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Critiques de Fred Bernard (591)
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Chroniques de la fruitière : Voyage au pays d..

Fred Bernard a connu un succès avec sa bande dessinée "Chronique de la vigne". Son éditeur lui a proposé de reprendre le principe avec un met de choix : le comté. Comment refuser cette aventure? Surtout que vin et fromage forme un délicieux duo. A peine a t'il accepté le défi gourmet, que son imaginaire s'est mis en marche. Pouvait-on espérer un meilleur ambassadeur pour parler de ce fromage si singulier? Je ne pense pas. Car il est impossible de ne pas avoir envie de déguster des délicieux morceaux de Comté? Par contre, nous regarderons mieux le produit proposé.



Déjà en terme de vocabulaire, l'ouvrage se nomme "Chronique de la fruitière" qui se définit comme la coopérative formée pour l'exploitation du lait et la fabrication des fromages. C'est mieux de commencer avec les bons mots. Puis nous allons à la rencontre de ceux qui élèvent des vaches, de celles qui récoltent le lait, de ceux qui le transforme en fromage sans oublier ceux qui l'affinent. Une chaîne complète qui souligne l'implication, la passion, l'amour du terroir de l'ensemble de ces parties prenantes. L'AOC est très exigeante pour garder la qualité d'un produit exceptionnel. On a envie d'aller sur place, d'aller rencontrer en vraie tous ces individus et bien entendu déguster. Comment ne pas percevoir l'agriculture et l'élevage sous un autre regard? A force d'entendre qu'il faut de l'intensif et des pesticides, on pourrait omettre qu'il existe des alternatives. Le lavage de cerveaux des politiques et des lobbys à encore de très beaux jours devant eux. Les acteurs locaux entame également une réflexion en rapport avec l'environnement. "Par conviction, par nécessité, par obligation ou pour faire comme le voisin, en Bourgogne les vignerons bio n'étaient d'abord qu'une poignée. Ils sont chaque année de plus en plus nombreux et se voient de moins en moins comme des irréductibles Gaulois. Petit à petit, un pas en arrière, deux pas en avant, les mentalités changent et la révolution verte fait son nid."



Une bande dessinée peut faire de la différence pour créer du lien, du concret, du vrai entre un produit et un consommateur, entre une matière première et une personne à part entière. Tout est expliqué de façon claire, limpide et pédagogique. Fred Bernard n'oublie jamais de faire des petits apartés avec "Le saviez-vous?". Par exemple, "L'affinage en cave s'est étendu dans les années 1860-90 en France avec l'arrivée dévastatrice du terrible phylloxéra qui libère de la place dans les caves des vallées jurasiennes." L'apprentissage pour le lecteur se fait tout en cour de l'album. J'ai appris par exemple que le goût se fait à travers trois sensations : l'odeur, la mâche et l'avalage; que la couleur de la bande qui entoure la meule définit sa qualité (verte note au dessus de 14, marron note entre 12 et 14 et pas de bande, note en-dessous de 12). Et tellement d'autres choses, ce qui m'indique qu'il faut que cette bd intègre ma bibliothèque personnelle. D'autant plus que graphiquement, c'est un vrai régal ce travail très ponctuelle, avec des crayons de couleurs qui fait penser aux livres d'illustrations jeunesse anglaise. Les touches d'humour se font autant dans les mots que dans les dessins. Les vaches sont adorables et sont douées de parole. Aucun doute que vous ne verrez plus jamais un crémier sous le même regard. Et attention, le Comté vous fera dorénavant souvent des appels du pied.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Solveig : Une viking chez les iroquois

Incontournable Janvier 2023



Je connaissais déjà le tandem Bernard et Roca pour leurs magnifiques albums aux inclinaisons historiques et inspirés de cultures étrangères nous ramenant quelques siècles en arrière. Le duo a déjà produit "Cheval vêtu" en s’inspirant des communautés autochtones de l'Amérique du Nord et récidivent avec "Solveig".





Je dois préciser d'entrer de jeu quelque chose qui m'a réellement fait plaisir: Dans "Solveig", Fred Bernard a opté pour la modernité et la rectitude historique en abandonnant le terme "Indien" ( ou même Amérindien) pour le mot "Autochtone". Bien sur, le mieux reste de nommer la nation, ici les Iroquois. Cela peut sembler anodin pour les européens, mais pour nous, américains du Nord canadiens, qui sommes en pleine réconciliation avec nos premières Nations autochtones, délaisser le terme raciste et historiquement erroné du mot "Indien", dont le terme s'explique par l'erreur de Jacques Cartier, l'explorateur qui s'est cru dans les Indes en mettant pied en sol québecois, est fondamental. Nous sommes encore fort déçu, en librairie, de voir des albums et des documentaires produit en France encore employer ce mot. Donc, félicitations à vous Fred Bernard, vous êtes entré dans le 21e siècle et vous avez eu suffisamment de rigueur de travail pour vous renseigner.





L'album en lui même nous amène quelque part dans l'ancien Québec, alors peuplé par une douzaine de nations autochtones. Dans l'album, nous sommes probablement en présence des Mohawks, la nation la plus près de l'Est du pays et habitant la partie basse de la vallée du Saint-Laurent, c'est-à-dire le Grand Montréal. Peuple guerrier sédentaire, c'était alors une nation matriarcale: les femmes avaient voie au chapitre, possédaient les biens matériels et pouvaient même mettre fin aux mariages dont les hommes malmenait leur conjointe ( une énorme avance sur les européens à ce sujet, d'ailleurs).



Un groupe de viking navigue quelque part dans la vallée du Saint-Laurent, à la recherche d'une femme blonde prénommée Solveig. Quand ils repêche une jeune fille et son loup gris adulte, ils croient avoir là une occasion d'avoir des informations sur la femme viking qui a déserté les siens. Une autochtone ayant la peau plus pâle que les siens, des yeux verts plutôt que bruns, son physique laisse croire qu'elle est métisse. Elle se prénomme Winona. Un jeune moine, Adso, ancien moine désormais athée devenu esclave des vikings, tente de communiquer avec elle.

À travers le récit de Winona, nous découvrons le récit d'une femme d’exception, Solveig, une femme viking issue d'une communauté du Groenland, qui va entrer dans leur vie. Femme guerrière dont la force lui inspiré son surnom, Solveig L'Orage ou Solveig L'Eau Rage, a fuit son pays, lasse d'être sous le commandement des hommes de sa famille et déchirée d'avoir perdu sa mère. Elle impose donc à son équipage dont elle est la capitaine un voyage vers le Sud. Elle y découvrira des forêts aux arbres abondants ou la verdure est partout. Quand elle et ses hommes croise la route d'un ours, qui a tué une jeune femme autochtone, ceux-ci sauvent les deux enfants de cette dernière et décident de rapatrier le corps de la malheureuse victime à son peuple. Ce geste de respect et d'empathie leur donne une bonne impression auprès de ces gens. Ce sont des Iroquois, un peuple aussi guerrier que le sont les vikings. Peu à peu, les hommes pâles et barbus issus du Nord se familiarisent avec ces habitants qui ne connaissent ni l'or, ni les pierres précieuse, mais qui connaissent ces terres et leurs richesses. Solveig, qu'on disait incapable de rester en place, pense avoir trouver un havre pour y poursuivre sa vie. Elle décide même de brûler leur bateau afin d'empêcher ses hommes de retourner au Groenland avertir son père et ses frères de son emplacement. Elle épousera le veuf de la femme tuée par l'ours, deviendra la mère adoptive des deux garçons rescapés et aura une fille, nommée Winona. Quand sa tribu est attaqué par un coalition d'Algonquiens et de Hurons, qui voyaient mal l'arrivé de ces étrangers du Nord, Winona s'échappe sous l'ordre de sa mère et c'est ainsi qu'elle a croisé l'équipage viking. Heureusement, Solveig et les siens ont survécus, avec des pertes à déplorer, hélas. Mais la femme viking a retrouvé sa fille et les envahisseurs ont pu être repoussés. Le capitaine de l'équipage viking finit par changer d'idée concernant Solveig et promet de ne pas la dénoncer. Cependant, les vikings de l'équipage de Solveig qui le souhaitent peuvent rentrer au pays, même si la plupart ont aussi fonder des familles dans la communauté autochtone. Adso en fait parti, séduit par la jeune femme avec qui il a converser et dessiner durant leur voyage. Winona attend de lui son premier enfant, d'ailleurs. Pour elle, sa famille est un bel espoir pour l'avenir. Un avenir où, essentiellement, les différences et les ethnies sont appelés à ce rencontrer et à coexister.





Le Québec est une terre d’accueil depuis sa fondation, mais son histoire est aussi celle des nations autochtones qui ont été tassés dans le processus. Cela-dit, ce que j'aime de cet album est la connexion entre deux univers, deux groupes ethniques, car c'est à la base de notre Histoire en Amérique du Nord. Nos lointains cousins vikings furent les premiers, mais ensuite ce fut nos plus proches cousins les Français, dont les premiers colons ont eu des épouses autochtones. Viendront ensuite des gens de tout horizon, italiens, vietnamiens, irlandais, écossais, européens de l'Est, pour s'ajouter à la fresque interethnique de la province. Cet élément est l'un des piliers de notre culture et de nos racines.





J'ai beaucoup apprécié que l'autreur apport du bagage culturel autochtone à travers son récit, notamment sur la question du matriarcat, qu'on a chroniquement oublié l'influence sur notre culture actuelle.





Enfin, il y a quelque chose de touchant dans cette seconde vie que s'est choisi Solveig. S'implanter ailleurs n'est pas une mine affaire et n'était surement pas aussi aisé à cette époque qu'aujourd'hui. Si l'histoire de Solveig reste fictive, le fait que des étrangers soient arrivés en sol québecois et canadien est véridique. Les premiers contacts doivent avoir été singuliers, spécialement au niveau des langues, à une époque où les traducteurs n'étaient pas légion.





Les illustrations sont vraiment magnifiques, comme d'habitude, avec leurs couleurs terres et leur douceur sérieuse. Ce sont des albums au graphisme très réaliste. Elles sont également assez crédibles sur les plans historiques et culturel. Bon, je vais préciser ici que contrairement à ce que bien des européens semblent croire, les iroquois ne ressemblent plus du tout à cela de nos jours, avec un style de vie très similaire à celui des québecois. C'est au niveau de la culture, des arts et des mœurs que c'est différent, mais avec le temps, nos communautés autochtones reprennent contact avec leurs racines, leur langue et leur culture, après le terrible épisode des pensionnats chrétiens destinés à les assimiler.





Je note également que les ouvrages de Bernard et Roca sont parmi les rares albums à pouvoir convenir au la littérature jeunesse adolescente et même adulte. Ce sont de bons ouvrages pour amorcer des discutions sur l'immigration, la culture et la diversité, avec suffisamment de texte et de sérieux pour convenir à nos plus vieux.



Nous avons décidé de le placer en littérature jeunesse adolescente, en premier cycle secondaire ( 13-15 ans), mais les professeurs du troisième cycle primaire peuvent sans doute s'en servir également auprès des 11-12 ans.



Catégorisation: Album fiction historique français, littérature jeunesse adolescente, premier cycle secondaire, 13-15 ans+

Note: 8/10
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Anya et tigre blanc

Cet album grand format est magnifique d'un point de vue des illustrations. L'histoire est assez classique et a plu à mes enfants ; je la trouve un peu trop simplette à mon goût.



Je l'ai lue car le livre figure dans la liste Eduscol pour les élèves de Cycle 3 (CM1 à 6ème, 9 à 12 ans). Je pense toutefois que l'histoire est plus sympa pour les plus jeunes, d'âge maternelle, bien que mes deux filles ont aimé l'écouter (9 et 11 ans)
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Solveig : Une viking chez les iroquois

Une aventure, deux narrations qui se mèlent pour nous raconter la recherche de Solveig et deux cultures -de fantasmes païens- qui vont border les voies de notre navigation( sans doute même trois, si l'on compte la culture d'Adso qui brandira sa croix et plantera son drapeau en barrière à ces peuples trop libres, incontrôlables, entrainés pour se battre et jugés indignes de leur dieu unique).



C'est, dans cette grande Histoire des peuples, l'affaire d'une rencontre de deux jeunes gens.



Première voix de l'histoire.

Adso, un jeune moine esclave des vikings.

Adso racontera et parlera de ses ravisseurs avec soumission et déférence.

Deuxième voix de l'histoire.

Winona, indienne rescapée d'un massacre entre peuples indiens.

Accompagnée de son loup, sa barque croisera le sillage du drakar sur lequel se trouve Adso.

Les auteurs nous parleront d'une mission urgente et importante pour les vikings: trouver le personnage de Solveig "l'Eau-râge".

Pour quelle raison?

Quel lourd avantage pourrait-elle apporter pour assurer la victoire d'un peuple?



En attendant, Adso, jeune chétien, nous fera profiter de son regard curieux et un peu innocent posé sur les deux peuples "barbares" en présence.

Quelle raison y aura t-il pour qu'une bouche à nourrir comme Adso ne soit pas passée par dessus bord?

Le jeune chrétien est la marque inutile d'un peuple trop conquérant sauf que les moines savent lirent et écrirent.



Winona est méfiante, agacée par l'intrusion d'Adso qui tentera de comuniquer sans qu'elle le désire.

Winona et Adso sont-ils si différents dans cette "galère"?

Nous tiquerons sur la beauté de Winona l'indienne qui fascinera le jeune moine: elle a les cheveux chatains et des yeux verts.

Ça n'est pas très "indien" ça, non?



Le texte de Fred Bernard est encore une fois ciselé avec concision, nous irons droit au but, embarquant son public de plain pied dans la mission des personnages et capable de les caractériser en quelques traits efficaces qui feront gagner du temps tout en révélant la personnalité de chacun.

Nous profiterons comme souvent avec l'auteur de l'ironie du destin et voguerons ici dans la boucle: tandis qu'Adso tentera de se faire comprendre de la "petite sauvageonne" pour retrouver une guerrière de légende pour ses "maîtres", Winona se repassera pendant sa captivité quelques souvenirs qui nous raconterons qui elle est et l'aventure de sa mère, Solveig.

Vous saisissez?



L'univers tout autour des personnages sera presque plus important que l'atteinte de l'objectif, nous racontons déja quelque chose d'important avec l'histoire de l'humanité à trous cultures.

Sans se montrer démonstratif, le choix du sujet suffira à déployer des pistes de réflexion intéressantes.

Des barbares et des sauvages.

Voici ce que diraient d'eux certains faux innocents et honorables de leur époque, élevés dans les villes tranquilles et abondantes de richesses, loin des plaines ou des mers froides.



Le duo Fred Bernard et François Roca nous reviendront avec une nouvelle aventure légendaire, forte, passionnée et peut-être cruelle en fond de société, comme à chaque fois.

Les deux cultures "sauvages" viveront aux antipodes l'une de l'autre mais les voyages des personnages créeront ici des passerelles de métissages culturelles presque impossibles.

Les esthétiques opposées fascineront un peu, musclées, brunes et blondes, ne reconnaissant que leurs lois, leurs dieux et leur justice, imposant l'image politique de sociétés qui sauront jouer des coudes et de la hache pour prendre son dû.

Ils nous font peur et pourtant, nous aimerons lire leurs aventures car ils transpirent la grande aventure.

Guerriers forgées par les dieux, le fer et la pierre, le cheveux long ou rasés, d'un noir de jai de corbeau ou blond comme le blé, ils laisseront des sillages de fumées et des trainées de pillage pourpre pour faire parler d'eux et pour s'imposer comme une puissance qui compte.

Gloups. Ils ne s'embarrasseront pas vraiment de prisonniers qui seraient des poids morts.

Alors? Winona et Adso ont-ils encore toutes leurs chances de survivre à l'expérience viking?



Pauvres ados.

Ca sera la loi du plus fort et le fort mangera son ennemi pour devenir plus fort encore.

Sans trop en faire ni en dire, le duo Bernard et Roca créeront l'intérêt et la tension dramatique juste en conviant tous ces participants, qui ne perdent pas leur temps à discuter, sur le même terrain finalement. Trois peuples insoumis et prêts à défendre ses croyances par le sang versé.

Le peuple chrétien de l'époque n'était-il finalement pas un peuple barbare comme les autres?



Les illustrations de Roca restent un ravissement soigné pour les yeux.

On aime.
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Rose et l'automate de l'opéra

Album forcément de qualité avec François Roca aux illustrations et Fred Bernard au texte. On explore dans un magnifique grand format les coulisses de l'opéra et de ses petits rats. Raconté par un automate mis au rebut, l'univers prend un autre sens au sens propre comme au figuré.

Petit bout a été subjuguée et en redemande.

A faire découvrir aux amateurs de danse mais pas seulement.




Lien : http://boumabib.fr
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La Fille du Samouraï

Un autre roman illustré de Fred Bernard et François Roca à vous faire découvrir?

"La fille du samouraï". Vous le connaissez?

Le début d'histoire est habile, faisant référence, sur une scène de théâtre et dans le récit, à l'une des histoires du duo d'auteurs "L'homme bonsaï".

Fred Bernard nous avait déja habitué à ce jeu de clins d'oeil ou de narration de mise en abîme, l'histoire dans l'histoire, justement avec cette aventure de l'homme bonsaï.



Les récits de Bernard et Roca font souvent la part belle aux raconteurs d'histoires, aux collecteurs de légendes, aux gardiens de la mémoire et des récits inoubliables.

Dans "l'homme bonsaï", c'était un marin qui confiait à un petit comité de clients dans une taverne sa rencontre avec l'homme arbre et ce dernier lui avait à son tour raconté sa génèse d'homme bonsaï. le bouche à oreille. Voici comment voyageaient les contes avant d'être consignés dans les livres que nous tenons dans les mains. Avec les livres, c'est sûr, les histoires voyagent plus loin.



Des pirates chinois nous passerons alors aux samouraïs japonais.

Nous sommes encore au XVIIIème siècle.

Place à la scène, bienvenue au Concours d'histoires vraies ou presque", sur le thème de l'Orient.

On ne sait pas qui racontera ceci aux lecteurs mais l'auteur Fred Bernard écrira qu'il écoutait au premier rang le personnage de Tomé, qui racontera,lui, sa propre histoire au grand public du théâtre.

Tomé Dias, ce n'est pas un nom très japonais. Il faudra se montrer attentif à ces petits détails.

La rencontre de Tomé et Tomo, son épouse, est presque à l'image d'un conte merveilleux sur les images de Roca.

Mais nous savons qu'il se tient sur scène avec une main en moins.

Premier frisson, malgré la beauté captivante de Tomo.

Les tatouages qui la recouvrent d'idéogrammes en font une attraction exotique pour la scène, une oeuvre d'art faite de chair et de sang, une créature singulière et envoûtante pleine de mystère pour le public occidental du théâtre.

De nouveau, nous partons de la fin pour remonter au début de l'aventure.

Quelle aventure!



Elle est toujours éprouvante, parfois cruelle et la mise en scène de mise en abime, l'histoire restituée comme un théâtre musical au public, sera une astuce narrative qui permettra une distance avec plus de charme.

Tomé échouera par le passé en bateau sur une île japonaise et se trouvera recueilli par un vieil homme aveugle et sa fille. Tomo.

Le vieil homme était un Ronin comme l'on dit ( un samouraï sans maître), on le devine et il a un passé de guerrier libérateur.

Petit saut dans une autre histoire dans le temps.

Il s'installa sur cette archipel où il vit et un temps, protégea les villageois de l'archipel de guerriers dragons, rien qu'avec la force de son sabre et guidé par une foi du triomphe du bien.

Et puis, il perdit la vue contre ses dragons et les villageois ne voulurent pas se défendre par eux-mêmes. L'aventure nous raconte donc aussi son exil, abandonnant les villageois opprimés à leur sort par dépit. Mais le passé n'aura pas oublié le vieil homme et viendra le chercher.

C'est tout ce périple que nous suivrons et notre imagination galopera, ira bon train.

La main coupée de Tomo. L'absence du vieil homme sur la scène.

Ces dragons existent-ils vraiment?



Les illustrations de Roca continueront leur fabuleux travail d'ambiance entre scènes d'intérieur intimes à la lumière tamisée et scènes d'extérieur au goût de voyage et à la lumière éclatante. Ces jeux marqueront et suivront les passages d'une histoire à une autre. C'est astucieux et séduisant. Toujours.

Nous ne saurons pas si il faudra croire Tomé sur son histoire, certains éléments des images sèmeront le doute. C'est habile. Parfois le texte prendra ses libertés, invitant les lecteurs à décrocher sur ses propres images et d'autres fois, l'image de Roca nous démontrera que le texte ne peut se passer de lui puisque les images révèleront des choses que le texte ne dira pas toujours, qui nous placeront sur le fil du doute.

Tomé n'est-il qu'un menteur talentueux, qu'un bon raconteur d'histoires?

On aime encore.
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L'Homme Bonsaï

Toujours nourri de l'envie de nous replonger dans les textes et les images du duo Fred Bernard et François Roca, nous revoici parti en voyage à travers leurs pages.



Avez-vous vu? Le pirate en première de couverture? Avec un bonsaï sur le sommet du crâne? Tous ses tatouages, ce regard, ce cimeterre à la main, le personnage doit nous impressionner, nous intriguer, nous serons aussi fascinés que craintifs de ce que l'on peut en attendre.



"L'homme bonsaï".



Nous serons en pleine mer, au XVIIIème siècle.



Celui de la première de couverture n'est pas celui que l'on croit.



L'histoire va y revenir. Un ancien potier, que la mer a pris avec un engagement forcé et recraché, que la violence des capitaines et des pirates aura repétri avec fermeté et violence.



C'est de nouveau un de ses héros du duo d'auteurs victime d'un monde qui nous paraitra fabuleux de l'autre côté de la page et pourtant, on le sait, le monde des pirates ou des marins n'est pas doux ni pour autant chaleureux avec son esprit de confrérie.



Face à la mer, c'est la loi du plus fort pour gagner sa croûte du quotidien en volant et en tuant au besoin (on ne cède rarement des bourses, des navires, des trésors, de bon gré).







"L'homme bonsaï", c'est l'histoire d'une vengeance, une histoire du duo d'auteurs où là aussi la boucle finira d'être bouclée avec drames et passion pour obtenir une conclusion, comme le cours naturel du destin: la vie est faite de boucles parfois, à dénouer. Ses petites boucles sont souvent dans ses récits des petits nœuds de corde qui permettront de grimper et d'aller de l'avant: ces héros, victimes, sont pétris d'un courage insoupçonné pour penser à y recourir. Ce qui ne me tuera pas, me rendra plus fort. Et puis, il y a le bon fond des personnages qui percera, qui les maintiendra à flot, souvent en quête d'amour.



Le héros est un potier. Le potier sera cruellement abandonné par le pirate et son équipage qui l'auront pris pourtant à son bord comme esclave sur une île déserte, après l'avoir un peu croqué et mâché de mauvais traitements.



Mais il y a pirates et pirates et le potier se verra secouru par d'autres pirates, des chinois, de passage cette fois (des pirates chinois, vous connaissiez, jeunes lecteurs?).



Le parcours accueillera un peu de magie, avec la graine d'un des arbres de l'île qui tombera et se plantera sur la tête du potier. Quelle drôle d'idée! Les racines vont pousser et les branches aussi, il faudra tailler tout ça... Contre toutes attentes, l'arbre sauvera la vie du potier, le basculant de charge inutile à se débarrasser au rang d'un butin unique et sacré dont il faudra prendre soin. Le personnage va porter chance.



Les auteurs engageront dans l'aventure le thème de l'éternité et de la résurrection d'une façon originale: l'aventure et l'arbre transformeront le personnage à jamais. Nous laisserons le soin aux lecteurs d'en découvrir les circonstances étranges.



Là aussi, nous connaitrons déja la fin, comme avec "L'indien de la Tour Eiffel", c'est le personnage transformé en arbre et flottant sur un navire qui racontera son odyssée à un équipage qui prendra le risque d'aborder son embarcation maudite. Il y aura néanmoins cette histoire à transmettre et nous serons forcément tenus par une forme de suspens habile qui nous invitera à aller au bout du livre pour que la boucle soit bouclée et que nous sachions comment et pourquoi le potier est devenu pirate puis un arbre aussi monumental qu'un chêne. La cruauté fera partie des histoires de Bernard et Roca et leurs personnages singuliers ne changeront pas forcément le cours des choses, pour rester à chaque album lu sur une note "réaliste" selon les auteurs et cruelle, différente du conte de fée. Mais chaque histoire offrira l'espoir car malgré tout elles arrivent. Le monde ne se change pas par magie mais les personnages eux, arrivent à se changer, à modifier un parcours à priori tout tracé suivant les circonstances racontés.



Les idées et les présentations sont toujours impressionnantes, passionnantes et riches de panache. Les illustrations participent grandement à l'atmosphère d'aventure avec son style picturale et cinématographique. Les vieux films américains ont nourri l'imaginaire de François Roca, il l'a confié à ses lecteurs lors d'une rencontre et on le voit ici aussi. Ces scènes d'extérieur éclatantes et ses intérieurs tamisés, à la bougie ou à la lampe, donneront un ton , vivifiant ou grave, supplémentaire aux poses en instantanée théâtrale des marins à la mine patibulaire.



On aime toujours.



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L'indien de la Tour Eiffel

: Nous raffolons du travail du duo Fred Bernard/ François Roca, maîtres de l'étrange dans le cours de la grande Histoire et raconteurs d'amours tragiques, en grand format très illustré.

Après une rencontre récente avec l'illustrateur, l'envie nous a pris de découvrir quelques titres que nous ne connaissions pas encore autrement que par leur première de couverture.

Merci Monsieur Roca.



"L'indien de la Tour Eiffel".

Nous sommes dans le fait divers de fiction, avec une esthétique à la saveur française de la fin du XIXème siècle.

Quel drame!

D'emblée nous savons que les amoureux de la première de couverture ne sont plus.



Quelle horreur! Tombés de la Tour et l'indien Billy Powona est accusé du meurtre du frère de sa belle, Alice La Garenne.

L'ambiance est au Polar avec un rapport de police figuré en début, qui nous permettra une présentation des victimes, des accusés, une restitution des faits (supposés).

On le sait les faits peuvent être trompeurs.

Mais rien ne jouera en faveur de Billy: avec des victimes retrouvées scalpées.

Une situation à vous donner le frisson.



Fred Bernard et François Roca nous replacent un peu dans ces ambiances de journaux aux annonces sordides, ces histoires noires, passionnantes et passionnées qui faisaient parler le tout Paris et raser les murs en rentrant chez soi.

Bien évidemment, après une première de couverture avec la Tour Eiffel en fond et un baiser romantique plein de fougue qui nous rappellera les célèbres amoureux du "Le Baiser De L' Hotel De Ville" de Robert Doisneau", les ados lecteurs s'attendront à une injustice cruelle et manifeste à leur raconter.

Les circonstances seront cruelles, violentes, dangereuses, mais si romantique, l'ambiance est au Paris canaille, aux mauvais loulous de cabaret et aux ouvriers tatoués.

Cela chantait et cela dansait au sommet, sur la butte de Montmartre avec la belle et flamboyante chanteuse de l'établissement " La Bête à Bon dieu".

La récompense de Billy qui s'esquintait le dos et les bras sur les chantiers de la prochaine Exposition Universelle.



Sur les images de François Rocas, on la voit, la Tour, elle est en cours de construction.

Quel évènement! Certains l'attendent, d'autres la contestent déja dans le paysage.

Billy a t-il vraiment sa place dans ce monde où, pour nous, un indien aussi robuste que, lui, déteint avec le Paris rétro?



Le roman illustré, à recommander aux grands ados (et même à tous les adultes qui aiment les récits mûrs et joliment illustrés pour la jeunesse), reprendra les derniers instants du couple et ici, connaitre leur derniers instants pour revenir dans le temps ajoutera de l'émotion, plaçant les lecteurs dans une boucle dont ils souhaiteront cerner tous les ressorts.

Pourquoi Billy aurait-il voulu assassiner le frère de sa belle? Billy ne nous semblera pas habiter d'un démon quelconque au fil des pages tournées même si certains de ceux qui s'adressent à lui et le procès verbal de la police en introduction ne se privent pas de le présenter comme un "sauvage", une bête.

Qui est l'ange et qui est l'assassin?



C'est tout le sel, le poivre et le piment rouge des récits de Bernard et Roca, ils nous bouleversent dans le traitement récurrent de la différence, leurs personnages sont des marginaux, ils sont des "monstres" aux grands coeurs qui joueront avec les cartes( souvent mauvaises) que le destin leur a accordé et les personnages aux belles apparences sont inversement des démons de cruauté ordinaire qui ne verront aucune raison de faire preuve d'un peu de pitié.

Ces titres feront grandir et réfléchir.

On aime.



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Chroniques de la vigne : Conversations avec..

Petite fille de viticulteur, j'ai été touchée par ces chroniques de la vigne.

Déjà parce que la moitié des anecdotes me rappelle celles que mon propre grand-père a pu me raconter ou susceptible d'avoir en réserve :)

Pour les connaisseurs de la région bourguignonne c'est un délice de sillonner la route des vins et de se plonger dans les paysages représentant nos belles vignes.

C'était un très bon moment de lecture qui regroupe des anecdotes de vigneron, des anecdotes de bourguignon et puis de belles trouvailles sur les vins. (pour ne pas citer la bouteille de Bourgogne bcp plus sensuelle que celle du Bordeaux) Chauvin ? Mais pas du tout.



Une très jolie lecture que je recommande !
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L'Homme Bonsaï

Derrière la houle, une histoire fantastique, celle d'Amédée le Potier.

Comment se retrouve -t-il avec un arbre qui prend racine sur sa tête?

Comment sa rencontre avec les pirates chinois va lui permettre de vivre bicentenaire?

Une vie pleine de péripéties incroyables à raconter sans modération.

DD

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Chroniques de la fruitière : Voyage au pays d..

Évidemment j’ai trouvé cette BD dans ma petite bibliothèque franc-comtoise c’est une surprise et je trouvais l’idée très intéressante.

et effectivement ça l’est ! je savais déjà plein de choses étant de la région donc pas aussi surprise que ça mais je pense que pour des novices c’est une bonne idée cadeau !

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Débordements : Sombres histoires de football,..

Le football paraît souvent déconnecté de la réalité et aseptisé. Cependant, parfois, il n'est pas la fête qu'il prétend être et révèle des aspects plus sombres de nos sociétés. Ce sont ces aspects sombres que le trio d'auteurs décrit dans "Débordements", tels que le positionnement face au totalitarisme, le pouvoir de l'argent, l'addiction, la mondialisation...



"Débordements" est composé de 13 histoires de foot. Excès, politique, fric... Rien n'est occulté. C'est évidemment la description d'un sport mais avant tout des époques qu'il traverse. Ou comment sociétés et football interagissent. Les chroniques sont intelligemment écrites, ce qui permet aux non-connaisseurs d'y trouver un (grand) intérêt. Pour les autres, ça donne un nouvel angle de vue sur des sportifs ou des équipes. Un angle de vue qui donne enfin de l'épaisseur à des individus qui en manquent souvent.
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Anouketh

Pas d'ambiances angoissants et frissonnantes au coeur du fantastique de "Anouketh", l'intrigue sera redescendue à hauteur d'albums pour enfants plus classiques (nous qui étions habitués avec ce duo d'auteurs aux récits pour une cible de romans illustrés).



Anouketh, son héroïne boudera et ne voudra pas dire à ses camarades ce qui la blesse ce jour.





Les amis d'Anouketh seront des fils et filles de dieu d'Egypte, ils ont donc toute la patience et l'éternité pour faire parler cette petite peste qui ronchonne et qui lève le nez d'une manière hautaine, s'éloignant ainsi loin d'eux jusqu'au Nil.



Ceci créera pour le lecteur un secret à découvrir tout du long et chacun des personnage tentera sa chance pour deviner ce qui souciera Anouketh (on ne sait jamais, on devine qu'il est presque amusant de tenter de deviner).



Trotte que je trotte jusqu'au Nil, la troupe se trouvera aussi suivie par une armée de fourmis rouges qui, bien qu'Anouketh en est écrasée quelques-unes de rage et sans états d'âme, la suivra en quête de miettes à manger. 



Les fourmis ne se priveront pas d'ajouter à chaque page leur petit grain de sel dans les conversations (même si d'aucun des mini dieux ne s'en souciera du début à la fin, les pauvres petites. Si insignifiantes à leurs yeux).





Mais qu'a donc Anouketh, nom d'un dieu d'Egypte?



Toutes ses matières à l'école y passeront mais rien ici ne la contrariera ce jour puisqu'elle est y est excellente et en tout (peste!).



Nous chercherons en parallèle à savoir qui est qui dans ces fils de car nous ne sommes pas tous des spécialiste du panthéon divin égyptien (nous avons chercher pour vous sur Wiki



ALLO WIKI?



•  On nomme la fille d'Anubis (Anubis était une divinité à tête de chacal qui présidait à l'embaumement et accompagnait les rois défunts dans l'au-delà).



• Le fils de Sobek (Sobek, dieu protecteur, parrain de la fertilité du Nil, Sobek apparaît comme une divinité positive. Son principal héritage s'incarne dans le caractère sacré des crocodiles du Nil, l'une des espèces les plus développées en Afrique aujourd'hui).



• Le fils de Touèris ( Touèris, déesse qui protégeait les femmes en couches, Touèris est représentée avec une tête d'hippopotame, les pattes d'un lion, et le dos et la queue d'un crocodile).



• La fille d'Horus ( Horus, le dieu à tête de faucon, c'est le dieu de l'azur ; le soleil et la lune sont ses yeux).



MERCI WIKI!





Qu'a t-elle, cette Anouketh, nom d'un papyrus (les grands lecteurs vous le dirons, c'est épuisant un enfant qui boude inlassablement sans vous dire pourquoi il le fait)?



Mais nous saurons.



Nous y serons à un moment donné tout de même, notre petite Anouketh est JALOUSE!



Bouh!



Nous laisserons le soin aux jeunes lecteurs de découvrir sur qui se portera son fiel et cela nous fera sourire.





Un album qui n'est pas nouveau mais que nous ne connaissions pas encore du duo d'auteurs-illustrateurs Fred Bernard et François Roca.





Jusqu'alors plus habitués à leurs histoires fantastiques mettant en scène des adultes (même de petite taille), nous serons surpris ici par les personnages de cette aventure égyptienne, une troupe d'enfants aux formes rondes et à grosse tête, presque semblables à des "Chibi" japonais (expression humoristique qui déforme les personnages d'un manga en les compressant à la taille de nain). 



Les têtes d'animaux ajouteront à la culture du lieu mais aussi à l'univers enfantin à cette dimension de petit personnage.





Comme pour d'autres albums jeunesse sur le même sujet, celui de la fille unique, les camarades divins feront office d'amis imaginaires, retrouvant leur mur sculpté comme par magie, le souci d'Anouketh une fois réglé avec l'aide de son papa et de sa maman.



Il y a souvent des histoires tendres et romantiques dans l'étrange univers sombre du duo Bernard/Roca mais nous y croiserons rarement cette fraicheur mignonne de la petite enfance exploitée. Ils se seront de toutes évidences tentées à l'exercice et ils nous auront bluffés. Ils peuvent le faire.



C'est un sujet classique , oui, mais qui se verra du coup renouvelé par cette présentation grand format signé par le duo d'auteurs et c'est original pour nous comme pour eux.



Les illustrations de François Roca seront (comme toujours) superbes, mettant bien à l'honneur la beauté de la Basse Egypte, celle au plus près du Delta du Nil et de la Méditerranée.



La présence de Pyramide permettra de nous resituer sans nous tromper: les pyramides, c'est en Basse Egypte.

On aime bien.
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On a mangé sur une île

Un moment agréable en bord de Loire, les pieds dans l'eau, le nez au-dessus des marmites et les mains tenant fermement l'ouvrage .Le parcours de M. et Mme Bossé en version dessiné est une lecture plaisante, qui fait saliver autant qu'elle fait réfléchir. Cela donne envie d'aller à leur rencontre et de participer à une zone culturelle libérée (une zone ouverte au possible quelque soit sa soif ou sa faim ...).



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La reine des fourmis a disparu

Ce livre a une valeur sentimentale pour moi. Il m'a accompagné à mes débuts dans l'enseignement et j'ai eu plaisir à le partager avec plusieurs promos de CE2. Je suis tombée amoureuse du travail de Fred Bernard et de François Roca.

Mise en garde tout de suite: il faut acheter le grand format.

Il existe en petit format, rattaché notamment à une méthode de français pour les CE2 mais il manque une partie primordiale des illustrations. Les fameux indices. (et c'est un grand regret !)

Car ici nous sommes en présence d'une enquête policière menée par deux insectes. La reine des fourmis a disparu et ce sont deux fourmis mandibule de savon et Elytre de lait qui vont remuer ciel et terre pour retrouver leur reine. La tâche ne sera pas aisée car les deux enquêtrices ne disposent que d'un indice: un poil clair retrouvé dans la fourmilière. Les deux fourmis vont traverser la forêt tropicale, rencontrer différents animaux : Singe, tamanoir, jaguars, papillon, tarentule... et finalement le pire de tous, l'homme.

J'aime cet album bien sûr pour l'enquête, les illustrations mais aussi pour la dimension écologique.

C'est un bel album qui peut se transmettre de génération en génération.
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Le secret de Zara

La sphère bookstagram est riche en surprises et belles découvertes.

Pour preuve, c'est au détour d'une visite sur le compte de @kronikaty_lit que j'ai littéralement flashé sur le visuel de cette couverture...

Il ne m'en fallait pas beaucoup plus pour commander cette bande-dessinée dans la foulée.



J'ai donc eu le plaisir de découvrir récemment l'histoire de Zara, petite fille animée par sa passion pour l'art et plus précisément, le dessin et la peinture.

Qu'importe l'endroit ou le moment, Zara a l'envie de peindre chevillée au corps. Jusqu'au jour où ses parents vont lui confisquer ses pinceaux...

Zara va t-elle devoir renoncer définitivement à sa passion ?!?

Je vous invite à le découvrir sans tarder.



Cet album offre une plongée dans l'enfance et l'expression artistique absolument délicieuse. Une véritable claque visuelle, colorée à souhait; une petite merveille de douceur et de tendresse.

Ma seule frustration réside dans la brièveté de l'histoire.
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La reine des fourmis a disparu

"La reine des fourmis a disparu" est la première collaboration entre Fred Bernard et François Roca, duo devenu incontournable en littérature jeunesse.



Les héroïnes en sont deux fourmis : Mandibule de Savon et Elytre de Lait, qui mènent l'enquête pour retrouver la reine de leur fourmilière.

Ayant un poil clair pour tout indice, les voilà traversant la forêt tropicale à la recherche de témoins. Singe, tamanoir, jaguars, papillon, tarentule... Tous les êtres vivants poilus sont interrogés. Jusqu'à ce que nos fourmis débouchent sur une étrange rivière de terre rouge...



Si la fin peut sembler un peu abrupte, cette enquête à message écologique ne manque pas d'intérêt.
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Gold Star Mothers

10 ans après la Première Guerre mondiale, on propose aux femmes américaines, ayant perdu leur mari ou leur fils, à la guerre, d’aller se recueillir sur leurs tombes, qui sont en France.



Je m’attendais à une bande dessinée assez sombre, et émotionnellement compliquée à lire, compte tenu le sujet de cette histoire. Ça n’a pas du tout été le cas. Ce récit historique sur les pèlerinages organisés par le gouvernement américain m’a permis d’en apprendre beaucoup sur ce projet, que je ne connaissais pas.

Dans cette bande dessinée, on suit donc les femmes des soldats pendant leur voyage en France, au travers des yeux d’Anna Smith, qui accompagne sa mère sur la tombe de son frère. De la croisière, à la visite de Paris, jusqu’aux tombes des hommes morts à la guerre, c’est tout un chemin de la vie de ses femmes fortes, que nous suivons.

Les couleurs vives des dessins, donne un peps incroyable à cette bande dessinée historique, abordant le sujet trop méconnu de l’entre-deux-guerres.
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Le Jour où les animaux ont choisi leurs cou..

"Un lémurien gris, curieux du remue-ménage, auprès de la pieuvre insiste: "Moi aussi, j'en ai assez du gris. Peins-moi ! Peins-moi et sois fantaisiste !

Le lémurien repart bientôt avec une grande queue noir et blanc, une robe beige élégante, une robe beige et élégante, de beaux yeux bleus. .."

C'est l'histoire originale et étiologique de la mise en couleur de tous les animaux.



L'auteur Fred Bernard, dans une belle verve rythmée de poésie et d'une cadence presque musicale, reviendra aux origines du monde, du temps où les animaux n'étaient pas encore en Technicolor mais bien en vieux noir et blanc.

La perspective de ce nouveau Big Bang sera amusante et presque douteuse, prise à contre-pied de l'idée car une caisse qui tombe dans l'eau avec son contenu répandu, ne fera pas toujours du bien à la nature, on le sait.

Tandis que là, c'est tout au contraire le début d'un renouveau, riche et très coloré.

Plouf, une caisse rempli de tubes de peinture atterrie comme une météorite !

C'est une magie qui explosera au fond de l'eau, des couleurs et des pinceaux flottants qui referont le paysage grâce à certains animaux qui auront la fibre d'artiste et chacun passera sous la brosse.



Ce petit monde entre deux pages tournées deviendra un tableau qui va se constituer au fur et à mesure.

Et oui, les imprimés tachetés, rayés ou les tons unis, ne seront que le fruit de la créativité des animaux eux-mêmes.

L'illustration de Lisa Zordan est fraiche, savoureuse, presque fruitée. Avec la palette de couleur qui va se déployer, se révèlera une autre, tout aussi éblouissante: la diversité animale dans ce monde sauvage.

La fin sera bien vue aussi;

On a aimé.

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Jésus Betz

Magnifiques illustrations au rythme des dates de la vie hors du commun de cet homme tronc. Très émouvant et en même temps beaucoup de références pouvant permettre d'échanger notamment sur les différences. Cette vie atypique dans le monde du cirque est superbement illustrée et racontée.
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