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Critiques de André Malraux (274)
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Le Miroir des limbes, tome 1 : Antimémoires

Autobiographie non chronologique d'un romancier devenu résistant puis ministre, qui rencontra dans le cadre de ses fonctions les plus grands hommes d'Etats. Passionné par l'Asie, il nous emmène dans des textes envoutants où son style fait merveille. Les reflexions philosophiques ne sont jamais loin de ses débats avec les autres, avec lui même...
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Les chênes qu'on abat...

Le style m'a paru lourd, chargé de grandiloquence pour ce plaidoyer pro- domo et ce document à ranger dans l'enrichissement du culte de la personnalité. Beaucoup de conversations à bâtons rompus, où revient sans cesse Napoléon. Ce qui m'a interpellé c'est qu'à aucun moment, le Général de Gaulle ne se remet en question, n'a la clairvoyance de mettre à jour ses ses erreurs, ses défauts. Qui n'en a pas ? Je viens de finir récemment "La disparition de Josef Mengele" d'Olivier Guez et je suis frappé de voir que ces deux hommes publics n'ont pas la faculté jusqu'à leur dernier souffle de prononcer le moindre mea culpa donnant ainsi raison à Spinoza pour qui "Il y a dans tout être une tendance de l'être à persévérer dans son être".
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Les chênes qu'on abat...

Avec de telles personnes, il faut s'attendre au meilleur.

Sur le fond, c'est là, c'est clair.

Sur la forme, c'est tout sauf clair. Au delà du vocabulaire, il faut assurément être un fan absolu de Malraux pour comprendre ou savoir qui parle...

De plus, cela part un peu dans tous les sens.

Cela devient un livre finalement pas si facile à lire que cela.



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Les voix du silence

Versé près des confrontations et des métamorphoses, l'art se définit avant tout selon la vie des formes. Les "dessinateurs des cavernes" en ont été le commencement et la coulée des siècles en a suivi le fil, jusqu'à en être parmi notre musée imaginaire. Notre musée imaginaire ne s'érige pas seulement par l'approfondissement de l'histoire, il s'élabore selon l'oeuvre d'art et son présent artistique. Il convient néanmoins de rappeler le sens que prend l'oeuvre selon la volonté de l'artiste, puisque au-delà de la volonté, la délivrance en est le point d'ancrage. Dans l'art, comme pourrais le dire Malraux, tout est gouverné selon une volonté et non par une élaboration inconsciente.



Tout ce que j'ai décris, énoncé et dévoiler en haut n'est qu'une esquisse des définitions et réflexion que nous donne Malraux. L'ouvrage, au-delà de l'aspect textuel, nous est présenté par une reproduction des chefs-d'œuvre par la photographie. Le tout donne ainsi lieu à une rencontre absolue entre le spectateur et l'art. On y découvre, au fil de la lecture, l'esprit et la valeur littéraire d'un homme face à l'art. Notre regard est ainsi balayé entre discernements, réflexion et raison par une voix parlante et attachante.



La rencontre, une fois consumée, donne à voir les aspects d'un autre œil. N'oublions pas qu'au demeurant "l'art est liberté, il est un anti-destin".
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La tête d'obsidienne

Les réflexions aiguës, les témoignages absolus, l'étendue des propos et l'impénétrable langage de l'auteur nous dévoilent les contours d'une vaste et grande vie aux allures romanesque. Ce ne sont pas seulement des conversations empreint par l'admiration qui sont esquissés ici, mais des traces par lesquelles l'auteur nous emballe et nous emmène. le spectateur se retrouve ainsi devant le miroir de certaines oeuvres où chacun y noie son regard, comme pour y observer l'intensité d'une âme face à la mort. le reflet de la pensée, prise en hauteur par Malraux, se dévoile par un lyrisme pur et adroit, à travers duquel nous pouvons observer les sinuosités d'un être.



L'art poursuit son cheminement. Les artistes aussi. Pourtant Malraux nous dévoile l'histoire d'un regard par lequel il a perçu Picasso. L'ouvrage est au demeurant une grande ouverture vers une rencontre bouleversante et touchante.
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La condition humaine

Un roman mi-historique mi-romantique, où chaque personnage cherche, par son engagement ou son contre-engagement dans le conflit, à atteindre un absolu assez marqué, qu'il s'agisse d'une quête mystique et désespérée du martyr pour Tchen, de l'amour exclusif d'une femme pour Kyo, du pouvoir pour Ferral, de la justice sociale pour Kotow, de l'argent et des plaisirs matériels pour le baron de Clappique, etc.



Ces êtres se croisent aux grés de leurs quêtes respectives, dans l'ambiance pré-apocalyptique du Shanghai de 1927, où Malraux fait régner une tension grandissante et permanente.
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La Voie Royale

« La Voie royale » : André Malraux (Livre de poche 180 pages)

Fin des années 20, en pleine période coloniale en Asie du Sud-Est sous domination française, Claude Vannec, jeune archéologue arriviste et ruiné, rêve de se refaire une santé financière en allant piller des bas-reliefs de temples khmers. Il s’acoquine avec Perken, un vieil aventurier qui est lui, pour d’obscures raisons, à la recherche de Grabot, un type volatilisé dont on ne saura finalement pas grand-chose. L’expédition s’enfonce dans la jungle avec bien des difficultés, leur guide s’enfuit, et lorsqu’ils trouvent des bas-reliefs, ils sont interceptés par des tribus indigènes hostiles à l’emprise étrangère. Vont-ils sauver leur peau, et retrouver le mystérieux disparu ?

Il y a une ambiance « Apocalypse now », le film de Coppola, dans cette plongée en territoire inhospitalier, et le récit tient certes en haleine. Mais j’ai trouvé l’écriture assez alambiquée, tarabiscotée. L’auteur noie sa fiction sous de très nombreuses considérations philosophico-psychologiques sur le sens de la vie et de la mort pas toujours passionnantes, Et puis, à la lecture du périple de ces deux baroudeurs, on pourrait les prendre malgré soi en sympathie, poussé par l’empathie de Malraux, alors qu’ils ne sont que de vulgaires pillards pleins d’un mépris hautain pour les autochtones, y compris ceux qu’ils réquisitionnent à leur service avec l’appui de l’administration coloniale.

C’est cette ambiguïté de Malraux, plein d’admiration pour ses « héros », qui m’a donné envie de me plonger dans la biographie de l’auteur. Malraux, lui-même pilleur de fresques dans ces contrées, s’est inspiré de ces épisodes de sa propre histoire pour écrire ce roman. Malraux, pseudo révolutionnaire, pseudo républicain, vrai mythomane arriviste capable de manger successivement à tous les râteliers pour promouvoir ses intérêts financiers et se bâtir une réputation largement usurpée de héro d’avant-garde dans l’histoire.

A bien y réfléchir, malgré certaines qualités d’écriture, ça ne me donne guère envie d’aller voir du côté de ses deux romans réputés majeurs, « L’espoir » et « Les conquérants ».

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Les Conquérants

J'avais lu et aimé "La condition humaine" il y a bien longtemps, c'est pour cela que j'ai choisi ce livre au hasard d'une visite à la bibliothèque.

Si comme moi vous n'êtes pas incollable sur l'histoire de la révolution chinoise, je vous conseille de faire quelques recherches sur wikipédia ou youtube avant la lecture.

Ce roman nous plonge au coeur de la jeune république chinoise et plus particulièrement dans un épisode conflictuelle avec Hong-Kong, alors britannique. J'ai beaucoup aimé le sentiment d'être au coeur de l'action, et de saisir cette période plus intimement que dans un format documentaire.

Au delà de l'aspect historique, c'est aussi la subtilité dans la description des personnages et de leurs états d'âme que j'ai apprécié.
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La condition humaine

J’ai pour ma part été assez peu réceptif à ce roman.



J’avoue avoir été gêné par le contexte historique que je connaissais mal, jugeant de surcroît les événements (une révolte chinoise qui échoue) assez peu passionnants.



Lire aujourd’hui des histoires de communisme relève presque pour moi de la Science fiction tant ses derniers représentants semblent plus tenir des dinosaures de Jurrassic Park que d’une réelle force de progrès promesse d’un monde meilleur.



Peu d’intérêt pour le cadre donc, un peu plus pour le destin individuel des personnages, chacun vivant sa condition humaine à sa manière dans ce contexte d’action politique, avec Gisors en vieux sage contemplatif dispensant ses leçons de sagesse tel un vieux philosophe omniscient et détaché de tout.



Je dois également reconnaître ne pas avoir été franchement séduit par le style de Malraux.



A la lecture de ce livre étant donné le fort parti pris pour les travailleurs opprimés retrouvant leur dignité dans l’idéologie communiste, on pourrait penser Malraux en tant qu’auteur d’extrême gauche mais l’histoire montrera bien évidemment le contraire !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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La condition humaine

Comme tout le monde, je connaissais Malraux. De nom, de par son statut d'homme de lettres et d'état au sortir de la seconde guerre mondiale. Mais jusqu'ici, Malraux c'était surtout pour moi en tant qu'havrais d'origine, un musée (magnifique), l'instigateur d'une maison de la culture (aujourd'hui transformée en scène nationale, toute aussi magnifique) ou en tant que francilien d'adoption, un parc départemental qu'il fallait traverser pour se rendre au travail. A en juger par son héritage, Malraux avait donc, dans mon esprit une place un peu particulière qui me poussais à mieux connaitre la personne et son oeuvre. Démarche que je n'avais jamais entamée, jusqu'à ce jour où, dans l'une de ces boites à livres qui fleurissent un peu partout dans les villes, je suis tombé sur un vieux poche, un peu abimé, sans couverture, de La condition humaine. Ça tombait bien, je venais de terminer mon livre du moment.



Comme je n'avais jamais entamé cette démarche de mieux connaitre Malraux et comme je n'ai même pas pris la peine de lire la quatrième de couverture ni un résumé de l'ouvrage (tout juste savais-je qu'il s'agissait là du Goncourt 1933), je ne savais trop à quoi m'attendre, que ce soit du point de vue du style comme du sujet du livre. Et pourtant, c'est bien sur ces deux aspects que j'allais être particulièrement surpris dès les première pages.



Tout d'abord concernant le style : c'est une langue que je n'avais jamais lue avant que Malraux emploie. Une manière d'écrire qui m'a dès le départ dérouté et fait peur, au sein d'une temporalité dense, remplie d'une multitude de lieux et de personnages dont les actions s'entremêlent et dans laquelle il peut être facile de se perdre. A tel point que je me suis rapidement demandé si j'arriverai à poursuivre jusqu'au bout. Difficulté que j'imaginais d'ailleurs s'envoler après m'être approprié cette écriture et ce rythme. J'ai bien fini par céder à une certaine fluidité de lecture passée la moitié de l'ouvrage d'ailleurs, mais ce point m'est resté une difficulté tout au long du récit.



Concernant le sujet ensuite, puisque le récit se situe en Chine, au moment de la révolution populaire. J'ai été surpris par ce thème car j'ai peu eu l'occasion de lire ou même simplement d'entendre parler de ce sujet et de cette période auparavant. Mon impression était donc que celui-ci n'avait pas été suivi ni traité par les contemporains occidentaux, qu'ils soient philosophes, artistes ou politiques. Et dans mon esprit, Malraux ne devait pas échapper à la règle.

Là encore, si des recherches et lectures complémentaires m'ont permis de comprendre a postériori que plusieurs niveaux de lectures et interprétations pouvaient s'appliquer, je n'ai pas su durant ma lecture les identifier. Le contexte historique de cette oeuvre - que je maitrise mal - et la difficulté de la langue employée, ne m'ont pas permis d'arriver jusqu'à ces niveaux d'interprétation.



C'est donc déçu et surtout frustré que je ressors de cette lecture, que je ne saurais qualifier de bonne ou mauvaise expérience. J'attendais beaucoup de ce livre sans savoir quoi exactement et j'ai finalement été mis face à un objet que je me retrouvais incapable de maitriser, d'appréhender et d'apprivoiser. Je ne saurais d'ailleurs donner une "note" objective à cet ouvrage qui m'a dérouté et fait douter. Même aujourd'hui, avec un recul de trois semaines après avoir terminé le livre (je m'exprime généralement sitôt avoir terminé les livres que je lis à leur sujet), je peux continuer à le dire : je ne sais pas quoi penser de La condition humaine.



Alors j'ai rangé ce poche sans couverture dans ma bibliothèque et je le ressortirai dans quelques mois ou quelques années pour le relire et essayer de me forger un avis à ce moment là.
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La Voie Royale

En Indochine à l'époque coloniale, c'est l'amitié indéfectible entre Claude, jeune archéologue et Perken, aventurier endurci.

Cette voie royale khmère est semée d'embûches souvent mortelles, de défis. L'horreur apparaît lors de la rencontre avec les Moïs dans un univers sombre et glauque. La mort omniprésente semble obséder Malraux dans ce livre.
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La condition humaine

Dans un contexte très précis, celui de l'insurrection de Shanghai par les communistes et les nationalistes de Tchang Kaï-chek et du Kuomintang (puis de sa trahison envers les mêmes communistes) contre le gouvernement chinois, l'auteur exerce une profonde interrogation existentielle sur des hommes se battant pour leurs idéaux et contre leurs angoisses intérieurs. Divers personnages sont au coeur du récit : Gisors, un vieil intellectuel communiste accro à l'opium, son fils idéaliste Kyo qui dirige la révolution en question, May, l'épouse médecin de Kyo qui renvoie la part vivante et féminine au combat, Tchen, un disciple de Gisors dont son engagement devient une lutte mystique et suicidaire, Katow un activiste rescapé de la révolution russe, Hemmelrick, un ouvrier belge tiraillé entre sa famille et le conflit à venir ou encore Ferral et Clappique, d'un côté un représentant du commerce français, avide de son pouvoir monétaire et de l'autre, un ancien marchand d'art mythomane drôle et intimidant.



Si j'énumère tous les personnages, c'est parce que Malraux active plusieurs points de vue passionnants qui abordent des choix, des crises, des actes, des (in)certitudes, des ambiguïtés, des engagements, des passions et des craintes. Une crainte en particulier, celle de la mort qui pèse dans l'entièreté du roman. Dans cette rencontre imposante et intime entre l'Orient et l'Occident, l'écrivain inscrit chez ses protagonistes, une quête du sens dont le destin leur appartient à tous. Précurseur de l'existentialisme, plusieurs voies permettent à ces Hommes d'échapper à l'absurdité du monde : par l'acte révolutionnaire, la méditation contemplative et le pouvoir de domination sur les autres. Ainsi, la vision engagée de Malraux n'est jamais envahissante car c'est la perception de vie et de mort qui l'intéresse. Les deux se lient pour fouiller les plus profondes inquiétudes de l'être humain : la raison de nos actes, la souffrance amoureuse, la puissance obsessionnelle des motivations ou le deuil mais un aspect politique interpelle : le combat pour les intérêts sociaux contre la misère, le pouvoir capitaliste occidental sur l'Asie ou encore la dangerosité des partis extrêmes.



Avec son style elliptique, son écriture cinématographique parfois nerveuse et métaphysique, son désordre poétique et sensoriel qui creuse au plus profond de soi et ce mélange entre l'épopée historique et la réflexion philosophique, La Condition humaine est une oeuvre exigeante mais infiniment intense.
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La tentation de l'Occident

Lorsqu'il publie La tentation de l'occident en 1926 Malraux n'a que 24 ans mais celui qui écrira quelques années plus tard Les conquérants et La condition humaine est déjà fasciné par les cultures et les civilisations asiatiques et en particulier par la Chine. Aussi, il imagine dans ce livre, à mi-chemin entre roman et essai, un dialogue épistolaire entre deux intellectuels, un Français et un Chinois, représentants respectifs de l'Occident et de l'Orient, séjournant tour à tour en Europe et en Asie.





Moi qui avais apprécié quelques livres de l'écrivain et que le sujet intéressait, j'ai été assez déçu une fois le livre en main. Les deux personnages échangent des propos assez abstraits avec des notions polysémiques et la plupart du temps, je cherchais en vain là où l'auteur voulait nous amener. Alors oui, on comprend que deux mondes différents se font face avec un mélange d'envie, de fascination et de répulsion. On nous parle d'un occident mobile et agissant, recherchant la force et faisant passer l'individu avant le collectif tandis qu'à l'inverse le monde chinois serait lui immobile et avant tout en quête d'harmonie... des lieux communs qui contiennent sans doute une bonne part de vérité mais rien de nouveau sous le soleil donc. Pour le reste, et en dehors de quelques passages un peu plus intéressants (sur les rapports aux femmes et les conceptions de la mort) Malraux parle depuis des cimes qui me sont inaccessibles, j'aurais aimé du concret, des arguments, des références plus précises et compréhensibles... j'ai ressenti un certain ennui, surtout sur la première moitié du livre.





J'ai refermé le livre avec la désagréable impression d’être passé à côté et de ne pas y avoir appris grand-chose. Une lecture peu passionnante dont je ressors déçu.

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L'Espoir

C'est avec L'espoir, son roman sur la guerre civile espagnole, qu'André Malraux s'est le plus dévoilé, notamment par sa réflexion sur les différents ressorts de l'engagement.
Lien : https://lactualite.com/?p=78..
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La Voie Royale

Belle aventure au cœur de la forêt indochinoise vécue par deux protagonistes, l'un français, Claude et l'autre danois, Perken. Ils partent en pleine jungle afin de faire main basse sur des sculptures de pierre et essayer de retrouver un aventurier perdu dans cette jungle hostile, Grabot.



C'est un roman qui comporte quelques longueurs narratives mais qui se lit malgré tout assez bien.



J'ai passé un bon moment dans ses pages.
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La condition humaine

Livre inutilement compliqué, sans doute en raison du style très alambiqué et exagérément exalté... dommage car le fond est très intéressant et l’histoire passionnante. Mais que ça parait long pour un texte de 350 pages seulement. La forme n𠆞st malheureusement pas au rendez-vous.
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Hôtes de passage

J'ai envie de Malraux en ce moment, je ne sais pas pourquoi ? Autant il rappelle sa grandiloquence de ministre de la culture sous De Gaulle, sur la forme plus que sur le fond à vrai dire, autant à moi il rappelle l'Espoir, la Condition humaine, la Voie royale, une de ses Maisons de la culture où j'ai pu voir les meilleurs westerns en vo .. Sa manière d'écrire sans doute, dégagée de tout miel, de toute sensiblerie, seules la grandeur et la noblesse de l'âme .. Il me rappelle plus près de nous VS Naipaul ! Ce qu'il a dit sur Haïti, sa préface de Sanctuaire de Faulkner, roman de mon top ten, admirable :

"..Sanctuaire, c'est l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier."



Oui comme un sentiment de grandeur d'homme sans chichi, et paradoxalement sans se regarder le nombril, des choses simples élevées en art, pas forcément râpeuses, plutôt à contre-courant. L'univers de cet homme était merveilleux : celui de quelqu'un qui ne sort pas du moule ..Sa nouvelle préférée était le Diable de Tolstoï. Oui quand un grand écrivain qui a été sur un piédestal descend un peu, j'aime bien cet entre-deux eaux, un peu de faire comme le saumon qui remonte la rivière, à l'ombre du monde, avec quelques périls, où je suis sûr de ne pas rencontrer grand monde, dans une forme de contemplation avec un fort sentiment de symbiose et d'appréciation qui ne me fassent pas vomir des bassesses de ce monde actuel.
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La condition humaine

Quel donc était le pouvoir de Malraux pour, à ce point, fasciner et façonner l'esprit du public découvrant son analyse de la ‘Condition humaine' ? Certes, Malraux a développé une écriture descriptive capable de faire vivre ce qu'il prétend nous faire découvrir. Mais, champion de la complexité, pour le commun des mortels, sa vision rigoriste de l'homme qui ne peut exister qu'en sublimant une cause qui le détruira est, à mon sens un non-sens de la condition humaine. La lutte des communistes chinois qui seront appelés à suivre le dictat du communisme soviétique et d'aller droit à leur perte n'est pas, à mes yeux, une promotion de la condition humaine et certainement pas de sa dignité.

Si la condition humaine est de souffrir pour devenir un homme, si hors de la souffrance il n'y a pas d'existence profonde de l'être, à quoi bon vivre ?

Malraux, qui ne cachait pas son parti pris pour le monde communiste d'alors, curieusement développe la même doctrine de la méritocratie qu'utilisait l'Eglise pour justifier la souffrance, digne chemin d'accès pour mériter d'être sauvé. Est-ce là la condition humaine ? Je ne peux, ni ne veux l'accepter. L'Homme est bien au-dessus de ce devoir de souffrance.

Cinquante ans après avoir dû lire ce bouquin pour un professeur de français qui aimait se laisser croire de gauche, j'éprouve, à sa relecture, le même dégoût pour l'oeuvre. Je n'accepte pas une telle finalité pour l'Homme et la violence bestiale de tous les régimes, tous axes confondus, qui utilisent les hommes comme des armes de combat qui, une fois la lutte terminée, se transforment eux-mêmes en armes d'autodestruction massive.

Relire ce Goncourt 1933 est inutile. Il ne nous apporte pas une compréhension claire de la situation de l'époque tant Malraux y multiplie les métaphores, les raccourcis et les sous-entendus.

En réduisant l'homme à la violence dont il doit faire preuve pour advenir, il ne nous offre pas une alternative positive à la création de notre condition humaine.

Ce livre est devenu plus que poussiéreux. Qu'il retourne à la poussière !

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Le Miroir des limbes, tome 1 : Antimémoires

.Honnêtement, je me suis bien ennuyé en lisant le premier tome et je ne passerai pas au deuxième. J'admire Malraux pour beaucoup de raisons, mais pas pour ce livre, que n'ai trouvé intéressant que par certains passages, comme celui sur son séjour à la prison d'Albi pendant la seconde guerre mondiale. Mais c'est peu.

Tout le reste consiste en des discussions (comment a-t-il pu se souvenir de tout ça…) qui ressemblent plus à des pensées, mais qui sont presque toutes relatives à 'Asie et, pour moi, sans grand intérêt.

Je suis déçu, c'est sans doute trop intellectuel.
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Les chênes qu'on abat...

« Cambrioler des mythes est inutile, parce qu’un mythe devient sans action lorsqu’il se sépare de ce que lui a donné naissance ». Point de cambriolage ici, Malraux pontifie et de Gaulle impressionne...le dialogue s’achève, la nuit tombe - « la nuit qui ne connaît pas l’Histoire »
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