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Critiques de Anthony Burgess (140)
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Le pays où poussent les glaces

Il est si facile de se faire piéger par le titre d’un livre. Ça m’est arrivé plus d’une fois. Encore il y a quelques jours. Il faut dire qu’avec un titre comme Le pays où poussent les glaces, j’étais déjà séduite. Mais hélas! c’est tout ce qui est réussi dans ce roman destinée aux jeunes lecteurs. Anthony Burgess, l’auteur d’Orange mécanique, avait pourtant une idée : celle de nous entraîner dans un pays où on trouve des cornets géants et des eskimos. Mais il n’a pas su nous faire rêver tant l’histoire nous est contée platement, sans style, sans finesse, à la manière d’un fait divers banal. Quant à Fulvio Testa, responsable des illustrations, il n’a pas réussi à sauver le bateau du naufrage. Pas une minute vous n’aurez envie de goûter ces glaces qui s’offrent sans relâche aux personnages de cette courte histoire. Celles-ci sont fades, moches, sans intérêt.



Il faut plus qu’un semblant d’histoire et un titre pour un livre réussi. Le pays où poussent les glaces nous montre à quel point un livre peut être raté de A à Z.
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Sherlock Holmes en toutes lettres

Ce livre est composé de quatre nouvelles écrites par quatre grands auteurs qui s’essayent à l’art du pastiche Holmesien.

L’ensemble est plutôt réussi , on ne s ennuie vraiment pas et on en redemande !

Il y a d’ailleurs, une nouvelle de Rick Boyer , qui est aussi l’auteur de la nouvelle le rat géant Sumatra (pastiche holmesien aussi ) dont j’attends impatiemment la réédition!
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L'orange mécanique

Il faudrait être complètement bézoumni pour lire ce roman rempli de violence tzarrible dans lequel on ne peut plus se bidonsker à cause des milichiens.

Dès le début, il faut s’accrocher et pas seulement à cause du langage utilisé par Alex et ses drougs pour le moins déroutant et je dois l’avouer, qui rend la lecture loin d’être aisée. Mais cette écriture codée reste pourtant insuffisante pour masquer la violence inouïe qui transparaît dès les premières lignes.

Une violence qui semble malheureusement être devenue banale pour Alex notre « Humble Narrateur’ qui « n’a pas 15 ans ». Une violence brute, aveugle, hors normes qu’il exerce avec les membres de sa bande qu’il appelle «ses drougs». Ensemble, il écume les rues et les maisons à la recherche de sensations fortes qu’ils exercent sous forme de rapines, de viols et de destructions. Mais lorsqu’une de leurs escapades tourne mal et qu’Alex est laissé par ses drougs, c’est en prison que le jeune homme se retrouve où il devra subir la violence quotidienne du monde carcéral.

Alors quand après deux ans d’enfer, on lui propose une porte de sortie, Alex s’empresse d’accepter. Devenu le cobaye d’une expérience gouvernementale destinée à ‘guérir la violence’ par des méthodes s’assimilant à de la torture, à coups de films violents et de musique classique. Alex en sort complètement bouleversé et reconditionné. Il est devenu une « orange mécanique » comme le titre du roman de l’homme qu’il a violenté lors de ses nombreuses sorties meurtrières. Désormais sans repères et sans foyer, Alex se retrouve totalement démuni et devient la victime de son passé.

Roman dystopique d’Anthony Burgess dont on ne peut sortir qu’ébranlé par cette apologie de violence. Une violence inacceptable qui accompagne le lecteur du début à la fin et qui communique un véritable sentiment de malaise. Une violence ‘soignée’ par une autre violence, celle qui prive Alex de la liberté de choisir.

Comme le dit si bien l’auteur : « Quiconque est incapable de choisir cesse d’être un homme. »

L’adaptation cinématographique de Stanley Kubrick date des années 70 et j’avoue ne pas être trop pressée de comparer le film au roman éponyme. Âmes sensibles, s’abstenir!
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Les Puissances des ténèbres

Saga familiale centrée sur la figure de Kenneth Toomey écrivain à succès à défaut de talent, homo et catholique. La soeur de Toomey épousera un musicien Italien doté d'un frère prêtre qui finira Pape.

Les membre de ces deux clans vont traverser tous les moments tragiques du 20ème siècle qui n'en a pas manqué, ils ne seront que des figurants mais dramatiquement impliqués.

Ce gros pavé mérite qu'on s'y accroche malgré un début peu encourageant centré sur les malheurs amoureux de Toomey. Il faut reconnaître à A.Burgess un éblouissant sens des dialogues qui sont mordants, cyniques et d'un humour réjouissant. Cela relève un plat alourdi par des réflexions redondantes sur l'incompatibilité de l'homosexualité et du Catholicisme (on s'en doutait).

A la fin mélancolique du roman, un Toomey vieilli et solitaire pointe avec vigueur le déclin de l'esprit, le bluff de l'art moderne, la société de consommation et la perte du religieux
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Les Puissances des ténèbres

Qualifié (par jeu de mots) lors de sa sortie en 1981 de « roman du siècle », cette œuvre imposante d’Anthony Burgess (deux tomes de plus de six cents pages chacun dans Le Livre de Poche) place effectivement ses personnages dans la perspective des événements qui se sont écoulés entre la première guerre mondiale et la fin des années quatre-vingts. Bien que le traitement littéraire de l’intrigue relève principalement de la littérature blanche, l’intérêt, du point de vue des littératures de l’imaginaire, réside dans une habile combinaison (peu courante) d’uchronie, de fantastique et d’évènements historiques « réels ».



Kenneth Toomey est un écrivain britannique à succès, mais il vit mal son homosexualité qu’il juge incompatible avec la solide foi catholique que sa mère française a imprimée en lui. Ainsi restera-t-il jusqu’à la fin de sa vie en perpétuel conflit interne, malgré sa décision précoce de renier ses croyances religieuses. Cette culpabilité latente fait de lui un errant qui fuit les scandales et les accusations, un solitaire qui ne connaît que des amours de passage et doit supporter les caprices de quelques gitons insupportables. Il voyage donc, en Europe, en Orient, aux Etats-Unis, en Australie, tandis que se déroule en toile de fond l’histoire du XXeme siècle. Il fréquente pour s’encanailler les bouges les plus sordides, et se prélasse dans les palaces les plus chics. Il est scénariste à Hollywood, Goebbels l’invite à un festival de cinéma à Berlin, il traverse l’Allemagne nazie à la recherche de Jakob Stroeler, écrivain génial. Il découvre le grand amour (et le malheur) en Malaisie. Mais surtout, d’Hemingway à Joyce, il rencontre toute l’intelligentsia de l’époque, ce qui nous vaut une galerie de portraits particulièrement croustillante. Seuls les Français ne trouvent aucune grâce à ses yeux et ne semblent avoir produit aucun artiste au cours du siècle écoulé. Mauvaise foi britannique ? ;-).



Quoi qu’il en soit, le personnage le plus extraordinaire dont Kenneth fait la connaissance est sans conteste Carlo Campanati, prêtre et exorciste de terrain, qui a fait de sa vie entière un combat contre le Mal. Un Mal personnifié par le prince des ténèbres et ses créatures s’entend, et non réduit à un simple concept moral. Mélange de rouerie paysanne et de naïveté désarmante, Carlo possède une foi formidable, monolithique, et une dialectique à toute épreuve qui justifie la coexistence de Dieu et de son Contraire, et ne laisse aucun doute sur l’issue finale du combat. « D’un mal peut sortir un bien », démontre Carlo. Erreur de tactique que de sous-estimer l’adversaire : il ne songe pas à inverser la proposition… Il devient évêque et se heurte avec vigueur aux fascistes italiens, puis (et c’est là qu’intervient l’élément uchronique), pape, sous le nom de Grégoire XVII, à la suite d’une élection animée qui voit la mort de son principal rival, foudroyé par la maladie alors qu’il venait d’être élu. Du point de vue chronologique, le pontificat de Carlo se substitue à celui de Jean XXIII. On peut aussi noter que Carlo est l’anagramme de Karol (Jean-Paul II était déjà pape lorsque le livre est sorti) et que Grégoire XVII est, lui aussi, un infatigable voyageur.



Kenneth est le témoin de la carrière de Carlo. Il le voit accomplir un miracle, combattre à mains nues (au sens propre) les suppôts des ténèbres. Il l’appelle à son secours lorsque l’homme qu’il aime est victime d’une possession démoniaque. Il lui sert de prête-nom pour la publication d’un livre fondamental sur l’œcuménisme. Il partage ses repas pantagruéliques et ses soirées de joueur invétéré dans les grands casinos. C’est lui, Kenneth, qui finira par avoir la clef du sens de toute chose, et ce qu’il découvrira est si vertigineux qu’il le refoulera au plus profond de lui-même et n’en soufflera mot à quiconque.

Les puissances des ténèbres est l’un des textes majeurs d’Anthony Burgess, fondé sur une réflexion profonde sur le Bien et le Mal et une fresque historique et sociale de premier ordre examinée à la loupe, avec un humour noir grinçant. Nous sommes bien loin d’Orange mécanique et de ses effets faciles destinés à choquer le bourgeois.

Le style (ou est-ce plutôt la traduction ?) présente quelques inégalités, mais il faut reconnaître qu’elles sont minimes, eu égard à la difficulté de l’exercice : imiter l’écriture d’un grand auteur qui puise ses racines dans le XIXe siècle et traverse l’inimaginable au cours du XXe.



Une œuvre puissante à lire et à relire.

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La folle semence

Lu pour faire plaisir a une amie qui insistait depuis quelques temps (pour ne pas dire deux bonnes années..) pour que je le lise. Il faut dire que le titre n'est pas accrocheur, c'est bien dommage car le contenu est riche et passionnant a certains moments.

L'idée de base est géniale, les cycles de phases qui se répètent toujours de la meme façon, le monde qui s'embrase puis soudain se calme et les hommes presque blasés par l'absence de surprises. Tout ça soulève des questions métaphysiques incroyables qui ne sont ici pas assez traitées a mon gout. Il n'empêche que le récit est dense et on le suit avec plaisir et intérêt. La fin est un peu bâclée et laisse sur sa fin mais je recommande pour les fans de SF "soft".

Au passage la bio de l'auteur est assez surprenante (apprend qu'il va mourir et s'est mis a écrire comme un acharné. Finalement il n'est pas mort et a totalement changé de vie pour devenir un écrivain reconnu).
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Les Puissances des ténèbres

L'auteur du très célèbre Orange Mécanique signe avec cet énorme pavé (1000 pages dans sa version poche) une rétrospective du XXème siècle, qui s'étend sur presque tous les continents et qui dépeint avant tout un portrait religieux, légèrement politique, du monde.



Sous les traits de Kenneth M. Toomey, auteur anglais célèbre pour ses romans tous publics, ses pièces musicales et ses scénarios de films, se cache un homme sans cesse en train de questionner sur son art, sa voie, son but et sa solitude quand tout le monde ne cesse de remettre en question... son homosexualité. Car la sexualité est l'un des piliers de ce roman, vue sous un angle souvent religieux ou moral, tantôt restreinte, tantôt débridée. Quelques clichés mondains pour épicer le tout. Mais surtout, c'est un siècle qui aura traversé les deux Guerres Mondiales, avec tout son lot d'horreur et d'indescriptible, qui seront abordés mais point trop, même si la violence comme moteur humain sera tout à son honneur ici. Violence physique, psychologique, chagrin, perte, deuil, exclusion... Si Toomey s'en sort financièrement très bien avec ses romans à l'eau de rose, sa vie aura été plutôt sombre, à côté. L'on croisera également son frère par alliance, le Très Religieux Carlo Campanatti, qu'on se représente comme un ogre de conte de fées, à la fois bon pour son Eglise et terrifiant pour son Peuple, le seul devant qui le Diable recule encore.



Difficile de résumer ce livre dense et complexe, mais ce que l'on peut en dire sans se tromper d'un cil, c'est qu'il est d'une grande et exquise qualité littéraire, avec une écriture impeccable et travaillée, stylisée parfois presque à outrance, mais toujours dans le juste, dans les règles de l'art - Art qui sera également dans la ligne de mire de l'auteur.



Nombreuses sont les références à des personnages réels et célèbres, navigant dans les eaux littéraires, cinématographiques, musicales ou encore esthétiques, comme des points de repère auxquels s'accrocher pour ne pas perdre le fil. Nombreuses également, les allocutions en langue étrangère, le plus souvent expliquées, mais toujours bien laissées dans leur tonalité exotique, démontrant ainsi que le langage peut parfois avoir une teneur plus brute ou plus douce, selon la bouche, selon les lettres.



C'est à la fois très humain, pieux et profane, drôle et triste, révoltant, superbe, réaliste, et parfois presque burlesque. On se laisse emporter, d'un pays à l'autre, d'une année à l'autre, feuilletant comme le livre de l'histoire contemporaine dans chacun de ses replis, à la fois du côté des privilégiés et des oppressés, des forces de l'Axe ou des Alliés... Une bonne réflexion également sur l'engagement, qu'il soit politique, social, amoureux, professionnel. A la question : l'Homme est-il foncièrement mauvais ? L'auteur a tranché. Mais il vous laisse espérer encore...



Quant aux traducteurs, ils ont brillamment - je pense - réussi à rendre cette prose magnifique dans tous ses recoins, jeux de mots, jeux de vilains...
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L'orange mécanique

C'est assez compliqué d'écrire une review sur ce livre car je n'ai toujours pas réussi à décider si je l'ai apprécié ou pas...



C'est vraiment très particulier à tous les niveaux : l'histoire, l'ambiance, le langage. L'auteur a créé un argot spécifique au livre avec beaucoup de mots inventés à chaque phrase, ce qui rend la lecture très difficile au début. J'ai eu du mal à me mettre dans le roman et certaines scènes sont compliquées à comprendre du fait du lexique utilisé.



Au-delà de ça, la thématique du roman est intéressante. On comprend tout à fait le cheminement du personnage principal, même si j'aurais aimé un peu plus d'éléments sur la psychologie d'Alex. On ne sait pas vraiment finalement comment il en est arrivé là au début du livre, ni pourquoi il fait ce qu'il fait.



Autant le début est très cru et très difficile à lire pour toute la violence que le livre décrit (mais elle est nécessaire à l'histoire), autant la suite est vraiment intéressante au regard des réflexions qu'elle implique. Jusqu'où pouvons-nous aller pour supprimer la violence ? Comment réagir face à ce qui est fait à Alex ? Ce livre apporte beaucoup de questionnements par rapport à notre éthique personnelle et c'est ce qui m'a fait mettre trois étoiles. Pas plus car je ne l'ai pas trouvé suffisamment approfondi ou immersif..
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L'orange mécanique

Difficile de donner une note à un tel livre.

Il a manqué au départ de me tomber des mains. Les deux premiers chapitres environ, ne sont en effet que violence, enchaînement de bagarres et de viols décrits et commentés dans un langage tripatouillé à l'extrême. Même si l'on s'attend à la violence lorsque l'on connait le livre de réputation, même si le but est de présenter le personnage principal comme pourri en profondeur, c'est un peu long... le langage rend également l'amorce difficile. Il donne au départ l'impression d'une simple triche artificielle, plus encombrante qu'autre chose. On est d'autant plus frustré qu'évidement il s'agit là de traduction.

Et puis finalement peut être un peu conditionné, un peu intrigué, puis prit par ce langage tordu et bizarroïde on va au bout et d'ailleurs on se surprend à presque parler cette langue dans notre tête Ô mes frères.

Et ça vaut le coup, le livre est intelligent, sa façon de questionner la liberté, le bien, le mal et leur ambiguïté, la violence et son absence de remède assez géniale et dérangeante comme il faut.

ATTENTION

SPOIL

SPOIL

SPOIL

SPOIL

Et si la violence peut bien sembler être un symptôme, un signe indécrottable d'une société suffisamment libre pour laisser le choix, même celui du mal, je trouve que la touche positive du final, la tentation de faire se ranger le petit Alex et de mettre tous ses méfaits sur le compte de la jeunesse ne convainc pas.



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Les Puissances des ténèbres

Un roman de la solitude et du vain.

Solitudes des trois principaux protagonistes, volontaire ou subie, qui, bien qu'étant accompagnés quelquefois restent imcompris (sauf entre eux).

Vain, des vies de luttes pour un constat final de désert.

Le personnage principal, Ken Toomey, écrivain se définissant lui même comme moyen, traverse le 20ème siècle entremêlant grands moments d'Histoire et petites misères personnelles, notamment son rapport à la religion en tant qu' homosexuel. Les discussions philosophico-religieuses avec beau-frère, futur pape, ou les réflexions de ce dandy solitaire, occupent une place centrale du roman.

Les personnages secondaires sont peu nombreux, bien suivi et pas "gratuits" : tous ont un rôle et une finalité. De fait la lecture est fluide, bien que le roman soit très epais (quasi 2 kg dans la version publiée par Acropole, il vaut mieux la version poche en 2 tomes pour le transport...).

Les 150 premières pages de cette épopée personnelle, intellectuelle et historique posent le sieur Toomey, ce qui peut la rendre un peut lente, mais tout s'emballe ensuite et le roman devient addictif.

Un chef d'œuvre, une écriture racée, littéraire non pédante, à laquelle l'auteur ajoute une solide culture et un humour sous-jacent régulier. Comme son "héros" écrivain rencontre beaucoup de ses collègues, Anthony Burgess en profite pour nous livrer ses appréciations , incisives voire quelquefois drôles, de ceux-ci.

Une œuvre bien écrite et intéressante, à lire et à déguster sans moderation.
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L'orange mécanique

C'est le récit d'un jeune homme qui s'intéresse essentiellement à la violence, qui tue et qui viole. Le livre va bien au-delà de ce raccourci rapide pour parler d'une société qui entend transformer chaque individu en agneau et le modeler à sa guise. Renvoyant dos à dos les extrêmes, Anthony Burgess n'est pas de ceux qui pense que le peuple vendra sa liberté pour une existence formatée. Place à l'homme capable de songer par lui-même, quitte à s'engouffrer dans le pire chemin ...
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La folle semence

Pelphase, interphase, gusphase : l'histoire se répète selon un cycle immuable où alternent libéralisme et autoritarisme de l'Etat. C'est ainsi que Tristram Foxe enseigne l'histoire dans un lycée de Londres, capitale d'une union anglo-saxonne qui est l'un des deux derniers Etats du monde. C'est un monde d'ailleurs surpeuplé que celui de La folle semence, un monde dans lequel l'homosexualité est vivement encouragée et dans lequel chaque femme a droit à une seule grossesse, qu'elle aboutisse ou non. 



L'infertilité des hommes contamine bientôt le monde : les récoltes ne donnent plus rien. La famine menace. Tandis que le système s'écroule alors que le monde entre dans une interphase, Tristram est emprisonné par erreur, séparé de sa femme qui, apprend-il, entretenait une relation avec son frère, Derek, haut-fonctionnaire appelé aux plus hautes responsabilités. Les événements qui suivent donnent un caractère presque odysséen au destin de Tristram, errant dans une Angleterre livrée aux forces de la destruction.



Evidemment dystopique, le roman de Burgess est une satire funestement grand guignolesque de thématiques habituellement chères à la science-fiction : la surpopulation, l'autoritarisme politique, le militarisme. Épopée terrifiante et grotesque à la fois, le parcours de Tristram est un triste éloge à la folie des hommes : entre propagande sexuelle et politique et cannibalisme primitif (justifié par un christianisme dans lequel la communion perpétue le souvenir de la Cène), c'est au spectacle de la décrépitude du genre humain que nous invite Burgess.



Forcément excessif, le roman est une promenade dans un futur désenchanté où l'humanité, littéralement, s'entre-dévore. Le machiavélisme règne et tous les moyens sont bons pour limiter la population. Même lorsque les instincts naturels de l'homme semblent reprendre le dessus, les illusions et leurs brutalités prennent la suite des règles établies puisque, au final, rien ne peut ni ne doit changer. Cependant, même dans la féroce noirceur d'un récit sanglant, l'espoir demeure : l'humanité garde en elle des ilots protégés et inatteignables.
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Le royaume des mécréants

C'est un roman étonnant, sous la plume d'un Burgess dont je n'ai jamais osé lire jusqu'au bout Orange mécanique. Et son incipit me laissait présager le pire. Or, s'il est vrai que la cruauté des empereurs Tibère (un summum, finalement), Caligula et Néron n'est guère tempérée, puisqu'elle est gratuite, le côté roman historique de l'œuvre aide à "tenir le choc".

Le projet est donc de narrer les premiers temps du christianisme et les événements relatés semblent parfois une resucée, juste un peu plus familière, des Actes des Apôtres, que j'ai lus il y a bien vingt ans, et que je retrouve avec plaisir, sur un ton qui n'est pas parodique mais certainement plus distancié. Mais ce qui est formidable, c'est qu'au milieu de faits conformes aux temps, conformes jusqu'à l'admiration pour la culture antique de l'auteur, ce dernier lâche, bien maquillés, d'énormes canulars, dont un m'a fait beaucoup rire ! Non, même si je brûle de le faire, je ne les démasquerai pas ici ! La distanciation devient parfois erreur d'appréciation, ce qui fait que le lecteur ne cesse jamais complètement d'être actif par rapport à ce qu'il lit, ce qui est toujours un peu l'écueil, si l'on a affaire à un roman historique pur.

A côté de l'œuvre d'évangélisation, bien douloureuse et pleine de questions (Burgess fait élucider par Paul des apories théologiques qui ne se trouvent pas dans les actes, ni même dans les lettres mais dans les textes patristiques), défile la chronique de la vie à la cour impériale et celle d'un soldat qui a épousé une juive, Julius Tranquillus. Ces trois niveaux de lecture du siècle sont captivants, et je ne dois qu'à un emploi du temps chargé le délai énooooooooorme que j'ai mis à avancer dans ce récit.
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L'orange mécanique

Très surprise dans un premier temps de découvrir que le film avait été au départ adapté d'un livre, j'ai eu envie de découvrir le roman, ayant beaucoup entendu parlé de l'adaptation cinématographique.



Si le début est plutôt compliqué à lire, notamment à cause du Nadsat, le langage jeune inventé par l'auteur et employé par Alex, le narrateur, on finit cependant par vraiment s'y faire et la lecture devient plus aisée au fil des pages.

Concernant l'histoire en elle-même, la violence est omniprésente. Qu'elle soit verbale, physique ou psychologique, on la croise partout. Mais loin d'être vraiment percutant, elle est banalisée, voire tournée en dérision à travers le regard d'Alex qui, du haut de son adolescence, fait preuve d'une naïveté plutôt pathétique.



En ce qui me concerne, ce fut une chouette découverte, j'ai beaucoup apprécié la lecture et la trame de l'histoire. Maintenant, j'ai hâte de découvrir le film.
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L'orange mécanique

Un des premiers romans "noir" que j'ai lu à l'adolescence. Quel souvenir....
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Les Puissances des ténèbres

Très décevant. Je ne l'ai lu que jusqu'à la page 150 (sur 700) et n'ai pas trouvé ce que promettait la 4ème de couverture. Je m'attendais à un récit plein de suspense, de secrets, de révélations et je ne trouve que la biographie d'un homosexuel qui recherche l'acceptation de l'église à l'égard de sa pratique sexuelle. Peut-être aurais-je dû aller plus loin.. Sans doute même, d'autant que les dialogues sont brillants, que les raisonnements sont intelligents, mais sur le fond, je me suis tellement ennuyé au long de ces 150 pages!
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Le royaume des mécréants

La naissance du christianisme vu par Burgess,une oeuvre magistrale. A lire absolument.
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L'orange mécanique

Une oeuvre forte et saisissante, ainsi qu'une grande réflexion sur les mécanismes personnels et sociaux amenant à la criminalité, au repentir et au pardon. Je ne suis pas certain qu'une énième critique ou présentation soit réellement utile, je me contenterai d'exhorter quiconque n'ayant pas lu ce présent ouvrage, ou vu le grand classique de Stanley Kubrick, à se lancer rapidement dans l'un des deux, au moins.
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Le royaume des mécréants

Énorme ! Le style est nerveux, incisif. Souvent très drôle... les références historiques sont fouillées alors que ce livre est écrit dans l'urgence. A mon goût, c'est le meilleur écrit d'Anthony Burgess. Revivez les débuts de la chrétienté et l'agonie de l'empire romain. Passionnant.
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L'orange mécanique

L'orange mécanique prouve encore une fois que face à une situation violente, les réponses proposées par l'État ne sont pas à la hauteur et viennent au contraire entraver le plus pur des droits fondamentaux : Le libre arbitre.

Le style tout d'abord. Le narrateur, Alex est un rejeton qui choisit d'être ultra-violent (U.V). En plus de ces actes ignobles qu'il commet en toute conscience, lui et ses amis s'expriment avec un vocabulaire très particulier. Un mélange de gouaille prolétarienne et de mots empruntés aux langues slaves. Une « devotchka » sera une fille, « malenky » signifiera, peu ou un petit peu, etc. Tout un glossaire est d'ailleurs disponible à la fin du livre recensant chaque mot inventé. Cependant, je vous conseille de le lire sans, afin de vous imprégner totalement de l'œuvre.

Mêlé à ce nouveau vocabulaire, Burgess fait évoluer son récit en trois parties. L'ultraviolence, le centre de rééducation et le projet expérimental du gouvernement, et pour finir la sortie de notre humble Alex. C'est dans cette troisième partie que le récit s'embrase et livre une critique d'une société pressurisée par ses propres choix, gouvernée par des incompétents au service de l'ignorance. Alex devient alors un pion politique, et victime de son passé il va voir son destin évoluer violemment.

Tout n'est que violence, mais sous cette couche d'UV, se cache un roman quasi sociologique. Écrit dans une Angleterre qui se cherche encore et qui devient de plus en plus violente, l'auteur pose la question suivante : Vaut-il mieux avoir le choix de faire du mal ou ne pas avoir le choix de faire du bien ? Une question à laquelle chacun est libre d'apporter sa réponse. Réponse qui, toute évidente qu'elle semble être, est un embrouillamini de contradictions, que L'orange mécanique se pressera d'éclaircir, ou pas.
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