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Critiques de Alfred de Musset (594)
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Ô mon George, ma belle maîtresse (Correspondan..

Alfred de Musset et George Sand sont non seulement des enfants du XIXème siècle, période du Romantisme littéraire mais aussi des amants maudits dont la passion fait partie des plus célèbres.



Leur correspondance a cela d'intéressant qu'elle montre bien l'évolution et la torpeur des sentiments qui les animent. De passion dévorante ou destructrice à un amour fraternel , à une amitié singulière jusqu'à ce que se déchaînent à nouveau les feux de ces passions qu'on dirait aujourd'hui immatures.

Ils y parlent aussi abondamment de leur passion commune pour la littérature et on y voit leur décalage et la déception qu'ils éprouvent face aux normes et conventions de la vie quotidienne.



Avec cette lecture j'ai compris pourquoi j'avais tellement aimé les classiques de la littérature Romantique au lycée - ah l'adolescence et le lyrisme exalté des Romantiques ! Une rencontre parfaite. En revanche l'adulte que je suis a eu un regard tout autre.

Une expérience qu'il faudrait que je renouvelle avec des œuvres romanesques lues à cette époque pour comparer.
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Le fils du Titien

Alfred de Musset écrit ce conte qui prend place dans le décor à la fois somptueux et décadent de la Venise du Seicento (qui correspond à notre Renaissance). A travers le personnage du peintre Tizianino (fils cadet du grand Titien), Musset développe et explore un dilemme qui l'aura hanté toute sa vie : est-ce que l'art mérite qu'on lui consacre son existence ?



Le personnage principal semble incarner un peu de chacun des sept péchés capitaux. Epicurien, il est joueur, galant, sujet à la paresse, guère content de son sort mais incapable d'en changer. Pourtant talentueux, il séduit sans le vouloir une très noble Vénitienne férue d'art pictural et qui cherchera à l'amener vers la gloire. Mais l'amour d'une femme demande bien des efforts pour celui qui veut jouir de la vie dans ce qu'elle offre de plus précieux : la possibilité de disposer de soi-même, autrement dit la liberté. Et la peinture devient ici un carcan, une sujétion ; le portrait de sa maîtresse que le Tizianino s'évertue à ne pas vouloir achever se fait chaîne.



Sous les dehors d'une romance flamboyante, Musset mène une vraie réflexion de fond, servie par une plume vraiment ensorcelante.





Challenge MULTI-DEFIS 2022

Challenge RIQUIQUI 2022

Challenge XIXème siècle 2022
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Lorenzaccio

Postulat de base : lire du théâtre ça demande un effort supplémentaire à un simple roman. Voilà. Maintenant, imaginez lire deux actes qui ne sont pas fait pour être joués. Vous voyez où je veux en venir? Trop de personnages, trop d'enjeux, trop de lieux en si peu de temps.

La lecture des deux premiers actes donnait ça : lire 2 lignes, chercher dans le lexique la présentation des persos, relire 2 lignes, re-checker les persos etc...

Donc un début de lecture plutôt complexe. Et là, tu sens que quelque chose se prépare. Tu sais pas vraiment quoi, et comme il se passe pas grand chose, le supsense est intense. Sans aucune ironie, les deux premiers actes ont été tout autant pénibles que fascinants. La suite de la pièce ? Grandiose. Plutôt par le style d'écriture que pour l'intrigue, puisque Musset est un maître du discours. C'est ça que j'ai préféré : les tirades romantiques de certains personnages, purement drama hein. Mais quel punch! Bref, lisez-le, soyez patients, mais il en vaut la peine.
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On ne badine pas avec l'amour

Ce livre nous a avertis sur l'amour car comme Perdican on peut s'en servir pour rendre jalouse une autre et faire souffrir celle avec qui il se venge, elle peut en mourir. Il reste quand même un amour pur de Rosette envers Perdican.

Merci pour cette lecture extraordinaire.
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On ne badine pas avec l'amour

J'ai beaucoup aimé ce livre car cette histoire nous montre une histoire d'amour confuse mais tellement forte en même temps puisque Camille n'arrive pas à cacher ses sentiments envers son cousin Perdican.
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Les Deux Maîtresses

Laquelle des deux femmes le protagoniste va-t-il choisir ? Cette question tient en haleine jusqu'au dernier chapitre de cette nouvelle. Le lecteur déambule dans le 19e siècle, entre badinage amoureux, dandysme, quiproquos et réflexion sur la nature des sentiments mis en place par Musset. Le personnage principal manipule et ment éhontément à ses deux prétendantes, car indécis entre deux coeurs. Le choix entre le plaisir et l'amour paraît, ici, plus difficile qu'il ne peut laisser croire.
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Lorenzaccio

J’ai lu cette lecture scolaire à un moment où j’avais envie de lire de tout sauf d’une lecture pour le lycée telle que celle-ci. Du théâtre, qui plus est, alors que je n’aime pas du tout lire du théâtre...



Mauvaise période, aucune envie, aucune once d’intérêt, aucune motivation… Cours de HLP que j’ai du mal à écouter.

Bref.

Rien n’était de mon côté pour que j’apprécie cette lecture. Et pour être honnête je n’y ai pas du tout mis du mien.

Je lisais sans lire, si vous voyez ce que je veux dire. Mon cerveau lisait mécaniquement mais je ne faisais aucun effort pour me concentrer et comprendre ce que je lisais.

Je n’ai pas fait d’efforts dans cette lecture et je le reconnais. Hélas.
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On ne badine pas avec l'amour

Une innocente jeune fille pauvre est la victime du "je t'aime moi non plus" de deux personnes de noble lignée qui l'utilisent pour attiser mutuellement leur jalousie. Le style De Musset est fin, toujours très percutant, certes, il manque parfois de naturel, mais cela fait aussi son charme. Les personnages sont bien caractérisés. La fin est tragique, quoique prévisible à la lecture du titre, quand on y pense. J'aimerais bien voir cette pièce en représentation un jour, si elle se joue encore.
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La Confession d'un enfant du siècle

Le début du roman est absolument sublime de romantisme, avec un style à la fois tragique et fougueux. Le héros, Octave, incarne superbement le héros romantique en quête acharnée d'un idéal supérieur. À l'opposé, le cynisme de son ami Desgenais et l'avilissement dans lequel il plonge les relations homme-femme sont à vomir. Quelle vision noire, triste et dure ! Il donne néanmoins un utile constat des résultats du dévoiement de l'amour naturel dans l'union familiale : "la civilisation fait le contraire de la nature", en comparant le modèle de la famille paysanne où l'amante devient mère au modèle du libertinage citadin, stérile et vecteur de souffrance.



L'empathie que l'on ressent pour le héros diminue néanmoins à mesure qu'il s'éloigne de son romantisme pour s'engager dans une sorte de perversité narcissique. La douleur amoureuse cède la place à la jalousie possessive. Le jeune homme idéaliste, candide, touchant, cède le pas à l'homme jaloux, méfiant, endurci. Le romantique fatalement un peu auto-centré sur ses sentiments devient un sombre égoïste.

Même si cette transition atténue un peu la tendresse que l'on a pour Octave, elle reste une trajectoire très intéressante à lire. Le héros ne va pas au bout de son romantisme mélancolique dans un geste suicidaire comme c'est le cas dans Martin Eden, les Travailleurs de la mer et tant d'autres livres du même ordre, mais s'enfonce plutôt dans une acrimonie égocentriste qui rompt avec son idéal de jeunesse.
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On ne badine pas avec l'amour

Vous n’êtes pas sans savoir, mes amis, que Musset (Alfred de son prénom, il vous envoie le bonjour) avait un gros, mais alors très gros problème avec le théâtre : Après le four mémorable de sa première pièce « La nuit vénitienne » en décembre 1830, il était vexé comme un pou (le naturaliste qui a trouvé que les poux se vexaient facilement avait dû tomber sur la tête !). Bref, Musset se jura que ses pièces de théâtre seraient écrites, imprimées et éditées… mais pas jouées. Sous le titre générique de « Spectacle dans un fauteuil », il édita donc une série de pièces, parfois graves (drames romantiques : « Andrea del Sarto » (1833), « Lorenzaccio » (1834)…), parfois graves et légères à la fois (comédies : « Les Caprices de Marianne » (1833), « Fantasio » (1834), « Le Chandelier » (1835), « Un Caprice » (1837)… et Proverbes : « On ne badine pas avec l’amour » (1834), « Il ne faut jurer de rien » (1836), « Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée » (1845), « On ne saurait penser à tout » (1849)…) Le Proverbe est un genre théâtral mineur qui consiste en une comédie légère illustrant un proverbe ou un adage populaire. Fort en vogue au XVIIIème siècle avec des auteurs comme Collé et Carmontelle, il renaît au XIXème avec Musset qui, dès 1834, porte le genre à la perfection.

« On ne badine pas avec l’amour » est le premier (et sans doute le meilleur) de ces Proverbes. Mais il ne faut pas s’y tromper : si la pièce dans son allure très XVIIIème siècle, a des airs de Marivaux, si la référence au proverbe « on ne badine pas avec l’amour » est amplement démontrée et semble rattacher la pièce au genre, il n’en reste pas moins que Musset nous livre ici un véritable drame :

Perdican et Camille s’aiment depuis toujours, mais Camille, fortement imprégnée de son éducation religieuse, envisage de se retirer au couvent. Elle joue l’insensibilité et écrit à son amie Louise qu’elle a désespéré Perdican (ce qui est vrai). Mais Perdican a eu connaissance de la lettre, et de dépit, il séduit la jeune Rosette, histoire de la rendre jalouse (Camille, pas Rosette). S’ensuit un jeu de badinage amoureux, qui pourrait n’être que marivaudage, mais Rosette prend pour argent comptant les déclarations de Perdican. Perdican et Camille, emberlificotés dans leurs mensonges se voient pris à leur propre jeu, et n’ont pas d’autre issue que de se déclarer mutuellement leur amour. Ça pourrait faire une super happy end, mais Rosette a tout entendu et meurt. C’est le coup de théâtre final : « Elle est morte. Adieu Perdican ».

Musset est l’homme des contrastes : comme on l’a vu dans Lorenzaccio jouer du masque de la débauche pour cacher un dessein à la fois politique et personnel (où il perdra sur les deux tableaux), ici il affiche le masque de la légèreté et du marivaudage dont on ne mesure pas las conséquences, pour cacher un amour réel qu’il suffisait de dire au grand jour. Et c’est une tierce personne (la malheureuse Rosette) qui en fait les frais, condamnant ainsi les deux autres. Moralité : On ne badine pas avec l’amour !

L’avantage d’écrire la pièce sans avoir à se préoccuper des didascalies, des problèmes de mise en scène, etc. c’est que l’auteur fait tout passer, émotions feintes et émotions réelles, par le dialogue, à la fois précieux et incisif, émouvant et cruel. Perdican et Camille sont souvent décourageants, on se dit « mais qu’est-ce qu’ils fichent ces deux oiseaux, ils ne peuvent pas se dire les choses en face ? » On les plaint aussi parce que la cruauté qu’ils affichent, ils ne s’en rendent pas compte, ou bien ils croient que « c’est de la fausse cruauté, pour faire bisquer l’autre ». Ce qu’ils ne comprennent pas c’est que si eux trichent, il y en a une qui ne triche pas, et qui va en mourir.

Pièce finalement sombre, finement jouée sur le plan psychologique, ç’aurait pu être une tragédie noire, s’il n’y avait eu ce ton très XVIIIème, masque, poudre et perruque (au propre comme au figuré) et aussi en contrepoint ces personnages pittoresques qui apportent un peu de gaieté : le Baron, complètement dépassé, et les deux « fantoches » Maître Blazius et dame Pluche.

Interprétation (hautement) conseillée : une captation de la Comédie-Française en 1978 : réalisation de Roger Kahane, mise en scène de Simon Eine, avec Francis Huster (Perdican), Béatrice Agenin (Camille), Anne Petit-Lagrange (Rosette), Bernard Dhéran (le baron)… A la boutique de la Comédie-Française, ou sur internet…



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On ne badine pas avec l'amour

Pièce de théâtre à lire dans son fauteuil, classique actuel qui revisitait les codes des classiques de son époque, mélange des genres... cette œuvre est bien de choses. Pour ma part le plaisir intellectuel a été au rendez-vous, mais sans emballement ni bouleversement litteraire... je l'ai lu plus avec ma tête qu'avec mon cœur, ce qui est dommage pour une œuvre traitant l'amour!
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Ô mon George, ma belle maîtresse (Correspondan..

Un magnifique recueil regroupant les lettres échangées entre Alfred de Musset et George Sand, de deux écrivains devenus amants. Les lettres sont somptueuses, sublimées par la plume des deux auteurs. Un paradoxe les anime : ils se souhaitent mutuellement d'être heureux et de trouver l'amour dans un autre être, mais refusent en même temps de voir leur amour vogué vers une autre personne qu'eux. Elles sont remplies d'amour, de passion, de désenchantement, d'amitié, de lyrisme. Un véritable petit coup de coeur.
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Margot

Il suffit de quelques pages à Musset pour peindre toutes les douceurs et tous les tourments d'un premier amour. Margot est présentée comme une enfant de quinze ans qui se live à des « enfantillages » comme porter la couleur préférée de celui qu'elle aime, guetter sa lumière le matin et le soir à la fenêtre, rougir et bafouiller quand il lui parle, trembler dès qu'elle l'effleure...

Mais Margot est une jeune fille innocente, bien élevée, respectant les enseignements de ses parents et de son curé, et Gaston est plus âgé, un homme fait, et, surtout, c'est un hussard, habitué à la vie de garnison, aux filles de café. Il ne regarde pas « cette petite fille », ne se souciant pas de ses sentiments. Mais la grande différence vient de leur statut social, même si la Révolution est passée par là puisque nous sommes en 1804 : Gaston est fils de bourgeois, fortuné, et Margot n'est que la fille de riches fermiers employés par la mère de Gaston. Elle est présente dans la maison comme dame de compagnie, mais c'est un statut de domestique même si elle est bien habillée et vit dans un appartement doré. Margot est attirée par la lumière, elle va ainsi tomber sous le charme de la fiancée de Gaston, belle, blanche, blonde, aimable...

Dommage que Pierrot n'est pas une place plus importante, garçon de ferme, gardien des dindons même, lui qui aime Margot, la fille de ses maîtres. Lui aussi aime plus haut que sa condition. Il pourrait être ridicule avec ses sabots, il est juste touchant en faisant tout pour sauver Margot, offrant toutes ses économies au docteur ou en pleurant auprès de Gaston.

Une nouvelle qui serre le cœur, même si son dénouement est un peu rapide, jolie découverte.
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La Confession d'un enfant du siècle

Bon. C'est un abandon en page 101. J'ai retrouvé dans ce texte tout ce que j'ai détesté dans l'Adolphe de Benjamin Constant ou dans Les souffrances du jeune Werther de Johann Goethe. L'autoapitoiement ne m'émeut pas et, pire, m'agace. Et ici, l'obstination amère d'Octave à faire souffrir pour se venger d'une ancienne maîtresse me hérisse le poil. Mes lunettes féministes me font sans aucun doute projeter sur ce texte une interprétation anachronique, mais ce que je vois, c'est un personnage toxique, dont la fragile virilité blessée devient la justification aux pires comportements. Non, décidément, aucune compassion et aucune patience, même en replaçant le roman dans son contexte. De toute façon, le romantisme n'a jamais été ma tasse de thé littéraire... Et je n'aime pas beaucoup plus les textes de George Sand. Donc la vraie question : pourquoi m'entêté-je à lire ces iques-là ? Il y en a bien d'autres qui me plairont davantage !
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Lorenzaccio

Je me délecte usuellement des classiques du théâtre en alexandrin.

Et là point de rime, de pieds, d'unité de lieu ou de temps.

Et pourtant la musique est là. Les phrases coulent, chantent, les mots au service du sens mais aussi de la musicalité.

On vibre pour Lorenzo, on pleure sur lui mais surtout sur Florence.

Un plongée dans l'histoire de la ville des Médicis. On découvre sans surprise la turpitude de nombreuses grandes familles, mais aussi de l'église.

Un vrai moment de plaisir pour tout amoureux du théâtre classique.
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Lorenzaccio

Il est des auteurs pour lesquels le qualificatif le plus adapté semble être "déroutant" : rien a à voir avec le génie ou le talent, simplement on a l'impression que ces écrivains, tout en étant eux-mêmes à travers leur personnalité et leur œuvre, portent un masque, et que derrière ce masque, il y a quelqu'un d'autre, pas forcément meilleur ni pire, mais différent. C'est le cas d'Aragon (ce fait a souvent été rapporté), mais bien avant lui, il y a le cas Musset.

Quand on parle des poètes romantiques on évoque automatiquement le quatuor : Lamartine, Vigny, Hugo et Musset, auxquels on rajoute parfois Nerval. Chacun a sa personnalité propre, mais de tous, le plus insaisissable reste Musset. Il fait partie des plus doués pour la poésie, virtuose de la versification comme Hugo (et bien plus que Lamartine ou Vigny), et donne dès le début l'impression de gâcher son talent (qui est manifeste) par un dilettantisme insolent et une attitude provocante, voire débauchée. C'est que Musset est un être double, et cette dualité que l'on retrouvera tout au long de son œuvre fait partie de sa personnalité : il est le poète et en même temps "cet inconnu vêtu de noir qui lui ressemble comme un frère".

C'est ici qu'on en vient à Lorenzaccio : Lorenzaccio est un être double ; il est lui-même et un autre, mais l'autre (qu'au départ il joue) s'insinue dans sa personnalité première et le déchire, le déboussole et lui fait perdre ses repères

Nous sommes à Florence en 1537, à la cour du duc Alexandre de Médicis, despote tyrannique. Son neveu Lorenzo (Lorenzino), pur jeune homme qui souhaite rétablir une république juste et équitable, décide de le tuer. Il se glisse dans l'intimité du duc, en prenant modèle sur les vices de ce dernier. Il devient Lorenzaccio (avec suffixe péjoratif). Il finit par tuer le duc, mais, dans la lutte interne (et intime) entre Lorenzino et Lorenzaccio, il n'y aura pas de vainqueur. C'est là le fil conducteur de la pièce, mais il en est d'autres, privées, comme les intrigues de la marquise Cibo, et derrière elles, celles du Cardinal, ou politiques, comme les atermoiements des Strozzi, opposés au duc.

Il convient également de rappeler une chose capitale concernant le théâtre de Musset : après l'échec retentissant de "La nuit vénitienne" (1er décembre 1830), Musset tourne le dos aux représentations : il continuera à écrire des pièces, et les fera éditer, mais elles ne seront pas représentées sur scène : c'est ce qu'il appelle "Un théâtre dans un fauteuil". C'est ainsi que "Lorenzaccio" ne sera monté pour la première fois qu'en 1896, au Théâtre de la Renaissance, avec Sarah Bernhardt dans le rôle-titre.

Cette façon d'écrire le théâtre, donne à Musset l'occasion d'écrire de façon plus libre, plus "décontractée", et au bout du compte, de faire passer plus de choses. Bien plus que Hernani, Ruy Blas (de Hugo) ou Chatterton (de Vigny), Lorenzaccio est le chef-d'œuvre du théâtre romantique. C'est de loin celui qui répond le mieux à la préface d'Hernani qui posait les bases du théâtre romantique. Celle-ci faisait entre autre référence à Shakespeare. "Lorenzaccio" est la plus shakespearienne des pièces françaises.

Faute de trouver en video l'interprétation légendaire de Gérard Philipe (on peut trouver des extraits audio sur internet), on se reportera avec profit à la captation extraordinaire de 1977 par la Comédie-Française, réalisation de Franco Zeffirelli, avec Francis Huster dans le rôle-titre (disponible en DVD sur le site de la boutique de la Comédie-Française.

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On ne badine pas avec l'amour

Un drame romantique dans toute sa splendeur.



On a tous des amours littéraires un peu étranges. Et je ne sais absolument pas pourquoi Musset m'a fait autant d'effet au lycée lorsque je l'ai découvert... Peut être que le passage graduel du comique au tragique en trois petits actes m'a subjuguée. Ou les personnages entre puritains et apparitions presque métaphysiques.



Quoiqu'il en soit, cette pièce de théâtre fait partie de mes coup de cœur de jeune fille. Et même si mon avis peut paraître amoindri par ce fait. Puisque avouons le la nostalgie peut vraiment transformer une lecture passable en bouleversement total. Je pense que vous devriez la lire si ce n'est pas déjà le cas parce que n'importe quelle lecture peut nous transporter si haut dans les joies et si bas dans les peines. Et Musset a un véritable talent pour ça (je vous rappelle mon amour incommensurable pour Lorenzaccio du même auteur ❤)



C'est une lecture rapide et fluide, entrecoupée de francs moments de rigolade. Alors foncez !



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Il ne faut jurer de rien

Avec Alfred de Musset « Il ne faut jurer de rien » surtout en amour.

Dans cette pièce de théâtre écrite en 1836 mais jouée pour la première fois en 1848, il met en scène Valentin, un jeune homme futile et volage qui vit aux frais de son oncle Van Buck, riche commerçant.

Musset à une façon délicate de parler du dépucelage quand il fait dire à Valentin « J’avais seize ans, et je sortais du collège, quand une belle dame de notre connaissance me distingua pour la première fois. » Cette «distinction» le rend méfiant vis-à-vis des femmes puisque cette dernière était mariée et il a de la compassion pour le mari cocu. Ne voulant pas se trouver un jour dans cette position, il refuse donc le mariage par principe même lorsque son oncle lui ordonne d'épouser la jeune et belle Cécile, fille de la Baronne de Mantes. Il va pourtant la rencontrer pour prouver à son oncle que le mariage constitue le meilleur moyen de se faire tromper. On se doute qu'il ne va pas réussir à le convaincre et pour cause...

Avec des répliques savoureuses et un titre évocateur, Alfred de Musset propose une agréable comédie.





Challenge Cœur d'artichaut 2022

Challenge Riquiqui 2022

Challenge XIXème siècle 2022

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Poésies complètes



J’étais seul, l’autre soir, avec un livre imparfait,

complètement seul, mon esprit s’en allait

rejoindre ce malheureux vêtu de noir

que j’avais jadis rencontré, un soir de Décembre

qui ressemblait comme un frère,

à un poète qui jadis, du temps d’une bataille

pour Hernani eut du succès.

Amant éphémère de Madame Sand

Il aimait en poète et chantait en amant

Celui qui était tellement doué de vers

Que lui fut attribué un nom de poète;

Alfred de Musset.



Te souviens-tu, Alfred, de cette lettre que tu écrivis à Lamartine,

cette lettre, qu’avec quelques lettres désespérant l’amour de Gérard de Nerval ou de Charles Baudelaire, je garde dans une très grande proximité,



Lorsque le grand Byron allait quitter Ravenne,

Et chercher sur les mers quelque plage lointaine

Où finir en héros son immortel ennui...



Musset, de Lorenzaccio à Venise, de la mélancolie et des pleurs qui se regardent couler….

Qui d’autre que lui pourrait dire



Le seul bien qui me reste au monde

Est d’avoir quelquefois pleuré...



Je l’ai relu aujourd’hui en buvant un café sur les premiers vers du Lac de Lamartine et cela c’est possible sur l’esplanade du bord de Saône de Mâcon.



J’aime avec Musset écouter la sérénade de Tchaïkovski.





©Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Correspondance amoureuse : George Sand/Alfr..

Autant annoncer la couleur d'office, j'ai été assez déçue par cette correspondance que j'attendais plus fouillée, moins conventionnelle.



Il aurait été intéressant de retrouver ce gamin de De Musset, cet homme torturé qui ne savait garder auprès de lui Sand, prenant multiples maitresses mais ne pouvant se passer d'une Sand moitié mère /moitié amante.

Malheureusement, je n'ai pas retrouvé Alfred de Musset

Où est passé celui qui aimait se faire materner, poète et si dur à la fois dans sa relation. Cet amant tentant dans l'auto flagellation de récupérer sa bien-aimée pour mieux s'enfuir, pour mieux souffrir .

La destruction psychologique qu'il a affligée à George Sand est survolée et presque obstruée par une histoire d'amitié, de frères entre eux ...Amitié qui n'en a jamais été.



Quant à elle, femme meurtrie par la disparition de son père dès son enfance, recherchant le modèle paternel chez ses amours qu'elle aime frêles et sensibles , les hommes à materner, le tout en étant maitresse tapageuse , rien n'est très clair ni retranscrit.

Nous y lisons un échange assez plat, beaucoup de courriers concernant les finances, les nouvelles de son fils.

Pourtant, ce sont bien les échanges que George Sand a voulu publier à sa mort afin que soit rétablie la vérité concernant leur histoire. Histoire ayant suscitée la polémique.



La préface, écrite par Françoise Sagan est prometteuse, superbe, bien au dessus de cette correspondance.

C'est une excellente analyse qu'elle développe, dommage que par la suite la correspondance ne soit pas traitée avec autant de fond.



Un point positif tout de même, la découverte de phrases attribuées à De Musset, en particulier dans " on ne badine pas avec l'amour" qui sont de George Sand, passages de ses lettres remaniées dans les pièces du poète.



A contrario , peu de choses à propos des écrits de Sand ... n'a t-elle jamais été considérée comme écrivaine ? Ou ses écrits étaient ils considérés comme mièvres ? Elle semble n'avoir brillé que par son esprit et sa position de femme libre aux mœurs dérangeantes.

Si j'en crois certains jugements en son temps beaucoup ont été sévères et je n'invente rien.



"C'est la vache bretonne de la littérature" disait Jules Renard.



Baudelaire la détestait ( bon en même temps venant de Baudelaire...) je cite :

"La femme Sand est le Prudhomme de l'immoralité, elle n'a jamais été artiste. Elle a le fameux style coulant cher aux bourgeois, elle est bête, elle est lourde, elle est bavarde, elle a dans les idées morales la même profondeur de jugement et la même délicatesse de sentiments que les concierges et les filles entretenues. Que quelques hommes aient pu s'emmouracher de cette latrine, c'est bien la preuve de l'abaissement des mœurs de ce siècle.je ne puis plus penser à cette stupide créature sans un certain frémissement d'horreur et si je la rencontrais, je ne pourrais m'empêcher de lui jeter un bénitier à la tête"



Charles Murat qui n'était pas tendre avec elle :

« Elle avait ce je ne sais quoi de glouton dans le mouvement du désir »



Ses discours socialistes et humanitaires sont qualifiés de "Bêlant" par la société intellectuelle "entre autres "le meunier d'Angibault et "le péché de monsieur Antoine".



Ses romans " la petite fadette ", "lélia" ,"la mare au diable" "françois le champi" et "les maitres sonneurs" sont qualifiés de gentillets mais "un rien du tout" dans le monde de la littérature.



A sa mort Flaubert a pleuré Sand en saluant la femme mais non l'auteure, je cite :

« Les hautes figures disparaissent, mais ne s'évanouissent pas .George Sand était une idée. »



Pas un mot sur ses œuvres.



Tourgueniev a salué la femme en disant avoir pleuré comme un veau

« Il fallait la connaitre comme je l'ai connue pour savoir tout ce qu'il avait de féminin dans le grand homme ! L'immensité de la tendresse qui se trouvait dans le génie de l'esprit ... »



La femme, George Sand aurait-elle donc marqué par son esprit, son ingéniosité, mais non pas par ses romans ou discours ?

La conclusion voudrait-elle dire que les meilleurs écrits de George Sand se trouvent dans les œuvres de ses amants ( Ecrits provenant de correspondances dont ils se sont inspirés) ainsi que dans ses échanges épistolaires (outre celui avec De Musset)?



Tout ceci m'a rendu assez curieuse et je pense donc m'atteler aux romans de Sand que j'ai toujours remis à plus tard histoire de me faire un avis
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