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Critiques de Elizabeth Strout (219)
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Olive Kitteridge

A Crosby, petite ville côtière du Maine la vie semble paisible, les heures les jours se suivent sans que rien ne veuille troubler la quiétude de cette petite ville balnéaire.

A Crosby tout le monde connait Olive et Henry Kitteridge le pharmacien.

Olive a plutôt un caractère bougon, une vieille ourse mal-léchée, tout le contraire de son mari.

Ancienne prof de math elle en connait du monde : anciens élèves, parents..

La particularité d'Olive Kitteridge est qu'elle classe et casse ses concitoyens.

Pas commode olive et pourtant quelques fois la pierre se fissure et l'on découvre une femme fragile.

Olive Kitteridge d'Elisabeth Strout est un recueil de nouvelles, ces histoires racontent la vie de la communauté, avec ces joies ces peines ces coups du sort avec en fil rouge Olive et son sale caractère.

J'ai tellement aimé ces histoires que je vais retrouver Olive Kitteridge alias Frances Mc Dormand sur OCS.

Joyeux noël et bonne année 2020.

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Tout est possible

Les recueils de nouvelles n’ont pas toujours la cote de ce côté de l’Atlantique. Il faut dire que le genre est hétéroclite. Les longues qui flirtent avec le court roman, les courtes voire très courtes comme Microfictions d’Auffret. Celles qui semblent être un brouillon de roman, une ébauche non aboutie, ou celles qui sont pleines de leur intrigue. Celles qui ont une chute qui fait tout le job. ou celles qui sont des miscellanées plus ou moins guidées par un thème. Et même parfois une simple juxtaposition de textes sans relation les uns avec les autres.





Ici, Elisabeth Strout fait preuve de malice. Après un prix Pulitzer pour Olive Kitteridge, puis un roman à succès avec Je m’appelle Lucy Barton, elle met en scène dans chaque nouvelle, un personnage qui gravite autour de l’héroïne de son roman précédent, apportant à chaque étape un élément du puzzle, et July Barton qui apparaît systématiquement au détour d’un paragraphe, comme une personnage clé, qui a tenu un rôle dans la vie de des héros d’un chapitre.



.Si chaque texte peut se lire de façon indépendante, constituant une tranche de vie dont on peut tirer quelques conclusions socio-philosophiques, on peut juste se laisser porter par ces portraits en demi-teintes de personnages bien ancrés dans la vie contemporaine des États Unis. Mais la réunion de ces chapitres apporte plus : elle comble les non-dits, complète la biographie de chaque personnage et donne tout son sens au recueil.



Écriture classique du roman américain , très agréable à lire .
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Tout est possible

Premier livre d'Elisabeth Strout que j'aborde, premières pages, Amgash, un patelin dans l'Illinois, l'Amérique puritaine.

Un premier personnage qui malgré les revers de la Vie, sent la présence de Dieu et semble recevoir son message «  Tout va bien, Tommy », et alors Tommy comprend que tout va bien.....hummmm......Heureux bonhomme ce Tommy, qui vient de perdre dans un incendie sa laiterie qui lui permettait de subsister lui et sa famille...le livre continue sur le même ton de mièvrerie, avec des phrases, des descriptions tout juste sorties d'un atelier d'écriture.

« ...c'est le remords, la capacité d'éprouver du remords-d'être désolé d'avoir fait souffrir d'autres hommes-, qui fait de nous des êtres humains. ». Quelle phrase sublime, quelle découverte , j'en ai les larmes aux yeux.... et c'est une écrivaine américaine qui l'écrit, ce pays qui devrait être déjà consumé et disparu à jamais, vu le nombre de ses remords !

Difficile de récupérer après un tel début, et le pire est encore à venir !...le tragique s'intensifie, maltraitance des enfants, dont le viol, la pauvreté, la solitude, la dépression,l'adultère,......auquel s'y ajoute du voyeurisme, la perversité, règlements de compte à OK Famille, et j'en passe......rien ne manque au menu du sordide. Et puis de toute cette misère et de cette crasse, de cette foule de paumés, s'éclot une écrivaine désormais célèbre, vivant à New York, .....mais, mais.....celle-ci revient sur les lieux de son enfance à l'occasion de la sortie de son dernier livre. Un retour et un livre qui vont remuer la boue......... Un roman mal ficelé, mal écrit ou mal traduit.

« Il n'y avait aucune raison de prier quand on s'appelait Charlie Macauley. Charles Macauley n'avait pas le luxe ou la stupidité de prier pour la santé de ses enfants ou pour mieux aimer sa femme ..... », de multiples phrases et réflexions banales du même genre, dont il est difficile d'en comprendre l'intelligence et l'intérêt même dans le contexte. Des personnages à la psychologie à deux sous ( “David, cette maison est le pénis de Shelley ? »), qui entrent et sortent comme bon leur semble, des femmes qui à cinquante ans passé trouvent enfin l'homme de leur vie et quittent leurs maris, des parents qui privilégient un de leurs enfants au détriment des autres, des hommes à la sexualité étriquée et une image sordide de l'Amérique rurale qui laisse pantois. La liste est longue, je vous épargne le reste.....

Strout a reçu le prix Pulitzer pour un autre livre en 2009, que j'ai déjà malheureusement acheté. Après cette lecture pénible, je reste très sceptique sur les critères de ce prix.



Remercie NetGalley et les éditions Fayard pour l'envoie de ce livre.
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Olive, enfin

On la retrouve 13 ans après que sa première apparition littéraire a valu un prix Pulitzer à sa créatrice. Olive Kitteridge a vieilli, et les angles se sont un peu arrondis, elle reste malgré tout cette femme abrupte et sans concession, qui lui ont valu par le passé autant de respect que d’aversion.



Son mari est décédé, les avantages de la solitude ne compensent pas ses inconvénients . Il en est de même pour Jack, un ex-prof de fac qui avait mal anticipé les conséquences d’un flirt sur le lieu même de son travail. Ces deux veufs échoués sur le continent de l’isolement unissent leur destin.



Les années passent avec les chapitres et avec elles la preuve que la vieillesse est un naufrage et un gouffre sans fond où chute l’amour-propre. Avec la déchéance physique , le cortège des disparitions en série.



Comme dans le roman précédent, Olive apparaît au centre de certains chapitres pour n’être qu’une connaissance plus ou moins proche d’autres héros du quotidiens. L’auteur reprend cette forme de narration qui fait de l’héroïne à la fois le personnage central et un fil rouge, qui permet de décentrer le point de vue et s’attacher à d’autres destins, qui reflètent l’évolution de la société américaine jusque’à nos jours puisqu’on y entrevoit la silhouette d’un président aux cheveux orange.



Lu avec plaisir, avec ce sentiment de familiarité induit par l’apparition de personnages déjà entrevus dans le premier opus.


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Olive Kitteridge

Olive Kitteridge est décrite par petites touches. Durant treize chapitres, nous découvrons la vie dans une petite ville du Maine et le plus souvent Olive apparaît au détour d'une histoire - comme élément révélateur. Elle est plus rarement le personnage principal, engluée dans son quotidien aux côtés de son époux pharmacien, enrôlée de force au mariage de son fils ou encore appelée à la rescousse pour aider sa bru.

Olive Kitteridge n'est pas a priori un personnage fort sympathique. Un physique peu avenant, un fichu caractère. Mais j'ai fini par l'apprécier. Car sous sa carapace se cache beaucoup de bienveillance. Elizabeth Strout fait peu à peu tomber le masque pour nous montrer quelqu'un de profondément humain.
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Olive, enfin



Après une attente de treize ans, Elizabeth Strout nous offre la suite d’Olive Kitteridge. Constitué comme une suite de petites histoires nous dépeignant la vie à Crosby, dans le Maine, Olive est le personnage principal ou le témoin d’un événement. Dans cet opus, nous la retrouvons vieillie. Elle nous parle avec franchise de la solitude, de la vieillesse, du corps qui vous lâche progressivement, de la peur de mourir. Elle n’a pas perdu son franc-parler et sous son aspect d’ours mal léché est attentive à ceux qui l’entourent. Elle s’interroge beaucoup sur ce qu’a été sa vie et ses relations aux autres, en particulier avec son fils et ses époux.



Elizabeth Strout fait preuve une nouvelle fois de beaucoup de tendresse pour nous décrire la vie ordinaire de personnes sur le déclin. Elle nous offre également de très belles descriptions de la campagne en automne, miroir de la vie d’Olive.





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Je m'appelle Lucy Barton

Lucy, hospitalisée pour plusieurs semaines à New York, reçoit la visite de sa mère qu'elle n'a plus vu depuis plusieurs années après une enfance difficile dans une grande misère.

Lucy a pu étudier, sortir de son milieu, grâce à des bourses pour étudiants méritants.

A présent, elle commence à écrire des nouvelles d'abord.

Elle a un mari, William et deux petites filles.

Les faits à l'hôpital se passent dans les années 80, une époque où on ne connaît pas encore les moyens de communication actuels.

Sa maman restera cinq jours à son chevet et la longue conversation entre elles s'établira sans peine , avec un naturel déconcertant, au sujet du passé.

C'est un lourd passé qu'elle aura dû vivre Lucy et elle ne semble pas du tout en vouloir à ses parents.

Elle est adulte et éprouvera un grand réconfort à établir une relation avec sa mère loin de leur village d'origine.

Sa vie reprend son cours normal par la suite avec chaque fois le naturel que Lucy adopte pour nous raconter tous les évènements.

Ce naturel qui fait de ce roman magnifique un livre qui aurait pu être un livre semé de tourments.

Elizabeth Strout, une auteure à retenir pour moi car je pense qu'il existe une suite au roman.

Au passage, je salue le travail du traducteur Pierre Brévignon qui rend la lecture bien agréable pour nous, francophones.





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Je m'appelle Lucy Barton

Découverte de ce roman et de cette auteure américaine...au fil des déambulations en librairie...

Un roman émouvant sur les rapports mère-fille et sur la pauvreté vécue par une enfant...La narratrice se retrouve hospitalisée...et quelle n'est pas sa surprise de retrouver à son chevet, sa mère qu'elle n'avait pas revue depuis des années...



Seule enfant d'une fratrie de trois, elle est la seule à être partie de la maison, et à avoir poursuivi des études... Un mérite d'autant plus grand que la famille bien que vaillante était très pauvre...Nous constaterons au fil du récit que ses frères et soeur ne lui ont pas pardonné d'avoir en quelque sorte "trahi" leur milieu...Lucy a réussi socialement et professionnellement , mais pour le prix de cette réussite, elle a fui sa famille, et savait encore moins qu'avant, comment communiquer avec elle... La trahison de l'origine sociale de la famille, d'où on provient !



Cinq nuits où sa mère va se tenir au chevet de sa fille , Lucy...où elles vont évoquer, toutes deux les souvenirs, l'enfance, ce que sont devenus tel ou tel voisin, tel(le) ou tel(le) camarade d'école...Peu importe ce qui se dit;

Lucy a besoin d'entendre le son de la voix maternelle...Pourtant ...qu'il semble difficile à la mère et à la fille de formuler en mots leur "amour"...réciproque



"J'ai cessé d'écouter. C'était le son de la voix de ma mère dont j'avais besoin : ce qu'elle disait n'avait pas d'importance. Alors j'ai écouté le son de sa voix; avant ces trois derniers jours, je ne l'avais pas entendue depuis longtemps et elle était différente. Ou peut-être était-ce mon souvenir qui était différent car, d'habitude, le son de sa voix me crispait. Tout le contraire de ce que

j'entendais là, avec ce sentiment pressant, cette urgence. " (p. 102)



" J'ai la sensation que les gens pourraient ne pas comprendre que ma mère n'a jamais pu dire les mots "je t'aime". J'ai la sensation que les gens pourraient ne pas comprendre que ça n'était pas grave" (p. 148)



C'est un roman percutant... dans la sobriété du style, et la gravité des thèmes abordés:

La pauvreté du milieu familial, vécu douloureusement par un enfant... au milieu des autres, plus chanceux, la complexité des rapports mère-fille, un amour réel et intense entre cette fille et sa mère, qui ne parvient que

très imparfaitement à se manifester ! d'où l'intensité de chaque instant de ces cinq nuits de veille maternel, auprès de la fille hospitalisée !

...le changement de milieu social par les études, la réussite intellectuelle [ dans ce cas, notre narratrice, veut devenir écrivain, ce qui se réalisera]

qui augmente l'incompréhension et la distance avec cette famille que la narratrice aime et déteste à la fois !



Il est question du "désamour" ou de l'incapacité à se dire "je t'aime"..., la pauvreté éprouvante qui provoque "honte et exclusion sociale"... et pour tenter de réparer tout cela, "les MOTS" et un des éléments de la fratrie, cette soeur, Lucy, plus brillante, qui va devenir écrivain,

et parler pour elle, pour sa propre construction, mais aussi pour atténuer sa culpabilité, et exprimer la densité des souvenirs communs de cette famille taiseuse,mal-aimante, mais réelle.



Un roman très fin, rempli de simplicité et de sensibilité... qui parle de nous tous... de notre construction, d'enfant à adulte, de nos failles, de celles de nos parents...qui nous transpercent, nous forment ou nous déforment... plus ou moins gravement...de la Résilience... du fait , comme le dit notre narratrice, que pour continuer à se construire et à vivre son existence, on se doit d'être "impitoyable"... et penser à soi, exclusivement, parfois !!



Sans omettre l'insistance de notre narratrice qui parle de l'écriture, de son métier d'écrivain [ignoré et dédaigné par sa famille !!], d'ateliers d'écriture auprès d'une auteure [qui l'intrigue], mais qui l'enrichit dans ses questionnements personnels sur son travail de "mise en

mots" de son histoire, mais aussi celle de tous les autres, rencontrés, qui n'ont pas la facilité, ni la possibilité de s'exprimer et de jongler avec la parole et la force des mots !



"- Quel est votre métier en tant qu'auteur de fiction ?

Elle exposa que son métier en tant qu'auteur de fiction était de rendre compte de la condition humaine, de nous dire qui nous sommes, ce que nous pensons et ce que nous faisons." (p. 111)

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Olive Kitteridge

La femme du pharmacien de Crosby, une petite ville du Maine, est une femme déroutante. Autoritaire et cassante, ce professeur de mathématiques au physique impressionnant n'accepte pas la contradiction en famille ou dans sa classe, mais est capable d'élans vers ceux qui en ont besoin. Au seuil de la vieillesse, après avoir traversé les épreuves éreintantes mais classiques d'une vie, apaisée, elle réfléchit, se remémore et comprend mieux ce qu'a été sa vie. A travers treize chapitres qui semblent ne pas avoir de lien entre eux, sauf celui de converger vers l'héroïne, Elisabeth Strout dresse le portrait subtil d'une femme attachante parce que sincère. Une femme qui manifeste le plus grand des courages, celui d'affronter sans faillir les autres et les épreuves de la vie. Remarquable.
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Je m'appelle Lucy Barton

Lucy est hospitalisée et entre deux sommeils fiévreux, elle a la surprise de voir sa mère à son chevet. Elle en est heureuse même si sa présence provoque beaucoup de questionnements. Après une enfance misérable où la faim et les brimades faisaient partie du quotidien, elle a eu la volonté de partir pour New York. Au moment où elle est hospitalisée, Lucy est mariée, mère de deux petites filles et commence sa carrière d’écrivaine, elle n’a jamais revu ses parents et sa fratrie.



Sa mère qui ne dort que très peu, raconte de vieux commérages de sa ville natale à Lucy qui en parallèle repense à cette enfance si particulière. Elle se berce de la voix de cette femme qui est dans le déni du passé. Leur relation est pudique. Sans haine, ni rancune avec un amour certain sans les démonstrations. Les non-dits sont là entre elles, presque visibles, placés avec subtilité par l’auteure.



Ces quelques jours passés avec sa mère à son chevet vont avoir une forte incidence sur la vie de Lucy.



L’enfance a toujours une influence sur notre vie d’adulte.



Une très belle histoire poignante toute en retenue.








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Je m'appelle Lucy Barton

Je m’appelle Lucy Barton est l’histoire d’un lien, celui entre Lucy hospitalisée et sa mère qui est venue la voir et reste à son chevet durant 5 jours et 5 nuits.

Avec sa mère, qu’elle n’avait pas revue depuis plusieurs années, Lucy va revivre des bribes de son enfance. Issue d’un milieu très pauvre, Lucy va se rappeler des moments difficiles, des situations délicates, humiliantes mais aussi savourer des petits instants avec sa mère.

On ressent combien le dialogue entre elles deux est difficile à renouer mais l’on ressent aussi toute l’émotion exacerbée par un seul mot : « à l’ entendre utiliser ce surnom que je n’avais plus entendu prononcer depuis une éternité, je me sentais envahie d’une sorte de chaleur liquide. Comme si toute la tension accumulée en moi avait formé un bloc compact, et que ce bloc n’existait plus ».

L’émotion est palpable, les regards fuyants, les sourires devinés et si on trouve dans cette histoire de la délicatesse, de la tendresse, le texte n’en est pas moins dur, j’ai eu à plusieurs reprises envie d’entendre la mère de Lucy, lui dire « je t’aime » même si l’amour n’a pas toujours besoin de mots .

Elizabeth Strout décrit avec beaucoup de sensibilité la relation mère-fille. C’est un très beau livre intimiste écrit avec pudeur .



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Oh, William !

Autrice à succès outre-atlantique, récompensée par de nombreux prix dont le Pulitzer, Elizabeth Strout dresse dans ses romans des portraits de personnages originaux avec en filigrane une évocation sans concession de la société américaine.





Le propos est un peu différent cette fois, du fait du récit à la premier personne et, dans une tonalité particulière, qui donne l’impression que la narratrice s’adresse directement au lecteur, dans un échange amical, comme le feraient de vieilles copines qui se retrouvent après quelques années d’absence.



On y découvre peu à peu les histoires familiales intriquées par la recomposition au gré des divorces et des deuils. Sans s’oublier que les apparences peuvent être trompeuses et que les certitudes que l’observation quotidienne a dressées cachent parfois d’autres réalités.



La proximité crée par le style de la narration est très agréable car elle instaure une complicité remarquable et peut donner l’illusion d’un témoignage plutôt que d’une fiction.



Le titre éveille la curiosité, il n’est pourtant que le témoin d’une sorte de tic de langage, récurent dans les dialogues entre Julia et son ex William.



Excellent moment de lecture







264 pages fayard 4 janvier 2023

#OhWilliam #NetGalleyFrance


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Olive, enfin



Ah, Olive, comme je suis contente de te retrouver. Treize ans sans donner de tes nouvelles, c'est long! Malgré ton fichu caractère, tu m'as manqué.



Le temps a effectivement passé, tu es au seuil de la vieillesse, puis vraiment âgée, et, franche et directe comme tu l'es toujours, tu n'édulcores pas les ravages de l'âge, ah, ça, non! Physique qui décline, angoisse de la mort, solitude... Mais tu aimes toujours autant contempler la mer, dans ta petite ville du Maine, et profiter du soleil. T'intéresser aussi aux autres, car si certains détestent ton côté abrupt, d'autres ont compris que tu pouvais être empathique et généreuse.



Ton humour un peu désespéré est encore là, tes contradictions également. Ton deuxième mariage t'a surprise , moi aussi! Et comme dans le premier tome, celle qui t'a créée nous fait découvrir tous ces personnages qui gravitent autour de toi, de près ou de loin. Quelle finesse psychologique, et quelles émotions éprouvées, face au destin de chacun!



Olive, j'ai aimé particulièrement ces moments que tu as passés avec une de tes anciennes élèves, atteinte d'un cancer. Tout le monde la fuyait, par peur. Toi, tu es venue lui parler, sans apitoiement, sincèrement. Et vous avez observé toutes deux avec émerveillement la belle clarté de février.



Et alors que tu te sentais si seule, dans cette maison de retraite, tu as rencontré Isabelle, devenue ton amie. Chaleur du coeur au bout d'une vie...



Adieu, Olive. Tu écris, à la fin:" Je n'ai pas la moindre idée de qui j'ai été ". Une chose est sûre, tu es unique et précieuse.



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Olive, enfin

Ce roman raconte des tranches de vie de plusieurs personnages dans la ville imaginaire de Crosby, Maine, USA. Même si Olive, vieille dame au caractère affirmé, est un personnage récurrent, parfois le personnage principal, parfois juste une apparition ou une évocation dans les différents chapitres, ce livre reste plus proche du recueil de nouvelles que d’un roman, et je n’y ai donc pas trouvé ce que j’aime dans une lecture : vivre avec les personnages, les suivre dans leur vie quotidienne, les adopter en quelque sorte pour le temps de ma lecture.

Dommage, les thèmes évoqués m’ont intéressée. Il est question de vieillesse, de deuil, de relations familiales. L’auteure aborde avec beaucoup de sensibilité tous ces points, et notamment le déclin physique qui accompagne l’âge, les renoncements auxquels la vieillesse oblige. Cela est abordé d’une plume directe, mais qui reste tendre avec les personnages. On y sourit aussi parfois.

Olive se révèle une vieille dame attachante, au franc parler, pas plus indulgente avec elle-même qu’avec les autres. Je regrette d’autant plus ce choix de format. J’aurais aimé passer plus de temps avec elle.

Merci aux éditions Fayard pour ce partage #Oliveenfin #NetGalleyFrance

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Olive Kitteridge

J'ai rencontré Olive Kitteridge un soir de fin d'été 2023. Elle m'attendait sagement depuis des années dans les rayons de ma bibliothèque. Elle me faisait de l'oeil lorsque je prenais le récit de ses aventures dans mes mains et repartait déçue et triste lorsque je reposais son livre sur l'étagère sans en avoir ouvert ses pages, lui préférant d'autres héros à priori plus passionnants.



Il a fallu que je cherche un Prix Pulitzer pour le Multi-Défis 2023 pour qu'enfin je me décide à côtoyer plus intimement cette femme étonnante, désarmante, attachante et pourtant si repoussante.

Olive Kitteridge ne se laisse pas approcher facilement.

Elle qui semble gérer d'une main de maître la vie familiale et sociale de son entourage laisse difficilement apparaître ses failles. C'est pourtant là qu'on y découvre toute la tendresse et tous les trésors qui l'habitent.



Les premiers chapitres sont difficiles. Parce que les liens entre les personnages semblent inexistants, parce qu'on cherche une intrigue à laquelle se rattacher.

Puis, petit à petit tout s'éclaire. Et l'on découvre qu'Olive Kitteridge se tient quelque part aux côtés de ceux qui souffrent ou qui se posent des questions, plus ou moins discrètement, plus ou moins habilement.

Elle avance Olive. Elle accompagne tant bien que mal ce fils qui s'est empressé de fuir dès que l'occasion s'est présentée. Elle se tient debout auprès de son mari jusqu'à son dernier souffle. Elle tient bon. Elle ne se plaint pas.

Elle se compare. Elle cherche à comprendre.

On la redoute. On a peur d'elle. Elle le sent bien mais ne sait comment sortir de ses valeurs qui l'ont petit à petit emprisonnée.

La vie va lui donner l'occasion d'apprendre. Sans cesse.



J'ai beaucoup aimé accompagner Olive dans ses découvertes, ses prises de conscience. J'ai râlé contre ses colères intempestives. J'ai été émue par son courage, sa ténacité, sa force de vie qui lui a permis d'avancer envers et contre tout.



Je n'oublierai pas de si tôt ma rencontre avec cette femme hors du commun ainsi qu'avec son auteure Elizabeth Strout dont l'écriture est originale, délicate et fort bien construite.
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Je m'appelle Lucy Barton

***

Loin des siens, Lucy Barton vit entourée de son mari et de ses deux filles. Alors qu'elle est hospitalisée pendant plusieurs semaines suite à une opération, elle reçoit la visite de sa mère. Au cours des quelques jours où elles seront toutes les deux, Lucy se souvient de son enfance. Et alors que sa mère lui donnent des nouvelles des personnes qu'elles ont côtoyés par le passé, les deux femmes semblent tisser des liens bien fragiles...

J'attendais plus de ce roman... Pourquoi, je ne sais pas : la quatrième de couverture peut être, le prestigieux pris Pulitzer en 2009 reçu par l'auteur... Mais je n'ai pas été conquise par l'écriture. Il y avait pourtant tellement matière à faire de la vie de Lucy Barton un roman passionnant !!! On sent bien que son histoire de famille est compliquée mais on la survole. On comprend que la relation avec ses parents est quasi inexistante mais on n'en connaît pas les raisons. On partage sa solitude et sa souffrance mais on ne s'émeut pas.

Les 200 pages se lisent, sans supplice, sans accroc mais aussi sans frisson...
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Olive Kitteridge

Olive Kitteridge n'est pas aimable. On peut même avancer sans exagérer qu'elle a un sale caractère. Elle tyrannise Henry, son mari, et surprotège Christopher, son fils chéri. Henry est pharmacien, Olive prof de maths. Ils vivent à Crosby, une petite ville du Maine, dans une belle maison près de l'océan. Plus encore que son travail, l'intendance de cette grande maison, la prise en charge de Christopher et de toutes les tâches domestiques épuisent Olive, et cela rejaillit sur son humeur, forcément. Une nouvelle employée vient de commencer à travailler pour Henry, à la pharmacie. Denise Thibodeau forme avec son mari (il s'appelle lui aussi Henry !) un couple qui fascine Henry Kitteridge. Ni le pharmacien, ni Jerry, le livreur obèse, ne sont insensibles aux charmes de la ravissante et enjouée Denise.

***

Le roman de Elizabeth Strout est divisé en 13 parties, dont cette présentation intitulée « Pharmacie » où l'on voit apparaître les personnages principaux. Olive Kitteridge se présente comme une succession de nouvelles dans lesquelles on retrouve toujours, me semble-t-il, notre prof grincheuse, mais avec des rôles très inégaux : elle peut être la figure centrale de la nouvelle ou une simple figurante. Par exemple, dans « La Pianiste », elle dîne avec Henry dans le restaurant où le personnage principal, Angie, joue du piano. Cet artifice permet au lecteur de voir Olive par les yeux de nombreux personnages qui connaissent (ou pas) cette grosse dame revêche et qui la voient comme une bénévole au grand coeur, une infatigable garde-malade, une vieille taupe, une mère étouffante, une voleuse mesquine, une femme pleine de compassion pour certains de ses anciens élèves, une plouc mal fagotée, etc. Les portraits d'Olive comme ceux des autres personnages suscitent l'admiration de la lectrice que je suis par leur précision et la pluralité des aspects donnés à voir. J'ai été bouleversée par la cruauté de « Une autre route ». La brutalité de la situation dramatique amène les personnages à prononcer des paroles définitives qu'il sera bien difficile d'oublier. « Le Fleuve », la dernière des nouvelles, m'a donné l'impression qu'elle avait été écrite pour être autonome, indépendante, car elle revient sur de nombreux détails déjà connus. Qu'importe : un beau moment de lecture !

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Oh, William !

Quiconque a lu Olive Kitteridge – prix Pulitzer 2009 – peut comprendre la résonnance particulière que procure la sortie d’un nouveau livre d’Elisabeth Strout. Et donc pourquoi je me suis rué dès sa sortie sur Oh, William, traduit par Pierre Brévignon.



En parallèle d’Olive, Strout continue de décliner la vie de Lucy Barton, son autre personnage fétiche, qui dans ce 3e opus se retrouve lancée dans une quête identitaire en compagnie de William, son ex-mari.



Divorcés depuis plusieurs années mais toujours étroitement liés, Lucy et William vont quitter un temps Manhattan pour le Maine, où William a découvert sur le tard l’existence d’un secret de famille qui l’intrigue, autant qu’il le craint.



L’occasion pour ces deux vieux amoureux sur le retour de se pencher sur ce que fut leur vie et la façon dont leurs origines respectives l’avait conditionnée ; mais aussi sur leur mariage et les non-dits qui l’obscurcirent.



« J’ai été saisie par le souvenir viscéral de cette chose hideuse que le mariage représentait parfois pour moi quand je vivais avec William : une familiarité si pesante qu’elle saturait la pièce, une connaissance si intime de l’autre qu’elle vous obstruait la gorge (…) L’intimité était devenue une chose effroyable ».



Rien de bien passionnant je l’avoue dans cette histoire et pourtant, j’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver l’écriture d’Elisabeth Strout, avec le sentiment d’être confortablement assis dans un bon fauteuil et d’écouter les souvenirs d’une vieille amie



Loin d’un livre dégoulinant de bons sentiments, Strout écrit avec le cœur. Plus forte que l’amour, l’affection incroyable qui sourd à chaque ligne de dialogue entre William et Lucy est juste magnifiquement écrite, avec des mots simples et une sincérité qui transperce la frontière du papier.



À chaque « Oh, William » que Lucy prononce, se devine toute une palette d’intonations, calées sur celle de ses sentiments : surprise, choquée, attendrie, énervée, admirative ou amoureuse… Lucy, personnage attachant qui respire la joie ; qui est la joie.



Une petite récréation littéraire, que je ne conseille qu’aux fans absolus.
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Oh, William !





Nous retrouvons Lucy Barton dans ce troisième opus, mais nul besoin de connaître les précédents tomes pour apprécier ce roman.



Lucy Barton est écrivain et elle s’adresse directement à son lecteur pour lui parler de sa vie, cela crée d’emblée une connivence. Divorcée de William et désormais veuve, elle garde cependant de bonnes relations avec son ex-conjoint. Celui-ci est en fin de carrière, un peu désabusé, mais surtout lorsque nous le retrouvons, il est largué par sa troisième épouse plus jeune que lui qui est partie sans crier gare avec leur fille.

Lucy et William vont partager le temps d’un voyage les souvenirs accumulés lors de leur mariage, les relations qu’ils entretiennent avec leurs deux filles, la place que prenait la mère de William dans leur couple. C’est surtout le moment de faire le point sur ce que l’on observe des autres, et la manière dont ils se dérobent, ne montrant qu’une réalité parfois bien trompeuse.



J’ai beaucoup aimé suivre les pensées de Lucy dans cette fiction qui s’apparente à une autobiographie. Ceci est dû sans hésitation au style et à la proximité que l’auteur a su créer avec moi.





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Oh, William !

Oh, William! est un roman déconcertant.

Lucy Barton est écrivaine, vit à New-York, a 64 ans. Veuve depuis peu , elle a gardé d'excellentes relations avec son ex-mari William, le père de ses 2 filles .

Lucy est une femme en quête de sécurité. Peureuse depuis sa petite enfance , elle n'a eu qu'une envie fuir sa famille, une mère qui ne l'a jamais aimée, une vie misérable dans un monde loin de toute vie sociale. Sa rencontre avec William l' a rassurée, et elle a accepté que leur couple soit placé sous la coupe de Catherine Cole, sa belle-mère. ..

William est en plein désarroi, son épouse l'a quitté et sa mère lui a caché bien des choses.

Lucy et William mènent l'enquête. L'occasion pour Lucy de réfléchir à ce qu'a été sa vie, celle de William, celle de ses filles et de chercher à comprendre les choix qu'elle a ou n'a pas faits.

'S'en suit la chronique d'une vie remplie de petits riens avec par ci par là un évènements plus marquant. S'en suit surtout une succession de pages plus monotones les unes que les autres. Mais comme je suis une personne bien élevée, qu'Elizabeth Strout s'adresse à moi comme si j'étais en face d'elle, je l'ai écoutée parler sans l'interrompre. le style adopté par l'auteure plus oral qu'écrit ne m'a pas convaincue et je referme ce roman un brin désappointée ,

Un grand merci aux éditions Fayard via netgalley pour ce partage:

#OhWilliam #NetGalleyFrance !
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