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Critiques de Edward Carey (244)
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Ce livre est vraiment excellent car il m'a fait découvrir un univers d'une grande richesse. Je ne suis pas habituée à lire de tels romans mais je suis très contente de l'avoir fait. Il en vaut la peine.



Tout d'abord, les personnages sont tous plus mystérieux et étranges les uns que les autres. Je dois dire que même en ayant fini ce premier tome, je suis encore loin d'avoir cerné chacun d'entre eux. Ils sont tous si particuliers et vivent dans une ambiance si singulière. C'est vraiment original. J'ai bien aimé les deux héros principaux de cette première partie. C'était agréable de découvrir leurs aventures. Lucy est une petite fille qui n'a pas beaucoup de chance dans la vie et c'est triste. Par contre, Clod a été bien jusque maintenant mais je me pose encore pas mal de questions sur son devenir.



Ensuite, l'histoire est vraiment originale et intéressante car on ne sait pas du tout vers quoi on va. A un moment, j'ai commencé à comprendre certaines choses concernant ce qui se passe dans cet étrange château mais il reste toujours une part de mystère. Je lisais et me demandais ce qui allait bien pouvoir se passer à la page suivante. J'aime cette petite intrigue que l'auteur a mis dans son récit.



De plus, le travail d'illustration fait par l'auteur est tout simplement merveilleux. Cela correspond à la perfection au livre. Chapeau !



Enfin, l'écriture est géniale parce que pour écrire un livre de cette qualité, il faut une grande imagination et une bonne plume. C'est le cas ici et je remercie l'auteur de m'avoir fait sortir de mes styles de lecture habituels. Je lirai la suite avec grand plaisir.



En résumé, j'ai beaucoup aimé ce roman même si ce n'est pas un coup de coeur (il me manque juste cette petite chose que je ne saurais définir afin qu'il arrive à ce stade). Si vous aimez, les univers riches et bien imaginés mais aussi les superbes illustrations, alors foncez !
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

J'ai d'abord été attirée par la couverture, que je trouve absolument magnifique. Mais aussi par ce résumé, décidément très accrocheur.

A Londres, dans un océan de détritus, le Château est la demeure ancestrale des Ferrayor. Un gigantesque puzzle architectural, abritée depuis des générations par une famille plus qu'étrange. L'un de leurs rites est que chacun, à sa naissance, reçoit un objet particulier, et ne doit s'en séparer sous aucun prétexte. Nous allons suivre Clod Ferrayor, un jeune garçon de 15 ans, qui a la capacité d'écouter les objets parler. Sa vie devient encore plus bizarre le jour où une poignée de porte, l'objet de naissance de la tante Rosamund, disparait... Dans le même temps, une jeune orpheline, Lucy Pennant, est accueillie au château pour être une des nouvelles servantes.

(Suite de mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Petite

Quel destin fantastique que celui de Marie Grosholtz (qui deviendra la célèbre Madame Tussaud). Marie est née en 1761 en Alsace. Après le décès de son père, sa mère l'emmène, à l'âge de six ans, à Berne auprès du Dr Curtius. Cette rencontre avec ce génie de la cire et grand connaisseur de l'anatomie humaine décidera du destin de la "petite" fille. Tous les événements politiques de ce 18ème siècle, Marie les vivra en France. Tout d'abord la toute puissance de la monarchie à Versailles, puis les affres de la révolution française et enfin un peu de tranquillité quand elle épouse Monsieur Tussaud et s'exile à Londres pour mettre au point son grand projet de musée de cire. Elle meurt à quatre-vingt-neuf ans et se rend compte qu'elle a contribué à l'histoire de l'humanité avec ses mises en scène de célébrités statufiées en cire.

Belle lecture pour tous ceux qui aiment les romans historiques et les biographies.

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Petite

Que voilà un livre magnifique et je remercie NetGalley et les Editions du Cherche Midi de m'avoir permis de découvrir ce texte. La couverture est magnifique : rouge vif, rouge sang peut être pour rappeler que ce roman va être émaillée de cadavres et que le sang est de la même couleur pour tous les humains : victimes ou bourreaux.

"Petite", c'est l'histoire tragique et magique de Petite, Anne-Marie Grosholtz , dite Marie, née en Alsace, de parents pauvres, d'un père soldat Joseph Georg Grosholtz, qui revint défiguré par le recul d'un canon en temps de paix (avec un mandibule métallique qui va accompagner sa fille après sa mort) et d'une mère de 18 ans, Anna-Maria Waltner, élevée à la dure par son père pasteur. Marie ne grandira pas beaucoup, mais elle assumera très vite des tâches d'adulte. Elle apprend à lire la Bible seule. Après la mort de son père, en 1767 alors que sa maman sombre dans la dépression, le couple formé par la mère et la fille devient personnel d'entretien auprès d'un certain docteur Philippe Curtius à Berne : un étrange médecin, à l'allure d'épouvantail, qui a perdu l'habitude de fréquenter ses semblables humains.

Il pratique l'art étonnant de mouler et de créer des fac similés de différents organes du corps humain en cire. Si la mère de Petite ne supporte pas longtemps la maison et ses étranges compositions, Petite, elle apprend vite à manier la cire, à dessiner. La maman de Marie va se pendre et être enterrée avec les indigents. Petite va rester chez Curtius qui l'apprécie tellement qu'il va mouler sa tête en cire et en l'exposant attirer l'attention de son supérieur hiérarchique : c'est ainsi que les commandes vont commencer à affluer et l'argent.

Parce que le chef de l'établissement hospitalier dont dépend Curtius (le docteur Hoffmann) veut lui couper les vivres pour qu'il revienne à ses moulages de parties du corps humain et ne gagne pas plus d'argent avec ses "têtes", Curtius va décider de quitter la Suisse et de gagner Paris sur les conseils de Louis-Sébastien Mercier.après avoir eu l'opportunité de faire un moulage de la tête de Rousseau, écrivain et philosophe. Et c'est grâce à Mercier que le tandem Petite-Curtius va venir vivre contre travail et rémunération chez le veuve d'un tailleur, Charlotte Picot et de son silencieux fils, Edmond Henri que sa mère manipule à sa guise. C'est ainsi qu'entre les mannequins du tailleur et les têtes de Curtius, la fusion se fit.

Petite est confinée dans les tâches ménagères (sans être payée et en logeant dans un placard), pour sa plus grande colère. Les sous rentrent dans la maison au point qu'il faut s'agrandir grâce aux têtes de Curtius et il faut déménager pour s'agrandir, dans ce qui s'appelait alors "l'hôtel des singes", récupéré après la ruine de son propriétaire, Bertrand Le Velu. Cette maison va devenir rapidement un lieu de passage obligé pour les célébrités, mais aussi les affreux, les tueurs dont les actions vont être mises en scène dans cette nouvelle maison.

Petite (qui est détestée par la veuve qui ne supporte pas son influence sur son fils et Curtius) va découvrir Paris : un cloaque à l'époque. Nous sommes sous le règne de Louis XVI et l'une de ses soeurs, la petite dernière Mme Elisabeth, va venir visiter l'étrange maison des poupées de cire. Parce qu'elles ont la même allure et des similarités physiques, Petite va être embauchée au Palais (toujours dans un placard mais avec dorures) pour donner des leçons de dessin à Madame Élisabeth Philippe Marie Hélène de France et lui apprendre à manipuler la cire pour créer des ex-votos. Elle apaise cette dernière qui s'épanouit. Petite rencontre le roi sous l'aspect d'un serrurier (elle ne va découvrir sa véritable identité qu'en assistant à un accouchement royal), va composer sa tête en cire et l'envoyer à Curtius. Elle va même réussir à reconstituer un dîner royal avec la reine, ce qui va provoquer son renvoi à l'hôtel des singes : Marie sera devenue alors une jeune femme.

Toujours plus célèbre, la petite entreprise prend ses aises au Palais Royal pour les célébrités et dans l'hôtel des singes pour les voyous. Dans le cadre de son retour, les compétences indiscutables en matière de moulage et de dessin de Marie vont lui permettre de reprendre sa place aux côtés de Curtius.

Et c'est ainsi que s'ajoutent d'autres personnages plus étonnants les uns que les autres au gré des rencontres : un enfant sauvage, vivant dans la rue, avec des chiens, Jacques Beauvisage Martin Millot, le comptable (qui saura rentabiliser son poste), Georges Offroy, assistant de Marie, André Valentin, renvoyé pour avoir volé dans la caisse (et qui se vengera), Edmond Henri est revenu à la maison après avoir été marié sans joie avec Cornélie Adrienne Françoise Ticre, à la belle dot (papa est imprimeur) : il semble totalement perdu au monde et vit enfermé dans le grenier sur l'ordre de sa mère.

La révolution française, les délations, les années révolutionnaires marquées par la guillotine, les morts (Edmond, la veuve qui fait un avc), la prison et la rencontre avec la future Joséphine de Beauharnais, l'arrivée de Napoléon au pouvoir et toujours Petite, aussi résistante qu'une tique (et voyez y un compliment) qui survit à la prison, à l'accouchement de son enfant mort-née, à son mariage avec un panier percé, François Joseph Tussaud, Il y aura la naissance de deux autres enfants, des fils (Petit François en 1798 et Petit Joseph en 1800) et l'immigration de Anne-Marie Grosholtz, devenue Marie Tussaud, avec l'un de ses fils, à Londres où elle va créer le musée qui portera son nom et lui apportera la célébrité et la stabilité financière.

Ce roman est un croisé entre "Les Misérables" de Victor Hugo et un conte gothique où morts et vivants cohabitent par le biais de leur visage de cire. La lecture est d'autant plus agréable que le texte est agrémenté de nombreux dessins des personnages, des organes de cire du début, des lieux de vie. Anne-Marie Grosholtz a été immortalisée par le peintre Jacques Louis David : c'est bien le moins qu'elle méritait. J'ai aussi beaucoup pensé à "L'incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique" de Garcia Marquez en lisant ce roman : ce n'est pas le même lieu, ni le même temps, mais l'étrange et le magique y cohabitent pareillement.dans un univers hostile et imprévisible.
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Ce premier tome de la trilogie des ferrailleurs était dans ma pile à lire depuis quelques années et j'ai soudainement eu envie de le lire et de découvrir l'univers de cette saga qui me faisait indéniablement penser à l'univers de Tim Burton dont j'adore les films. Nous sommes à Londres au 19ème siècle, les Ferrayor de génération en génération vivent dans un immense château en périphérie de la ville et au milieu de tous les detritus et rebuts des londoniens. Chaque membre de cette grande famille ou plutôt dynastie se voit attribuer à sa naissance un objet qui le suivra toute sa vie durant. Clod a un don, il entend les objets et s'éprend d'une orpheline récemment recueillie au sein de la demeure.



Le livre est magnifiquement illustré en noir et blanc à chaque nouveau chapitre par des portraits de personnages burtoniens à souhait. Ces illustrations font le plus grand charme de ces pages. L'écriture est simple, mais je dois avouer très répétitive. L'histoire hormis sur les 200 premières pages est ennuyeuse et tourne en rond. La seule vraie intrigue est la disparition de l'objet de naissance de la tante Rosamund. Bref c'est long et laborieux.



Je suis déçue par cette lecture dont j'attendais beaucoup.
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Un monde d imagination..ce "château" là, on y va pas, on y est déjà, la tête dedans dès les premières pages..un univers hallucinant, où les objets occupent une place capitale, tant par le géant dépotoir sur lequel le château est bâti, que dans le mode de vie des habitants, à qui un objet est attribué à chacun à sa naissance (poignée de porte, bonde..) objet intrinsèquement lié à son possesseur..le personnage central, un enfant issue de la haute classe de l immense famille, et doté d un pouvoir particuler, va faire la connaissance d une toute jeune fille au caractère bien trempé, venue de l extérieur et novice de toutes les pratiques usitées dans le château..

Des trouvailles géniales, un climat très particulier et très bien rendu grâce au talent de l auteur. On s attache très vite à ces personnages (représentés par l auteur par des portraits à l encre très réussis) totalement décalés. Seul bémol à mon humble avis, une fois passée les deux tiers du livre, ce sont les aventures des deux enfants qui deviennent alors centrales, dans l esprit " littérature jeunesse" (principe Harry potter) plus adaptées aux jeunes lecteurs qu' au quinqua que je suis...un très très bon moment cependant..(je ne pense pas lire les suivants/trilogie)

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Petite

Alors bien sûr Edward Caray a inventé des situations. Mais il a construit son histoire sur des éléments véridiques. Il en fallait du courage à cette époque pour vivre. Et j'avoue que ce petit bout de femme m'a conquis.

La description du Paris des années révolutionnaires est très bien faite. Les croquis, de la main de l'auteur, ajoutent du style à l'ouvrage. C'est une très bonne lecture.
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Petite

quelle vie extraordinaire que celle de Marie Tussaud, fondatrice du musée de cire Tussaud

découvrez le18 ème siècle comme vous ne l avez jamais fait, au travers de la vie de Madame Tussaud et de son maître sculpteur, vous allez assister aux décapitations de personnages célèbres, aux révolutions du peuple, a cette ferveur pour les sculptures de cire de Marie Tussaud

j ai traversé ce roman comme si j assistais à un film de Tim Burton avec ces personnages étranges, presque irréels et pour certains fantasmagoriques.

un véritable coup de coeur.

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Petite

Je ne connaissais pas Mme Tussaud et cette lecture fut très agréable et enrichissante. De plus, les magnifiques illustrations de l’auteur ont réellement apporté de la valeur ajoutée au récit. Cette jeune femme a un destin tout à fait extraordinaire comme sculpteur sur cire et nous découvrons sa vie semée d’embûches. Une lecture facile et agréable.
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Petite

« Petite », c’est le surnom donné à la grande Madame Tussaud alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, et qui la suivie toute sa vie, de Berne à Londres, en passant par Paris et Versailles. Biographie romancée de sa vie, ce livre nous raconte l’incroyable histoire de cette femme dont le nom est connu partout mais dont la vie a été largement oubliée. Amie de Louis XVI et de sa soeur Elisabeth, Anne-Marie Grosholz, de son vrai nom, nous offre sur la cour de l’époque une vision bien différente de celle des livres d’histoire, avant de nous montrer, sans prendre de pincettes, la réalité du quotidien des parisiens sous le régime de la Terreur.



Avec un ton décalé, parfois naïf mais toujours diablement pertinent, Edward Carey nous raconte sa version de la vie de Madame Tussaud, un version romancée, avec des personnages hauts en couleur et un univers fantasque incroyablement bien ficelé. Dans cette ambiance lourde et noire, Marie Grosholz est comme une petite Cendrillon qui, par le jeu du hasard et du destin, se trouve aux premières loges devant l’effondrement de la royauté française et devient, bien à contre-coeur, un acteur de premier plan sous le règle vorace de la guillotine.



Grâce aux dessins de l’auteur, nous imaginons fort bien tous ces personnages aux traits disgracieux, aux peaux vérolées et flasques, aux nez et aux mentons proéminents qui peuplent ce récit. Organes, têtes coupées, singes agressifs et masques mortuaires, ces petits détails de la vie quotidienne de la jeune Marie nous sont restitués au fil du texte, ajoutant un peu de piquant à une lecture qui, il faut le dire, n’en manque pas. Petite est un livre excellent, drôle, divertissant, glauque et fascinant, à savourer sans modération !
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

La famille est sortie du Château. Les objets se rebellent de plus en plus et leur secret est de plus en plus difficile à cacher.

D'autant qu'un des leurs est tombée amoureux d'une étrangère à la famille, qu'il entend et parle aux objets et arrive à s'en faire obéir.

Et qu'il n'aime pas du tout ce que fait sa famille. Mais alors pas du tout du tout.

Alors il se rebelle lui aussi. Tente de réparer.

Mais la décharge est plus forte. La ville de Londres aussi.

Bref, il doit fuir.
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L'observatoire

Dans ce roman, nulle suite d'événements sortant du commun ne vous sera contée puisqu'on reste presque exclusivement dans la résidence de l'Observatoire et centré autour des petits incidents de la vie quotidienne de ses locataires très peu nombreux. Mais toute la richesse de ce roman se loge là, dans le minuscule, le quelconque, l'insignifiant, représenté par la collection de Francis Orme, curieux narrateur qui amasse des objets plus banals les uns que les autres (ticket de caisse, soldat de plomb, bouton de veste…) pour constituer une sorte de musée personnel et secret qu'il vénère et contemple en cachette. Car des personnages bien étranges habitent cet endroit : une femme vivant uniquement par procuration à travers des feuilletons télévisés et ses personnages qu'elle confond avec des personnes réelles, une « femme-chien », qui se croit un canidé et ne vit qu'avec eux, que comme eux, et qu'on n'ose chasser de la résidence, le portier, qui ne parle pas vraiment mais « chuinte » et passe son temps à faire le ménage de façon maniaque, les parents du narrateur, une mère plongée à jamais dans la nostalgie du passé et un père apathique, comme mort au monde et à lui-même, ainsi qu'un professeur à la retraite ne cessant de transpirer et pleurer tout à la fois. Et Francis n'est pas de reste, plus étrange sans doute qu'aucun autre, avec ses gants blancs qu'il ne peut jamais quitter, sa « loi des gants blancs » qu'il s'est lui-même donnée et son incapacité à réellement communiquer avec autrui.

Mais une nouvelle locataire va entrer dans leur vie, bien malgré eux au départ, et, voulant se faire des connaissances, va peu à peu chercher à comprendre chacune de leur bizarrerie, ce qui va donner lieu à une entrée progressive dans le passé et le cerveau de toutes ces personnes incompréhensibles, car Anna, dont le nom n'est peut-être pas un hasard, est un peu comme une psychologue qui parvient, sans se laisser impressionner, à mettre au jour les traumas et mécanismes qui les ont fait devenir comme ils sont. Et comme en thérapie, il y a des résistances, les locataires ne veulent pas fouiller trop loin, ce qui menace de mettre en péril leur équilibre, le bouleverser mais pourrait aussi les mener vers une vie nouvelle plus ouverte au monde extérieur et plus heureuse…

Francis parait alors tour à tour affreux et malsain, vu tout ce qu'il met en oeuvre pour qu'Anna parte aussi vite qu'elle est arrivée mais on découvre aussi finalement les raisons profondes d'un tel comportement : en premier lieu la peur, une peur vissée au corps de la moindre nouveauté dans sa vie. Car ce personnage, à travers le regard duquel on sait tout ce qui se passe dans la vie de tous, et dont on se demande s'il est légèrement attardé, ou bien autiste, ou phobique social, ou bien insensible, ou bien tout autre chose, qui parait aimer certaines personnes puis être complètement indifférent à tout, qui parait perpétuellement obsédé par ses gants et les taches qu'il peut y faire et qui passe du « je » au « il » pour parler de lui-même, restera plus ou moins une énigme jusqu'à la fin mais on découvrira aussi l'origine de son obsession pour ses gants et l'importance de son trouble (qui faut le conduire à se laisser mourir, même dans le danger le plus grand, tellement sa phobie de transgresser sa « loi des gants blancs » est vissée en lui), de son goût pour le vol des objets d'autrui auxquels ils tiennent plus que tout dont il fait collection.

La fin du roman est très émouvante également.

En bref, voici un roman singulier aux protagonistes tout autant singuliers, dans un style également étonnant -celui de Francis puis du discours direct de ses parents un moment- , poétique, touchant, mystérieux, qui fouille l'humain, l'enfance et la magie du quotidien, qui doit se laisser apprivoiser mais qui est beau et mérite le détour dans cette résidences de « fous ».

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Les Ferrailleurs, tome 3 : La ville

Le Faubourg a brûlé, le Château a sombré dans l’océan de détritus ; les Ferrayor se tournent donc vers Londres, rebaptisée Londremor. Ils plongent la capitale dans une nuit perpétuelle, se terrent dans une maison et, alors que de plus en plus de Londoniens se transforment en objets, préparent leur vengeance. Une vengeance dont Clod est l’élément-clé.



Changement par rapport aux deux tomes précédents : les Ferrayor ne sont plus des seigneurs tout-puissants. Ils envahissent Londres comme des rats et, comme des rats, ils sont traqués et tués s’ils montrent le bout de leur nez. Cette chasse les pousse aux dernières extrémités et nous découvrons de nouvelles facettes de leur personnalité. Ce dernier volume nous permet également d’en apprendre davantage sur certains Ferrayor comme Pinalippy, Rippit ou encore l’effrayante Scory.



Un roman bavard qui nous plonge comme dans un rêve étrange et sale, dans l’esprit torturé de ses personnages et dans l’imagination foisonnante de son auteur. Toutefois, en dépit de la frénésie verbale dont font preuve les narrateurs, l’histoire en elle-même avance lentement. Ce troisième tome est le plus long des trois et peut-être souffre-t-il un peu des répétitions et des fréquents changements de narrateurs. En effet, les points de vue sont multiples : Clod et Lucy évidemment, mais également Pinalippy, des garçons des rues, des membres de la famille Ferrayor…et même la reine Victoria.



Malgré tout, je n’ai pas été déçue par ce troisième tome qui conclut magistralement cette trilogie originale. La langue est toujours aussi addictive, riche et soignée tandis que les illustrations collent parfaitement avec le ton et l’atmosphère dérangeante du roman. Une trilogie qui m’a convaincue d’un bout à l’autre en me transportant dans son univers totalement décalé.
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Ça commençait pourtant bien : un résumé accrocheur, une idée originale, l'approbation de la communauté de Babelio, dont certains décrivent ce livre comme une petite merveille. Et puis j'ai ouvert le livre.



Pour faire simple, je ne comprends pas l'engouement autour de ce livre. L'idée de base est bien trouvée, on sent tout de suite qu'il y a un certain secret derrière les objets de naissance, il y aurait matière à construire une très bonne histoire dessus. Mais voilà, le récit a du mal à démarrer, avec un début essentiellement consacré à la description des différents personnages, sans véritable but. On doit attendre environ 280 pages pour enfin avoir un début d'information sur la raison d'être des objets de naissance.

Mais à mes yeux le plus gros défaut de ce livre est le style de l'auteur. Pas assez grinçant pour ce genre de récit, trop répétitif à mon goût. Très saccadé, avec beaucoup d'accumulations de verbes ou de noms d'objets (Ex: "La maison parlait : elle chuchotait, jacassait, gazouillait, criait, chantait, jurait, craquait, crachait, gloussait, haletait, avertissait et grognait."), assez lourdes. Les personnages sont assez peu creusés, et malgré la narration à la première personne, ils ne parviennent pas vraiment à nous emmener dans l'action avec eux, on a plutôt l'impression de regarder l'histoire à distance. Les trop nombreuses répétitions et énumérations ralentissent l'action au lieu de la rendre plus vivante.



En bref, un livre finalement décevant, dans lequel il est difficile de rentrer. Une très bonne idée de départ, malheureusement desservie par le style d'écriture. Et pour terminer, une fin un peu rapide, mais qui a le mérite d'être suffisamment fermée pour ne pas forcément nécessiter de suite, ce qui dans mon cas m'arrange bien puisque je n'ai pas l'intention de lire le reste de la série.
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Ayant dévoré Le Château, je ne pouvais pas manquer Le Faubourg dès sa sortie !

Le Château des Ferrayor croule sous les objets revenus à la vie. Clod a perdu sa forme humaine et erre dans la ville, passant de main en main sous la forme d'une pièce de monnaie. De son côté, Lucy Pennant est ensevelie sous les décombres du château et fait la rencontre d'une créature monstrueuse et attachante. Les deux amis vont devoir se retrouver s'ils veulent stopper les plans du Grand-Père Umbitt, le tyran qui règne sur le peuple asservi des faubourgs...

Edward Carey m'avait enchanté avec Le Château, je n'espérais qu'une chose : retrouver la même magie dans Le Faubourg. Et ça été le cas ! Écrit et illustré par Edward Carey, Le Faubourg nous entraine de nouveau dans cet univers complexe et incroyable. Décrit dans ses moindres détails, dense, une histoire fascinante... Que du bon avec Les Ferrailleurs ! Le premier tome est un OLNI, la suite ne fait que confirmer cette tendance.

(Mon avis complet sur mon blog.)
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Petite

Ce roman est l'histoire de la célèbre Mme Tussaud, née Marie Grosholt. Il s' agit ici d'une biographie romancée, dont je n'aurais jamais pu imaginer ce qu'il en était.

Marie, perd ses parents de façon terrible dans une enfance déjà difficile. Le Dr Curtius, chez qui sa mère travaillait, va décider de la garder. Il est sculpteur de cire et va l'initier à son art. Mais la vie, va demander à Marie de surmonter d'autres épreuves, leur venue à Paris et le début d'une vie de servitude pour Marie dans la maison de la veuve Picot, puis un court séjour à la cour de Versaille avant de retrouver le Dr Curtius. Nous sommes en pleine révolution et Marie va à la fois modeler d'illustres personnages qui marqueront l'histoire et à la fois être confrontée au sang qui coule . La cire qui sera là pour sublimer un visage ou pour figer sa mort.  Une vie faîte de violences, de terreur pour connaître probablement quelques années plus apaisée à la fin du roman lorsqu'elle arrive à Londres.

J ai beaucoup aimé découvrir la vie de Mme Tussaud. La révolution, une période que je ne pense pas avoir déjà lu à travers mes lectures et qui m' a appris certaines choses que j' ignorais ( comme les placards). Une lecture que je recommande.



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Petite

Livre numérique.

Tout m'a plu : l'histoire romancée et néanmoins véritable de Marie Tussaud, la qualité du récit, de l'orthographe et de la traduction.

Edward Carey l'écrivain et Jean-Luc Piningre le traducteur ont fait merveille.

Bravo aussi à Nord Compo et bravo pour la relecture : je n'ai pas remarqué la moindre coquille (certains livres numériques sont mal réalisés et truffés d'erreurs).



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Petite

L'histoire de Madame Tussaud, de sa naissance à sa mort dans un roman aux allures gothiques.



L'histoire :

     1761. Anne Marie Grosholtz nait. Elle quitte son petit village pour Berne en Suisse, avec sa mère, après la mort de son père. Elles s'installent chez le Docteur Curtius, un étrange phénomène. L'hôpital à proximité lui envoie des organes ou des membres afin qu'il les refasse en cire. Ainsi, les étudiants peuvent travailler sur une pathologie avec l'aide de ces cires plus vraies que nature.

     La mère de Marie ne supporte pas cette nouvelle vie. Marie se retrouve seule avec Curtius qui la prend comme apprentie.

     Un certain Mercier leur parle de Paris. Suite à quelques problèmes, Curtius et Marie quittent la Suisse pour Paris. Ils logent chez une veuve qui aidera Curtius pour ses propres intérêts et détestera Marie.

     Marie deviendra Petite. Un surnom qui va bien avec sa petite taille. Une petite taille qui lui vaudra d'être toujours traitée comme une enfant, même à plus de 30 ans. Marie assistera à plusieurs événements : elle sera la formatrice d'Elisabeth (la soeur du roi Louis XVI), connaîtra la révolution et la Terreur.



Retour de lecture :

     Edward Carey a tenté de retranscrire sa vie en reprenant les Mémoires de Marie Tussaud et en comblant les trous. Il annonce en fin d'ouvrage avoir mis 15 ans pour l'écrire.

     J'ai voulu le lire suite à un retour libraire dans une émission. Il insistait sur le fait qu'il méritait toute notre attention... mais qu'il passait un peu inaperçu.



     Effectivement, c'est un livre à conseiller. Par contre, c'est un livre étonnant, dû au personnage principal qui nous raconte l'histoire. Il a un petit quelque chose de "Candide". Il reprend l'esprit des romans du XVIIIème siècle dans sa manière de raconter les faits.

     Marie reste constante, dans la vie de tous les jours comme dans les bons et les horribles moments (le terme "mauvais moment" aurait été trop pauvre.) Ce personnage est déroutant. Il se comporte comme un enfant, même une fois adulte, même dans ses expérimentations d'adulte (ex : l'amour/la sexualité.)

     D'ailleurs, certains lecteurs Babelio ont eu la sensation de lire un roman jeunesse perdu en adulte. Cette impression vient sans doute de là. Certains citent même Charles Dickens.

     Le personnage de Marie et ses aventures font penser à Dickens ou aux "Malheurs de Sophie" de la Comtesse de Ségur avec la belle-mère violente, ou encore à une Colette de Victor Hugo. Il ne s'adresse pas aux enfants mais je peux comprendre qu'il déroute les adultes.

     D'autres lecteurs parlent de rythme étrange qui dessert l'histoire avec une rupture au milieu. Le lancement de l'histoire est lent. Et les choses s'accélèrent une fois Marie et Curtius en France et installés dans leur nouvelle grande maison. C'est vrai, j'ai moi-même plus accroché avec la fin mais ce n'est pas dérangeant.



     Ce qui m'a étonnée, c'est de ne pas ressentir pleinement les événements. Marie prend les choses avec un tel détachement, que nous faisons pareil en quelque sorte. Elle nous annonce des faits. Un élément qui réhausse le côté déroutant de ce livre.

J'ai donc passé un bon moment de lecture mais je ne saurai pas à qui le conseiller exactement. Avis donc aux curieux.
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Petite

Quand tu en attends plus ...ou l'impression de lire un roman jeunesse égaré dans le monde des adultes...

Ce livre m'attirait beaucoup pour plusieurs raisons : tout d'abord parce que c'est la biographie romancée de Madame Tussaud et que son histoire m'était totalement inconnue ( ma visite à l'adolescence de ce musée londonien reste, encore aujourd'hui, gravée dans ma mémoire), pour le contexte historique : Paris pendant la révolution française, l'histoire ne pouvait donc être que foisonnante et enfin parce que je n'avais lu que des retours élogieux , surtout de la part d'une personne dont l'avis compte bcq à mes yeux ( elle se reconnaîtra 😉)...

Voilà pourquoi j'attendais beaucoup de ces 560 pages ...

Alors ? Alors le texte se lit très très facilement, le rythme est soutenu, l'action est bien au rendez vous et la galerie de portraits est savoureuse... mais ... car il y a un mais ... il manque de la profondeur sur la psychologie des personnages, tout est très caricatural, de la réflexion sur les événements historiques, nombreux, ponctuant la vie de Marie Grosholz ... Très rapidement j'ai eu la sensation de lire un bon roman pour adolescents et j'ai sincèrement cru que j avais manqué cette information ... et non ... d'où cet avis mitigé...

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L'observatoire

Edward Carey est un auteur au style tout à fait particulier. Vous entrez dans son monde en ouvrant ce livre et vous vous laissez embarquer par l'histoire. Tout y est atypique, à commencer par les personnages, fascinants, sorte d'êtres en suspension entre deux mondes, ultra-sensibles et complètement décalés. Il y a le scénario bien sûr qui dépeint la dernière aventure de cette famille décrépite de la noblesse anglaise. Et aussi le style d'écriture d'Edward Carey qui est un monument à lui seul: affranchi des codes (comme ses personnages), bouleversant, puissant... J'ai été submergée par tout cela si bien que j'ai dût me procurer les quelques autres livres d'Edward Carey pour essayer de percer le mystère de cet auteur.
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