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Critiques de Christian Guay-Poliquin (234)
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Le Poids de la neige

Un homme se réveille sur un lit de fortune, il ne peut plus bouger, il a les deux jambes brisées suite à un accident de voiture. Comble du malheur le village dans lequel il a atterri est isolé du monde, une tonne de neige vient de tomber et la région est victime d'une importante panne d'électricité.

Les villageois ont confié cet accidenté à un vieil homme qui doit en échange de nourriture et de médicament, s'occuper de lui.

Les conditions climatiques vont s'aggraver et la pression de la nature va peser sur ces deux antagonistes.



Du suspense, une nature magnifique et dangereuse.



Une écriture tout en finesse où CHRISTIAN GUAY POLIQUEN parvient à nous montrer à quel point la nature peut dicter sa loi.

Bien que presque toute l'histoire se déroule dans la même pièce, je n'ai cessé de tourner les pages pour en connaître le dénouement.



Ce fut pour moi une magnifique découverte car je ne connaissais pas cet écrivain québécois qui a été distingué par plusieurs prix pour ce roman "le poids de la neige" que j'ai vraiment envie de vous faire connaître.





Ce huis-clos est un vrai et beau roman où l'auteur réussit à nous tenir sous tension jusqu'à la fin.

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Le Poids de la neige

Une panne d'électricité géante, un village isolé, l'hiver canadien, et deux hommes, un plus âgé et un plus jeune - échoués là pour des raisons différentes, obligés de cohabiter dans une maison qui ne leur appartient pas. J'ai regretté ne pas en savoir plus sur cette panne qui dure tout l'hiver, sans gouvernement qui intervient, sur ce qui se passe en ville pendant ce temps-là, mais quel huis-clos bien mené ! J'ai lu avec gourmandise cette histoire de confrontations : confrontation avec l'Autre, confrontation avec les éléments, confrontation avec soi-même.
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Les Ombres filantes

J’ai adoré cette lecture. 320 pages où l'on ne se casse pas la tête à retenir une ribambelle de personnages, au contraire on admire le paysage.



La panne d’électricité a été l’élément déclencheur qui a provoqué l’exode d’une population urbaine vers les grands espaces montagneux (entre autres).

Pour notre narrateur, jeune homme parti en retard par rapport aux membres de sa famille. Retrouver le camp de chasse de son grand-père est une question de survie. C’est en chemin après maintes rencontres humaines et animales évitées pour la plupart qu’il fait la connaissance d’un jeune garçon. Ce dernier n’a que douze ans, mais il est franchement débrouillard. Ils vont s’épauler pour essayer de rejoindre le « refuge ».



L’auteur nous épargne des descriptions détaillées qui auraient pu nous plomber dès le début de son roman. Au contraire, il nous les fait découvrir au fur et à mesure conjointement aux évolutions du paysage, de la faune et de la flore.



Bon, j’ai fait appel à mon ami Google pour visualiser un tantinet la montagne canadienne et vérifier la description d’un orignal.



A mettre dans votre PAL pour vous « évader » dans ces grands espaces.

Ma note : 8/10

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Les Ombres filantes

Après Le poids de la neige qui avait rencontré un bon succès parmi les lecteurs et lectrices, Christian Guay-Poliquin, auteur Québécois, revient dans cette rentrée littéraire, toujours aux éditions La Peuplade, avec Les ombres filantes.

Après un black-out complet, les gens ont fui dans la campagne et les forêts afin de recommencer à vivre de chasse, de pêche, de troc aussi.

Dans ce retour à « la vie sauvage », il est vital de protéger et de défendre ce que l’on possède et là, on sent quand même une très grosse influence du pays limitrophe.

Un homme, ayant été laissé à la traine, blessé, par sa famille, traverse seul des forêts pour rejoindre son clan. Il rencontre un gamin, lui aussi totalement seul, et décide de l’emmener avec lui.

Tous deux vont devoir apprendre les règles de la communauté pour pouvoir y vivre en harmonie : travailler, pêcher, chasser, défendre son territoire par tous les moyens et protéger ce qu’il reste d’essence sans oublier la génératrice qui leur permet d’avoir un peu de courant.

Très vite va se poser la question de savoir si vivre ainsi est la solution ou que, peut-être, ailleurs, la civilisation a repris.

Cette histoire, tout comme le style de l’auteur, n’a pas été sans me rappeler le superbe Station Eleven de Emily St. John Mandel, sa compatriote.

Au-delà du sentiment de similitude, c’est un compliment que j’adresse néanmoins à l’auteur et à ce texte.

L’histoire est belle et la plume charmeuse, tout est réuni pour que cette lecture nous emporte et reste en tête un bon moment. C’est une bouffée d’air frais venue d’outre-Atlantique. L’important est de ne pas oublier que le destin finit souvent par vous rattraper…


Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Le Poids de la neige

Ah, quel bonheur que ce roman ! Délicieusement glacé, venteux, lézardé, désespéré et colérique, enfoui sous une tonne de neige, de glace et de blizzard. Vous ne serez pas surpris de savoir que Christian Guay-Poliquin est né à Saint-Armand, commune de 1200 habitants dans le Sud du Québec. Petite ville, donc, avec juste ce qu’il faut de neige l’hiver pour paralyser l’activité, surtout lorsqu’une panne d’électricité bloque toute possibilité de contacts et de secours.

Je vous ai dévoilé là, outre le contexte possible de la vie de l’auteur dans son village natal, le cadre dans lequel se débattent nos deux héros, le vieux et l’estropié, condamnés à cohabiter jusqu’à la fonte des neiges alors que seul le hasard, ou presque, les a fait atterrir dans ce village en crise.

Amis de Nicolas Vanier, qui rêvez de cabane au Canada, ce livre est fait pour vous. Vous saurez tout ce que L’enfant des neiges (J’ai lu, 2000) ne vous raconte pas sur le revers de la médaille. Car dans Le poids de la neige, lorsque le soleil brille, c’est pour transformer la neige en verglas. Lorsqu’il faut se déplacer jusqu’au village, c’est à travers les bois, en raquettes, sans certitude d’être capable de remonter la pente. Lorsqu’il faut s’abriter, c’est sous une véranda dont le toit plie dangereusement sous une épaisse couche de neige. Et lorsqu’on est blessé, il n’y a que la vétérinaire pour apporter les soins indispensables.

Amis adeptes du survivalisme, vous aussi pouvez tirer bénéfice de ce splendide roman. Vous y trouverez la panoplie complète du kit de survie (oubliez le kit anti-zombie, quand même, faut pas exagérer) : de la boîte de conserve cabossée au lance-pierres en passant par la scie qui aidera à découper les lattes du plancher qu’il faut brûler. Mais gare aux traîtres qui cachent des réserves pour eux tout seuls !

Je n’en dirai pas plus sur l’intrigue. Enveloppez-vous dans une couverture bien chaude, placez-vous dans votre fauteuil au coin de la cheminée et laissez-vous emporter par ce roman où, contrairement à La route de Cormac McCarthy (Editions de l’olivier, 2008), ce n’est pas sur le long du chemin qu’il faut apprendre à survivre, mais dans le village, ou à sa périphérie.

Je n’ai qu’un seul regret, si je devais en trouver un… Celui du vocabulaire. Paul Laurandeau, dans son roman philosophique L’Assimilande (ELP Editeur, 2011), rappelle le débat sur la langue française, toujours d’actualité au Québec ; sur les différents langages plutôt, parmi lesquels le français québécois n’est qu’une variante. Christian Guay-Poliquin a choisi un vocabulaire francophone de France. Hélas, presque. Point de chars, d’achalandage ni de barouette (merci Wikipedia pour les exemples) pour nous faire rêver, pauvres européens qui ne verrons plus jamais la neige chaque hiver. Les voitures et les brouettes règnent donc en maîtresses dans ce roman.

Ce n’est pas grave. Le poids de la neige a gagné, malgré cela, le Prix France-Québec et le jury a eu bien raison de le lui décerner.
Lien : https://akarinthi.com/
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Le Poids de la neige

A l’écart d’un village enseveli sous la neige et coupé du reste du monde par une coupure d’électricité, deux hommes doivent vivre ensemble. Grièvement blessé aux jambes à la suite d’un accident de voiture, le narrateur est hébergé chez Mathias. Ce vieil homme a accepté à la condition d’être un de ceux du convoi à partir dès que le temps le permettra. Car sa femme malade l’attend en ville, c’est sa seule et unique préoccupation.



Il n’y pas d’indication de lieu ou de temps comme on ne se sait pas ce qui a provoqué cette panne d’électricité Les deux hommes reçoivent peu de visites. Invalide, le narrateur dépend de Mathias, un personnage énigmatique, âgé et aimant lire. Il l'observe, l'écoute en restant sur la défensive. Alors que l’hiver n’en finit pas, les venues des villageois deviennent rares. Et les nouvelles ne sont pas encourageantes : la nourriture manque, il n’y a plus d’essence, ceux qui sont restés ont peur et se protègent des pilleurs. Les tensions deviennent plus pesantes au fur et à mesure que les conditions deviennent extrêmes.



Ce roman hypnotique distille une atmosphère implacable alternant avec de superbes descriptions de la nature glaciale et des moments d’entraide entre les deux hommes mais sans que jamais la méfiance envers l’autre ne disparaisse.

L'auteur fait parler les silences, les gestes de cette cohabitation forcée et le lecteur est aux aguets.

Un livre dévoré !
Lien : https://claraetlesmots.blogs..
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Le Poids de la neige

En revenant dans le village de son père, un homme est victime d’un grave accident et secouru par des villageois. Ces derniers le confient à un vieillard, Matthias, qui accepte de prendre soin de lui en échange de vivres et de la promesse d’un retour en ville pour retrouver sa femme, dès que la neige cèdera du terrain. En attendant, c’est un long hiver qui s’installe, rude, glacé, sans perspective d’amélioration. Et une relation ambivalente se noue entre l’homme invalide et le vieillard. Pourront-ils survivre au froid hostile qui s’insinue dans les interstices de leur chair et à l’hostilité que le temps passé ensemble fait croître ?



« Le Poids de la neige » est un roman écrit par le québécois Christian Guay-Poliquin, publié en 2016 au Québec et en 2018 en France. Il a été récompensé par des prix prestigieux, notamment le prix littéraire France-Québec 2017. C’est une œuvre belle et étrange, écrite du point de vue de l’homme accidenté et rendu dépendant des autres par son accident.

L’intrigue déplie deux univers en parallèle, l’intériorité et les mouvements d’âme du blessé, d’une part, la nature qui l’entoure, d’autre part ; les souffrances d’un homme, physiques et psychiques, les paysages denses, polaires, majestueux et hostiles, que la neige vient recouvrir d’un manteau cousu de blanc et d’ombres. Intérieur et extérieur se font contrepoint, se répondant, tant du côté de l’espoir que de son envers. D’ailleurs, l’échelle à neige que Matthias a installée à proximité de la maison devient la mesure du temps enfermé, contraint, celle du désarroi ou de l’échappatoire possible quand le niveau décroît. Au fil des pages, du rythme majestueux et lent, un pesant huis-clos s’installe. La mesure de la neige est aussi l’étrange mesure qui rythme les chapitres.

Entre l’homme reclus et les paysages immenses dont il peut prendre la mesure depuis son lit, se tient Matthias, le vieillard qui, par la force des choses, va s’occuper de lui. Depuis les yeux du blessé, l’auteur décrit la relation ambivalente qui vient lier les deux hommes et que Matthias résume ainsi : « Tu es mon obstacle, mon contretemps. Et mon billet de retour ». Quand l’homme commence à récupérer, à pouvoir se mettre debout, alors que la neige tombe toujours autant, opacifiant l’horizon et l’espoir, plombant le paysage d’une chape de silence touffue, Matthias s’impatiente, tendu vers le projet de retour vers la ville et sa vie d’avant. Les deux hommes sont des naufragés bien malgré eux du village et de l’hiver qui les cloue sur place.

Même si ces deux hommes sont enfermés dans la maison isolée, des habitants viennent leur donner quelques nouvelles du village, un écho à la vie du dehors mais aussi à ses peurs et ses mystères : l’électricité ne fonctionne plus depuis longtemps et avec l’hiver rude qui s’installe, bon nombre d’habitants partent vers un ailleurs moins désolé. Et avec les rations qui diminuent, le monde se réduit ainsi que les perspectives de survie.

« Le Poids de la neige » est un roman majestueux, hypnotique et lent, mais aussi pesant. Il nous entraîne dans les marges d’un monde où la survie devient une priorité pour des êtres qui se raccrochent à l’élan de la vie. Une très belle lecture tissée par le fil conducteur du mythe de Dédale et d’Icare.
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Le Poids de la neige

L'envie de parler de ce roman me vient aujourd'hui alors que je l'ai lu il y a quelques temps déjà.

Pourquoi ? Je ne sais pas.

Mon premier souvenir, c'est que j'ai eu froid, très froid en lisant cette histoire.

D'une part, parce que la neige n'en finit pas de tomber, d'autre part parce que l'ambiance est glaciale.

Je me souviens que plusieurs fois avant d'aborder ma lecture, je me suis glissée sous un plaid sur mon canapé et que je me suis imaginée dans cette véranda avec ces deux personnages si différents et obligés de cohabiter au milieu d'une nature particulièrement hostile.

On suit l'évolution de leur relation avec beaucoup d'émotions et la beauté des paysages est superbement décrite par l'auteur.

Un huis-clos magistral et l'un des rares romans que je relirai avec plaisir.
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Les Ombres filantes

🌲 Les ombres filantes - Christian Guay-Poliquin 🌲



Merci @babelio_ et @editionslapeuplade



Résumé :

Dans la forêt, un homme seul marche en direction du camp de chasse où sa famille s'est réfugiée pour fuir les bouleversements provoqués par une panne électrique généralisée. Il se sait menacé et s'enfonce dans les montagnes en suivant les sentiers et les ruisseaux. Un jour qu'il s'est égaré, un mystérieux garçon l'interpelle. Il a une douzaine d'années, semble n'avoir peur de rien et se joint à l'homme comme s'il l'avait toujours connu. L'insolite duo devra affronter l'hostilité des contrées sauvages et déjouer les manigances des groupes offensifs qui peuplent désormais les bois.



C'est un coup de cœur! J'ai adoré ce roman de survie dans la forêt où il ne faut pas uniquement se méfier des loups et des ours mais aussi des hommes. J'ai adoré la première partie du roman où l'homme avance tant bien que mal dans la forêt avec en ligne de mire le camp de chasse de sa famille. Seul dans la nature avec quelques provisions, un objectif et un genou récalcitrant on sent pleinement sa solitude, jusqu'à sa rencontre avec Olio. Olio est un jeune garçon d'une douzaine d'années plutôt mystérieux. À la fois attendrissant et agaçant, menteur et voleur, Olio va prendre une grande place dans la vie de l'homme qui finalement avait grand soif de s'attacher à quelqu'un et être le déclencheur de quelques péripéties... Dans la seconde partie du roman, c'est une survie plus sédentaire mais tout aussi intéressante et surtout on rencontre la famille et ses membres, des chasseurs aguerris qui se sont organisés et vivent plutôt bien grâce aux fruits de la chasse. Ici ce sont les relations entre les personnes qui sont mises en lumière, un autre aspect fondamental de la survie.

Ce que j'aime dans ce genre de livre c'est de voir la détermination et la débrouillardise des gens lorsque le monde qu'ils ont connu s'effondre, de voir se mettre en place de nouveaux modes de fonctionnement et d'interactions, de voir à quoi certains se raccrochent (religion, nature, espoir que les choses redeviennent comme avant...) et surtout me questionner sur ce que j'aurai moi-même été capable de faire ou de décider. Et il y a tout ce que j'aime dans ce livre, d'autant que l'histoire est racontée à la première personne par l'homme, ce qui garanti une pleine immersion dans l'histoire.

Bref un beau coup de cœur pour ce roman post-apocalyptique que j'ai lu quasiment d'une traite, embarquée par les bruits de la forêt.
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Le Poids de la neige

Le poids de la neige raconte l’histoire de deux hommes bloqués par la neige qui tombe inlassablement. L’un deux est blessé, incapable de marcher. L’autre souhaite désespérément rejoindre sa femme. Ils vont vivre tout cet hiver loin de tout, dans ce monde qui semble faire face à une panne d’électricité gigantesque.

En vérité, le côté post-apocalypse de ce monde reste très léger, en arrière-plan. On sait que tout ne tourne pas rond dans ce monde, que les gens ont peur, qu’ils fuient… mais ne vous attendez pas à y trouver un vrai roman d’anticipation. Ce côté-ci sera à peine esquisser, juste un décor qui revient brièvement hanter nos héros par moment.



Pour ma part, je n’ai bizarrement pas été déçue que cet aspect ne soit pas plus présent. Je n’ai eu aucun regret à l’absence d’explications. Finalement ce qui importe dans cette histoire, c’est la vie de ces deux hommes.



L’histoire se résume à peu de choses, peu d’action, seulement des hommes seuls qui affrontent l’hiver. Pourtant, elle m’a tenu en haleine tout au long de ces 250 pages. Tout l’intérêt réside dans la force de ces deux héros, dans les émotions qui transparaissent. Si ces personnages restent assez froids, s’il y a peu de paroles, l’auteur réussit à esquisser leurs pensées et leurs tourments sans les dire explicitement.



C’est un roman sans vraie chaleur humaine, à l’ambiance lourde.



Pour entrecouper et rythmer cette vie monotone, l’extérieur surgit par instant, mystérieux, insaisissable. Les potins, les rumeurs des habitants du village tout proche atteignent les deux hommes. Ils nous laissent interrogateurs, nous laissent imaginer ce monde isolé qui survit. Instants de vie d’autres personnes qu’on ne fait qu’apercevoir, ils révèlent les failles de l’homme. Les instincts de survie s’exacerbent, révélant la bienveillance ou l’égoïsme des uns et des autres.



Finalement, on se prend à vouloir savoir ce qu’il adviendra de nos deux protagonistes. Vont-ils survivre à cet hiver ? S’entretuer ?



La fin est à l’image du roman. C’est une fin ouverte qui nous laisse libre d’imaginer la suite. Je ne suis pas toujours adepte des fins ouvertes mais cette fois-ci je la trouve bienvenue.



Pour conclure ?

Un roman où il ne se passe pas grand chose et qui pourtant a réussi à retenir mon intérêt au travers des ses personnages, du décor apocalyptique très léger et d’une question : ces deux hommes vont-ils mourir ?

Une atmosphère dense, un sentiment de danger et une étude de l’être humain qui font tout l’intérêt de ce roman.
Lien : https://lacossedeceline.word..
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Le Poids de la neige

Prix France-Québec 2017



A l'intérieur d'une grande demeure abandonnée, pendant un long hiver canadien, deux hommes se retrouvent ensemble pour un tête à tête involontaire qui sera tantôt amical, tantôt guerrier.

L'un des deux est un vieil homme qui a voulu faire une virée en voiture, sa femme très aimée perdant la tête dans un hôpital ; l'autre homme, plus jeune, revenait dans son village de naissance quand il fut victime d'un très grave accident de voiture.



Quand le récit commence, le jeune qui a eu les jambes broyées, est entièrement dépendant des soins apportés par le vieux Matthias ; il a un peu perdu la notion du temps et se retrouve prisonnier avec lui de l'épaisse couche de neige et d'une gigantesque panne d'électricité dont nous ne sauront rien, si ce n'est que dehors, en ville, c'est le chaos.

Nous ne saurons pas grand-chose non plus de ce retour au village ; pas de nouvelle pendant dix ans, un passé enterré - il était mécanicien avec son père - problèmes familiaux ?



Un huis-clos avec peu de visiteurs : l'amie d'enfance devenue vétérinaire qui en l'absence de médecin donnera les premiers soins, quelques oncles et tantes, un pharmacien, un vigile.Tous vont disparaître assez vite malgré le manque d'essence pour fuir l'isolement et retrouver le monde.

Contre la promesse de faire partie du premier convoi qui partira au printemps, de vivres et de bois de chauffage, le vieil homme a accepté de s'occuper de l'accidenté...



Le personnage principal ici, est la neige, ou plus exactement la grande maison sous la neige ; les deux êtres humains ne sont que des personnages secondaires, indispensables au récit bien sûr - c'est quand même sur eux que l'histoire repose - mais qui sont ballottés au gré de la douleur et de l'incapacité physique pour l'un, de ses sentiments, rage et peurs pour l'autre.



C'est le jeune blessé qui raconte : la douleur, la perte de repères puis la très longue convalescence au gré des discussions avec Matthias, de leurs disputes ; les souvenirs et le quotidien difficile, l'amour - haine qui lie les deux hommes, la méfiance aussi. Mais quand des dangers se profileront, seront-ils capables de s'entraider ? D'être là l'un pour l'autre ?



Un très beau livre, humain et dur à la fois, plein de paysages magnifiques et grandioses mais aussi d'une atmosphère oppressante ; une écriture puissante et précise qui révèle la poésie du réel.

Véritable "traversée de l'hiver" d'après son auteur, ce récit nous place dans un contexte de survie et de tension presque palpable, alors que dehors, dans les grands espaces nord-américains, la Nature règne en maître.



Lorsque rien ne se passe, tout peu arriver ! dit l'auteur de son petit air malicieux.



Premières phrases : " La neige règne sans partage. Elle domine le paysage, elle écrase les montagnes. Les arbres s'inclinent, ploient vers le sol, courbent l'échine. Il n'y a que les grandes épinettes qui refusent de plier. Elles encaissent, droites et noires. Elles marquent la fin du village, le début de la forêt.

Près de ma fenêtre, des oiseaux vont et viennent, se querellent et picorent. De temps à autre, l'un d'eux observe la tranquillité de la maison d'un air inquiet.

Sur le cadre extérieur, une fine branche écorcée a été fixée à l'horizontale, en guise de baromètre. Si elle pointe vers le haut, le temps sera clair et sec ; si elle pointe vers le bas, il va neiger. Pour l'instant le temps est incertain, la branche est en plein milieu de sa trajectoire."







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Le Poids de la neige

L'électricité. Aujourd'hui, on ne se pose même plus la question au moment d'appuyer sur l'interrupteur : tout s'allume à la vitesse de la lumière. Et si rien ne se passe, déjà, nous vivons ça comme une rupture de normalité. Dire que pendant des milliers d'années des êtres humains ont vécu sans !



C'est en tout cas ce qui arrive aux protagonistes du 'Poids de la neige', isolés par l'hiver et forcés de faire sans la fée électricité. Matthias, vieil homme parti rejoindre sa femme mais bloqué par la neige, et le narrateur, victime d'un accident de voiture lui ayant fait perdre l'usage de ses jambes, se retrouvent contraints de survivre ensemble, dans une maison chauffée par un poêle et uniquement animée des frimas de la nature, de rares parties d'échecs et de lecture.



Alors non, il ne se passe pas grand-chose, en tout cas pas grand-chose de spectaculaire, dans 'Le Poids de la neige'. Et pourtant Christian Guay-Poliquin parvient à nous tenir sur plusieurs centaines de pages, avec son écriture empreinte autant de poésie que de sérénité et de doute, nous mettant sans cesse fasse à une violence potentielle. Mais l'homme est-il vraiment un loup pour l'homme ? Face à des questionnements post-apocalyptiques très présents dans la littérature ces dernières années, l'auteur offre une vision finalement optimiste de l'humanité (à travers une grande foi en la nature, notamment) et de ce qu'elle peut en temps de crise profonde. Ce qui est l'une de ses grandes forces.
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Le fil des kilomètres

C'est presque en huit-clos de la ferraille d'une voiture que j'ai traversé les milliers de kilomètres parcourus par le narrateur, qui sera accompagné de la femme et du type dont jamais nous n'aurons aucun prénom, aucune identité.



Si l'on en apprend mais devine surtout de la vie du narrateur, les autres protagonistes qui seront amenés à franchir les sièges de cette voiture resteront donc juste des individus sans grand passé, accolés à une personnalité touchante pour la femme, crispante pour le type (de mon point de vue).



Notre narrateur lui même pourra être émouvant, dans sa vie de besognes à l'entrée du roman puis à la poursuite de son père pour lequel il prendra la route.



Route qui nous pèsera dans sa description à travers un monde qui devient au fil des kilomètres de plus en plus apocalyptique.



Si j'ai peiné à entrer dans le roman à ses débuts j'ai été de plus en plus subjuguée et accrochée par la suite de ma lecture. Lecture qui se montrera aisée par le succinct de ses chapitres.



C'en est même devenu un petit peu une drogue au fil des pages que de chercher à comprendre ce qu'il s'est passé dans ce monde, qui souffre à la base d'une panne électrique de grande ampleur, et de savoir quelle serait l'issue du roman.



Au final la fin ne me déplaira ni ne me plaira plus que cela car j'aurai aimé poursuivre encore et encore la route tellement ce roman est prenant.



Nous aurons peut-être peu de réponses à nos questions mais l'atmosphère dégagée par le roman s'imprègne en nous tout comme les vapeurs d'alcool qui accompagneront le voyage de nos protagonistes.



J'irai volontiers lire les autres ouvrages de cet auteur que je découvre par ce roman.

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Le Poids de la neige

Un paysage noyé sous la neige. Nul ne sait où, ni quand. Est-ce seulement le monde réel ?

Un homme blessé, cloué dans un lit, dans la véranda d'une maison abandonnée, quelque part entre le village et la forêt. Un homme s'occupe de lui, contraint, en échange d'une place pour le prochain convoi vers la ville. Lui aussi est coincé ici. Par le temps, par la panne.

Rares sont les visiteurs qui ponctuent ce huis clos. Seule la neige est témoin. Elle seule importe, silence assourdissant, légèreté écrasante, elle englouti le paysage, le village, les corps, toute vie. Elle les affame, les aveugle, les enferme, elle est maître du lieu.

J'ai mis un moment à comprendre à quoi correspondent les chiffres qui ouvrent les chapitres. Je pensais que c'était des jours, mais évidemment cela ne se pouvait pas, car le temps n'a plus court dans cet hiver de glace. Qui sait si le printemps reviendra ?

J'ai été happée par cette atmosphère glacée. Ces deux hommes quasiment seuls au monde, la survie, l'espoir, tout est parfaitement dépeint. Un superbe roman.
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Les Ombres filantes

Nous retrouvons ici le narrateur de "le fil des kilomètres" et "le poids de la neige". Nous n'avons pas plus d'éléments sur ce qui se passe dans le pays (le Québec). Une panne d'électricité géante a entraîné une succession de dysfonctionnements, manque d'essence, manque de vivres, errance de la population, constitution de petits groupes plus ou moins dangereux. C'est chacun pour soi pour la survie en attendant une hypothétique issue.



Le narrateur a passé l'hiver dans une maison sous la neige, les jambes brisées après un accident. Il est remis plus ou moins sur pied et c'est dans la forêt que nous le retrouvons, décidé à rejoindre des membres de sa famille, oncles et tantes. Il sait qu'ils sont réfugiés au camp d'été où il passait ses vacances enfant, loin de tout, vivant de chasse et de pêche.



Ce troisième opus est aussi bon que le précédent. Après l'hostilité de l'hiver et de la neige, c'est à la forêt profonde que se confronte le voyageur, devant se méfier à la fois de la nature et des hommes. Il chemine seul, jusqu'à ce qu'un curieux gamin de 12 ans se trouve sur son chemin. Seul lui aussi, il aide le narrateur à sortir d'un mauvais pas. Il paraît se débrouiller dans toutes les situations, ne parle pas de lui ou raconte des histoires différentes, mais ne lâche plus l'homme qui finit par accepter sa présence.



Malgré le contexte post-apocalyptique, la nature a la part belle dans cette histoire. Le narrateur aime sentir la forêt autour de lui, sa végétation, le silence, les présences furtives, avec toujours en tête l'île ou il retrouvera les siens. Mais sera-t'il bien accueilli ? D'autant qu'il arrive avec un enfant, ils représentent deux bouches de plus à nourrir.



J'ai retrouvé avec plaisir l'ambiance qui m'avait conquise dans "le poids de la neige", un mélange de contemplation et même d'une fusion avec les éléments naturels et par ailleurs le poids des relations humaines. Chaque rencontre a son lot d'inquiétude, génératrice d'entraide ou de violence. Et pour tous ces gens, l'espoir de retrouver un jour une situation normale.



Dans ce dernier opus, le narrateur fait l'expérience d'une relation quasiment paternelle envers l'enfant, malgré leurs multiples accrochages et coups de colère, réservant une fin puissante et bouleversante.



Une trilogie à découvrir sans hésitation.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Le Poids de la neige



Le poids de la neige.

Christian GUAY-POLIQUIN



D’abord il y a le décor : le froid, le silence, la neige et la nature à perte de vue.

Puis les personnages : Mathias un vieil homme un peu bourru, solitaire et peu causant et le narrateur dont nous savons juste que c’est un homme plutôt jeune, alité après un accident de voiture et qui n’a pas de lien avec Mathias.

Ce qui les réunit dans cette maison isolée de tout et tous c’est l’immobilité physique de l’un et l’immobilité énergétique pour l’autre.

Ils sont dans un lieu où après LA panne d’électricité le monde est devenu apocalyptique.

Et Mathias a pour « mission » de s’occuper de rétablir le narrateur en échange de quoi lui seront fournies des vivres.

Une cohabitation difficile au début, solidaire parfois mais qui peut aussi devenir carrément hostile quand les projets commencent à diverger…



Quel roman accaparant !

Une fois débuté je n’ai plus voulu le fermer.

Les situations de froid (le poêle à bois a bien du mal à chauffer la pièce), de manque (les repas sont un morceau de pain noir et de la soupe) et d’attente (de vivres, de rétablissement de la panne entre autres) sont très bien écrites.

L’alternance de moments d’espoir et de désespoir donne un très bon rythme au roman.

Un roman des grands espaces, de solidarité et d’une ambiance apocalyptique comme j’aime.

Une très bonne lecture.
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Le Poids de la neige

Deux hommes condamnés à s’entendre pour leur survie : un jeune accidenté recueilli dans un village totalement coupé du monde ; un homme âgé qui doit en prendre soin pour pouvoir repartir à la première occasion.

Duo, duel ? Difficile de qualifier ce qui se joue entre eux. La solidarité est fragile. Elle se mesure à l’aune du niveau des vivres, de la lutte contre le froid et des quelques visites. À mesure que la neige tombe autour du refuge, l’ambiance devient électrique, les personnages se révèlent.

Rarement il m’aura été donné de lire un huis-clos aussi magnétique.

L’isolement, les rares événements, l’unité de temps et de lieu : tout cela aurait pu être périlleux. Mais le texte s’avère captivant, prenant aux tripes par moment. Le roman dégage finalement autant de calme que de tension.

L’écriture concise et mordante y est certainement pour beaucoup. Et j’aurai pu passer des heures encore à leurs côtés dans cette maison isolée.

Un magnifique roman de survie, entre chacun pour soi et éclats de fraternité, qui a parfaitement résonné avec mes envies de temps suspendu et d’atmosphère ouatée.
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Le Poids de la neige

J'aurais aimé aimer ce livre, parce que je me considère comme une fille de l'hiver (ma saison préférée) et que j'aime la neige plus que tout (et que ça me manque terriblement). Mais j'ai eu du mal à lire ces 280 petites pages, à m'accrocher, à progresser dans cette histoire, aussi poisseuse et lourde que de la neige de printemps. Un futur proche? deux hommes coincés l'un avec l'autre, un terriblement accidenté que sa famille n'a pas voulu laisser mourir mais pour autant ne pas s'en occuper, l'autre coincé, (pour quelle raison, on ne sait pas) dans un village, loin de sa femme, qui est en charge de s'occuper et nourrir son compagnon d'infortune (c'est un peu la contribution que les villageois ont demandé pour lui donner le droit de rester et de rester en vie). Pour le reste on ne sait rien, que se passe-t-il, qui sont les autres personnages vivant au village, apparaissant parfois dans le fil de l'histoire? pourquoi cet isolement (une grande panne...)? pourquoi ce climat d'oppression voir de violence latente?

Peut-être que je n'étais tout simplement pas en mesure d'encaisser ce livre à ce moment-là de ma vie, mais je suis néanmoins contente de l'avoir fini (après au moins 2 ou 3 envies fulgurantes de passer à autre chose)
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Le Poids de la neige

Dans un futur a tendance apocalyptique, nous voilà plongés dans un hiver sans fin et inexorable.

Deux hommes vont devoir cohabiter. Le premier a eu un accident de voiture et s'est vu confié au second, loin de chez lui et dont le seul but est de rentrer.

Mais piégés par l'hiver, les privations et l'isolement, ces nombreux jours passés ensemble vont être emplis d'embûches...



Ce livre est tout simplement oppressant. La neige, l'hiver, l'isolement, la contrainte d'habiter avec une personne que vous n'avez pas choisi, les espoirs parfois brisés de chaque personnages vous oppressent et vous angoissent.

Je ne peux pas dire que je me suis ennuyée dans cette lecture, ni que j'ai aimé... Cette lecture est passée comme cet hiver, dans la douleur, l'espoir et l'angoisse d'une fin proche et redoutée...
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Le Poids de la neige

Nous sommes quelque part au Québec, ou dans un pays froid, très froid, et neigeux, très neigeux, où l'électricité et le confort qu'elle apporte n'est plus q'un doux souvenir.

Le narrateur a eu un accident, il ne peut plus marcher et se retrouve avec Mathias, un vieil homme vaillant, qui accepte de s'occuper de lui en échange d'une place dans un bus pour la ville quand le printemps sera revenu.

On assiste à la vie en huis-clos de ces deux hommes. Comment il survivent au froid, à cette neige écrasante dont on suit le niveau de chapitre en chapitre. Comment ils survivent à la faim. A la douleur et à la solitude.

J'ai aimé ce roman, très humain. Humain au sens où on est face à deux personnes, deux psychologies différentes, qui essaient de s'entendre et de vivre ensemble malgré des conditions extrêmes et un avenir incertain. Ils tentent de s'apprivoiser, mais ce n'est pas simple de faire confiance quand on lutte pour sa survie.

La lecture, les parties d'échec et l'alimentation du poêle en bois rythment leur quotidien.

L'écriture est superbe. On s'y croirait. Cette image de neige, d'une blancheur extrême, contrastant avec le noir des arbres, vous reste en mémoire bien après avoir fermé le livre.

Une belle découverte que cet auteur qui a reçu le prix France-Québec 2018.

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