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Critiques de Arthur Upfield (204)
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Mort d'un Trimardeur

À peine arrivé à Merino, commune perdue au fin fond de l’Australie, Napoléon Bonaparte (Bony pour les intimes) se fait arrêter par le policier du coin. Arrivé au poste de police, il clarifie la situation : il est là pour enquêter sur la mort d’un homme quelques semaines plus tôt. Meurtre non résolu par un autre policier fédéral. L’administration envoie donc Bony, enquêteur métis dont les talents d’enquêteur hors pair sont connus.

Profitant du quiproquo, il se fait condamner à quelques jours de travaux forcés pendant lesquels il repeint la façade du poste de police (d’une horrible couleur) et s’infiltre au sein de la population locale pour glaner des renseignements. Auxquels s’ajoutent ceux, précieux, fournis par la fille du policier, Rose Marie, une petite gamine éveillée et inventive. Mais au meurtre, s’ajoute une mort suspecte puis une troisième victime. Bony doit donc trouver le coupable au plus vite avant que la liste s’allonge, situation que l’inspecteur n’aime pas. Ses origines aborigènes lui permettent de lire le désert et l’espace autour de lui avec un autre regard, tout en comprenant le monde des blancs.

Un roman policier classique qui a un peu vieilli (un petit côté rétro sympa parfois), ne manque pas d’humour et nous fait découvrir une particularité du paysage australien : la muraille de Chine, une bande de sable haute de plusieurs mètres en plein bush. Par contre, le gros hic vient du mobile final, si peu crédible. Dommage…
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Les Vieux Garçons de Broken Hill

Dans la petite ville minière de Broken Hill en Nouvelle Galles du Sud , Australie, un paisible commerçant est empoisonné à l’arsenic. Ce premier meurtre est suivi d’un deuxième et l’enquête de police piétine devant l’absence d’indices sinon que ces hommes d’âge mûr sont tous deux célibataires et , si l’on en croit les tâches sur leurs vêtements, assez peu soigneux ! C’est un peu mince…



Alors que la police locale échoue à résoudre l’affaire et qu’on ne peut exclure un nouveau crime, Brisbane envoie sur place son enquêteur fétiche, Napoléon Bonaparte alias Boni, qui avec flegme, diplomatie , intuition (et l’aide peu orthodoxe d’un cambrioleur indic !) va mener tranquillement son enquête .



J’avais lu qu’Upfield était l’un des pères des polars ethnologiques et que son enquêteur, le fameux Bony, d’origine aborigène , permettait de découvrir le territoire australien. Un peu déçue donc de ne pas voir vraiment ce qu’apportait l’origine du détective ni de rentrer plus avant dans sa culture. Malgré tout , le personnage est sympathique, l’intrigue policière bien menée et la fin assez réussie.

Je retenterai un autre épisode pour mieux cerner le Sherlock Holmes australien !



Challenge solidaire 2023
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Des ailes au-dessus du Diamantina

Je découvre l'écriture d'Arthur Upfield avec cet ouvrage et j'ai passé un très bon moment.



Nous sommes au cœur de l'Australie dans une région désertique et isolée. Une jeune fille est retrouvée dans un avion volé, seule et complètement paralysée. Que s'est t'il passé? Que fait elle là et dans cet état ? C'est ce que les personnages vont tenter de découvrir avec l'aide de l'inspecteur Napoléon Bonaparte,appelé Bonny.



Je me suis prise d'amitié pour ce dernier et suis laissée emporter par l'histoire. Les dernières scènes sont remarquables !
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L'Homme des deux tribus

Cherchez l’erreur :ce tome est la vingt-et-unième enquête de l’inspecteur Napoléon Bonaparte dit Bony, et c’est le premier qui a été traduit en français aux éditions 10/18. Il est alors peu étonnant que Bony soit précédé par sa réputation dans cette enquête ! J’ajoute que le vrai premier tome The Lure of the Bush n’a jamais été traduit en français.

Au sud de l’Australie, Myra Thomas a disparu. Elle venait d’être acquittée du meurtre de son conjoint. Elle a pris un train et n’est jamais arrivée à destination. Disparition volontaire ? Enlèvement ? Serait-elle liée à une affaire d’espionnage ? Tous les enquêteurs ont pour l’instant échoué à retrouver sa piste. Pour enquêter, Bony se fera passer (la police locale est au courant) pour le neveu d’un prospecteur récemment décédé : il est métisse, cela jouera pour sa couverture. Ce sera l’occasion pour lui, et pour nous, de parcourir le bush, de découvrir ses étendues solitaires, sa dangerosité aussi.

L’enquête bascule dans une direction à laquelle l’on ne pouvait pas s’attendre, et la deuxième partie du récit posera des questions qui sont toujours d’actualité. Comment réinsérer les criminels dans la société, après qu’ils ont purgé leur peine ? Comment concilier la justice et la politique ? Et, avant toute chose, comment juger équitablement ? A la lecture de certains crimes, je me dis, au grand dam de la famille de la victime, que des circonstances atténuantes auraient pu être retenues – et c’est sans doute ce qui explique la clémence de la peine.

Finalement, ce sont deux nouvelles enquêtes qui s’offrent à Bony, dans un huis-clos étonnant, enquêtes qui sont passés sous les radars de la police. Inquiétant ? Un peu. C’est cependant la preuve que l’on pouvait, à l’époque, disparaître, sans que beaucoup s’en soucient. Bony, et tout ceux qui l’entourent, devront faire peur de courage – physique – et de fermeté morale. Pas toujours évident.

L’homme des deux tribus – un roman policier qui sort de l’ordinaire.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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La Maison maléfique

Sur une piste ondulant comme un serpent, l’inspecteur Napoléon Bonaparte, ou Bony pour faire moins pompeux, se fait mener vers le petit bourg côtier d’Edison, au-dessous de Brisbane. Il vient enquêter sur la mort d’une vieille femme, Mme Answerth, retrouvée étranglée et immergée dans une espèce de lac marécageux qui cerne une demeure que tout le monde nomme la Maison maléfique. Peu avant, un autre corps y avait été découvert, noyé, un certain Ed Carlow, boucher prospère plutôt bien bâti et bon nageur pour se noyer dans un fond d’eau.



Je n’ai pas choisi le premier volume qui met en scène Bony, le personnage récurrent d’Arthur Upfield, parce que dès qu’il est fait mention d’une maison dans un titre, je ne peux résister et le choix ne se pose plus. J’aime l’idée qu’une maison ait une personnalité, voire une âme qui s’est forgée au fil du temps par ses différents occupants. Le fait qu’une habitation soit un personnage à part entière est souvent palpitant et j’espérais bien que ladite Maison maléfique allait jouer un rôle dans ce roman policier, au moins par une atmosphère particulière. Et l’auteur a eu la bonne idée de partager équitablement les pages de son histoire entre enquête, personnages et cette fameuse maison qui nous accueille dans son vaste hall. Le regard est immédiatement aimanté par un magnifique escalier qui dessert un couloir sombre, lugubre, glacé, qui mène à des pièces poussiéreuses fermées depuis des décennies.

La maison est cernée par des eaux plus ou moins profondes d’où pointent des arbres morts, témoins d’un passé où l’eau n’occupait pas cette terre. Ce passé était celui des aborigènes, avant la cruauté et l’annexion des Anglais. Mais avant de périr, « les aborigènes avaient pointé l’os sur les Answerth et les leurs. »

Y demeurent les deux belles-filles de la défunte, Mary et Janet, son fils Morris, jeune homme attardé et séquestré par ses demi-sœurs sous prétexte qu’il peut être imprévisible. Une cuisinière, ancienne infirmière, venue s’enterrer là pour économiser afin d’ouvrir un hôpital psychiatrique nous dit que les deux vieilles filles font preuve de particularités peu ordinaires, se déplaçant dans l’obscurité de cette maison sans s’éclairer et restant silencieuses pendant de longues semaines.

« Trois femmes sous un toit ! L’une capable de tuer en appuyant sur un nerf du cou ; l’autre de faire claquer un fouet sur le museau d’un taureau furieux ; la troisième consciente de son pouvoir sur les hommes et assez folle pour se croire infaillible avec tous. Et, avec ces trois femmes, un homme arriéré de vingt-sept ans qui prétendait avec un air de triomphe malicieux savoir qui avait étranglé sa mère. »

Mary, « sa pose rappelait à la fois la nature explosive du rhinocéros et la pondération de l’éléphant. »

C’est l’aînée, elle dirige l’exploitation avec poigne. Elle est dure, masculine, aux proportions cubiques, autoritaire, si nécessaire violente, choque par ses propos pas très raffinés pour ne pas dire grossiers.

Et qu’en est-il de Janet, jugée menteuse par sa sœur, très généreuse par les gens du village ?

Qui prend les décisions ? Celle d’enfermer Morris, celle d’interdire à sa mère, avant son décès, de lui parler ? Qui manipule qui dans cette maison maudite selon les croyances aborigènes ?



Pas de précipitations dans l’affaire, Bony suit le schéma classique d’interrogations pour cerner les circonstances de la mort en revenant sur les victimes. Puis il compte les kilos de laine de la dernière tonte des moutons. Ses questions se font toutefois de plus en plus insistantes jusqu’à une partie de cache-cache angoissante qui clôt avec brio ce petit polar fort sympathique.

Un peu fier, l’inspecteur Bony, toujours bien sûr de son succès. Ses dernières paroles en sont la preuve « - Mais je n’en éprouve aucun plaisir, mademoiselle Answerth, dit Bony. J’ai gagné tellement souvent que je ne me sens pas flatté par ce qui est devenu pour moi une habitude. » Une telle réplique me fait curieusement penser à une autre pointure, un certain Hercule Poirot qui n’a jamais élucidé de crime dans le bush australien.

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L'Homme des deux tribus

Première lecture de cet auteur avec ce livre que je croyais être le premier de la série . Raté c'est le 21ème apparement !

Difficile de se faire une idée avec cet opus car il y a peu d'enquête en fait.



Myra Thomas disparait d'un train en chemise de nuit au milieu du désert australien et, Bony (alias l'inspecteur Napoléon Bonaparte) entreprend une longue traque dans ce milieu hostile dans l'espoir de la retrouver.



L'intrigue est captivante, le style d'écriture suffisamment fluide pour ne pas se voir imposer un récit de la traque au jour le jour rébarbatif.



Ce roman d'Arthur Upfield m'a réellement transporté dans un autre monde et je pense reprendre un autre livre de cette série découverte grâce au Challenge Solidaire.





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The Melbourne cup mystery

Roy et Dick sont tous les deux amoureux de la belle Diana. Elle vient de refuser sa main à un riche argentin. Elle leur propose un pari : celui qui gagnera la Melbourne Cup sera l’heureux élu. Roy fait appel à Tom Pink pour préparer au mieux son cheval, Olary Boy. De son coté, Dick compte sur son Pieface pour l’emporter.



Arthur Upfield est un auteur que j’ai beaucoup lu. Son personnage, Napoléon Bonaparte, métis aborigène est un fameux inspecteur de police du bush.

Dans The Melbourne cup mystery, point de Napoléon pour enquêter sur une affaire d’empoissonnement de chevaux, même si le début de l’histoire se passe un peu dans le bush inondé par des pluies diluviennes.



J’aime les chevaux mais pas les courses hippiques. La description du monde des courses est présente mais juste ce qu’il faut pour mettre en place l’intrigue. Lorsque que Tom Pink décide de venger son Schnouffé (surnom d'Olary Boy) les choses s’emballent et cela devient plus intéressant.

Lecture facile et agréable mais je préfère l’ambiance du bush et les enquêtes de l’inspecteur Bonaparte.

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Mort d'un Trimardeur

Certains d'entre vous ont certainement regardé la série télé "Mystery Road" sur Arte. En regardant les premiers épisodes, ils m'ont rappelé que dans les années 90 j'avais lu un polar d'un certain Arthur Upfield "Mort d'un trimardeur". Connaissant un peu l'Australie et amoureux des paysages du centre rouge de l'Australie, j'étais tombé sous le charme de cet inspecteur Napoléon Bonaparte, métis aux méthodes un peu particulières et héritier des liens avec la nature et les ancêtres, propres aux peuples aborigènes. Les descriptions de l'outback sont d'un réalisme presque cinématographique.

C'était le premier Upfield que je lisais et j'ai enchainé avec pratiquement toute la série des Napoléon Bonaparte, traduits en français. J'ai ensuite contaminé une partie de mon entourage. Si vous avez aimé Mistery Road vous adorerez l'inspecteur Napoléon Bonaparte.

Mes préférés :

Mort d'un trimardeur

Les sables de Windee

La Mort d'un lac

Le Monstre du lac Frome

La Loi de la tribu

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Les Vieux Garçons de Broken Hill

C’est le quatorzième opus de l’auteur concernant son personnage d’enquêteur du bush australien Bony.



L’inspecteur est envoyé en renfort en Galles du sud pour venir en appui à la police locale d’une ville minière : Broken Hill

Loin de son bush et de ses habitudes, Arthur Upfield offre à son personnage une enquête à la Hercule Poirot.



Un bouquin qui se lit bien facilement, mais qui me laisse un tantinet déçu, sans trop savoir pourquoi (les fêtes peut-être).



Cruseilles, le 24 décembre 2023
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Le Prophète du temps



L'inspecteur Napoléon Bonaparte, dit Bony a, une nouvelle fois, montré sa virtuosité en démasquant le coupable d'un meurtre sans cadavre puisque la victime a été incinérée avant le début de l'enquête, rendant impossible la manifestation de la preuve matérielle de l'assassinat.

Il a, par la même occasion, ridiculisé les services secrets et la police fédérale de son pays ainsi que les espions d'un pays étranger.



Il a, encore une fois, désobéi à sa hiérarchie avec la chaleureuse complicité de sa collègue, agente de police remarquable, Alice McGorr, laquelle a montré une efficacité à conduire un interrogatoire à faire pâlir d'envie les barbouzes.



Il a exprimé ses dons extraordinaires de psychologue et son humanité qui transparaît dans les liens qu'il tisse avec les protagonistes.



Le souci du détail, le rythme lent de l'enquête, les digressions apparentes, la manière de poser des questions, de mettre en place une stratégie permettant à Bony de piéger ses adversaires, l'attention portée aux lieux, les portraits qu'il dresse des protagonistes, notamment, la description qu'il fait du caractère et de la vie de M. Luton, font de A. Upfield non pas un simple auteur de romans policiers, mais un véritable écrivain maîtrisant les dialogues à la manière d'un Dostoïevski, donnant de l'épaisseur psychologique à ses personnages, le tout, servi par une parfaite connaissance de l'esprit de l'Australie provinciale et rurale.



de surcroît, Bony me rappelle le fameux commissaire Adamsberg des rompols de Fred Vargas. Peut-être a-t-elle été influencée par son grand et lointain devancier A. Upfield ? Pat



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La Maison maléfique

« Home, sweet home, the end’s in sight,

Home, sweet home, so deep inside ».

Lindemann



( Douce maison, la fin est en vue, si profondément à l’intérieur.

A l’intérieur de toi, rongeant tes os, maison, douce maison, les yeux en feu, les lèvres couvertes d’écume.

On appelle ça le froid, il est prisonnier en toi, il ronge, il ronge et il grandit, à l’intérieur de toi, et il ne disparaît jamais. )



Je trouve les paroles de la chanson de ce groupe de Metal appropriées à l’atmosphère qui se dégage de cette maison maléfique.



En Australie, l’os trahit, car il est pointé, par les Aborigènes, sur ceux qui les ont exterminés. L’os est pointé, c’est d’ailleurs le titre d’un autre roman d’Arthur Upfield, considéré comme le père du polar ethnologique.

De lui, j’avais déjà lu « La mort d’un lac », une autre histoire d’eau et d’os.

Ah décidément, je n’en sors pas ! (voir « Le convoi de l’eau »)

Ici, la maison est entourée d’eau, sur une sorte d’île, on y va en suivant une digue, défoncée, comme les âmes des gens qui vivent là, gangrenées par l’humidité ambiante.

Des moutons partout, dans le bush, mais aussi dans la demeure, brebis égarées qui peuvent vite devenir galeuses.

Des bactéries partout, dans la bouche, années cinquante hygiène vacante, alors comment garder la laine fraîche ?

Car il n’y aura pas le compte, après la tonte il manque des balles, et l’alêne risque de percer le mystère. La mort rôde, les corps se putréfient, dans l’eau de là.

Et pourtant, au premier abord, elle a du charme, cette maison.



« Sans autre forme de procès, elle les entraîna vers la maison. Une cinquantaine de mètres la séparait de la digue. Un tapis vert y menait et s'enroulait autour des flancs du bâtiment. Six brebis ne cessaient de tondre cette pelouse. Le porche de la maison était arqué et profondément enfoncé dans la façade, une seule grosse marche permettant d'atteindre la porte cloutée. De chaque côté était installée une haute lanterne en verre dépoli et, au-dessus du porche, une vitre colorée montait presque jusqu'à la large corniche ».



Mais la malédiction s’est emparée des lieux. Massacres des autochtones, spoliation des habitants, destruction de la nature, l’eau gagne du terrain jour après jour, et contraint les résidents de la maison à restreindre leur horizon, leurs activités et leurs pensées. La claustration apporte la peur et rend fou, c’est connu.



« Il distinguait les arbres morts désolés qui se dressaient dans l'eau, du passage obstrué de la rivière jusqu'à la mer.

Les enfants expiaient les péchés de leurs pères. On ne pouvait échapper à cette loi irrévocable de la nature. Mais, à peine un siècle plus tôt, ces arbres vivaient, l'eau n'était pas là, les campements des indigènes parsemaient la rive, les fumées s'élevaient haut dans l'air paisible. On pouvait facilement se procurer gibier et poisson pour se remplir l'estomac et entretenir le rire des femmes et des enfants. En ces jours lointains, la moralité était de fer. Les lois, coutumes, croyances, dans lesquelles la peur jouait un grand rôle pour imposer le respect, régnaient avec douceur sur un peuple qui, satisfait de peu, n'exigeait rien de plus ».



Mais de l’étendue d’eau remontera un corps, étendu sur le dos, le cadavre de la mère, l’ancêtre des lieux. Après celui d’un boucher, le bush est viandard, quel décor, cette vue des corps.

Faudra donner l’assaut, à coups de lasso, pour achever le tableau, ou de corde métallique, au fil de faire, la boucle est bouclée.

Car il y aura un autre meurtre, après une tentative d’étranglement avortée.



Dans cette maison vivent les trois enfants, deux « vieilles » filles et un frère « retardé ». Il a refusé de grandir, l’homme-enfant de vingt-sept ans, cloîtré dans sa chambre, faudrait pas qu’il provoque un accident, ça f’rait mauvais genre, et ce n’est pas celui de la maison, les quadragénaires gèrent le domaine et génèrent de l’antipathie, la bienveillance n’est pas de rigueur, dans ce lieu de malheur. L’une monstre violent, l’autre douce artiste, l’atmosphère est tendue, une sororité désastreuse.

Il y a aussi deux employés de maison, un ancien gardien de troupeaux et une ex-infirmière d’hôpital psychiatrique, pour ajouter une dose de trouble mental, dans ce « en vase clos », débordant de fleurs fanées.



Alors il aura du boulot, l’inspecteur Bonaparte, le Napoléon des résolutions criminelles, Bony pour les intimes, qui connaît « par coeur »les mœurs du secteur, lui le métis élevé dans une tribu du bush. Le Poirot australien, fin limier qui se sert de psychologie avec méthode et patience, en prenant le temps de remonter dans le passé, qui n’est jamais plus que parfait. Flic de terrain, il n’hésite pas à se mouiller, au propre comme au figuré, pour démêler l’écheveau, au milieu des moutons, pour traquer le loup, dingo de première au milieu de tous ces fêlés qui n’avaient jamais connu l’amour.



« Des hommes avaient posé des pierres sur des pierres, des chevrons sur les murs, un toit sur les chevrons. Leurs mains travaillaient avec habileté tandis que leurs esprits tramaient de mauvais coups. Ils avaient raboté, sculpté, poli ce splendide escalier et placé l'immense verre teinté pour en rehausser la beauté. Ils aimaient la beauté comme ils aimaient le mal, et leurs mauvaises pensées avaient sauté sur ces pierres, lambris et poutres inanimés et y étaient restées emprisonnées pour l'éternité. Depuis le moment où les fondations avaient été creusées, un seul mot d'amour avait-il été prononcé » ?



Quelques descriptions réalistes judicieusement disséminées au milieu de nombreux dialogues incisifs, et un récit qui distille au compte-gouttes les éléments de l’enquête. De la belle ouvrage, Mr Upfield, vous qui avez vécu mille vies avant de devenir écrivain de polars en Australie. Votre réputation n’est pas usurpée, et vos descendants littéraires, Tony Hillerman et les Navajos en premier lieu, sont là pour en témoigner.

Une enquête policière de facture classique, comme on en faisait dans les années cinquante, avec des personnages intrigants, un environnement aquatique lugubre et une maison maléfique à souhait.

De quoi passer un bon moment.

« Home, sweet home ».



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Le monstre du lac Frome

Ce livre nous plonge au cœur d'une enquête menée par Bonaparte (pas l’empereur, un autre), dans le cadre de l'immensité du désert australien, à proximité d'une gigantesque barrière érigée pour contenir, entre autres, les dingos. Bonaparte, un enquêteur déterminé, se lance dans une mission d'infiltration et de travail sur cette barrière, cherchant à gagner la confiance des habitants locaux pour élucider un meurtre mystérieux.



L'intrigue en elle-même ne m'a pas totalement captivée, mais ce qui m'a véritablement enchantée, ce sont les décors grandioses, le contexte unique de l'Outback australien, ainsi que la présence des chameaux et toute la richesse du cadre qui entoure l'intrigue. Cette lecture a été un agréable moment, bien que l'histoire en elle-même risque de ne pas demeurer longtemps dans ma mémoire. Cependant, le dépaysement offert par le récit est incontestablement un atout majeur.
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Le méandre du fou

Ma connaissance des détectives des romans policiers se limitait jusqu'à présent à Hercule Poirot, Miss Marple, Sherlock Homes, Nick Carter, Rouletabille, frère Cadfael et, pour notre époque, au commissaire Adamsberg. Je dois ajouter, désormais, Bony dont j'ignorais l'existence il y a encore deux jours, (de la date à laquelle cet article est écrit).



Bony, métis aborigène par sa mère, européen par son père, inspecteur de police, est un personnage créé par Arthur Upfield que je ne connaissais pas davantage.



Mon amie Fred m'a prêté sept romans d'un coup de cet auteur anglo-australien qui a sillonné l'Australie, en aventurier explorateur, et a acquis une connaissance certaine du bush, des aborigènes, des fleuves, des moeurs des habitants... Né en 1890 en Angleterre, il est décédé en 1964 en Australie.



Le méandre du Fou a été publié en 1963 alors que, dès les années 30, l'inspecteur Bonaparte entamait déjà ses enquêtes criminelles, en toute confidentialité littéraire au début, avant de connaître la célébrité jusqu'au milieu des années 70, 80, notamment grâce à des adaptations pour la télévision. Près de 30 romans ont été consacrés aux enquêtes de ce « Sherlock Holmes du bush ».



Le méandre du Fou transporte les lecteurs d'aujourd'hui à une époque fort reculée du Xxème siècle. Pour ma part, il a constitué un véritable dépaysement :

Géographique, puisque l'enquête de l'inspecteur Bonaparte se déroule en Australie, et non pas dans les grandes villes, mais dans les terres reculées aux alentours de fermes d'élevage de moutons, soumises, dans le cas présent, aux caprices de la rivière Darling dont les inondations périodiques rendaient indispensable la construction ou le renforcement de digue de protection ; renforcement auquel, notre héros, coincé par la rivière, à la ferme de Mira, prend part, aux côtés des ouvriers et des trimardeurs, avec une certaine bonhomie, sans perdre de vue son enquête.



Le Darling, en mauvaise santé, de nos jours, a d'ailleurs fait parler de lui récemment (2023) avec ses centaines de milliers de poissons morts, agglutinés et flottant à sa surface. Catastrophe attribuée à la canicule et à la raréfaction de l'oxygène de l'eau.



Dépaysement, encore, dû à la dimension de l'espace de jeu des protagonistes. En effet, les terrains d'élevage se chiffrent en centaines de milliers d'hectares, le plus proche voisin peut se situer à des dizaines de kilomètres et l'on se déplace en avion de préférence.

Dépaysement enfin, par la connaissance d'un petit bled qui s'appelle Bourke, d'où le Darling prend sa source, et de la vie de ses habitants à l'époque.



En effet, au-delà de l'enquête policière, le roman informe le lecteur sur la vie d'alors de ces fermes qui employaient, notamment à la période de la tonte des moutons, des trimardeurs, ces vagabonds, chemineaux, qui marchaient sur de très longues distances, campaient où ils pouvaient non loin des fleuves, vivaient de la pêche, de petits boulots et se faisaient employer par les fermiers. Cette existence, l'auteur l'a menée des années durant ; ce qui lui a permis cette connaissance intime de la vie du bush qui fait plus que transparaître dans ses livres.



Cependant, dans cet opus, des Aborigènes, il est peu question, mises à part les allusions du détective Bony sur le peuple d'appartenance de sa mère, ainsi que les qualités intuitives qu'elle lui aurait transmises.



Quant au nom choisi, Napoléon Bonaparte, Arthur-Upfield fait montre d'un certain humour pour ainsi nommer, son plus fin limier de Queensland.



Si l'on en croit sa biographie fictive, il aurait été baptisé ainsi par sa nourrice qui l'aurait surpris entrain de grignoter les pages d'un livre sur l'empereur des Français. En tout cas, Bony a rencontré aussi le succès auprès des lecteurs français grâce à la traduction des romans d'Arthur Upfield, dans la collection 10/18 de la série des Grands détectives dirigée par J-C Zylberstein au cours des années 90/2000.



Pat.



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Le pari fou à la Melbourne Cup

Diana est orpheline et élevée par son tuteur, Mr Tindale, un riche éleveur de chevaux. A dix-neuf ans elle suscite de nombreuses convoitises parmi la bonne société qu’elle fréquente. Elle se passionne pour les courses de chevaux et promet d’épouser l’un de ses amis Dick ou Roy si l’un d’eux remporte la prestigieuse Melbourne Cup. Ils possèdent tous deux un animal de course, mais de seconde zone, étant eux aussi issu d’une famille riche. Un millionnaire argentin qui séjourne en Australie est également tombé amoureux de la belle jeune fille, il surprend la conversation des trois amis et se met en tête de remporter également cette course. Etant beaucoup plus riche que les deux autres, il acquiert un grand champion. Dick et Roy ne se découragent pas et préparent leurs chevaux en vue du grand prix, mais les magouilles sont reines dans ce milieu.



Ce roman très agréable nous plonge dans le milieu hippique en 1930. L’honnêteté est bien loin d’y régner, et pour gagner certains n’hésitent pas à tuer hommes ou chevaux. L’auteur a commencé sa carrière comme journaliste et son roman a été publié d’abord en feuilleton dans sa gazette. Il se base sur des faits réels, les scandales s’étant succédés depuis les années 1880. Les personnages du roman sont hauts en couleur, en particulier le jockey Tom Pink. Ils sont bien travaillés et Upfield a voulu retranscrire le parler des différents groupes sociaux. Il y a du suspense et je n’ai vraiment pas vu venir le dénouement. L’aspect social de ce livre est très intéressant, il nous permet de découvrir un milieu peu connu dans lequel il y a beaucoup d’argent en jeu, ce qui explique les dérives dénoncées ici.



C’est un roman essentiellement masculin, Diana y joue peu de rôle, à part créer de l’émulation entre ses prétendants, elle est surtout une jolie potiche. Le début du roman se passe dans le bush et les paysages sont décrits de manière grandiose. Je préfère la série consacrée à l’inspecteur Bonaparte, mais j’ai aussi beaucoup aimé ce livre peu connu.
Lien : https://patpolar.com/
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Le Récif aux espadons

Voilà plus de trente ans, je découvrais Arthur Upsfield, le bush australien et son héros récurrent Napoléon Bonaparte, rien à voir avec la triste histoire de notre empereur.

A cette époque, je n’avais pas encore pris l’habitude, à la fin d’une lecture, d’écrire mon ressenti ; si bien que auteur et titres ont disparu dans les méandres de ma mémoire.

Seul y est resté l’inspecteur métis, né d’une mère aborigène et d’un père européen tellement fan de l’empereur qu’il baptisa son fils Napoléon Bonaparte !

Le fiston grâce à sa part de culture aborigène est devenu un flic spécialiste du bush où il est capable de lire les traces laissés par les suspects. Indigène et Nature, défenseur de la loi : un tel personnage ne pouvait faire que sens avec mes idées écologistes et mon côté Robinwood.

Récemment une amie CDIste à la retraite, à qui je parlais de ma mémoire qui flanche par rapport à ce personnage, a retrouvé l’auteur en trois minutes. La médiathécaire de la commune a fait le reste avec « le récif aux espadons », voilà donc ma PAL enrichie.



Et … quelle surprise !

Pour son septième opus, Arthur Upsfield, inspiré par une histoire vraie, délocalise notre enquêteur au bord et sur l’océan, suite à un drame de la mer. Un planté de décor un peu long (une cinquantaine de pages) pour nous décrire ce bush maritime !

Puis l’auteur, sans se prendre pour Achab face à Moby Dick, se fait le plaisir du récit de sa partie de pêche au gros. Cela sent l’expérience vécue.



Et chose rare pour un polar, l’enquête proprement dite ne démarre qu’à la page 100 !

Là, notre homme du bush australien se trouve confronté à l’absence de traces laissées par les protagonistes du récit – récif (pour le jeu de mots).

Le coup génial d’Upfield, c’est de donner à son personnage la capacité de visualiser des traces là où il n’y en a pas, via la cartographie maritime. Et ça marche. Implacable. L’enquête ira au bout.



Cependant, deux points me chagrinent dans cette œuvre. Peut-être mes pâles souvenirs m’ont trop fait idéaliser le personnage et son auteur.

Premièrement, Upfield dans on écriture, transpose l’air de son temps ; en l’occurrence, par exemple, l’idée que l’Océan est une ressource INÉPUISABLE et que conséquemment il pourrait contribuer à un mieux être social … on peut mesurer aujourd’hui où nous a conduit cette surexploitation marine.

Deuxièmement, j’ai reçu un coup au foie en constatant que mon inspecteur préféré s’est rendu coupable de meurtre, sans préméditation. Même si c’est un homme de fiction, je pourrais me dire après tout que, comme tout un chacun, il a pu être amené à commettre l’irréparable. Ce qui m’offusque, c’est que Upfield rend responsable la part aborigène du héros, dans cet acte et que dans sa condition de flic, sa part européenne, l’absout et lui confère l’impunité. Grrrr !



De ce fait je reste bien mitigé quant à mon appréciation de ces retrouvailles romanesques : 2,5 étoiles.



Ancelle, le 28 septembre 2023
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Pas de traces dans le bush

Plutôt que "pas de traces dans le bush" ( traduction effectivement littérale de "no footprints in the bush") Michèle Valencia aurait pu donner comme titre français à ce roman " duel au soleil"... Car oui, c'est bien d'un duel qu'il s'agit; peu d'enquête, Bony découvre très vite qui est le responsable de ce qui cloche au domaine des Mc Pherson, dans le pays d'Eau Brûlante. Ce n'est nul autre que Rex Mc Pherson, le fils naturel du maître des lieux, fruit de ses amours avec une aborigène, et qui, du fait du tiraillement entre ses deux origines, est devenu un meurtrier, suivant ainsi un chemin radicalement différent de celui de Bony.



Duel entre deux - pratiquement, du fait de leur sang mêlé - frères ennemis, et duel entre deux tribus: l'une, les Wandella, acquise au vieux Donald Mac Pherson et donc ensuite à Bony, via leur loyal chef Eau Brûlante ( Writjitandil) qui grandit avec l'éleveur, l'autre, les Illprinka, décrits comme mauvais, brutaux, et dévoués à leur chef et âme damnée Rex Mc Pherson, aviateur meurtrier, ayant l'ambition de s'emparer des biens de son père ainsi que de sa cousine Flora.



Thé, clopes et concours des aborigènes comme des hommes blancs locaux seront nécessaires pour régler le problème de Rex Mc Pherson sans que cela ne s'ébruite et que la mémoire de sa mère aborigène Tarlalin, tendrement chérie par le vieil éleveur, ne soit salie par les agissements de son fils rendus publics.



J'ai l'impression qu'en Australie pullulent quelques unes des bestioles les plus dangereuses du monde, je suis parfois un peu déçue de ne pas les trouver dans les romans d'Arthur Upfield, mais là j'ai été servie avec le serpent des chénopodes, introduit par une séquence digne d'un documentaire animalier, puis par un récit mythologique.



J'ai trouvé quelques longueurs dans la deuxième partie, mais globalement, ce tome de la série des Napoléon Bonaparte est un bon policier ( plus proche d'un roman noir d'aventures que d'un whodunit) qui fait passer un bon moment de lecture!
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Bony et le sauvage blanc

On change un peu des grands espaces poussiéreux du Bush pour aller sur le littoral traquer un violeur en série...



L'homme à tout faire du couple Jukes, Karl Mueller, s'endort un 9 janvier, durant son voyage de retour de chez sa famille, et voit pendant la nuit passer Marvin Rhudder, qu'il ne pensait jamais revoir... Il croit à une hallucination provoquée par trop de rhum bu lors des fêtes, mais parle tout de même de cette vision à ses employeurs, qui sont tout aussi perturbés, tant Marvin Rhudder a laissé de mauvais souvenirs dans la région, malgré une excellente éducation de parents aimants et une enfance qui ne laissait augurer en rien des actes ignobles qu'il allait ensuite perpétrer...



Bony enquêtera incognito, de nouveau sous l'identité de Nat Bonnar, un éleveur, pour ne pas éveiller la méfiance de la famille Rhudder, qui cache peut-être le rejeton indigne... sans montrer aucune pitié pour ce "Kedic" (monstre, homme possédé par la magie noire, pour les aborigènes) qu'il semble être le seul à voir sous son vrai jour, et au sujet duquel il s'efforcera d'ouvrir les yeux des proches, tous aveuglés par le personnage beau, fort, intelligent et éblouissant que Marvin, aspirant pasteur, s'était construit dans sa jeunesse.



( Au passage, je trouve ça amusant d'avoir donné à son héros un nom si pompeux, pour ne finalement l'utiliser que très peu, en l'appelant majoritairement soit Bony, soit son pseudo de couverture Nat Bonnar!^^)



La nature australienne est puissante, et Upfield nous le fait bien sentir à travers les karri (arbres) géants, les montagnes d'algues sur la plage, le vent, les vagues monstrueuses frappant les falaises. Cela vaudra à Bony de manquer d'être submergé, entre deux découvertes et portraits psychologiques. Hommage rendu aussi aux capacités de traqueurs des aborigènes, capables de déceler des jours après, la peur d'un homme dans la cabane où il s'est réfugié, et en leur jugement, envers un homme dont le racisme latent, jeune, annonçait peut-être déjà sa nature de prédateur sexuel...



L'enquête est résolue, même si la fin est à la fois satisfaisante et un peu amère .



Et toujours, ces litres et ces litres de thé bus à tire-larigot par les personnages des romans de Upfield!









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Du crime au bourreau

Via le sauvetage d'une femme gravement blessée au pied, Bony arrive dans Daybreak, une petite ville d'Australie Occidentale dominée par Sam Loader, alias Sam Mélodie, vieil homme tête de mule et possédant tous les bâtiments sauf la poste, le tribunal et l'école...



Bony vient pour enquêter sur une série de meurtres commis à Daybreak: d'abord une jeune aborigène, puis une femme mariée, un gamin. Et curieusement à chaque fois l'assassin frappe lorsque la tribu locale, la plus à même de fournir de bons traqueur capables de connaître l'identité du meurtrier, part en expédition dans la brousse, loin du lieu des meurtres.



Sous l'identité de Nat Bonnar, simple dresseur de chevaux et barman, Bony s'appliquera donc à élucider le mystère de cette situation, puis à réussir à obtenir l'aide de chacune et chacun, afin d'appréhender le véritable assassin malgré les pièges . Il aura même l'aide de la Nature (généreusement décrite par Upfield) avec cette forêt de mulgas qui se révèlera un véritable traquenard pour la "souris" que chasse Bony.



Bon cru broussesque avec un vrai rôle des aborigènes dans l'histoire, ce "journey to the hangman" ( littéralement voyage vers le bourreau) est très agréable à lire, toujours aussi riche en aphorismes ou citations qu'on a envie de toutes garder, et donne l'impression de mieux connaître l'Australie, en tout cas celle du milieu du XXème siècle.
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Le Prophète du temps

Contrairement à beaucoup d'enquêtes de l'inspecteur Bonaparte, ici, pas de bush, d'aborigène, ou de traqueur. L'art de la brousse pratiqué par Bony ne se retrouvera que dans la personnalité du vieux John Luton, dur à cuire, ancien bouvier et expert en effets d'une trop grande quantité d'alcool ingérée en très peu de temps; ce qui l'amène à exprimer des doutes légitimes (pas pour la police malheureusement) sur le décès de son meilleur ami Ben Wickham, météorologue dont la fiabilité des prévisions agaçait beaucoup de personnes haut placées.

En témoigne le fait que Bony se fasse très vite convoquer par sa hiérarchie lorsque son enquête informelle (puisqu'il était juste censé être en vacances à la pêche)...



L'écriture est comme toujours agréable, décrivant les lieux sans ennui, campant des personnages hauts en couleur, qui boivent, outre de l'alcool, surtout des litres et des litres de thé. Le tiraillement de Bony le métis entre ses deux origines est bien moins présent que chez les précédents roman, en revanche les jeux de pouvoir et l'espionnage ( après tout on est en 1956, en pleine guerre froide) occupent une grande place ; mais la psychologie des différents protagonistes continue d'être très exploitée .



Bref, si le sujet a un petit côté inhabituel chez Upfield, l'écriture en tout reste de la même qualité donc si vous avez aimé d'autres tomes de cette série , vous pouvez ouvrir sans hésiter ce vingtième tome des aventures de l'inspecteur Napoléon Bonaparte.
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L'os est pointé

Un Bony toujours aussi sympathique, mais un peu trop verbeux à mon goût, notamment les scènes où, en fin d'ouvrage, Upfield décrit la migration des lapins en long, en large, en travers, et même en hauteur... ce qui retarde un dénouement lui-même un peu alambiqué.
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