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Critiques de Anthony Doerr (603)
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Après l'achèvement de ce roman je m'interroge encore le Pulitzer vraiment ? C'est se contenter de peu tant ce livre est laborieux à lire et pourtant les chapitres sont courts. D'ailleurs ce hachage systématique le rend excessivement pénible à lire. Sur le fond que dire si ce n'est que les personnages ne sont pas attachants, sonnent creux. A aucun je n'ai été prise d'un minimum d'intérêt pour leurs aventures, leurs destinées. Tout est prévisible, à aucun moment on n'est surpris Je suis encore plus déçue de l'absence de retranscription de l'atmosphère, du climat de la seconde guerre mondiale. Tout est décrit de manière superfielle comme si l'auteur ne s'était pas donné la peine de se documenter sur le climat de l'époque. On n' a pas le sentiment que l'action se déroule pendant cette sombre période. Bref mis à part le style je dirais pas vite lu mais vite oublié : une déception. Je ne parviens toujours pas à comprendre qu'il ait pu décrocher le Pulitzer.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Ce livre évoque la vie de 2 enfants avant la guerre de 1939 1945, devenus adolescents lors de celle-ci, et plus spécialement la période du bombardement de Saint Malo par les alliés en 1944.

On suit l’histoire de Marie-Laure, aveugle qui déchiffre le braille, les livres de Jules Verne, la géographie des villes grâce aux maquettes que lui fait son père, son exode entre Paris et Saint Malo, ville conquise ultérieurement par l’armée allemande.

On suit l’histoire de Werner, orphelin, surdoué des transmissions, dont l’unique issue à une vie de mineur est l’entrée dans l’école de formation des futurs combattants allemands.

Ce livre parle par touches et en finesse des sujets cruciaux de cette époque, l’antisémitisme, la spoliation culturelle, la collaboration, la résistance, l’endoctrinement.

J’ai beaucoup aimé la première partie, mais le livre prend réellement son essor par la suite et j’ai ensuite retrouvé l’écrivain dont j’avais adoré La Cité des nuages et des Oiseaux.

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La cité des nuages et des oiseaux

Le mot enchantement vient spontanément aux lèvres en refermant le livre après avoir dévoré le dernière ligne de la dernière des 700 pages, dépité qu'il n'y en ait pas encore quelques centaines pour prolonger la magie !

3 époques et 5 personnages principaux : Anna et Omeir en 1453 autour de Constantinople, Zeno et Seymour entre les années 1950 et aujourd'hui, autour d'une bibliothèque, Konstance dans le futur et dans un vaisseau spatial. Ils sont unis par un mystérieux livre antique " La cité des nuages et des oiseaux" d'Antoine Diogène qui raconte l'histoire d'Aethon " Homme pendant quatre-vingts ans, Âne pour une année, Loup de mer pour une autre, et une année Corbeau.



La construction du livre est improbable. On ne voit pas très bien au départ où tout cela va nous mener. Mais peu importe, on est emporté avec bonheur dans l'univers de chaque personnage successivement et sans se poser de questions. Les personnages sont immédiatement attachants et les péripéties dignes des plus grands romans historiques. Chaque passage à une nouvelle période met en haleine. Mais que va t'il lui arriver ? Comment va t'il s'en sortir?



Anna dans Constantinople menacée par les Turcs est brodeuse. Fascinée par les les livres et la connaissance qui lui est interdite par les hommes, elle veut échapper à son destin. De l'autre coté du mur le jeune Omeir, enfant solitaire et disgracié, a été réquisitionné avec ses deux bœufs qu'il aime tant pour tirer, jusqu'à l'épuisement, les armes du Sultan devant Constantinople assiégée.



Zeno a été soldat pendant la guerre de Corée. Il est revenu vivre dans sa ville de Lakeport, près de sa belle-mère, solitaire et habité par le souvenir d'un soldat rencontré en Corée. En souvenir de lui et de son goût pour la culture antique, il traduit le manuscrit d'Antoine Diogène. A la fin de sa vie, avec les enfants de Lakeport, il monte une pièce inspiré du livre avec le soutien des bibliothécaires.



C'est près de cette bibliothèque qu'aboutit la trajectoire de Seymour, un enfant blessé, différent, qui vit seul avec sa mère. Seymour n'a jamais accepté la destruction d'un bois de son enfance entrainant la disparition d'une chouette qu'il visitait quotidiennement. A partir de là, il n'accepte pas les destructions que font les hommes et est prêt à tout pour protéger la nature.



Konstance, se retrouve soudainement seule dans son vaisseau spatial fonçant vers une nouvelle planète que les humains pourraient peupler, la Terre étant devenue inhabitable. Elle consulte un Atlas de la terre et se plonge dans la lecture du livre d'Antoine Diogène.



Toutes ces histoires ont pour lien le livre d'Antoine Diogène que chacun contribue à sauver et à transmettre. En cela, on peut effectivement le voir comme un hommage et un remerciement à ceux qui ont transmis et transmettent le savoir des livres (les bibliothécaires notamment, mais aussi les copistes, les traducteurs ...). Grâce à eux, certains ont été sauvés de l'oubli et nous lient à travers les époques à ceux qui les ont lus aussi.



Chaque personnage fait face dans sa vie à des circonstances difficiles : orphelins, solitaires, en situation de dominés et accablés par les épreuves de leur vie. Leur vie est faite de dureté et de tristesse, parfois de violence ... mais leur existence prend sens autour du livre, qu'ils en soient conscients ou non.

Un livre qui rend heureux et qui rappellent à tout lecteur passionné comment, à un moment de sa vie, les livres ont pu l'aider.
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La cité des nuages et des oiseaux

Je vais aller à contrecourant de la majorité des commentaires, je n'ai pas du tout apprécié la lecture de ce roman si bien que j'en ai stoppé la lecture au bout de 150 pages.



Pourtant, il y avait là tous les ingrédients pour en faire un livre passionnant, de l'érudition, des références historiques, une construction en forme de puzzle, sans compter sur la notoriété de l'auteur.



Malheureusement, l'idée ne suffit pas, il faut aussi une écriture et dans ce cas précis elle est absente, sans aucune recherche stylistique. Des phrases du type sujet/verbe/complément sur près de 700 pages, non merci. Je préfère passer à autre chose.

Est-ce dû à la traduction? Peut-être (ou pas). En tous cas j'ai bien envie de tenter l'expérience en VO, j'y trouverai peut être mon compte.



Bien évidement, tout cela n'est que mon humble avis sur un fragment de l'œuvre.



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La cité des nuages et des oiseaux

Je ne tenterai pas de résumer cette oeuvre, car je risquerai de laisser penser que c'est brouillon ou compliqué alors que ce n'est pas le cas. L'auteur parvient à imbriquer plusieurs histoires, sur des temporalités très étendues (de la Chute de Constantinople à 2150) sans nous perdre. C'est un peu déstabilisant au début, mais les chapitres relativement court permettent de garder le fil.

Au delà, de la structure, le fond de l'histoire m'a assez impressionnée. Je suis admirative de la capacité d'Antony Doerr d'avoir construit un tel récit. Réussir à imaginer un tel scénario et avoir su le rendre accessible. Rien que pour cela, il mérite d'être lu.

C'est un livre qui pourra plaire autant aux amateurs de fiction historique que ceux qui aiment les récits d'anticipation.

Pour ma part, j'ai vraiment apprécié et je n'ai pas vu les 700 pages passer. L'alternance de chapitres y est certainement pour beaucoup.

J'ai cependant été moins touchée que par "Toute la lumière que nous ne pouvons voir", qui m'avait vraiment marquée.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

A sa parution en 2014, le roman a reçu un accueil très positif aux États-Unis et tout aussi chaleureux lors de sa traduction en français en 2015.

Il est vrai que l'auteur aborde la seconde guerre mondiale, sujet qui passionne un grand nombre de lecteurs, que son écriture est fluide et que les chapitres sont courts et bien rythmés.

Mais fort heureusement, même si le roman reste un page-turner de facture classique, il est davantage qu'un énième roman de guerre. Anthony Doerr suit le destin de deux adolescents dont la jeunesse a été souillée par la guerre, mais l'un est un orphelin allemand et l'autre une aveugle française. La personnalité de ces deux personnages est intéressante : Werner, alors qu'il est promis au travail dans les mines, développe une curiosité précoce pour les sciences et plus spécifiquement pour les radios ; Marie-Laure est fascinée par les sciences naturelles et découvre Jules Verne avec passion. Ainsi les digressions de l'auteur permettent aux lecteurs de découvrir des univers inattendus dans ce contexte de guerre.



Anthony Doerr révèle avoir conçu son roman comme un gigantesque casse-tête . « Étant donné que le père de Marie-Laure est un serrurier qui lui construit des casse-têtes, je voulais bâtir le livre comme des panneaux coulissants entremêlés, que l'on glisse pour en découvrir les morceaux ».

Effectivement les chapitres sont courts et alternent époques et points de vue, de manière à maintenir l'attention du lecteur mais aussi pour diffuser des informations avec une précision méticuleuse.

Si le lecteur attend avec impatience la rencontre entre ces deux jeunes gens qui vivaient dans des mondes si différents, l'auteur a l'intelligence de déjouer les attentes et de ne pas tomber dans la mièvrerie. De même que la guerre et de la déportation sont évoqués sans pathos, ni misérabilisme comme c'est parfois le cas dans certains romans voyeuristes et sordides.

Il rend ainsi hommage à toutes les victimes de guerre sans manichéisme, exprimant l'idée que chaque individu, qu'il soit vainqueur ou vaincu porte en lui une lumière que, parfois, nous ne pouvons voir.



Avec ce message pacifiste et humaniste, Anthony Doerr signe un roman plaisant et bien construit. On peut cependant lui reprocher un sens du romanesque très classique et regretter qu'il n'aille pas plus loin dans l'exploration de thèmes tout juste esquissés.
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La cité des nuages et des oiseaux

La Cité des nuages et des oiseaux d'Anthony Doerr, encensé par la critique comme par la majorité des lecteurs, a été publié l'an dernier dans la collection Terres d'Amérique chez Albin Michel. Roman choral sur trois époques autour de cinq personnages avec comme fil conducteur un récit antique qui traverse les temps, qui relie les histoires entres elles et alimente chacune des vingt quatre parties de ce petit pavé de presque sept cents pages.



A la fois roman historique où l'on découvre la chute de l'empire byzantin au XVème siècle, avec d'un côté Anna une jeune brodeuse habitant Constantinople et de l'autre Omeir, un jeune garçon en partie défiguré qui se verra enrôlé dans l'armée du sultan Mehmet II, La Cité des nuages et des oiseaux est également un roman contemporain où l'on suivra Zeno, des années 50 à aujourd'hui, de la guerre de Corée à la préparation d'une pièce de théâtre, qui croisera Seymour un jeune garçon s'apprêtant à commettre l'irréparable. Mais c'est aussi un roman de SF post-apocalyptique, où Konstance vit seule, cloitrée dans la capsule d'un vaisseau spatial, fuyant la Terre dévastée en direction d'une planète lointaine avec comme seule compagne Sybil une IA omnisciente et protectrice.



Ce livre à la narration éclatée, passant d'une époque à l'autre, d'un personnage à l'autre, malmenant la chronologie, oubliant la linéarité du temps, requiert un minimum d'attention... heureusement, en tête de chaque chapitre, date et lieu sont mentionnés. La Cité des nuages et des oiseaux est donc plutôt déroutant au premier abord. En effet, quel lien peut-il y avoir entre la petite fille aux chaussettes trouées enfermée dans une capsule spatiale du premier chapitre, le vieux monsieur répétant une pièce de théâtre avec des gamins dans une salle de bibliothèque en 2020, et cette jeune byzantine curieuse et espiègle assistant à la disparition de son empire ? Ce fameux récit antique auquel chacun des protagonistes fait plus ou moins référence !



Quelques chapitres sont nécessaires pour nouer entre eux les fils des différentes histoires, et bien plus pour comprendre les tenants et les aboutissants mais lecture ce faisant, Anthony Doerr nous happe dans ses récits entremêlés où rien n'est laissé au hasard. Même si le premier tiers peut paraître, lent, abscons (mais jamais ennuyeux, la plume de l'auteur étant merveilleuse), il ne faut pas baisser les bras ou abandonner espoir, bien au contraire, la lumière se fera tout doucement pour finir en apothéose quand tout s'imbriquera parfaitement.



La Cité des nuages et des oiseaux est un immense roman, une pure merveille de construction narrative, une ode aux livres et à ceux et celles qui en prennent soin. A travers un récit antique qui traverse les temps, symbole de la puissance et de la fragilité des livres, objets de transmission du savoir, d'ouverture d'esprit, d'espoir et de liberté, symboles du temps qui passe, de notre propre grandeur et de notre déchéance, Anthony Doerr nous parle de la vie, de la fragilité de notre monde, et de tant d'autres choses encore...




Lien : https://les-lectures-du-maki..
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La cité des nuages et des oiseaux

Ecrit pendant l’Antiquité par Antoine Diogène pour réconforter sa nièce mourante, La Cité des nuages et des oiseaux est un conte en grec ancien qui a traversé toutes les époques, subissant les ravages du temps et des voyages. Mais chaque fois qu’il a réapparu au fil des siècles, il a sauvé des vies et redonné l’espoir à ceux qui n’en avait plus.

Il raconte l’histoire d’Aethon qui sillonna le monde sous la forme de divers animaux, cherchant aux confins de la Terre, une Cité utopique merveilleuse.

« Un récit qui contient la totalité du monde. Et même les mystères qui se trouvent au-delà. »

On le retrouve au XVème siècle dans la ville chrétienne de Constantinople attaquée par les Ottomans, dans les mains d’Anna, une jeune fileuse qui le sauve de la destruction.

Il reprend vie en 2020 dans l’Idaho, sous la forme d’une pièce de théâtre traduite par Zeno, un vétéran de la guerre Corée passionné de grec ancien, et jouée par des enfants.

Puis finalement, devenu hologramme, il réapparaît dans le futur avec Konstance, à bord du vaisseau spatial l’Argos, en route pour une planète où se rendent 86 survivants d’une Terre à l’agonie.

Trônant dans la plus grande bibliothèque du monde ou caché dans le tronc creux d’un if, gravé sur une tablette d’olivier ou converti en objet virtuel, ce conte est un fabuleux voyage dans le temps qui transporte dans ses pages tout le pouvoir des mots et de l’imagination.

Roman d’aventure, de science fiction, roman fantastique et roman historique, cette Cité des nuages et des oiseaux est tout à la fois. Construite comme un puzzle, elle mêle les époques sans jamais perdre son lecteur et le transporte dans les récits épiques qui régalent les âmes d’enfant.

Anthony Doerr nous offre, avec beaucoup d’originalité et une maîtrise exceptionnelle, une magnifique odyssée à travers les siècles, portée par personnages simples mais lumineux qu’habite une même passion de l’imaginaire.

Un voyage inoubliable et un grand auteur.
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La cité des nuages et des oiseaux

Alors non, ce n'est pas un chef d'oeuvre mais La Cité des nuages et des oiseaux est un roman vraiment très plaisant, peut-être un peu naïf, peut-être un peu "young adult" mais... ne boudons pas notre plaisir:

C'est d'abord un roman qui mêle et enchasse 6 histoires et 5 époques, ce qui est déjà une belle performance, même si Jaume Cabré avait fait de même et de façon beaucoup plus virtuose avec Confiteor (qui pour le coup est un chef d'oeuvre ). Alors nous avons Anna, brodeuse semi esclave dans la Constantinople du XVeme siècle, Omeir, jeune bouvier, affublé d'un bec de lièvre, et enrôlé de force dans l'armée du sultan qui prendra Constantinople, notamment grâce à sa bombarde, Zéno, homosexuel refoulé, vétéran de la guerre de Corée et traducteur sur le tard, Seymour, jeune autiste, hypersensible à l'écologie, et Konstance, jeune fille née dans une navette spatiale (dans le futur) en direction d'une exoplanète. Entre tout ce beau monde: une histoire attribuée à Antoine Diogène où il est question d'un berger stupide transformé en âne, en poisson et en corbeau, tout ça dans le but d'atteindre la Cité des nuages et des oiseaux. Car tous on une quête, un but.

Ce roman est l'oeuvre d'un amoureux de la nature. Les animaux (les chiens de Zéno, les boeufs et l'ânesse d'Omeir, la chouette de Seymour) sont de véritables personnages et les végétaux ne sont pas en reste.

Ce roman est l'oeuvre d'un amoureux des livres, de leur conservation, de leur transmission, de la culture antique, grèque surtout, et de ses mythes. C'est un hommage aux bibliothécaires et archivistes.

L'intrigue se met en place par petites touches, de façon pointilliste et, à la fin, l'ensemble du puzzle apparaît clairement.

Non franchement, ces 700 pages sont passées comme une lettre à la poste.

Je pense que ça peut être lu (et offert) à partir de 14-15 ans et, ce qu'il y a de bien dans ce livre c'est que tout le monde peut y trouver son compte: science fiction, fantastique, histoire (médiévale et contemporaine), philosophie, écologie, amour...
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La cité des nuages et des oiseaux

Prix Pulitzer pour Toute la lumière que nous ne pouvons voir, Anthony Doerr revient avec un roman encore plus ambitieux et impressionnant.



Imaginez un voyage qui transcende le temps et l'espace, où le lecteur est emporté dans une épopée flamboyante qui ne connait aucune limite si ce n'est l'imagination de son auteur, où chaque personnage semble suivre son propre destin et pourtant tous les protagonistes de cette intrigue sont liés par un texte. C'est ainsi qu'un roman rend hommage à la fois au pouvoir des mots mais aussi à ce lien imperceptible qui relie chaque existence.



Dans la droite lignée du magnifique livre (et film) Cloud Atlas, Anthony Doerr signe un roman qui s'affranchit des règles de la narration et des genres littéraires pour offrir avant tout un grand spectacle littéraire. Vous allez ainsi voguer du Constantinople du XVème siècle à l'Amérique embrigadée dans la guerre de Corée, de notre époque aux États-Unis jusqu'à un voyage spatial dans le futur.



La grande force de ce livre repose sur cette construction en roman choral où chaque partie possède son propre rythme : certaines vont s'écouler sur plusieurs années, d'autres sur quelques heures à peine. Chaque moment est essentiel et donne ainsi l'impression que tout est connecté, entrelacé, entremêlé pour former ainsi un tableau de maitre.



Entre roman historique, contemporain et d'anticipation, La cité des nuages et des oiseaux propose une partition magistrale. J'avais lu ce livre en version anglaise et je peux vous assurer suite à ma relecture en VF que la traduction réussit parfaitement à retranscrire le côté addictif et prenant de la plume originale.



Ce livre s'adresse à tous les lecteurs en quête d'aventure, de dépaysement et d'émerveillement. Parmi tous les titres de la rentrée littéraire, ce roman fait partie des rares possédant un véritable souffle épique : encore un excellent choix éditorial chez Terres d'Amérique !
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Décidément je n'arrête pas de lire des livres se passant durant la seconde guerre. Mais cela permet de voir à quoi nous échappons chaque jour de notre vie même si des guerres se déroulent encore mais si loin de nous que nous ne nous rendons pas compte qu'une guerre a de grosses conséquences sur les êtres humains qui y participent mais aussi à ceux qui la subissent bien malgré eux.

Donc, ce livre nous raconte la vie de deux enfants, chacun dans un pays différent. Werner Pfeinnig, petit génie de l'électronique malgré son jeune âge et Marie-Laure Leblanc, jeune parisienne, aveugle et fille d'un conservateur de musée. Leur destin va les mettre un jour en présence durant une opération lancée par les Américains à Saint Malo.

J'ai aimé ce roman qui comporte des chapitres courts pour décrire la vie de chacun de ces enfants du début de la seconde guerre mondiale jusqu'à leur rencontre. Des actes abjects, des souffrances, la perte d'un parent emprisonné sans aucune raison, sinon pour l'appât du gain, les bombes qui tombent sur la ville et tuent souvent des innocents. Je comprends grâce à toutes mes lectures, pourquoi nombre de victimes de la guerre refusent à présent de l'évoquer à l'heure d'aujourd'hui. J'ai passé un bon moment en compagnie de ces enfants, j'ai beaucoup aimé le grand oncle de Marie-Laure pour son empathie et sa gentillesse envers sa nièce.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Werner est un soldat allemand passionné de radios et de sciences, tandis que Marie-Laure est une jeune française aveugle. Le récit met en parallèle leurs deux vies, nous faisant avancer pas à pas dans leur histoire, toutes deux symboles d’une population. Werner est la génération des Allemands qui n’avaient pas le choix ; Marie-Laure est la génération des Français qui se cachaient et mettaient en suspens leur vie en attendant que le monde se stabilise sous leurs pieds.



Toute la lumière que nous ne pouvons voir est bien plus qu’un énième récit de la Seconde Guerre Mondiale. L’auteur, habilement, mêle le passé et le présent pour maintenir un suspense insoutenable qui nous force à toujours tourner plus vite les pages, à ne jamais s’arrêter, effet accentué encore par les petits chapitres. J’admire Anthony Doerr aussi pour son écriture majestueuse, tantôt lourde, rapide, suffocante, tantôt légère, ensoleillée, qui plonge le lecteur dans les personnages.



Et les personnages. Ah les personnages ! Werner, Marie-Laure, Etienne, Frédérick, Volkheimer et tous les autres, tous, chacun à leur manière, sont uniques mais ils ont un point commun : ils sont vivants, ils sont des images qui s’agitent devant nos yeux, dont on a la chance d’apercevoir la bourrasque intérieure.



Le cadre lui aussi est magique : une Allemagne totalitaire, dont la jeunesse subit la politique, Saint-Malo, la ville assiégée par les bombes, lieu magique fait d’une plage douce et de puissants remparts.



Rien, dans ce roman magistral, ne m’a fait soupirer en me disant que bien sûr, c’était trop beau, il y avait forcément un petit défaut, il fallait juste que je le cherche bien. Non, aucun. J’ai marqué au fur et à mesure les passages que je trouvais sublimes d’un post-it et en refermant définitivement, je ne peux que constater, sourire aux lèvres, que ces petits post-it jaunes sont plus de trente…



En bref, un prix Pulitzer largement valu pour Toute la lumière que nous ne pouvons voir.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Par courts chapitres entrecroisés, dans un style précis et joliment évocateur, Anthony Doerr façonne deux existences attachantes dont les ressorts - très simples tout d'abord puis de plus en plus soumis aux chaos de l'Histoire - ne tardent pas à former un effet de suspense très prenant. C'est un roman très plaisant à lire, plein de charme, de poésie et parfois d'humour malgré la dureté de ce qu'il évoque. Un roman dont je comprends fort bien le succès, assez mérité, même s'il manque un peu d'âpreté et reste un peu facile à mon goût (la prétendue profondeur de la fin ne m'a pas vraiment convaincue !) J'ajouterai tout de même un bon point supplémentaire pour la documentation très serrée qui nourrit la fiction sans jamais l'étouffer, et évoque la France de ce temps avec autant de fluidité qu'un français aurait pu l'écrire.

Lu juste avant une escapade à Saint-Malo, c'était tout à fait bienvenu, et j'ai regretté de ne pas l'avoir emporté pour retracer les chemins de Marie-Laure au fil de mes propres balades :-)
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

En général, les romans ayant pour sujet la seconde guerre mondiale ne m'intéressent pas beaucoup mais celui-ci m'a bien plu.

Tout d'abord, la construction est originale et habile. L'auteur consacre un chapitre à Marie-Laure, jeune fille aveugle, fille du serrurier du Museum d'histoire naturelle puis il consacre un chapître à Werner, jeune allemand, passionné de transmissions par radio-émetteur.

Marie-Laure et son père doivent quitter Paris et se réfugient à Saint-Malo, chez le grand-oncle Etienne, on assiste alors à des mouvements de résistance, puis au bombardement de cette ville.

Parallèlement, Werner va fréquenter les écoles allemandes et sera amené un jour à croiser brièvement Marie-Laure.

S'ajoute à ce contexte, un trésor caché : un énorme diamant conservé au Museum d'histoire naturelle, paré de vertus maléfiques. Les Allemands sont à la poursuite de ce diamant caché par le père de Marie-Laure.

Un bon moment de lecture, des personnages touchants.

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La cité des nuages et des oiseaux

📚 Et alors ce livre ? 😟😟



Je n'arrive vraiment pas à rentrer dans l'histoire, j'abandonne.



Je trouve cette aventure très abracadabrante, de trop nombreux personnages, on ne peut s'attacher à eux, nous les découvrons à peine, qu'un nouveau chapitre s'ouvre, sur un autre personnage, une autre époque et une autre ambiance.



En fait tout s'entrecroise et je n'y comprend rien, car confus, décousu et sans dynamisme.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

On se retrouve aujourd’hui avec ma chronique de Toute la lumière que nous ne pouvons voir, d’Anthony Dœrr, un roman dont je n’avais jamais entendu parler avant de voir la série adaptée sur Netflix. J’ai eu un véritable coup de cœur pour cette dernière, et cela m’a bien évidemment donné envie de découvrir le roman dont elle était issue. Anthony Dœrr a reçu le prix Pulitzer pour ce récit et on comprend aisément pourquoi. Malgré tout, je n’ai pas été aussi emballée que par la série, la faute à quelques longueurs.



Nous sommes en 1944, et Saint-Malo est pilonnée par les Alliés pour la libérer du joug de l’occupant. Au sommet d’une maison par miracle encore debout, Marie-Laure, une jeune aveugle dissimulée dans le grenier, lit Vingt mille lieues sous les mers à la radio. De son côté, Werner, soldat allemand emprisonné dans la cave d’un hôtel effondré, attend la mort. Si ce n’est sous les bombes, ce sera de faim et de soif… Comment tous deux en sont-ils arrivés là ? C’est ce qu’Anthony Dœrr se propose de nous raconter.



On suit leurs histoires respectives jusqu’à ce que, bien sûr, elles se rejoignent brièvement à Saint-Malo. C’est un récit plein d’émotions, que ce soit d’un côté ou de l’autre. Marie-Laure étant aveugle depuis l’âge de six ans, la manière dont elle vit l’occupation, en la ressentant plutôt qu’en la voyant, est d’autant plus poignante. La fuite de Paris, le bonheur trop bref à Saint-Malo et le départ puis l’arrestation de son père, qui la plonge dans la solitude, sont autant d'événements qui nous prennent aux tripes.



De son côté, Werner est orphelin, il se retrouve embarqué dans les Jeunesses hitlériennes sans réaliser ce que cela signifie, puis de là, sur le front à tout juste dix-huit ans, à traquer les radios clandestines et voir assassiner leurs propriétaires ou d’autres innocents sous ses yeux. Certaines scènes sont difficiles et on ne peut pas s’empêcher de plaindre ce garçon, peut-être davantage encore que la petite française. Deux destins si différents et si poignants l’un et l’autre. Cela ressort d’ailleurs très bien dans la série.



Malheureusement ici, de trop nombreuses longueurs viennent nous gâcher un peu le plaisir de lecture, notamment du côté de Werner et d’un certain officier allemand obnubilé par un diamant. Peut-être était-ce dû au fait que je connaissais déjà en partie l’histoire grâce à la série, je ne saurais l’affirmer, mais une chose est sûre, je me suis ennuyée ferme par moments. C’est un peu dommage car l’émotion qui se dégage de ce récit mérite vraiment qu’on s’y attarde. Une lecture agréable, mais pas autant que je l’avais escompté.
Lien : https://etemporel.blogspot.c..
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La cité des nuages et des oiseaux

Au centre de ce roman, un manuscrit grec ancien écrit par Antoine Diogène dans lequel sont racontés les péripéties et voyages étonnants de son héros, Aethon. Cet ouvrage est un trésor fragile et hélas bien abîmé qui a traversé les siècles, et se voit « confié », avec sa cité fabuleuse des nuages et des oiseaux, à chacun des cinq personnages, comme un fil rouge qui les relie les uns aux autres : Omeir, Anna, Zeno, Seymour et Konstance. Ils vivent tous à des époques et dans des lieux bien différents, entre Constantinople et Lakeport, du Moyen-Âge à un futur lointain. Et on comprend, au fur et à mesure de la lecture, le lien qui se créé entre chaque personnage du roman.



Il est question ici de la transmission d’un récit et du pouvoir des livres. Une grande leçon sur la fragilité de la transmission, sur le roman et sa grande force lorsque les lecteurs s’en font les ambassadeurs et les protecteurs. Lecture indispensable.



Chaque personnage est attachant, chaque histoire est passionnante. Tout est raconté avec beaucoup d’émotion. Anthony Doerr est un conteur-né, qui m’avait déjà beaucoup remuée il y quelques années avec « Toute la lumière que nous ne pouvons voir ».

Il m’a à nouveau happée dans cette histoire à nulle autre pareille. Les chapitres sont assez courts, donnant envie, à chaque fois qu’on en termine un, de passer au suivant. Jusqu’à ce qu’on finisse ce gros roman sans voir le temps passer. Je pense que tous ces personnages m’accompagneront longtemps.
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La cité des nuages et des oiseaux

J’avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans ce roman choral, écartelée entre des personnages et des histoires se déroulant dans des lieux et des périodes on ne peut plus dissemblables.

Et pourtant, petit à petit, la magie a opéré, les pièces du puzzle ont commencé à s’assembler, et j’ai terminé ma lecture quasi en apnée, plongé dans ce récit aussi foisonnant que la vie.



Car il s’agit bien de cela : de notre vie, de notre condition humaine. Des rêves qui nous soutiennent, mais qui nous éloignent aussi du bonheur, qui nous entrainent parfois vers l’enfer, alors que le paradis est bien ce jardin imparfait que nous avons sous les yeux.



L’auteur nous dit qu’il a conçu ce roman comme un hommage à l’univers des livres, et c’est bien de cela qu’il s’agit. Les livres nous sauvent, car c’est dans l’écrin de leurs pages fragiles que se cache notre vérité.

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Toute la lumière que nous ne pouvons voir, c'est d'abord un titre qui m'éblouit les rétines.

C'est ensuite un récit épique et foisonnant qui nous entraîne de Paris à Saint-Malo en passant par la Ruhr en Allemagne.

C'est l'attachement aux deux personnages principaux : Marie-Laure, adolescente aveugle porteuse malgré elle d'une lourde responsabilité et Werner, jeune allemand au service de la Wehrmacht malgré ses principes moraux.

C'est un rythme marqué par des chapitres courts et une double temporalité entre quelques jours en 1944 et les années d'avant-guerre.

C'est aussi et surtout cette superbe écriture et ces si beaux moments qui serrent le ventre et le cœur, cette envie de ne jamais quitter le livre, de toujours y revenir.



Toute la lumière que nous ne pouvons voir, c'était le Pulitzer de février et pas un des moins beaux, croyez-moi sur parole.
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La cité des nuages et des oiseaux

Si « La cité des nuages et des oiseaux » ne vous fait pas un peu quelque chose, ne vous rapproche pas vaguement de l'essentiel, c'est à rien n'y comprendre. Sous la plume d'Anthony Doerr, c'est la guerre, la querelle, des manières de rois, des fronts prosternés, l'enfant de la femme inutilement né, la terre déchiquetée qui sont tour à tour exhibés. Maria la petite brodeuse grecque mourra d'être dans la proximité de quelques livres ; Anna fuira les murs de Byzance assiégés un incunable dans la poche ; Omeir, le paysan Bulgare, misérablement cachera son bec-de-lièvre et le livre au fond d'un ravin ; Zeno ravalera toute sa vie durant son grecque et sa différence ; Seymour, l'autiste cerné par le bruit, fou de nature, passera son existence entière en prison ; Konstance quant à elle échappera à un leurre pour une Terre sans vie.





Anthony Doerr avec son dernier roman nous fait ainsi douloureusement traverser le temps et l'espace. Il nous enrôle de force dans l'armée assiégeant Constantinople, il nous assigne à résidence dans une bourgade étasunienne, il nous enferme hermétiquement dans un vaisseau spatial fuyant l'invivable planète bleue. Il fait tout cela à la fois pour mettre à jour en littérature quelque chose de neuf et d'effrayant. Il enchaine ce qui se passe à tel moment, en tel lieu et ce qui se passe à un autre moment, ailleurs. le fil rouge de tous ces récits, de tous ces lieux, de toutes ces époques, ce qui couture de ses vingt-quatre points le roman, c'est un texte malmené de la Grèce antique. L'incunable passe d'Anna à Omeir, de Zeno à Seymour et Konstance, il célèbre ainsi le nécessaire pouvoir de l'écrit, de la mémoire et de l'imaginaire.





La composition, cet art de mettre ensemble, d'organiser les éléments du roman, constituent à l'évidence la belle part de « La cité des nuages et des oiseaux ». le récit ne respecte pas toujours l'enchainement chronologique des évènements, il débute ainsi au coeur de l'action : avec Konstance en 2147, passagère d'un vaisseau interstellaire à destination de Beta OPH 2 ; avec Zeno et Seymour en 2020, à Lakeport Idaho. Une vingtaine de chapitres sont consacrés à la petite cité étasunienne dans ce monde contemporain en perdition ; près d'une quinzaine d'autres au vaisseau Argos et au probable futur ; une bonne dizaine enfin à la Constantinople moyenâgeuse et à la guerre qu'on y mène. Dans la première partie du roman, les trois univers alternent dans le récit en donnant une place plus importante cependant au contemporain et à l'histoire. Dans la seconde, à deux exceptions près, c'est le contrepoint entre Argos et Lakeport. Ce savant dosage, avec une embardée en pleine guerre de Corée, donne de la profondeur à cette collapsologie littéraire. Il donne également de l'espoir car c'est bien de cette littérature vitale, durable dont il est question dans ces pages : celle qui toujours imagine des mondes.

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