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Critiques de André Velter (43)
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Zingaro, suite équestre

En ouvrant ce recueil, j’ai tout de suite été happée par les dessins à l’encre d’Ernest Pignon-Ernest. Puis est venu l’émerveillement pour la cavalcade des mots d’abondance « avec des éclats de crinières des naseaux frémissants des os qui sentent la poudre »

Zingaro, un spectacle devenu légende avec, son grand maître, Bartabas. « Bartabas dans le décor/ plante un raffut de haute école/ avec un rire de table rase »

Du rythme, il n’en manque pas tout au long de ces poèmes d’André Velter. On débute avec « Cabaret » et la furie équestre de « l’hidalgo ombrageux ». Puis, dans » Opéra » on croise les nomades de tous pays, ce « tumulte d’hommes qui cinglent les siècles »

« Chimères » nous mènera à l’orée des légendes et des fables, on y croisera Don quichotte « sur le sentier des mirages, ainsi que des princes ou des vagabonds et le danseur venu « sur un étalon blanc/ changer le poids des rêves/ changer le cours des âges »

« Eclipses » clôt cette fabuleuse chevauchée où « des chevaux de neige et de nuit/ passent par lune noire »

Je n’ai pas eu la chance d’assister à un des spectacles de théâtre équestre de Bartabas mais la lecture de ce recueil m’a plongée dans le fracas, la « violence cavalière » et la complicité entre l’homme et sa monture. C’est une poésie puissante, éclatante, qui donne à voir, à sentir. Ça galope, ça palpite, c’est la vie brute et indomptée.

Les dessins donnent l’élan au texte (à moins que ce soit le contraire !) et l’on court à bride abattue pour lire jusqu’au dernier galop. Pour moi, une découverte ébouriffante.



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L'Amour extrême

J'ai fait la connaissance d'André Velter dans des circonstances "extrêmes". Il dédicaçait un livre coécrit avec son complice Ernest Pignon-Ernest ( l'artiste plasticien précurseur de l'art urbain en France et "ailleurs"...).

J'avais pour ma part fait l'acquisition de son recueil de poèmes dédié(s) à Chantal Mauduit, sa compagne morte à 34 ans sur les pentes du Dhaulagiri au Népal, célèbre pour avoir atteint six sommets de plus de 8000 mètres sans apport d'oxygène.



" La mort, l'amour autres sommets



Dans l'Himalaya, tu as gravi six des plus beaux sommets du monde : le Chogori ou K2 ( 8 611 mètres ), le Shisha Pangma ( 8 046 mètres ), le Cho Oyu ( 8 201 mètres ), le Manaslu ( 8 163 mètres ), le Lhorse ( 8 516 mètres ), le Manaslu ( 8 163 mètres ), le Gasherbrum II ( 8 035 mètres ).

Il m'appartient désormais, par la seule force de mon amour, et pour disputer à la mort les noces qu'elle nous a volées, d'escorter ta course vers les autres sommets."



Je lui ai demandé d'écrire en guise de dédicace quelques mots dédiés à ma fille aînée décédée à 30 ans.

Ce qu'il m'a écrit me fit venir les larmes aux yeux et il y eut entre nous durant ces quelques minutes la complicité douloureuse de deux anges qui nous parlaient et que nous étions les seuls à entendre.

Quelques années plus tard, au cours d'un séjour à l'hôpital où la mort rôdait près de moi en permanence, j'avais - L'amour extrême - sur ma table de chevet.

Lorsque je le pouvais, je lisais un, voire plusieurs textes de Velter... et sa dédicace. Avec une intense, une indicible émotion.

Cet hymne à l'amour au-delà de la mort est un des plus beaux, des plus forts, des plus touchants que je connaisse.

André Velter, à travers des textes, qui moi me coupent le souffle, raconte l'histoire d'amour entre un poète épris de montagne, et une alpiniste éprise de poésie. " À Toi et à jamais à l'altitude de notre amour", lui dit-il en introduction.

Cet Amour au-delà du temps et de l'espace, au-delà du visible et de l'absence, c'est une histoire d'amour que la mort ne peut abolir.

C'est pour cela que cette très belle histoire et ces textes qui règlent leur compte à "la médiocre table tournante de la vie", n'est pas seulement celle d'André Velter et de Chantal Mauduit. Elle est la vôtre, la nôtre, la mienne et celle de ma fille.



"Les vivants appellent ça le temps du deuil, c'est une mort pire que la mort, une défaite à petit feu, un retour à la norme du commun des mortels. J'ai trop mal, et d'une souffrance trop inhumaine, pour solder mon orgueil et mendier un pacte de survie.

Il n'est aucune échappée par delà ton départ, aucune lézarde dans la commotion. Tout apparaît tragique et sans raison, tragique et sans illusion, tragique et sans lendemain. Comment vas-tu me convaincre de survivre tandis que j'étouffe chaque fois que je respire ?



Velter, grâce à son Art, grâce à son coeur et à son âme, a su dire ce qui était en moi et me faisait si mal.

Le mal est toujours là, mais chaque fois que je retrouve les mots de Velter

"Je sens que le poids de la nuit est tombé

C'est à l'excès du jour

Qu'il me faut tenir tête."



Et c'est ce que je m'efforce de faire grâce aux livres, et grâce à la poésie à laquelle André Velter donne une singulière résonance, et " la souffrance commune en dépit de l'aiguillon des échos raréfiés chante l'hymne hyalin".



Un recueil bouleversant. Un recueil qui me bouleverse à chaque lecture.

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Le chant des villes : D'Aden à Zanzibar

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais il est des voyages immobiles, synonymes d'authentiques émotions et de souvenirs mémorables, qui m'ont emportée parfois plus loin qu'un voyage bien réel.



Je pense bien sûr à ces moments de lecture, où, installée confortablement et emportée au fil des mots, à travers le monde et les époques, j'ai imaginé des villes étrangères aux noms sublimes, Istanbul, Cnossos, Babylone, Samarcande, Persepolis, et tant d'autres, vogué à bord de superbes voiliers, aperçu le lac Baïkal depuis les vitres du Transsibérien...bref, j'ai improvisé de superbes escapades et rassasié mon âme de globe-trotteuse sans quitter mon canapé favori, entraînée par des écrivains ou des poètes, voyageurs ou pas d'ailleurs, qu'importe.

Seuls leur talent de conteur et leur puissance d'évocation comptaient pour m'évader.



Alors, imaginez mon enthousiasme quand j'ai découvert cette anthologie de textes très variés sur le thème des villes du monde, réunis par deux écrivains globe-trotteurs : Le chant des villes !



Un florilège très éclectique : poésie, prose, extrait de carnet de voyage, et même chanson, célébrant une ville dont le choix n'a été guidé que par le pur plaisir sonore de son nom. Et je dois bien avouer que, déjà, cette idée originale me séduit beaucoup, tant de villes ayant des noms évocateurs et poétiques.

De Homère à des auteurs contemporains, de villes antiques aujourd'hui disparues à des cités bien vivantes ou meurtries par des conflits en cours, ce petit recueil est une invitation au voyage et à la découverte de textes et d'auteurs, un guide de voyage inhabituel.



J'ai apprécié de picorer au hasard des pages et de la carte du monde, tout en lisant pour chaque texte un court commentaire sur la ville célébrée et l'auteur choisi. Bien sûr, je mentirai si j'affirmais que tous les textes me plaisent, mais l'ensemble est réussi et atteint son but : inviter au voyage !

Évidemment, rien n'interdit de prolonger le plaisir de lecture par la lecture de l'œuvre citée : c'est toute la magie d'une belle anthologie.



Bon voyage !
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L'amour extrême précédé de Le septième sommet et su..



Un sublime cri d'amour à la disparue, Chantal Mauduit, célèbre alpiniste morte durant une ascension au Népal, à 34 ans. Sport extrême. Amour extrême entre deux êtres.



Mais le poète transcende la douleur. Lumière et fusion des coeurs, réciprocité , présence dans l'absence:



" Tu es la voix

qui répond à ma voix,

Sans elle aucun poème

ne peut fasciner l'écho "



J'ai été emportée par ces mots passionnés , ces élans où chagrin et souvenirs heureux se mêlent, où la puissance de l'amour exulte, par-delà la mort, où le désir de légèreté veut être donné à l'être disparu:



" J'ai pour te bâtir un tombeau

des mots de soleil et des rêves,

rien qui appartienne au poids du monde,

rien qui t'impose une mort enchaînée,

rien qui ralentisse ta course plus haut

que tous les sommets."



Les poèmes utilisent souvent l'anaphore comme un mantra, une incantation adressée à celle qu'il aime:



" Toi l'impulsive à l'infinie tendresse

Toi, l'irradiante qui s'offre paumes ouvertes au soleil

Toi, riant à mon épaule "



C'est vraiment un recueil riche en émotion, intense, brûlant. Un magnifique hommage à sa " mariée du ciel"...
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Ceux de la poésie vécue

[Emprunté à ma médiathèque début janvier 2022 ]



Un beau livre extraordinaire consacré à la poésie, découvert avec bonheur, en fouinant lors de mes heures de recherche, en bibliothèque. Texte captivant d’André Velter, sans oublier les dessins et portraits dessinés d’Ernest Pignon-Ernest, littéralement « bouleversants » d’expressivité et d’intensité…



19 poètes nous sont présentés dans cette publication très réussie :

Nerval, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Apollinaire, Cendrars, Maïakovski, Eluard, Artaud, Aragon, Garcia Lorca, Michaux, Desnos, Hikmet, Neruda, Char, genet, Pasolini, Darwich



« La poésie a la vie dure, même si on l'annonce

régulièrement à l'article de la mort.



C'est que pour ceux qu'exaspère l'ordre

meurtrier du monde, la poésie est question

d'engagement existentiel. (...)



Elle dit le réel, mais en le révélant plus vaste,

et d'une prodigieuse intensité. (p. 6 ) »

[Introd. d’André Velter ]



J’ai profité au maximum de cet ouvrage magnifique pour sa lecture et aussi pour l’immense plaisir des yeux…Je dois, cette fois, me résoudre à le

rendre !!



« Aussi ,n’y-a-t-il aucune méprise : - Ceux de la poésie vécue- ne sont

En aucun cas des adeptes d’on ne sait quelle tour d’ivoire.



Ils ne cessent d’affirmer qu’envers et contre tout

Il est possible, ici et maintenant , de tenir parole,

De ne pas baisser la garde, de ne pas être indigne

De ses désirs, de ses utopies, ni de ses combats »



[Introduction d’André Velter ]

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La vie en dansant

C'est au travers de son très beau recueil L'amour extrême et autres poèmes pour Chantal Mauduit que j'ai découvert André Velter, ouvrage dédié à la jeune alpiniste disparue en mai 1998 lors d'une ascension près de l'Everest et qui fut le grand amour de l'écrivain.



Essayiste, éditeur, co-fondateur du Printemps des poètes, directeur de publication chez Poésie Gallimard, lauréat entre autres du Prix Mallarmé en 1990 pour son livre L'Arbre-Seul et du Goncourt de la Poésie en 1996 pour l'ensemble de son oeuvre, André Velter est aussi un voyageur au long cours, un arpenteur de grands espaces et de hauts paysages (Afghanistan, Inde, Nepal, Tibet,...) qu'il évoque dans beaucoup de ses ouvrages.



André Velter fait partie de ces auteurs que j'apprécie, qui ne veulent pas que la poésie soit limitée au seul acte de l'écriture, qui pensent qu'elle est bien plus une manière d'être au monde, dans un rapport qui sous-tend une distance face aux normes, aux codes que la société nous impose. Cette vision de la poésie comme lieu de résistance et de prise de conscience imprègne toute l'écriture d'André Velter.



Cette pensée de l'auteur apparait tout entière dans " Un mot plus haut que l'autre ", un des textes qui inaugurent le recueil :

" [...] Comment ne pas perdre le contact d'avec cette chance qui nous perd, et fait de nous des survivants féroces ? D'abord en refusant d'être son propre copiste. En changeant d'allant et d'allure. En n'opérant aucun repli tactique sur des pages allouées, garanties, balisées.



Au-delà des preuves ou des traces, le poète n'a pas à fournir à la demande, même pas à la sienne, mais à se donner corps et âme dans les mots, corps et âme hors des mots. Son énergie tient du coup de foudre. Sa conscience éclaire un fol abime. Il est présent farouche, insouciance neuve, gaîté tragique. Ou alors il n'est pas.



Sa ligne d'horizon n'est pas ligne de fuite. Juste une brèche au ras des toits. Une clairière où danser. Et je crie que je voudrais tourner là-haut comme un derviche qui troue la terre jusqu'au coeur. Et je m'acharne à mettre en lumière un poème pareil à un pays sans fin.

J'avoue que je ne suis qu'autant que je m'évade. "



Plus loin dans le recueil, au travers de poèmes-hommage (magnifiques sont ceux dédiés à Ernest Pignon-Emest, Paul Rebeyrole ou encore à Gérard Chaliand). André Velter réaffirme sa pensée, défend une création qui ne soit pas le fruit de convenances et de compromis nés de l'esprit d'une époque (" chaque individu n'est pas uniquement l'otage de sa société, il est lui-même un univers "). Pour lui, l'écriture, autant que la lecture poétique, est l'acte d'une quête existentielle. Toute présence au monde s'inspire d'un lointain et la distance se révèle dans notre origine.



La poésie a tout à voir avec nous-mêmes, pour peu que nous acceptions d'emprunter le chemin de l'exil, de l'imprévu et de l'étonnement. Cette pensée d'André Velter fertilise ses poèmes. Poésie fraternelle, généreuse, parfois inquiète mais toujours en mouvement, pressante et nécessaire, essentielle.



" [... ] La création se joue d'abord au ras du sol. Avec l'humus et la boue. le sable et la cendre.

C'est une pâte qui lève à l'ombre. Un prodige composé de ce qu'il décompose. Une alchimie qui n'accepte que de l'or pourrissant.

[... ] le réel est un espace sans trêve. [... ] "



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Paseo Grande

Ce grand voyageur qu'est Velter nous emporte une fois de plus dans ses réflexions sur le monde, ici à travers la musique d’Olivier Deck.

Paseo Grande est en effet un livre-récital dont on peut télécharger les morceaux sur Internet. Ces textes sont donc incomplets si on n'écoute pas la musique sur laquelle ils sont écrits, mais portent en eux-mêmes une force et une richesse qui nous ramènent toujours au mystère de cette liberté qui nous appelle, voyageurs immobiles, à devenir nous-mêmes au coeur du monde par la parole qui nous en est dite:

"Et quand je suis un autre,

en Estrémadure, Kashgarie ou Rimbaldie intérieure,

l'univers peut changer d'axe et de couleur,

perdre son profil d'équilibre,

battre le rappel d'horizons foudroyés

sans que l'exil des voix et des vertiges

s'en aille fixer ailleurs

son orient, sa musique, son verbe, son alchimie."

Le monde est beauté, éblouissement et agrandissement de notre espace intérieur, mais il est aussi douleur, combat, oubli, et l'homme lutte comme le toréro dans l'arène pour survivre:

"à chaque pas funambule

entrer dans la lumière

la mort est l'insomnie

qui te frôle immobile".

Ce n'est pas le livre de Velter que je préfère, mais il y a des textes forts et riches qui ont su interpeller le regard que je porte sur le monde et rejoindre quelque part l'appel à vivre que, comme tout un chacun je porte en moi, là où la musique rejoint la beauté du verbe.
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L'Amour extrême

Un petit livre fabuleux...que dire, c'est une chanson douce à la mémoire de Chantal Mauduit célèbre alpiniste, première femme à avoir escaladé un sommet de 8000M.

les poèmes se lisent comme un souffle léger, un battement de paupière, et pourtant l'émotion est là, partout, lovée dans chaque vers. D'abord la sublimation de son amour, ce miracle cet imprévu qui fait que deux êtres s'aiment, puis cette maudite disparition, dans laquelle il cherche sa présence, et tente, par le langage de continuer à la faire vivre. Elle est en lui à tout jamais:

"Mon amour mon amour mon amour

notre chant durera autant que la lumière."



Pourtant la douleur est vive et le souvenir de sa douceur n'efface pas "ce jour de débâcle" dans lequel il doit à présent vivre., ce "chaos" le mine mais est source de textes magnifiques, qui poursuivent à travers l'absence les sentiments les plus doux, les plus profonds de l'auteur envers sa compagne. Un moment de lecture paisible ou tout est en suspend, on flotte on apprécie...a découvrir et si le silence qui suit un concert de Mozart est, selon un mot célèbre, "encore du Mozart" il semblerait ici, que le silence qui suit la fin de ces poèmes, soit encore du Velter.



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Au feu du désir même

Un grand merci aux éditions Actes Sud et à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique Graphique d'avril 2022.



Il s'agit d'une anthologie, établie par André Velter, regroupant des poèmes qui sont attribués à Guillaume de la Mercie.

Ce recueil est illustré de superbes croquis du célèbre Ernest Pignon-Ernest (mais si, vous le connaissez, c'est l'auteur entre autres du portrait en pied d'Arthur Rimbaud dans le domaine du street art).



De l'érotisme, parfois agrémenté de mots crus mais dans un contexte poétique.

Il m'a été parfois compliqué de suivre le fil, mais je me suis laissée portée par les mots voluptueux.

Certains mots donnent chaud, le titre apparaît comme une évidence.



Malgré cela, j'ai trouvé ce livre et ses illustrations élégants et pas vulgaires.
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La vie en dansant

Recueil de poésie engagée par le poète André Velter, co-fondateur du printemps des poètes.



En fin de recueil, il explique avoir laissé ce livre "dans son jus", dans la version qu'il a fait lire à sa compagne Marie-José Lamothe en février 1998, juste avant sa mort ; et aussi dans cette même version lue par l'alpiniste Chantal Mauduit, avant qu'elle ne meure en montagne. C'est pourquoi il n'a pas écrit de textes à la suite du Calligraphe du vide, qu'elle avait appris par cœur pour le lire au sommet de la montagne du Dhaulagiri.



Beaucoup d'émotions donc pour ce recueil.

André Velter a diverses réflexions sur la poésie et les créations, persuadé que les poètes doivent changer, se donner entièrement à elle. Elle ne doit pas être une contrainte dictée par la société et la bienpensance,



Puis il écrit de la poésie sur la guerre. les rêves.



Pour certains poèmes, malheureusement je n'avais pas les références de lieux ni d'évènements, ni des personnes, ce qui m'a empêchée de m'imprégner des poèmes en question.
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Extases

Des textes d'André Velter accompagnent les dessins d'Ernest Pignon-Ernest. Ernest Pignon-Ernest dessinent des corps torturés par l'extase et la rencontre avec Dieu. Il a choisi pour cela sept mystiques féminines de Marie Madeleine à Madame Guyon en passant par Thérèse d'Avila. Le galbe d'un sein, le sexe dissimulé par des voiles parfois jusqu'à la caricature. J'ai été décontenancée. L'artiste aime les femmes, il n'y a pas de doute mais sa représentation de la féminité ressemble intensément à la mort.

Je me trompe sans doute. Cette oeuvre ne laisse pas indifférent.
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Les poètes du chat noir

Dans ce recueil sont concentrés les textes qui ont fait les belles heures du Chat noir, célèbre cabaret montmartrois: de la poésie brute, souvent argotique, parisienne, populaire, chantante...

Excepté Alphonse Allais, Charles Cros et Aristide Bruant, les noms de ces poètes ne m'évoquaient rien, mais la lecture du recueil, en le picorant, nous transporte dans les années 1880, avec Montmartre, ses ruelles, ses peintres, ses cabarets...
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Ceux de la poésie vécue

Superbe livre contenant des biographies de grands poètes de différentes époques et origines.

Collaboration entre André Velter pour le texte et Ernest Pignon-Ernest pour les illustrations, provenant de ses oeuvres de street art réalisées partout dans le monde.



Nerval, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Apollinaire, Cendrars, Maïakovski, Eluard, Artaud, Aragon, Garcia Lorca, Michaux, Desnos, Hikmet, Neruda, Char, Genet, Pasolini, Darwich.

Des poètes engagés, rebelles, anticonformistes, passionnés, et parfois malheureux.

Des hommes (eh oui, dommage qu'il n'y ait que des hommes) qui ont adopté la poésie comme arme contestataire, moyen d'expression, de résistance contre l'oppression, les inégalités.



J'ai appris beaucoup de choses sur ces grands poètes.
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Au feu du désir même

Je ne suis pas très friande de poésie mais justement Masse Critique, c'est l'occasion de sortir de ses habitudes. "Au feu du désir même" est un recueil attribué à Guillaume de La Mercie, auteur à la vie apparemment fantasque mais au final peu importe. Dans ces écrits, le poète parle du corps et de sexe. De manière subtile ou crue, oscillant entre sensation et impression. Les poèmes sont accompagnés de crayonnés réalisés à main levée qui malgré leur aspect aérien concrétisent les mots. En plus, l'objet est beau. La facture d'Actes Sud est (bien sûr) très soignée, un bon choix de papier et une bonne impression des croquis. Un recueil à découvrir sans hésiter.
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Au feu du désir même

C'est un beau livre, où les dessins enlacent les textes, ces poèmes étranges... C'est un bel objet, où les traits, entre le croquis et l'épure, éveillent le désir...

C'est une curiosité, un pas de côté, une lecture qui confond les mots avec les gestes. C'est une sulfureuse bizarrerie, qui donne l'envie douce de caresser les pages et ressentir les corps sous la pulpe des doigts.



Un magnifique travail d'édition !
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Ernest Pignon-Ernest

A 72 ans, Ernest Pignon-Ernest n’a pas réellement l’aura publique qu’il mérite. Pourtant une forte actualité lui est souvent liée. Dernièrement (du 25 janvier au 30 mars 2014, à Malakoff), une exposition lui était consacrée. Et voilà André Velter, le poète du verbe et de la pensée, de signer un superbe texte pour un magnifique album chez Gallimard.

Un artiste rare, semble-t-il, qui rencontre un écrivain rare, pour une présentation exhaustive de l’œuvre dessiné (ainsi que de quelques sculptures). Oui, Pignon-Ernest est un immense technicien, soutenu par ses idéaux humanistes. Ce qui en fait un pilier de cet art fait par un homme pour d’autres hommes. Il fait appel à notre mémoire, à notre culture, à notre conscience, à notre engagement. Il met le dessin là où nous ne l’attendons pas : dans la rue. Du moins, sous une forme plutôt traditionnelle, très loin des compositions de Keith Haring, de Bonom ou même de Banksy. Il réalise des dessins, sérigraphiés ensuite sur de grandes feuilles de papier fragile. La nuit, il place ses dessins en les collant à même les murs, à des endroits stratégiquement choisis. Avec le temps, à cause des intempéries, ou de déchiqueteurs indélicats, les œuvres s’effilochent, partent en lambeaux pour finalement disparaître. Seules les photographies restent. Les traces, les empreintes de l’art éphémère dans la banalité permanente du réel. Un appel à la liberté d’expression dans le monde de la pensée unique.

Ernest Pignon est né en février 1942 dans un milieu ouvrier. Il a commencé, en 1962, lors de son service militaire en Kabylie, à dessiner au brou de noix sur des pages de journaux. Mais le premier coup d’éclat a été une vaste installation sur les marches devant le Sacré-Cœur à Paris, en hommage aux victimes de la Commune. Déjà, l’artiste montre sa sympathie pour ces insurgés, essentiellement des ouvriers du bâtiment, des journaliers, des travailleurs du métal, des ouvriers d'ateliers ou de petites fabriques. Bref, ceux qui ont été sacrifiés alors qu’ils avaient tenté de se faire entendre, par tous les moyens. Par la suite, (et au fil des pages de cet album), il a abordé en vrac : Antonin Artaud, Arthur Rimbaud (en jeans !!!), la ville de Naples, Pier Paolo Pasolini, le Caravage, les réfugiés, les avortées clandestines, les prisonniers, Soweto, l’Apartheid. Avec un style très naturaliste, il est évidemment à contre-courant des modes actuelles (abstraites et conceptuelles), car il est intimement persuadé que l’art peut être pédagogique, non pas dans les musées, ni dans les galeries, mais bien en le confrontant à un public sans habitudes à proprement culturelles. Tout cela se double d’un véritable pied de nez à l’autorité, d’un défi à tout un quartier, à ses habitants également.

André Velter ne s’y trompe pas. Il parvient à sublimer les photographies de ce livre par les mots, tandis que l’éditeur le fait par la qualité du papier et de la mise en page, le choix des illustrations (toutes signifiantes), la reliure toilée rouge sang. Un livre d’artiste, en quelque sorte, mais pas en édition limitée. Si bien que ce condensé de toute une vie restera un ouvrage de référence pour très longtemps.
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Peuples du toit du monde

Magnifique livre sur un peuple qui s'éteint sous nos yeux sans que nous agissions... Il restera ce livre en témoignage....
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Zingaro, suite équestre

Depuis que j'ai découvert "Cabaret équestre" (sur l'écran ,hélas et non pas en direct) je suis fasciné par les spectacles de Bartabas ,sa relation aux chevaux , sa volonté de renouvellement perpétuel . Quand s'y adjoignent les dessins d'Ernest Pignon Ernest ( que je considère comme l'un des artistes majeurs de notre temps et dont la recherche tendant vers l'épure rejoint celle de Bartabas) je suis doublement attiré.Et pour finir ,ou plus exactement pour commencer les superbes textes poétiques d'André Velter ...Que demande le peuple?
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Les poètes du chat noir

"Le Chat noir" fut un cabaret parisien célèbre vers la fin du XIXème siècle. Poètes, artistes, "apaches" et toute une faune interlope s’y retrouvaient.

Ce gros volume contient un grand nombre de poésies plus ou moins canailles et/ou bizarres. On y trouve aussi des chansons dont la plus célèbre (« Le chat noir ») est due à Aristide Bruant. Celui-ci, et quelques autres (comme Alphonse Allais), n’ont pas complètement sombré dans l’oubli. Mais, franchement, tout ça ne vaut pas tripette et je n’en retiendrai rien.
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Les poètes du chat noir

A boire et à manger dans ce choix de poèmes parus dans la revue du chat noir; surtout à boire... "la fée verte" faisant office de muse. Un plaisir à ne pas bouder malgré un méli-mélo dans lequel un chat n'y retrouverai pas ses petits.
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