établissement. Un léger accident l’amène à devoir s’occuper Paul Tréville, à la demande de la sœur de ce dernier, Katya. Jeune, impertinente et fougueuse fille, celle-ci ne laisse pas Montjean indifférent malgré les mises en garde de Paul. Les Tréville vivent dans une villa isolée dans laquelle ils viennent d’aménager, apparemment après avoir dû quitter Paris dans la précipitation. Il y a là Monsieur Tréville père, érudit lunaire semblant évoluer hors de la réalité et des basses contingences matérielles, et, donc, Katya et Paul, jumeaux à la ressemblance plus que troublante et à la relation ambigüe qui semble partagée entre un lien indéfectible doublé d’une évidente complicité, et un évident ascendant de Paul sur sa sœur pouvant parfois confiner à la domination pure et simple. Soufflant le chaud et le froid, Paul semble tour à tour vouloir exclure puis accueillir Montjean au sein de la famille tout en disant vouloir protéger à la fois Katya, leur père, et Montjean lui-même. Obnubilé par Katya, ce dernier tente de passer outre la menace latente qui semble peser sur les Tréville et ceux qui s’en approchent.

Avec L’été de Katya, Trevanian livre un roman qui, tant dans ses motifs que dans son écriture relève d’un grand classicisme et qui, si l’ironie mordante habituelle de l’auteur transparaît, joue moins que d’autres de ses œuvres la carte de la misanthropie échevelée. Bien plus court que ses autres romans, celui-ci, sans pour autant sacrifier au plaisir que peut avoir Trevanian d’évoquer le Pays basque ou l’histoire, joue moins sur les digressions et, dans le mystère qu’il fait peser sur les raisons de la fuite des Tréville comme sur leur étrange comportement, fait apparaître chaque discussion, chaque micro-événement, comme quelque chose pouvant aider à la résolution de l’énigme que représente pour Montjean cette famille.

Il y a par ailleurs, dans la troublante relation des jumeaux Tréville comme dans celle, ambigüe, de Montjean vis-à-vis de ses origines qui culmine lors d’une fête de village, une réflexion aigüe sur l’identité qui inscrit pleinement L’été de Katya dans le reste de l’œuvre de Trevanian dont, par ailleurs, Paul Tréville, cynique, provocateur, misanthrope et secret, semble constituer une sorte de double auquel l’auteur n’épargnera cependant rien.

Sous des dehors assez banals, L’été de Katya se révèle donc être un roman symboliquement très chargé sans pour autant jamais être pesant. Mené avec brio, son suspense est indéniablement prenant. Et si le dénouement se révèle quelque peu alambiqué et l’ultime conclusion peut-être superfétatoire, il n’en demeure pas moins que c’est avec un réel plaisir que l’on s’immerge dans cette histoire qui se plaît par ailleurs à flirter parfois avec le fantastique.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Shibumi

Télérama a dit ça : « Un roman stupéfiant. Parmi les plus grands de la littérature américaine. »

Je suis pas abonné à Télérama…

T’as déjà joué au Go ?

Ah. Toi non plus. Et tu connais pas les règles non plus… C’est un jeu de territoires, de pierres posées sur le Goban. Simple. Comme le roman du mec qui se regarde écrire, en quelque sorte. Simple, mais ça peut devenir compliqué, quand tu te rends compte que ton adversaire, il maîtrise les règles mieux que toi. Dans un bouquin, c’est qui l’adversaire quand tu t’es surestimé ?

Le lecteur.

D’abord, ce qui m’a dérangé…

Les femmes, dans ce bouquin, ne sont que des faire-valoir. Destinées à satisfaire l’ego des mecs qu’elles croisent, élevées pour certaines dans le but de devenir des geishas juste déposées à côté de leur propriétaire (je déconne pas) pour les satisfaire sexuellement.

Bon, je te les liste, dans le désordre.

Hannah, celle sans qui l’histoire n’aurait pas existé. C’est un membre du commando chargé de descendre les mecs qui ont flingué tout le monde lors des attentats de Munich. Les membres de commando, j’en connais pas personnellement, à part ceux dont c’est le métier, et qui sont un peu des militaires, mais j’imaginais jusqu’à aujourd’hui qu’ils avaient un semblant de cerveau à l’intérieur du crâne. Raté. Pas elle. Elle est pas vraiment très conne, mais c’est quand même du très haut niveau. Quant à son avenir, je te laisse le découvrir dans le bouquin. C’est crétin, voire carrément idiot. Mais bon, c’est Trevanian qui l’a écrit alors je dis rien.

Hana, la concubine du héros. T’as vu, elle s’appelle presque pareil, mais elle est une autre. Elle a été élevée, j’ai pas dit dressée, mais j’étais pas loin, dans le but de donner du plaisir aux hommes qui achètent ses services. T’as dit prostitution ? Ah oui ? Mais non, c’est Trevanian qui l’écrit, alors c’est pas ça. C’est juste une péripétie du roman.

Une autre, dont j’ai la flemme de chercher le nom. Celle-ci, elle bosse pour un truc genre CIA ou FBI, ou NSA, tu sais ces compagnies qui sont chargées de nous protéger contre nous-mêmes… Elle, son boulot de secrétaire, c’est pas que les photocopies. Elle doit aussi prendre soin de son patron, pour qu’il soit Zen tout le temps. T’as dit harcèlement ? Mais non, c’est Trevanian qui l’écrit. C’est de l’humour.

Bon. J’ai fait le tour des gonzesses du bouquin. Tu vois, fallait pas beaucoup d’essence…

Les mecs maintenant.

Nicholaï. C’est le héros. C’est un tueur. Le meilleur assassin de son époque, le plus doué, le plus recherché au monde… Sans déconner, après une présentation pareille, tu t’attends à un truc de dingue. Ouais. Moi aussi je m’attendais à un truc de dingue, pas à descendre dans des grottes et à faire de la spéléo pendant des dizaines de pages. J’aime pas la spéléologie. J’admire les mecs qui en font, j’admire, mais j’y vais pas. Et puis je lis pas non plus de bouquins sur le sujet. Parfois, je suis descendu dans des trous à stalactites et gmites, mais ça se compte sur les doigts de mes mains. Pas des pieds.

Pour te dire que j’en ai rien à taper. J’ai pas acheté le roman pour ça.

Autre chose, parce que je suis grave déçu, je t’ai dit.

Des digressions à la limite de l’insupportable. Des paragraphes entiers de dialogues qui servent à rien, de l’humour pas drôle, des jeux de mots nullissimes, et une seconde partie qui laisse grave à désirer quant à son intérêt.

Pour résumer, je suis intimement convaincu que c’est un bouquin de feignasse. J’ai pas dit fainéant. J’ai dit feignasse. C’est pire.

Écrit super bien, évidemment.

Un vocabulaire à la pointe du dictionnaire, des recherches en pagaille pour nous expliquer à jouer au Go, ou à nous promener au Pays Basque, à descendre en rappel le long des parois des grottes, et j’en passe.

J’arrête là. Tu saisis ma vague impression d’avoir été pris pour une truffe ?

Bon. La substantifique moelle maintenant.

J’ai appris plein de choses sur le Japon, et ça c’est bien. Sauf que si j’avais voulu un bouquin sur le Japon… Je déconne. C’est plutôt agréable de conjuguer le plaisir d’écouter une histoire et celui d’apprendre des trucs que tu connaissais pas.

La critique sociale des États-Unis que d’aucun aficionados ont vu transparaître à travers les descriptions de certaines situations, je veux bien. Mais en même temps, quant à critiquer autant le faire avec franchise. Genre la CIA c’est de la crotte, et je l’écris, mais bon, passons. Il y a vraiment certains passages qui sont assez virulents si on décide d’ouvrir les yeux et de voir ce qui se cache derrière les mots.

Un roman d’espionnage plutôt bien ficelé. Je veux dire que tu t’ennuies pas trop quand Trevanian décide de te raconter l’histoire et que tu sautes les passages qui t’intéressent pas.

Un style vraiment différent de ce que j’ai pu croiser au long de mes lectures, à nul autre pareil…

Je déconne encore.

C’est la même chose que les autres, ceux qui racontent des histoires d’espionnage, avec des gonzesses belles et tout et tout.

Rien de nouveau depuis Flemming. Relis les James Bond, tu vas gagner du temps, et puis t’auras accès à la genèse du roman d’espionnage. C’est mieux.

Voilà.

Comme disait mon pote Forest, « C’est tout ce que j’ai à dire sur cette chose-là ».
Lien : http://leslivresdelie.org
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Shibumi

C'est le 2e livre que je lis de TREVANIAN, et j'avoue que je n'ai pas été déçue!

La construction du livre, avec des allers retours entre le passé et le présent, donne une dimension véritablement sociologique à ce récit. Si le personnage existait, on pourrait y découvrir comment se développe une personnalité hors du commun, à travers des expériences de vie qui font naître la colère, la volonté de combattre..

Nicholaï HEL est un personnage attachant, son éducation japonaise et ses multiples enracinements identitaires en font un personnage troublant.

C'est une sorte d'anti-héros, un anti-James Bond dans le sens où son comportement est dicté par une forte discipline intérieure, une philosophie de vie qui le rend incroyablement déroutant.

J'ai adoré ce texte qui décape notre civilisation moderne de consommation, la société américaine s'en prend plein la figure mais finalement, c'est l'occident qui est mis en question. Difficile d'en faire un résumé, il faut le lire pour comprendre ce texte à la fois plein d'humour, de philosophie..
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Shibumi

« Roman culte »,, « Rien que du bonheur… », « formidable roman […] critique acerbe de l’Amérique », le tout en 2 millions d’exemplaires. On y croit, on s’administre 520 p et on a finalement le sentiment d’avoir perdu bien du temps et de s’être fait rouler. Roman des années 70 que je ne soupçonnerai pas d’avoir mal vieilli car ses ingrédients de base sont avariés depuis le début. Histoire grotesque et infantile, personnages caricaturaux, cultures japonaise et basque bafouées, rythme essoufflé, rebondissements souffreteux, longueurs insupportables participant au délayage, bref un roman d’espionnage sans intérêt. Un John Le Carré ou un Robert Little passent alors pour des prix Nobel et Gérard de Villiers (SAS) pour un Goncourt ! Seul le style correctement classique et précis (peut-être grâce à la traductrice) mérite un peu d’indulgence. Une lamentable foutaise pour laquelle je n’aurai pour une fois aucune indulgence !
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L'expert

Nous retrouvons, ici, le génial personnage de Trevanian, Jonathan Hemlock, découvert dans la Sanction, premier volet de ses aventures. Très différent de ce premier volet, L'expert, place le héros dans un tout autre univers, beaucoup plus urbain, et un poil glauque. A Londres, Jonathan se voit confier une mission, remplacer un agent de la CIA, atrocement assassiné. Une dernière "sanction" lui sera confiée.

Toujours autant d'humour, et un style, et un suspens toujours présent., bien que j'ai préféré l'univers du premier volet des aventures de Hemlock.
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Shibumi

Un peu déçu par ce roman d'espionnage dont le personnage principal — né à Shanghai d'une mère russe, élevé au Japon auprès d'un maître de Go, puis devenu terroriste international avant d'aller prendre sa retraite dans un château au pays Basque — pouvait laisser espérer une histoire prenante à la Clancy ou à la Ludlum avec une dimension internationale et une touche de raffinement et de philosophie asiatique. On peut constater que l'auteur a bien fait sa recherche et l'intrigue est plaisante. Mais si les ingrédients sont de bonne qualité, on a au final une impression de plat mal mélangé : quelques explications de stratégie de jeu de Go avec les mots japonais originels par ci, des expressions basques en VO par là, et des dizaines de pages de description d'une sortie spéléologique un peu trop détaillée ... Tout cela sous fond d'une histoire d'espionnage sans saveur qui fait intervenir des personnages caricaturaux de la CIA, des terroristes palestiniens de l'attentat des JO de Munich et des juifs vengeurs ...
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L'été de Katya

Initialement publié en 1983, "l’été de Katya" est un court roman à la croisée entre roman d’amour et thriller psychologique. Lors de l’été 1914, le jeune Jean-Marc Montjean, fraîchement diplômé de médecine, obtient un poste aux côtés d’un médecin de campagne dans le Pays basque. Un jour, il rencontre Katya Treville, jeune fille mystérieuse, fraîchement arrivée dans le village avec son père et son frère. Alors qu’il tombe éperdument amoureux d’elle au fil des jours, Jean-Marc se heurte peu à peu à l’hostilité grandissante du frère de cette dernière, qui semble être prêt à tout pour l’empêcher de se rapprocher de Katya et de la prendre comme épouse. Pages après pages, à mesure que Montjean se rapproche de la famille Treville, la tension monte pour atteindre son paroxysme dans un éclat aussi violent qu’inattendu !



Si je lui ai trouvé parfois quelques longueurs, j’ai énormément aimé ce roman qui entremêle psychologie et amour à la perfection. Difficile de vous en dire plus sans risquer de vous spoiler un peu de cette fin qui arrive sans crier gare et qui, pourtant, rend l’ensemble du roman plutôt cohérent.



J’ai été embarquée dès les premières pages par le côté suranné de l’écriture de Trevanian qui nous plonge dans un autre temps, une époque depuis longtemps révolue. À la frontière entre le romantisme et le gothique, la plume de l’auteur entraîne son lecteur dans une danse à la noirceur profonde et déroutante, mais toujours teintée d’humour et de traits d’esprits habilement placés.



Décrit comme étant une œuvre à part dans les écrits de Trevanian, il faut désormais que je découvre d’autres de ses titres, afin de découvrir plus amplement son univers : en avez-vous quelques-uns à me conseiller ?



Traduction : Emmanuèle de Lesseps
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Incident à Twenty-Mile

C'est ma première expérience d'un livre "western" et je ne suis pas déçue ! Je me suis vraiment sentie dans ce Grand Ouest américain avec ce brassage de nationalités et de cultures réunis autour de cette quête d'Eldorado où très peu réussissent et beaucoup se perdent. A la fin du siècle dernier, Matthew arrive seul à Twenty Mile, petite ville quasi désertifiée sur le déclin de la mine d'argent un peu plus haut dans la montagne et ne vivant que le week-end pour la permission des mineurs. Le jeune homme parvient peu à peu à se faire accepter mais débarquent à ce moment là un truand sanguinaire et ses deux acolytes qui projettent de braquer le train qui descend l'argent de la mine à la ville. La jeune Matthew parviendra-t-il à les en empêcher ?
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Shibumi

Nicolaï Hel est germano-russe né en Chine. Outre ses langues maternelles, Nicolaï parle le français, l’anglais, le chinois, le japonais et le basque, langue qu’il a appris en prison en lisant des livres religieux.

Nicolaï, qui a un passeport costaricien, exerce le métier de tueurs de terroristes et il lutte contre un « illuminaty » qui a pour nom la mother compagny.

Nicolaï a tous les talents, il joue au Go. Expert en combat, il est capable de transformer un gobelet en plastique ou un cure-dent en armes mortelles.

Nicolaï exerce ses activités grâce à un ami gourmet de petit taille (un « gastronome en coulotte courte » pour ainsi dire), surnommé « le Gnome ».

Et pour couronner le tout, non seulement Nicolaï est spéléologue (il explore les « grottes »… vous noterez la métaphore) et il dispose de capacités et de connaissances sexuelles hors du commun, permettant de faire jouir n’importe quelle femme, plusieurs fois de suite, et même parfois sans la toucher.

Mais malgré tous les talents de Nicolaï et aussi à cause de toutes les invraisemblances de cette histoire (ce que j’ai décrit ci-dessus n’est qu’une petite partie du grand n’importe-quoi), j’ai trouvé les aventures de Nicolaï (sur 600 pages) consternantes !

Plutôt de lire Shimubi, j’aurai mieux fait de jouer au chifoumi !

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Shibumi

Il m'attendait depuis longtemps sur mon GCAL (Gratte-ciel à Lire) ce roman, me faisait de l'oeil au moment de choisir une nouvelle lecture. Mais, bon, il fallait du temps : plus de 500 pages ne s'avalent pas aussi facilement qu'un chausson aux pommes ! Et voilà que ce temps je l'ai pris et, davantage que chausson aux pommes, il m'a semblé dévorer une tartelette au citron. le roman ne correspond pas tout-à-fait à ce que je m'imaginais, mais je crois qu'il est mieux que cela, finalement.

Roman d'espionnage, roman politique, "Shibumi" est aussi et avant tout, me semble-t-il, le roman d'un homme qui prend une dimension mythique, par son histoire et sa personnalité. Nicholaï Hel est cet homme, un tueur exceptionnel de maîtrise, qui a pris sa retraite dans un château du Pays basque. Une retraite brisée par l'apparition d'Hannah, une jeune fille elle-même poursuivie par des tueurs pour avoir fomenté l'assassinat des terroristes palestiniens responsables du massacre des J.O. de Munich. A Washington, la Mother Company, réunissant les multinationales du pétrole, des communications et des transports, a désormais la mainmise sur la CIA, la NSA et manipule en sous-main les politiques et diplomates américains. Cette organisation doit faire disparaître Hannah, témoin de la compromission de la Mother Company avec les pays arabes producteurs de pétrole et soutien des Palestiniens. Mais lorsque la jeune fille demande protection à Nicholaï, le passé de celui-ci réapparaît. Subtil joueur de Go, Nicholaï connaît toutes les stratégies qui lui permettent de survivre et la narration prend la forme d'une ultime partie dont l'enjeu est la mort ou la vie.

D'une extrême densité, l'intrigue nous balade du Japon d'après-guerre au Pays basque en passant par Washington, et nous plonge dans les méandres fangeux de la politique américaine. L'auteur dresse un portrait sans concession de la société américaine, en total contraste avec ce que Nicholaï a vécu au Japon. Une critique sévère et sans complaisance qui n'a pas pris une ride alors que le roman date de 1979.

Captivant de bout en bout, le roman de Trevanian tient un équilibre remarquable entre action pure et réflexion philosophico-politique, les deux s'irriguant mutuellement et sans autre artifice qu'une construction narrative d'une intelligence fascinante. Et je crois bien que j'ai eu raison d'attendre d'avoir du temps pour le lire... car une fois commencé, il m'a été impossible de le lâcher !



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Incident à Twenty-Mile

🤠 Incident à Twenty-Mile - Trevanian 🤠

Traduction : Jacques Mailhos @editions_gallmeister



En 1898, au cœur des montagnes du Wyoming, la petite bourgade de Twenty-Mile dépérit en même temps que s’épuise sa mine d’argent. Il ne reste qu'une poignée d'habitants lorsque débarque un beau jour Matthew, jeune garçon plein de gouaille et de culot, fan des aventures du Ringo Kid à qui il s'identifie, et qui compte bien s'installer en ville avec sa grosse pétoire. Pour cela il va user de tout son charme et son aplomb pour se trouver des petits boulots, sympathiser avec les habitants et se rendre indispensable. Mais voilà que trois hommes évadés de prison décident de se rendre à Twenty-Mile pour voler la cargaison de minerais d'argent qui passe en ville tous les samedis. Ce trio de tueurs est composé de Mon-P'tit-Bobby et de Minus, deux hommes de mains pervers et de Lieder, le meneur, psychopathe sadique persuadé d'être le sauveur de l'Amérique. La ville est prise en otage jusqu'à l'arrivée du train et des minerais, de quoi laisser à Lieder le temps de montrer aux habitants de quelles cruautés il est capable.

Coup de cœur. J'ai tout aimé dans ce livre, les personnages, les lieux, les dialogues (jubilatoires 😍), l'ambiance, l'écriture... Les personnages de Matthew et Lieder sont justes géniaux, Matthew est attachant, émouvant et drôle et Lieder est un méchant comme je les aime, sadique, sans limites, fou et drôle aussi (dans le genre réparties cinglantes).
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L'été de Katya

Aout 1914, le soleil brille à Sallies, joli village du Pays basque. Jean-Marc Montjean y coule des jours heureux en exerçant gentiment son métier de médecin aux côtés d’un patron débonnaire.

L’arrivée de Katya, toute vêtue de blanc, aux charmes subtils, pourrait transformer de cet été en un véritable moment de bonheur, si ce n’étaient l’attitude paradoxale de son frère jumeau et la douce folie de leur père, un médiéviste perdu dans ses grimoires.

Mais, la jolie romance qui s’installait au cours des thés mondains de fins d’après-midi glisse sans s’en rendre vraiment compte vers une étrange manipulation psychologique aux contours plus que flous.

Ecrivain aussi discret que mystérieux, Trevanian, sous des abords d’une histoire romantique, s’attache en réalité à creuser du côté des méandres de la psychose et du dédoublement. Le classicisme et la beauté de sa plume élégante accentuent d’autant plus la noirceur et l’épouvante de l’intrigue. L’effet est saisissant.

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L'expert

C’est le ton unique que j’aime chez Trevanian, son humour pince-sans-rire, ses pensées sur l’humain, ses dialogues ironiques et comme cette histoire se passe en Angleterre, les britanniques en ont pour leur grade. Johnathan Hemlock, alpiniste et collectionneur d’art, est contraint de reprendre du service. Tour à tour sentimental avec les dames et tueur sans aucun état d’âme à la manière de J.P. Manchette. Un personnage atypique attachant.



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L'expert

Après La sanction, L'expert est le second volet des aventures de Jonathan Hemlock, l'homme aux multiples facettes, professeur émérite, collectionneur d'art, alpiniste et exécuteur de basses œuvres pour le compte de troubles organisations gouvernementales. On le retrouve avec le même plaisir, dans un contexte encore plus noir où, malgré l'humour et l'ironie cruelle de l'auteur, pointe une infinie désespérance en l'espèce humaine.



On avait quitté Jonathan Hemlock après la dramatique ascension de l'Eiger qui l'a incité à cesser ses activités. Une rupture compliquée avec le CII et ses sanctions à administrer. Et une nette baisse de ses revenus. Installé en Angleterre, le Dr Hemlock se contente de son salaire d'enseignant et de conférencier, tout en contemplant sa petite collection de tableaux acquis du temps où ses missions lui rapportaient de quoi entretenir sa passion. Pas une seule œuvre nouvelle depuis quatre ans... Pourtant, ce n'est pas ce qui va le pousser à reprendre du service. Une pression exercée par une organisation proche du CII mais dans sa version britannique l'oblige à effectuer une mission des plus dangereuses. Il faut croire que tout ça ne s'oublie pas, un peu comme le vélo. Jonathan est lui-même surpris de voir à quelle vitesse ses réflexes reviennent... Mais cette fois, son self-control sera mis à rude épreuve et il ne sortira pas tout à fait indemne de cette plongée dans la noirceur humaine.



Ça grince, ça balance, on se régale. Si les États Unis et leurs gouvernements successifs sont la cible préférée de Trevanian, il trouve ici une nouvelle victime, l'Angleterre. Les Anglais n'ont pas dû apprécier à l'époque parce que tout y passe : inefficacité, dédain, paresse, incompétence... De quoi faire perdre leur légendaire flegme aux sujets de sa majesté. Si le personnage de Jonathan Hemlock amuse toujours par son mélange de dandy et de 007, il intéresse également par sa progression par rapport au précédent opus... Toujours aussi efficace dans l'action mais plus vulnérable sous la carapace.



Pour ceux qui ne connaissent pas encore, je conseille de les lire dans l'ordre car il y a une vraie évolution. Du vrai bon polar, méchant, drôle et terriblement intelligent dans un contexte politique - les années 70 - complexe et propice aux secrets. Le pied total !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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L'été de Katya

L'amie qui m'a prêté ce livre m'avait dit qu'il lui faisait penser à des romans de Daphné du Maurier, et c'est tout à fait ça ! (pour rappel, c'est elle qui a écrit Les oiseaux, Rebecca ou L'auberge de la Jamaïque, trois ouvrages où l'on retrouve du mélo et une tension qui grandit à chaque page).



C'est Jean-Marc Montjean qui nous raconte son histoire, et plus particulièrement une rencontre qu'il a faite l'été 1914. Il était alors jeune médecin dans un petit village du Pays Basque, proche de son bourg d'origine. Partageant une patientèle avec le médecin présent depuis de nombreuses années (et cynique à souhait, un régal), il va tomber amoureux de Katya Tréville, une jeune femme qui vit avec son père et son frère jumeau à quelques kilomètres du bourg.



On sait qu'ils viennent de Paris, mais tout le reste est un mystère : pourquoi être venu s'installer là ? Pourquoi vivre comme des reclus ? Les ragots vont vite dans ces petits villages. Plus Jean-Marc côtoie les Tréville, plus il se rend compte qu'il y a effectivement un secret qui plombe la famille.



Je ne vous en dirais pas plus !



J'ai beaucoup aimé ma lecture, à la fois divertissante, charmante et parfois drôle. Et puis la tension monte, les secrets se dévoilent ...



Une belle parenthèse de lecture.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Incident à Twenty-Mile

Dès le début du roman, Trevanian situe clairement son récit dans une orientation plus proche du roman historique que du western sauce spaghetti, mais sans succomber non plus aux grandes épopées de l’Ouest américain. On se retrouve dans une sorte de huis-clos, parfois drôle, souvent étouffant, entre les baraques délabrées de la ville de Twenty-Mile. Cette petite cité de bois au cœur des montagnes du Wyoming, érigée à la va-vite sur la voie ferrée menant à une mine d’argent, n’est pas loin d’être une ville fantôme. En 1898, elle ne compte plus qu’une quinzaine d’habitants et ne survit que grâce au passage des mineurs chaque samedi. Plusieurs événements vont venir troubler sa routine. D’une part, l’arrivée de Matthew Dubcheck, jeune homme dont on ne sait trop pourquoi il débarque là, n’étant pas prospecteur, ni quel secret il trimballe avec lui et qui semble aussi lourd que son vieux fusil hérité de son fermier de père. D’autre part, Hamilton Lieder, condamné à la réclusion à perpétuité, échappé avec deux autres détenus psychopathes d’une prison de Laramie et qui, après avoir semé la destruction un peu partout, a jeté son dévolu sur Twenty-Mile afin d’attendre le prochain convoi de la mine. Enfin, le déclenchement d’une tempête effroyable qui va secouer les fondations branlantes de la ville.

Si Trevanian laisse planer le doute sur la nature du roman (reconstitution à partir d’une vérité historique ou pure fiction ?), il réunit en un même lieu des personnages typiques : le prédicateur hargneux, la jeune fille en fleurs, les prostituées de saloon, la commerçante arriviste, l’outlaw, le justicier, etc., et les longs dialogues qui s’en suivent sonnent justes et sont un régal de lecture. Dans le même temps, allusions au ridicule de la mythologie du Far West et mises en situation d’un réalisme cru et souvent violent viennent battre en brèche la vision idéalisée du western pour livrer un beau roman, bien relevé.
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