AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Trevanian (487)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Shibumi

Déroutant, déconcertant voilà ce que m'inspire la lecture de Shibumi. On suit l'histoire de Nicholaï Hel, "exterminateur professionnel de terroristes internationaux", de son enfance à Shanghai à sa retraite dans un château du Pays-Basque, en passant par son incarcération dans les geôles japonaises de la seconde guerre mondiale. Le récit est rythmé comme une partie de Go, célèbre jeu stratégique, inhérent à la culture japonaise et qui s’apparente pour les néophytes aux échecs.

Nicholaï est un homme redoutable, polyglotte, doué de capacité sensorielle extraordinaire le plaçant comme le meilleur dans sa catégorie.

Shibuli est un régal à lire, mêlant l'humour, la mélancolie, l'aventure mais aussi la sensualité.
Commenter  J’apprécie          120
L'été de Katya

Pour ceux qui aiment Trevanian mais goutent moyennement les meutres, règlements de compte sanglants, et scene de sexe parfois osés, voila la quintessence de l'écriture du "maitre" au service d'une bien belle histoire d'amour. Les dizaines de pages dédiées à une fête basque m'ont beaucoup plu....sans que cela soit folklorique car les 4 personnages clés y vivent chacun un beau moment ; je finirai en relevant la finesse de caractères de ces 4 personnages . je recommande.
Commenter  J’apprécie          120
L'été de Katya

Etonnant Trevanian qui brouillait les pistes en changeant de genre à chaque roman. Il ya eu le polar « classique » (The main), les romans d’action tendance thriller (Shibumi, La sanction), le western (Incident à Twenty-mile)… L’été de Katya semble quelque peu décalé au milieu de tout cela. Tout comme dans Shibumi, nous sommes au Pays Basque, en Haute-Soule plus précisément (où l’auteur a vécu un temps) et tout commence comme une bluette : le jeune médecin local tombe éperdument amoureux de la belle et mystérieuse Katya, sous le regard soupçonneux d’un frère imbu de lui-même. Trevanian connaît bien la région et ses coutumes et n’hésite pas à user de la couleur locale, tout en prenant quelques libertés avec la géographie (comme son nom l’indique, Salies est dans le Béarn). Entre atmosphère Belle époque et amours romantiques, il faut lire un bon tiers du roman pour que celui-ci bascule dans l’étrange et le frisson. Pas vraiment roman gothique, pas vraiment thriller, L’été de Katya se rapproche plutôt des atmosphères inquiétantes chères à Daphné Du Maurier. Je n’ai pas pu lire le roman en anglais, mais la traduction est magnifiquement littéraire et fluide. Trevanian est définitivement un grand auteur.
Commenter  J’apprécie          120
Incident à Twenty-Mile

Western captivant, bien construit, bien écrit. Une quinzaine d’habitants d’une bourgade des Etats-Unis voient arriver Matthew, 18 ans, avec pour seul bagage un sac et un énorme fusil fabriqué par son père. Intelligent et débrouillard, il se fera embaucher chez les uns et chez les autres. Seule interruption dans cette monotonie, un jour par semaine les mineurs viennent se distraire au bar avec les trois prostitués, et font leurs achats chez l’épicier qui a une fille charmante auquel Matthew aura du mal à ne pas succomber. En parallèle, nous suivons Lieder, un fou dangereux qui s’évadera de prison avec deux acolytes. Bien sûr, ils vont débarquer dans la tranquille bourgade et vont faire subir de subtils supplices aux habitants sous fond d’Amérique patriotique et raciste. Lieder se trouvera des points communs avec Matthew : la lecture, l’enfance meurtrie, le charisme. Il y a un côté James Ellroy, chez cet auteur : psychologie fouillée de personnages attachants avec un mélange d’humour et de cruauté. Le point fort nous fait se poser cette question : un homme serait-il différent s’il avait eu une enfance autre ? L’auteur, lui-même, est aussi un personnage : dans ce roman, il a pour nom de plume Trevanian dont le nom de naissance est Rodney William Whitaker Alias Beñat le Cagot, Jean-Paul Morin, Nicholas Seare. Et comme Gallmeister le note en 4ème de couverture : Trevanian est l’un des auteurs des plus mystérieux de ces dernières années. De lui, on sait peu de choses. Américain, il a vécu dans les Pyrénées basques et il est probablement mort en 2005.
Commenter  J’apprécie          120
Incident à Twenty-Mile

Rien qu'à son nom, on comprend que Twenty-Mile est une ville moribonde (comme le dit si bien B.J. Stone). Ce petit hameau du Wyoming, ville fantôme en devenir, a été baptisé ainsi par rapport à un endroit qui serait à vingt miles de là.

Peut-être cet endroit est-il le fameux filon surprise? Non, ce dernier est plus loin encore. En fait, c'est à vingt miles d'on ne sait pas trop où. Imaginez-vous alors le prestige de cette ville, nommée par rapport à on-ne-sait-où.

Ce western délirant est à la fois la rencontre entre le jeune Matthew Dubchek et les habitants du petit village de Twenty-Mile, étape des mineurs à mi-chemin entre la mine et la ville de Destiny, et le récit de l'arrivée de trois "grains de lune", des dangereux évadés de prison, tous plus fous les un que les autres. C'est également la vision d'une Amérique sclérosée, xénophobe, homophobe, parfois sectaire.

La xénophobie est notamment abordée au travers des répliques de la jeune (et laide) Kersti Bjorkvist, disant à Matthew qu'il ferait mieux de se tenir éloigné de B.J. Stone et Coots, ces sodomites, s'il ne veut pas qu'on croit qu'il fait également partie de leurs affaires.

Quant au racisme ambiant, il est clairement explicité à l'arrivée du fou mystique, Lieder, traitant les "nègres" ou les chinois, comme Chinky et Frenchy, comme des moins que rien. En laissant Lieder décrire tous les immigrés comme des opportunistes arrivant pour récolter ce que les colons, les américains pur-sang, ont durement semé, Trevanian fait une critique acerbe du nationalisme exacerbé aux Etats-Unis.

Quant à l'aspect sectaire, il est évoqué à travers la provenance des Bjorkvist, mais aussi par l'évocation de la secte du révérend Hibbard, vaste fumisterie. Par ce dernier, Trevanian fait également une critique acide de tous ces faux prêcheurs de l'ancien temps, qui criaient à qui voulait l'entendre que la chasteté, l'obéissance et la sagesse les mèneraient au royaume de Dieu, alors qu'eux même fréquentaient des prostituées et étaient des alcooliques notoires.

Ce polar est une agréable surprise, et un véritable coup de coeur. Je me plonge donc dans Shibumi en espérant qu'il sera aussi passionnant.
Commenter  J’apprécie          121
Incident à Twenty-Mile

En 1898, à la veille d’un nouveau siècle et malgré l’extension des États-Unis à Guam, Hawaï ou Cuba, il existe encore des lieux où règne la loi de l’Ouest. Twenty-Mile, dans les montagnes du Wyoming, qui survit encore grâce aux quelques mineurs qui finissent d’exploiter un filon d’argent à quelques miles de là, n’a quant à elle pas vraiment besoin de loi pour la vingtaine d’habitants qui la peuplent encore et ne représentent pas vraiment un échantillon folichon de l’humanité ainsi que l’explique l’un d’entre eux : « Twenty-Mile est moribonde. Et ses habitants sont la lie de l’humanité : les paresseux, les poissards, les perdants, les perdus, les piteux, les péteux, les petits. Et là, je te fais que les P, nom de Dieu ! ».

Les choses vont pourtant changer dans ce creuset d’insignifiance croupie. Avec l’arrivée d’abord d’un jeune homme, fan des aventures du Ringo Kid, qui cherche de toute évidence à la fois à gagner le respect des habitants et à fuir quelque chose, et qui s’installe dans l’ancien bureau du marshal. Avec le débarquement ensuite d’un trio de psychopathes dirigé par un repris de justice qui s’est édifié lui-même par une lecture approfondie de la littérature d’extrême-droite et qui entend bien, en attendant le retour des wagons de minerai de la mine, mettre Twenty-Mile à sa botte.



Voilà un roman qui contient tous les ingrédients du western classique : un patelin paumé, un patron de saloon joueur de cartes, un vieux philosophe, des putains, une jeune fille sage au grand cœur, une autre à la cuisse légère bien moins à cheval sur les principes moraux, un étranger qui aimerait bien être un jeune premier, un révérend alcoolique, et une bande de hors-la-loi particulièrement vicieux. Trevanian, donc, reprend tous ces archétypes. Sauf qu’il ne respecte pas toujours tout à fait la recette à la lettre, y ajoutant quelques ingrédients personnels, et en fait un objet original.

On y retrouve donc les thèmes chers à l’auteur : une misanthropie féroce, l’idée d’une Amérique qui se fonde, bien que construite par des immigrants, sur l’exclusion et le racisme, la recherche d’une certaine discipline de l’esprit. À ceci près qu’il laisse cette fois un peu plus de place à une certaine bienveillance à l’égard des personnages les plus positifs, même s’ils ne sont pas pour autant lisses.



Cela donne un western cynique et sombre durant lequel la tension ne cesse de monter jusqu’au final. Il s’agit sans doute d’un des romans de Trevanian les plus aboutis, qui ne pâtit pas des baisses de rythme que l’on pouvait trouver dans La Sanction ou Shibumi. Sans doute parce qu’il est moins contemplatif et que l’action y est plus resserrée. Aussi, il y a cette formidable capacité de Trevanian à nous embringuer dans son histoire en nous laissant toujours plus ou moins croire qu’elle a vraiment eu lieu et qui est la marque d’un formidable conteur. Bref, voilà un western à la fois atypique et classique. Prenant.




Lien : http://encoredunoir.over-blo..
Commenter  J’apprécie          120
L'été de Katya

Premier roman que je lis de l'auteur et ce fut un vrai plaisir. L'écriture est très fluide, agréable et quelque peu surranée qui permet de plonger entièrement dans l'époque d'avant-guerre.

La construction du roman aussi bien structurée, avec de nombreux dialogues qui rythment la lecture.



On suit un été de Jean-Marc Montjean fraichement diplômé de médecine qui revient dans sa région natale. Débute alors un roman d'apprentissage et les premiers émois amoureux avec Katya.

Dans une ambiance toujours un peu mystique on se laisse embarquer dans le récit.



Une belle découverte (comme souvent avec Gallmeister pour ma part).





Commenter  J’apprécie          110
L'été de Katya

L’ ÉTÉ DE KATYA de TREVANIAN

Agé de 45 ans, le docteur Jean Marc Montjean repense à l’été 1914. Jeune diplômé il travaille avec le docteur Gros qui s’occupe surtout de femmes ménopausées dont il profite joyeusement dès que l’occasion se présente. Un jour il voit arriver une jeune femme qui lui demande son aide car son frère

a fait une chute de vélo et sa clavicule semble fêlée. Il va alors faire la connaissance de la famille Treville, le père passionné de livres anciens et féru de Moyen Âge, Paul son fils, riche oisif prétentieux et orgueilleux ainsi que Katya sa fille, belle et charmante. Ils louent une maison en état de décomposition avancée dont le jardin est réputé hanté. Jean Marc est sous le charme de Katya et va régulièrement prendre le thé chez les Treville puis souvent rester pour le dîner. Le père vit dans son monde médiéval et apprécie Jean Marc alors que Paul multiplie les remarques acides voire désagréables envers lui. Quant à Katya elle est insaisissable et Jean Marc est de plus en plus amoureux. Le docteur Gros se moque de lui, tout le monde dans cette petite ville du pays basque sait ce qui se passe et la rumeur qui court veut que la famille Treville ait fui Paris pour une vilaine affaire.

J’en étais resté au fantastique Shibumi de l’auteur et ma surprise a été totale de découvrir cette intrigue d’un romantisme improbable car Jean Marc a un côté 19 ème siècle incroyable. Mais le talent de Trevanian est bien présent car l’histoire rebondit en permanence jusqu’à un dénouement des plus surprenants. Une galerie de personnages touchants, attachants, même Paul, derrière son agressivité(pas seulement verbale) et ses postures hyper protectrices envers Katya s’avère un homme très honorable. Et que dire du père, espèce de professeur Nimbus qui semble avoir perdu tout sens commun depuis la mort de sa femme. Reste Katya, énigmatique, troublante aux humeurs changeantes… À lire sans modération, difficile à lâcher ce livre!
Commenter  J’apprécie          110
Shibumi

Bonjour.



Comme souvent, j'écoute mon instinct et le jour où j'ai acheté ce roman c'était comme un jackepot au casino.



Shibumi c'est un roman qui m'a emporté dans une aventure pleine d'actions, le personnage principal Nikko alias Nicholaï Alexandrovitch Hel est un personnage hors normes et très intelligent.



Il est né en Chine, orphelin très jeune, sa mère était une comtesse russe Alexandra Ivanova et son père allemand, il sera pris en charge par un général japonnais Kishikawa après la guerre sino japonnaise qui l'éduquera comme son fils et lui fera transmettre tout ce que l'argent ne peut pas payer.



Dans ce roman il y a des liens très forts entre les personnages, Hel découvre en lui un don particulier méditer et se transporter dans un lieu apaisant, une sagesse, l'amour pour les femmes, et le jeu de go. Toute sa vie il sera en quête du Shibumi tout en faisant de la spéléologie pour retrouver ses sens hautement amplifiés . Vous en apprendrez plus en lisant ce livre.



Toute sa jeunesse il découvrira les joies de l'amour, il aime jouer au go mais après une vie entre la prison et les missions secrètes expéditives, il prend une retraite paisible dans un coin retiré dans les montagnes du pays basque.



Ce roman est écrit avec une plume exceptionnelle, il m'était impossible de ne pas tomber dans l'addiction alors j'ai savouré cette histoire qui jusqu'à la fin m'a prise aux tripes.



Nicholaï est un être d'une sagesse incroyable qui vit dans son château mais lorsqu' une jeune femme vient lui demander son aide après un massacre dans une gare, c'est le début d'une nouvelle mission et d'une confrontation avec des gens d'un groupuscule très dangereux.



L'auteur nous délivre ses pensées sur les divers pays cités dans son livre, ses opinions sont claires et même très amusantes. Pour mon avis Nicholaï est un artiste de la mort autant que de l'amour, un homme qui lutte contre le mal.



Je peux confirmer que l'on ne s'ennuie pas en lisant un livre de Trevanian car sa plume est magique.



Je ne vous en raconte pas plus et il me faut découvrir tous ces livres dont on m'a parlé et qui apparemment sont merveilleux, vivement le prochain.



Pour ceux qui aiment les romans d'action, d'espionnage qui ouvrent l'esprit sur des faits historiques et politiques, lisez cet auteur qui pour moi est un grand auteur de la littérature américaine et un grand philosophe aussi.



L'argent et le pouvoir font encore beaucoup trop de mal dans ce monde.



Je vais lire les autres romans de Trevanian dès que possible.




Lien : https://sabineremy.blogspot...
Commenter  J’apprécie          110
Shibumi

Il faut attendre les deux-tiers du roman pour que s'affrontent pour la première fois, en une sorte de duel feutré l,es principaux protagonistes de ce roman-culte d'espionnage. D'un côté, le représentant de la Mother Company, le frustre Diamond, de l'autre , le raffiné Nicholaï Hel, assassin le plus doué de sa génération (une pièce occidentale contiendrait deux cents objets qu'il pourrait utiliser comme armes), actuellement à la retraite dans son château du Pays basque.

Auparavant, l'auteur aura savamment entretenu le suspense, relatant avec force détails le passé de son héros, Hel bien sûr, qui via des mentors japonais, s'est fixé comme objectif d'atteindre le Shibumi, forme d'excellence personnelle.

Les critiques vis à vis des États-Unis foisonnent sous la plume de Trevanian qui , dans ce texte écrit en 1979 fustige les comportements des américains, en particulier dans le domaine de l'écologie. On aurait aimé aussi qu'il soit précurseur dans les relations de son personnage avec les femmes et un peu moins outrecuidant, mais bon, nul n'est parfait, même pas Nicholaï Hel quoi qu'il puisse en penser...

Il n'en reste pas moins qu'en dépit de quelques longueurs concernant la spéléologie, ce roman est un pur régal de manipulations en tous genres , de remarques acérées : Il doit être bien embarrassant d'être vous, qui entraîne son lecteur dans ses 514 pages sans jamais le lâcher, jusqu'à un final crépusculaire.



Admirablement traduit par Jean Esch
Commenter  J’apprécie          110
La sanction

Toujours atypiques ,les livres de Trevanian ( auteur dont on ne sait pas grand chose) sont haletants et celui ci ne déroge pas à cela. Mix d'espionnage , d'humour noir anglais , d'aventures en milieux inhospitaliers ( haute montagne cette fois) , j'ai aimé le livre et met dans ma liste de livres à lire, l'expert ( que je viens d'acheter) ... Petit clin d'oeil en effet miroir entre la Sanction et Shibumi....les 2 livres font référence à de l'espionnage en amérique du nord ( USA & Canada) et finissent dans leurs derniers tiers dans la nature européenne.....spéléo au pays basque pour Shibumi et escalade suisse pour la Sanction...Et ç'est là que le dénouement se fait!



Commenter  J’apprécie          110
Shibumi

Mystérieux écrivain que ce Trevanian dont on ignora longtemps tout de sa vie. Si son premier roman, La Sanction (adapté par Clint Eastwood au cinéma), parait en 1972, ce n’est qu’en 1983 que de premières indiscrétions commencent à filtrer par le Washington Post et qu’en 1998, l’écrivain se livre enfin dans deux entretiens réalisés par fax. Il semble avéré que Trevanian soit le pseudonyme de Rodney Whitaker, né en 1931 dans l’Etat de New York et décédé en 2005 en Angleterre. Au milieu des années 1970, après avoir quitté l’université du Texas (professeur associé à l’université du Texas, à Austin – département cinéma), il quitte définitivement les Etats-Unis et partage son temps entre la France, dans le petit village basque de Mauléon, et l’Angleterre, à Dinden, dans le Somerset, où il passera le reste de sa vie avec sa femme, rencontrée à Paris, et ses quatre enfants. Auteur de sept romans, dont ce Shibumi datant de 1979, il a également écrit des nouvelles sous divers pseudonymes.

Nicholaï Hel est l'homme le plus recherché du monde. Né à Shanghai durant la Première Guerre mondiale, fils d'une aristocrate russe et protégé d'un maître de go japonais, il a survécu à la destruction d'Hiroshima pour en émerger comme l'assassin le plus doué de son époque. Désormais retiré dans sa forteresse du Pays basque au cœur des montagnes, en compagnie de sa délicieuse maîtresse, Nicholaï accueille une jeune étrangère, Hannah Stern, venue lui demander son aide au nom d’une vieille amitié le liant à son oncle. Il se retrouve alors traqué par une organisation internationale, la Mother Company, et doit se préparer à un ultime affrontement.

Si après ce bref résumé je révèle que le récit de « l’ultime affrontement » n’est pas la part la plus importante du roman, ni même la plus intéressante, ne vous méprenez pas, il s’agit-là néanmoins d’un sacré roman ! Thriller, roman d’espionnage, il y a de tout cela mais porté à un très haut niveau de littérature. Ce qui fascine chez Trevanian, ce sont ses connaissances ; documentation élaborée ou savoir personnel, je ne saurais dire, mais quelque soit le sujet abordé, il en parle comme s’il en était un expert. Je l’avais déjà remarqué dans La Sanction, au sujet de l’alpinisme mais ici, c’est plus impressionnant encore car les thèmes sont plus nombreux : la spéléologie, la langue basque, le jeu de go (d’où le titre du livre) et la culture Japonaise au sens le plus large, etc. Ce dernier point étant un élément central du roman. Ca peut paraitre un étalage de savoir mais c’est aussi terriblement intéressant et instructif.

Le roman est dense et semble déborder de tout et plus encore. Tous les chapitres revenant sur la jeunesse, l’éducation et l’objectif spirituel de Nicholaï Hel sont passionnants, car liés aux principes d’honneur et d’éducation à la japonaise ; tout ce passé, riches en détails exotiques, n’est pas sans évoquer le souffle d’un Alexandre Dumas (Alexandra Ivanovna, mère de Hell, semble échappée d’un de ses roman). Le texte n’est pas dénué d’humour non plus (voir les talents de conducteur de Pierre le jardinier), qui plus est sous toutes ses formes, car si les dénonciations xénophobes émaillent régulièrement le récit, les Français morflent pas mal mais chaque nation en prend pour son grade aussi à commencer par les Américains, à la longue on réalise qu’il s’agit de second degré (du moins j’espère !).

Si Nicholaï Hel est un tueur (« exterminateur professionnel de terroristes internationaux »), son personnage reste pourtant très attachant et très complexe : polyglotte, adepte des arts martiaux, mystique, un genre de samouraï moderne. Quant à l’intrigue proprement dite, elle mêle le terrorisme international (assassinat des athlètes Israéliens aux J.O. de Munich en 1972) et ses conséquences vengeresses, les saloperies de la real politik dans l’ombre des Etats, la Mother Company qui chapeaute CIA et NSA et une vengeance personnelle. Cette part de l’ouvrage est plus classique, et ne manque pas de détails abracadabrants avec des personnages très caricaturaux, voire raté comme le père Xavier.

Il n’empêche qu’il s’agit d’un très bon roman.

Commenter  J’apprécie          110
The Main (Le flic de Montréal)

The Main

Claude Lapointe est l’archétype du vieux flic rompu à toutes les combines de la rue qu’il fréquente depuis des décennies. La rue, c’est peut-être l’autre personnage principal de ce roman noir, à mi-chemin entre l’enquête policière et l’étude de mœurs. Elle donne d’ailleurs son nom au livre, « The Main », étant le surnom du boulevard principal de Montréal, le secteur que s’est approprié le lieutenant Lapointe. Ce dernier y règne en maître. Il est respecté par tous les habitants du quartier, craints par ses malfrats et fait l’admiration de ses collègues. Tout cela exaspère sa hiérarchie, qui souhaiterait se séparer de ce flic trop autonome et aux méthodes brutales.



Un « Joan » lui est confié au début du récit. C’est un bleu, dans le jargon de la police. Élève brillant, frais émoulu, encore plein d’idéaux, il se frotte à la rue avec comme tuteur ce vieux flic borderline qui se fait un malin plaisir de détruire petit à petit toutes ses illusions. Un meurtre est commis dans le secteur. Lapointe s’empare du dossier évidement, même si ce n’est pas lui qui est officiellement chargé de l’enquête. Mais comme cela s’est passé sur la Main, c’est son affaire et personne ne le conteste.



Trevanian prend l’enquête comme fil rouge ou plutôt comme toile de fond de son récit. Mais son propos est de raconter l’écosystème humain de ces années 70. Cette faune à demi civilisée, profondément mélancolique et résolument violente se cristallise dans le comportement de Lapointe. Il semble avoir absorbé au fil des ans tous ces détritus de la vie. Son corps commence à dérailler comme ivre et trop plein de rancœur et de tristesse. Il recueille une « petite » trouvée par hasard dans la rue qui lui rappelle l’image de sa femme défunte, frappée en pleine jeunesse. Elle lui fait prendre conscience de sa vieillesse et de sa solitude. Finalement, très peu de choses le distinguent des clodos et des paumés de la Main. Tous sont très seul et basculent, qui dans l’alcoolisme, qui dans la prostitution, qui dans la folie.



Au fil des pages l’enquête progresse tout de même, jalonnée de rencontres et d’indics. Tous les personnages de Trevanian ont leur côté sombre. Ils s’accrochent tous au vieux policier comme à une bouée au milieu d’un océan noir et déchaîné. Mais cette bouée dérive, car elle n’est ancrée à rien.



Août 2014

Commenter  J’apprécie          110
La sanction

N°1725 – Mars 2023



La sanction – Trevanian – Gallmeister.

Traduit de l’américain par Jean Rosenthal.



Jonathan Hemlock est un alpiniste chevronné et célèbre, bel homme, célèbre professeur dans une université américaine et spécialiste des Impressionnistes français qu’il collectionne à grands frais, mais cela c’est pour la couverture ; en réalité c’est un tueur à gages au service de l’organisation sécrète CII (Central Intelligence Institute) et il doit, un peu contraint à cause de son impérieux besoin d’argent, accepter d’infliger une « sanction », c’est à dire un meurtre , à l’ennemi en représailles à l’assassinat d’un des agents de l’institut. Il apprend que cela doit avoir lieu dans le cadre d’une ascension très médiatisée dans les Alpes suisses de la face nord de l’Eiger, voie demeurée inviolée. Il s’intègre donc à ce groupe sans savoir qui des trois hommes qui le composent il doit exécuter ; il ne le saura qu’au dernier moment, situation d’autant plus délicate pour lui que la victime potentielle peut aussi devenir son assassin et que sa mission doit évidemment demeurer secrète pour tous. Même s’il a vieilli et que ses réflexes de sa jeunesse se sont émoussés, Jonathan reste un montagnard passionné pour qui cette escalade est un défi personnel , d’autant que la météo est ici particulièrement capricieuse et le danger constant. Il ne connaît guère les membres de l’expédition mais ils ont tous une idée précise pour la réaliser, sous les yeux curieux d’une faune avide de sensations fortes, les « oiseaux de l’Eiger », journalistes, riches curieux, acteurs désireux d’être vus… Au passage l’auteur se livre à une étude pertinente sur l’espèce humaine et ses comportements. C’est donc une histoire haletante, bien écrite et agréable à lire, entre roman d’espionnage et thriller où Jonathan a tout d’un agent secret, séducteur, prompt à la bagarre, toujours en éveil et efficace qui ne peut croiser une jolie femme, mariée ou non, sans la mettre dans son lit, ce qui risque de compromettre cette mission.

De « La sanction » on a tiré un film en 1975.



De l’auteur on ne sait pas grand-chose si ce n’est qu’il s’agirait de Rodney Whiteker (1931-2005) et qu’il usait souvent de pseudonymes pour écrire ses nombreux romans, qu’il aurait vécu au pays basque français, que ses livres ont pour la plupart été des succès de librairies et traduits dans de nombreuses langues. Il a toujours refusé les interviews filmées et les photos pour préserver son anonymat. Ce détail assez original me paraît importante à l’heure où chacun recherche, par des moyens pas toujours honnêtes, à se faire connaître du grand public. J’avais déjà fait cette remarque à propos d’Elena Ferrante, la talentueuse auteure de « L’amica geniale », (« l’amie prodigieuse » en français) qui cultive également le mystère autour de sa personne.

Commenter  J’apprécie          100
Shibumi

J'ai découvert ce livre et son auteur complètement par hasard il y a 2 semaines, lors d'une braderie, accompagnée par une amie qui m'a dit qu'elle l'avait adoré, et qu'à chaque fois qu'elle l'offrait ou conseillait ce livre, les gens étaient ravis de leur lecture.



Donc je me suis trouvée face à Shibumi, ne sachant pas du tout ce que j'allais lire. J'ai adoré ce roman !



Roman d'espionnage mais aussi quelquefois historique, qui tourne autour du personnage central de Nicholaï Hel, homme cosmopolite, espion, d'origine russe et allemande, mais élevé à la japonaise, et grand connaisseur du jeu de Go.



Homme sophistiqué, sorte de super héros moderne, aux multiples talents, accompli dans de nombreux domaines. J'ai pensé à James Bond, mais en plus cultivé, plus esthète, plus sensible et plus fin ! :)



Autour de lui gravitent des personnages hauts en couleur, et une association, la Mother company, qui cherche à le tuer. Mention spéciale à l'invention de Fat Boy, qui en 1979, à l'écriture du roman, préfigure déjà nos moteurs de recherche actuels !



Roman difficile à résumer, mais qui m'a souvent fait sourire, par d'excellentes réparties, des dialogues d'une grande finesse, et rêver par des descriptions d'un jardin japonais, ou, même si c'était un peu long, d'une grotte au pays Basque.



Je n'avais encore lu un roman comme ceci, et j'ai été complètement "immergée" dans ma lecture.



L'auteur était soit érudit, soit quelqu'un qui savait faire d'extraordinaires recherches, car il semble connaître autant de choses et de détails sur le jeu de Go, la spéléologie ou encore les arts martiaux et la culture basque ! Cela m'a bluffée, et j'ai adoré son écriture.
Commenter  J’apprécie          102
Shibumi

audiolivre



Conseillée par ma kiné (si si) Trevanian et son Shibumi sont enfin entrés dans ma vie de lectrice.



pour moi, bien qu'il s'agisse de thème classique, je me suis retrouvée dans près de 18h d écoute d'un ovni littéraire.



Nicolaï Alexandrovitch Hel est un jeune russe, élevé au Japon avant la 2nde guerre mondiale dans une culture orientale sublimée. Passionné par le jeu de go, il possède un don : celui du mysticisme, de l'extase. au décès de sa mère, celui qu'il considère comme un père décide de l'envoyer étudier le go avec un maître et protégé ainsi cet enfant apatride aux dons multiples (ils parlent 6 langues).



la seconde guerre mondiale et les atrocités de Pearl Harbor et Hiroshima marquent le jeune homme qui s est installé aux États Unis.



alors que les russes veulent faire de son père d adoption un exemple, Nikolaï, rusé, permet à cet homme de partir dans l'honneur selon la culture nippone.

cet acte va lui coûter beaucoup : des tortures, de la prison et qui se soucie d un apatride.



Quand la haine a empli son cœur, Nikolaï a perdu son don d extase. mais les années de prison lui en ont fait découvrir un nouveau qui va lui servir.



en effet, une proposition est faite au prisonnier de mener une mission dont on suppose qu'il ne pourra rechapper pour un gouvernement. en Échange sa libération. il réclame la liberté et accepte la mission.



non seulement il réussit mais disparaît des radars mais reste dans le viseur car il devient un maître dans l art de tuer.

il a appris à tuer à main une : tout objet peut être une arme entre ses doigts.



mais Nikolaï est retiré au moment où nous commençons le récit.



en effet, tout démarre par l analyse par un agent de la Mother compagnie, d'une opération de la CIA visant à éradiquer toute menace pesant sur le auteurs du massacre des JO de Munich et cela doit être une démonstration de force. la cia a repéré à Rome les protagonistes qui veulent se rendre à Londres. l opération fait 9 morts mais rate une cible. pire encore, sur les 2 terroristes présumés les billets d avion sont pour la France et non Londres.



l'agent Diamond qui met en lumière l'échec de la mission, va au QG consulter Fatboy (un ordinateur de renseignement surpuissant) et fait le lien avec Nicolaï qui vit alors en France.

Diamond a un contentieux fort contre Hel.

et le bras de fer commence jusqu'au dénouement final.



mais alors avec un tel scénario pourquoi parler d'ovni ?

déjà c'est lent, très lent mais c'est beau.

si on commence avec l opération de Rome, il se passe de nombreux chapitres dans le passé avant de revenir à l'histoire qui nous occupe.

l'accent mis sur la culture nippone est sublime.

les personnages sont fouillés et attachants, denses.

Le Pays Basque aussi a la part belle et Le Cago ce personnage coloré apporte une touche d'humour qui allège un peu les horreurs subies.



Le dénouement est à la hauteur de ce roman. beau, subtil, incertain mais apaisé.



belle lecture à vous
Commenter  J’apprécie          100
Shibumi

Un pavé qui démarre de façon directe et assez palpitante. Il y a un tel flux d'information et de technique, on ne peut lire sans forcer la concentration. Evidemment le sujet est sombre entre terrorisme, pouvoir, argent, politique internationale, et moyens douteux pour arriver à ses fins. Malgré tout il y a un courant fluide et cela se lit comme on regarde un film d'action. On aime bien le côté historique et les personnages malgré, pour certains, corrompus et déviants. L'auteur présente ensuite de la plus belle façon le côté japonais de son récit. Excellentes descriptions et analyses, racontées avec prouesse. Le principal personnage est mystérieux, on apprécie que le livre lui donne une grande partie. Un curieux livre plutôt long auquel il vaut la peine de s'accrocher au moins pour l'évolution de Mikko et les dédales dans lesquels l'auteur nous balade. Bien aimé mais en même temps ...mitigée.
Commenter  J’apprécie          100
Shibumi

Il y a des livres, je ne sais pourquoi, ils me font peur … C’est le cas de celui-ci, longtemps j’ai hésité à l’acheter et il ne serait peut-être pas sorti tout de suite de ma PAL sans ce confinement. Pourtant, une fois refermé, je suis bien content de ne pas être passé à côté.



Ce roman est pour moi un petit ovni. Il est vraiment particulier. Un roman de chez Gallmeister dont l’intrigue se déroule entre le Japon et le Pays Basque, déjà ce n’est pas commun. Ensuite, particulier par le genre… Ou les genres, enfin, je ne sais pas trop, il est totalement inclassable. Roman d’espionnage ? Oui pourquoi pas. Thriller ? Je ne pense pas. Ovni, je vous ai dit, ça c’est certain. Je me suis régalé avec ce Shibumi, ce roman qui est un genre à lui tout seul.



L’auteur est un véritable jongleur, il adapte son style à la situation ou à l’histoire qu’il raconte. Comme dit un peu plus haut, une partie de ce roman se passe au Japon, et bien j’ai trouvé que par bien des manières Trevanian a adapter son écriture au style japonais, ce côté très contemplatif propre à cette littérature, c’est ce que j’ai retrouvé dans Shibumi. Mais il n’y a pas que ça, à un autre moment, nous avons carrément à faire à un roman sur la spéléologie et cela m’a super intéressé alors que à la base c’est quelque chose qui ne m’attire pas du tout. Et entre tout cela, l’auteur nous propose de l’espionnage, de l’action, des situations et des dialogues à mourrir de rire. Vous y rajoutez des critiques acerbes de la société et des occidentaux (tout le monde y passe, pas de jaloux) et c’est un véritable melting-pot qui fait de ce roman un chef d’oeuvre.



Voilà, encore une très belle découverte chez Gallmeister. Un roman que je ne peux que conseiller à tout ceux qui ne l’on pas encore lu et qui aiment les ovnis littéraires.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
Commenter  J’apprécie          100
The Main (Le flic de Montréal)

The Main c'est un quartier de Montréal dans les années 70. Les prostitués y croisent clochards, ouvriers, souteneurs, et autres personnages pittoresques. Il y a des odeurs aussi : le café, la cuisine et les relents de friture, la pourriture aussi… Et il y a un flic, La Pointe, un comme on en fait plus. de la vielle école, de ceux qui connait sa zone parfaitement, les macs qu'il faut calmer, les michtoneuses au grand coeur, le tailleur, le prêtre.

Bref, The main c'est avant tout une ambiance. Après il y a un meurtre, il fallait bien un prétexte pour écrire ce livre. Et on explore l'humanité de ce flic, de ce quartier. Lui qui sent qu'il est en fin de parcours et un jeune qu'il doit former au métier.

Un roman d'une belle humanité !

Commenter  J’apprécie          100
Incident à Twenty-Mile

Sans que l'on sache s'il s'agit d'une satire ou d'un hommage, Trevanian se saisit des codes du western et les détourne, sans toutefois parvenir à nous immerger plus que cela dans sa bourgade peuplée d'êtres un peu trop caricaturaux - typiques des films de John Ford (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/04/03/incident-a-twenty-mile-trevanian/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          100




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Trevanian Voir plus

Quiz Voir plus

Jouons avec Barbra Streisand

William Wyler lui offre son premier rôle en 1968, dans un film basé sur la comédie musicale du même nom d'Isobel Lennart, Bob Merrill et Jule Styne créée à Broadway. Quel est le titre du film où elle partage l'affiche avec Omar Sharif?

My Fair Lady
Funny Girl
West Side Story

8 questions
15 lecteurs ont répondu
Thèmes : chanteuses , Actrices , réalisatrice , productrice , artiste , hollywood , littérature , théâtre , Music-halls , adapté au cinéma , adaptation , cinéma americainCréer un quiz sur cet auteur

{* *}