Citations de Françoise Bourdin (1308)
- Tu crois qu'on va rester les deux dernières célibataires d'Erquy ?
- Je ne vois pas pourquoi.
- Toi, parce que personne ne te plaît, moi, parce que trop d'hommes me plaisent.
Vincent observa quelques instants la course des deux enfants qui nageaient côte à côte, soulevant des gerbes d’eau. Depuis le début des vacances, ils n’avaient pas cessé de se lancer des défis, à pied, à vélo ou dans la rivière, et leur rivalité finissait par exaspérer tout le monde.
Clara sursauta quand le bruit de la détonation, pourtant très étouffé par l'épaisseur des murs, parvint jusqu’à elle. A tâtons, elle chercha la poire qui pendait à la tête du lit et la pressa fébrilement. La lumière du lustre inonda aussitôt sa chambre, tirant de l'obscurité un décor familier : ses deux bergères de soie ivoire et sa table juponnée, les lourds rideaux damassés, le bonheur-du-jour sur lequel elle écrivait tout son courrier.A moitié assise, Clara resta un instant aux aguets, mais le silence était retombé sur la maison. Certaine de n’avoir pas rêvé, elle enfi,la son négligé en hâte, se précipita vers la porte. C’était bien davantage qu’un pressentiment, presque une certitude quant au drame qui l'attendait, à l’horreur qu’elle allait découvrir, cette chose qu’elle redoutait tant et depuis si longtemps qu’elle avait pris l’habitude de vivre taraudée par l’angoisse. Un jour, une nuit, elle le savait, elle se trouverait devant le pire, et le moment fatidique était arrivé.
Paulo tourne la tête vers la remorque où s'entassent les troncs d'arbres centenaires. Des bois précieux, des essences de plus en plus rares telles que l'ipé. Il parait qu'en Europe ou aux Etats Unis, on transforme cet arbre majesteux en parquet, en lames de terrasse ou encore en tables de jardin. Ils sont en train de mutiler la forêt et tous les êtres vivants qui s'y trouvent pour du parquet et des tables du jardin.
Vivre avec Scott, être sa femme et la mère de ses enfants la remplissait toujours d'une joie un peu incrédule. Que cet homme-là, sur lequel elle fantasmé durant toute son adolescence et qui lui avait paru hors d'atteinte, ait pu tomber éperdument amoureux d'elle puis la demander en mariage lui semblait aujourd'hui encore assez inouï.
Gillespie était un immense domaine où s'étalaient à perte de vue, outre les pâturages des moutons, des terres agricoles couvertes d'orge que l'on récoltait pour les deux distilleries où se fabriquait le whisky, richesse de la famille depuis plusieurs générations. Et, des années durant, Kate allait entendre parler de maltage et de broyage, de brassage et de fermentation. Au cours des repas, le sujet serait continuellement abordé par Angus, qui bombarderait Scott de questions précises. Passer la main à son fils unique l'angoissait beaucoup, même s'il voulait en profiter pour chasser et jouer au golf plus souvent.
Le bruit de la circulation nocturne était atténué par la végétation et on aurait presque pu se croire à la campagne. Toute l'existence d'Henriette tenait dans ce léger décalage. Elle avait été une jeune fille presque jolie et, au début de son mariage, elle s'était sentie presque heureuse. Aujourd'hui elle était presque déprimée.
Je pourrais dire qu’écrire, c’est vivre.
Aujourd’hui, si je mets à bout la fidélité, la variété et le nombre de mes lecteurs, les éditions de poche, les livres audio, les adaptations télévisuelles, les traductions dans plusieurs langues, je peux dire que je suis comblée.
— Tu prononces le mot « écologie » comme une injure, fit remarquer Clémentine d’une voix pincée.
— Pas du tout ! En plus, je fais des efforts, comme tout le monde. Quand je descends dans le local à poubelles de notre immeuble, je prends garde de mettre mes sacs dans les bons containers. J’achète des produits bio et français le plus souvent possible, des tee-shirts en coton équitable, comme mon café. J’ai une voiture hybride, je laisse Lily faire son affreux compost sans rien dire, et je sensibilise mes enfants à l’avenir de notre planète. En dehors de ça, je refuse de me pourrir la vie. On met l’individu à contribution en le culpabilisant encore et encore, tout en le poussant à consommer, encore et encore. Pendant ce temps, les usines polluent, les agriculteurs répandent des produits toxiques à tout-va, les laboratoires pharmaceutiques qui nous empoisonnent ne sont jamais punis, et nos dirigeants se déplacent en voiture avec chauffeur en nous enjoignant de prendre les transports en commun ou le vélo ! C’est toujours aux petites gens d’accomplir des gestes pour sauver la Terre. Quelle injustice…
En l'ouvrant, vous allez voyager dans le temps et l'espace, vous allez apprendre, ressentir, vibrer - et faire une bonne action. C'est la magie des Restos du Coeur d'avoir toutes ces idées et toutes les abnégations quand il s'agit inlassablement, de faire déferler les forces positives de la solidarité.
Thomas Pesquet - préface
Écœuré, il vida son verre dans l'évier, enfila un blouson et gagna la terrasse. Au moins, quand il regardait le ballet des navires et des porte-conteneurs, il ne pensait à rien.
Il les aimait ces gens-là, avec leurs défauts et leurs défauts.
« J’ai dédié ce premier roman à mon père, qui était alors malade et devait s’éteindre quelques mois plus tard. Je suis si heureuse d’avoir publié ce livre avant sa mort. il a eu cette fierté avant de partir, de voir sa fille éditée, et sans doute été rassuré du fait que j’allais faire quelque chose de ma vie. J’ai pris un immense plaisir à écrire ce premier opus. Et une fois cette histoire autobiographique évacuée, un boulevard s’est ouvert pour écrire mille autres histoires. »
Préface de Thomas Pesquet
Lire aère l'esprit, lire déchifre le monde, lire rapproche les peuples et fait émerger l'enfant en chaque adulte. Mais il y a une manière encore meilleure de lire, je l'ai découvert, c'est de lire par solidarité. La solidarité est une des forces les plus puissantes qui meuvent le genre humain, et il ne se trouve pas un conflit ou un drame qui ne réveille son pendant de solidarité, de fraternité, d'entraide. C'est une réaction souvent naturelle, mais c'est aussi une habitude qui s' apprend, qui se transmet, qui s'entretient. D'abord par l'exemple.
Pour avoir une chance de rester indépendants, ils devaient demeurer unis malgré tout, quels que soient leurs désaccords, apparemment imputables au choc des générations.
- Prends-les un week-end ? suggéra-t-elle.
- Tout un week-end ? s'écria-t-il. Mais qu'est-ce que j'en ferai ?
- Eh bien... Tu n'auras qu'à les emmener manger au McDo ou...
- Ah non ! Je ne me vois pas seul dans les rues avec les enfants. J'aurais l'impression d'être veuf !
D'évidence, il ne plaisantait pas. L'idée d'affronter son fils et sa fille sans sa femme le mettait mal à l'aise. Valérie comprit qu'il ne saurait plus comment les amuser au bout de dix minutes.
- Tu n'étais pas heureuse, chérie ?
- Je ne me posais pas la question. Je passais en dernier, maman. Tu connais ça, tu l'as vécu avant moi ! On pense aux enfants d'abord. A l'autre. Au confort de chacun, aux mille détails quotidiens, à se faire belle. On est comme... comme un bon petit soldat.
L’humain est destructeur, pas les animaux.
Qu'est-ce-que je lui ai fait d'autre que n'êtes pas son fils ? Il m'a rejeté dès le premier jour, je n'ai pas un seul souvenir de gentillesse à mon égard.