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Critiques de Chaïm Potok (124)
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L'élu

Le meilleur C. Potok lu à ce jour; tout y est , l'histoire des ces enfants leur respect mutuel bien que d'origine , de culture, d'éducation différente, , le rythme donné au récit, la place de la religion ....
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Je m'appelle Asher Lev

Encore un très beau récit de Chaïm Potok; dense, profond n'hésitant pas à questionner la religion pour mettre en lumière un don, un personnage une histoire exceptionnelle.

l'art et le poids des mots .
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La Promesse

Après avoir vraiment aimé le premier tome (l'élu), je souhaitais ardemment retrouver nos deux protagonistes et consorts.

Je n'ai pas été déçue par le roman. Tout est profond. Cela va de l'humain, à l'étude du Talmud, à la psychologie de Michael, l'enfant à la souffrance cachée.

Nous sommes confrontés ici à de véritables épreuves psychologiques et aux tourments que connaît la religion. Soit, nous avons d'un côté les hassidiques qui respectent scrupuleusement les lois, soit les gens qui veulent vivre avec leur temps tout en respectant la torah.

Rav Kalman est une vraie épreuve. Nous pouvons comprendre son souhait de respecter à la lettre le talmud et les commandements. Sa souffrance nous touche au plus profond du coeur. Au départ, on le déteste à cause de sa colère mais on finit par comprendre pourquoi il met les nerfs de Reuven à rude épreuve.

Nous devons vivre avec la contradiction dans la religion, mais ça doit se faire avec respect. Un respect touchant qui est bien démontré dans le roman. Respect qui frôle parfois un sentiment négatif mais qui finit par rentrer dans l'ordre car on comprend qu'il s'agit d'un mécanisme important dans l'art de l'étude.

Nos deux héros sont restés fidèles à eux-mêmes. Danny ne peut pas échapper à ses traditions mais réussit à réaliser son rêve de devenir psychologue tout en respectant son père. Il devient rav assez facilement, ce qui peut être contrariant pour Reuven.

Lui, malgré une intelligence et une mémoire époustouflante, se bat avec Rav Kalman qui lui en fait voir de toutes les couleurs. Il en fait même voir au lecteur. Au départ, c'est irritant mais ça devient très riche en leçon. Je ne sais vous dire si je déteste le grand rabbin ou si je l'apprécie. Une émotion assez étrange.





Ce livre nous donne des leçons. Il y a tant de sentiments qui se réveillent. C'est la même sensation que je ressens quand je lis la Torah. Tous les sentiments sont à leur paroxysme. Quand on lit la Torah, on ressent une profonde sagesse et compréhension à l'égard de tous les protagonistes, qu'ils soient bons, mauvais, qu'ils nous mettent à l'épreuve ou qu'ils souffrent face à un problème qu'ils ne peuvent maitriser.



Plus on avance dans le roman, plus on se rend compte que le rav teste notre héros bien qu'on l'anticipe en tant que lecteur vu la responsabilité qu'il a d'accepter ou non Reuven en tant que futur rabbin. On sait parfaitement que ça se fait autant par l'érudition acquise que par le caractère, la sagesse qu'il doit avoir pour faire un bon rabbin.



Tout se termine bien mais on ressort de cette lecture assez secouée (ce n'est que du positif bien sûr). Un roman plein de sagesse, d'humanité, de psychologie, de réflexion et d'amour.

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Au commencement

Opération Masse Critique.

Je remercie les éditions "Les belles lettres" et Babelio de m'avoir fait parvenir ce livre.



J'étais impatiente de lire cette histoire car je garde en mémoire deux bouleversants romans de Chaïm Potok "L'élu" et "Je m'appelle Asher Lev".



Je n'ai pas été autant touchée par "Au commencement" comme j'ai pu l'être avec les romans précédemment cités.



Le récit de David Lurie écrit à la première personne permet au lecteur d'être au plus près de ses sensations, ses raisonnements. Et dès son enfance, le sensible David, à la santé fragile, ne sera pas épargné par les épreuves de la vie.



Il y a le poids du passé de ses parents ayant fui la Pologne et ses pogroms pour s'installer aux États-Unis.



David va connaître les ravages de la dépression de 1929, l'antisémitisme au quotidien, le harcèlement scolaire. Il va apprendre l'avènement du nazisme, la shoah et découvrir l'existence des camps de concentration.



L'enfant puis l'adolescent cherche à comprendre l'histoire de sa famille, la haine des goyim envers les juifs. Il posera des questions, étudiera les textes sacrés des juifs et la Bible. Cette volonté de comprendre lui vaudra bien des déboires auprès des siens.



Si j'ai bien suivi l'évolution du personnage et apprécié la façon dont l'auteur dépeint le contexte historique et l'univers de David, j'ai totalement perdu pied quand l'étude des textes religieux a pris le pas sur l'histoire. Chaïm Potok y consacre de nombreuses pages et j'avoue je suis restée hermétique aux théories et interprétations de textes. Le sens du détail y est poussé à l'extrême que le récit en devenait pesant.



Si je suis sensible au fond de l'histoire, je n'ai pas toujours été réceptive à certains choix narratifs de l'auteur. D'où cet avis en demi-teinte.





































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Au commencement

Au commencement fut l'occasion de découvrir le talent d'écrivain de Chaïm Potok. Je ne connaissais que de nom jusqu'alors, et je suis maintenant surpris par le peu d'écho que trouve ses livres sur nos étagères tant sa plume est de belle qualité.

La lecture d'Au commencement m'a fait penser à celle – que j'adore – de Isaac Bashevis Singer. L'auteur nous immerge dans le quotidien d'une famille juive du Bronx, plus particulièrement celle de David Lurie – le narrateur - qui décrit le monde qui l'entoure ; d'abord avec ses yeux d'enfant de 6 ans qui questionne le monde parfois naïvement mais souvent avec acuité malgré son jeune âge, puis avec ses yeux d'adulte. David Lurie est alors devenu théologien, et commence un combat sans concession contre l'intolérance sur fond de Grande Dépression et de montée du nazisme en Allemagne.

Ce roman de Chaïm Potok est le livre de tous les commencements : celui d'un jeune garçon – David - confronté très tôt à l’apprêté de la vie : maladie , dépression du père ; la prise de conscience de la montée de l'antisémitisme, ou encore le commencement de son goût pour la théologie. Chaïm Potok l'annonce dès l'incipit «Tous les commencements sont difficiles.» Mais avec ténacité et volonté, il est souvent possible de surmonter les premières difficultés.
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Au commencement

David, un jeune enfant dont les parents ont émigré de la Pologne à New York, raconte son quotidien des années 1929 et son crack boursier jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale et la découverte des camps de concentration.

David, très souvent malade, raconte ses amis, sa famille , les relations avec leurs compatriotes que son père a aidé à quitter la Pologne et ses pogroms pour venir vivre à New York, ses brillantes études, sa religion.

On découvre la vie d'une famille, d'une communauté à travers le regard d'un enfant hypersensible, le poids d'une parole donnée, l'entraide, la solidarité, l'amitié, l'amour, les choix difficiles.

Dès le début de ce livre, on se sent enveloppé par une atmosphère de douceur, une mère qui parle toujours à voix basse quelque soit la situation , heureuse ou terrible.

Une superbe écriture tout au long des six cents pages.

Il y a des livres qui vous ouvrent le monde, celui-là en est un: magnifique.

Je remercie Babélio et Les Belles Lettres pour cette "très bonne lecture" et j'espère que très bientôt d'autres livres de Chaïl Potok seront édités.
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L'élu

Encore un livre que j’ai adoré il y a au moins 6 ans et dont je n’avais pas fait le critique et pourtant c’est l’un des romans que je recommande souvent.

L’amitié de 2 jeunes garçons juifs issus pour l’un d’une famille très très religieuse et rigide et l’autre d’une famille qui croit en la religion mais,beaucoup plus libérale.

L’étude de la Torah est le quotidien de l’un, l’ouverture au monde et la discussion le quotidien de l’autre. Ils vont rester soudés.

À travers ce roman on comprend mieux le judaisme et des divergences sur la création de l’état d’Israel.

Ne pas avoir peur, ça se lit d’une traite. C’est passionnant.
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Le Don d'Asher Lev

Enfin la suite de "je m'appelle Asher Lev" livre que j'avais beaucoup aimé, j'attendais avec impatience de connaître l'évolution de l'artiste, ralenti dans l'exercice de son art à cause du poids de la religion et de la communauté Hassidique à laquelle il appartient. A la fin du premier livre, il s'exilait à Paris pour s'adonner librement à sa peinture.



Loin de la communauté Ladoverienne de Brooklyn qui l'étouffe, Asher Lev s'épanouit et laisse libre court à son art. Il épouse Deborah qui lui donne deux enfants, l'aînée Rachel (Rocheleh) et Abraham (Avrumel).  Ils finissent par s'installer à St Paul de Vence,  dans le Sud de la France, parce que Rachel est asthmatique.



Asher Lev fait désormais partie des grands peintres internationaux, ses tableaux se vendent bien et tout le monde reconnaît son art si particulier. Il est indéniable qu'il a reçu un don, il est capable de reproduire des scènes sans modèle, juste avec sa mémoire et parfois, lorsqu'il peint, quelque chose semble tenir sa main sans qu'il ne s'en rende vraiment compte. Quelle est cette force étrange qui le guide ? 



Il n'est pas retourné dans son quartier de Brooklyn, il n'y est pas le bienvenu à cause de certains de ses tableaux qui choquent une partie des membres de la communauté. Les rapports avec son père, -bras droit du Rebbe-  sont compliqués, Asher Lev ne rentre pas dans le moule, son père avait d'autres desseins pour lui.



Le décès de son oncle Ytzchak l'oblige à revenir et le séjour qui ne devait durer qu'une semaine va, -malheureusement pour Asher-, s'éterniser. Ses parents veulent profiter de leurs petits enfants, Deborah qui n'a plus ses parents -ils ont été déportés et tués- trouve dans les parents d'Asher une nouvelle famille et se lie très vite avec sa belle mère.  Les enfants apprécient la communauté Ladoverienne et le quartier de Brooklyn, s'y  font des amis, Abraham et le père d'Asher entament une relation très fusionnelle, Abraham semble fasciné par le Rebbe, tout le monde finit par trouver sa place, mais..... Asher dans tout ça ?



Asher subit, il ne se sent pas bien dans cet endroit, il ne s'y est jamais senti à sa place. Il doit faire face à la communauté qui ne le considère pas comme l'un des leurs, pire, il est taxé de complicité avec le "Sitra Ahra" (forces maléfiques) et ses cousins, les fils d'Ytzchak,  finissent par lui tourner le dos quand ils apprennent que c'est Asher qui hérite de toute la collection de tableaux de leur père. 



Asher Lev est dans une impasse, rentrer de suite en France et reprendre le cours de sa vie ou composer avec les désirs de ses parents, et quand le Rebbe s'en mêle tout devient alors plus compliqué. Le rebbe c'est le grand maître de la communauté Hassidique, c'est lui qui décide, les familles le consultent quand ils ont des décisions à prendre et quand le Rebbe donne sa bénédiction, tout est considéré comme acquis. 



Que va faire Asher Lev, il est de nouveau dans le tourment et tout le monde semble se liguer contre lui, jusqu'à son épouse et ses enfants. Le Rebbe va se montrer redoutable tout en ayant l'air de ne rien imposer et manque de chance, Asher ne semble plus avoir aucune inspiration pour peindre.



Quelle suite merveilleuse, Asher Lev m'avait enchantée dans le premier livre, je le retrouve dans le second avec le même engouement. Je souffrirai presque pour lui tellement on lui en demande, certaines actions semblent si difficiles pour moi et tellement incompréhensibles.  C'est un bon pratiquant, mais pas assez cependant aux yeux de la communauté et de son père qui ne le comprend toujours pas parce que pour lui, l'art d'Asher est impur, c'est de la frivolité, il profane les valeurs du Judaïsme.



Asher s'est éloigné du droit chemin, il a pris des directions qui ne sont pas en adéquation avec la communauté Hassidique, pour certains c'est un profanateur et son père, aidé par le Rebbe, va  tenter de le remettre dans la bonne direction, dans la direction du mouvement hassidique,  afin de  préparer l'avenir, mais l'avenir de qui ? 



Le Rebbe qui n'est plus tout jeune prépare sa succession, il est habile, il ne dit jamais les choses clairement, il les insinue, donne des pistes et sème de ci, de là, des devinettes qui ont bien sûr une explication hautement spirituelle. Asher Lev n'est dupe de rien, il a pourtant des choix douloureux à faire qui le touchent au plus profond de lui même et il le comprend très vite.



Je finis par être oppressée en poursuivant la lecture parce que j'ai peur de comprendre la suite,  qu'Asher Lev ne puisse se soustraire des obligations communautaires et de la puissance du Rebbe,  qu'il soit trop ébranlé émotionnellement pour faire des choix qui lui ressemblent, et toujours ce poids et ces obligations de la communauté Hassidique,  je suis tout simplement effrayée à l'idée qu'il puisse quelque part se sacrifier.



C'est un très beau livre, avec beaucoup de spiritualité, de symboles, et même si je ne partage pas et ne comprend pas la façon de vivre de la communauté Hassidique, que la fin me laisse un petit goût amer, j'ai apprécié l'immersion dans la vie quotidienne d'Asher Lev et de sa famille parce que c'est très instructif et qu'il est important de respecter les différences même si on n'y adhère pas. 



Vraiment un agréable moment avec ce livre.
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L'élu

" On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes."

(proverbe juif)



Mais parfois les ailes poussent dans la douleur, comme on va le découvrir dans ce beau livre de Chaïm Potok.

Potok écarte le rideau sur un monde dont je suis presque complètement ignorante - celui de la communauté juive new-yorkaise des années 40. Le monde qui sort, en apparence, de la même matrice, mais qui démontre bien que même le judaïsme n'est pas un monolithe.

Qui sont les "élus" ? Les orthodoxes coiffés de papillotes qui attendent toujours la venue de leur messie, ou les sionistes avec leur désir d'émancipation ? Ou sont-ce leurs enfants : leurs fils qui essayent de trouver leur propre chemin, tout en s'efforçant de respecter leurs familles et leurs traditions ? Et c'est un chemin épineux et plein de déceptions, même si au bout, les ailes vont se déployer...



Cette histoire d'amitié de deux garçons a quelque chose de presque shakespearien.

Danny est le fils brillant d'un tzaddik, un grand chef spirituel hassidique. Il grandit en silence, destiné, lui aussi, à devenir tzaddik. Son père ne lui adresse la parole uniquement lors des études du Talmud. Reuven vit à Brooklyn dans une famille bien plus modérée. Son père enseigne dans une yeshiva et rêve d'un futur Etat d'Israël. Chacun va montrer à l'autre comment fonctionne son monde, mais c'est surtout Danny qui va découvrir des pensées et des livres qui lui donneront envie d'étudier la psychologie, et le mèneront à la rébellion contre son père.

J'ai d'abord l'impression de lire un livre sur un conflit entre deux conceptions de judaïsme, puis sur le conflit des deux pères à travers leurs fils, mais finalement c'est surtout du conflit entre la raison et le coeur dont je vais me souvenir.

Je changeais sans cesse d'attitude envers les protagonistes, tous admirables et excellents dans leur raisonnement; je n'étais pas d'accord, je ne comprenais pas certaines choses, mais j'ai fini la lecture avec un sentiment que, malgré tout, j'ai peut-être saisi une part de leurs vérités.

L'histoire se passe au moment où la guerre se finit, et les camps de concentration de l'autre côté de l'Atlantique livrent leur témoignage d'horreur. Au moment où le nouvel Etat d'Israël voit le jour...



Le livre de Potok permet de comprendre comment certaines choses qui paraissent importantes ici et maintenant (comme un match de baseball) peuvent avec le temps devenir dérisoires. Que les choses qui nous sont naturelles ne sont pas forcément évidentes, et quelle tragédie peut devenir leur perte. C'est une histoire sur les incroyables efforts, volonté, dévouement, amour et amitié à toute épreuve. Mais aussi sur la sagesse humaine, et comme c'est dur, voire impossible, de ne pas juger les autres et essayer de les comprendre.

On voit les deux côtés de ce qu'est capable l'obstination: fonder des états, mais aussi détruire délibérément les rapports humains et les amitiés, faire preuve des grandes prouesses d'esprit, mais perdre irrémédiablement la santé, penser au salut du monde entier, et, en même temps, blesser ses proches.



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Quand les Juifs en Amérique ont appris ce qui se passait pendant l'holocauste en Europe, ils finissaient chaque discours par ces mots, à peu près : "Que le nom d'Hitler soit damné et oublié à jamais; que sa mémoire soit effacée de la surface de la terre..." Qu'en est-il aujourd'hui ? Et même, serait-il sage d'oublier ?
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Maître de lecture

Belle lecture, une belle plume littéraire, j'apprécie de plus en plus la littérature juive, Chaïm Potok est un écrivain juif, américain qui nous régale de sa plume.

Mr Walter, professeur d'histoire, souhaite écrire ses mémoires, il se revoit lors de son enfance avec son professeur de trope, le signe musical qui sert à cantiler les textes sacrés. C'est sa voisine une écrivaine qui se chargera avec lui d'écrire ses mémoires. Pendant ce temps, sa femme est malade.

Je pense aussi à "L'Homme à tout faire" de Robert Walser, je dirait même style littéraire, enfin il y a une ressemblance.
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L'arbre d'ici

Un conte agréable mais bien loin de valoir les romans de ce grand auteur.
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Le docteur Rubinov

S'il n'est pas autobiographique, le docteur Rubinov est pour le moins biographique. Il raconte une vie, des vies, des personnages cherchant à survivre dans l'univers soviétique, cet univers dont on a encore du mal à comprendre le fonctionnement.

Le récit pose la question des conditions de cette survie. Vous ne pouvez être indifférent au système et vous n'êtes pas indifférent au système. Il vous catalogue en bon ou mauvais citoyen avec des critères qui vous échappent et dont lui-même n'est peut-être pas aussi certain.

L'histoire repose sur une boucle, un retour sur soi, sur ce qu'on l'on a été, sur ce que l'on est devenu et avec une angoisse permanente la question de savoir ce que l'on va devenir.

Léon Shertov a quitté l'URSS pour les USA. 1953. Il Jouit du statut de transfuge géré par la CIA. Il est chargé d'une série de conférences dans des universités américaines.

Sa rencontre avec Ilana Davita, une étudiante dont le père est un ancien journaliste soviétique qui a couvert la guerre d'Espagne, le convainc d'écrire son histoire : « Qui pourrait s'intéresser aux histoires d'un juif de plus ? », pense-t-il.

1ère Guerre Mondiale : Dans l'armée rouge, commence-t-il, les juifs étaient considérés comme de mauvais soldats et cantonnés à des rôles mineurs. « J'empilais des caisses d'obus sur des chariots. »

Mais la guerre se soucie peu de rôles majeurs et de rôles mineurs, elle veut de la chair à canon.

Après une embuscade allemande il se retrouve en compagnie de 18 survivants, il entend « les soldats marmonner que c'était à cause des juifs que les Allemands remportaient des victoires en Pologne. »

Il se retrouve pourtant un fusil à la main et suit le mouvement, tirant quand les autres tiraient, s'arrêtant quand les autres s'arrêtaient. Il apprend vite la guerre. Servant d'une mitrailleuse. Soldat monté sur la jument alezane d'un cosaque mort. Il apprend aussi à obéir et à se faire apprécier de ses chefs malgré son surnom de « Kalik le Youpin. »

Il finit à l'hôpital de Petrograd. C'est là qu'il rencontre le docteur Pavel Rubinov. Ce dernier lui évite l'amputation du bras. Les deux hommes se lient. Rubinov, fils d'une famille juive qui ne l'a pas élevé dans la religion veut apprendre à lire les textes sacrés en Hébreu. Il a entendu Léon prier lors de l'opération.

Rubinov lui fournit un sauf conduit qui lui permet de regagner son village puis de repartir à la guerre contre les Polonais cette fois.

Sans savoir pourquoi, il se retrouve à Moscou dans une unité spéciale chargé de veiller à ce que les paysans remplissent les objectifs du plan. Pour éviter de liquider les paysans qui refusent, comme font le plupart de ses collègues, il cherche à convaincre, utilisant tous le subterfuges possibles. Alors qu'il veut simplement sauver des vies, il obtient des résultats qui font dire au commandant qu'il avait « accompli un travail magnifique » et qu'il était « prêt désormais pour la tâche qu'on allait lui confier. »

Inscription au Parti, Ecole du Parti, voilà Léon lacé sur les rails de la renommée et du succès.

« Au royaume de l'espérance il n'y a point d'hiver, dit un proverbe russe. Eh bien, grâce à une tradition, qui s'était transmise à travers les siècles, d'une génération d'inquisiteurs et de tortionnaires à l'autre, nous apprenions comment anéantir ce royaume et plonger nos prisonniers dans l'hiver éternel de désespoir. »

Voilà Léon face à son destin : Commandant en 1930, Colonel en 1941, il exécute les ordres et les membres du parti devenus « Ennemis du peuple »

Bien qu'il ait signé le pacte Germano-Soviétique, Staline impute la responsabilité de l'invasion de l'URSS par l'armée allemande à ses généraux accusés de comploter contre lui.

Léon est à la manoeuvre. « Frappez, frappez et frappez encore. », avait ordonné Iosif Vissarionovitch…

Novembre 1952. Léon est en charge du dossier du complot médical contre Staline. Devinez qui il va rencontrer à nouveau ? Rubinov qui le confronte à lui-même. C'est alors qu'il prend la décision de quitter l'URSS, peu après la mort de Staline.

En terminant la lecture, on s'interroge sur ce qui a guidé Léon Shertov pendant toutes ces années : la volonté de vivre ? La conviction que s'il n'était pas là, un autre le remplacerait, peut-être plus cruel ? le hasard ?

Sa fuite aux USA, n'effacera jamais les souvenirs tenaces de ce qu'il a fait. Comme le parasite intestinal qu'il a contracté en Crimée, « Ça va et ça vient. Cela se soigne (…) Mais cela ne se guérit pas. »


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Je m'appelle Asher Lev

Asher LEV est né dans la communauté Juive Hassidique, une branche de la religion juive qui est très religieuse et respectueuse des lois juives. Son père travaille pour le Rébbe, (le grand rabbin de la communauté), il voyage beaucoup et ouvre des yeshivot (des écoles où l'on étudie la torah et le Talmud), sa mère, suite au décès de son frère, retourne à l'université pour devenir enseignante. 



Leur vie est régie par la religion et quand il y a des décisions à prendre, c'est au Rébbe que les fidèles de la communauté Hassidiques s'adressent. Asher est élevé au rythme des prières, du respect du shabbat et des fêtes religieuses, des règles de la cacherout et il est habillé comme tous les hommes de sa communauté, des papillotes, des tsitsit, un long manteau noir, une kippa ou un shtraimel pour se couvrir la tête. 



Mais Asher n'est pas comme la totalité des juifs Hassidiques parce qu'il possède un don, celui de dessiner et il est, de surcroît, très doué. Pour ses proches comme pour beaucoup de membres de la communauté, l'art est une perte de temps, ils y sont d'ailleurs totalement hermétiques, certains parlent même d'un don du diable. 



On pourrait penser que ses parents ne sont pas totalement hostiles à ce que leur fils dessine, la maman retourne étudier à l'université ce qui lui donne une certaine ouverture d'esprit, le papa voyage, il est donc amené à côtoyer l'extérieur même s'il ne se mêle pas réellement aux autres. Pourtant, sans jamais réellement empêcher Asher d'exercer son art, ils ne l'encouragent pas dans cette voie, d'ailleurs son père y est totalement réfractaire. 



Si le jeune garçon tente de ne plus dessiner durant quelques temps, il est bien vite rattrapé par ce don qu'il possède et cette furieuse envie de mettre sur papier ce qu'il voit du monde extérieur, parce que c'est bien de cela qu'il s'agit, il pose ses émotions sur du papier comme un autre écrirait sur un cahier. 



Le Rébbe mesure parfaitement la situation du jeune homme, il comprend que ce don qu'il a reçu du tout puissant doit être exploité, c'est la destinée d'Asher, il va alors le confier à Jacob Kahn qui va lui transmettre son savoir. Jacob Kahn est juif lui aussi mais bien loin des préceptes d'Asher, il n'observe pas les mitsvot et il initie Asher à peindre des toiles qui ne peuvent absolument pas convenir à un juif Hassidique, au risque de heurter sa communauté et surtout ses parents.



Asher se retrouve prisonnier entre sa religion et l'exercice de son art et c'est parfois très douloureux. Il a envie de donner libre court à ses créations mais ne risque t'il pas de blesser ses parents qu'il adore et respecte.



Chaïm Pottok manie la plume avec tact et sensibilité,  une belle approche de la religion, des croyances, de la route à suivre. On oscille constamment entre l'autorisé et l'interdit et l'on se rend bien compte que le jeune Asher franchit souvent la ligne rouge et qu'un moment donné il devra, malgré lui, faire des choix qui seront douloureux pour tout le monde et qui pourraient bien bouleverser le cours de sa vie. 



L'écriture est belle et douce, je suis rentrée de suite dans l'histoire et j'ai beaucoup aimé ce livre qui nous fait découvrir l'univers de la communauté juive Hassidique. J'ai hâte de lire la suite "le don d'Asher Lev" et de savoir comment Asher va se conduire dans sa vie d'adulte, quels choix va t'il faire, va t'il pouvoir concilier son art et conserver ses relations avec ses parents et sa communauté.... Affaire à suivre....
Lien : https://jaimelivresblog.word..
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L'élu

Ce roman avait bien mal débuté pour moi. Quoi de plus rédhibitoire qu'un long match de baseball, discipline à laquelle je ne comprends rien et qui m'ennuie profondément ?

Au lendemain de l'entrée en guerre des États-Unis un match est organisé à Williamsburg, quartier de Brooklyn, entre une école de juifs russes traditionnels hassidiques et une école de juifs "délivrés de la mentalité de ghetto".

Si les actions sportives m'ont laissée de marbre je fus de suite captée par la description des acteurs, l'ambiance, le milieu et l'écriture très fluide de Chaïm Potok.

Ce match fut le point de départ d'une amitié entre 2 adolescents juifs dont les pères étaient rabbins.

Le père de Danny, appartenant à la communauté hassidique est rigide, silencieux, fermé au monde séculier. Le père du narrateur, Reuben, intellectuel sioniste est plus ouvert et plus "moderne".

L'élu c'est Danny, héritier d'une famille de tzaddicks, religieux orthodoxes et son aspiration aux disciplines modernes.

Le même dilemme traverse les 2 garçons, brillants et assidus aux études talmudiques, lors de la découverte des disciplines profanes, mathématique, mais surtout psychologie et psychanalyse avec la découverte de Freud.

Au delà de ce qui oppose les 2 garçons, éducations opposées, appétences pour des disciplines différentes, ils aspirent à une autre vision du monde et malgré des interdits familiaux ils restent soudés et amis.

De la révélation des 6 millions de juifs exterminés à la fin de la guerre à la création de l'état d'Israël , controversée également violemment par les hassidiques, le livre s'inscrit dans une passionnante page d'histoire.

Chaïm Potok, que l'on peut retrouver dans les personnages du roman, nous donne une leçon de tolérance. Le père de Reuben, sorte d'autorité morale, ne dira t-il pas dans les dernières pages "on ne devrait combattre les idées qu'avec les idées, et non par une passion aveugle"?

Un roman dans un milieu très éloigné du mien qui évite l'écueil de l'ésotérisme, et du roman pour initié. Une très belle découverte dans la PAL de pompimpom.
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L'élu

A travers l’amitié de deux adolescents et les relations qu’ils ont avec leur père, Chaïm Potok nous fait découvrir deux communautés juives new-yorkaises, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et c’est très intéressant, attachant, plein de finesse.



Il y a quand même quelque chose qui m’a mis un peu mal à l’aise: dans les débats entre sionistes et anti-sionistes juifs la présence des Arabes sur la terre où sera établi l’Etat hébreu est complètement occultée, ils en parlent comme si c’était une terre sans peuple, ou comme si l’existence des Palestiniens n’était pas une donnée à prendre en compte. Bon, au moins ça fait réfléchir et ça donne envie d’en lire plus sur le sujet.
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L'élu

Livre intéressant sur le hassidisme et la sectorisation qui peut en résulter. Mais l'écriture n'est pas à proprement parlé, belle, et encore moins magistrale. Se lit vite et bien mais il manque une dimension réflexive et surtout un talent d'écriture qui font d'une lecture un enchantement, une claque ou tout simplement une lecture qui laisserait un souvenir pour des années bien au delà des contingences ....
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Je m'appelle Asher Lev

La première fois que j'avais lu ce livre, j'avais complètement été séduit. Je viens de le relire ainsi que la suite "le don d'Asher Lev", je suis maintenant partagé. d'abord les descriptions sont souvent trop longues et certaines ennuyeuses et inutiles. le personnage principal Asher, manque de personnalité notamment dans le second ouvrage. Il reste quand une belle histoire, une vrai réflexion sur la place de l'art dans la foi. et puis on ne peut que tomber amoureux de la mère du héros. rien que pour cela il faut le lire.
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Je m'appelle Asher Lev

superbe roman sur l'aventure esthetique d'un jeune juif qui grandit dans le confinement de la religion
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Je m'appelle Asher Lev

Cette histoire est celle d'Asher Lev, de son enfance à l'âge adulte.

Dès sa plus tendre enfance, Asher a un don, celui de dessiner, de peindre ses sentiments. Tout ce qu'il ressent, il le retranscrit sur une feuille ou une toile, avec un crayon, de la peinture, des cendres, tout ce qu'il trouve autour de lui.

Mais Asher est né dans une famille juif pratiquante, qui ne vit que dans la tradition juive.

L'enfance, qui devrait être synonyme de joie, d'insouciance, est ici triste, morne...

Tout est vécu en tant que juif. L'ambiance est étrange.

Un père qui ne comprend pas son fils, une mère tiraillée entre son mari et son fils, un fils qui tente de se trouver, de comprendre où est sa place, où est son art...

Epanouissement dans la peinture, prise de recul par rapport à la religion, retour vers la religion.

L'incompréhension face à l'art, face à un don, face à ce qu'une personne est et ne peut s'empêcher d'être... voilà le sujet principal de ce livre.

Y a-t-il une réponse à ses questionnements ? Comment aller contre un don et comment vivre contre ses proches...
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Le docteur Rubinov

Quand un soldat sauvé par le DR ROBINOV (et devenu oppresseur) le revoit dans les geôles de la NKVD celui-ci est déjà devenu fou suite à la torture. Peu de temps après, en 1953, Staline a une attaque cérébrale et plus aucun médecin n’est là pour le sauver.

quand la paranoïa dicte les actes du dictateur
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