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Critiques de André Malraux (274)
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Oraisons funèbres

Écho respectueux à un génie du Grand Siècle (Bossuet), ces Oraisons funèbres de Malraux étaient donc destinées à être lues publiquement. Elles « s’adressent à une foule », rappelle l’auteur en préface de ce volume.



Pour autant, même dans l’intimité du livre, la puissance et le style sont toujours là. Puissance qui, de l’Hommage à la Grèce jusqu’aux funérailles de Georges Braque ou Le Corbusier, parle de culture – qui « ne s’hérite pas, elle se conquiert » – et d’Histoire, cette dernière sublimement incarnée dans un texte sans pareil, le plus connu sans doute : le Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon ; celui qui, malgré la torture, garda « ce silence atrocement payé » pour sauver la Résistance.



La Résistance, une page de l’Histoire co-écrite par Malraux (il en fut), avec des milliers d’autres : juste insurrection, qui « possède le véritable héroïsme, celui qui prend les revolvers avec rien, les mitraillettes avec les revolvers, les mitrailleuses avec les mitraillettes » (Discours de commémoration de la libération de Paris).



Pour la Commémoration de la mort de Jeanne d’Arc, Malraux a cette phrase qui, à ce jour, ne s’est pas démentie : « Il était plus facile de la brûler que de l’arracher de l’âme de la France. »



Et, comme en un songe, il nous montre les flammes monter sur le bûcher de la martyre, où se consume aussi une époque : « Dans le silence de la nuit funèbre, écartant les mains jointes de leurs gisants de pierre, les preux de la Table ronde et les compagnons de Saint Louis, les premiers combattants tombés à la prise de Jérusalem et les derniers fidèles du petit roi lépreux, toute l’assemblée des rêves de la chrétienté regardait, de ses yeux d’ombre monter les flammes qui allaient traverser les siècles, vers cette forme enfin immobile, qui devenait le corps brûlé de la chevalerie. » Ou lorsque les mots donnent à voir comme sur une toile…



Aujourd’hui que les discours officiels se disputent la palme de l’ennuyeuse médiocrité, teintée d’une fatuité décomplexée, lire ces discours plongent dans l’amère nostalgie de cet avant dont, paraît-il, il ne faut pas dire que c’était mieux, au risque d’être affublé de toutes les tares honteuses…



Eh bien, je les accepte ces tares, qui me font aimer des phrases comme celle-ci, adressée à la veuve du peintre Georges Braque : « Demain matin, Madame, que l’on dise aux marins et aux cultivateurs de Varengeville, qui aimaient Georges Braque : “Hier, quand il était devant le palais des rois et le premier musée du monde, il y avait dans la nuit pluvieuse une voix indistincte qui disait merci ; et une main usée de paysanne, qui était la main de la France, et qui se levait une dernière fois dans l’ombre pour caresser doucement ses cheveux blancs.” »…



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Les Conquérants

Avec re roman, récit primordial dans l'oeuvre de l'écrivain, Malraux s'attaque au problème de la mort et veut en saisir enfin le sens. La mort constitue en effet le thème central de ce récit ; son écrasante obsession se manifeste à toutes les pages.
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La Voie Royale

Livre qui ne présente à mon sens d'intérêt que pour les descriptions qui y sont faites de la jungle cambodgienne. Le début de la deuxième partie du livre est en ce sens captivant.

Pour le reste, une histoire sans grand intérêt, mélange peu convaincant du périple personnel de l'auteur en Indochine et de l'histoire d'Au coeur des ténèbres de Conrad.

Un style toujours très sérieux, qui se complaît dans l'emphase et les grandes questions. La phrase est inutilement hachée. On a parfois le sentiment d'avoir affaire à un Tacite français, mais non, c'en est tout de même loin.

C'est un Malraux jeune qui écrit cela, qui pose et use de trucs narratifs, qui deviennent des tics, et c'est au bout du compte assez illisible et ennuyeux.
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La Voie Royale

Roman aux relents d'autobiographie dans ces descriptions de ces terres d'Asie et de ces personnages aux esprits tourmentés et prêts à exploiter le moindre filon "prometteur".



Malraux se pose encore en aventurier moderne, prêt à "s'impliquer" dans des combats ….



Belle histoire dans un roman autant d'aventure que philosophique, sauvé par le style de son auteur.



Le personnage de Vanec rappelle assez bien certains travers de son auteur, dont son épouse non rancunière, sauva de certains déboires juridiques.



A connaître pour compléter une certaine connaissance de cet homme plus aventurier et homme de culture que d'actions.
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La Voie Royale

Roman d'aventures et de réflexion, partiellement autobiographique mais narré à la troisième personne, "La Voie Royale" met en scène deux héros : Claude Vannec, jeune archéologue parti en Orient à la recherche des temples Khmers et Perken, un aventurier apatride, "propriétaire" d'un royaume au fond de la jungle cambodgienne et laotienne, qui se joint à la quête de Vannec dans le double but d'en retirer un bénéfice financier et de retrouver un homme nommé Grabot.

De multiples difficultés les attendent : chaleur, moiteur étouffante, exubérance et putréfaction de la forêt, ses habitants : insectes géants et peuplades Moïs. Ces derniers auront le dernier mot et seront responsables de la mort de Perken.

Dans ce roman existentialiste au récit linéaire, la conscience de la mort est omniprésente tout comme l'interrogation ethnique et métaphysique sur le sens de la vie et les rapports de l'homme avec son destin.
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La condition humaine

Le Goncourt 1933, ultime roman de la trilogie asiatique de Malraux, aborde le même thème romanesque que "Les Conquérants" : la révolution chinoise, la lutte entre le Kuomintang de Chang Kaï-chek et le PC chinois. C'est le prétexte pour dresser une galerie de portraits : de Kyo, le communiste par dignité à Tchen, le terroriste en passant par Ferral, représentant le gouvernement français et sa puissance économique, Katow, l'homme de toutes les révolutions, ou encore le Baron de Clappique mélange de héros et de lâche fataliste. Chacun déterminera son face-à-face avec le destin en fonction de ses actes plus que de ses idées. C'est la révélation de sa condition d'homme. Ouvrage au style heurté qui est la marque de l'auteur, avec des découpages quasi cinématographiques, "La Condition Humaine" est un immense roman.
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La Politique, la culture (discours, article..

Les combats de Lazare



Avant d'ouvrir ce livre, je ne connaissais d'André Malraux que les basses caricatures que notre siècle de l'image toute-puissante veut nous faire avaler à toute force. Et j'ai assez soupé des couleuvres de ce petit XXIe siècle qui croit en avoir fini avec la grandeur, la beauté et le vrai.



Pour Malraux, est vérité tout ce qui est vérifiable. À l'heure où les minuscules fanatiques de tous bords investissent l'espace médiatique, la lecture de Malraux est un véritable antidote. Ses discours ont, mutatis mutandis, la véhémence et l'aura des “Oraisons funèbres” de Bossuet. Malraux l'agnostique, sait qu'on ne se déprend jamais du Sacré sans y perdre ce qu'il nomme notre “part divine” et qui toujours se conquiert de haute lutte.



Homme maintes fois blessé dans son âme et sa chair par le suicide ou le décès des êtres les plus proches (son père, sa femme, ses fils), Malraux a tenu bon ainsi qu'un rocher au milieu des eaux démontées. Il a su traverser l'un des siècles les plus ténébreux qui soient de mémoire d'homme. Ce XXe siècle qui a connu le sillon de sang noir de la Première Guerre mondiale ; la guerre d'Espagne et ses charniers (à ce propos, il est bon de lire “Les grands cimetières sous la lune” de Georges Bernanos, cet implacable et terrible réquisitoire contre la lâcheté et la complicité de l'Église espagnole dans les massacres perpétrés par Franco et ses sbires) ; les camps de la mort et leur cortège d'ombres fantomatiques ; les bombes atomiques lâchées comme des fruits vénéneux au-dessus d'Hiroshima et Nagasaki ; le putsch des généraux à Alger dont il était, avec De Gaulle et d'autres, en plein dans la ligne de mire...



“La Politique, la culture (discours, articles, entretiens, 1925-1975)” est un livre qui rassemble tous les combats de Malraux en commençant par celui du jeune adulte qui, très tôt, apporta son soutien aux Annamites : cette communauté vietnamienne dont les membres, bien que placés sous tutelle de l'Indochine française (ironie du sort), n'avaient pas le droit d'aller étudier en France…

Toute sa vie, l'auteur de “L'espoir” a été un être révolté qui s'est battu pour que l'homme puisse conserver un visage humain et digne.



Défenseur des arts, André Malraux n'a jamais établi de dichotomie entre politique et culture, car la “vie de la Cité” est faite de culture, au sens plein de ce mot. D'ailleurs, le dualisme si cher à notre pensée occidentale n'avait pas sa faveur. Malraux voyait plus loin, au-delà de tout ce qui diminue et entrave l'homme dans ses élans les plus vitaux.



Malraux n'est pas qu'un grand nom de l'histoire française, c'est aussi un style chargé d'éclairs. Dans une époque où la culture “officielle” atteint son étiage, il est de toute importance de se plonger dans la lecture des combats de ce “Lazare” (titre d'un de ses derniers ouvrages), qui aura mis tout en oeuvre pour faire sortir de son tombeau le sentiment de grandeur qui vit dans le coeur de chaque homme. Pour franchir le seuil de sa pensée, voici sans nul doute l'une des plus belles portes qui soient. Notre société de la moquerie permanente a d'ores et déjà enterré chez les personnes plus ou moins jeunes tout intérêt pour la politique. L'un des “miracles” de ce livre (et non des moindres), est qu'il a littéralement fécondé et ressuscité ma conscience politique. Puisse-t-il en aller de même pour tout lecteur de bonne volonté.



© Thibault Marconnet

le 23 novembre 2014
Lien : http://le-semaphore.blogspot..
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La condition humaine

Ah Malraux, Quel esprit supérieur, qu'il manque un tel homme à la tête de la culture.. Je vais arrêter mes flagorneries. Lisez plutôt ceci :

".. La fascination la plus profonde, celle de l'artiste, tire sa force de ce qu'elle est à la fois l'horreur, et la possibilité de la concevoir.

Sanctuaire c'est l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier. "

Quel génie littéraire fût-il plus inspiré pour faire la préface de Sanctuaire ?
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La condition humaine

Un monument biensur que je découvre bien tard....sans vraiment savoir de quoi il était question....Ecriture dense, profonde, réflexions sur le sens de la vie et l'appréhension de sa mort et de celle de nos proches...Et tout cela par quelques personnages attachants et dans un environnement géographique et historique bien particulier ( soulèvements communistes et répression à Shanghai) ....Cela m'a forcé ( merci Mr Malraux) à visiter wikipedia pour mieux comprendre les enjeux politiques et économiques de l'époque....ca m'a beaucoup aidé!

A lire forcément....
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La Voie Royale

La Voie royale est tirée de l'expérience de l'écrivain en Indochine. L’événement saillant qui présida à l'écriture de ce roman, est peut être l'acte le moins glorieux et le plus répréhensible que l'écrivain fit de sa vie entière. Accompagné de sa femme, en pleine forêt cambodgienne, il commit des déprédations sur un temple, emportant des éléments du monument en les sciant. Il fut inculpé et condamné pour bris de monuments et pour détournement de fragments de bas-relief dérobés au temple de Banteaî-Srey, du groupe d'Angkor et ce malgré la campagne en sa faveur organisée par les écrivains français les plus en vue de son temps.



Claude Vannec accompagné d'un aventurier aguerri, d'un guide, de conducteurs de bœufs, parcours la jungle à la recherche d'une voie légendaire le long de laquelle seraient disséminés des temples khmères encore à découvrir, afin de rapporter des vestiges de grand prix, en passant outre l'interdiction des autorités coloniales françaises. On jurerai vraiment lire un roman de Joseph Conrad. Le récit traite de thématiques qui parcourent l'oeuvre de Malraux : la conscience de la mort et le sens de la vie.



Ce roman d'aventure tranchait avec le style, le contenu et les problématiques de la littérature françaises d'alors. C'est un roman réaliste, qui, avec sa porté métaphysique dépasse le credo de l'art pour l'art , c'est un roman qui vous prend aux tripes et ne vous lâche pas.
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Le miroir des limbes, tome 2 : La corde et ..

La seconde partie du Miroir des limbes,ce livre est passionnant au meme titre que sa première partie.Le style est superbe et on ne s'ennuit jamais.Une superbe decouverte pour moi et j'espère bientôt pour vous si vous ne l'avez pas encore lu !
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Le Miroir des limbes, tome 1 : Antimémoires

Une belle reussite de notre auteur que cette plongée dans les premières annees de la 5e republique:le recit historique est très facile à lire et garde un intérêt constant,une bonne facon de decouvrir l'oeuvre de l'auteur si vous le souhaitez.
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L'Espoir

Plongée en Espagne pour ce roman ci de Malaux une virée hyper realiste dans la guerre d'Espagne ! Un superbe roman tres riche et documenté qui vous ravira ! à ne pas rater !
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La condition humaine

Un monument de la littérature française qui mérite son statut: tout est bon ici le rythme, l'action et la superbe reconstitution des faits: on est au coeur de l'action avec l'auteur.Ce livre n'a pour moi pas pris une ride et se lit avec grand plaisir en 2020 !
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Les Conquérants

Mon premier roman de Malraux de mon côté un tres bon roman,une histoire poignante et engagée, écrite avec un talent fou.Le roman n'a pour moi pas pris une ride.Un delice de lecture !
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La condition humaine

Ce troisième volet de la trilogie asiatique d'André Malraux se déroule au printemps 1927 à Shanghaï.

C'est le début de la guerre civile opposant l'Armée nationale révolutionnaire alliée aux triades aux militants du parti communiste chinois. Tchang Kaï Chek et le Kuomintang attaquent, submergent et massacrent leurs ex-alliés communistes dans la lutte contre les Seigneurs de la guerre du nord de la Chine, afin de les écarter du pouvoir. le Komintern laisse faire et même oblige les milices communistes à rendre leurs armes …

Au-delà d'un contexte historique complexe et bien oublié aujourd'hui, c'est une description féroce des combats internes inhérents à toute révolution. Les protagonistes sont des agitateurs professionnels. Chacun combat pour un idéal qui s'avère souvent en large décalage avec la réalité. C'est aussi l'abandon de soi au profit d'une cause, le fanatisme dressé contre l'humiliation de ceux qui n'ont rien, donc rien à perdre, les trahisons politiques, les petits arrangements entre corrompus.

Quelle inoubliable galerie de portraits ! Tchen, Kyo, Katow, le baron Clappique, le vieux professeur Gisors, May, le capitaine d'industrie Ferral, Hemmelrich. Tous aussi attachants, aussi courageux dans le sacrifice puisque la répression est inéluctablement au rendez-vous.

L'écriture est d'une sublime efficacité – la scène d'ouverture fantastique - avec des pointes d'humour comme cette façon dont Tchen termine ses mots avec un g comme nong … C'est aussi – entre autres réflexions philosophiques sur l'absurdité de la vie déjà abordées dans La Voie royale – une vision prophétique de la violence politique qui marquera les décennies suivantes, jusqu'à aujourd'hui.

Tchen prépare un attentat-suicide : « Il fallait que le terrorisme devînt une mystique. Solitude d'abord. Que le terroriste décidât seul, exécutât seul. Toute la force de la police est dans la délation. le meurtrier qui agit seul ne risque pas de se dénoncer lui-même. » Tout à fait d'actualité de nos jours …

Ce livre compte parmi les plus importants de la littérature du XXème siècle, et je suis d'accord avec ce jugement. On m'avait fortement incité à le lire quand j'avais 18 ans, mais je pense que je n'en aurais pas tiré le meilleur enseignement. Aujourd'hui, avec le recul de l'histoire et ce que nous savons de la victoire de Mao sur son rival nationaliste, je savoure la lecture d'un roman particulièrement bien construit, d'une beauté formelle évidente, avec à la fois la violence des combats et la psychologie subtile des héros.

Un classique à lire au moins une fois dans sa vie. Et quand je pense que ce livre dormait dans une édition de luxe achetée en 1970 et que je n'avais jamais ouvert ... Mais en édition de poche, c'est tout aussi délectable.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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L'Espoir

Lire André Malraux est difficile. Sans être une épreuve ou un supplice, ses textes sont anguleux, âpres et parfois arides. Il manque de la rondeur et de la fluidité. En attaquant l’Espoir, c’est le sentiment que j’ai eu, celui du texte sec, sans enrobage qui aide à faire passer la lecture.



Pourtant, j’ai senti de l’intérêt à m’accrocher et à découvrir l’investissement de Malraux dans ce roman. On y trouve le Malraux-journaliste, le Malraux-pilote de guerre et surtout le Malraux-militant, avec ses phrases qui marquent comme un slogan tel que : « le Christ est un anarchiste qui a réussi ».



L’Espoir est édité en 1937, un an après le début de la Guerre d’Espagne. Malraux est un héraut. Il veut interpeller les démocraties de l’Entre-deux-guerres. Car, pour lui, c’est une guerre injuste qui se déroule sur la terre d’Espagne. Un gouvernement de gauche et d’extrême-gauche, élu démocratiquement, est confronté à une rébellion de la Droite et des fascistes. Les révolutionnaires ne sont pas ceux que l’on croit !



C’est une guerre déséquilibrée parce que les moyens militaires du gouvernement sont de bric et de broc alors que ceux de Franco sont de la dernière technologie et employés par des troupes expérimentées. Pourtant, le cœur semble être du côté des Républicains. C’est l’armée révolutionnaire qui se bat contre l’Ancien régime soutenu par des pays étrangers. Malraux la comparera, dans son avant dernier chapitre, à l’armée de Valmy.



Pour revenir à mon sentiment du début de ce billet, que ce texte est difficile! Les personnages sont nombreux, on ne peut s’accrocher à l’un d’eux en le suivant au fil des parties. Chaque chapitre nous envoie aux quatre coins de l’Espagne, des champs de la Sierra aux rues de Madrid en passant par Valence et Barcelone. C’est déboussolant. Cela donne une longueur dans la lecture. On ne lit pas une histoire, on lit des destins. C’est peut-être cela que cherchait Malraux ?



Pour le témoignage qu’apporte l’Espoir sur la guerre civile espagnole, il est intéressant de le lire. Cependant, il faut garder en mémoire que Malraux ne propose que des histoires, et que ce qui n’est pas suffisant pour comprendre les événements historiques dans leur globalité
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La Voie Royale

Quel talent ! Quelle écriture ciselée, aussi poétique qu'évocatrice chez un homme de moins de 30 ans, quelle fulgurance des descriptions de la nature vorace, quelle description de la déréliction des aventuriers perdus au milieu des lianes enserrant les pierres sculptées d'une civilisation disparue, des peuples insoumis mais habiles à combattre avec des moyens invisibles – et on songe naturellement au sort des GI's au Viet-Nam des décennies plus tard.

André Malraux, autodidacte, borderline, antifasciste, anticolonialiste (pas évident à cette époque), condamné pour trafic d'oeuvres d'art puis relaxé, réformé pour raison de santé mais engagé dans des combats et plusieurs fois blessé, raconteur d'histoires, patron d'escadrille alors qu'il n'a jamais piloté d'avion …

La Voie Royale est un roman existentialiste selon les spécialistes de la littérature, parce que l'élément central en est la mort : rien ne peut justifier la fin d'une existence humaine.

C'est aussi un roman autobiographique. le personnage de Claude Vannec, jeune archéologue tenté par le trafic de sculptures Khmères - à la fois pour les arracher à la jungle et les faire connaître aux musées européens mais aussi pour les revendre avec profit à des collectionneurs - présente bien des points communs avec l'auteur : une enfance heurtée entre mère et grand-mère, un grand-père armateur dunkerquois enterré debout comme un vieux Viking avec son cheval …

L'autre personnage est Perken, un vieux baroudeur danois, dont l'objectif est de retrouver un autre aventurier perdu dans la forêt tropicale et de se tailler un royaume au coeur d'une région isolée insoumise en pleine bagarre entre les Moïs et les Stiengs (j'imagine Mads Mikkelsen dans le rôle). Pendant ce temps, l'administration coloniale, attentive à la progression de la construction du chemin de fer, s'applique à entraver la mission culturelle auto-proclamée de Claude … La rencontre entre ces deux anticonformistes se fait sur le bateau qui les conduit via le canal de Suez vers Saïgon … lente et poisseuse navigation ...

Le danger est omniprésent : peu de moyens de communication, pas d'antibiotiques et la moindre blessure peut être mortelle, l'insécurité, la résistance contre le colonisateur … et surtout, la nature toute puissante qui envahit les civilisations enfouies, sature l'espace, grouille littéralement d'insectes géants et de larves. Et il y a la fascination réciproque du jeune idéaliste et du vieil érotomane roublard et intrépide devant sa mort annoncée.

Bien entendu, l'histoire est terriblement datée, mais la relation entre les deux protagonistes, complètement contemporaine, le sentiment de l'absurdité de la vie en effet tellement actuel …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La tentation de l'Occident

Un point de vue intellectuel entre 1 Français et un Chinois, l'art, la religion, la vie..

Le confucianisme, fait-il tout en Chine ?

Des différences notables, sont dans cet ouvrage défendues..

Je n'ai pas particulièrement accroché à cette lecture, mais peut apporter un petit plus pour une compréhension.
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La condition humaine

Un roman lu au lycée qui m’avait alors impressionné et passionné par ses thèmes (révolution,Chine…) , 1968 oblige . Sans lui dénier toute qualités (ce serait bien présomptueux) , à la relecture le style m’apparaît bien lourd et la réflexion un peu trop appuyée . Mais tout de même de grands passages . Je préfère le Malraux mémorialiste
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