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Critiques de Dave Eggers (255)
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Zeitoun

Ce livre m'a bouleversée, j'ai vraiment envie de l'offrir à tout le monde autour de moi. Il est composé de deux parties bien distinctes : dans la première on découvre la vie de la famille d'Abdulrahman Zeitoun, entrepreneur dans le bâtiment décidé à rester à la Nouvelle-Orléans pendant Katrina pour venir en aide à ses concitoyens. Puis, dans la deuxième partie arrive un terrible basculement et des événements aussi inattendus qu'injustes. Je n'en dirai pas plus, sachez-juste qu'il y est question de paranoïa policière et de droits de l'homme bafoués. Une histoire vraie qui est un témoignage de grande valeur.
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Le Cercle

Grâce à Annie, Mae Holland va avoir la « chance » d’être embauchée par le « prestigieux » Cercle (une société du type GAFAM) et se retrouve rapidement sous l’emprise du (très charismatique) Boss : Eamon Bailey. Cette « formidable » entreprise – qui a décidé de récompenser tous ses employés « au mérite » est incontestablement – tout au moins aux yeux de son personnel – un véritable paradis sur terre !



Une entreprise qui s’occupe « consciencieusement » de l’état de santé de ses salariés : aux États-Unis, dépourvus de Sécurité Sociale, il s’agit là d’un réel gros avantage ! Un plan de carrière inespéré pour la jeune Mae, qui y verra une immense et bénéfique opportunité pour son père malade (et dont le traitement est hors de prix …) Et tant pis si ladite entreprise est chronophage … Tant pis également si la vie privée n’existe carrément plus et si les employés sont devenus (à leur insu) les membres obéissants d’une secte d’un nouveau genre … Logés, nourris, blanchis … et pucés !



Mae verra-t-elle à temps « l’envers de la médaille » et le danger imminent de cette grosse manipulation, à peine déguisée ?… Dystopie ou futur très proche, imaginé par des dirigeants sans scrupules ?…



Une bonne critique sur les vrais risques encourus sur les réseaux sociaux, notamment la dépendance et « l’embrigadement » de leurs abonnés. De la toute puissance de leurs créateurs, qui n’hésitent pas à s’enrichir impunément, et ce au détriment des « adeptes » totalement aveuglés par des concepts illusoires …



C’est aussi une analyse pertinente de certaines start-up – un peu trop « bienveillantes » – qui donnent (hypocritement) l’impression à leurs employés de travailler dans une ambiance Club Med …



Un roman lucide et passionnant. J’avais vu le film (avec Emma Watson dans le rôle de Mae) avant de me pencher sur le livre de Dave Eggers – ce que je fais très rarement – dans ce sens (je préfère généralement découvrir l’oeuvre littéraire en premier …)



Finalement, j’ai apprécié les deux !
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La parade

Quatre et Neuf sont deux ouvriers spécialisés, chargés de recouvrir du Nord au Sud une route qui va symboliser la fin de la guerre civile et la réconciliation de la population. Sur cette route, une parade est prévue le jour de l'achèvement des travaux.



Les deux ouvriers ne se connaissent pas et sont complètement différents.

Le premier est l'ouvrier modèle, quasiment aussi robotisé que la machine qu'il pilote et le second est plus imprévisible, en empathie avec les populations qu'il rencontre.



A mesure que l'antipathie de Quatre pour l'irresponsabilité de Neuf grandit, son humanité se révèle en même temps. Et les épreuves cocasses qu'ils rencontreront viendra souder une amitié naissante.

Mais les liens affectifs noués avec les habitants seront percutés de plein fouet lors de cette parade tant attendue.
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Les héros de la Frontière

Un bon livre pour moi dans la mesure ou il pousse a la réflexion. Une réflexion sur les relations sociales et de famille, l'éducation, les notions de succès et d'échec, de responsabilité et de possession.

Plus que ça encore, une réflexion sur les choses qui comptent et les choix qu'on fait. Et on ne pense jamais assez a ceux là.

L'écriture est de bonne qualité et la traduction française ( du livre Kindle) ne lui porte pas du tout préjudice.

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Le moine de Moka

C'est l'histoire vraie d'un jeune yéménite, Mokhtar Alkhanshali, vivotant dans un quartier déshérité de San Francisco qui, par hasard, va s'intéresser à ce qui fit jadis la réputation de son pays d'origine : le café. C'est là qu'il fut "inventé". C'est de là, du port de Mokha, qu'il fut exporté et diffusé à travers le monde avant que des commerçants n'en volent des fruits ou des plants pour pouvoir les cultiver ailleurs.

Alors la production yéménite a lentement diminué jusqu'à devenir quasiment anecdotique.

Mais Mokhtar a un projet fou : tout faire pour rendre au café de son pays ses lettres de noblesse. Malgré son manque de connaissances au départ. Malgré sa situation financière difficile. Malgré la disparition quasi complète du savoir-faire traditionnel et le manque de cultivateurs qualifiés au Yémen. Malgré la guerre qui y sévit.

Dave Eggers nous propose dans ce livre un récit riche en rebondissements qui se lit comme un roman. L'épopée du jeune Mokhtar est passionnante. Ce garçon est prêt à affronter tous les périls pour arriver à ses fins, il est d'une grande humanité et générosité.

Et puis, il y a cet amour du café de qualité qu'il décrit et qu'il aime partager et me donne maintenant l'envie d'en déguster une tasse, chaude mais pas bouillante pour en apprécier tous les arômes.
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Zeitoun

L'histoire kafkaïenne d'un bon samaritain dans une société ébranlée par une catastrophe majeure. Un homme d'origine syrienne choisit d'aider les habitants de NOLA après le passage de Katrina et se retrouve dans le box des accusés, comme pillard. Ce n'est pas un roman, mais une histoire vraie, dure et poignante. Un réquisitoire contre un pays où tous les citoyens ne sont pas égaux devant la justice.
Lien : https://appuyezsurlatouchele..
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Les héros de la Frontière

Sur la Route

La Route….

Nombre d’écrivains ont écrit, réfléchit, …sur la route.

Ici la route nous conduit à la frontière, le dernier état, l’Alaska…

Josie part retrouver sa sœur en Alaska à Homer avec ses 2 enfants, Paul 8 ans et Ana 5 ans, en mobil home.

Lorsqu’elle arrive à Homer , elle ne va rester que 2 ou 3 jours, et reprendre la route, sans trop savoir où elle va, ni pour combien de temps, elle voyage un peu au hasard, se laisse porter par les rencontres, les maisons où elle peut se loger, les gens qui l’aident provisoirement, elle fuit un grand incendie, son fils Paul semble être l’élément réfléchi dans cette histoire, on se laisse porter par le voyage en Alaska à travers l’indécision de cette femme de 40 ans qui a quitté le père de ses enfants, et abandonné son cabinet dentaire. Elle ne sait pas ce qu’elle cherche, mais la fin du livre nous réserve de belles surprises et Josie trouvera ce qu’elle doit enseigner à ses enfants.

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Le Cercle

« 1984 » de Georges Orwell vous avez angoissé ? « Le cercle » de Dave Eggers va, à n’en pas douter, vous pétrifier.

Mae Holland est embauchée par le « Le cercle », une compagnie à la pointe de la technologie de l’information qui crée, à foison, des applications pour toutes les situations de la vie pour le plus grand bonheur de tous. Au summum de sa réussite professionnelle, Mae participera-t-elle à la mise en place d’une dictature dans laquelle l’être humain se réduit à n’être qu’un produit et une victime consentante en raison de sa propre addiction aux nouvelles technologies ?

Réseau mondial absolu, cette société du numérique élabore un monde idéal où tout n’est qu’ordre et beauté, communication et transparence. A l’instar de son logo (un C pourtant ouvert qui ne demande qu’à se refermer sur ses membres), sous des apparences de modernité et de sécurité, un univers concentrationnaire se met progressivement en place.

A la fois roman d’anticipation et essai engagé, « Le cercle », roman à suspens, est à lire de toute urgence afin de bien réfléchir aux conséquences de nos usages de la technologie, tant pour notre démocratie que pour nos libertés individuelles.

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Le Cercle

Mae Holland se fait engager par le Cercle, la plus grande entreprise technologique au monde. Elle est prête à tout pour grimper les échelons, dans cette société où l’ambition, la créativité et la jeunesse sont vénérées. Car Mae est ambitieuse, froide, calculatrice et « compétente ». Et beaucoup la comprendrait quand on sait que le Cercle s’occupe même d’organiser les fêtes entre employés, les concerts de leurs groupes favoris sur le site de l’entreprise, … Alors Mae travaille sans compter, de gaieté de cœur, heureuse de se voir progresser dans la hiérarchie et motivée par son succès rapide.



Seule ombre au tableau: Mercer, son ancien petit ami. C’est un jeune homme aux fesses molles, au pantalon qui tombe, sans vie sociale et sans ambition. Son seul plaisir : aller à la chasse. Et pourtant ce jeune homme se révèlera le seul être humain sympathique dans ce roman qui pose des questions glaçantes et dérangeantes sur l’homme moderne hyper-connecté. Car loin de nous faire rêver, ce monde idéal où tout se communique, où tout se sait immédiatement, où tout se partage et se note au moyen d’émoticônes, ce monde où seuls comptent l’action, le nombre de « like » et la vitesse de réaction, ce monde est synonyme de tyrannie, d’aliénation des individus et de normalisation à outrance. Brrrrr ….



Parlons du style … Malheureusement ici le bât blesse … Les phrases s’enchainent, s’alignent dans un seul élan triste, plat. C’est très factuel, très superficiel aussi jusqu’à en devenir impersonnel, mais c’est peut-être le style approprié pour ce genre de roman. Je me souviens que « le meilleur des mondes » et « 1984 » - lus dans ma lointaine jeunesse - ne m’avaient pas laissé non plus d’excellents souvenirs quant à la forme. Le risque d’une telle écriture est bien sûr l’ennui du lecteur. Dommage car il y a tant à réfléchir avec ce roman ...

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Le Cercle

Très bon roman qu'on dévore sans pouvoir s'arrêter et qui fait réfléchir sur ce qu'on est prêt à accepter et à quel prix!
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Le Cercle

L'enfer au paradis...



« Le cercle » sorte d'agrégat surpuissant de Google, Facebook et de tous les acteurs présents sur les réseaux sociaux, est devenu le pourvoyeur de services incontournable de millions de personnes à travers le monde. Outre le bonheur de ses clients, cette entreprise fait aussi celui de ses milliers d'employés en leur offrant des conditions de travail exceptionnelles dans un décor de rêve avec accès gratuit aux soins, à une restauration variée de grande qualité, aux sports et aux activités les plus diverses.



« Le cercle » érige la transparence en un principe fondateur pour le bien de l'humanité. Il donne ainsi la possibilité à chaque être humain d'observer ses congénères par un système ingénieux de caméras et ce, quelles que soient leur situation géographique et leur position sociale. Personne n'a plus rien à cacher, la criminalité disparaît, le comportement de tous, du simple citoyen aux plus hauts responsables politiques, économiques et médiatiques, devient vertueux...



Mae, une jeune femme de 24 ans, personnage central du roman, est l'employée modèle du cercle. elle suit un parcours fulgurant au sein de la société qui la mène à ses sommets. Elle en incarne ses valeurs phare, notamment la transparence. Avec la minuscule caméra qu'elle porte autour du cou, des millions de personnes peuvent en permanence l'observer et l'écouter elle mais aussi tous ceux qui de près ou de loin sont dans son champ visuel. A l'exception de quelques heures pour dormir et de quelques minutes pour aller aux toilettes, elle se livre à l'oeil de la caméra 24h/24 abdiquant toute vie privée car « Les secrets sont des mensonges. Partager, c'est aimer. Garder pour soi, c'est voler ». Ces phrases énoncées par Mae comme de véritables professions de foi, deviennent les principes fondateurs de l'entreprise qui, pour en souligner l'importance, les affichent en grand sur ses murs et les gravent dans son sol.



« le cercle » est un roman prenant qui tient le lecteur jusqu'à la fin. Cette projection de notre monde actuel dans le futur est intéressante. C'est la version ‘'soft'' de 1984 avec un Big Brother animé de bons sentiments à l'égard d'une humanité totalement sous contrôle. Cette perspective, absolument effrayante, n'est en fait pas très éloignée de notre réalité actuelle.



Le livre est cependant un peu trop caricatural, avec des longueurs et un côté démonstratif trop appuyé à mon goût. Les personnages sont dans l'ensemble assez grossièrement campés et manquent à ce titre de nuance et de profondeur.

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Le Grand Quoi

DAVE EDGERS – LE GRAND QUOI – GALLIMARD

Dans ce long roman Valentino, jeune réfugié Somalien aux Etats-Unis, raconte sa vie.

Enfant, il fit partie de ces milliers « d’enfants perdus » qui ont traversé la Somalie à pied, jusqu’en Ethiopie, fuyant les combats, le massacre et l’agonie de leur peuple. Une marche dans le vide et la cruauté sur des milliers de kms.

Une longue route sur laquelle ils voient tomber nombre de leurs compagnons d’une troupe qui grossit tous les jours, croisent des hordes de soldats ne sachant plus parfois les ordres, aidés par des mirages leurs seuls vrais compagnons d’arme, se réfugient pour 1 heure dans le giron d’une mère sans enfants, marchent parfois plusieurs jours sans dormir, sans manger ni boire, devant âprement négocier et monnayer la moindre graine. Quand ils trouvent finalement leurs premiers camps de réfugiés, ceux-ci s’avèrent de véritables réservoirs d’embrigadement, et la troupe doit fuir.

Au bout du compte, il passera 13 ans de sa vie dans des camps, d’où il pourra grâce à des programmes humanitaires émigrer vers les Etats-Unis. Il faillit ne jamais pouvoir s’envoler, son avion devant partir le 11 septembre 2001. Finalement, avec le soutien sans faille d’un parrain, il reconstruit peu à peu sa vie.



C’est un livre profond, où l’on voit un enfant se battre mentalement pour sa survie, y compris aux Etats-Unis quand il faillit mourir dans un cambriolage raciste.

Une construction originale, avec des AR entre le passé et le présent, où l’on reçoit la parole de Valentino en pleine figure quand il s’adresse mentalement aux gens qu’il croise et raconte sa vie.

C’est ainsi le moyen de sa survie : il parle silencieusement aux autres, une manière de les regarder droit dans les yeux.



C’est un livre que l’auteur a construit avec le vrai Valentino, dans le cadre de longs entretiens. Pratiquement une biographie donc, mais dont la part romancée a une importance fondamentale car elle nous permet à nous lecteurs un retrait salvateur.

Valentino existe vraiment et a créé une fondation d’aide à la reconstruction de la Somalie et du Darfour, également aux réfugiés soudanais aux Etats-Unis.

« Losrque Dieu a créé la terre, il nous fit d’abord, nous le peuple des Monyjang. Il fit du premier homme la plus grande et la plus forte créature de la terre. Il lui donna une femme magnifique, la plus belle sur terre. Quand Dieu en eut terminé et que les Monyjang furent sur terre à attendre ses instructions, Dieu s’adressa à l’homme : « Maintenant que tu es là, sur la plus sacrée et la plus fertile des terres je peux te donner encore une chose. Une créature : une vache. Dieu donna donc à l’homme le bétail, un troupeau magnifique, exactement comme le souhaitaient les Monyjang. L’homme et la femme l’ont remercié du cadeau : ils savaient que les bêtes leur procureraient du lait et de la viande ainsi que la prospérité. Mais Dieu n’en n’avait pas fini. Il ajouta : « Choisis entre ce troupeau, qui est mon cadeau, et le Grand Quoi. »Le premier homme leva la tête vers Dieu et demanda ce que pouvait bien être ce grand Quoi. Dieu répondit à l’homme : « je ne peux pas te le dire mais il faut que tu choisisses entre le bétail et le Quoi ». L’homme et la femme avaient le troupeau sous les yeux. Ils savaient qu’avec ces bêtes il vivraient bien. Que pouvaient-ils espérer de plus ? L’homme et la femme trouvaient stupide d’abandonner ce troupeau pour le Quoi. L’homme opta pour le bétail. Dieu testait l’homme pour voir s’il se rendait compte de qui lui avait été donné, s’il savait se satisfaire de cette générosité plutôt que de l’échanger avec une énigme. »

Mais qu’est ce que le grand Quoi ? Quel est le dessein de Dieu pour Valentino ? Des questions qui, au bout du compte, hantent tout le roman et auxquelles nous lecteurs cherchons à répondre sans relâche

Anabelle
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Les héros de la Frontière

Défi ABC 2022/23

Un bouquin: parallélépipède rectangle, tenant dans une poche/ un sac, (pas) rangé sur une table/un bureau/ le lit (rayez la mention inutile) et qui contient des amis, des enfants, un camping-car, un spectacle de magie, une tempête, une mine désaffectée, l'Alaska, un lac , des incendies. Un objet ordinaire qui embarque un lecteur. Les héros de la Frontière, ils sont ordinaires, une femme qui s'échappe de son métier, des procès , du père de ses enfants (mais comment a-t-elle pu supporter cet énergumène?) pour rendre visite à sa sœur (pas vraiment, mais quelle importance?), en Alaska, à bord d'un camping-car, avec ses deux enfants, un garçon sage et réfléchi et une fille remuante, de l'espèce qui casse tout ce qui casse. Et ce trio là, je l'aurais accompagné au bout du monde. Bonheur de lecture: pourquoi, comment, je ne sais. Mais encore une fois, quelques heures entre parenthèses. Lire, c'est vivre.

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Le Cercle

Une dystopie, mais pas tant que ça ! Nous sommes tous – plus ou moins – addict au monde des interconnectés, et ce livre nous donne le sentiment qu’une dérive inexorable est en train d’avoir lieu. Le monde de l’information, dont la recette de marketing nous donne le sentiment d’exister via les multitudes de textes et d’images, où en fin de compte nous cédons notre propre personnalité afin de rentrer dans le monde des consommateurs écervelés…



Une noria de fusions de multinationales pour obtenir le monopole absolu dans le secteur économique qui favorisera la mainmise sur un pouvoir absolu, voire tyrannique. Car l’information s’avère être la clé de notre siècle. Dave Eggers va très loin, le but pour la société « Le Cercle » plus ou moins avoué : numériser l’individu par un seul code, pour interagir sur « Tout ». Une simplification poussée à son paroxysme ! L’obligation de tout partager, ses joies, ses peines voire ses pensées ; pour le bien de tous et surtout de soi-même. Car pour se sentir bien, il convient de participer, de partager son savoir, enrichir son prochain, ne rien cacher et « se » diffuser à travers le monde. En effet, pour Le Cercle : « Garder pour soi, c’est voler », « Les secrets sont des mensonges » ...



Évidemment, si la connaissance, l’information apportent des bienfaits pour l’individu, hélas son corollaire peut annihiler son ego et son libre arbitre ; bref, l’individu n’existe plus !



C’est ainsi qu’en Californie, une jeune femme, Mae Holland, a l’immense privilège d’être intégrer dans une entreprise « Le Cercle » high-Tech, innovante, et admirée de la planète. Elle participe avec enthousiasme et pleinement à l’essor de celle-ci. L’on s’aperçoit au fur et à mesure de son évolution, que tous les projets mis en place avec son aide, apportent des améliorations mais toujours au détriment sous-jacent de la Liberté ; et en faveur du pouvoir de l’argent et de la lobotomisation de l’espèce humaine qui ainsi ira droit au régime totalitaire. Le cercle sera ainsi refermé !



Un récit argumenté, avec lequel on se laisse envouté par la progression de son argumentaire. Nul besoin d’être devin pour craindre l’utilisation des médias et s’apercevoir in fine de son irrépressible danger. Le Cercle, un roman qui met véritablement en exergue notre devenir si nous n’y apportons pas des barrières sociétales intangibles. Serons-nous refuser un futur de ce style ?


Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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Une oeuvre déchirante d'un génie renversant

Comme les 2 critiques précédentes, j'ai commencé avec plaisir le livre mais le rythme s'est essoufflé dans la 2ème moitié et moi avec.



D'une histoire familiale dramatique et singulière, et clairement autobiographique, Dave Eggers était pourtant bien parti. Perdre ses 2 parents d'un cancer à 1 mois d'intervalle, ce n'est pas banal. Devoir s'occuper à 23 ans de son petit frère de 9 ans non plus. D'une lecture fluide, Eggers a dérapé par la suite vers une forme moins romancée, oscillant entre essai et poursuite de son histoire. Cela donne l'impression qu'il ne savait pas comment en finir avec ce livre.



Au global, une lecture mitigée. Je ne serais toutefois pas opposé à donner une 2ème chose à cet auteur. Ce livre est en effet son 1er, et il a peut être corrigé le tir par la suite.



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La parade

Nous sommes dans un pays pauvre, des routes en latérite, des regroupements d’indigents, un système D pour règle de vie. On apprends que la guerre civile qui faisait rage entre le Nord riche et bien doté et le Sud pauvre vient de se terminer . En signe de pacification une route goudronnée va être coulée entre les deux parties de ce monde blessé pour permettre au Sud de bénéficier des hôpitaux et autres richesses du Nord. Pour fêter cette réunification une parade est prévue.

C’est une compagnie mystérieuse aux codes stricts (ne pas dévoiler son nom, ne pas parler aux autochtones, n’avoir aucune transaction avec eux, dormir et vivre sur son engin de lissage, ne pas manger d’autres nourriture que celle fournie, …) qui est en charge de ce travail. Quatre (l’un des personnages sans nom) est chargé de conduire l’opération, pour faire le job il a besoin d’un coéquipier ce sera Neuf. Fou comme un jeune chien, ici dernier ne respecte aucune règle de l’entreprise : va manger dans des gargotes éphémères, vole et offre la trousse de secours à des gens qu’il pense dans le besoin, couche avec des rencontres de passage et finit par tomber gravement malade.

La rigueur professionnelle de quatre va être mise à rude épreuve mais il arrive néanmoins à sauver son coéquipier d’une mort certaine et à finir la route.

Ces contretemps vont bousculer l’organisation méthodique et froide du travail de Quatre et vont lui permettre des rencontres improbables. Des petits arrangements le long du chemin feront toute l’humanité de l’histoire et au fil de la route en construction des liens de respect se nouent. Avec tout le sérieux dont il est capable et au final l’aide des autochtones Quatre va finir la route , la parade peut avoir lieu…

Mais le cynisme des hommes va avoir le dernier mot ! Sans jugement, sans commentaires inutiles l’auteur en un paragraphe, le dernier, envoi valser toutes les petites constructions humaines que les gens avaient bâti entre eux, tous les petits espoirs d’amitié si difficiles à nourrir.

Grande entreprises sans visage, état militaire et manipulation de masse c’est la gifle que j’ai reçu à la dernière page, la messe est dite et elle laisse un drôle de goût … un roman à lire et à réfléchir
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Le Cercle

Un ouvrage écrit en 2013 qui nous plonge dans un futur qui déjà en 2021 s'impose à nous. Réseaux sociaux, moteur de recherche, vie numerique, obsession de la transparence, démocratie totalitaire,... Bluffant d'effroi sur le monde que nous allons laisser à nos enfants. Avons nous encore le choix? Manifestement non. Ouvrage d'une lutte déjà perdue qui encourage toutefois à resister non pas pour empêcher le progrès mais pour préserver nos libertés.
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Le Cercle

Attention, dystopie dérangeante et édifiante ! Une plongée dans le monde des GAFA tel que l'auteur l'imagine dans un futur proche... Mae atteint son rêve de réussite professionnelle et sociale : elle est embauchée au CERCLE, et on suit son évolution, dans cette entreprise/univers, qui demande une totale adhésion de ses employés tout en leur offrant de multiples avantages. A travers les hésitations et interrogations de Mae et de ses proches, le lecteur est amené à se poser lui-même de nombreuses questions sur son usage des réseaux sociaux et des nouvelles technologies : comment ne pas se laisser totalement séduire ? Celui qui croit maîtriser leur usage n'est-il pas autant aliéné que les autres ? Est-on prêt à payer le prix d'un détachement, même partiel, du courant qui nous entraîne tous plus loin ?
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Le Cercle

Mae est heureuse. Elle a trouvé le job de ses rêves au sein du Cercle, le fameux réseau social qui a avalé Facebook, Twitter, Instagram et consorts. Le siège du Cercle est merveilleux tout de verre et de lignes épurées. Elle est d’abord assignée à l’Expérience Client où elle doit répondre aux demandes des clients des nombreux services du Cercle et leur demander de lui donner une note de satisfaction. Tout le monde est souriant et l’accueille avec gentillesse. On lui ajoute un écran sur son poste de travail pour qu’elle communique avec ses supérieurs puis un autre pour qu’elle participe aux échanges du Cercle interne et du Cercle externe. Il faut sans cesse liker, envoyer des commentaires, des photos, des vidéos, communiquer et partager pour la communauté. Nous sommes tous connectés. D’ailleurs, on propose à Mae de toujours plus participer en lui demandant de répondre à des sondages par le biais d’un casque tout en continuant à répondre aux demandes clients. Régulièrement les membres du Cercle sont appelés a participer à des événements en commun, des soirées ou des weekend au sein du campus et il est plutôt mal vu de ne pas y aller et de ne pas partager son expérience en ligne (photos, commentaires…). Et quand ses collègues apprennent qu’elle est allée faire du kayak toute seule et qu’elle n’a pas partagé son périple sur internet, ils sont scandalisés et attristés par son égoïsme. Mae, soucieuse de bien faire et malgré son attirance pour Kalden le contestataire et la défiance de ses parents et de son ex-petit ami envers l’omnipotence du réseau social, sera l’instrument de la complétude du Cercle.

Le roman de Dave Eggers (paru en 2013) est brillamment construit. Il explore un monde merveilleux qui sous le couvert de la transparence totale va glisser vers le totalitarisme, un monde où les libertés individuelles seront niées pour le bien et la sécurité de tous. C’est un livre inquiétant et passionnant à lire et à faire lire.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Le Cercle

Livre prêté lors d'un café littéraire. Je n'avais jamais entendu parler de ce livre mais l'idée de parler des réseaux sociaux élaborés davantage qu'aujourd'hui dans notre société m'a convaincue pour ouvrir mes horizons.



J'ai eu du mal à entrer dans ce roman puisque j'ai trouvé des longueurs dans les 50 premières pages mais aussi la mise en page qui paraît indigeste: peu de paragraphes, pas de chapitres, quelques fois de longs passages sans dialogues.

Mais, comme je n'ai pas voulu finir "bête" en abandonnant ce livre, je me suis accrochée.

Et c'est sans regrets que je me suis accrochée et finalement engouffrée dans ce roman!

J'y ai retrouvé beaucoup de quotidien dans cette mise en place des réseaux sociaux et des technologies actuelles avec la surveillance évoquée. Mais l'auteur pousse le vice en mettant en place une totale transparence: ce que l'on retrouve déjà pour certains sur les réseaux sociaux avec leur vie postée entièrement dessus sans aucune distance et frein pour respecter la vie privée. Et comme quoi nous sommes dans une société du "encore plus" avec travailler non stop, quitte à ne pas dormir, pour dans le top niveau ainsi que d'être présent partout pour faire accroître sa notoriété. Malheureusement, ce livre n'est pas utopique mais bien réel même s'il pousse le risque de notre société beaucoup plus loin, jusqu'à la mort même...

Teinté de réalisme sans pour autant faire peur, je trouve que cela m'incite à être encore plus critique que je ne l'étais déjà...!

Malgré tout, la lueur d'espoir à la fin a été rapidement éteinte... Mais je pense aussi que c'est pour montrer que nous pouvons atteindre très vite un point de non-retour.



Une très belle lecture. Mais d'une grande tristesse pour notre société à venir si nous ne réagissons pas!

Ce n'est pas un livre donneur de leçon mais très avant-gardiste!
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