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Critiques de Ahmadou Kourouma (217)
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Allah n'est pas obligé

Un récit fort, comme l’annonce le résumé, il s’agit d’un enfant embrigadé dans une guerre dès son plus jeune âge. Il est précisé qu’il s’agit d’un roman et pourtant on croirait à un long article, il s’agit vraisemblablement d’un livre fait autour de plusieurs témoignages. C’est aussi une bonne occasion pour (re)voir son histoire sur l’Afrique de l’Ouest.

Barahima, un enfant lucide, avec son innocence il sait se poser les bonnes questions, il sait que tuer c’est mal même sous couvert d’une religion. C’est ce qui m’a le plus plu, l’intelligence de ce gamin est ce qui porte le roman, sans ça le roman serait probablement passé à côté de l’essentiel, et le petit serait mort avant la fin du livre.

Les chapitres sont longs mais se laissent dompter, il y a beaucoup à raconter, ça ne m’a pas dérangé car l’écriture est bonne, tous les détails sont utiles, bref il y a un bon rythme.



Impossible de rester insensible face à toutes ces tragédies, une intrigue d’une rare violence et cruellement vraie.
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Allah n'est pas obligé

L'histoire commence par la présentation d'un enfant vivant en Afrique.Il raconte son enfance ainsi que celle de sa mère, il ne nous dit rien par rapport à son père.Un jour sa mère meurt et il va être obligé de partir avec un homme pour rejoindre sa tante dans un autres pays.Au cours de ce périple il va lui arriver plusieurs mésaventures, il finira enfant soldat, il participera donc à plusieurs conflits entre bandes rivales et devra changer de pays pour retrouver sa tante.



J'ais bien aimé ce livre (allah n'est pas obligé) car l'histoire de ce jeune homme est intéressante et l'écriture est facile en revanche la fin de l'histoire est plus compliquer à comprendre et elle est trop longue.
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Allah n'est pas obligé

J'ai lu ce livre du 18/09/2016 au 23/09/2016.

J'ai lu ce livre pour les cours et je vais être honnête avec vous : je l'ai détesté.

Pour plusieurs raisons, 1) la vulgarité car oui tout le long, le narrateur parle d'un langage très populaire et très familier avec des insultes (souvent en africain).

2) des phrases répétées xx fois et de la même façon, j'avoue lire 3 pages avec un paragraphe identique juste un mot qui change, cela est très ennuyant.

3) de la barbarie, dans le récit, le narrateur nous raconte xx récits cruels les uns et les autres.

4) Un récit qui m'a perdu car le narrateur explique quelque chose mais on sait pas si, c'est en ce moment-même si c'est avant ou après l'instant présent de l'histoire.

Pour conclure, je ne le vous conseille absolument pas de le lire mais après faites comme vous voulez. J'ai un peu apprécié le côté pédagogie et une seule pensée régnait durant cette lecture : Faut que je le finisse vite, c'est un supplice.



Ma note : 2.5/10
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En attendant le vote des bêtes sauvages

Ca déménage. ça fait un moment que je l'ai lu et je ne peux pas être précise ... mais p*** ça secoue et pas qu'un peu !
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Allah n'est pas obligé

(...)

Je suis encore un peu soufflée par la difficulté mais aussi la force de l’écriture, ainsi que par la distanciation prise avec les faits horribles racontés : l’humour reste présent dans l’horreur.

Malgré tout c’est une forme de malaise qui domine en moi en fermant ce livre : admiration et lassitude se sont succédé. J’ai beaucoup aimé les premiers chapitres mais mon intérêt s’est perdu à la fin, noyé dans les violences à répétition des guerres tribales. J’avais envie que ça finisse. J’avais du mal à suivre les événements politiques. Il me manque trop de connaissances sur ce qui s’est réellement passé pour suivre facilement le déroulement des actions évoquées ici.

Ce qui est sûr c’est que je ne suis pas près d’oublier Birahima, cet enfant-soldat qui a commis tant d’horreur, kalachnikov en main, mais qui a subi tant de malheurs lui-même dès sa naissance auprès de sa mère handicapée qu’il a reniée en la dénonçant comme sorcière - ce dont il s’est toujours accusé par la suite.

J’ai redouté cet emploi systématique de quatre dictionnaires pour expliquer les mots et simplifier la lecture.

J’ai été étonnée par cette langue incantatoire, cette phrase sans cesse répétée qui sert aussi de titre, comme s’il s’agissait d’ une prière ou d’une formule magique: "Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes ces choses ici-bas."

Tout ici frôle l’irrationnel, l’excès, l’enfer. Lourd, lourd, lourd ! Je suis plombée par cette lecture .

Ce qui me restera c’est cette impression d’avoir lu le récit d'un voyage au bout de l’horreur en Afrique.
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Allah n'est pas obligé

Ce roman raconte l'histoire d'un enfant soldat après la colonisation. Les personnages sont puissants et une description des actions bien construite. Ce livre décrit un véritable enfer sur terre, rien ne peut y être plus corrompu, plus violent, plus sale, plus misérable et horrifique. La bonne idée de l'auteur a été de le raconter par la voix de cet enfant soldat, qui crée une certaine distance aux faits qui rendent les choses légèrement plus soutenable.
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Allah n'est pas obligé

Ce livre est très poignant de par son histoire et son écriture ; c'est un fait bien réel malheureusement.

L'histoire relate la triste vie d'un enfant orphelin dans certains pays africains. Seul face à lui-même il fait de très mauvaises rencontres et fini enfant soldat.

L'écriture est très particulière car c'est l'auteur lui-même qui raconte et son français est très approximatif. Néanmoins, cela est très bien conté et certains mots sont expliqués entre parenthèses.

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Allah n'est pas obligé

Birahima est un enfant des rues "sans peur est sans reproche", il a dans les douze ans. Il va connaître ce que presque aucun occidental adulte n'aura jamais l'occasion de vivre. Au pays, en Côte d'ivoire, non loin de la Guinée Il vit avec sa mère. Promiscuité, insalubrité, hygiène inexistante,faim. Sa mère se meurt, suite à une blessure mal soignée,amputée d'une jambe, réduite à la solidarité de la communauté. Sa mère décédée, Birahima sans va courir sa chance par les chemins. Guinée, Libéria, Sierra Leone, Côte d'Ivoire. Durant ses pérégrinations, il rencontrera beaucoup de personnes qui l'aideront et partageront son sort Vu son âge, ses connaissances, et ses qualifications, une seule option s'offre à lui : devenir un enfant soldat. Kalachnikov à l'épaule il sert un clan, une tribut, au gré de la chance et des conditions de survie. Il change de camp continuellement selon les opportunités qui s'offre à lui. Un jour il combat pour un chef de guerre, un autre jour il est dans le camp d'en face. Et ce n'est malheureusement pas les opportunité qui manque. Guère civiles, guerres tribales, instabilités foncière et coup d'état, il va vivre l'horreur absolue. Il raconte son histoire, définit les mots qu'il emploie et qu'il trouve difficile par différents dictionnaires qu'il a récupéré, il clôt souvent ses confessions par des interjections ordurières dans son dialecte ou de proverbes et d'incantations à Allah



Allah n'est pas obligé est un livre dur qui incarne les maux de nombreux états d’Afrique; famine, corruption à tous les étages, coups d'état incessants appuyé par l'armée. Cette plongée passionnante dans la réalité du continent s’appuie sur les faits réels, évoque la venue au pouvoir de différents leader et chefs de guerre qui versent sans tarder dans la dictature, sont renversés par l'homme fort du moment, assassinés ou fuient dans un quelconque pays d'Afrique, emportant avec eux le magot qu'ils se sont constitué au détriment de l'état. Cette plongée dans l'indicible à reçu plusieurs distinctions littéraires dont le prestigieux prix Renaudot. Pour les lecteurs des romans primés, ici il n' y a pas de surprise, c'est un superbe livre.
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Quand on refuse on dit non

Wah... on frémit et on rit (jaune) à chaque phrase, c'est horrible et c'est drôle ; en faisant d'un enfant, le petit Birahima, le personnage principal de son roman, Kourouma se donne la possibilité de jouer sur les préjugés, la condescendance des dictionnaires et de la vérité culturelle, les intérêts d'un individus et les événements de la scène nationale et internationale - tout se confronte, tout se heurte, mais c'est bien un même corps qui unit la vie et cette histoire de la Côte d'Ivoire, terriblement vivante.
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Allah n'est pas obligé

L'horreur des guerres tribales, la fraude, les détournements des biens destinés aux réfugiés provenant des ONG au profit des militaires, l'enrôlement des enfants-soldats, l'utilisation de la drogue comme moyens d'attaque à la kalachnikov, le trafic d'armes, les abus du pouvoir au Liberia, en Cote d'Ivoire et en Sierra Leone racontés par un enfant soldat, Birahima. Véritable prouesse de l'auteur qui s'est mis dans la peau de Birahima, utilisant un language très imagé. Le style fait transparaître à quel point, plus rien ne peut atteindre cet enfant qui a traversé tant d'épreuves.
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Allah n'est pas obligé

J'ai eu beaucoup de mal à lire ce roman, en raison du style, de la narration, le point de vue de l'enfant dans un parler petit nègre, et beaucoup de répétitions, de phrases ritournelles décodées, parfois sans nécessité. Ceci dit, même si le mode de narration me semble mal choisi, la dénonciation de la corruption, du système politique, des conflits et guerres avec des enfants soldats justifie ce roman terrible et cauchemardesque.
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Allah n'est pas obligé

L'histoire est très dure : l'étrange maladie de la mère, l'enfant vivant plus ou moins à l'abandon, le mélange des croyances africaine entre superstition et religion et enfin la guerre tribale faite de conflits entre petits groupes où certains chefs essayent de prendre le pouvoir, les civils en fuite et dans ce cadre la vie très particulière des enfants soldats ( drogues, manque de nourriture, combats, décès des compagnons d'armes) .



Ensuite le style est très particulier, écrit en français "petit-nègre" ( ce n'est pas moi qui le dit, c'est dans les premières pages). Birahima qui raconte cette histoire dit au lecteur qu'il a peu été à l'école et qu'il s'aide de différents dictionnaires pour faire son récit. Il y a donc très souvent des parenthèses qui expliquent les mots. Ce qui peut être appréciable quand ce sont des mots africains ou nés du croisement entre anglais et dialecte africain ( le pidgin, si j'ai bien tout compris) devient très pénible quand ce sont des mots français parfaitement compréhensibles. Les phrases sont parfois très courtes, ce qui donne une accélération du rythme et une certaine ironie qui peuvent être assez déplaisante. De plus le style est très familier, limite vulgaire car chaque chapitre se ferme sur un juron.



Au niveau de la structure de l'histoire j'ai eu l'impression que c'était une éternelle répétition : Yacouba et Birahima se font arrêter dans leur progression par un clan, ils doivent s'allier à ce clan sinon ils sont morts, ils rencontrent Sekou qui leur annonce où est partie la tante de Birahima. Ils s'arrangent pour s'enfuir, se font arrêter par un autre clan, etc. La fin du roman est également sur ce type de fonctionnement. Vu la nature des événements le lecteur se doute aussi un peu de ce que deviendra la tante.



J'ai été tentée d'abandonner plusieurs fois, la solution que j'ai trouvé pour aller jusqu'au bout a été de ne plus lire les parenthèses et j'ai franchement lu en diagonale certains passages
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Allah n'est pas obligé

Malgré l'étendue des prix reçus, pour ce livre. Je peux souligner deux points qui m'ont dérangés dans cette lecture. Premièrement, il explique tous les mots et personnellement, cela m'a agacé! On part du principe que le narrateur ne sait rien ou presque et fait partager ses observations aux lecteurs. Revenons sur le deuxième point, il y a une certaine répétition dans les phrases, dans les faits (ex : cas de Sita). Toutefois, il décrit parfaitement l'enrôlement des enfants soldats à la guerre et à leurs conditionnements.

Je pense que ce titre est intéressant au niveau thématique même s'il faut d'armer de courage.
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Allah n'est pas obligé

Roman réaliste qui donne le frisson. Tout semble vrai, et l'est sans doute. Un enfant-soldat (mesurons déjà l'absurde de cette situation...) raconte avec naïveté et lucidité sa vie de merde dans la guerre tribale, les crânes sur des poteaux à l'entrée de camps, les kalachs aux cous des bandits, les morts atroces, les viols, le hasch, le labyrinthe mortifère des factions politico-maffieuses du Liberia et de Sierra Leonne, le bordel des violences tout azimut. Lecture effarante quand on se dit que c'est aujourd'hui, que ce que nous montre l'actualité, la Côte-d'Ivoire au bord de la déchirure, ça aboutira fatalement (car c'est la fatalité, Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes ses choses ici-bas) à des horreurs comme celles décrites. Que faire ?

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Allah n'est pas obligé

Lorsqu’ils recherchent pouvoir et argent, les requins se retrouvent : ceux d’occident, richissimes et respectables, qui rentrent du conseil d’administration caresser leur chères petites têtes blondes, ceux des pays "sous-développés en voie de développement", qui citent la bible à longueur de journée et achètent des palaces grâce à l’aide humanitaire. Et les autres, tous les autres, actionnaires, cadres supérieurs, députés de démocraties libérales, présidents de républiques nauséabondes aux ministres nombrilistes assoiffés de notoriétés, militaires avides et policiers corrompus. La liste n’est pas clause, loin s’en faut. Tous ceux donc qui regardent ailleurs faignant ne pas savoir, de ne pas vouloir s’ingérer dans les affaires d’autrui, mais sont ébahis par les prouesses de leurs rejetons.

A ceux là on doit le pire que l’homme en quelques millénaires de barbarie ait pu produire : armer des enfants pour faire la guerre à leur place.

“Allah n’est pas obligé d’être juste dans toutes les choses qu’il a créées ici-bas.” Telle est la maxime favorite du jeune Ibrahima pour justifier l’avalanche de malheurs qui s’est abattue sur lui depuis sa naissance.

Armé d’un Larousse, d’un Petit Robert, de l’Inventaire des particularités lexicales du français en Afrique noire, il entreprend de conter son histoire sur un mode tragi-comique : celle d’un orphelin qui, envoyé chez sa tante au Liberia par le conseil du village, s’enfoncera dans la guerre civile en devenant enfant-soldat. En lui prêtant sa plume, Ahmadou Kourouma, l’une des plus grandes voix de la littérature africaine, fait surgir avec maestria toute l’horreur des destins arrachés à l’enfance par les affres de l’histoire contemporaine. Un livre bouleversant.
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Les Soleils des indépendances

Les soleils des indépendances /Ahmadou Kourouma (1927-2003)

Quand souffle l’harmatan et que chantent les griots…

L’histoire, qui se déroule dans un pays utopique d’Afrique Noire appelé Côte des Ébènes, évoque la fin de l’hégémonie de la puissance coloniale et la vague des déclarations d’indépendance qui apparut aux yeux de tous comme le salut et l’avènement de la liberté pour une vie meilleure dans le développement économique harmonieux.

Hélas, pour beaucoup, ce changement engendra peines et tristesses, pauvreté et désespoir.

On fait alors connaissance de Fama Doumbouya, prince malinké, dernier descendant et chef traditionnel du clan. Avec l’indépendance, il a connu la perte de son commerce, l’indigence et le malheur et n’a plus comme héritage qu’une carte nationale d’identité plus celle du parti unique.

Avec sa femme Salimata, il a quitté le pays de ses ancêtres pour arpenter les différentes funérailles afin d’assurer son quotidien. Mais Salimata, qui ne parvient pas à lui donner de progéniture, est là cependant pour l’aider grâce à un petit commerce de plats préparés pour les travailleurs.

Salimata a été excisée puis violée par le marabout féticheur Tiécoura dans sa jeunesse et le souvenir indélébile de ces atrocités l’obsède.

Les années passent…La mort de son cousin Lacina va amorcer un changement radical dans la vie de Fama, car alors il doit lui succéder comme chef de clan à Togobala : il redécouvre la terre de ses aïeux qu’il avait quittée il y a maintenant bien longtemps. Il constate alors que l’âge d’or du clan Doumbouya est bien terminé et est bien décidé à redorer le blason familial en restant à Togobala et prenant pour seconde épouse celle veuve de son cousin, la belle Mariam.

Il rentre auprès de Salimata pour lui annoncer sa décision malgré les conseils d’un féticheur qui lui annonce ce voyage comme maléfique. La suite est comme l’avait prévue le mage.

Quel sera le sort de Fama au temps de l’indépendance et du parti unique tandis que l’ancien et le nouveau vont s’affronter en un duel tout à la fois tragique et dérisoire tandis que passe l’histoire avec son cortège de joies et de souffrances.

Dans ce beau et premier roman paru en 1968, une fable politique pourrait-on dire, au style merveilleux et très personnel, une langue réinventée pour la circonstance, pleine de foules, de fragrances et de bruits, Ahmadou Kourouma tout en évoquant la vie africaine mêlant le quotidien et le mythe, nous dépeint un tableau sombre d’une Afrique, avec les violences induites par les abus de pouvoir et l’autorité du parti unique, une critique des régimes politiques post-indépendance. L’auteur, portant un regard critique sur les gouvernants de l’après -décolonisation, dénonce avec ironie et humour le manque d’ouverture politique et l’absence de liberté, réduisant le peuple à la pauvreté économique, morale et intellectuelle. La démocratie est un leurre. Est aussi largement évoquée la triste condition des femmes avec excision traditionnelle et viol courant, des femmes soumises et en servitude comme le prescrivent les commandements d’Allah.

Écrivain ivoirien d’ethnie malinké, Ahmadou Kourouma a vécu une partie de son enfance à Togobala en Guinée (ici appelée république socialiste de Nikinaï). La Côte d’Ivoire est appelée Côte des Ébènes dans le roman.

En bref, un grand classique de la littérature africaine.

Extraits : « La piste montait et tournait ? Près de vingt ans de vie commune avaient amené Fama et Salimata à se connaître comme la petite carpe et le crocodile cohabitant dans le même bief. »

« Les soleils des indépendances sont impropres aux grandes choses ; ils n’ont pas seulement dévirilisé mais aussi démystifié l’Afrique. Il n’y eut aucune diablerie ébahissante, mais de toutes petites… »

« Lors des funérailles, tous les présents n’étaient pas que des hommes. Des génies-, des mânes, des aïeux, et même des animaux avaient profité de ce rassemblement et s’étaient ajoutés à la foule. »

« Du train ils débarquèrent dans la capitale, Fama et sa jeune femme Mariam, la veuve du défunt Lacina. Le matin était couleur petit mil et moite, un matin de sous-bois après une nuit d’orage… »

« Fama pensait que tout allait finir par s’arranger. « Même la guêpe maçonne et le crapaud finissent par se tolérer quand on les enferme dans une même case et pourquoi pas Maria et Salimata » se disait-il. »

« En politique, le vrai et le mensonge portent le même pagne, le juste et l’injuste marchent de pair, le bien et le mal s’achètent ou se vendent au même prix…Ils s’étaient tous enrichis avec l’indépendances (les politiques), roulaient en voiture, dépensaient des billets de banque comme des feuilles mortes ramassées par terre, possédaient parfois quatre ou cinq femmes qui sympathisaient comme des brebis et faisaient des enfants comme des souris. »





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Les Soleils des indépendances

Tout comme Force ennemie le mois dernier, je ressors de cette lecture sans savoir si j’ai aimé ou non. Je n’ai pas trop apprécié le personnage de Fama, mais en revanche j’ai beaucoup aimé celui de son épouse, qui permet à l’auteur de dénoncer toutes les violences faites aux femmes.



Challenge 2023 : un roman écrit par un auteur francophone.
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Allah n'est pas obligé

Bien qu'instructif, je n'ai pas tellement apprécié ce roman. J'ai eu beaucoup de mal avec le style et le manque de cohérence. Nous sommes dans la tête d'un enfant qui écrit mal, répète beaucoup les mêmes tournures de phrase et utilise de nombreuses grossièretés. Et pourtant il y a des passages plus neutres pour raconter la situation politique qui, bien qu'intéressants, nous sortent complètement du point de vue adopté. L'insertion constante de définitions entre parenthèses alourdissent également la lecture. Par ailleurs, j'ai trouvé que le roman s'effaçait parfois un peu trop pour devenir une liste factuelle d'événements. On passe d'horreur en horreur sans trop se préoccuper des répercussions sur les personnages, on ne sait que trop peu ce qu'ils pensent et ressentent. Tout semble être en accéléré.

Si ce livre est important pour faire connaître ces atrocités, j'aurais toutefois aimé y retrouver ne serait-ce qu'une once d'humanité.
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Allah n'est pas obligé

Allah n'est pas obligé attendait depuis plus de 10 ans dans ma bibliothèque, il était temps que je le lise! Le narrateur, Birahima, 10 ou 12 ans, nous raconte son parcours d'enfant soldat dans le chaos des guerres tribales dans l'Afrique de l'Ouest des années 1990. Les forces de ce roman, qui a reçu plusieurs prix, font aussi ce qui m'a déplu. L'auteur se met à la place d'un enfant soldat, qui a quitté jeune l'école, ponctue ses paragraphes d'injures, et explique beaucoup des termes employés à l'aide du dictionnaire. Ce style est très bien adapté au roman et à son propos, mais je n'ai pas accroché. Autre point positif pour l'auteur mais négatif pour moi : malgré les atrocités racontées, je n'ai ressenti quasiment aucune émotion, moi qui suis d'habitude très sensible. Mais finalement ça colle bien avec ce personnage d'enfant soldat qui a été drogué, déshumanisé et habitué à subir/provoquer la violence dans une anesthésie des sentiments. Enfin, les passages décrivant le contexte ont un côté documentaire qui m'a fait un peu décrocher. Je suis peu familière de cette région du monde et de cette histoire, j'avais envie d'en savoir plus mais j'étais un peu perdue.
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Allah n'est pas obligé

Allah n'est pas obligé est un témoignage cru sur la violence qui a ensanglanté le Liberia et la Sierra Leone dans les années 1990. Le conteur est un enfant-soldat, et heureux de l'être, et l'essentiel du récit sonne vrai. Les massacres au hasard, les conflits ethniques, les retournements d'alliance, l'enfant se retrouve à combattre dans plusieurs camps en fonction des rencontres qu'il fait et des menaces qu'il reçoit. On voit bien que les personnages ne font pas de politique, n'ont pas d'idéologie, il essaient juste d'être dans le camp de ceux qui vont survivre. "Si l'on s'empare d'une mitraillette, c'est avant tout pour manger" disait Ryszard Kapuscinski dans Ebène.

Les conflits du Liberia et de la Sierra Leone se sont achevés à la fin des années 1990, malheureusement ils ont laissé la place à la République Démocratique du Congo où depuis 20 ans, la situation est exactement celle que décrit l'auteur. Même terreur, mêmes massacres, juste à plus grande échelle. C'est la malédiction des pierres précieuses, car ce sont elles qui attirent les convoitises, déchainent la violence et financent les conflits.



Par contre il est difficile de croire qu'un enfant ait envie d'être soldat. La réalité est encore plus cruelle que ce que raconte ce livre, et les enfants-soldats ont tous été tabassés pour leur inculquer la discipline et leur enlever toute velléité de pitié. Sur ce point le récit ne me parait pas très réaliste.



Quant au style, on remarque que l'auteur arrive à mettre de l'humour dans une histoire d'une cruauté sans limite. Par contre l'ajout d'innombrables définitions entre parenthèses, les répétitions, ainsi que le fait de terminer chaque chapitre par une grossièreté, rendent la lecture pénible. Dommage, ce livre ne méritait pas ça.
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