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Critiques de Anthony Burgess (140)
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L'orange mécanique

Un roman qui ne perdra jamais de son actualité. Pour éradiquer le Mal, on voudra faire le Bien (toujours plus...), mais il n'est de Bien sans mal ; et au fond qu'est-ce le Mal ? Éternelle question, à chacun sa réponse car à chacun ses limites et ses codes.



J'ai longtemps laissé mon volume de L'Orange Mécanique sur son étagère, ayant maintes et maintes dois vu le film (un de mes films préférés soit dit en passant). Pour une fois, je ne regrette pas car j'ai apprécié le coup de pouce à ma compréhension de lecture qui aurait pu être freinée par le vocabulaire nadsat d'Alex et ses drougs. Et bien que connaissant le films par cœur, ça a été un vrai moment de plaisir que de lire Burgess, que de plonger encore plus profond dans la vie d'Alex.



Un roman qui fait réfléchir, qui mériterait d'être plus connu, trop éclipsé par sa non moins géniale adaptation du grand Kubrick !
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L'orange mécanique

Comme cela a été souligné dans d'autres critiques ici - celle de alberthenri - , A clockwork Orange est l'exemple d'une œuvre littéraire éclipsée par l'adaptation en film. Il faut dire que le film de Kubrick a su rendre compte non seulement de l'histoire mais également du langage crée par Burgess - et que Miss Sherlock a rendu dans sa critique -, le Nadsat, un espèce d'argot anglo-russe.



Ce langage, c'est celui qu'Alex le personnage de Burgess emploie pendant tout le livre.



Adolescent lors d'un voyage en Allemagne, j'ai découvert Alex lorsque notre professeur allemand nous faisait apprendre la langue de Goethe par des chansons. Je me souviens de « Zwei Mädchen aus Germany » de Paul Anka et d'autres chansons plus ou moins kitsch.



Mais nous apprenions surtout avec la musique de Die Toten Hosen et l'album concept « Ein kleines bisschen Horrorschau. Die Lieder aus Clockwork Orange und andere schmutzige Melodien » autour de A clockwork Orange. Les membres de Die Toten Hosen ont participé en tant que musiciens et figurants à une représentation en pièce de théâtre du livre de Burgess et cet album en constitue une espèce de bande son.



Aujourd’hui travaillant dans le monde de l’éducation, je me rends compte de l’intérêt de la démarche pédagogique de l’enseignant vu le thème de l’album et la réputation à tort sulfureuse de Die Toten Hosen.



Pour moi, les deux chansons « Hier Kommt Alex » et « Bye Bye Alex » constituent les meilleurs résumés du livre de Burgess et du film de Kubrick. Comme le disait Roger Nimier dans Le hussard bleu, « La philosophie est comme la Russie : pleine de marécages, et souvent envahie par les Allemands », aussi quoi de mieux que l’allemand pour résumé un texte écrit en partie en anglo-russe.



Ce qui donne pour « Hier Kommt Alex »* :



« In einer Welt, in der man nur noch lebt

Damit man täglich roboten geht

Ist die größte Aufregung, die es noch gibt,

Das allabendliche Fernsehbild

Jeder Mensch lebt wie ein Uhrwerk

Wie ein Computer programmiert

Es gibt keinen, der sich dagegen wehrt

Nur ein paar Jugendliche sind frustriert

Wenn am Himmel die Sonne untergeht

Beginnt für die Droogs der Tag

In kleinen Banden sammeln sie sich

Gehn' gemeinsam auf die Jagd

Hey, hier kommt Alex!

Vorhang auf für seine Horrorschau

Hey, hier kommt Alex!

Vorhang auf für ein kleines bisschen Horrorschau

Auf dem Kreuzzug gegen die Ordnung

Und die scheinbar heile Welt

Zelebrieren sie die Zerstörung

Gewalt und Brutalität

Erst wenn sie ihre Opfer leiden sehn

Spüren sie Befriedigung

Es gibt nichts mehr, was sie jetzt aufhält

In ihrer gnadenlosen Wut

Hey, hier kommt Alex!

Vorhang auf für seine Horrorschau

Hey, hier kommt Alex!

Vorhang auf für ein kleines bisschen Horrorschau

Zwanzig gegen einen

Bis das Blut zum Vorschein kommt

Ob mit Stöcken oder Steinen

Irgendwann platzt jeder Kopf

Das nächste Opfer ist schon dran

Wenn ihr den lieben Gott noch fragt

„Warum hast Du nichts getan, nichts getan?“ »



et pour «  Bye bye Alex »**



Der große Rebell von gestern

Sagt nun für immer ja!

Zum bürgerlichen Leben

Und den Dingen, gegen die er war

Er hat die Fronten gewechselt

Alle finden ihn wunderbar

Obwohl sich sein Charakter

Keineswegs geändert hat

Hey (hey, hey!)

Bye bye Alex!

Nur noch ein Clown

Traurig anzuschauen

Hey (hey, hey!)

Bye bye Alex!

Nur noch ein Clown

Traurig anzuschauen

Ursache und Wirkung

Unterdrückung und Aggression

Es ist immer dasselbe Übel

Und keiner bleibt davon verschont

Sie alle gehören zur Maschinerie

Als ein Rädchen im System

Ohne sie würde sich das Uhrwerk

Nicht mehr lange drehen

Hey (hey, hey!)

Bye bye Alex!

Nur noch ein Clown

Traurig anzuschauen

Hey (hey, hey!)

Bye bye Alex!

Nur noch ein Clown

Traurig anzuschauen

Hey, hey, hey

Bye bye Alex!

Nur noch ein Clown

Traurig anzuschauen ».



Les deux textes, et par ricochet le livre de Burgess, sont comme, il est coutume de le dire désormais, d’une grande actualité et notamment sur la question de la violence et de sa nature aujourd’hui - thème du dernier essai de François Cusset, Le déchaînement du monde. Logique nouvelle de la violence .



« Hier Kommt Alex », notamment dans son interprétation au Wiener Burgtheater, chanson d'un grand érotisme, rejoignant Klimt selon lequel « Alle Kunst is erotisch » (Tout l’art est érotique), ne me quitte pas comme dirait le grand Jacques depuis que je l'ai écouté il y a cela près de 30 ans.



* Vidéo (officielle) ici : https://www.youtube.com/watch?v=6z8o7qAIlIU.

** Vidéo ici : https://www.youtube.com/watch?v=VmPlilux9zE
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L'orange mécanique

Ecrit dans les 60's, époque vue comme bénite car reconstruction de l'Europe d'après-guerre, plein-emploi, développement de la société de consommation...Or, nous savons que la construction des grands ensembles, le développement des banlieues dortoirs sans âmes, sans réelles activités fédératrices ont commencé leur travail de corrosion sur le tissu social dès le début. Par ailleurs, quoique qu'on en pense, la Première puis la Seconde Guerre mondiales ont rebattu les cartes de la violence au sein des sociétés européennes. La Première Guerre a définitivement assis la brutalisation et la massification de la guerre quand la Seconde l'a totalisée et globalisée et a industrialisé la mort (les camps de concentration et d'extermination sont conduits comme des usines/entreprises avec un souci de rentabilité et d'efficacité, une politique de management des ressources humaines appliquée aux gardiens, commandants des camps - à ce sujet voir le livre de l'historien Fabrice de Almeida). Aussi, les 50's, les 60's ne sont pas aussi suaves et idylliques qu'elles n'y paraissent. La nuance: le pouvoir politique domine encore les sociétés face au pouvoir économique. Partant de ce postulat et d'un drame personnel grave Anthony Burgess réfléchit sur cette brutalisation de la société. Au lieu de choisir le caché il choisit l'exposition sans concession de cette violence. S'arrêter à cela revient à nier totalement les messages du roman et éviter de réfléchir aux problématiques qu'ils posent : la violence des pré-adolescents (sujet qui ne date pas d'Orange mécanique voir le dialogue d'Alex avec son assistant social), l'abrutissement des masses par la TV, l'entassement des moins aisés socialement dans des grands ensembles sans réelles perspectives d'avenir pour les parents et les enfants (je suis ouvrier, tu seras ouvrier mon fils), la dichotomie entre intellectuels nantis et masse populaire....Puis cette question languissante tout au long du roman : mieux vaut-il vivre dans une société qui assume sa violence et la violence qu'elle a créée et qu'elle créée ou vivre dans une société sans aucun libre-arbitre sous prétexte de contrôle voire d'éradication de la violence pour le plus grand bonheur de tous ? L’aumônier de la prison expose très bien cette question lorsqu'il s'oppose au traitement Ludovico administré à Alex. Orange mécanique rassemble plusieurs qualités : littéraire notamment par la maîtrise du récit et de la dystopie, philosophique sur la nature de la Femme et de l'Homme, de sciences sociales sur le que faire des masses, politique sur cette éternelle ambivalence de l'Etat son absence régulatrice et son omniprésence quasi totalitaire dans les vies quotidiennes etc...etc....Et bien sûr sa qualité voire sa haute valeur ajoutée linguistique. Le travail de création de la langue parlée par Alex et ses comparses est presque sans équivalence dans la littérature moderne; C'est pour cela qu'il vaut 1000 fois mieux lire Orange Mécanique que de se contenter de la pas très réussie adaptation cinématographique de Stanley Kubrick (qui a LARGEMENT mieux fait avec Barry Lyndon ou Shining alors qu'à mon sens il s'est planté sur orange mécanique).
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Sherlock Holmes en toutes lettres

Sherlock Holmes en toutes lettres est un recueil de quatre nouvelles compilées par les éditions Rivages noir. Les textes sont plus au moins inspirés mais assez travaillés pour tenir en environ 250 pages.



Le Reclus Brun de David Grubb est probablement le seul pastiche du lot. Il reste également le récit le moins intéressant. Il offre la particularité de laisser la plume à une femme, Ellen Lathrop, qui est unijambiste, fière de son pied et accessoirement fétichiste. Son objectif ? Remporter une réplique de la célèbre babouche persane de Holmes. Le style est ici descriptif, long, plutôt ennuyeux et convenu malgré une ou deux surprises. La conclusion est décevante, tout comme l’histoire malgré de bonnes idées. Dommage car ce texte aurait pu offrir bien davantage…



Zolnay le trapéziste de Rick Boyer reste la meilleure nouvelle de ce recueil. Holmes et Watson vont devoir enquêter dans un cirque afin de mettre la main sur un mystérieux meurtrier. Si son identité n’étonnera personne, le déroulement de l’intrigue est sympathique. Par ailleurs, il faut noter ici la présence de John Merrick et un habile équilibre entre humour et tristesse.



L’aventure du locataire de Dorset Street par Michael Moorcock contraint Sherlock et Watson à quitter temporairement le 221B Baker Street pour un nouveau logis. Et oui, cela devait bien finir par arriver ! Et voici l’occasion d’enquêter sur une affaire assez classique, faisant intervenir une œuvre d’art. Bien que sympathique, le scénario est assez prévisible. Accessoirement, Watson va pouvoir découvrir de nouveaux plats…



Enfin, le recueil s’achève sur Meurtre en musique de Anthony Burgess. Cette dernière enquête se déroulera dans le milieu de la musique en offrant progressivement des ramifications impliquant deux Cours européennes, dont une dominée par un enfant.



Sans être exceptionnel, voici un recueil plutôt plaisant à lire. Les adeptes de Sherlock trouveront ici leur bonheur.
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L'Homme de Nazareth

Livre impressionnant,deroutant.Des le debut,l'auteur nous informe qu'il a decide de faire de Jesus,un homme marie mais n'ayant jamais eu d'enfant,et un homme "hors norme" quant a sa stature et sa force physique.

Ce livre est rempli de citations de l'ancien testament, et sont interpretees au niveau de l'homme et non au niveau de Dieu.Un peu philosophiques,ces citations nous permettent d'y reflechir meme si ce n(est pas le but de cet ouvrage;on est amene a se remettre en question quant a la foi en l'homme.Ce livre est riche en enseignements d'amour en l'homme,nouvelle foi que Jesus donne aux hommes.

J'ai beaucoup aime et ai été ravie de pouvoir me remettre en question,de pouvoir reflechir et aborder la vie différemment;c'est aussi une nouvelle facon d'apprehender Jesus et d'accorder confiance en l'homme.
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L'orange mécanique

Un de ces livres que tout le monde croit connaître mais que peu ont lu. La faute au cinéma et à Stanley Kubrick. On pourrait dire la même chose du Vol au dessus d’un nid de coucou, qui est un excellent film de Milos Forman mais ne fait pas oublier le roman éponyme de Ken Kesey. Il y en aurait d’autres, Fahrenheit 451 peut-être…



Bref, L’orange mécanique, c’est l’histoire d’Alex (antihéros par excellence), adepte de l’ultra-violence gratuite et de Ludwig Van, qui sème la terreur avec ses potes (droogs) parmi les bandes rivales, les filles seules, les clochards mais aussi un couple de braves (?) intellectuels un soir de délire et d’abus de boissons sur-vitaminées ! Jusque là tout va bien (enfin, si l’on peut dire !) et on est quand même très en dessous d’un Tarentino en pleine forme ! C’est ensuite que ça se complique quand le jeune Alex est arrêté et pris comme cobaye pour une cure de désintoxication expérimentale (une sorte de thérapie fondée sur l’aversion) destinée à le libérer de ses pulsions violentes. On quitte alors le fait-divers pour entrer de plain-pied dans les questions de société et l’on est presque amené à s’apitoyer sur un Alex réduit à l’état de pantin par des individus peut-être pas au dessus de tout soupçon. La fin justifie-t-elle les moyens ? Décérébrer un individu est-il le remède que la société doit appliquer pour endiguer la violence ? Des questions pour un roman souvent considéré comme une simple apologie de la violence (rappelons que le film a été longtemps retiré des écrans au Royaume-Uni).



Dans ce thriller glaçant, Anthony Burgess a mis beaucoup de lui-même, de son histoire personnelle mais aussi de son amour des mots, de la langue et de la musique. Il a aussi réfléchi aux dérives des sociétés futures (cf. 1985). Un très grand livre sur un monde déshumanisé et déshumanisant dans lequel l’individu peine à se positionner. Une des brillantes dystopies du 20ème siècle.

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Sherlock Holmes en toutes lettres

Chers Holmésiennes et Holmésiens, mais aussi tous les lecteurs,

Si vous n'avez pas encore lu ce livre, mettez le dans votre PAL ou lisez-le de suite.

Quatre écrivains: Davis GRUBB, Michael MOORCOCK, Rick BOYER ET Anthony BURGESS, se sont attachés à rendre vie à Sherlock HOLMES à travers leur récit, chacun avec son imagination et sa connaissance du célèbre détective.

Nous découvrons donc d'autres facettes, mais aussi la convoitise de ces admirateurs.

J'avoue avoir moins apprécié la première aventure, même si je l'ai trouvé originale. Les trois autres pastiches redonnent une autre vie au duo HOLMES-WATSON et prolongent notre plaisir à être avec eux.

Ce recueil m'a vraiment ravi avec une couverture vraiment représentative. J'aurais pu mettre 5 étoiles objectivement, mais j'avoue avoir laissé mon inclination baissé d' 1/2 étoile pour la première création. Ce qui n'est rien.
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L'Homme de Nazareth

Un poil trop évangélique à mon gout d'athée total mais très agréable à lire. Fidèle aux quatre évangiles, Anthony Burgess comble les trous pour écrire un roman d'aventure, le long cheminement d'un homme, tant physique, vu les déplacements, que spirituel qui le mèneront au martyre. C'est souvent très drôle, le langage utilisé est celui de l'individu X du XXème siècle qui prend le métro, celui déjà utilisé pour l'empire des mécréants.

Petite remarque : Jésus est mort juif, pas chrétien, c'est juste pour ceux qui s'étripent au nom du vrai dieu, d'ailleurs l'islam puise aux mêmes racines. Autre détail, les romains n'utilisaient pas de croix mais un Tau, plus facile à construire et moins couteux en bois, mais bon, c'est un détail...

C'est du pur Burgess, on adore ou on déteste. A vous de voir.
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L'orange mécanique

L'orange mécanique est un film que j'aime bien. J'avais bien accroché pendant ma période ado rebelle. Aujourd'hui je l'aime toujours autant, mais j'ai cessé de le regarder en boucle.



À l'époque, j'ai foncé sur ce livre avec beaucoup de curiosité. Je pensais que la langue bizarre du film avait était inventée par ce bon Stan. Que nenni ! C'est bien l'auteur qui a inventé une langue rien que pour nos héros, en en mélangeant 2. Je me souviens que c'était laborieux et que ça avait fortement ralenti ma lecture, au point de mettre plusieurs semaines à lire ces 214 pages. Le nadsat, c'est compliqué. Autant dire que j'allais vers cette relecture à reculons. Je pense que ces 10 bonnes années entre ces lectures m'ont permis d'acquérir un peu de sagesse. Ça a été une surprise de constater que passées les premières pages, et passées les premières lignes à chaque fois que je reprenais le livre, je n'y faisais plus attention. Comme lorsque je lis un livre en anglais, je me concentre sur le contexte et le sens général plutôt que de m'attacher au sens précis de chaque mot.



Aujourd'hui, je comprends mieux l'oeuvre (du moins, je pense). Je comprends que c'est une dystopie, et que c'est une histoire inventée (même si le monde actuel ne tourne pas beaucoup plus rond que celui inventé par Burgess). Ça explique aussi les fringues bizarres (celles qui ont fait une partie du succès du film ne figurent pas dans le livre). Et surtout, ça met de la distance entre le lecteur et la violence décrite. Je comprends aussi que ça parle de choix. Le choix d'être bon ou mauvais opposé au fait de forcer un être humain a être bon.



L'amour de ce héros pour la musique classique et ce bon vieux Ludwig van soi-même m'a beaucoup touchée. Le fait qu'on l'utilise contre lui aussi. J'ai fini par éprouver de l'empathie pour cet humain qui n'en porte que le nom. C'est un monstre et pourtant, je souffrais pour lui. Est-ce que ça veut dire que moi-même je suis humaine ?
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L'orange mécanique

Je ne savais même pas que le raskass du film était inspiré d'un livre, pour tout vous skaziter, les drougs. Reluchant ce livre sur le présentoir avec mes glazes des familles, la première question que je me suis posée, O mes frères, était de savoir si c'était écrit avec les mêmes slovos que dans le film, et en lisant la 4ème de couverture, Votre Humble Critique s'est aperçu que oui. Le Nadsat, c'est donc l'imya de ce langage. J'ai nachinaté à lire les dvié premières pages, et j'ai arrêté là. Je me suis dit "il faut absolument que je lise ça". Ni odine, ni dvié, j'ai sorti le bon vieux lollypop des familles de mes carmanes et je l'ai acheté. Et je n'ai pas été déçu, O mes frères, loin de là.

Ce livre, je l'ai dévoré : environ dvié semaines pour le finir, et j'aurais aimé que ça continue tellement j'ai adoré!

Ce livre, c'est franchement une expérience, genre bézoumni. Jamais lu un livre pareil de ma jiznée. Magistral est le premier slovo qui me vient dans le rassoudok quand j'y repense. Ca m'a vraiment retourné le gulliver! Il faut absolument le lire, alors les vecks et les devotchkas, allez acheter ça, et lisez moi cette oudzassny oeuvre, vous en sortirez grandis. Vous aurez sûrement, comme moi, envie de parler le Nadsat.

Chef d'oeuvre absolu, et pas qu'un malenky peu, c'est Votre Humble Critique qui vous le dit, O mes frères, et tout le gouspin.
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L'orange mécanique

Un roman publié en 1962 et adapté au cinéma par Stanley Kubrick en 1971. C'est la première oeuvre littéraire à rendre compte de la montée de la violence urbaine dans les sociétés occidentales modernes. Livre figurant dans le classement Time Magazine comme faisant partie des 100 meilleurs romans de langue anglaise de tous les temps.

Anthony Burgess imagine un monde futur terrifiant, acculturé, dégénérescent, où la consommation et le matérialisme semblent être les valeurs premières. Alex est le personnage principal de ce livre; il parle une langue curieuse appelée Nadsat, formée de mots d'argot londonien mais aussi de mots américains et de mots d'origine russe, symbole d'un univers où les frontières culturelles sont tombées. Il dirige une bande de voyous qui commet des actes de violence gratuite. Alex, une fois arrêté et mis en prison, va expérimenter une technique qui vise à rendre inoffensifs les prisonniers. Il va ensuite se retrouver sans défense dans un monde où il n'a plus sa place...

Une très belle oeuvre qui parle de sujets diffficiles, comme la violence, vue ici comme une réaction à un univers terne, prévisible;
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L'orange mécanique

Vous connaissez forcément le film, sorti en 1971, qui a été tiré de ce livre. Le chef-d'œuvre de Stanley Kubrick est encore dans toutes les mémoires, autant pour la maîtrise parfaite du sujet et la perfection de la réalisation que pour le dérangement que constitue le thème même du film - et du roman, c'est à dire l'ultra-violence.

Au départ c'est du vécu : en 1944, la femme d'Anthony Burgess se fait agresser et violer par quatre soldats déserteurs. De ce drame, Burgess va tirer un roman à la fois éprouvant et profondément déroutant, L'Orange mécanique. Pourquoi "orange", pourquoi "mécanique" ? il semblerait qu'une expression d'argot "clockwork orange" qualifie quelque chose d'à la fois bizarre et inquiétant. Ces deux qualificatifs correspondent on ne peut mieux au roman - et au film.

L'Orange mécanique est un roman de science-fiction, bien que le propos dépasse largement ce cadre-là. Ecrit en 1962, il est encore aujourd'hui, 60 ans plus tard, d'une actualité brûlante.

Nous sommes donc à Londres dans un futur pas si éloigné. Une bande de voyous, dont la violence est la seule raison d'être, passe son temps à se battre, voler, violer, peut-être même tuer, à l'occasion. Leur chef Alex finit par être un jour trahi par ses copains, et arrêté. En prison, on lui fait subir une expérimentation destiné à l'éloigner des pulsions violentes. Mais une fois libéré et confronté à son ancienne vie, de bourreau il devient victime.

Les questions que posent le roman sont multiples. La violence, d'abord. Comment la combattre, la canaliser, est-elle parfois justifiée, quelles formes peut-elle revêtir ? L'expérimentation médicale ensuite. Quelle est sa légitimité ? Donne-t-elle le choix au "cobaye"? Enfin l'être humain garde-t-il son essence quand la science l'amène à devenir une machine ?

Ce roman, on le voit, donne à réfléchir. Mais l'autre intérêt, tout aussi remarquable consiste dans la forme : le narrateur, Alex, s'exprime dans un argot particulier le Nadsat, composé hétéroclite de russe, d'anglais et d'idiomes divers (un lexique est proposé à la fin de l'ouvrage). Ce parti-pris d'écriture donne au roman un aspect particulier : on est constamment sur le point de vue du narrateur (ce qui nous permet de constater son évolution) et en même temps le langage dessine l'atmosphère générale du roman (et du film), bizarre, déconnectée de la réalité, et au total beaucoup plus inquiétante que fantaisiste.

Un livre à lire, et un film à voir (même si tous les deux sont dérangeants), à la fois pour la forme et pour le fond

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L'orange mécanique

Même si le livre commence à dater il reste très intéressant dans sa dimension sociale (la banlieue, la violence sociétale) et philosophique (l'humain et sa possible liberté de choix, thème cher à Burgess, entre bien et mal dans Orange mécanique).

Le roman reste moderne et lisible dans le sens où il n'est d'anticipation que dans le domaine sociétal, restant factuel pour le reste, la montée de la violence gratuite et juvénile étant pregnante et devenue un thème majeur depuis lors.

L'humour intrinsèque et le cynisme d'Alex, se posant régulièrement en victime, donnent le ton particulier du livre qui n'est jamais un pensum manichéen et moralisateur à l'écriture lourde.

Par rapport à l'écriture justement, qui fait la spécificité de l'oeuvre, la surexploitation de l'argot complètement inventé (d'inspiration slave) rend la lecture un peu cahotique au début et renvoie toutes les deux lignes les premières pages au glossaire, puis l'on s'y habitue vite et le texte devient compréhensible sans plus hacher celle-ci (choisir une version avec le glossaire...).

Le roman est bien fait, et le film qu'en a tiré Kubrick est à la fois fidèle et plus complet à mon avis, plus machiavélique ; les deux sont à connaître.

Une œuvre majeure, à la rédaction particulière et instantanément reconnaissable, avec l'humour distancié de Burgess, qui s'impose comme un auteur important du siècle dernier.
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Petit Wilson et Dieu le père

Who is Mr. Burgess ?



Petit Wilson et Dieu le père est la première partie des mémoires de l'auteur de L'orange mécanique. John Anthony Burgess Wilson, dit Anthony Burgess, nous apparaît dans les pages de ses mémoires, tout autant en brillant intellectuel, qu’en ivrogne, coquin et combattant du système, qu'il s'agisse de l'armée ou des responsables du Ministère de l'Éducation.



Au cours de sa longue vie, Burgess a accumulé de nombreuses observations acrimonieuses et peu flatteuses de ses contemporains, particulièrement ses supérieurs. Les longues années passées en Asie du Sud-Est lui ont permis de se rendre compte de la différence entre les cultures britannique et locale, ce qui rend les Malais et les Chinois pratiquement étrangers. Qu'est-ce qui unit les représentants de peuples si différents alors ? Le sexe et l’alcool.



À la fin du premier volume de ses mémoires, Burgess a quarante ans. Vivre la meilleure partie de la vie est possible - mais le bilan est décevant. Les années passées dans l'armée ne comptent pas comme un travail qualifié (Burgess a enseigné aux militaires les méthodes et objectifs de la politique britannique), ainsi il ne parvient pas même à trouver un emploi d'enseignant classique en Angleterre, d'où son départ pour la Malaisie.



Mais qu'en est-il des romans ? Burgess les écrit — en particulier, La trilogie malaisienne — rapidement, un travail qui lui semble même si facile par rapport à la composition d'opéras - tâche à laquelle il a voulu se consacrer dans sa jeunesse. Graham Greene qu’il rencontre, lui fait comprendre qu'en tant qu'écrivain il n'est pas très professionnel, par contre quel chef-d'œuvre le dernier roman publié par Evelyn Waugh...



Burgess écrit à ce sujet avec ironie, mais aussi avec amertume. Cependant, le malheur et la mélancolie n’auront pas raison de lui, son moteur créatif demeurant toujours la curiosité pour les hommes, le désir de créer et changer le monde, le rendre meilleur.
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L'orange mécanique

La violence devenue esthétique, sans but, gratuite…pour la beauté du geste !

L’orange mécanique, paru en 1962, est un roman visionnaire si l’on considère l’état de nos sociétés occidentales, lesquelles ont normalisé ladite violence, considérée comme une fatalité avec laquelle il faut composer.

Alex, le « héros » du livre, débride ainsi tous ses instincts, se joue des règles de vie en communauté, parle, avec ses drougies, sa langue propre – le Nadsat – pour creuser encore sa différence.

A cette violence répond celle, institutionnelle, de l’Etat, pour qui peu importent les moyens, seul le résultat compte.

Alors Alex est-il plus ou moins coupable que la société, capable à son tour de violences inouïes et surtout de générer des êtres tels que lui ? Si Burgess nous incite à ce questionnement, je m’y refuse car l’homme est doué de raison, donc de libre-arbitre. Quels que soient les cahots du « chemin de notre vie » (Dante), nous avons le choix de succomber à nos pulsions ou de les juguler.

Aussi, la rédemption d’Alex me semble une excuse trop facile, et je préfère de loin le parti-pris de Kubrick dans son adaptation au cinéma : Alex ne peut changer car – et c’est peut-être insupportable à entendre pour beaucoup – il aime sincèrement nuire.

Il n’en reste pas moins que le texte de Burgess est assez dérangeant et d’une grande maîtrise pour mériter le nom d’œuvre littéraire majeure.

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L'orange mécanique

Dans un monde déshumanisé, le jeune Alex, l'anti-héros et narrateur de l'histoire se réunis toute les nuits avec ses 3 amis. La nuit il la passe en volant, en brûlant, en torturant et en violant. Mais un jour, un de leur coup foire vachement et Alex est arrêté puis mis en prison. Pour sortir plus vite, il accepte un nouveau traitement qui devrais lui enlevé toute la violence qu'il à en lui. Après son traitement, il devient une orange mécanique : quelqu'un qui ne peut plus choisir entre le bien et le mal, quelqu'un qui à perdu ce qui faisait de lui, un être humain...



Dans cet ouvrage, Anthony Burgess choisit pour narrateur un adepte de l’ultra-violence. Son personnage nous raconte par le détail les méfaits qu’il commet avec sa bande de copains. Le langage de son narrateur est parsemé d’expressions bizarres ce qui lui donne un aspect pittoresque. Mais surtout, la narration est troublante car le personnage principal semble n’éprouver aucun scrupule, n’avoir aucun doute, aucun remords ni aucune conscience de la gravité des actes qu’ils commettent. La langue utilisée accentue cette impression.

Le récit n’est donc pas exempt de la description de scènes de violence assez nombreuses au gré des pérégrinations de cette bande de copains et de leurs rencontres.

L'auteur ne nous emmène pas sur la voie la plus simple. Mais sa position est tout sauf simpliste. Il prend parti contre une répression totalitaire sous forme d’un lavage de cerveau.

Ayant été lui-même victime du type d’agression décrite dans le livre, il nous invite à aller plus loin. S’il l’on considère que ce livre n’est pas un acte morbide de celui qui se délecte de cette douleur, on peut accepter d’aller plus loin avec Monsieur Burgess.

Une pure merveille splendide mais Ô combien dérangeante, un gigantesque chef-d'œuvre d'imagination et d'écriture que je vous conseille impérativement.
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L'orange mécanique

Il y a bien longtemps que j'ai lu (et relu) ce livre mais il me reste un souvenir très bon.

La lecture est au début un peu difficile à cause du langage trsè particulier fait d'un mélange de mots anglais et russes mais on s'habitue bien vite.

Ce livre dénonce la violence de la société, tant celle des "jeunes" que des moyens de répression de cette violence.

Et comme la fin est un peu différente de celle du film on peut très bien apprécier les deux, ce qui est mon cas.
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L'orange mécanique

Si vous avez aimé le film de Kubrick, vous allez adoré le livre.



Anthony Burgess à réalisé un petit chef-d'œuvre.

Je ne souhaite rien vous divulguez de l'histoire (de tout façon elle est plus que connue) mais juste vous informez que Kubrick n'a pris que quelques libertés.



Le livre dispose d'un petit glossaire pour le vocabulaire utilisé par le personnage principal, Alex.

Mais croyais moi, au début on l'utilise beaucoup et, au fur et à mesure, son utilité disparaît.



Je trouve que les traducteurs ont faits un travail remarquable.



Foncez sans hésitation vous ne regretterez pas.
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L'orange mécanique

J'ai été emportée par la lecture de ce livre dont le langage m'a d'abord surprise. Mais l'auteur utilise les mots avec une habileté qui m'a conquise et je n'ai pu lâcher le roman. Cette histoire a été écrite il y a déjà soixante ans, et pourtant elle est tellement d'actualité. L'orange mécanique, en cockney, signifie bizarre. Un jeune à la tête d'une bande tue, torture et viole sans remords. En prison, il subit un traitement qui va le rendre doux. La suite? je ne vous le dis pas, ce serait dommage de gâcher votre plaisir. Je rends hommage aux traducteurs qui ont accompli une prouesse et vous le saurez en lisant le livre.
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Les Puissances des ténèbres

Plus de 1000 pages, de quoi développer des personnages épatants, qui vieillissent, évoluent, traversent des années et le siècle, ce 20e siècle qu'on imaginait, évidemment, comme le plus complexe de notre humanité.

La place de Dieu du diable, l'amour et la sexualité, l'orientation sexuelle, la politique, la sainteté...

J'ai particulièrement apprécié le personnage de don Carlo, prêtre élevé au rang d'évêque puis pape, puis saint, (alors que c'est) un sacré (putain de) gars.

Burgess a écrit là une somme, comme tout pavé il peut rebuter et il nécessite de s'accrocher parce que son style est aussi assez déroutant parfois et parfois trop beau...

Au final, je n'arrive malgré tout pas à le mettre dans mon panthéon des 5 étoiles... Peut-être avec le recul... Peut-être.
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