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Critiques de Alejandro Jodorowsky (784)
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Bouncer, tome 2 : La pitié des bourreaux

Bouncer et Seth sont de retour. Du moins, restent-ils confortablement installés dans leur mystérieuse retraite. Le temps est mis à profit pour former le gamin… d’ouvrir certaines fenêtres sur le passé… puis de prendre la route pour mener à bien un certain projet de vengeance.



L’arrivée en ville est ici un nouveau passage attendu du tout fan du genre western. C’est donc en toute logique que les auteurs optent pour cette piste. Ensuite, l’histoire enchaîne les passages plus au moins prévisibles : le coup de foudre avec la seule demoiselle en détresse des environs, les doutes et la révélation : Seth se révèle – décidément être un sacré pistolero avec de bonnes intentions, constamment tiraillé entre le bien et le mal.



Tout cela n’est pas vraiment nouveau… pourtant il y a ici de quoi surprendre. Du moins Bouncer surprend vraiment son monde. Non seulement il apparaît en retrait (il se contente d’orienter son jeune élève et de lui venir en aide), mais il se révèle curieusement sympathique s’éloignant du cliché du héros revêche.



D’autres personnages et surtout l’histoire familiale viendront compléter une galerie de personnage qui fait, véritablement, la force de cet album. Autant le scénario est les dessins se révèlent classiques, autant tout ce joli monde, parvient à nous inciter à lire et à en savoir toujours plus.



L’histoire s’achève de manière assez convenue. Ce final aura le mérite de mettre un terme à ce cycle et de permettre aux moins motivés d’en rester là. Pourtant, sans laisser de portes ouvertes, la série recèle encore du potentiel pour la suite. Affaire à suivre…
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Les Chevaliers d'Héliopolis, tome 3 : Rubedo,..

Napoléon Bonaparte n'arrive pas à oublier le baiser d'Asiamar. Empli de frustration c'est vers la guerre et la conquête qu'il se défoule.



Depuis 3 tomes cette histoire est de plus en plus étrange. Elle joue à fond la carte de l'ésotérisme et de l'alchimie. Ca devient carrément bizarre et je n'arrive plus a comprendre où les auteurs veulent nous amener.

Je n'arrive pas à me plonger dans le scénario, je n'arrive pas tellement plus à apprécier les personnages. Je me suis perdue en cours de route...

Dommage car le graphisme de jeremy est de qualité.
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L'Incal, Tome 2 : L'Incal lumière

Ce tome 2 est un enchaînement direct du premier. Mais il ne va pas falloir s'y perdre, c'est que les fils sont nombreux à être tirés dans ce tome, entre John Difool aux prises avec le Techno-Pape, heureusement y'a Deepo, la révolte des mutants bêtes dont on ne rate pas une miette dans les Conapt, sa Majestueuse Ophidité qui commence à sortir de son trip sous acide pour se rendre compte que c'est un peu la m**** excusez le du peu, une maladie champignonesque, une virée sur le lac d'acide et une alliance pour le moins très inattendue... On ne s'ennuie pas une seconde. Les couleurs sont aussi délirantes que le scénar' qui part dans tous les sens mais réussit à rester cohérent, exploit titanesque !!

Je ne sais pas ce qu'on pris les auteurs avant de façonner cette histoire mais c'est de la bonne et j'en reprendrai une autre part avec le tome d'après vu le bon twist des familles sur les dernières planches j'ai très envie de connaître la suite !!! Avis aux amateurs de SF en tout sous-genres parce que ça brasse large : science fantasy, space opera, cyberpunk... et la cerise pour la mystérieuse Animah qui en une planche te retourne le truc comme une crêpe et se taille en mode femme invisible...
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Bouncer, tome 9 : And back

Un scénario plus sombre dans cette seconde partie ( oui, cela est possible!) on touche le fond. Les couleurs ocre et sombres accentuent cette sensation. Seul la justice des hommes donne un peu d'espoir...

C'est du brutal (comme aurait dit Audiard) donc, mais c'est excellent.

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Castaka, Tome 1 : Dayal ; Le premier ancêtre

Le premier volume de la série Castaka constituerait en fait la préquelle de la série de La Caste des Méta-Barons. Je ne le savais pas, et je n’ai rien compris à cette histoire censée revenir sur l’origine glorieuse et sanglante du Méta-Baron (allez savoir de qui il s’agit…).





Les fins connaisseurs de cette série seront peut-être ravis de se mettre une prolongation sous la dent mais malgré l’émoustillement visuel que cet album pourra provoquer, il ressemble surtout à une commande commerciale. Sa philosophie de comptoir et son érotisme de cour d’école primaire s’effilochent, conséquences d’un travail nécessité par la tête plutôt que par le cœur.

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Bouncer, tome 8 : To hell

Nouvel arc narratif pour Bouncer et une fois de plus, la violence est venue frapper à sa porte, comme si personne dans son entourage ne pouvait être heureux, vivre tranquillement.



Une fois de plus, le nouveau salopard est pire que les précédents.



Bouncer va devoir reprendre la route pour aller chercher le serpent dans sa tanière et ce ne sera pas un voyage de tout repos. Le titre "To Hell" le dit bien…



Après avoir affronté la neige et les loups, Bouncer va aller quérir son assassin dans une prison particulière, en plein milieu d’un désert : caniculaire la journée, frigorifique la nuit.



Le genre d’endroit d’où l’on ne s’évade pas : les éléments naturels et la situation particulière de cet ancien pénitencier, transformé en Club Med pour les bandits (moyennant un prélèvement sur leurs larcins), en font un endroit parfait.



Comme dans l’album "L’enfer de Xique-Xique" avec Gil Jourdan (Tillieux), mais en moins drôle et en plus violent.



♫ Les portes du pénitencier, sur le Bouncer se sont fermées ♪…



Encore un excellent album et il me tarde de lire la suite pour voir comment tout cela va se terminer.

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Le lama blanc, tome 6 : Triangle d'eau, tri..

Un criminel repenti est plus utile qu'un pêcheur mort.

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Ce tome fait suite à ‎Le lama blanc, tome 5 : Main fermée, main ouverte (1991) qu'il faut avoir lu avant. Ces 6 tomes forment une saison complète et il faut avoir commencé par le premier. La parution initiale de celui-ci date de 1992. Il comporte 54 planches en couleurs réalisées par Alejandro Jodorowsky pour le scénario, et Georges Bess pour les dessins et les couleurs. La série comporte une deuxième saison en trois tome qui commence avec La légende du lama blanc, tome 1 : La Roue du temps.



Les rapaces volent dans le ciel et les pauvres paysans du village qui accueillit Gabriel encore enfant travaillent une terre aride, sèche et craquelée, se demandant pourquoi ils s'acharnent à labourer cette terre maudite. Un ancien répond qu'ils sont les enfants de cette terre, et que si elle meurt, ils mourront aussi. L'un d'eux aperçoit un homme qui vole dans le ciel. Conformément à sa décision, Gabriel Marpa revient une dernière fois à cet endroit où il a détruit le village en provoquant des tremblements de terre, et où il a soulevé la terre, la rendant stérile, et massacrant tous les animaux. Il apparaît comme un individu émacié, assis dans la position du lotus, volant dans les airs. Les paysans s'en prennent à lui, lui jetant des cailloux, le ridiculisant en pointant du doigt qu'i a consacré tous ses efforts à devenir un saint pendant que, eux, meurent de faim. Gabriel prend conscience qu'ils ont raison. Il décide de mettre pied à terre, et leur déclare qu'il leur vient en aide. Il est identifié par tante Detchéma et oncle Késang qui indiquent aux paysans que c'est lui qui a détruit le village, leurs récoltes et leurs bétails : c'est un magicien noir. Les villageois se ruent sur lui et commencent à le rouer de coups de bâton. L'un d'eux a l'avant-bras transpercé par une flèche. C'est Péma qui l'a décochée et qui se rue sur Detchéma pour la frapper.



Gabriel Marpa intervient. Il lui demande de l'épargner. Grâce à la méchanceté de cette pauvre femme, il a connu la misère. C'est grâce à la misère qu'il a connu le grand éveil. Péma et lui sont dans une quête qui est située à l'opposé de celles que suivent la plupart des êtres de ce monde. Il faut avant tout apprendre à pardonner. Ces paysans ont raison : il a détruit ce pays en provoquant une catastrophe, en provoquant la grêle et par voie de conséquence la sécheresse. Le temps est venu de réparer les préjudices et non de les châtier. Que cesse la haine ! Gabriel Marpa se tient bien droit, il écarte les bras et il en appelle aux esprits de l'eau, aux esprits du feu. Le vent se lève, les nuages s'amoncellent, les éclairs déchirent le ciel. La pluie se met à tomber abondamment. Les animaux reviennent, les plantes renaissent. Ils arrivent de partout : les moutons, les chèvres, les yacks, tout le bétail disparu. L'orge pousse à vue d'œil. Les paysans sont comblés et ils repartent vers leurs habitations. Péma constate qu'aucun d'eux n'a été capable de remercier Gabriel. Ce dernier demande à Péma de le conduire à sa mère Atma, et il ordonne à Detchéma et Késang de les suivre. Après quelques heures de marche, Gabriel se tient devant le cadavre desséché de sa mère : il ne reste que la peau sur les os.



Gabriel Marpa est en pleine possession de ses pouvoirs, sa gloire étant révélée, dans un état de plein Éveil. Que lui reste-t-il à accomplir ? Il lui reste à revenir dans le monde matériel, et à prendre sa place dans la société civile. Il est venu le temps des hauts faits et des miracles. Il renoue avec les paysans qu'il avait maltraités, à nouveau pas dans une approche de culpabilité catholique, mais avec une reconnaissance de son acte criminel qui les a plongés dans la misère. Il ne fait pas pénitence, ou acte de d'expiation : Gabriel Marpa vient faire amende honorable et réparer ses torts, comme un individu responsable mettant à profit ses capacités extraordinaires. Il ne demande pas pardon à un dieu, mais vient en aide à son prochain. Son attitude capte l'attention du lecteur, encore sous le coup de l'acte barbare qu'il a commis dans le tome précédent : la suite de son comportement n'est pas celui d'un croyant catholique repenti. De ce point de vue, le scénariste reste dans une culture bouddhique avec le principe que les mauvaises actions ne peuvent pas être effacées (elles doivent être équilibrées par une quantité équivalente d'actions bonnes et utiles). L'individu observe les règles morales et religieuses de bonne conduite pour se libérer du cycle des réincarnations. La réalité matérielle n'est qu'illusions. L'homme saint ne recourt jamais à la violence, et faire du mal aux autres est faire du mal à soi-même, du fait de l'interdépendance universelle entre les êtres vivants. Ainsi, si les religions du Livre et la religion bouddhique partagent des valeurs morales communes, le lecteur ressent bien que l'usage des mots Saint, Miracle dans le contexte de cette histoire prend un sens différent car la culture est différente. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut estimer que la notion de pardon fait plus sens dans le contexte du bouddhisme, avec l'exemple du sort que Gabriel Marpa réserve à Tsöndu, celui qui a tué ses parents. Quelques pages auparavant, parlant de lui, un moine déclare qu'un criminel repenti est plus utile qu'un pêcheur mort. Ici ce sont les êtres humains qui pardonnent, et pas Dieu.



Gabriel Marpa a acquis la pleine maîtrise des pouvoirs qui accompagnent son statut d'homme saint. Il en acquiert encore un autre au cours de ce tome. Il est maintenant un individu à l'apparence assez maigre, à la longue chevelure négligée, uniquement vêtu d'un pagne. L'artiste le représente de manière descriptive et factuelle, ne jouant que sur la couleur quand il réalise un miracle. Le lecteur voit donc un simple être humain, avec des capacités extraordinaires. Visiblement, il maîtrise son métabolisme au point de ne plus souffrir du froid, ce qui était déjà le cas dans le tome précédent. Il lui suffit d'étendre les bras pour faire pleuvoir, et il dispose toujours de cette faculté de sortir de son corps sous forme d'ectoplasme spirituel, et même de faire apparaître d'autres formes ectoplasmiques. Les dessins sont en phase avec le choix du scénariste de présenter les capacités extraordinaires de Gabriel, comme des sortes de superpouvoirs, sans s'appesantir sur leur logique de croyance, ou sur les tenants de la Foi bouddhique. D'un côté, cela reste dans la continuité des tomes précédents : de l'autre, le lecteur voit un individu doté de capacités surnaturelles, parce que c'est comme ça, ce qui peut s'avérer un peu frustrant.



Dès la scène introductive, Bess a plus à représenter que des zones désertiques rocheuses et des paysans en haillons. Il commence par mettre en scène le conflit entre le saint descendant littéralement du ciel pour revenir parmi le commun des mortels. La mise en scène est remarquable dans sa gestion de l'espace, du placement des personnages du relief montagneux, de l'intervention des différents protagonistes : tension narrative, lisibilité parfaite, enchaînement des actions logique et naturel. Lors des miracles (pluies et retour du bétail), le lecteur se rend compte que l'artiste continue à jouer sur les couleurs, s'écartant du naturalisme pour souligner le caractère extraordinaire de cet individu qui devient jaune pâle, ou le ciel qui devient violet quand les éclairs se déchaînent. La scène suivante est tout aussi extraordinaire, alors qu'il ne reste plus que quatre personnages dans cette zone montagneuse désertique, et que Gabriel découvre le cadavre de sa mère. Gabriel réalise une autre forme de miracle, ce qui se reflète dans le comportement de Detchéma et Késang, dans leur langage corporel, autant que dans l'expression de leur visage. La scène suivante est extraordinaire : Gabriel fait face aux moines soldats du monastère de Chapkori. L'artiste adapte sa narration visuelle en conséquence, en particulier le découpage, usant aussi bien d'un nombre élevé de cases par page (jusqu'à 11), que d'une case panoramique étalée sur deux pages en vis-à-vis pour rendre compte du massacre. Une fois l'autorité de Gabriel Marpa restaurée dans le monastère, Bess représente à nouveau la caverne contenant le cristal et les huit cercueils de pierre. Comme la fois précédente, il ne se contente pas de vagues formes de pierre pour aller plus, il investit le temps nécessaire pour montrer chaque roche, sans oublier les cordes tendues avec les tissus accrochés dessus. La suite est tout aussi remarquable sur le plan visuel, que ce soit l'architecture du monastère et l'aménagement des pièces intérieures, ou les scènes de rassemblement des moines.



Le lecteur peut se projeter dans chaque lieu pour une sensation de pleine immersion, et avoir l'impression de côtoyer les personnes présentes. Il se laisse porter par le scénario curieux de découvrir les nouvelles épreuves que Gabriel Marpa va affronter, en plus du parachèvement de son ascension spirituelle. Rétrospectivement, il se dit que le scénariste mène fort logiquement son récit à son terme. Il se demande comment Gabriel va pouvoir gérer l'affrontement inéluctable contre les moines soldats bien déterminés à l'occire, comment il va traiter le tulkou imposteur et le lama illégitime. À nouveau, Jodorowsky se montre un conteur extraordinaire, que ce soit dans la mise en scène du combat qui permet au lecteur de croire à ce qui arrive aux moines soldats, à la fois dans la façon de mettre en scène les valeurs morales associés au bouddhisme, en particulier le pardon, avec cette très belle maxime : Un criminel repenti est plus utile qu'un pêcheur mort. Il mène ainsi son récit à son terme avec une clôture très habile, à la fois ouverte sans avoir à expliciter ce qu'il advient de Gabriel Marpa, à la fois historique avec l'annonce de l'invasion du Tibet par les forces militaires chinoises, à la fois de manière cyclique en bouclant sur la scène d'ouverture du premier tome avec une élégance rare.



Le lecteur referme ce dernier tome de la première saison, repus et content. Il ne s'attendait pas forcément à une narration visuelle aussi aboutie et intemporelle : Georges Bess réalise une reconstitution historique remarquable, avec des personnages plausibles et naturels, et des mises en scène claires et exprimant avec conviction le propos du scénariste. Alejandro Jodorowsky raconte une histoire déconcertante, celle d'un enfant blanc qui devient un saint homme, accédant au degré le plus élevé de l'éveil bouddhique, sans trop développer la Foi associée, tout en évoquant les valeurs morales avec pertinence, et en conservant les miracles spectaculaires. Le lecteur n'a d'autre choix que d'accepter cette forme s'apparentant au roman d'aventures, tout en reconnaissant que le dogme principal de l'interdépendance universelle est présent du début à la fin. Une histoire originale qui n'a pas pris une ride et qui se lit avec un plaisir immédiat, sans nécessiter de recontextualiser l'œuvre dans la production de l'époque.
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Le Lama blanc, tome 1 : Le premier pas

Néfaste est l'année du Dragon.

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C'est le premier tome de la première saison d'une série indépendante de toute autre, comptant cinq albums parus de 1988 à 1993. Il y a eu une deuxième saison en trois albums parus de 2014 à 2017, et réalisés par les mêmes auteurs. Celui-ci comporte 46 planches en couleurs réalisées par Alejandro Jodorowsky pour le scénario, et Georges Bess pour les dessins et les couleurs.



Au début du vingtième siècle, au Tibet, un enfant s'est accroché à un large cerf-volant et il vole dans le ciel, ainsi maintenu en l'air par le vent, les autres enfants tenant solidement la corde du cerf-volant. Un biplan équipé d'une mitrailleuse surgit dans le ciel, et le pilote dont le visage est caché par son casque et son écharpe ouvre le feu. L'avion s'en va. Le corps déchiqueté de l'enfant chute lourdement et s'écrase, son sang étant projeté au sol. Le grand lama Mirpa s'éveille, ayant conscience du caractère prémonitoire de ce rêve qui confirme la prophétie du maître : les temps sont proches. Non ! Les temps sont venus. Il réunit tous les moines dans la journée, dans le temple et s'adresse à eux. Néfaste est l'année du Dragon. En songe, il lui a été donné de voir tomber du ciel un cadavre. Et voilà ce que signifie ce songe ! Une multitude haineuse franchira les portes du pays par le sud. Le sang teindra de rouge les neiges éternelles, et les piliers de leur foi eux-mêmes vacilleront comme des hommes pris dans la tempête ! Il va devoir abandonner cette dépouille, ce véhicule usé par les ans, afin de préserver leur savoir de la destruction, afin de transmettre au monde la vérité. Mais dans vingt ans, l'année Terre-Taureau sera pire encore. Ainsi en a prophétisé Padma Sambhava, leur maître ! L'année Terre-Taureau… Cette année-là, un fauve au mufle de taureau labourera notre terre, et le vaniteux drapeau rouge flottera sur le Tibet. Des machines roulantes dévoreront ses routes, semant haine, peur et malheur !



Les moines sont terrifiés par ce discours. Le grand lama se dépouille des habits de sa fonction et s'avance en pagne pour sortir à l'extérieur. Il s'assoit dans la position du lotus à l'extérieur, et les moines l'imitent faisant un large cercle autour de lui. Mipam se concentre, prononce deux cris. Hhiiiiiiic ! Phé ! L'arrière de son crâne se déforme, comme sous l'effet d'une pression intérieure. Il finit par céder et une quantité impossible de sang en jaillit. Un vent terrible se lève. Les moines médusés contemplent le lama : toujours en position du lotus, mais couché sur le dos, la tête dans une mare de sang, son corps se recroqueville, il rapetisse littéralement. Alors qu'il ne mesure plus qu'une quinzaine de centimètres, une pluie de fleurs se met à tomber doucement. C'est un miracle ! Et la peau du grand lama est fraîche à présent, comme celle d'un enfançon : il a réalisé l'état de bouddha ! Tzu a pris la minuscule silhouette dans ses mais, et l'élève au-dessus de la foule : elle se met à resplendir, comme le soleil à son lever, illuminant toute la région. Plus tard, un petit groupe de blancs, des tchilingas, arrive dans cette ville.



Il faut quelques pages pour saisir la nature du récit. À l'évidence, il se déroule au Tibet, au début du vingtième siècle, encore qu'il ne soit nulle part fait mention d'une date. Dans la première page, le lecteur se demande s'il doit prendre au premier degré l'image de ce garçon suspendu à un cerf-volant étant haut dans le ciel. L'attaque du biplan est sans pitié, et la quantité de sang répandu au sol semble trop grande. La scène bénéficie de visuels saisissants, et avec une opposition impitoyable entre la vulnérabilité de l'enfant ainsi accroché sous le cerf-volant et l'anonymat cruel du pilote. Le grand lama se réveille, et le lecteur comprend la nature onirique et prémonitoire de la séquence qui n'est donc pas à considérer de manière littérale. En revanche, il prend alors pied dans la réalité, décrite avec soin par l'artiste. Le lecteur regarde alors différemment les dessins pour s'imprégner la reconstitution historique. Il prend le temps d'observer les bâtiments : l'extérieur du temple où se réunissent les moines avec les décorations sur la façade, puis l'intérieur avec les draperies tendues, la disposition des habitations du village administré par le gyalpo, le lieu où il reçoit les visiteurs étrangers, la grande maison où se déroule l'accouchement. Il est visible que l'artiste s'est documenté, et il a même effectué un séjour au Tibet, qu'il met à profit pour rendre ses descriptions plus authentiques.



Le lecteur prend également le temps de regarder les tenues vestimentaires des moines, des civils et des quelques européens, ainsi que les meubles, les aménagements des pièces intérieures, et les accessoires de vie. Il se rend compte que Bess se montre très généreux en détails dans ses dessins : les armatures du cerf-volant pour tendre la toile, les instruments de musique des moines en fond de case lorsque le grand lama s'adresse à la communauté, les variétés de fleurs tombant du ciel, les objets personnels du grand lama, les ustensiles de cuisine d'Atma. En outre, il projette le lecteur dans les espaces naturels autour des villes : des paysages montagneux rocailleux, au sein desquels l'homme est parvenu tant bien que mal à accrocher ses bâtisses pour s'y installer. Il représente les éléments merveilleux ou surnaturels dans le même registre premier degré et descriptif : l'arrière du crâne du grand lama qui enfle jusqu'à éclater, son corps devenu de la taille d'une petite poupée, la pluie de fleurs, la manifestation du magicien Ngakpa Naldjorpa, le nécroman Bön avec sa peau verte, ou encore plus étonnant la manifestation de la réincarnation du grand lama Mipam. Le lecteur s'interroge alors sur la valeur à donner à ces phénomènes mystiques.



Le lecteur plonge dans un récit de nature historique, avec une reconstitution visuelle de grande qualité. Il découvre les circonstances de la naissance d'un tulkou, en l'occurrence un nouveau-né, et jeune garçon à la fin du tome qui est reconnu comme la réincarnation d'un lama, avec un grand lama se prêtant à une manipulation pour éviter d'avoir à céder le pouvoir, et à l'arrivée des blancs dans une mission d'évangélisation prônant l'exclusivité du dieu unique. Dès la première scène, la spiritualité est présente, plus au travers de manifestation surnaturelle que de tenants d'une foi : cerveau qui explose, pluie de fleurs, magicien qui vole dans les airs, apparition du spectre de Bouddha dans les nuages, manifestation de la forme spectrale du grand lama défunt à partir de la tête du tulkou. Les représentations sont littérales donnant l'impression d'un mysticisme très spectaculaire, fonctionnant sur la base de capacités surnaturelles dignes des meilleurs effets spéciaux. L'auteur ne rentre pas dans le dogme religieux, ne fait pas mention des trois véhicules. Il reste à un niveau qui s'apparente à un récit d'aventures. Lorsqu'il décrit une croyance, c'est une capacité extraordinaire. Par exemple en parlant d'un messager tibétain courant très vite en montagne : un Lung-gom-pa sait contrôler la matière qui le compose, par l'esprit. Sa force est alors celle d'une étoile au ciel, qu'il ne doit plus quitter des yeux. Encore que pour ce cas précis, le dessinateur représente simplement un individu normal en train de courir normalement, avec juste une première case plus métaphorique le montrant au sommet d'une crête avec les nuages et le ciel bleu en arrière-plan. Ce positionnement narratif s'avère quelque peu déconcertant car l'auteur a ancré son récit dans une communauté religieuse tibétaine et évoque le phénomène, ou la croyance, de tulkou, c’est-à-dire la réincarnation. En la montrant de manière prosaïque, il provoque une prise de recul du lecteur qui s'interroge sur les mécanismes d'un tel phénomène. À partir de quel moment la réincarnation est-elle achevée ? À partir de quel moment, l'esprit de l'individu originel (ici, le grand lama Mirpa) supplante-t-il celui de l'enfant dans lequel il se réincarne ? S'agit-il finalement de deux individus distincts entre l'originel et le réincarné, ou est-ce la continuité d'une existence précédente, souvenirs compris ? Finalement, y a-t-il des âmes normales et des âmes réincarnées, ou les âmes normales sont-elles également la réincarnation d'individus ou d'autres créatures ou animaux ? À ce stade du récit, l'absence de perspective religieuse laisse le lecteur perplexe sur le propos même de l'auteur.



Dans le même temps, le récit est captivant pour lui-même. Les dessins et le dialogues permettent de se projeter dans une communauté religieuse dont le chef spirituel décède, après une prophétie de l'avènement de temps néfastes. L'intrigue s'avère divertissante et prenante : la menace prophétisée imprécise, l'arrivée des occidentaux, les manigances du grand lama Migmar pour conserver le pouvoir, l'alliance du responsable du village où est né le tulkou, les deux hommes de confiance du lama Mipam qui suivent ses instructions à la lettre (le défunt continuant ainsi à agir dans le présent, par leur entremise), les quelques moments de violence qui brisent des existences. Le scénariste est un conteur hors pair qui sait capter et retenir l'attention du lecteur avec un récit très riche, lui donnant envie de connaître la suite.



Le titre donne l'impression au lecteur que cette bande dessinée va l'immerger dans une aventure dans laquelle le bouddhisme jouera un rôle prépondérant. À la fois, il est satisfait, et à la fois il reste sur sa faim. Georges Bess réalise une narration visuelle de premier choix, à la fois par la reconstitution historique, à la fois pour la mise en scène et la construction des séquences. Alejandro Jodorowsky entremêle avec art une aventure, une dimension historique, des personnages originaux, de la violence, du mysticisme, tout en évitant soigneusement de parler de la doctrine du bouddhisme tibétain.
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Les chevaliers d'Héliopolis, tome 4 : Citrini..

Soyons sympa, les dessins de Jérémy sont toujours aussi beaux à regarder, les couleurs sont chatoyantes et j’ai passé un bon moment de lecture sans me prendre la tête.



Les débuts étaient prometteurs : Londres, 1888…



Si en voyant ça, j’ai imité le cri du loup de Tex Avery, ensuite, j’ai eu l’impression que tout partait en capilotade, pour ne pas dire en couilles (je resterai polie, hein).



Autant je ne connais pas bien l’Histoire de vos p’tits Louis numérotés (je ne vois donc pas toutes les libertés prises par l’auteur), autant sur Jack The Ripper je suis plus cultivée (vous m’excuserez) et donc, voir les prostituées assassinées dans des coins reculés de parcs, ça m’a fait crier à l’hérésie.



De son côté, Asiamar notre chevalier hermaphrodite passe au dernier niveau, celui du jaune et Fuxi, le maître des chevaliers lui explique l’origine de leur groupe. Petit mot à ceux qui ont lu le tome 4 : vous ne trouvez pas qu’il a des petits airs du personnage Petit-Coeur dans Dragon Ball, le Fuxi ??



Petite crise mais Asiamar gère assez vite sa déception et est ensuite envoyé affronter l’assassin qui terrorise tout Londres… La rencontre à lieu et boum… Mais qui a enclenché le turbo dans cet album ??



Le souci, c’est que tout va trop vite, bien trop vite ! On tombe amoureux des deux côtés rien qu’en un regard et viens-y que je te donne mon âme, mon sang, mon coeur, mon cul (ok, là je ne dirai rien sur la vitesse) et que tout se fasse dans un déchirement qui ferait passer Roméo et Juliette pour des couillons au niveau des promesses.



Comme si ça ne suffisait pas, comme le scénariste déjanté qu’est Jodorowsky doit tout caser en un seul album, on accélère là où on aurait dû prendre son temps et on atermoie durant des cases et des cases sur Asiamar qui aimheu la femme qu’il a croisé car c’est son âmheu, son coeur, sa vie… Bref, fû d’amûr il est.



Et vas-y que ça galope encore plus vite pour terminer avant le mot fin… On aime aussi vite qu’on pardonne et qu’on arrête d’haïr. Le trop lent côtoie le trop rapide, le trop expliqué, trop détaillé côtoie l’expéditif.



Alors oui, à la fin, on sait que tout est résolu, on a fait le tour de la question, le lecteur ne restera pas sur sa faim à la fin, mais ce fut expédié à la vitesse d’une météorite poussée par des réacteurs super-puissant.



Nous avons une morale à la fin, elle nous fait honneur, mais bon, je la trouve un peu surfaite, limite bancale. Heureusement, les personnages sont super intelligents et le principal concerné, Fuxi, a compris. La lumière fut dans son cerveau super prodigieux alors que n’importe qui aurait pu lui expliquer facilement…



Ce quatrième tome aurait dû être exécuté en deux, cela aurait permis à l’auteur d’aller plus doucement, de ne pas résoudre tous les problèmes rapidement, facilement, de faire aller son scénario à la vitesse de l’éclair et de donner l’impression qu’on termine vite avant de passer à autre chose.



Un partage en deux tomes ne m’aurait pas donné l’impression que les auteurs faisaient un tome supplémentaire afin de se faire du fric sur le dos des lecteurs (comme certains le firent sans honte).



Une saga en dents de scie, avec des hauts et des bas et une conclusion un peu trop rapide à mon goût. Maintenant, si on fait abstraction de tout ça, on passe en moment de lecture détente sans se prendre la tête…



À vous de voir ce que vous désirez lorsque vous ouvrez une bédé au moment X. Là, je voulais autre chose….


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Les Chevaliers d'Héliopolis, tome 3 : Rubedo,..

Vous avez sans doute gardé en mémoire vos cours sur la campagne de Russie de Napoléon…



Si non, vous avez peut-être vu un des nombreuses adaptations télévisées…



Dans ce troisième tome, vous saurez enfin pourquoi Napoléon est parti à l’assaut de la mère Russie et tant pis si ça ne correspond pas à ce que l’école vous a appris, ne dit-on pas : les livres au feu ? (et le prof au milieu).



C’est toujours très ésotérique, fantastique, mais Jodorowsky peut encore être plus fou que ça… D’ailleurs, il reprend une théorie que Dan Brown exploitant dans son Da Vinci Code…



Maintenant, si vous êtes un maniaque de la vérité historique ou que vous n’aimez pas trop qu’on joue avec, cette série risque de vous hérisser les poils car la chronologie des faits n’est pas toujours respectée et les fait tout court non plus (et Waterloo morne plaine, elle pue ??).



Par contre, niveau dessins, nous sommes gâtés car les coups de crayon de Jérémy sont très adroits et c’est un plaisir de les regarder.



Une saga qui se lit sans trop se poser de questions puisqu’elle flirte avec l’ésotérisme et le fantastique à fond (c’est plus du flirt, d’ailleurs, c’est de la coucherie pure et simple), mais ça ne m’a pas hérissé tous les poils et j’ai passé un chouette petit moment de lecture, sans me prendre la tête, ce que je désirais avant tout.



Peut-être qu’avec le cerveau enclenché j’aurais tiqué devant les libertés prisent avec l’Histoire, mais vu qu’il est au repos, le tout est passé comme une lettre à la poste.



À vous de juger ! (de la bédé, pas de mon pauvre cerveau vermoulu et fourbu).


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Bouncer, tome 4 : La Vengeance du manchot

Son visage n'est pas très sympathique mais Bouncer est tout de même un justicier. Et dans ce tome 4, il décide de se venger de Garrack, l'auteur de ses remords.

Cette bd western est des plus classique avec des personnages aux défauts abruptes: avides, corrompus et rancuniers. Les riches dépouillent les propriétaires pour agrandir leurs territoires. Les fratries s'entretuent. Même l'identité du père de Bouncer tombe dans le cliché. Heureusement un rebondissement de fin d'ouvrage apporte un peu de nouveauté à cette bd où violence et vengeance sont le fer de lance.

Les amateurs de western ne trouveront pas le scénario original mais force est de reconnaitre le talent du dessinateur par la puissance des mouvements et les portraits patibulaires. A suivre tout de même puisque promesse avec l'arrivée d'un nouveau bourreau et ce ne sera pas un manchot.
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Bouncer, tome 1 : Un diamant pour l'au-delà

Avis portant sur la série:



Nous avons là un vrai western sauvage vu par Jodorowsky entre drames familiaux et combats spectaculaires. Il n’y a pas de concession, c’est l’anti-Blueberry par excellence! Et que j'aime ça! Bref, il y a toute une différence de génération de lecteurs entre les deux œuvres ce qui n’empêche pas d’apprécier le mythe original de la bd western. Mais là, cela va plus loin car nous sommes au-delà d'une apparente naïveté du héros sans peur, ni reproche.



"Bouncer", c'est avant tout une histoire de famille: celle d'Aunty Lola, la prostituée la plus féroce de l'Ouest et de ses fils... d'un en particulier : le Bouncer, videur d'un saloon et accessoirement légèrement manchot ce qui ne l’empêche pas d’être un excellent tireur. Le videur va d'ailleurs devenir propriétaire. Cependant, ce n'est pas la restauration qui l'intéresse vraiment.



Cette série va connaître 5 cycles assez distincts:

- le premier composée des 2 premiers albums qui tourne autour de Seth, le neveu du Bouncer.

- le second cycle est composé des 3 albums suivants (tome 3, 4 et 5) où notre héros, un pistolero manchot, va reprendre du service après une vie redevenue normale.

- le troisième cycle (tome 6 et 7) autour de la veuve noire. Le final réserve bien des surprises au point d'avoir été littéralement bluffé.

- le quatrième cycle (tome 8 et 9) autour du pénitencier où se cache un tueur qui n'est autre que le fils du directeur de l'établissement.

- le cinquième cycle (tome 10 et 11) autour d'un trésor maudit caché dans le désert mexicain et qui a appartenu au défunt empereur Maximilien fusillé par la révolution locale. A noter un rythme de parution sans précédent puisqu'à peine quelques mois se sont écoulés entre les deux tomes.



Depuis le 8ème tome, la parution de cette série se fait chez Glénat. Fini les Humanoïdes Associés tombés en désuétude après une lente agonie. On regrettera le changement de tranche et de format qui ne plaît pas, par essence, au collectionneur de bd.



J’ai réellement apprécié cette saga familiale dans l’Ouest qui explore les facettes les plus obscures des personnages. Le scénario est passionnant et on se laisse vite emporter. Je crois que ce qui m’a définitivement convaincu, c’est l’atmosphère dégagée par ce western pas comme les autres. Nous avons là une âpreté inégalée. Et cerise sur le gâteau, on peut souligner une splendeur graphique d'une puissance rare qui fait de Bouncer un western comme on n'en avait encore jamais vu!



Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
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La Caste des Méta-Barons, Tome 3 : Aghnar le ..

La relecture de cette saga marquante n'est pas aussi clémente que mon souvenir.

Certes, l'histoire est passionnante et les personnages, bien que grandiloquents et pompeux, sont attachants. Les dessins sont tout simplement magnifiques, Gimenez est sans doute l'un des artistes les plus accomplis du monde de la BD. C'est beau, c'est très très beau.

Mais la narration qui serait très fluide sinon, est sans cesse coupée par les interventions aussi inutiles que ridicules des deux robots.

Ces personnages sont anecdotiques dans l'histoire mais ils sont tellement lourds et leur présence devient tellement pesante que ça devient un des éléments les plus marquants de ce récit qui s'en retrouve un peu gâché.
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Bouncer, tome 3 : La justice des serpents

La justice des serpents débute très fort avec le meurtre d’un personnage d’une bien curieuse manière. Ce meurtre permet à Bouncer de jouer un nouveau rôle dans sa ville : devenir le bourreau.



Bouncer devient cette fois-ci de manière incontestable le protagoniste. Seth et son aimée ne sont plus de la partie. Entre ses nouvelles fonctions et son existence qui prend des tours et des détours imprévus, notre héros tiendra une place centrale. Le voilà d’ailleurs propulsé en même temps patron d’un saloon.



Malgré tout cela, personne n’envie ce personnage, qui va ici, vivre des heures très difficiles. Le voilà qui va devoir s’enfoncer dans des abîmes qui ne cessent de s’ouvrir sous ses pas…Il n’est plus ici question d’histoires familiales, même si, selon un rituel bien établi, le scénario ouvrira une fenêtre sur le passé d’un personnage secondaire.



Le scénario garde également des perspectives pour la suite : une revanche, la lutte contre un puissant qui est bien parti pour devenir le grand méchant et avec tout cela un mystérieux justicier qui fait des ravages dans l’ombre d’un passé bien sombre.



Le programme est donc chargé et malgré tout cela, nous suivons avec plaisir Bouncer qui ne ressemble en rien aux héros revêches stéréotypés et gagne ici en présence et en psychologique. Tout porte à croire que ce n’est que le début…



Les dessins restent égaux à eux-mêmes. Le dessinateur donne ici la pleine expression de son talent dans les séquences en extérieur, notamment lorsque le théâtre des opérations est un certain canyon. Les scènes en ville ou en intérieur sont sympathiques mais un cran en dessous.



Cette introduction à un nouveau cycle composé de trois albums recèle un bon potentiel qui donne envie d’en savoir davantage…
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Les Chevaliers d'Héliopolis, tome 1 : Nigredo..

Quel salmigondis !

Jodorowsky nous avait habitués à un peu mieux. Cet album est un fourre-tout très mode mais je me demande quel public il peut attirer !

Visiblement l'auteur n'a même pas pris la peine de se renseigner un tout petit peu sur l'alchimie et nous sort un mélange incohérent et puéril.

Jérémy par contre fait un travail impeccable avec ce qu'on lui a donné à illustrer. Quelques private jokes cependant font sourire comme ce Louis XVIII qui fustige "Les sans-dents" !
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Bouncer, tome 8 : To hell

Je découvre cette série (seuls les Tomes 8 et 9 étaient disponibles), et je me réjouis d'emblée du décor hivernal magnifique que nous offre le dessinateur.

Un scénario noir, un psychopathe et un (anti)héros attachant font de cette lecture (dont je n'attendais rien de spécial) une bien agréable surprise.

Je m'aperçois qu'il s'agit d'un diptyque, alors je vais vite me plonger dans la suite des aventures du Bouncer.
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La légende du lama blanc, tome 2 : La plus be..

Le tibet, sous la domination de la Chine, va mal. Le général Lao n'a qu'un seul objectif : réduire la culture tibétaine à néant pendant que la Chine extrait du sous sol la moindre richesse. Issim et Mandarana sont maintenant adulte et bientôt ils devront aider le Tibet, eux qui sont dépositaire des pouvoirs du lama blanc.



Décidément je n'arrive pas à accrocher à ce cycle que je trouve haché et lent.

Les personnages restent vague, ne sont pas particulièrement attachant. ils manquent de charisme et de présence. Les liens entre les différents protagonistes sont tout aussi floue.

On nage le plus souvent en plein ésotérisme. Ca pourrait avoir les charmes de la magie et des traditions tibétaines et pourtant je trouve seulement ça lassant. Peut être était-elle trop présente. La méditation leur permet de rester en sommeil des années sans vieillir, de se dissoudre et se réincarner, d'apprendre une langue étrangère, de faire revivre des morts, de lever le brouillard ou souffler le vent... Bref elle est là tout le temps pour tout résoudre...

J'ai pas été plus emballé que ça non plus par l'apparition d'un Hitler pourrissant montant sa vengeance dans les montagnes du Tibet à coup de vautours et de bombe nucléaire.

Le combat pour le Tibet débute uniquement dans les dernières pages donc ça peut s'améliorer par la suite... Mais pas sur que j'ai le courage de continuer à lire cette série qui pourtant à pour elle de joli graphisme très fins.
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Les yeux du chat - La déviation

Les yeux du chat, dessiné par Moebius/Jean Giraud, sur un scénario d'Alexandro Jodorowsky, ça donne 50 planches pleine page comportant chacune un seul grand dessin à l'encre de chine sur fond jaune vif... Et c'est surtout une baffe graphique !

Avec ses dessins connus et reconnus - tel cet aigle qui se bat avec ce chat noir, en gros plan - cette oeuvre est digne de figurer au panthéon des oeuvres d'art du 20ième siècle.

Le synopsis est d'une simplicité glaçante : à la fenêtre d'une sombre tour, au coeur d'une oppressante mégalopole, ce qui semble être un enfant sans yeux, attend le retour d'un aigle qu'il a chargé de lui ramener des yeux de chat...

Chaque planche est incroyablement détaillée - tel cet aigle volant avec des yeux arrachés aux pattes... - pleine de cette lumineuse illustration de Moebius au service du ténébreux scénario de Jodo... C'est magnifiquement gothique et poétique.

Dans cet ouvrage, qui regroupe également quelques autres histoires courtes de Moebius parues chez Pilote et dans Métal Hurlant, on retrouve La Déviation, créé en 1974 : Moebius part en vacance avec sa femme... Ils se rendent à l'Ile de Ré... mais avec Moebius, une route de vacance devient vite un endroit extraordinaire, car l'ordinaire, c'est pour les gringos restés à Paris...

Un ouvrage pour tous les afficionados de Jean GiR et Jodo.

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L'échelle des anges : Un art de penser

Alexandro Jodorowsky donne dans ce livre beaucoup de lui-même ... et peut-être davantage encore qu'il a puisé au bout du fil de la douleur.

L'obsession qui traverse ce guide pour la méditation personnelle et celle du tout, vers lequel est parti prématurément (pour A.J.) l'un des êtres qui lui est le plus cher.

Cette obsession du Tout est parfois pesante, mais pour peu qu'on accepte sa présence, chacune des échappées d'A.J. est une nourriture qui vaut bien celle d'Ignace de Loyola.



Appréciable : L'auteur à laissé le reste de la plage en blanc, sous chaque texte, pour le lecteur en réflexion sur la trace offerte, de manière à ce qu'il puisse à son tour laisser s'échapper sa conscience sur une des pistes que lui ont suggéré les mots déposés.



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La Caste des Méta-Barons, tome 1 : Othon le t..

C'est encore par hasard que je me suis retrouvé face a cette série grâce au rangement anarchique des bandes dessinées a la bibliothèque. Jodorowsky, je l'ai connu par le biais de la série des Technopères.



Ici encore une fois on a droit à une grande fresque futuriste qui met en scène une famille, celle du Méta-baron, déjà présent dans l'Incal.



On a droit à un bref aperçu de la géopolitique du monde des Méta-Barons lorsque, meilleurs guerriers de l'Univers, ils se font décimés lorsque tout l'Univers veut leur ravir une huile permettant de soulever des objets de n'importe quelle taille.



Ensuite cela tourne au drame familial. Othon est le seul survivant avec son fils dont il a brisé les jambes. Alors qu'un cambriolage tourne mal, le fils meurt (je ne dirai pas par qui il est tué) et Othon se retrouve castré.



Par leurs valeurs, par leur histoire, le récit des Méta-barons se place dans le cadre d'une tragédie.
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