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Critiques de Anthony Burgess (140)
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L'orange mécanique

L'orange mécanique (avec un L apostrophe pour commencer) est l'exemple type de roman génial dépassé par son adaptation au cinéma.



Qui ne connait pas le film fabuleux de Stanley Kubrick, qui a marqué son époque à sa sortie, il y a déjà un demi-siècle ?



Et pourtant, le mérite en revient essentiellement à Anthony Burgess car le film "tient" presque entièrement dans le roman !



Dans un univers futur qui ressemble - malheureusement - beaucoup à certains quartiers de notre présent, Alex, le personnage principal du roman balade sa désespérance à coup d'ultra-violence, avec sa bande de copains (aujourd'hui, on dirait son gang).



Il frappe, il boit, il viole, tout ça en écoutant du Beethoven... jouissance extrême.



Dès la première page, le lecteur est saisi à la gorge par le fond du récit (c'est un des premiers grands romans dystopiques, à réserver exclusivement aux adultes, tant il est violent), mais surtout par sa forme.



L'idée géniale d'Anthony Burgess - qui était linguiste avant de mettre à l'écriture - est d'avoir inventé de toutes pièces une novlangue du futur, le nadsat, dans laquelle Alex s'exprime à la première personne.



Un extrait pour bien comprendre l'exercice : "Alors il a joué les gros bras sur la dévotchka, qui n'arrêtait pas de critch critch critch critcher à quatre temps, tzarrible; il lui a fait une clé aux roukeurs par-derrière, pendant que j'arrachais ci et ça et tout et que les autres continuaient à pousser leurs "hah hah hah", et c'étaient des groudnés drôlement chouettes tzarrible qui ont montré alors leur glaze rose, Ô mes frères, tandis que je dénouais les aiguillettes et me préparais au plongeon".



Le nadsat est difficilement compréhensible au début de la lecture, puis le lecteur s'habitue peu à peu, au fur et à mesure qu'il s'éloigne de la réalité et plonge dans cet univers bizarroïde.



(Lire la suite de ma critique sur le site Le Tourne Page)
Lien : https://www.letournepage.com..
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L'orange mécanique

Dans ma quête de lecture des classiques littéraires, je réalise que de nombreux textes ont été adaptés au cinéma. Et ma passion pour les films, rejoignant celle pour les livres, il s’avère que j’en ai vu beaucoup avant de les avoir lu.



Que dire d’un livre, dont on a déjà vu l’adaptation cinématographique ? Que l’on a préféré le texte, Que malgré le travail remarquable de Stanley Kubrick, l’écrit est meilleur ? Certes, on pourrait ne dire que cela tant c’est vrai pour ce roman !



Ce roman est un véritable coup de poing. C’est une brique que l’on lance dans la mare et qui éclabousse tout sur son passage. Ce roman comme le film va donner une vision ultra violente dans un monde futuriste où cette violence est devenue omniprésente. Sur ce point, le film a bien conservé cette idée, de violence, de jouissance, de liberté sans limites où tout peut être possible, même ce qui est le plus dégradant pour l’homme.



Mais retournons au livre, puisque c’est de lui qu’il s’agit aujourd’hui. Dans cette histoire, c’est Alex que l’on va suivre, mais ici il a 14 ans. Bien trop jeune pour amener toute cette violence qui va le précéder. Dans ce monde futuriste, où la violence est devenue commune, notre jeune protagoniste va nous dresser son parcours entre viole, torture et autre méfaits qui semble lui procurer la plus grande joie.



L’auteur nous livre un texte où la violence et normal : elle ne semble pas liée à la moralité. D’ailleurs ça tombe bien, puisque Alex n’en a aucune. Le bien et le mal ne font aucune différence pour lui, seul son plaisir compte. Mais ce qui est impressionnant c’est le travail de l’auteur. Pour appuyer son propos il a inventé un langage parlé par les « jeunes ». La violence des actes est donc directement répercutée par le « parlé » inventé ici. Tout nous est créé pour en faire un monde où la violence à tout recouvert.



Les premières pages sont donc déroutantes, car il faut s’habituer à ce langage. Mais très vite cela rajoute à la violence des maux. Une violence dans les actes et dans la parole. Un roman qui nous montre un futur qui fait frémir. L’ultra violence qui s’impose dans ce roman nous plonge dans un avenir qui semble si proche. Une porte ouverte terrifiante qui pourrait nous plonger dans un monde sans foi ni loi. Notre société résonne dans ces pages, toute notre vie se ressent et nous plonge dans l’horreur.
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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1984-85

La controverse autour de la sortie du roman de Houllebecq, Soumission, et la relation qui en est faite par le monde des livres du vendredi 9 janvier, m’a remis en mémoire ce roman de Burgess que j’ai lu à sa sortie en France en 1980 et que je n’avais jamais ouvert depuis.

Dans le monde des livres, Emmanuel Carrère, on croit rêver !, compare, pas moins pas plus, Houellebecq à Orwell (ce dernier doit se retourner dans sa tombe, lui qui s’est battu contre les franquistes en Espagne, a failli y laisser sa vie, et écrivit plus tard Vive la Catalogne !) et Huxley prétendant que Soumission appartient à la même famille que ces deux romans qui ont marqué le siècle ! Pincez-moi SVP !

Hors donc, curieux hasard, plaisante coïncidence, heureux déterminisme, collision inattendue, réminiscences cachées et oubliées, Burgess, a construit son roman 1984-1985, en deux parties ; 1984, une analyse critique du roman d‘Orwell 1984 et de ses impacts sur notre manière de penser et de vivre l'état, la société, la contrainte, la domination, l’aliénation, l’acceptation, la révolte ; 1985, la fiction d’un futur possible qu’il projette dans l'immédiat avenir de 1984, avec en toile de fonds le délitement de la société anglaise, la montée des corporatismes, et la tentation de l’islam qui s’impose comme une alternative crédible à la crise des valeurs.

Son analyse de 1984 est connue depuis, et partagé par grand nombre de lecteurs et de critiques.

Orwell se serait simplement inspiré de l'Angleterre de l’immédiat après-guerre et le roman n’aurait fait que décrire la réalité d’un pays encore traumatisé, dans lequel la reprise en mains des moyens de production du pays suppose d’imposer une discipline que les anglais avaient oublié pendant le conflit, ou du moins avaient remplacé par une empathie permanente transcendant les groupes sociaux et les individualités.

En quelque sorte une liberté menaçante pour tout Etat organisé quel qu’il soit.

Il analyse ensuite l’influence sur Orwell du roman de E.I Zamiatine Nous autres, (paru en 1923 et chroniqué par Orwell dans le journal la tribune en 1946).

Dans ce livre, le narrateur D-503, un ingénieur plein d’avenir, décrit un monde où l’état unique, le Bienfaiteur veille, impose aux citoyens de vivre dans des maisons de verre afin de pouvoir être surveillés en permanence et où même les relations amoureuses sont codifiées (l’heure d’amour est possible à condition d’utiliser les tickets roses de rationnement), des hauts parleurs beuglent en permanence l’hymne national.

In fine D-503 assiste sans réagir à la torture de son amie I-330 et accepte de subir le traitement qui va éradiquer toutes les mauvaises pensées de son esprit.

1984 s’inspire ou s’inscrit contre toutes les théories sur la relation entre le citoyen et l’Etat développées notamment par More, Wells, Thoreau, Bakounine, Pavlov, Huxley, utopies ou expériences, toutes reviennent à vouloir définir une relation harmonieuse entre l’individu et l’Etat ou l’autorité et posent la question : peut on sacrifier la liberté au bonheur ?

Bonheur dont le contour et les conditions seraient définis et codifiés par une entité supérieure, Etat, Religion, Guilde, pour le bienfait de tous.

On sait où ce type de raisonnement peut mener. « Nous ferons votre bonheur malgré-vous ! »

La limitation des libertés aujourd’hui n’est plus imposé par une idéologie philosophique ou religieuse, mais par une idéologie sanitaire rationnelle qui entend faire notre bonheur, ou faire notre santé malgré nous.

Les interdits se multiplient à l'égard du tabac de l’alcool de la drogue, du sexe, sans que leur existence économique et leur dimension profitable pour l’Etat et les entreprises, ne soient remise en cause.

La disparition du christianisme, de son système de valeurs, qui définissait de façon simple ce qu’il fallait aimer et haïr, s’accompagne de la glorification dans les médias de valeurs autrefois considérées comme des vices et devenues des vertus, orgueil, avidité, luxure, envie et gloutonnerie.

Cette véritable schizophrénie sociale conduit à des extrémismes que certains, rebutés par l’indifférence de l’autorité à leur égard, ulcérés par les attaques de leur système de valeurs jugé rétrograde et moqué, hésitent de moins en moins à choisir, le fondamentalisme religieux, quel qu’il soit, en est un.

Sa conclusion sur 1984 est monstrueuse de lucidité :

«Mais nous avons, oui, le devoir de ne pas faire d’abstractions telles que «classe» et «race», des mots d’ordre brandis d’intolérance de terreur et de haine. A nous de nous rappeler que nous sommes tous, hélas ! à peu près du même acabit, c’est à dire assez horribles.»

La première phrase de 1985 : «C’était la semaine d’avant Noël, un lundi doux et mou, midi tapant, et les muezzins de Londres-Ouest iodlaient qu’il n'est pas d’autre Dieu qu’Allah.» montre Bev Jones, le héros, un ex-enseignant devenu poseur de noisettes concassées sur crotte de chocolat, se frayer un chemin dans une ville multiraciale, où les agences de voyage proposent des pèlerinages pour La Mecque, où des bandes de jeunes sèment la terreur, où les grèves paralysent l’activité.

Les syndicats organisés imposent leur loi, Bev veut travailler mais ne le peut pas et il refuse de se syndiquer.

Les fêtes de fin d’année s’annoncent problématiques, sa femme meurt à l’hôpital, il est seul avec sa fille de 13 ans, Bessie, complètement accro aux feuilletons TV, Sex Boy, Pif et Paf, Ric Rac et Roc, et, pour couronner le tout, il est licencié le 27 décembre.

Il rejoint une bande d’anti-état, des anciens musiciens, professeurs et autres professions dévalorisées. Le CHAOS (Consortium pour hâter l’annihilation de l'organisme social) qui s’organisent en créant un nouveau magasin C&A (le Capel et l’Alpague) où ils stockent les produits de leurs larcins.

Mais Bev est un débutant enthousiaste, trop, il se fait pincer, est condamné et conduit vers un camp de rééducation où il rencontre Mavis, avec elle il parle librement, évoque Orwell, la guerre d’Espagne, l’oncle de Bev qui s’est battu aux côtés de l'écrivain, la prolétarisation de la classe moyenne, les échappatoires possibles, leur vie dans le camp des travailleurs, leur adhésion supposée ou feinte à la doctrine.

La dérive de Bev l’amène à rencontrer un islamiste en charge de la construction des mosquées dans le monde, après celle de Rome, via della conziliazone, il attaque un nouveau chantier Great Smith Street à Londres. Aux questions de Bev, il répond :

«La différence entre l’Islam et les états syndicalo-matérialistes est aussi vaste que celle entre et Dieu une canette de bière.»

Bev récupère sa fille qui conquiert les arabes présents dans le hall de l'hôtel où il a rendez-vous avec le colonel Lawrence (!) il s’avère que les islamistes recrutent des jaunes pour briser la grève sur le chantier de la mosquée, Bev est enrôlé comme journaliste.

Sa vie change, matériellement du moins. Sa fille Bessie est demandée en mariage par le Président de l’Union Pétrolière Islamique (UPI) qui a déjà quatre épouses.

Après avoir refusé la doctrine du camp, Bev cède à ses nouveaux employeurs, il déclare même lorsqu’il apprend que le bar de hôtel ne sert plus d’alcool :

-Tout bien réfléchi, non. J’ai du travail. Pour Allah et pour la Grande Bretagne libre.

Burgess a écrit cette phrase lourde des sens :

«Avec la mort du christianisme institutionnel on verra s’étendre l’Islam»

Pour en revenir à ce qui a suscité ma relecture de 1984-1985, et ma colère :

Ras-le-bol des individus, candidats lauréats, postulants au Goncourt et autres prix, récipiendaires littérateurs, ou supposés tels par d’éminents milieux autorisées, surfant sur les craintes réelles de nos sociétés, s’emparant de sujets fondamentaux et prétendant, sous couvert d’un vernis pseudo philosophique en faire une analyse pertinente et nous dire où se trouve la vérité.

D’autant plus lorsque leurs écrits révèlent des paternités cachées qui vont au delà de la simple coïncidence. Le plagiat n’est pas très loin !



A ceux-la, je les renvoie à cette citation de Burgess :

«Je crois que nous avons passé l’âge de la naïveté où l’on permet à de simples romanciers de jouer les prophètes. Ce sont là des fantaisistes qui n’examinent pas au fond les tendances profondes. Les avenirs qu’ils présentent n’auraient jamais pu prendre naissance dans le présent que nous connaissons.»
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Pianistes

La plume divertissante de Burgess ne faiblit pas dans cet exercice de nostalgie. raconté par Ellen Henshaw, âgée mais toujours belle, née dans la classe inférieure britannique mais maintenant à la retraite en Provence après une carrière de prostituée entrepreneuriale. D'une voix vigoureuse et cynique, drôle d'obscénités désinvoltes et d'un vernaculaire involontairement ou volontairement ? - vulgaire, Ellen raconte l'histoire de son bien-aimé « pauvre vieux papa ». Un joueur de piano (pas un pianiste, insiste-t-elle) pour les vieux films muets. Billy Henshaw était un génie avant son temps, selon Ellen, mais l'alcool, le goût des femmes.  Tout cela l' mené à sa décision désastreuse de participer à un marathon de piano. L'interprétation d'Ellen de leur vie dans et hors des pensions, des cinémas et des music-halls miteux de Blackpool et de Manchester est jonchée de malapropismes, "c'est très dur de s'éloigner du sexe et je n'ai jamais vraiment essayé" et du français mutilé. Il y a quelques décors inspirés ici : une bagarre sur scène lors d'un spectacle de vaudeville est une formidable farce ; le récit d'un voyage en Italie relève de la comédie noire de Grand Guignol. Les facéties de Burgess, il inclut une page de partitions, Ellen lit le Carré pour son insomnie, car c'est « un écrivain très ennuyeux qui est bon pour vous endormir” et son penchant pour le « bon vieux temps, '' donnent à ce roman un vrai charme qui nous submerge.  
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Mort à Deptford

Je l'ai lu en anglais. En français, j'aime beaucoup la littérature du XVIe siècle, l'exubérance du vocabulaire, la sinuosité des phrases qui n'en finissent pas, mais là, c'est un chouïa trop pour moi. Au détriment du plaisir de lire malheureusement.

Burgess a choisi un narrateur autre que Marlowe ce qui m'a paru un peu étrange au début. Mais Marlowe n'est pas du genre réflexif. Il court se jeter dans les filets de Francis Walsingham comme il se jettera dans les bras de Thomas Walsingham, sans plus de réflexion. Cela donne un espion vite désabusé et singulièrement détaché de son travail. En revanche, il fait des vers comme il respire, comme bat son cœur. Tout à son théâtre, ses poèmes, pris dans l'urgence de la vie, il n'a pas de temps pour revenir sur son existence et nous la raconter.

De grandes discussions autour d'un verre de whisky sur la religion et l'athéisme (question de vie ou de mort à l'époque) . L'angoissante expérience de la prison. Une liberté de parole qui se vient se fracasser sur les mœurs de l'époque.
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Sherlock Holmes en toutes lettres

Après Les avatars de Sherlock Holmes en début d’année, les éditions Rivages continuent avec ce volume la publication de nouvelles consacrées à Sherlock Holmes. Le premier volume était consacré aux pastiches, celui-ci, à travers quatre nouvelles, recueille les écrits de grandes plumes de la littérature de genre s’essayant au récit holmésien.

Davis Grubb, l’auteur de La nuit du chasseur, ouvre le bal avec l’histoire d’une amatrice unijambiste de Sherlock Holmes bien décidée à damer le pion de ses concurrents de la société holmésienne locale. C’est que dans cette petite ville de Virginie Occidentale est conservée la « pantoufle persane » de Sherlock Holmes. Pour en devenir propriétaire, un seul moyen : résoudre un meurtre. La concurrence est rude, mais la dame a de la réserve. Et si l’on sent assez vite arriver le dénouement, Davis Grubb s’en tire avec les honneurs, en nous offrant une nouvelle qui, pour être un peu téléphonée, offre une belle galerie de personnages et un magnifique portrait de femme sur le fil de la folie.

Avec « Zolnay le trapéziste », Rick Boyer propose quant à lui une nouvelle à l’ambiance particulièrement captivante, entre coulisses d’un cirque et évocation du célèbre John Merrick – le fameux Elephant Man – dont la rencontre avec Holmes et Watson est un beau moment.

Michael Moorcock, dans « L’Aventure du locataire de Dorsey Street », joue a priori un peu plus la carte du classicisme en matière d’enquête de Sherlock Holmes tout en se plaisant à glisser régulièrement vers le pastiche. Cela donne une nouvelle plutôt enlevée et parfois franchement amusante.

Quant à Anthony Burgess, qui clôt ce volume avec « Meurtre en musique », enquête sur fond de mélomanie et de complot mené par des indépendantistes catalans – bravo pour l’actualité – il est sans doute celui qui offre la nouvelle la moins palpitante en ce que, certainement, elle manque par rapport aux trois précédentes de ce soupçon de dérision qui rend habituellement ce genre d’exercice amusant.

L’ensemble se tient et, comme le volume précédent, offre un divertissement des plus agréables, une lecture légère et plaisante.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Rome sous la pluie

ROME SOUS LA PLUIE

ANTHONNY BURGESS

7/10

Drolatique



Anthony B. réussit à nous faire rire de nos propres de nos tentations de nos angoisses.

Souvenirs très agréables.
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L'orange mécanique

Ce livre m'a été recommandé il y a quelques années par une fille qui allait à l'Université avec moi. Je l'avais pris en note, ayant entendu parler du film à quelques reprises. Quelques mois plus tard, je l'achetais, et, comme trop souvent, l'oubliait au fond de ma bibliothèque. Il en est ressorti il y a deux mois alors que je cherchais un petit roman rapide à lire. Je me suis dit : tiens, pourquoi pas ? C'est un tout petit livre.



Sauf que ça m'a pris du temps à lire. Ce n'est pas parce que c'est court que c'est rapide à lire, et je l'ai appris à mes dépens. Il s'est avéré que le langage utilisé par le narrateur était une difficulté quasi insurmontable pour moi. Je ne lisais qu'une ou deux pages à la fois, puis refermais le livre, à bout. J'ai pourtant persisté, et au bout d'une centaine de pages (ce qui représente tout de même presque la moitié du livre), je m'y suis habituée et j'ai pu lire plus aisément, sans avoir à recourir au glossaire pour un mot sur dix.



À partir de là, c'est devenu plus intéressant, car je pouvais finalement me centrer sur l'histoire, qui est tout de même très intelligente. Anthony Burgess a ici fait preuve d'une imagination sans bornes, en imaginant un monde où le mot éthique n'a aucun sens. J'ai aimé l'idée de conditionner les criminels à être malades en voyant du mal, tout comme j'ai apprécié le fait que Burgess ait pu imaginer les conséquences et les effets secondaires qu'un tel traitement aurait pu avoir s'il avait été expérimenté pour vrai.



Malheureusement pour moi, malgré que je perçoive tout le génie de l'œuvre, c'est la difficulté à m'adapter au langage et à entrer dans l'histoire qui prédominent. Dommage.
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Le royaume des mécréants

l'empire romain se déglingue, le christianisme prend naissance. Burgess nous propose un monde romain violent, barbare, dépravé loin des livres scolaires. Il présente les apotres apportant la bonne parole, il les montre face à leurs doutes, leurs questionnements...époustouflant, le plaisir de lire
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L'orange mécanique

Le futur vu par un auteur des années 60. (et filmé par un réalisateur des années 70.)



Avant d'être adapté au cinéma en 1971 (première sortie française en mai 1972) par Stanley Kubrick, Orange Mécanique fût tout d'abord un roman publié par Anthony Burgess en 1962.



Sans m'appesantir sur le film (culte) de Kubrick, je dirai juste que si la trame générale est relativement identique avec le roman, en revanche la fin du film et celle du roman diffèrent pas mal et du coup le message véhiculé est différent.



Anthony Burgess a pris le parti d'écrire son roman à travers la voix d'Alex (Notre Honoré Narrateur) et d'utiliser son phrasé très particulier*.

Si cela peut dérouter au premier abord, le livre reste parfaitement lisible et prenant (grâce entre autre à une traduction française d'excellente qualité).



L'histoire, pour ceux qui ne la connaitrait pas, est celle du jeune délinquant Alex fan de musique classique et évoluant dans un univers futuriste.

Avec sa bande de drougs (ou amis) il arpente les rues à la nuit tombée, et gavé de drogues et d'alcool, il commet des larcins et martyrisent les rares passants qui osent encore se promener.

Ces malfrats de la pire espèce n'hésitent pas à battre violemment les plus faibles et à violer les filles qui passent à leur porté.

Un jour Alex commet l’irréparable, tuant une vieille femme et trahi par ses pseudos amis, se retrouve emprisonné.

Sa longue peine de prison est commuée en une expérimentation d'un procédé révolutionnaire destiné à éradiquer la violence.

On le conditionne à être malade à l'idée de toute forme de violence.

Effet secondaire (considéré par le personnel carcéral comme un dommage collatéral fâcheux mais négligeable), il souffre aussi terriblement dès qu'il entend de la musique classique.

Remis en liberté, voici NHN lâché dans une nature hostile, sans aucun moyen de défense, abandonné de tous (ses amis, sa famille), battu par les plus faibles.

Utilisé par des militants anti-gouvernementaux qui souhaitent dénoncer la barbarie du traitement qu'il a subit, Alex n'a plus qu'une idée en tête, en finir avec la vie.



C'est là qu'intervient une des différences les plus notables entre le roman et le film :



Le film se termine sur une note plutôt inquiétante, Alex libéré de son conditionnement semble prêt à replonger dans la violence.

Alors que le roman se termine en quelque sorte sur une rédemption (absente dans le film) et un passage symbolique à l'age adulte.



* On trouve d'ailleurs un petit lexique en fin de livre.

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L'orange mécanique

Dans un futur proche, Alex et ses drougs sont adeptes d’ultra-violence. Ils terrorisent les habitants à coups de battes et de bien d’autres choses. Mais un plan est mis en place afin de “détruire” le mal et la violence chez les individus, et Alex en sera le cobaye.



J’ai été assez circonspecte dès le début du livre. En effet, on est introduit directement dans le récit avec une langue inventée par l’auteur : le Nadsat. Un mélange de plusieurs langues qui crée un argot propre aux jeunes de cette dystopie. Une entrée en matière assez perturbante dès le début qui instaure dès lors un détachement par rapport à l’histoire et aux personnages. À force de “pratiquer” et de lire cet argot, on l’intègre et la lecture est moins fastidieuse. Ce qui est intéressant dans le choix de créer cet argot, c’est qu’elle met un voile sur les actions atroces d’Alex et ses comparses. Les violences sont décrites avec cet argot, les rendant plus faciles à supporter et créant une frontière entre nous et ces actes. Cet argot, uniquement utilisé par la jeunesse ou par des individus malfamés, permet aussi d’appuyer la rupture entre la jeunesse violente et sans-souci et le monde adulte avec des responsabilités et ayant d’autres priorités au-devant de l’avenir.



J’ai vraiment apprécié ce roman à partir du moment où est introduite l’idée de plan pour ramener les délinquants vers le bien. S’entame une vraie réflexion autour du bien, du mal et du libre-arbitre. Sommes-nous humains grâce à notre libre-arbitre ? Doit-on forcer les gens aux biens et ne pas leur permettre de choisir ? L’homme est au final constitué de violence et cette violence est choisie par lui-même. Le choix est primordial dans la construction d’un homme et de son humanité, que ces choix soient bons ou mauvais. Quand on enlève cette possibilité de choix, on rend l’homme « mécanique », d’où le titre. Alex incarne parfaitement cette idée du début à la fin. Ces thèmes et ces réflexions ont été le point culminant de ma lecture et de mon appréciation pour celle-ci, et j’ai compris pourquoi ce livre est souvent érigé comme monument contemporain !



Pour conclure, j’ai eu du mal à m’aventurer dans le récit, freiné par cet argot que je ne connaissais pas, par la personnalité et les actions d’Alex. Néanmoins, plus le récit avançait, et que les réflexions se plaçaient, plus j’ai aimé ce roman et que j’ai compris son ampleur et son importance dans la littérature contemporaine. À la fois par l’originalité de son écriture, mais également de ses thèmes et de son histoire.

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Mort à Deptford

Pour son dernier roman, Burgess reprend le sujet de son mémoire universitaire de 1940 sur Christopher « Kit » Marlowe. Curieuse fiction. Comme attendu, l’auteur d’Orange mécanique s’inspire de la vie du contemporain de Shakespeare dans toute sa brutalité, mais il ne cite son œuvre que par des poèmes académiques. Veut-il souligner que Marlowe a été formé à Cambridge à la différence du « Will du Warwickshire », issu d’une petite ville de province ? On n’approche son théâtre que par le narrateur qui se découvre p 145 comme l’acteur du rôle de « la divine Zénocrate » (?) dans son plus grand succès, Tamerlan. Plus surprenante, une très longue citation — cinq pages d’un interminable ennui —, vient d’un concurrent peu connu, Thomas Kyd (p 180-4). Les interventions de Kit se limitent souvent à une ou deux phrases introduisant le discours éloquent de ses protagonistes (une exception p 64 pour un mémorable dialogue avec Dieu).



Jeu de contraste sans doute, ou contrepied goguenard d’un virtuose du coq-à-l’âne qui nous perd dans les identités multiples de ses personnages et la confusion des idées politico-religieuses de l’époque. Marlowe est embringué par un dangereux commanditaire dans une affaire sans retour face à l’ennemi papiste, huguenot, puritain, athée, écossais, espagnol ou flamand. Sans ambiguïté est la description de la crasse, du sordide, du sanglant, du blasphème et de la pratique assidue de la sodomie au « propre » et au figuré (voir l’initiation au tabac p 154, « une sodomie des poumons »). Ces thèmes — l’homicide, la sexualité, l’hérésie nommée trahison ou la trahison nommée hérésie — persistent à la troisième partie, de loin la plus courte, sans narrateur, où Kit se découvre expert en théologie et parle de sa mort annoncée avec autant de gravité que ceux qui le questionnent.

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Les Puissances des ténèbres

C'est en effet un roman du siècle, qui se demande pourquoi ce siècle, qui avait assez bien commencé, a si mal tourné.



Mais c'est surtout une interrogation sur le Mal. Pourquoi les innocents sont-ils broyés? Pourquoi le frère du narrateur meurt-il d'un cancer ? Pourquoi tout ce que fait Carlo tourne-t-il aussi mal ? C'est un personnage bien intéressant. Il n'a voulu que le Bien et pourtant c'est lui qui a causé indirectement la mort de ses neveux, et pour sa nièce à cause d'un miracle mal à propos qu'il a accompli, et de ses réformes mal comprises par certains ; à ce sujet, je soupçonne Burgess de ne pas avoir eu un enthousiasme débordant pour Vatican Il.

Dans le roman, le Mal est incarné et on voit le Démon à l'œuvre (je pense en particulier à l'étrange mort de l'ami de Toomey que Carlo ne pourra sauver malgré l'exorcisme qu'il pratique).

On pense aux romans de Graham Greene, catholique comme Burgess (et Toomey) avec la nuance particulière du catholicisme anglais, où le Mal est également très concret.

Burgess a établi son bilan du siècle en 1980. Je ne suis pas sûr qu'il serait meilleur aujourd'hui.

A part cela, le livre est très drôle. . La première phrase est éblouissante

Oui, très drôle. Qui a dit que l'humour était la politesse du désespoir ?

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L'orange mécanique

Le livre dont a été tiré le film de Stanley Kubrick mondialement celebre.Tout d'abord la particularité du livre: son style avec un phrasé rustique,voire impoli, qui colle au personnage de voyou du "heros" de l'histoire et donne un rythme au livre, un condensé d'action brute qui se lit en un clin d'oeuil et ne vous laisse pas une seconde de repit ! Foncez les amis vous ne serez pas déçus !
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L'orange mécanique

Un holocauste dévastateur assumé jusqu’à l'ivresse par une jeunesse débridée, méprisant la récurrence d’une éthique basée uniquement sur les apparences.



Le côté obscur de l'individu se libère en se valorisant dans le vandalisme spontané, l’ivresse des coups et la possession des corps.



Un nouveau monde s’ouvre, se possède et se détruit sans pitié en s’acharnant sur des entités opportunistes, sans envergures, dépendantes d’intérieurs froids et luxueux, parsemés de toiles et de bibelots décadents défendus bec et ongles contre l’assaillant.



L’opus dénonce de manière austère et euphorique toutes formes d'aliénations débordantes ou récupératrices qu’elles soient délinquantes, policières, juridiques, psychiatriques ou religieuses.



Une entreprise de démolition s'acharnant sur le voyou laminé sans pitié par un système adepte du cobaye sous électrodes et du magistrat machiavélique.



Le dégénéré en réinsertion, anéanti par la force des images qu'il visualise vomit la violence qu'il a fait subir à ses contemporains.

On soigne le mal par le mal.



Une osmose en miroir entre voyous et psychanalystes employant les mêmes règles de sauvagerie ou de recadrage.



Détruire ou soigner. La particule et son antiparticule, deux modèles opposés mais s'acharnant sur leur environnement avec la même force.
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L'orange mécanique

Si la narration est un chouilla vieillie (mais moins que l’adaptation cinématographique), ce roman reste la dystopie adolescente la plus étonnante et la plus détonante du genre. Dans une langue rétrofuturiste qui semble le mariage bâtard du verlan adolescent et d’une influence bolchevique, Alex et ses drougs nous emmènent dans leurs nuits sauvages. Alex a quatorze ans, c’est un garçon incompris de ses parents, mais ses divertissements sont des provocations disproportionnées à l’ordre social. Il agresse, il vole, il détruit, il viole, tout cela avec la plus déroutante gaminerie. Attrapé et envoyé dans une sorte de centre de redressement expérimental, Alex subit un traitement violent qui le rend allergique à ses anciens comportements : la violence le rend malade. Ainsi dénaturé, il est rendu au monde…



L’orange mécanique est une lecture fascinante et puissante, par sa langue, et par son étude des modifications comportementales. C’est (aussi), l’histoire d’un adolescent qui grandit.



Un roman assez décoiffant.
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L'orange mécanique

Lu il y a déjà quelques années mais j'en garde un excellent souvenir, souvenir sublimé par le film de Kubrick.

C'est ultra-violent mais il y a plus que ça, malgré une ambiance pas franchement réjouissante le roman est parsemé d'un humour ravageur. Par contre l'écriture en nadsat (un argot anglo-russe inventé par l'auteur et parlé par Alex et ses sbires) est un peu déconcertante mais on s'y habitue.
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L'orange mécanique

L’orange mécanique, d’Anthony Burgess 🍊⚙️



« Bon alors ça sera quoi, hein? »



✨Que dire pour commencer ? Peut-être que j’aurais du avoir le courage de lire ce livre beaucoup plus tôt car je me suis amusée et j’ai adoré les concepts et les notions qui découlent de cette oeuvre ! ✨



⚙️La particularité de ce livre (et ce qui fait son charme) est que l’argot parlé par « Notre cher Humble et Narrateur et ami » est extrêmement présent dans ce roman (mais je m’y suis fait avec grand plaisir...et je n’y croyais pas) . Selon l’auteur ce méta- argot est un mélange de « romani » et de russe)

Durant les 4 petits premiers chapitres on ne cesse de regarder dans le glossaire pour comprendre ce que l’auteur jargonne puis après ça se lit tout seul ✌🏽



⚙️L’histoire nous est narrée par Alex, avec une précision et une honnêteté à la limite de l’infantile par moment (ce qui me semble normal car il a peine 14 ans au début du livre). Ce petit homme et ses « drougs »ont un grand penchant pour l’ultra-violence, ils l’aiment, c’est un choix et ils l’assument ...enfin, sauf devant les « rosses » (flics).

Bref après certaines péripéties Alex se retrouve en prison, et décide de devenir cobaye pour sortir plus vite, cette expérimentation est censée éradiquer l’ultra-violence et toute ses pulsions de son corps et de son esprit ...mais à quel prix ?



Cette expérience et ce roman posent question, sur plusieurs points :

🍊L’origine de la violence (et de la non-violence) sont-ils un choix ou conditionnement?



🍊A quel point peut-on contrôler un être sur ses choix et comment ? Est-ce vraiment moral venant du « ministre de « l’inférieur/intérieur » comme Alex l’appelle.



🍊Qu’apporte le dégout synthétique à la violence à l’être humain? (Sous entend L’absence de choix)



🍊 Les différentes formes de violences et les contradictions autour de celles-ci.



🍊Pourquoi... l’orange mécanique? (indice : le sens change selon les situations dans le livre j’ai l’impression)



⚙️La fin du film n’a rien à voir avec la fin de ce bouquin et je trouve que ça change beaucoup au sens de l’histoire et de ce qui doit en ressortir⚙️



Bref je vous conseille évidemment la lecture de ce roman 🍊⚙️🖤
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L'orange mécanique

Moi qui adore les films de Stanley Kubrick, je n'avais pas trop aimé le film « La mécanique orange ». C'était bien sûr un beau film, Kubrick n'était pas capable d'en faire un qui ne serait pas bon. Mais pourtant, quelque chose semblait clocher. La succession des scènes, la façon dont l'histoire est racontée… ça ne m'a pas vraiment emballé.

J'ai lu le livre après, et je le trouve vraiment meilleur. J'aime le style, y compris le langage que parle Alex avec les membres du gang (j'ai lu le livre en anglais). Par contre, c'était parfois très violent, heureusement qu'il y avait un humour qui a fait que j'ai pu continuer. Ce n'est pas le genre de livre que je lirais régulièrement, trop violent pour moi.

Le scénario est aussi beaucoup mieux décrit que dans le film, dans le livre tout collait bien.





Même les thèmes sont beaucoup mieux exposés dans le livre. Il y a l'agression gratuite, les psychopathes, les gangs, ce qui est une critique de la société, et qui reste hélas très actuel (qui devient chaque jour plus actuel avec le problème de surpopulation). Il y a aussi le conditionnement comme thérapie, qui est un thème intéressant à étudier. C'est pourquoi ce vingt-et-unième chapitre est très intéressant. Faut-il l'ajouter ou pas ?

Pour autant que je sache, ces méthodes ne fonctionnent que quand le sujet le veut lui-même. Et peut-être aussi lorsque leur traumatisme n'est pas assez grand. Les hypnotiseurs savent bien qu'ils ne peuvent pas hypnotiser quelqu'un si cette personne ne le veut pas. Une avocate aux États-Unis, experte en violeurs et tueurs en série affirme que les vrais durs de durs ne peuvent changer ou être changés. Toutefois, si on peut aider les autres, cela mérite l'étude.





Mais au final, ni le livre, ni le film n'avancent une vraie solution à l'agressivité de l'humanité, du cerveau humain dans son entièreté, ou n'essaie de l'aborder, et à cause de cela, le problème de notre conditionnement collectif n'est pas abordé en profondeur non plus. C'est sans doute cela qui me déçoit quand même dans le livre - sans une vraie profondeur, c'est un très beau livre. Sans plus, oui. Mais, très beau, c'est beaucoup, tout de même.
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L'Homme de Nazareth

Conclusion de la présentation du livre en quatrième de couverture, rédigée par l'auteur :

" Par dessus tout, j'ai voulu marquer qu'il n'est d'espoir pour l'homme que dans la régénération personnelle. La réforme politique est sans espoir. La croix est le symbole de l'Etat - l'Etat de César ou du président de la République française aussi bien. La voie du Christ - le chemin de croix - est la seule viable."
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The Mechanical Orange
The Clockwork Testament
A Clockwork Orange
Grapefruit and Orange

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