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Critiques de Anatole France (267)
Les dieux ont soif

un livre costaud, ce n’est pas n’importe quoi

il y a de la recherche de ma part , si j’avais lu ce livre plus tôt je n’aurais pas fait le bourricot dans ma vie

Je suis au début, ce n’est pas évident car je ne sais pas où va l’auteur... bien que ?

Mais quelle richesse de l’esprit

En plus il est gratuit, le seul OR/ FREE

Ce qui me fait penser

que tous les livres importants sont gratuits

Merci La Culture
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Thaïs

Résumé :

Le moine Paphnuce s'est retiré dans le désert d'Egypte pour se consacrer à la prière. Mais, il est hanté par son souvenir de Thaïs, une belle actrice qu'il avait croisé autrefois. Il décide de revoir Thaïs et de la sauver en la convertissant au catholicisme. Mais peut-être est-ce une ruse du diable pour le sortir de sa retraite et le mettre en tentation.

Rien n'échappe à l'ironie mordante d'Anatole France dans sa critique impitoyable de la société et de la religion en particulier.



Critique :

Il y a un piège. On pense que c'est roman intellectuel, complexe, à l'ecriture ciselée, aux références culturelles poussées, aux thèmes intellos. C'est pas faux mais il faut insister sur le fait que Thaïs est un livre très drôle et abordable pour tous les lecteurs, grace à plusieurs niveaux de lecture, du roman, à l'essai voire au traité quasi philosophique. Par son ironie subtile mais cruelle, Anatole France nous offre une critique jubilatoire des travers de la société et de la religion. C'est du très bon.

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L'île des pingouins

Résumé :

L'île des Pingouins est une brève histoire de la civilisation Pingouine, depuis la transformation par Dieu des pingouins, oiseaux arctiques, en hommes. En creux, c'est bien sûr le portrait de la France que l'auteur nous propose, avec ironir,



Critique :

Drôle d'idée que celle d'Anatole France que de vouloir dresser l'histoire d'un peuple imaginaire pour mieux critiquer en miroir les travers des hommes, des français en particulier. Surtout, sacré ambition que de le faire sous la forme d'un traité philosophico-historique, qui en rebutera plus d'un. Il aurait pu faire défiler une famille de pingoins à travers le temps. Mais non, Anatole France a poussé l'engagement jusqu'à se départir complètement d'une trame romanesque pour adopter celui d'un chroniquer historique. Alors, c'est du France donc c'est très drôle et très fin (la première partie est extraordinaire), mais je me suis lassé car il faut être dans des dispositions particulières pour se confronter à ce texte très dense pour un roman.

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Les contes de Jacques Tournebroche

Les contes de Jacques Tournebroche, suivis de cinq récits "placés sous l'invocation de Clio, muse de l'Histoire", sont pétillants de vie et tous écrit dans ce style pur qui a fait la notoriété d'Anatole France (écrivain français des deux siècles derniers auréolé des palmes de l'Académie française et du prestige du prix Nobel).

De la promesse d'Olivier, pair de Charlemagne, de donner un plaisir décuplé à la princesse Hélène, à Madame Ysabeau pie voleuse de bourse sur la table d'offrandes du carême, à un miroir décidant une dame vertueuse à profiter du bon temps,à un sourire d'enfant entrevu pour des étrennes,à une noyade évitée; ils nous parlent de vie à consommer d'urgence.

En un temps où un malentendu menait au bûcher,où l'on craignait les femmes sans crainte,où les langues médisantes plaisaient à Satan,où les tableaux diffusaient leurs secrets,où les querelles poussaient les chanteurs errants vers une mort paisible,où l'on pouvait vous blesser dans le dos,où un peuple pouvait haïr,où l'on pouvait s'en revenir d'une campagne en conquérant; ils égrènent leurs perles de sagesse.

Des mots divertissants. Mais, vie et sagesse ne cultivent-elles pas une philosophie toujours d'actualité?

"Quoique tu veuilles, fais en sorte d'en vouloir aussi l'éternel retour" citait Nietzsche, qui en nous incitant à ne poser que des actes réfléchis, affirmait son amour de la vie.

Anatole France, avec une pointe d'humour et d'ironie, semble suivre ce précepte et nous démontrer dans ces contes et récits rafraichissants qu'il faut être capable de jouir de l'existence.
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Les dieux ont soif

Un roman que j'ai lu il y a longtemps. Il me reste le souvenir d'Evariste et de la belle Elodie plongés dans le mouvement de la révolution française dans Paris emporté par une fièvre contagieuse.

Une écriture classique comme on en faisait au début du vingtième siècle.

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Les dieux ont soif

Quand passion et justice se mêlent -ou- pourquoi le droit est-il essentiel ?

Évariste Gamelin est au début du roman, bien que prorévolutionnaire, un peintre candide et plutôt sympathique : il semble vouloir rependre le bien. Il entretien une amourette avec Elodie en guise de laquelle, celle-ci, aime à lui offrir des œillets.

Il est mis au courant des souffrances qu’aurait enduré Elodie, des suites d’une relation passée avec un homme, désormais émigré.

Gamelin devient juré au tribunal révolutionnaire. Lors de ses premiers jugements il semble tempéré, mais, la machine à tuer que constitue le TR lui monte rapidement à la tête. Si bien qu’il parvient à obtenir la charge d’une affaire concernant une personne qu’il suspecte d’être l’ancien amant d’Elodie. Il trouve dans les pièces de l’instruction une fleur ressemblant à un œillet. Il se persuade dès lors qu’il s’agit bien ici de ladite personne. Or ce n’est pas le cas et, qui plus est, cette personne est manifestement innocente. Le public et les autres jurés étaient pour l’acquittement mais EG parvient à les convaincre de condamner le malheureux à mort. Celui-ci, un beau jeune homme promis à un avenir radieux et qui n’avait qu’à se reprocher une relation amoureuse avec une étrangère accepte son destin et écrit à sa sœur : « Ma chère sœur, le tribunal m’envoie à l’échafaud, me donnant la seule joie que je pouvais ressentir depuis la mort de ma Nieves adorée. Ils m’ont pris le seul bien qu’il me restait d’elle, une fleur de grenadier qu’ils appelaient, je ne sais pourquoi, un œillet. »

Cet épisode est pour moi l’idée précise que je me fais des malheurs qu'a causé la Révolution.

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Jocaste - Le Chat maigre

JOCASTE



M. Fellaire de Sisac marie sa fille Hélène à un banquier anglais. Hélène, d'abord hésitante car son mari est bien plus âgé qu'elle et son prétendant, René Longuemare est parti en mission pour l'armée, finit par adopter le parti de son père.

M. Fellaire de Sisac, sous ses apparences bourgeoise, cherche constamment à s'enrichir en en faisant le moins possible. Jocaste, avec le chat maigre, les deux premiers récits de France, sont des nouvelles sur les paresseux qui profitent des autres et surtout de la vie à manger et boire.

Une obscure histoire d'empoissonnement et une tentative de captation d'héritage par Fellaire de Sisac, sous prétexte d'hommage à rendre au fils de celui qui aida jadis son père, rend le récit encore plus troublant. Il est difficile de faire le résumé des récits d'Anatole France tant les évènements se complexifient à la lecture, les actions des personnages demandent une attention constante. France reconnaît dans une lettre que ce récit est "plein de trouble et violence". De trouble, il y en a tout au long de la lecture et la violence apparaît, sourde.



LE CHAT MAIGRE

M. de Sainte-Lucie, ministre d'Haïti, souhaite que son fils passe le baccalauréat dans de bonnes conditions. Aussi le confie-t-il à un érudit parisien, M. Godet-Laterrasse. Or, le jeune homme va fréquenter la gargote des peintres et des artistes, « le chat maigre », connaître l'amour dans les bras de l'opulente patronne, vivre la belle vie parisienne en ratant deux fois la fameux baccalauréat. puis suivre sa jolie voisine jusqu'à sa villégiature Avranches au grand dam de son précepteur et de son père venu le récupérer. Encore plus que dans Jocaste, il est question de s'offrir une vie plaisante sans trop se soucier du lendemain. Plus léger dans le ton, ce récit a quelque chose de dickensien ne serait-ce que dans le choix de certains noms : Godet-Laterrasse en est un exemple flagrant. le personnage du sculpteur Labanne en anarchiste aristocratique vaut lui aussi le détour, tout autant que le moraliste Branchut qui d'une plaisanterie échafaude des rêves romantiques ou le restaurateur Télémaque qui veut avoir son portrait peint dans sa boutique. Tout ce petit monde gravite donc autour de Rémi Sainte-Lucie qui fait son apprentissage de la vie.





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Histoire contemporaine, tome 3 : L'anneau d..

Cet anneau est le symbole de l’évêque, celui par lequel il est consacré. C’est à travers cette quête d’une accession à l’évêché de l’abbé Guitrel que se construit le roman. Cette ambition a pour fond l’affaire Dreyfus qu’on ne désigne que par « l’affaire ». Tous les bourgeois, généraux aristocrates déchus et bien sûr hommes d’église, dans le petit cercle du duc de Brécé (qui n’est pas sans rappeler celui des Verdurin chez Proust qui inventa son Bergotte en partie d’Anatole France) sont profondément anti-dreyfusards par tradition antisémite chrétienne et parce que, comme, il disent, quatorze officiers de la justice militaire ne peuvent pas tous se tromper. Une autre ambition se dessine, celui du soldat Bonmont qui rêve d’accéder aux chasses du duc. Il doit pour cela obtenir un « bouton » l’autorisant à chasser en compagnie sur le domaine. C’est donc lui qui va intriguer, espérant le soutien de l’abbé Guitrel, pour le conduire à l’évêché et les moyens passent par les femmes qui trompent leurs maris et celles qui connaissent un ministre. Nous sommes dans la France de 1900 et, à une époque où l’on se bat encore pour la laïcité, on nous rappelle qu’il existait alors un Ministère de l’Enseignement et des Cultes. C’est cette vieille France dont se moque leur contemporain Anatole France, mais la nôtre doit avoir encore son lot de compromis. En tout cas le sabre et le goupillon en prennent pour leur grade !

De plus, les de Brécé sont d’autant plus gênés que la famille Bonmont sont des juifs récemment convertis au catholicisme et font parfois du zèle, par exemple en envoyant un précieux ciboire pour la soi-disant miraculeuse « Notre-Dame-des Belles-Feuilles », miraculeuse par une jeune fille, Honorine, qu’on croit pure et qui a des apparitions de la Vierge. En vérité, Honorine a trouvé un filon et sait se laisser séduire par un garçon du village puisqu’on les trouve un jour « couchés dans les feuilles. » Toute l’ironie de France est là, dénonçant les hypocrisies, les conservatismes de tout poil.

Pour incarner tout cela nous avons le personnage de Bergeret, érudit, professeur d’Humanités qui vit comme un philosophe et vit enfin libre puisque sa femme le quitte au début du roman. Rappelons aussi qu’Anatole France était un libre penseur proche de Zola et de Renan, cités dans la roman. C’est dans ses discussions péripatéticiennes avec son ami Mazure que Bergeret laisse voir son aspect méfiant vis-à-vis de la foule et de la majorité bien-pensante de l’époque, se défiant de tout apriori. En ce sens, il régale le lecteur de citations tirés des Anciens, de traductions du grec qu’il est en train de faire, intéressantes mais peut-être un peu longues parfois.

C’est ma première incursion dans Anatole France et je n’ai pas été déçu : de l’esprit de l’érudition, de la réflexion intelligence pendante à la sottise des autres, forts de leurs certitudes apprises et somme toute contrecarrés dans leurs ambitions de boutiquiers et ayant l’idée d’une France qui n’a jamais existé.

J’ai lu Anatole France parce que je savais que Proust l’admirait. Cette vieille France avait pour elle les stylistes, la phrase est bien tournée, le mot est rare. On pressent Proust à bien des égards. Bref, nous sommes en bonne compagnie.

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Histoire contemporaine, tome 2 : Le mannequ..

Un mannequin d'osier, instrument d'économie domestique, comme symbole de la mésentente conjugale. Madame a planté des cornes au professeur de lettres anciennes Bergeret. Ayant surpris son épouse en entretien particulier, sur le canapé du salon, avec son meilleur élève, il adopte la technique de l'évitement et décide d'ignorer son épouse, qui aurait bien mieux préféré la dispute et les hauts cris, se retirant en son cabinet pour s'adonner à ses travaux de philologie. Il faut dire que la digne matrone a toujours méprisé son mari, se sentant socialement supérieure à ce dernier, étant une Pouilly, dont un oncle imminent s'est signalé par l'édition d'un dictionnaire... Voici donc monsieur Bergeret devenu la fable de sa commune, objet de graffiti non équivoques et condamné fort injustement par les commères de la bonne société.



Le Mannequin d'osier, second volet d'Histoire contemporaine, donne le premier- si ce n'est le beau, rôle au maître de conférence à la faculté des lettres, à ses joutes oratoires avec ses compagnons notables du lieu-dit, parenthèses bienvenues, à ses déboires domestiques, qui n'atteignent, il faut bien l'avouer, que fort médiocrement le libre-penseur. Comme dans le premier opus, la part belle est laissée aux dialogues, ou plutôt aux digressions, qui commentent l'actualité de la France de la fin du XIXème siècle, les questions sociétales qui l'agitent  et sa politique extérieure. 
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Le Livre de mon ami

Se lit facilement , Petite histoires de gamin,,, Quelque une j aimée d autre beaucoup moins. Ainsi souvent avec plusieurs histoire...Il est dans la nature humaine de penser sagement et d agir de facon absurde. Quelque fois on trouve que leur vie au gamins est difficile et d autre fois... on les envie,,,
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Jocaste - Le chat maigre - Le crime de Sylv..

Jocaste (1879)

Ce récit voit se dérouler trois morts tragiques, mais y mêle déjà certaines formes d’humour qu’on retrouvera plus tard dans l’œuvre d’Anatole France. Le premier chapitre s’ouvre sur René Longuemare, chirurgien militaire qui fait des expériences sur les grenouilles pour vérifier ses théories sur la douleur et contredire les stoïciens et Zénon d’Élée. Lui et Hélène Fellaire de Sisac s’apprécient, mais la timidité les empêche de se déclarer, et à l’instar des amours ratées de Tourguéniev, leurs chemins vont diverger. Le père d’Hélène la marie alors à un riche Anglais, prototype de l’obsessionnel maniaque, avare et ennuyeux, Martin Haviland, descendant du banquier Haviland. Sous la Terreur, la guillotine était passée par là mais le caissier de la banque, un certain Samuel Ewart, avait pu sauver des documents que le mari d’Hélène passe son temps à rechercher. Il soigne ses rhumatismes avec de la belladone, et son domestique tente de l’empoisonner en forçant la dose de sirop, mais l’épouse découvre la tentative à temps, et malgré son peu d’attachement pour son époux, chasse le domestique qui bientôt tente de se faire passer pour Samuel Ewart afin de toucher le magot, mais pour cela il lui faut d’abord faire disparaitre son acte de décès. Il le réclame en vain à son possesseur, le tue, et est condamné à la guillotine. Entretemps, Haviland meurt pour de bon. Hélène qui a revu son premier amour, est soupçonnée par la rumeur publique, et apprend que Jocaste, épouse mal mariée de Laïos s’est pendue. Elle se pend à son tour. Longuenare tente d’oublier son chagrin, et replonge dans le travail. Le récit se termine comme il avait commencé, avec des expériences sur les grenouilles. Ce récit, comme les autres œuvres d’Anatole France, est disponible en ligne sur Wikisource.

Le Chat maigre (1879)

Ce récit, œuvre mineure d’Anatole France en 14 chapitres, tire son nom d'une enseigne de la rue Saint Jacques à Paris, comme ce sera le cas plus tard de La Rôtisserie de la reine Pédauque. Beaucoup de personnages pittoresques y défilent auprès de la patronne, la grosse Virginie, parmi lesquels Rémi Sainte-Lucie, fils d’un ancien ministre haïtien qui prépare son baccalauréat sous la direction d’un certain Godet-Laterasse qui lui enseigne davantage Proudhon que les classiques, et Rémi n’obtiendra jamais son parchemin. Ce Godet-Laterasse, créole de la Réunion, est d’ailleurs davantage occupé par la rédaction de son ouvrage monumental, De la Régénération de la société par la race noire.

Rémi trouvera mieux que son baccalauréat : «Remi marchait à côté de Jeanne et regardait les ombres bleues de la nuit descendre des cils de la jeune fille sur ses joues rondes. Elle tourna vers le jeune homme ses yeux frais comme des violettes trempées de rosée, et, laissant voir ses dents sur lesquelles descendait un rayon de lune, elle dit ‘Maman ne comprenait pas du tout, mais pas du tout pourquoi vous étiez parti en voyage en même temps que nous. Mais moi j’ai bien compris que c’était parce que vous vouliez m’épouser’. M. Alidor, resté seul avec son fils, lui dit d’un ton moitié tendre, moitié bourru : ‘Elle est très bien, cette jeune fille. Tu n’en méritais pas une pareille. J’ai eu bien tort de ne pas raconter à madame Lourmel la vie que tu as menée à Paris, polisson'».

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Crainquebille - Putois - Riquet et plusieur..

C'est un recueil de nouvelles qui traitent de l'injustice, de la pauvreté, du mépris des riches envers les pauvres durant l'époque d'Anatole France. Certaines nouvelles font penser à des choses qui, malheureusement, existent toujours de nos jours...



Pour parler un peu plus du livre, j'ai aimé la façon d'écrire de l'auteur. Une autre manière d'écrire qu'aujourd'hui, avec des tournures de phrases, des expressions propres aux XIX ème et début du XX ème siècles.



C'est un livre court mais qui mérite que l'on s'y attarde !
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Le lys rouge

mon premier livre d'Anatole France dont je ne connais absolument rien. Une écriture , poétique, désuète mais non viellotte. Une histoire pas forcément intéressante, avec des longueurs. Je suis pourtant étonnée que certains dialogues économiques et politiques puissent être tellement d'actualité, comme si rien n'avait évolué depuis cette époque là
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Les dieux ont soif

Au commencement, il y a le Verbe.

Mais le Verbe porté à ce niveau d'excellence devrait être une fin en soi.



Quel livre, nom des dieux !
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Les dieux ont soif

je n'avais jamais lu cet auteur et ce fut une bonne surprise!

Un roman historique très bien écrit et documenté sur la période de la Terreur. On croise Marat, Robespierre et consorts autour des personnages de fiction qui vivent les plus belles heures du Tribunal Révolutionnaire. La logique meurtrière et la fuite en avant des révolutionnaires est très bien décrite avec tous les personnages clefs: suspects, délateurs, familles éplorées et surtout les membres du jury.
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Le lys rouge

Un livre magnifique, méconnu qui fait un bien fou et repose. À lire si ce n’est déjà fait...
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La Vie en fleur

UNE CLARTE QUI JAMAIS NE S'ETEINT...



Anatole France (1844-1824) clôt son enfance, son adolescence et sa prime jeunesse d'adulte...

Ecrit deux ans avant sa mort, il évoque, à travers son double, Pierre Nozière, ce qui a formé son intelligence, ses ambitions, ses envies, ses désirs...

On y retrouve ,en écho, de savoureuses descriptions d'enseignants maniaques, désséchés ou approchant une forme de sénilité*, des enseignements dont l'intérêt reste à démontrer et des jeunes têtes mal faites peu soucieuses d'autre chose que de s'avancer dans le Monde qui ne les attend pas..



Le milieu où il pousse se compose d'aimables bourgeois aux moeurs plutôt prud'homesques...Mais on s'y amuse et on y vit bien...

Des notables donc animés d'une grande passion difficilement contenue : la Politique, chauffée d'une lave souterraine issue du Rêve Révolutionnaire, mise au carcan sous l'Empereur (qui soulève des violentes discussions selon que l'on se gonfle de Gloire imaginaire ou qu'on ait horriblement souffert à La Moskowa (1812)), ressurgissant par bouffées brûlantes, explosives, furieuses, blanches de colère et d'emportement...La République ardemment désirée, sauvagement haïe, profondément détestée



Devenue jeune homme, il accède enfin au monde des Salons où la Route s'ouvre....



A ces souvenirs d'apprentissage s'ajoutent de savoureux descriptifs d'un Paris disparu à jamais, des descriptions d'amitié tantôt attendrissantes, tantôt rosses (le jeune Fontanet apparaît pour ce qu'il est déjà, une canaille-le Martinon de "L'Education Sentimentale-) et un moment de griserie absolue, celui de l'Ecole Buissonière où tout se promet, offre des rêveries, étanche le goût de l'Ailleurs....



Nulle nostalgie, nuls regrets, nul sentimentalisme, nulle leçon de vie...De beaux souvenirs, écrits dans une langue fluide comme une rivière parfois vive, parfois alanguie toujours s'écoulant, portés par une certaine aptitude au bonheur et au plaisir de vivre.



Mon père disait "les plus beaux souvenirs d'une vie sont les souvenirs d'enfance quand ils sont heureux"...C"est le cas



* Si cette grisaillerie étouffante peut expliquer dans l'après deuxième guerre l'explosion de libido de Mai 1968, la production des pédagogies "nouvelle vague" a élaboré de façon industrielle des amoncellements d'insanités parfaitement stupéfiantes d'imbécillité....A se demander ce que la France a vraiment envie d'offrir à ses enfants....



P.S. L'analyse du phénomène soixante-huitard est très faible mais le Club est un club littéraire, non pas un atelier Poterie/Sociologie des Moeurs..

L'Enseignement ancien taillé en pièces contenait aussi des choses dont on pouvait faire son miel...

Enfin, si l'ascenseur social a un jour existé, il sentait la craie, l'encre violette et pour les plus avancés le Gaffiot ou un traité de mathématiques alors qu'aujourd'hui il semble qu'il descende ces occupants, qu'il les descende, lentement et surement, au sous-sol...



Fermez le ban !
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Les dieux ont soif

Le récit se passe durant la Terreur révolutionnaire. Évariste Gamelin est un peintre qui ne parvient pas à s'enrichir de son travail. Sa famille et lui subissent la faim et le manque. Fidèle partisan de Robespierre et de Marat, il va avoir l'opportunité de devenir juré du Tribunal révolutionnaire.

Ce roman est passionnant ! On apprend beaucoup sur cette période historique complexe. Je ne peux qu'en recommander la lecture.
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Les dieux ont soif

Pauvre Anatole France. Tu ne me fais aucun effet, alors je vais faire court. Après avoir lu le crime de Sylvestre Bonnard, qui déjà m'avait laissé froid, j'ai voulu croire qu'on n'obtenait pas un prix Nobel pour rien. J'ai donc cherché un roman plus porteur de troubles de l'âme. Je m'attendais à le trouver avec Les Dieux ont soif, titre superbe… Hélas, un seul moment d'émotion : quand sa soeur le prend à partie après le tribunal. J'ai voulu comprendre, j'ai analysé l'écriture de l'écrivain et j'ai vu son incroyable lacune : aucune émotion, ne s'empare jamais d'aucun protagoniste. Si bien que toutes les tournures du type : débordant de chagrin, dévoré par ses doutes, submergé de craintes, tournures qu'on peut inventer à l'infini… sont manquantes. Cher Anatole France, n'as-tu jamais éprouvé une émotion. Es-tu si plat ? Je mets 3 étoiles pour la leçon d'histoire, bien qu'elle frise l'étalage.
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L'île des pingouins

L’île des pingouins est un roman d’Anatole France, publié pour la première fois en 1908. Il s’agit plus d’un roman historique que d’une anticipation (contrairement à ce qui m’a été vendu dans un encart du magazine Galaxies).



Anatole France est un peu tombé dans l’oubli . Certaines de ses positions politiques ont été critiquées, notamment sur la Première Guerre mondiale, ou au départ il a écrit des récits pro militariste et patriote. Il finira par regretter son engagement de début de guerre, pour ensuite défendre la paix, ce qui lui vaudra à nouveau des critiques.



Alors que dans le présent livre il dénonce les guerres portées pour des raisons capitalistes et les guerres tout court, difficile à suivre.



Après sa mort, ses écrits et son style seront remis en cause, jusqu’à le traiter d’écrivain officiel au style classique et superficiel. Bon, je ne vais pas m’étendre là dessus, c’est un peu trop complexe et il y a surement une bonne dose partisane là-dedans. Mais je reviendrai sur son style.



Pourquoi avoir lu ce bouquin ? Je suis tombé sur un encart dans la revue Galaxies qui en parlait, comme d’une dystopie d’un auteur français un peu oublié. Je me suis dit pourquoi pas. J’ai noté que l’auteur se rapprochait parfois du genre fantastique, après tout, ça collerait presque à de la SFFF.



L’île des pingouins est une parodie de l’Histoire de France (et un peu de l’humanité, au début), dans laquelle les Hommes sont remplacés par des pingouins.



Tout commence avec Maël, un saint qui se fait bananer par le diable, ce dernier lui propose une embarcation en granit (oui, il est pas très malin le Saint Maël) pour rejoindre ses brebis égarées au large de la Bretagne.



Le religieux, trompé par le vilain, embarque, puis échoue sur une île, bien au nord, peuplée par des pingouins. Intrigué par les résidents de ce caillou, il décide de les évangéliser, en bon saint qu’il est.



De là s’en suit un débat au paradis, entre Dieu, les saints, les anges et toute la clique. Le baptême de ces pingouins est-il valable ? Leur discussion frise le ridicule. Le Saint-Esprit, pour trancher, décide de transformer les pingouins et les rendre humains (à peu près).



Pauvres pingouins, ils auraient mieux fait de rester dans l’ignorance et de ne pas être touchés par la grâce divine. S’ensuit une succession de chapitres qui retrace les éléments importants de notre civilisation.



L’antiquité et ses fastes, ses philosophes et sa grandeur. L’obscur moyen-âge, la renaissance, etc.



Les pingouins découvrent la morale, la propriété, dans la douleur et la violence.



L’époque moderne est traitée sous le prisme de l’essor du capitalisme et du socialisme, tenant la date du bouquin, c’est normal. Un long chapitre est consacré à l’affaire Dreyfus (l’Affaire Pyrot, dans le livre), avec tous les remous politiques et sociaux qu’elle implique.



Finalement, l’anticipation arrive en fin de course (un peu plus d’une dizaine de pages sur 209). Le tableau est sombre et tombe parfois juste.



Le livre est une succession de chapitres s’attardant chacun sur une période spécifique, le tout se déroule de façon chronologique.



Le style est classique, bourré d’ironie et très détaché. C’est très imagé, un peu trop à mon goût.



Je préfère largement le réalisme, quitte à dénoncer les choses, autant que ça soit clair.



Justement, Anatole France dénonce des choses, il tape essentiellement sur l’Église. Ce qui lui vaudra en 1922 une condamnation papale de ses œuvres. Cet aspect est savoureux par moment, tant l’auteur s’amuse à dézinguer l’institution de façon subtile.



Il dénonce ensuite le capitalisme et le tempérament égoïste et cupide des Hommes. Il y a quelques passages qui me font douter sur sa position concernant le racisme.



D’ailleurs, il retrace toute l’histoire de l’humanité (et de la France) sans un mot sur l’esclavagisme et le colonialisme. Alors qu’il a écrit des textes anti colonialistes (avant 1908). Bon peut-être qu’il a voulu se concentrer que sur certains points, pourquoi pas. Je n’en sais pas plus.



Personnellement, je n’ai pas été conquis par le livre, même s’il y a quelques passages mémorables, le style ne me convient pas, ce n’est clairement pas pour moi.



Cependant, il s’agit clairement d’un livre écrit par quelqu’un de très érudit et instruit, il est parfois difficile à suivre. Tant les références (historiques, philosophiques, etc.) sont nombreuses.



Un extrait, avant de vous quitter, histoire de vérifier que les choses n’ont pas bien changé, malgré le siècle écoulé :



« Ce discours fut couvert d’applaudissements. Le gouvernement de la république demeura soumis au contrôle des grandes compagnies financières, l’armée consacrée exclusivement à la défense du capital, la flotte, destinée uniquement à fournir des commandes aux métallurgistes ; les riches refusant de payer leur juste part des impôts, les pauvres, comme par le passé, payèrent pour eux. »
Lien : http://lecture42.blog/lile-p..
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