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Critiques de Dave Eggers (255)
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Le moine de Moka

J'ai suivi avec grand intérêt l'itinéraire de Mokhtar, jeune américano yéménite, son amour pour son pays d'origine et sa passion pour la culture du café.

Je peux vous assurer que je n'aurais pas pu vivre la moitié de ses aventures. Mon cœur mais aussi mon cerveau n'auraient pas résisté à la tension nerveuse.

Le moine de Moka raconte la naissance d'un engagement, d'une passion. Mokhtar ne termine pas ses études supérieures car il est indécis quant à son avenir. Miriam, sa meilleure amie l'invite à s'intéresser à son pays et aussi à l'histoire du café. Une graine associé à un pays le Yémen. Une graine et sa terre.

L'ouvrage est très documenté sur l'histoire passée et contemporaine du Yémen mais aussi sur celle du café. J'ai été émue par les producteurs yéménites.

C'est un beau roman réaliste sur le monde dans lequel nous vivons. Des hommes se dressent pour en faire un monde meilleur. Des hommes et des femmes ordinaires face à des choix. Un parfait exemple de l'engagement humain.
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La parade

Un extraordinaire anti-road trip et une nouvelle parabole politique, de ces histoires symboliques rondement menées et pleines de rebondissements dont Dave Eggers a le secret, voilà ce que retient le lecteur, illuminé, quand il quitte, presque à regret, La Parade, au terme du roman ! Parce que, si tout au long de la lecture, on garde en mémoire ce que d'autres auteurs, Gracq, McCarthy, Vittorini ou Kerangal, ont fait de ce thème de la route ou de ceux, voisins, du pont et du tunnel, les traitant souvent comme des images de ce qui rapproche les hommes, ici la métaphore s'enrichit de multiples autres échos, nous engageant à réfléchir sur notre Histoire contemporaine et… à nous méfier des apparences.

Quatre et Neuf – cette réduction de leurs identités à des numéros laisse d'emblée envisager une certaine forme de conditionnement social – ont été embauchés, comme des techniciens compétents, pour parachever une route reliant le Sud à la capitale du pays, en la couvrant de macadam. L'enjeu est important, parce que le pays sort d'une longue guerre civile qui a opposé des rebelles au Sud à l'armée du Nord, et que la route, qui symbolise l'effort de réconciliation, doit être, une fois achevée, le théâtre d'une « parade », censée célébrer la reconstruction, la paix retrouvée. Et il faudra que l'enrobage de la voie soit parfait, un long ruban noir brillant, rehaussé sur le côté et en son centre de belles lignes jaunes.

Pour réaliser cette noble tâche, Quatre doit conduire le « finisseur » (le nom de l'engin fait frémir…), le RS-80, une extraordinaire machine à goudronner, toute neuve et conçue en elle-même comme un modèle d'univers autosuffisant. Neuf, quant à lui, veillera à faciliter son travail, en le précédant sur la route, à bord d'un quad, pour prévenir les obstacles et dégager du chemin les éventuels intrus. Mais, bien vite, les relations entre les deux hommes se dégradent. Quand Quatre, en bon petit soldat, s'emploie à respecter scrupuleusement les règles et le programme, Neuf, lui, prend de grandes libertés, allant au contact des gens de la région, partageant leur nourriture, leur conversation …et leur lit, quitte à contrevenir à toutes les consignes de réserve et de précautions sanitaires qui ont été données aux deux hommes. Quatre et Neuf, une « extension de la machine », comme le premier se définit lui-même, contre un enthousiaste indiscipliné, un dangereux électron libre… Quand Neuf finit par payer le prix de ses écarts, en tombant gravement malade, les rapports entre les deux hommes se transforment pourtant, et Quatre, le quasi robot, se pare d'humanité. Le contrat sera-t-il finalement rempli ? La route achevée, avec les lendemains qui chantent qu'on nous laisse espérer ? A voir, à lire surtout…

Après le Cercle et son extraordinaire coup de théâtre final, Dave Eggers nous invite, avec la même malice et son inégalable talent de conteur, à tempérer notre optimisme et notre confiance dans les vertus de la résilience. Quand la littérature montre un regard d'une telle acuité sur le monde et ses faux-semblants, on en redemande !

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Le Cercle

Dave Eggers propose une fiction féroce sur le monde qui nous attend, avec l'histoire d'une jeune femme ambitieuse -et hallucinante de bêtise et de naïveté, qui délaisse le Public pour le Privé afin de travailler avec enthousiasme au Cercle, une entreprise bien plus puissante et inquiétante que Goo**e (par exemple). On découvre avec elle le monde merveilleux de ce géant de l'internet, prêt à dévorer le monde en prônant notamment la "transparence" de tous les citoyens. La vie privée devient alors une menace dans cette société où plus rien ne doit être caché, au nom de la sécurité et de la démocratie (!).

Ce que décrit ce roman me semble tout à fait plausible, dans ce XXIème siècle hyper-connecté qui fait la part belle à l'exhibitionnisme et à l'abêtissement généralisé. L'écriture n'est pas extraordinaire, mais l'auteur sait prendre suffisamment de distance pour instiller de l'humour dans son oeuvre, et la lecture est agréable. Mais également troublante.
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Le Cercle

Nos vies ont toujours eu deux aspects bien différents et jusqu'alors distincts : la vie privée et la vie publique. Dave Eggers imagine une entreprise, le Cercle, dont le but principal est d'anéantir l'anonymat du net afin de rendre les échanges plus cordiaux. La société est comme un monde à part : elle se situe sur un campus paradisiaque avec des dortoirs confortables, des airs de pique-nique, des terrains de tennis, un aquarium, des cafétérias, un magasin où l'on trouve tout ce qu'on veut, etc. L'entreprise parfaite, en apparence, qui prend soin de ses employés. Mais eu fur et à mesure qu'il s'étend, le Cercle collecte toutes sortes d'informations personnelles et les archive sur le cloud, les rendant ineffaçables.



Mae, une jeune femme de vingt-quatre ans fraichement arrivée dans la société, adhère au concept de la vie privée qui devient publique. Bien sûr, dans un premier temps, les choses ne sont pas présentées ainsi. Par exemple un employé souhaite mettre en place un programme pour empêcher les enlèvements d'enfants. Pour cela, il préconise qu'une puce soit implantée dans chaque enfant afin de vérifier sa localisation. Les parents sont d'accord et raffolent de cette solution qui mettra leurs petits à l'abri. Les gens adhèrent, donc, mais ne voient absolument pas qu'à long terme leurs enfants – de futurs adultes – auront cette puce implantée de manière définitive…



Le problème que soulève ce livre, c'est celui de nos libertés, de nos droits et du respect de la vie privée que l'on peut perdre si on n'est pas vigilant. le Cercle pose également la question de la surinformation. le bureau de Mae contient d'abord un écran d'ordinateur, puis deux, puis trois, puis quatre, etc. Elle doit contrôler tous ces écrans en même temps, répondre à des milliers de messages de gens qui la « suivent » ou lui envoient des « zings ». Au début, on lui reproche même de ne pas assister à une soirée mais c'est uniquement parce qu'elle n'avait pas vu le message tant elle se retrouve noyée d'informations.



Au fil de la lecture, on a envie de dire à Mae qu'il faut qu'elle s'arrête, qu'elle proteste contre ces pratiques qui bafouent les libertés. Seulement Mae approuve absolument tout ce qui se passe et ce monde qui se forme autour d'elle lui parait normal. Certains personnages se dressent contre cette surenchère de relations sociales superficielles et de divulgations de données privées. Ils tentent de mettre Mae en garde, lui conseillent de revenir à un mode de vie moins informatisé, mais la jeune femme semble sûre d'elle et des bienfaits du partage.



Ce livre nous tient en haleine et mes questions principales ont été : « Jusqu'où le Cercle ira-t-il ? », « Y aura-t-il un point de non retour franchi ? », « Mae va-t-elle prendre conscience du nouveau monde qu'elle contribue à créer ? ». Autant de questions dont les réponses sont apportées avec brio et aux instants qu'il faut. On n'attend jamais trop, il n'y a pas de lenteurs, les personnages sont aussi attachants qu'horrifiants. Un magnifique livre pour réfléchir à l'évolution possible de nos sociétés.



Plus de chroniques littéraires sur :
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Le Cercle

Bon, ce livre et moi, nous ne nous sommes pas rencontrés au bon moment. J'avais vu la bande annonce du film, et découvert qu'il était adapté d'un livre. Et dans ces cas là, je préfère d'abord découvrir le livre.



Mais voilà...je viens d'abandonner ma lecture...D'une part j'ai trouvé Annie très superficielle, et les dialogues qui sonnent faux...(problème de traduction ?)



Mais surtout, j'ai ressenti un trop grand malaise pendant ma lecture, parce que d'une certaine façon, nous y sommes presque dans ce monde ou tout doit être su !...(je me suis arrêtée après la conférence de Bailey et ses mini caméras).



Je le reprendrais peut être un jour ou pas...
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Zeitoun

Après l'ouragan Katrina, il y a eu beaucoup de livres, films documentaires et même une excellente série. Chacun apporte un éclairage nouveau sur l'ampleur de la catastrophe et surtout l'incurie de l’État, abandon tel qu'il ne peut être seulement imputé à une désorganisation.

Parmi ces documents, Zeitoun a toute sa place car il apporte un nouveau point de vue, celui du simple citoyen et par la mise en perspectives avec les événements du 11 septembre.



Dave Eggers a choisi de suivre un homme pendant l'ouragan et les jours qui ont suivi, et de raconter de façon journalistique et factuelle ce qu'il lui ait arrivé. Abdulrahman Zeitoun est un entrepreneur d'origine syrienne, installé à la nouvelle-Orléans depuis de nombreuses années. Bien intégré dans la société, marié et père de trois enfants, c'est un homme apprécié. Quand l'ouragan se prépare, il ne peut concevoir de quitter la ville, il tient à faire face à ses responsabilités et, sa famille à l'abri, il reste pour prendre soin de sa maison et de son entreprise. Quand il constate l'ampleur des dégâts, il prend son canoë et parcours les rues de la ville afin de venir en aide aux habitants. Mais, accusé à tord, il se retrouvera dans une spirale infernale et découvrira avec horreur les agissements des représentants de la loi et du gouvernement.



Zeitoun est un récit, il ne faut donc pas y chercher quelconque plaisir littéraire. C'est un témoignage, une façon de dénoncer une situation à travers l'exemple d'une histoire individuelle. Et ça fonctionne. Dave Eggers prends le temps de s'attarder sur la vie de Zeitoun, son enfance en Syrie, son quotidien d'avant Katrina. Et le lecteur ne peut que se sentir concerné par les événements traumatisants qu'il sera amené à vivre. Le récit exacerbe sa sensibilité, son sens de l'injustice.

Le bémol que j'apporterais au récit est que Dave Eggers va trop loin en voulant présenter son personnage comme quelqu'un de parfait, un homme trop bon, trop droit, trop honnête. Et c'est dommage car le récit n'a pas besoin de ça pour dénoncer ces événements. Au contraire. Ce que Zeitoun a vécu est horrible, contraire aux droits de l'Homme, au respect qui doit porté à l'être humain. Et ce même si Zeitoun avait été moins vertueux, même s'il avait été détesté de ses voisin, même s'il avait eu un casier judiciaire.

Il n'en reste pas moins que Zeitoun est un récit touchant et accablant pour l’État américain qui a laissé à l'abandon des milliers de personnes et n'a pas réussi à maintenir un état de droits, qui a bafoué les droits de l'Homme et la Constitution américaine.
Lien : http://mumuzbooks.blogspot.f..
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Le Grand Quoi

L'auteur a recueilli l'histoire de Valentino Achak Deng, un émigré soudanais, installé à Atlanta pour écrire ce roman-témoignage sur la sauvagerie des guerres africaines, et sur les flux migratoires qu'elles entraînent depuis plusieurs décennies.

Valentino, 8 ans, doit fuir son village soudanais, attaqué par les milices armées et se réfugie sur les routes bombardées par l'aviation soudanaise, comme des milliers d'autres qui forment de longues cohortes d'enfants dépenaillés et affamés. Certains meurent de soif, de faim, de fatigue, de maladie, d'autres sont fauchés par des balles ou dévorés par des lions... Valentino parviendra à gagner l'Ethiopie puis le Kenya et passera une dizaine d'années dans des camps de réfugiés («pas le pire endroit du continent africain, mais pas loin»).

Il parviendra enfin en Amérique où l'attend un autre enfer : déboussolé au coeur de la jungle urbaine d'une Amérique raciste, il se fait agresser dans son appartement et c'est une nouvelle violence que décrit Dave Eggers, en soulignant les désillusions de Valentino.



Un très beau livre qui peint avec sobriété et clarté le terrible tableau des migrations de masse, sans pathos ni apitoiement, même si l'on ressent son emopathie pour le héros.



Les droits du livre sont reversés à la Fondation Valentino Achak Deng, qui aide les réfugiés soudanais aux Etats- Unis.



PRIX MEDICIS DU ROMAN ETRANGER 2009
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Le moine de Moka

Mokhtar a vécu dans un quartier déshérité de Los Angelès et ,tant bien que mal, évité les grosses embrouilles malgré des sollicitations fréquentes .

Fils d'une famille nombreuse de migrants yéménites , région que peu d américains pourraient situer correctement sur une mappemonde ..........hormis les militaires bien sûr !

Mais de la terre de ses aïeux il connaît si peu............. avant qu'un oncle l'y envoie faire ses humanités une année durant.

Au retour ,il parvient à décrocher des petits boulots,apprend à se donner un look d'américain moyen et tombe ,via son amie d'enfance, sur la statue du Moine de Moka trônant sur une place de son quartier,statue "qu'il n'avait pas vue ".

Curieux il découvre que l'origine du café ,breuvage très tôt mondialisé (le premier en fait et bien avant Starbucks !!) se situe dans le pays de ses ancêtres,

d'où le générique Moka , port local .

Sa volonté de remonter cette Histoire l'amène a se former à la dégustation très complexe des divers crus du marché ; les USA sont de gros importateurs et il croise des spécialistes qui vont l'affranchir jusqu à ce qu'il parvienne à se faire une idée sur place jusqu'au fond de la plus isolée des vallées du Yémen , à y croiser des agriculteurs locaux traditionnels et un exportateur complaisant .

Au Yémen ,le khat est une culture importante qui a peu à peu supplanté celle du café .

Faisant un temps cause commune et au prix de maintes galères**, un container parviendra finalement à quitter le pays en guerre ( vraie sale guerre où les populations civiles affamées payent un lourd tribut ) pour parvenir au port d'Oakland .



Récit palpitant ,semé d'embûches administratives , de bombardements nocturnes et de populations fuyant la guerre, où la volonté de ce jeune homme finit par triompher .

L 'entrée du cargo au port clot cette épopée et, la description du héros surexcité est en soi un morceau d'anthologie .

Merci à la babélienne* qui m'a conseillé cet opus ,bien écrit et traduit ,dont on pourrait tirer une superbe BD

*elle se reconnaîtra

**galères étant un euphémisme



Si vous aimez le café ,avec ou sans sucre , filtre ou dosettes , vous verrez votre tasse d'un tout autre oeil , tant il a fallu de travail et de soins pour en arriver là!
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Le moine de Moka

Êtes-vous prêt à vivre une aventure extraordinaire ? Car c'est ce qui vous attend dès les premières pages de cette histoire vraie aussi captivante que passionnante.



What else ?



Il est même fort possible que vous appréciez davantage votre prochaine tasse de café, en tout cas vous risquez fort de le voir différemment.



What else ?



Dave Eggers est un formidable conteur, tout en portant un regard éclairé et juste sur l'histoire du café, il emporte le lecteur dans une aventure bouleversante en plein milieu d'une guerre, où notre héros si courageux soit-il, risque de tout perdre.



What else ?



Ce récit instruit autant qu'il divertit, parfois drôle mais aussi inquiétant, et ne manque pas de suspense. Il est préférable de l'accompagner de quelques cafés car une fois commencé il est impossible de le lâcher avant le final où le champagne risque de s'inviter à la fête.



What else ?



Après Zeitoun que j'avais déjà trouvé formidable malgré le sujet douloureux qu'il relatait, j'ai retrouvé avec plaisir la plume de Dave Eggers et son talent d'écrivain, et j'ai hâte de poursuivre mes découvertes, notamment Les héros de la frontière.

En attendant je ne peux que vous recommander le moine de Moka, pour découvrir vous aussi l’histoire de ce jeune Américain musulman, un homme hors du commun. .



What else ?



Filez chez votre libraire…
Lien : https://dealerdelignes.wordp..
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Le Cercle

Pour plusieurs raisons, Le cercle était un horrible livre pour moi. D'abord, cette héroïne qui débarque dans une nouvelle société, une start-up qui a prospéré, qui opère dans les réseaux sociaux et l'informatique, à qui on demande de plus en plus d'investissement en dehors des heures de boulot… Voilà qui décrit super bien ma vie, la mienne à moi.



Ce que j'aime dans la lecture, c'est m'évader en investissant le rôle des personnages que je lis. J'aime donc changer de monde, d'époque, de classe sociale. Ici, je m'identifiais beaucoup trop à cette héroïne en souffrance. Elle finira avec une dizaine d'écrans à gérer seule, ce qui est une surcharge de travail colossale. Elle finira par bosser ses soirées et ses weekends, car, au Cercle, il y a plein de choses pour se divertir ! Voilà comment le travail et son milieu sont déguisés en loisirs et plages horaire normalement classées "détente". Pourquoi quitter votre lieu de travail s'il vous fournit une chambre propre tous les jours ? Pourquoi quitter votre lieu de travail s'il y a tous les équipements nécessaires à la pratique de tous les sports ? Pourquoi quitter votre lieu de travail si une fête y est organisée à peu près à chaque moment de la journée ? Le pire du pire… C'est quand même de vous faire penser que vous adorez votre boulot, de vous rendre addict.



Les collègues le prennent mal s'ils ont organisé un évènement, vous ont invité sur le plateforme assimilable à Facebook, et que vous n'y êtes pas allé ! Comme dans la vraie vie, beaucoup de gens assimilent leur réseau social fétiche à un calendrier, à une messagerie instantanée, à tout ce qui est important… Ils ne communiquent que par ce biais, et c'est tellement triste. Ce que voient les créateurs des réseaux sociaux, ce n'est pas l'aspect social, mais bel et bien une plateforme de publicité. Le boum de l'utilisation des réseaux sociaux au quotidien permet aux business d'inclure vos comportements actuels à leurs statistiques pour mieux contrôler les besoins que vous pensez avoir. Quelle tristesse.



En dehors du sujet qui me faisait un peu vomir, il y a aussi une grosse gêne : pas de chapitres. Une énorme première partie sans découpage, une seconde plus petite et une troisième minuscule. J'espère que c'était voulu par l'auteur, pour augmenter le malaise du lecteur, une métaphore du sujet, qui rend bien compte que vous n'avez pas le droit à une pause. Vous n'avez pas le droit de vous déconnecter. Exactement comme toutes les applications que tout le monde utilise aujourd'hui, qui veulent connaître vos localisations géographiques et veulent avoir l'autorisation de vous envoyer des notifications push.



J'imagine aussi que le fait que les idées lancées par les chefs suprêmes de la société ne soient jamais approfondies est une métaphore de la réalité, qui est que l'esprit critique chute lourdement, que la tendance est à accepter tout en bloc. Et que Facebook peut vous imposer à peu près n'importe quoi, pourvu que vous puissiez continuer à faire défiler vos vidéos de chats dans votre fil d'actualités.



La fin était également un peu facile à mon goût, très vite expédiée. Encore une fois, si l'auteur a voulu faire une métaphore de rien-ne-s'arrête-jamais-sur-internet, c'est très réussi (et du coup, j'ai pas mis assez d'étoiles dans ma quotation).
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Zeitoun

La famille Zeitoun, la Nouvelle-Orléans, l'ouragan Katrina.



Voilà tout ce que je savais sur ce livre. J'ai terminé ma lecture il y a quelques semaines et j'y ai, depuis, repensé tous les jours.



J'ai été adoptée par les Zeitoun qui, par le biais de ce récit, m'ont passé le témoin pour que je le transmette à mon tour. Pourquoi ai-je été autant bouleversée ? Tout d'abord, la forme. Dave Eggers a réussi l'impossible. Écrire les faits sans ennuyer, transcender le récit en roman au suspense haletant. Chaque mot est habité par la rigueur. Aucun militantisme, aucune fureur. La transmission épurée des évènements.



En tournant les pages, j'ai redouté, craint, attendu mais admiré aussi. Le parcours des Zeitoun, leur foi en Dieu, leur famille et la vie. Leur goût pour ce pays aux grands principes de libertés, leur ténacité dans l'adversité, leur capacité à s'écouter, à donner du sens là où il est difficile d'en trouver.



Le livre est sorti aux États-Unis en 2009. Aujourd'hui, le couple est divorcé et Abdulrahman Zeitoun a été arrêté pour violences conjugales. D'aucuns reprochent à Dave Eggers d'avoir volontairement enjolivé la réalité en décrivant un couple heureux en ménage et un homme héroïque.



Dans une interview donnée au New-York Times, Kathy Zeitoun précise que le livre dépeint avec précision la relation du couple à l'époque. Depuis les évènements, son ex-mari serait devenu un homme plus colérique ainsi qu'un musulman plus radical.



Si les actes de Zeitoun sont hautement condamnables – il serait d'ailleurs intéressant d'évaluer une éventuelle cause à effet - je n'adhère en aucun cas au procès d'intention qui est fait à Dave Eggers. Durant ma lecture, je n'ai jamais considéré Zeitoun comme un héros mais comme un homme lambda confronté à une grave injustice.



Depuis sa création, l'Amérique a un besoin viscéral de héros, sentiment exacerbé par le 11 septembre. Ce sont donc les lecteurs de Zeitoun qui ont mis le personnage principal de ce récit sur un piédestal. Pour ma part, j'ai été profondément remuée par une société qui met, avant tout, en œuvre des solutions militaires au lieu de secourir, en priorité, des vies humaines.



L'effondrement d'un monde, l'humiliation que l'on croyait impossible, le basculement vers la terreur. Un livre qui, sans pathos, irradie d'intelligence.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Zeitoun

"Vous appartenez tous à Al-Quaïda"

Voilà la grosse boulette, l'énorme erreur judiciaire sur laquelle est basée Zeitoun, le témoignage fort (recueilli par Dave Eggers, éditeur, romancier et nouvelliste) qui a touché dans son corps, son coeur et son âme Abdulrahman Zeitoun, un brave entrepreneur en maçonnerie, un honnête Syrien, un simple habitant de La Nouvelle-Orléans ayant établi "des rondes de sauvetages" alors que l'ouragan Katrina sévissait en aout 2005, détruisait les digues et inondait la ville.

Outre l'affolement, la panique face à l'angoisse de mort ou la mort même, les réactions de chacun entre lucidité (comme Kathy la femme de Zeitoun partie se mettre à l'abri avec ses enfants dans l'Arizona), profit (pillages) ou courage (comme Zeitoun allant de droite à gauche pour évaluer les dégâts); tous ces points que l'on retrouve dans l'excellent Ouragan; c'est surtout (à mon avis) l'injustice et l'avilissement d'une incarcération abusive (basée sur un malentendu)qui est traitée dans ce document véridique; l'absurdité et la violence du système judiciaire.

J'ai lu en faisant abstraction des allusions religieuses (pro port du hijab) ou politiques (anti américaines) afin de rester neutre dans mon opinion.

Dave Eggers, à l'écriture sobre et alerte, sait rendre l'angoisse sous-jacente par moult rebondissements,sait opposer les forces du bien et du mal pour relancer l'action et tirer des larmes au lecteur face à des chiens morts de faim ou un homme-enfant châtié.

Petit plus:détail sans importance qui m'a comblée: la trame lisse du papier utilisé par Normandie Roto Impression s.a.s qui rend les pages agréables à feuilleter.

Gros plus:les droits d'auteur de ce livre sont reversés à la Zeitoun Foundation, créee en 2009 par la famille Zeitoun pour "aider à la reconstruction de la Nouvelle-Orléans et promouvoir le respect des droits de l'homme".
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Le moine de Moka

Dave Eggers, né en 1970 à Boston (Massachusetts), est un écrivain et scénariste américain. Il est aussi fondateur de magazines littéraires, de la maison d’édition McSweeney's et de l'école 826 Valencia de San Francisco, un organisme sans but lucratif, qui promeut l'écriture auprès des jeunes et des enseignants. Publié en 2019, Le Moine de Moka, vient d’être réédité en poche.

Il s’agit d’un récit, un travail journalistique pourrait-on dire, basés sur des interviews et voyages, relatant l’incroyable aventure de Mokhtar Alkanshali, un américain de San Francisco d’origine yéménite, parti de rien mais avec un projet fou, redonner ses lettres de noblesse au café du Yémen.

Pour que vous compreniez bien ma position concernant ce livre, je dois vous dire qu’il est arrivé dans ma boite aux lettres, envoi d’office de l’éditeur (que je salue au passage) ; je l’ai lu parce que je lis tous les livres qui passent entre mes mains, mais que le sujet ne m’intéressait ab-so-lu-ment pas !!! Et qu’il en est de même après lecture.

Pour les autres, sachez que ce livre n’a aucun défaut. Au contraire même : l’écriture est fluide, le rythme ne faiblit jamais, il est plein d’aventures quasi miraculeuses et qu’il se termine bien, bref vu sous cet angle on ne s’ennuie pas. Mokhtar est un brave garçon, intelligent et malin, bourré d’énergie et d’un optimisme rare, il a pratiqué de nombreux boulots avant de se lancer dans son projet, il va rencontrer mille difficultés, croiser autant de personnes et toujours s’en sortir de justesse, entre le manque d’argent, la guerre civile de 2015 au Yémen, les problèmes de logistique etc. Si vous lisez cet ouvrage vous saurez tout sur le café : ses différentes variétés, son mode de culture et de torréfaction, son histoire, les problèmes économiques…

Voilà, c’est tout ce que je peux vous dire sur ce livre, certainement très bien pour ceux qui seront intéressés par le sujet.

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La parade

Ce roman s'ouvre sur la rencontre de deux hommes dont nous ne saurons jamais les noms puisqu'ils utilisent des chiffres pour s'identifier, ainsi nous allons suivre "quatre" et "neuf". Ces deux hommes sont dépêchés par une compagnie chargée de goudronner une route allant du nord au sud d'un pays fictif. Ce pays se relève tout juste d'une terrible guerre civile et la réconciliation entre le nord et le sud est matérialisée en partie par cette route et par une fabuleuse parade qui doit l'emprunter. Les deux hommes doivent donc finir leur tâche en temps et en heure.



Évidemment, cette tâche ne va pas être un long fleuve tranquille. Les deux hommes ont des personnalités diamétralement opposées. Le premier est méticuleux, froid, il a une tâche à accomplir et il n'en démord pas. Son sens de l'organisation et du respect des règles à l'excès nous donne l'impression d'être en face d'un robot. Le deuxième est beaucoup plus expansif et prend énormément de risques en allant au contact de la population locale. Au fil du récit, les deux hommes vont se découvrir, s'agacer mais également apprendre l'un de l'autre.



Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j'ai adoré cette lecture et c'est même un petit coup de cœur. Tout d'abord j'ai accroché au style de l'auteur. Le roman est court, moins de 200 pages, pour autant il s'y passe beaucoup de choses. Cette dichotomie entre les deux personnages principaux est clairement le gros point fort de ce roman et c'est d'ailleurs bel et bien l'élément central. L'évolution des personnages tout au long du récit et des péripéties est particulièrement intéressante à suivre.



Si les deux personnages principaux sont au centre de l'attention, on retrouve quelques personnages secondaires intéressants. Ce sont des locaux, qui ont vécus ou plutôt survécus aux violences de cette guerre civile. Il y a toujours cette appréhension à chaque rencontre, ce sont pourtant souvent des gens heureux de par la paix retrouvée mais aussi par les opportunités que va apporter cette route en construction mais il pourrait aussi s'agir de séditieux et chaque rencontre peut s'avérer dangereuse. On a donc une certaine tension qui s'installe petit à petit au fil du récit et il y a certains passages que j'ai lu quasiment en apnée tant la tension est palpable.



Je regrette d'ailleurs un peu que certains personnages secondaires ne soient pas plus développés. On pouvait imaginer des "flashbacks" sur la période de la guerre, les causes de la guerre... On reste plutôt dans le flou. Cela semble voulu par l'auteur mais autant dire qu'on termine la lecture avec pas mal de questions sans réponses.



La fin du récit est une fin "choc". Elle m'a clairement laissé pantois. Je n'en dirai évidemment pas plus pour ne pas gâcher la surprise.



Au final, ce roman est une excellente surprise. Je ne sais pas si il plaira à tout le monde (sûrement que non, c'est quand même très rare un roman qui plaît à tout le monde) mais il m'a bluffé. C'est original, incroyablement maitrisé tant sur le fond que sur la forme. Il faut accepter de terminer la lecture en gardant en tête des questions sans réponses mais c'est à ce moment que l'imaginaire de chacun va entrer en jeu. D'autant plus que beaucoup d'éléments du récit vont bien se prêter à la réflexion.



Un découverte que je recommande fortement !
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Le moine de Moka

Dave Eggers raconte avec une évidente admiration le parcours de Mokhtar Alkhanshali, jeune Américain d’origine Yéménite. Elevé dans le Tenderloin (quartier pauvre de San Francisco), Mokhtar, après avoir découvert que le monde doit l’invention du café au Yemen, décide de redonner au café Yéménite toute sa grandeur, et de l’importer aux Etats-Unis. Après avoir une suivi une formation sur la culture, le séchage et la torréfaction visant à produire un café d’excellence, il se rend dans son pays d’origine à la rencontre des planteurs, visitant les régions les plus reculés du Yemen. Au moment où son projet est sur le point d’aboutir, une guerre civile très violente se déclare…

Nous ne pouvons qu’éprouver la même admiration que Dave Eggers face au courage et à la détermination de Mokhtar. Ce jeune homme est un personnage de roman incroyable, aussi drôle, attachant et intelligent que déterminé, et nous suivons avec passion son parcours. Son acharnement à rendre sa grandeur au café Yéménite, et au-delà son désir de changer l’économie et l’image de son pays d’origine sont extrêmement bouleversants. On comprend qu’il puise sa force inépuisable dans son entourage familial, amoureux et amical.

Toute ma gratitude envers Dave Eggers, pour avoir rendu public cette personnalité inoubliable, et la belle relation d’amitié que l’on lit entre les lignes. A savourer sans modération !

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Le Grand Quoi

Valentino Achab Deng fuit son village du Sud Soudan, il a huit ans. Toutes les horreurs de la guerre qui va durer presque vingt ans, les angoisses, les terreurs, n'empêchent pas notre héros magnifique à continuer à avancer, coûte que coûte. Il fait de belles rencontres comme celle avec un humanitaire japonais, se crée des amitiés. Plus tard, arrivé aux Etats-Unis, il découvre avec surprise combien les réfugiés peuvent s'épier et … se jalouser !

Les merveilleux paysages d'Afrique ont marqué le jeune enfant, et devenu adulte à Atlanta, il rêve de retourner chez lui. La civilisation américaine le dégoûte, il veut retrouver ses racines, les valeurs de sa culture.



Ce récit est humain, instructif, prenant, un très grand livre.
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Les héros de la Frontière

Dave Eggers : Les héros de la frontière, traduit par Juliette Bourdin. Gallimard, 2018

Josie a quarante ans, 2 enfants et est en instance de divorce. Elle vient de perdre son cabinet dentaire suite au procès intenté par une patiente qui l’accuse de négligence.

Au bout du rouleau, Josie part pour un long périple en Alaska avec ses enfants. Elle loue un camping-car brinquebalant, ironiquement surnommé « Le Château ».

Dave Eggers aime mettre ses personnages sur la route, route semée d’embûches. Car ce road-movie ne sera pas un voyage de tout repos pour Josie, qui apprécie cependant la liberté qu’elle ressent, et le temps dont elle dispose pour les remises en question.

Les pensées de Josie sont émaillées de souvenirs qui permettent au lecteur de retracer son parcours de vie. On arrive ainsi à avoir un portrait complet et au vitriol de son ex-mari, qui a pour préoccupation essentiel de passer sa vie aux WC. Le sujet des WC et des déjections humaines, avec leurs odeurs, revient souvent dans le roman. La vie serait-elle vraiment une tartine de m…., comme on le dit parfois ?

Josie et ses enfants sont dépeints avec une grande précision. Josie suscite l’empathie des lecteurs par son acharnement à être une bonne mère, ce qui n’est pas facile quand on est sensible au regard des autres. Ses enfants, Anna la tornade et le raisonnable Paul sont très attachants également. Les autres personnages que l’on croise sur la route de Josie ont tous beaucoup d’épaisseur : l’Alaska semble encore une fois le refuge de nombre d’originaux.

Josie a une approche très enthousiaste des lieux qu’elle découvre, car elle recherche l’endroit idéal où elle pourra prendre un nouveau départ. Mais si certains lieux font l’objet de belles descriptions, la nature peut parfois se montrer décevante voire hostile, comme le montrent la menace permanente des incendies de forêt et le violent orage de la fin du roman.

Même si l’on sourit beaucoup des mésaventures de Josie, on s’inquiète tout-de-même de l’avancée de plus en plus « into the wild » de la jeune femme…

Un grand plaisir de lecture avec ce beau road movie, et un très beau portrait de femme au bord du gouffre, mais qui trouve toujours la force d’avancer.

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Le Cercle

Lecture totalement flippante sur ce que pourrait devenir notre vie si les GAFA décidaient de partager leurs données nous concernant...Et malheureusement, le côté fiction de ce livre est assez réaliste...

En plus du fait que ce livre soit bien écrit, je pense qu'il est nécessaire pour nous effrayer et nous faire réfléchir..
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Le Cercle

Lâchez votre téléphone, arrêtez d'espionner la vie des autres sur Snapchat, arrêtez de regarder quelle a été la dernière destination de vacances de votre ex, cessez de vérifier si votre amie est connectée, en ce moment même sur Messenger. Plongez vous dans Le Cercle : vous verrez ces quelques actions quotidiennes très différemment.

Mae débarque au Cercle, émerveillée de ce monde merveilleux qui s'offre à elle, un savant mélange de Facebook et de Google, devenu indispensable à tous les individus de la planète. Elle s'immerge dans son nouveau travail, profite des évènements proposés, partage ses passions, se fait de nouveaux amis, s'installe même sur le campus... De son plein gré ? A travers une subtile manipulation exercée par Le Cercle et ceux qui le constituent, la vie de Mae se transforme, elle n'agit plus tout à fait de la même façon, elle ne sent pas sa liberté s'aliéner, elle est persuadée de n'agir que de son plein gré.

On assiste petit à petit à l'asservissement de cette jeune femme pleine de caractère, pour rentrer dans le moule du Cercle, dans ce monde monopolistique où la fin justifie les moyens. Le Cercle n'agit que dans l'intérêt de tous : permettre aux handicapés de profiter de nouvelles expériences grâce au partage constant des internautes, renforcer la sécurité dans tous les pays grâce à une surveillance 24/24, protéger les enfants d'enlèvements grâce à des traqueurs surpuissants, permettre à tous de s'exprimer politiquement en favorisant le vote sur la plateforme du Cercle... Toutes ces belles initiatives en faveur de la sécurité, de la démocratie, de l'égalité. Et la liberté qui passe à la trappe, sans que nul ne s'en soucie.

Le plus choquant reste probablement les étranges similitudes entre ce livre et notre monde d'aujourd'hui, où les réseaux sociaux sont désormais témoins des moindres secondes de notre existence. Cet étalage indécent pousse chacun à mettre en avant sa propre vie, ne serait-ce que pour se sentir à moitié au moins intéressant que les autres. Le Cercle n'est pas seulement un dystopie, ça semble même plutôt correspondre à notre avenir certain, dans le cas où on continuerait sur cette pente.
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Le Cercle

Qu'est-ce que Le Cercle ? Au départ, une start-up innovante spécialisée dans les nouvelles technologies et destinée à faciliter les échanges virtuels et le marchandage en ligne, grâce à un compte client unique et personnalisé qui regroupe les informations personnelles et bancaires de chacun de ses membres. Recommandée par sa meilleure amie, Mae Holland est embauchée au pôle "Expérience client" de cette entreprise qui prône le PPT : Passion, Participation et Transparence. Volontaire et bosseuse, la jeune diplômée assimile très vite les codes de l'entreprise et devient l'un des membres les plus actifs des "Vendredi du rêve", cénacle où chaque participant est convié à présenter un projet novateur, destiné à améliorer le bien-être et/où la sécurité des membres de la communauté. Les propositions affluent, toujours plus audacieuses et intrusives quand à la vie privée des adhérents du réseau...



Avec Le Cercle, Dave Eggers nous propose une dystopie fouillée et très crédible sur le thème d'un futur proche dominé par un puissant réseau social qui régnerait en maître sur nos destinées, l'auteur s'interrogeant intelligemment sur les dérives qui pourraient en découler. Captivée par la lecture du livre, je le fus moins par le visionnage du film qui nous livre une version beaucoup trop aseptisée du bouquin dont la plupart des audaces ont été gommées !

Jusqu'où peut-on aller au nom de la transparence sans renoncer à nos libertés ? Que seraient nos vie si le partage devait s’étendre jusqu'au moindre de nos actes, si penser individuellement était désormais considéré comme un acte d’égoïsme, et si renoncer à notre intimité était assimilé à un acte de civilité ?

Attention à la toute-puissance du Cercle, la complétude n'est pas forcément là où on l'attend !


Lien : https://leslecturesdisabello..
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