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Critiques de Trevanian (487)
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L'expert

Après avoir adoré L'été de Katya, j'ai eu envie de lire très vite un autre livre de Trévanian, et je suis tombée sur L'expert dans ma bibliothèque préférée. C'était toutefois peut-être une erreur de le lire avant d'avoir lu La sanction, qui constitue le premier opus du diptyque ayant pour héros Jonathan Hemlock.

J'ai beaucoup aimé le style ironique de Trévanian et le personnage de Jonathan Hemlock, j'ai également trouvé très pertinentes et bien observées certaines remarques sur le monde de l'art.

Par contre, l'intrigue policière m'a laissée un peu sceptique, certaines déductions me semblant un peu tirées par les cheveux ou en tout cas insuffisamment amenées. Je n'ai pas non plus particulièrement apprécié la dureté de certaines scènes.
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Shibumi

Nicholaï Hel ? Ne serait-ce pas plutôt Hell avec deux L, vu le curriculum vitae du bonhomme ? Deux ailes qui seraient d'ailleurs bien utiles à certains pour échapper à ce diable de Hel. Car le repos éternel vous guette lorsqu'un tel assassin de renommée internationale est collé à vos basques (je suis à la fois fier et honteux de ce dernier jeu de mots, lié, pour ceux qui ne le savent pas, à la Région dans laquelle se déroule une partie de l'histoire…).



« Shibumi » est un drôle de roman, déroutant dans sa construction et dans ses sautes de tension. On pourrait ainsi en conclure que je ne l'ai pas apprécié. Erreur ! Cette histoire atypique, inclassable, s'avère en effet marquante. Pour son énigmatique personnage principal, mais également pour les protagonistes secondaires (le Cagot, Hana,…). Pour la férocité de sa charge envers les Etats-Unis (Trevanian semble désireux de régler ses comptes). Pour ce mélange de cynisme et d'ironie qui caractérise l'écriture. Pour ce récit si subtilement influencé par la culture japonaise. Et puis aussi parce que c'est publié chez Gallmeister, ce qui est donc nécessairement un gage de qualité ! « Shibumi », ma première lecture de 2019 : l'année commence bien !

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La sanction

LA SANCTION de TREVANIAN

Jonathan Hemlock est professeur d’art, écrit des critiques, vit comme un hédoniste mais ne couche pas avec ses étudiantes, même très belles. Par contre il ne peut résister à l’achat d’un tableau de maître qui lui plait ou à boire un Château Haut Brion avec un steak à point. Ce n’est évidemment pas avec son salaire de prof ou sa rémunération pour ses critiques qu’il peut s’offrir tout ce luxe, Hemlock est un tueur réputé auquel le CII fait appel régulièrement pour appliquer des »sanctions », plus clairement pour tuer. Il le fait sans état d’âme, aucun remord, il est totalement cynique. Néanmoins il vieillit, voudrait profiter paisiblement de ses tableaux, acheter la vieille église qu’il convoite, mais quitter CII va s’avérer un peu plus compliqué qu’il ne l’espérait. Un contrat peut en cacher un autre et il va devoir reprendre son entraînement d’alpiniste car la cible fait partie d’une mission qui va s’attaquer à la face nord de l’Eiger. Problème: Cii ne sait pas lequel des 4 alpinistes sera l’homme a abattre!

La première partie du livre qui nous fait découvrir Hemlock, sa façon de vivre, ses relations avec les femmes, sa façon d’en profiter sans s’impliquer, ses intrigues pour acheter ses tableaux, son hédonisme est absolument magnifique et rappelle en tout point l’extraordinaire Shibumi. La suite du roman,bien qu’intéressante, est plus classique avec la préparation pour affronter l’escalade et l’exécution(ou pas) du contrat.

J’ai été emporté par ce roman, essentiellement par l’impayable Hemlock.
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Shibumi

Quel drôle de livre ... drôle n'est peut-être pas le mot juste, mais où peut-on trouver un livre parlant de Japon, de spéléologie, de CIA, du jeu de go, de charme, un livre qui livre des pages et des pages de philosophie, des séquences de pure violence, des chapitres entiers de descriptions longues et (parfois) futiles ? Ici ... un livre donc qui part dans tous les sens, mais qui est remarquablement construit. On y trouve des personnages forts, des situations complexes, une description de la second guerre mondiale vue de l'orient qui nous interpelle. Mais aussi de long moments où le livre ronronne, se perd, nous perd aussi. Egalement une critique acerbe de l'occident - américains et français en prennent pour leur grade, mais il y a également de petites phrases perfides sur les anglais par exemple. Au final, un livre que je n'ai pas pu lâché, qui ne m'a pas entièrement convaincu, mais qui m'a passionné.
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Incident à Twenty-Mile

Twenty-Miles. Petite ville ancrée en plein coeur des montagnes du Wyoming. 15 habitants à tout casser. Il ne s'y passe rien et c'est là que Matthew décide de poser ses affaires. Il grappille les p'tits jobs ici et là... et attends que le temps passe. Mais voilà que ce calme apparent sera chamboulé par 3 prisonniers évadés. La peur s'installe et le lâche plus... Un début un peu lent, mais on sait très rapidement que ce récit nous prendra mais ne nous lâchera plus. Une plume drôlement efficace, des personnages très bien construit avec beaucoup de secrets qui les habitent. Dernier roman de l'auteur, et c'est bien dommage, parce qu'il savait écrire !
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Shibumi

Suite à la lecture de la critique élogieuse et passionnée de Léa Touch Book, j’ai voulu découvrir le phénomène « Shibumi ». Une fois entre mes mains, ce livre dont la couverture est magnifique, le résumé prometteur et qui est affublé d’un bandeau « Roman culte », m’a mis l’eau à la bouche.



Avant toute chose, il faut préciser que ceux qui s’attendent à entrer dans un roman d’aventure comme le laisse présager le résumé, vont être déçus. En effet, ce livre tient beaucoup plus du roman philosophique. On y suit le parcours initiatique du grand assassin Nicholaï Hel. On va donc comprendre l’origine et les différentes facettes de ce personnage. A travers ce portrait, cette histoire permet surtout à l’auteur de poser son œil avisé sur la société de son époque. En mettant en opposition la vie maîtrisée du héros et les nombreuses agitations du monde, il nous offre une réflexion souvent acerbe des faiblesses des hommes et des excès du système.

Trevanian nous livre un roman assez remarquable avec une écriture impeccable et de petites touches d’humour. Le récit est foisonnant. Le caractère du héros est traité en profondeur et on est emporté par le destin de ce personnage au charisme incroyable, qui impose le respect.



Globalement j’ai passé un bon moment, mais je suis un peu moins dithyrambique que certaines critiques. J’ai trouvé l’intrigue un peu trop manichéenne, sans grandes nuances. Et je regrette aussi que le récit manque parfois de rythme et se perde en longueur dans des scènes de peu d’intérêt. Les séquences de spéléologie et d’exploration de grottes sur des dizaines de pages m’ont paru interminables et pas forcément indispensables.



Je conseille cette lecture et je garderai le souvenir d’un livre original, de belle qualité littéraire et qui donne à réfléchir, même si ça n’a pas été pour moi le coup de cœur attendu.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Shibumi

Shibumi... Un des titres incontournables des éditions Gallmeister, titre recommandé par tous les spécialistes du genre et que j'ai enfin pu découvrir sous la collection Totem avec une magnifique couverture qui mérite d'être saluée ! Un véritable roman culte !



Je dois avouer que j'avais un peu peur de découvrir ce roman, d'une part parce que j'en avais entendu tellement de bien que j'avais placé la barre très haut et d'autre part parce qu'il ne se déroulait pas essentiellement aux Etats-Unis (et je préfère lorsque l'intrigue est placée uniquement sur le continent américain) et je ne suis pas une fan absolue du roman d'espionnage mais mes peurs n'étaient pas fondées : ce livre est une tuerie qui transcende les genres et pourfend nos attentes ! Il est juste génial !



Pourquoi un avis aussi dithyrambique ? Tout simplement parce qu'il s'agit d'une histoire intemporelle, qui parle autant à une jeune femme d'une vingtaine d'année qu'à un homme à la retraite, elle est unique en son genre et parfaite dans tous les domaines : les protagonistes, le récit, le style ! On se délecte de son humour, époustouflé par les scènes d'action, admiratif de la plume. J'ai vraiment été surprise d'autant aimer ce livre. Bravo à Anne Damour pour sa traduction !



Ancien tueur, Nicolaï Hel est sûrement un des plus grands personnages de la littérature américaine : une personnalité hors norme qui a un charisme certain ! On ne peut qu'être fasciné par cet être, son histoire et ses actes. Il est très complexe mais aussi très complet. Trevanian nous livre donc un roman puissant par son héros mais aussi par son récit qui met en lumière un oeil acéré et critique de son époque et de son pays.



En définitive, un coup de cœur certain, petit conseil : précipitez-vous TOUT DE SUITE dans votre librairie :D
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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The Main (Le flic de Montréal)

Années 70 à Montreal : The Main ou boulevard St-Laurent traverse toute la largeur de l'île de Montréal et y abrite immigrants de tout poil, trafiquants, clochards et prostituées.

Le lieutenant Lapointe navigue dans ce monde interlope depuis plus de 30 ans, essayant tant bien que mal d’y faire respecter la loi avec vigueur et humanité et s’attirant la vindicte de sa hiérarchie à cause de ses méthodes musclées et de son absence totale de sens politique. Incorruptible le chum !

A coté d’une intrigue relativement secondaire, on est happé par ce roman noir sociologique au cœur d’un quartier multiculturel de Montreal, le Montreal des années 70, où le joual et ses expressions savoureuses font mouche, on est happé par la dérive de ce flic blessé par son passé et profondément désabusé qui fait régner dans « son » quartier une aura de tendresse et d’humanité. Un sacré bon roman, tabernacle !

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The Main (Le flic de Montréal)

THE MAIN de TREVANIAN

The Main est la rue qui séparait historiquement le Montréal francophone du Montréal anglophone. Les temps ont bien changé et le lieutenant Claude Lapointe continue d'arpenter le secteur, tout le monde le connaît, le respecte et le craint. C'est un flic à l'ancienne, il connaît toutes les prostituées, les malfrats, il est chez lui depuis 32 ans. Il vit seul dans un petit appartement depuis que Lucile sa femme est décédée après un an de vie commune. Sa seule distraction ce sont ses parties de pinocle bihebdomadaires avec David, Moshe et le père Martin. On lui signale dans la nuit un homme mort d'un coup de couteau sur le Main. le flic qui l'a découvert a vu s'enfuir un homme, en écoutant sa description, Claude le connaît, un Robineux comme on les appelle, un clochard, le Viet. Claude sait qu'il vole, qu'il boit mais également qu'il ne pourrait pas tuer. L'enquête commence, laborieuse, troublée par deux faits inhabituels pour Claude, il aide une jeune femme inconnue, paumée, Marie Louise, en l'hébergeant chez lui et on lui adjoint un bleu en formation, Guttmann frais sorti de l'école, pétri de théorie. Il doit de surcroît gérer son boss suite au mauvais traitement physique qu'il a fait subir à un suspect(coupable) pendant l'interrogatoire. Il va activer ses contacts et devoir remonter le temps, des vieilles connaissances pour découvrir la surprenante vérité.

Encore un récit passionnant de Trevanian, un polar urbain à l'ancienne où l'enquête est presque accessoire, tant la vie du lieutenant Lapointe est au centre du roman avec l'évocation d'un quartier disparu et de truculents personnages.

Excellent.
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L'été de Katya

Peu sensible à l'humour des discutions spirituelles et des bons mots du début, j'ai fini par me laisser prendre par l'atmosphère de ce livre, qui m'a rappelé le charme désuet de très anciennes lectures ( Pierre Benoit, soeurs Bronté, Cronin, Du Maurier). Je n'ai pas conservé ces livres mais à l'occasion d'une brocante ou d'une boite à livres, j'en reprendrais bien un peu. S'agissant de l'intrigue, l'été de Katya est digne d'un thriller.
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Shibumi

Ce livre est un mélange détonant d'espionnage, de terrorisme (et de contre-terrorisme), de spéléologie, d'art de vivre à la japonaise et de critique de nombreuses sociétés occidentales. Étrange cocktail me direz-vous, mais le tout forme un roman harmonieux et intriguant.

Les Americains en prennent pour leur grade ! L'auteur se fait un plaisir d'énoncer tous les travers de la société américaine mercantile, égoïste et qui ne sait pas apprécier les belles choses (ce n'est pas moi qui le dit !). La CIA a également le portrait salement amoché au passage : des agents balourds, qui font de nombreuses bévues, pas doués pour un sou, etc.

Mais les Américains ne sont pas les seuls à être critiqués, l'ego des Francais et des Anglais en prend également un coup. Il n'y a finalement que les Japonais (et encore, avant l'arrivée des Americains) et les Basques qui semblent être bien vus.

C'est donc ici une sacrée critique de notre façon occidentale de voir les choses.

J'ai beaucoup aimé le parcours très atypique de Nicholaï Hell, ce tueur hors-pair, polyglotte, amateur de go et spéléologue à ses heures perdues, à la recherche du Shibumi. Trevanian a des connaissances assez poussées dans divers domaines et cela se ressent. Mais je ne me suis pas vraiment attachée au personnage que j'ai trouvé assez imbu de lui-même, qui dénigre les autres et se croit Supérieur à tout.
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Shibumi

Vacances en pays basque: rapide inventaire de ma bibliothèque... deux livres seulement pour concourir au titre de régional de l’etape, « Ramuncho » et « Shibumi ». Bon, Loti me fait bailler d’avance, vacances, j’oublie tout, allons-y pour Trevanian.

Bonne pioche. Qu’au milieu de considérations sur la philosophie orientale, l’emprise américaine et la diplomatie au Moyen-Orient surgisse une phrase telle que « Mais pourquoi ces billets de train pour Pau? » m’enchante absolument.

Un thriller au pays basque qui joue les guides touristiques, je n’aurais pu trouver mieux. De quoi éprouver un fort sentiment de supériorité sur le reste de la famille, et pérorer sur la porte des cagots en visitant l’église de La Bastide-Clairence.

Oui mais quid de l’ouvrage susdit en dehors du sud-ouest de la France ?

Euh... ben c’est un bon thriller, les scènes d’action sont impeccables, l’enfance du héros est dépaysante à souhait , le héros en quête du shibumi exotiquement romantique et tout irait dans le meilleur des mondes si le héros, justement, ne causait pas.

Mais il cause, hélas, révélant non un surhomme mais un beauf qui explique à son invitée qu’il a vu sa petite culotte (métonymie euphémistique) et qu’elle devrait changer de short.

Donc en guise de met fin et subtil on repassera.

Mais comme lecture assaisonnée de grains de sable, à contempler des surfers qui se la pètent dans les vagues de l’Atlantique, pas de doute, c’est un must.
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Shibumi

Nicholaï Hel est un ancien tueur (« l’assassin le plus doué de son époque ») qui coule une retraite paisible dans son château du pays basque jusqu’au jour où il est obligé de reprendre une dernière fois du service .



Résumé ainsi, on s’attend à un sombre polar ou un roman d’espionnage classique et on a tout faux ! Car finalement la partie espionnage qui oppose notre héros à la toute puissante Mother Company, un conglomérat de grandes entreprises qui domine et la CIA et l'appareil d'Etat américain, n’est pas la partie la plus importante du livre même si elle fait froid dans le dos !



En fait ce roman est, comme Nicholai lui-même, totalement inclassable, qui nous entraîne de la Chine coloniale au Japon en guerre puis au Pays basque français. J’ai beaucoup aimé toute la partie se déroulant en Asie, l’enfance et les années de formation de Nicholaï, sa relation avec son mentor et maître de Go, les paysages et la culture japonaise qui l’ont nourri et qu’il s’efforce de faire vivre dans sa retraite pyrénéenne.



De même les descriptions des paysages basques, avec ses multitudes de gouffres que le héros, audacieux spéléologue, explore avec son grand ami , le truculent Benat le Cagot, sont somptueuses et poétiques à souhait : la Caverne de Cristal, la cascade, et puis ,au dehors , l’épais brouillard des «  jours blancs » et les «  yeux d’automne », ces petites fleurs qui ne fleurissent que trois ou quatre jours par an.



Éloge de l’Orient et de sa philosophie, le livre est aussi une critique en règle de l’Occident et son matérialisme mercantile, les États Unis en tête mais l’Europe n’est pas épargnée non plus ,



Un roman totalement atypique, foisonnant, philosophique et poétique, cynique et cruel, super bien écrit ( et traduit) , une belle découverte.
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Incident à Twenty-Mile

Sacré Fripouille de Trevanian. L’auteur 'ricain et n’avait que faire de la célébrité et qui cultivait le secret s’essaye au Western et sa plume fait le boulot...



..Sans pour autant pourfendre le genre puisqu’il convoque les archétypes de personnages qu’on attend du genre. Seuls les indiens sont absents de l’œuvre, pour une fois épargnés par cette Amérique raciste et patriotique du fin 19eme. Ça sent le déjà-vu non ?



Oui, mais pas que, puisque le sieur Trevanian s’il colle au genre il le détourne aussi jouant de la parodie et des clichés. Installant son intrigue au cœur d’une petite ville opportuniste, qui survit grâce à la mine environnante, saignée par une Amérique détaillée à l’acide cynique dans une course effrénée au profit avec un capitalisme qui prend un essor frénétique en cette fin de conquête de l’Ouest par l’Homme blanc.



Malgré une temporalité déroutante en début de parcours chamboulée par un prélude et une ellipse abrupte et peu délicate, on sort au bout d’un moment du brouillard nébuleux. Et nous voici tous retournés le talent certain de Trevanian pour brosser des personnages aussi convaincants et jouissifs les uns que les autres, du jeune héros au passé trouble, doux rêveur qui en a dans le ciboulot, au méchant psychopathe vraiment super badass, à la famille immigrée rustre et rustique…



Les profils des personnages sont d’une saveur incroyable, et leurs échanges d’une malice rugissante et enrichissent clairement une œuvre qui à la solidité de facture d’un écrivain qui n’en n’est pas à son premier rodéo.



J’ai nettement préféré l’auteur dans La Sanction et L’expert, sorti du genre bien codifié du western qu’il a choisi d’encrer sous forme de huis-clos, je l’ai senti plus explosif, ravageur, créatif, libre et implacable dans les deux œuvres susmentionnées. Une liberté peut être restreinte par la genèse de l’œuvre et de son caractère historique, qu’il explicite dans un épilogue anachronique et mal amené, levant un voile de secret sur un auteur au talent indéniable qui gagnait en intérêt avec ce culte du mystère qu’il a choisi.

Comme le disait très justement B. Traven « Un écrivain ne devrait avoir pas avoir d’autre biographie que ses livres. »

Suivre au cordeau une intrigue basée sur un fond de vérité historique en termes de lieu d’époque et de personnages pour tisser un récit solide mais néanmoins engoncé dans un carcan un peu étroit à enlever une dose d’inattendu au caractère résolument affranchi du reste de son œuvre.



Il nous lègue tout de même une œuvre convaincante à haut degré de divertissement, mais j’en attendais un peu plus du maître Trevanian.

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L'été de Katya

Dans ce récit introspectif, Jean-Marc Montjean médecin, raconte sa rencontre avec Katya et la famille Treville à Salies, village du pays basque, durant l'été 1914 alors qu'il était tout juste diplômé. Il tombe éperdument amoureux de Katya mais se rend compte bien vite que derrière leurs hospitalité et bonnes manières, sa famille, composée de son père et de son frère jumeau Paul, cache un lourd et douloureux secret.

J'ai bien aimé ce roman d'ambiance parfait pour une lecture d'été avec une atmosphère estivale mais mystérieuse.

La plume agréable, le rythme lent, les différents personnages, les dialogues pleins d'esprit, la certaine langueur, la romance qui se trouble peu à peu et la tension qui s'accentue au fil des pages jusqu'au dénouement tragique sont tous les éléments qui m'ont fait apprécié ce roman.

Une belle découverte !
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Shibumi

Satirique à souhait, ce classique de Trevanian, auteur insaisissable s'il en est, est réédité en 2020 et agrémenté d'illustrations de Qu Lan. Ces dernières viennent tantôt souligner la poésie de certaines scènes tantôt leur humour noir. Audacieuse, bravache même, cette œuvre est une critique du capitalisme, un pastiche de roman d'espionnage brillamment mené malgré quelques longueurs (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/11/06/shibumi-trevanian-qu-lan/).
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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L'expert

De Trevanian, j’avais beaucoup aimé Shibumi. Et c’est le même sentiment de pur plaisir et déconnexion totale qui a accompagné ma lecture de L’expert.

Jonathan Hemlock, émérite universitaire critique d’art, est accessoirement assassin retraité des services secrets américains. On le devine un peu sur le retour, fatigué du monde de l’espionnage. Avec ma déveine habituelle, je n’ai compris qu’a postériori que le Dr Hemlock faisait ici sa deuxième apparition dans l’œuvre de Trévanian, après La sanction. Cela n’est pas trop gênant, mais je pense que j’aurai préféré lire les romans dans l’ordre chronologique car quelques allusions au passé du personnage m’ont donné le sentiment d’avoir loupé un épisode.

En déplacement à Londres, Jonathan Hemlock se trouve malgré lui mêlé à une sombre histoire mettant en jeu : les services secrets britanniques, un club exclusif proposant des services plus ou moins légaux, un meurtre sordide et spectaculaire, le tout parsemé de références savoureuses à l’art contemporain et au milieu de l’espionnage. La description du cadre du roman est cruelle mais drôle et talentueuse.

De cette lecture j’ai adoré l’atmosphère très particulière. Cela foisonne de personnages croqués en quelques traits mais qui acquièrent, bizarrement, une réalité tangible alors qu’ils ne sont pas toujours très crédibles. Qui eût cru que je puisse trouver un intérêt à un personnage tel que MacTain, voleur de génie à l’odeur pestilentielle ? Maligne aussi, est l’intrigue: Hemlock est réquisitionné par un groupe d’espions anglais à l’efficacité... disons que la grande Albion perd quelque peu de sa superbe. Il va devoir manœuvrer afin de récupérer de compromettants documents et pour cela affronter de bien retors adversaires.

Dans ce récit très cynique, l’humour bien présent en début d’intrigue s’estompe pour devenir noirceur en fin de roman. .

Malgré cette noirceur, cette lecture m’a permis de bien déconnecter de l’ambiance anxiogène actuelle. Toute une réussite.





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Shibumi

On se prend d'amitié pour ce tueur, ninja des temps modernes. Né pendant une drôle d'époque, celle des colonies mais pas des passeports, né à Shanguaï d'une mère russe et d'un père allemand, élevé au Japon à un moment où les nationalismes se crispent, il est de partout et de nulle part. Sa force et sa faiblesse. Ce qui l'a conduit à devenir le tueur le plus réputé et craint. Une constante : sa haine des États-Unis.

Ce qui permet à l'auteur de dresser un portrait peu flatteur de son pays d'origine (mais que l'on ne s'inquiète pas, les pays européens en prennent pour leur grade également)

Une narration menée tambour battant, qui n'épargne personne. Une plongée dans un monde de lisière : celle de la légalité, du grand banditisme organisé à l'échelle des gouvernement et une plongée dans le monde sans scrupule de l'argent et du pétrole. Autant dire que cela décoiffe et que les affaires qui secouent régulièrement les États (vous savez, ces drôles de suicide ou les meurtres jamais élucidés ?) prennent une autre résonance.

Et puis, ce sont aussi de belles amitiés (eh oui), longues et sincères, intelligentes toujours. Même si chacun à ses secrets. Hel a bien compris que le plus important est de les respecter ; d'ailleurs, que dire des siens ?

Un roman qui tient en haleine du début à la fin, n'allant jamais là où on l'attend, rebondissant et allant toujours plus loin dans la noirceur de l'argent.
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Shibumi

Nicolaï Hel est un personnage bien singulier qui a tout pour qu’on le déteste : beau (même à la cinquantaine, athlétique (il est un maître en spéléologie), intelligent (il maîtrise plus de 5 langues dont le basque appris en autodidacte), riche, séduisant, et en plus c’est un dieu au lit (il maîtrise les pratiques érotiques japonaises) . Le seul problème : c’est un tueur à gages.



Oui mais voilà, moi j’ai un peu d’empathie pour l’homme. Il faut dire que son parcours n’est pas banal : fils d’une aristocrate russe et d’un Prussien, il naît à Shanghai en 1935. Son enfance se passe dans un environnement un peu trouble avec des relations tendues entre la Chine et le Japon. À la mort de sa mère il se retrouve apatride. Un général japonais le prend sous son aile et le voilà qui découvre la culture nippone et le jeu de go. Des lors sa vie va se régler sur deux choses : les règles du jeu de go et la quête du shibumi. C’est quoi le shibumi ? Pour faire simple je dirai que c’est un équilibre de vie reposant sur l’esthétisme, l’équilibre et la simplicité. Donc le petit Nicolaï se retrouve seul au Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et c’est là que ça va mal tourner pour lui, à cause du grand méchant Satan et son bras armé : la CIA. Je vous passe les détails pour ne pas divulgacher, mais on comprend rapidement que Nicolaï a toutes les raisons de détester les représentants de l’Oncle Sam. Alors quand ils réapparaissent alors qu’il savoure une retraite tranquille dans son château du Pays Basque, il va lui être difficile de rester zen.



« Shibumi » n’est pas un roman d’espionnage classique. Peu d’action en fait (moins de 100 pages sur les 513 que compte le livre). L’auteur s’attache beaucoup plus à l’enfance et à l’adolescence de son héros (près de la moitié du roman dont une grande partie sur l’histoire de ShanghaI et du Japon). Puis il le place dans son environnement alors que sa carrière de tueur est terminée, et nous le décrit longuement dans l’une de ses activités favorites : la spéléologie (un quart du roman). Tout cela est entrelacé de courts chapitres qui font du livre le « roman d’espionnage » avec les sbires de la Mother Company (les maîtres de l’énergie fossile) qui voient en Nicolaï une menace à éliminer.



Derrière le tuer froid se cache pour moi un être sensible motivé par sa quête d’équilibre, lequel passe par la défense de l’environnement. L’auteur en fait un tueur aux motifs nobles. S’il paraît extrêmement égoïste il n’en est pas moins fidèle en amitié et le sera dès l’enfance. Alors quand on s’attaque à sa tranquillité ou à ses amis, il sort de sa réserve et règle ses comptes.



Pour Travanian ce roman est le prétexte à une critique assez acerbe des États-Unis, nation marchande et sans cœur, prête à tout pour protéger ses intérêts. Au cynisme états-unien l’auteur oppose la quête de l’équilibre et de l’esthétisme du tueur solitaire. Face aux ravages de l’industrie pétrolière Travanian propose la beauté sauvage du Pays Basque et la sérénité des jardins japonais. À la trahison et la violence des hommes de main de la Mother Company Nicolaï propose la fidélité en amitié et la recherche du plaisir de sa partenaire. La sagesse ancestrale de la civilisation japonaise s’oppose à la brutalité et l'arrivisme vénal de la jeune nation américaine née de la lie de l'Europe. Ceci dit les Français en prennent également pour leur grade, tout comme les Anglais, les Italiens, les Australiens…



Par contre, comme dans tous les romans d’espionnage les femmes sont la portion congrue. Elles sont belles, parfois nunuches, parfois intelligentes, en tout cas c’est bien pour leur physique qu’elles sont là où elles sont.



Vous l’avez deviné, l’écriture est bavarde. Les longues pages sur l’histoire du Japon, le jeu de go et la spéléologie ont eu du mal à me passionner, et sans les échanges en LC avec Laurent81 je ne sais pas si je serai allée au bout. Je me suis raccrochée à l’humour de l’auteur, notamment avec le personnage de Bénât le Cagot, le poète du Pays Basque ou le Volvo bashing.

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L'expert

L’EXPERT de TREVANIAN

Les journaux titrèrent ce matin là: « Un homme empalé à St Martin des Prés », en plein Londres. Jonathan Hemlock s’y trouve justement pour des conférences qu’il donne sur l’art. Toujours passionné par les tableaux bien qu’il n’en achète plus faute de moyens, il ne travaille plus pour les services secrets et n’a donc plus de revenus annexes. Il rend visite néanmoins à McTaint, sympathique voleur de tableaux avec lequel il fit affaire dans des temps anciens…Il y rencontre une charmante et délicieuse personne prénommée Maggie et s’il a délaissé l’achat d’œuvres d’art il n’a pas renoncé aux femmes pour autant. En la ramenant chez lui il se rend vite compte qu’il est suivi et quand il rentre dans son appartement avec elle il découvre un cadavre dans les wc ce qui est, il faut le dire, d’un goût douteux. Le lendemain à la fin d’une de ses prestations sur l’art, il improvise une conférence sur le cinéma et se fait enlever. Ses ravisseurs se font appeler « Le Siège » et semblent assez proches de l’organisation gouvernementale qui l’employait occasionnellement. Il doit éliminer un certain Maximilien Strange qui aurait des vidéos compromettantes sur des membres du gouvernement proches de la Reine.

On retrouve l’homme de la « Sanction »avec grand plaisir et le style de Trevanian bien sûr mais la mise en route des opération est très longue, presque 150 pages avant que l’action ne démarre. L’Expert se situe 4/5 années après la Sanction et Jonathan va avoir besoin de toute ses qualités pour se dépêtrer du mauvais pas où il s’est mis. Un ton en dessous des autres Trevanian pour moi.
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