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Citations de Didier Van Cauwelaert (1681)


Questions d'urgence: végétaux et animaux ne perdent jamais ce qui est gravé dans leurs gènes, tandis que les humains ont tendance à devenir des machines qui pensent mais n'imaginent plus.
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Le lieu s’appelle The Sheet'ka, en référence au nom tlingit originel de l’île ; les Blancs d’ici le surnomment élégamment The Shit. C’est une évocation façon Disneyland du village indien que les Russes ont rasé en 1802, en réponse à la destruction de leur fort Baranof. Un ensemble de maisons communautaires et d’ateliers pour touristes : cuisine indienne, tam-tam, danses rituelles, peintures de guerre, tissage, animaux totems pour les enfants. Tu te rends compte, l’ironie ? Eux qui ont rejeté tant de fois les envahisseurs à la mer, eux qui ont obligé en 1934 le gouvernement fédéral à légaliser le potlatch, interdit sous la pression des missionnaires, eux qui ont toujours refusé d’être parqués dans des réserves, voici qu’ils émargent de leur plein gré dans un parc à thème.
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Dans les innombrables exemples de chiens qui étaient parvenus à destination après avoir parcouru des milliers de kilomètres, il y avait une constante : les animaux s’étaient branchés non seulement sur un lieu, mais sur leur maître. C’est lui qui les attirait, c’est son emplacement qu’indiquait leur boussole intérieure. Comment expliquer autrement les cas où ils avaient rejoint leur humain dans une nouvelle résidence qu’ils ne connaissaient pas ?
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"L'intelligence, nous dit l'étymologie, c'est ce qui crée des liens entre les choses. La religion aussi. Dévissons donc la bêtise et le fanatisme aveuglants qui sont devenus les ampoules de notre "siècle de lumière" basse consommation. Redevenons des éclaireurs curieux, des spectateurs sans oillères, des penseurs buissonniers, des rêveurs lucides"
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Finalement, l'hypocrisie lucide est un assez bon remède contre la déception.
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Entre dix-huit et trente ans, j’ai vécu trois passions ; un échec, une erreur, un drame. Depuis, je me promène : relations couvertes, amitiés amoureuses et complicités de week-end dans des villes inconnues. Quand une fille commence à rêver d’autre chose, je l’emmène déjeuner à la ferme et Louisette s’en occupe. Louisette est chez nous depuis trois générations comme elle dit : elle m’a appris l’amour à quinze ans et aujourd’hui, sous des allures de mammy débonnaire, elle veille jalousement sur ma tranquillité, dégommant sans merci les candidates au mariage en m’inventant des penchants pervers, des dettes considérables ou en leur apprenant gentiment, après le dessert, à conduire le tracteur pour leur montrer ce qui les attend. Cinq ou six fois, j’ai cru tomber sur la femme de ma vie, et l’invitation-piège était un test que j’espérais la voir réussir. Toujours, c’est Louisette qui gagnait ; je me remettais en veille et j’attendais, avec optimisme et vigilance, la désillusion suivante. En un mot, j’était heureux, parce qu’il ne me manquait rien. Du moins j’en donnais l’impression. Et j’avais fini par y croire.
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Je la regardais transpirer à mes côtés dans la fournaise, sous la lumière crue des néons. Elle m’avait donné son prénom, et j’avais retenu à temps un commentaire idiot sur la coïncidence : je venais justement de trouver chez un bouquiniste une édition rare de Corinne, la poétesse grecque du VIᵉ siècle, maîtresse et rivale de Pindare. Elle était blonde à cheveux courts, la sueur collait son top lavande à sa poitrine et je me sentais malheureux, comme à chaque fois que je désire une femme. Tout ce chemin prévisible, répétitif et fastidieux pour en arriver si peu souvent à l’objectif initial, généralement abandonné en cours de route par manque de temps ou d’illusions.
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Quelle vie tragique a-t-elle eu ? (à propos de la mère de Marianne) Elevée par des gens formidables, qui lui ont laissé le choix entre l’amour adoptif et la rancune biologique. La faute à qui, sa vie tragique ? Bien-sûr que si, Marianne ! il arrive qu’on soit responsable des malheurs qu’on subit comme de ceux qu’on provoque, désolé si ça vous choque. Ce qui m’énerve, c’est qu’elle vous l’ait transmis, ce sens du malheur. Cela dit, si c’est son côté victime de naissance qui a fait de vous une redresseuse de torts, c’est très bien, je m’incline.
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Vous semblez si à l’aise lorsque j’évoque les atrocités, le désespoir, la barbarie… c’est le monde dans lequel on vit, d’accord – épargnez-moi ces lieux communs, voulez-vous ? Le bonheur est un contrepoids, Marianne. C’est justement quand tout le reste vous alourdit qu’il devient indispensable.
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C'est ça, pour moi, l'instinct de liberté. S'affranchir de ce qu'on a gagné et de ce qu'on a perdu pour l'offrir aux autres. (p.112)
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J 'ai consulté mon agenda pour avoir l'air d'un homme normal avec des rendez vous, des invitations des obligations, une vie privée. En fait je suis seul au monde a part mon chat, ma mère et des putes. Et encore. Le premier se fait vieux, la deuxième n'arrête pas de rajeunir, et quand je dis "putes" je suis optimiste.[…] un jour prochain mon chat me quittera, ma mère qui déjà me cache autant qu'elle peut depuis qu'on nous donne le même age finira par vaincre en séances d'analyse son sentiment de culpabilité face à l'indifférence qu'elle éprouve pour moi, et mon découvert chronique m'interdira de continuer à payer des verres aux filles des boites de nuit en espérant qu'elles couchent."
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Seuls les vrais solitaires, quand ils se rencontrent, peuvent s'aimer sans s'abîmer parce qu'ils n'ont pas besoin de se fuir, d'exercer un pouvoir sur l'autre ou de considérer la durée comme une fin en soi.
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- Donc on reprend quand Bruno et Sammy sont en train de bourrer Svetlana, et puis la porte s'ouvre et c'est toi qui entres, Isis. Tu apportes un Chronopost. D'abord tu es choquée de voir tes collègues tringler pendant le service, et puis ça t'excite, tu te déloques en te caressant et tu vas grimper sur l'échelle d'Aurélien l'électricien pour te faire lécher par Roy en train de s'envoyer Talia en levrette. Et puis ça donne des idées à Svetlana qui vient prendre ta place sous la langue de Roy, pendant que toi tu vas choper Bruno par la queue pour qu'il encule Talia ; du coup Roy va faire une double avec Aurélien dans Melody à cheval sur Sammy, tout en bouffant Svetlana pendant qu'elle se gouine Talia qui s'empale sur son gode. C'est clair pour tout le monde ? Moteur !
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En cherchant la vérité , tu trouveras peut-être autre chose, que tu réclames à ton insu dans les rêves...
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Je suis né dans une serre. Ma mère étant horticultrice et mon père avocat, la cause des plantes fut mon premier fer de lance, ma première stratégie. C'est au milieu des hortensias, des azalées, des chrysanthèmes, des orchidées, dans les parfums lourds de terre humide et de leurs fleurs surchauffées où je conviais mes copines d'école que je connus à partir de neuf ans, les émotions, les tâtonnements et les chagrins précoces qui m'ont servi d'engrais. Sur le plan de la sensualité, de l'imagination et de la psychologie, je suis un produit du règne végétal.
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Je ne bougeais pas. Je me laissais faire, je la regardais apprivoiser notre reflet. Désamorcer les peurs. Désactiver le passé. Créer de nouvelles images, belles et tendres et sensuelles et choisies par elle seule. Refaire connaissance. Se réapproprier un corps d'homme.
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Je suis mort à sept heures du matin. il est huit heures vingt-huit sur l'écran du radio-réveil, et personne ne s'en est encore rendu compte. Le roman sur lequel je me suis endormi hier soir s'est refermé autour de mon pouce.
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Je suis la voyante la plus en vue du pays et, depuis hier midi, je ne vois plus rien.
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Quand on s'en va pour la première fois, on ne sait pas comment se retourner.
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Lui, ce ne sera jamais mon ami. Ce sera le père de mes enfants.
- Nous aussi, on peut se reproduire, a signalé Maxime.
- Oui, mais vous ne pouvez pas cumuler. Et moi, je veux vous garder comme amis. Ce qui ne doit pas être un père.
L'ami, c'est celui qui est toujours là, quoi qu'il arrive.
- Tu sais que tu nous fais légèrement chier avec tes principes ?
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