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Critiques de Fred Vargas (4018)
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Temps glaciaires

On débute tout doucement par un suicide : une vieille femme retrouvée noyée dans sa baignoire. On continue avec une seconde mort plus violente : un riche homme d’affaire campagnard la cervelle brûlée par sa propre arme à feu. Le lien entre ces deux morts en apparence volontaires ? Un curieux symbole tracé près des cadavres et un voyage effectué en Islande une décennie plus tôt durant lequel les deux victimes se seraient brièvement côtoyées – voyage qui se serait terminé dans de tragiques et mystérieuses circonstances, mais chut ! N’en disons pas plus. Appelés à l’aide par un collègue un peu largué, le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg et sa brigade se penchent sur l’affaire.



A ce stade du récit, la fidèle fan de Vargas que je suis est accrochée, mais pas encore tout à fait immergée. Bien sûr, je suis ravie de retrouver le nonchalant Adamsberg, sa douceur liquide, sa voix basse aux vertus narcotiques et ses dessins griffonnés dans les marges de ses carnets de flic. Ravie également de retrouver le commandant Danglard à la science infinie, ainsi que tous les membres de l’équipe gentiment désaxée du commissariat du 5e arrondissement : Veyrenc le versificateur pyrénéen, Retancourt le char d’assaut vivant et grande déesse vénérée de la brigade, Mordent l’amateur de contes de fées, le caractériel Noël… Je suis heureuse de jouir à nouveau du style subtil de Fred Vargas, de son surréalisme léger et poétique, de son humour tendrement décalé. Mais j’attends encore l’événement qui fera décoller l’intrigue, le coup de pouce qui me permettra de larguer les amarres et de voguer sur les eaux dansantes de l’imaginaire vargasien. En clair, j’attends le moment où l’Histoire (celle avec un grand H) viendra percuter et magnifier tout ce sympathique fatras.



Car le principal attrait des romans de Vargas a toujours été, pour moi, l’habitude de la romancière – historienne à l’origine – de ressusciter dans ses intrigues nos peurs ancestrales, celles que la terreur superstitieuse et le poids des siècles ont gravées profondément dans l’imaginaire collectif : peur de la Grande Peste, des vampires, des loups-garous et autres mythes démoniaques surgis des tréfonds de l’Histoire. Des mythes effrayants, certes, mais auxquels la patine du temps a donné un côté curieusement séduisant. L’idée de la chaise électrique révulse, mais cesserons-nous jamais d’être fascinés par le couperet sanglant de la guillotine ? Et c’est bien la guillotine qui surgit soudain au détour d’une page ! Et avec elle l’ombre glaçante de la Terreur Révolutionnaire, les débats acharnés des Montagnards et des Girondins, la paranoïa et l’angoisse des exécutions de masse et, dominant le tout et tel « le reptile qui se raidit et se dresse », le spectre pâle et terrible de Robespierre !



Comment ? Pourquoi ? Et quel est le fichu rapport avec l’Islande ? Te demandes-tu alors, ami lecteur. Je te laisse le plaisir de le découvrir, mais sache qu’à ce moment-là, moi, je plane. Je vogue, je me laisse porter en toute liberté par les courants secrets et mystérieux qui agitent chaque œuvre de Vargas. Ça tourne, ça zigzague, ça louvoie, ça menace même de chavirer à certains instants, mais on s’en fiche puisque c’est ça qui est si bon. Jusqu’à la grande révélation finale, toujours un peu décevante dans son pragmatisme terre-à-terre, mais qu’importe, puisque c’est le voyage qui nous enchante et nous berce et pas sa destination.



Délicieux comme d’habitude !



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Temps glaciaires

Sur la couverture de Temps glaciaires, se dessine au loin la silhouette d'un sanglier ou plutôt d'un marcassin. Le susdit se prénomme Marc et a le groin sympathique. Le personnage est secondaire dans le dernier roman de Fred Vargas mais il n'en a pas moins son importance et il faudra attendre la toute dernière page du livre pour connaître son sort. Techniquement, Fred Vagas écrit des polars ; objectivement, ses récits appartiennent à la littérature avec un L majuscule. Temps glaciaires débute avec des suicides suspects à Paris, l'enquête fait une embardée vers l'Islande avant de s'attarder auprès des membres d'une drôle de communauté qui se "divertit" dans des jeux de rôles autour des discours de Robespierre durant la Terreur. De quoi y perdre son marcassin pour une laie normalement constituée dans cette "grosse pelote d'algues enchevêtrées." Mais le lunaire commissaire Adamsberg et son escouade de policiers étranges veillent au grain. Résolution (française) il y aura après moult circonvolutions, échappées poétiques, fantastiques et drolatiques en prime. Le voyage est géographique et historique, et même parfois gastronomique (ah, les pommes paillasson !). Chaque livre de Vargas est à part. Elle se renouvelle, explore de nouvelles contrées. Mais son univers, qui balance entre rêverie, réalisme et absurde, reste familier. Une marque (Marc ?) de fabrique qui en fait bien plus qu'une simple auteure de rompols. C'est une équilibriste, une ambianceuse hors pair, une romancière qui enchante la langue française et guillotine toute idée préconçue d'intrigue linéaire. Comme dit-on magicienne en langue marcassin ?
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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L'Homme aux cercles bleus

« L’homme aux cercles bleus » fut donc mon premier Fred Vargas officiellement lu. J’y découvre donc le commissaire Adamsberg, fraîchement muté de sa province pour la capitale, avec déjà sa réputation qui l’a précédé. J’y croise l’inspecteur Danglard, une éminence de réflexion, nouveau chouchou de l’inspecteur, qui semble par moment plus attiré par la bouteille de vin blanc que par les enquêtes.



Depuis plusieurs mois, les journaux relatent un événement qui amuse les Parisiens : de grands cercles sont dessinés à la craie autour d'objets aussi anodins que variés, et ornés d'une phrase mystérieuse, écrite dans une belle écriture soignée : "Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors ?".



Beaucoup s'amusent de cette excentricité, certains s'irritent, et Adamsberg s'inquiète. Il perçoit au travers de ce geste anodin les prémices d'une catastrophe et ne retient de ces cercles que la cruauté qui s'en dégage et qu'il est le seul à sentir.



Un excellent polar contemporain, proche de mes quartiers, où l’humour et l’excentricité des personnages donne un cachet authentique et légèrement loufoque à ce roman. Une bonne découverte, en somme. D’autant plus que la plume de Fred Vargas est originale, que les pages se succèdent avec plaisir tout au long du roman, que ses phrases rendent une atmosphère particulière et que cette virée dans les quartiers parisiens me donnent envie de m’y balader avec mon appareil photo pour y saisir quelques instants cocasses à la recherche de cercles bleus et de toutes les trouvailles que je pourrais y dénicher à l’intérieur… Le couple Adamsberg / Danglard est marrant à suivre dans leur enquête avec des méthodes d’une autre époque et plutôt atypiques dans la littérature noire d’aujourd’hui…



« L’homme aux cercles bleus », un roman fantasmagorique.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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L'armée furieuse

Je me suis de nouveau essayée à côtoyer Adamsberg. La chimie ne s'est pas révélée. Nous suivons Adamsberg en Normandie où, apparemment, une armée fantomatique se charge de faire justice et où un pigeon, maltraité à Paris, sera en convalescence. Je crois qu'il y a véritablement quelque chose dans le caractère des personnages de Vargas qui m'énerve. Est-ce les absences et les intuitions du commissaire? L'érudition ou la culture encyclopédique du commandant? La stature ou corpulence du lieutenant ? Ou encore celle qui mange tout le temps ou l'autre qui dort partout ? Je ne sais pas. Ce que je sais c'est que j'ai beau essayer , ce deuxième degré ou cette fantaisie ne me touche pas . Pourtant...
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Quand sort la recluse

Avec quelle impatience et quelle jubilation j'ai retrouvé Adamsberg et son équipe ! Excellent cru que ce dernier roman!



Un régal arachnéen, devrais-je dire.... car une araignée d'un type particulier, la recluse, est au centre de la toile tissée par un assassin...Plusieurs hommes âgés sont déjà morts, piqués par ces recluses, et des pistes( fausses et vraies à la fois) vont conduire Adamsberg vers un orphelinat où une bande de monstres a semé il y a longtemps la terreur, et a commis des viols.



Le commissariat est mis à mal car, dès le départ, Danglard s'oppose à Adamsberg de façon imprévue et peu compréhensible, ce qui compliquera l'enquête.



Notre inspecteur lunaire saura faire éclater les bulles dispersées de son esprit et dissiper les brumes, pour atteindre une vérité terrible et triste...



J'avais deviné l'identité du coupable assez vite mais cela n'a en rien gâché mon plaisir de lecture. L'humour des conversations, la tension entre Danglard et Adamsberg, le double sens de la recluse, les recherches archéologiques(que l'auteure connaît bien....), la finesse psychologique , tout m'a enthousiasmée dans ce livre! Ah! On ne cherche évidemment pas une grande vraisemblance, mais on se laisse sans hésiter entraîner dans les déambulations mentales et physiques du si attachant Adamsberg. Vivement la prochaine enquête !
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L'armée furieuse

Un polar d’humour et de superstitions françaises.



J’aime bien découvrir les légendes et les superstitions d’autrefois, même si elles sont parfois sanglantes et peuvent avoir des conséquences néfastes pour des personnes innocentes. Aujourd’hui, on qualifie ces histoires de « fantastiques », on les classe, comme les contes, dans un genre littéraire mineur, mais ces légendes ont longtemps eu une valeur de croyances religieuses et ont ainsi joué un rôle important dans la vie des gens. Je trouve fascinante la complexité et la richesse de cet imaginaire traditionnel et j’ai bien apprécié que le commissaire Adamsberg croise la route de la Mesnie Hellequin.



J’aime aussi l’humour de Vargas. Elle crée des personnages loufoques, tellement improbables, et les place dans des situations pour le moins incongrues, comme pour ce pigeon blessé par un voyou qui est adopté par l’équipe de policiers. On confiera même à l’expertise scientifique la corde qui liait les pattes du pauvre volatile. (Pour ma part, je crois qu’on ne doit pas faire souffrir inutilement les animaux, mais dans un tel cas, l’euthanasie m’aurait semblé tout à fait appropriée, surtout compte tenu de l’ampleur des dégâts causés par ces détestables oiseaux.)



Un bon polar et une agréable lecture si on accepte de laisser une grande place à l’imaginaire et au farfelu.

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Coule la Seine

3 enquêtes qui se tiennent dans 3 nouvelles. Le recours à ce type d'écrit plus concis n'enlève rien à la qualité habituelle que l'on trouve dans les romans de Vargas.

Et cela n'empêche même pas quelques messages de passer à propos de notre société de consommation avec les fêtes obligées. Notamment celle de Noël. Sur le choc visuel que nous renvoie les clochards assis dans les recoins des rues désertées et froides, la nuit du 24 décembre....



Adamsberg est toujours l'enquêteur qui prend son temps. Dans la dernière enquête, il prend ce temps nécessaire pour essayer de discuter avec le clochard témoin d'un assassinat. Mais ce dernier demeure enfermé dans son mutisme car personne ne veut acheter ses éponges qu'il vend 5 francs.



Dans ces nouvelles on trouve beaucoup d'empathie de la part de ce curieux enquêteur pour ces vagabonds qui ne demandent finalement qu'un peu d'attention. Comme tout être humain!
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Petit traité de toutes vérités sur l'existence

Fred Vargas s'amuse et c'est son droit. D'autant plus qu'elle est très sérieuse, quoi qu'un peu bavarde comme ma tante Simone (mais je ne veux pas vous ennuyer avec ma famille). La lecture des critiques existantes sur le site de Babélio ne laisse aucun doute: les avis concernant cet opuscule sont pour le moins qu'on puisse dire partagés.

C'est dur à croire, car enfin, qui à ce jour a réussi à donner des réponses simples et convaincantes à tous les problèmes de l'humanité, j'ai nommé l'amour, la guerre, la vie des vers de terre, et cela en une centaine de pages? J'attends avec impatience de voir une représentation théâtrale de cette oeuvre à part, en particulier la scène finale au cours de laquelle l'auteure, actrice et philosophe est mise en pièces par une horde de fourmis en colère.



PS: merci à Liseron43 de m'avoir fait connaître ce livre!
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Sous les vents de Neptune

Une intrigue un peu différente. Un Adamsberg qui doute, se transforme, évolue. Grandit un peu sans doute.



Des personnages tellement forts et vivants qu'on imagine qu'on pourrait les croiser au bord de la route. Non ... En fait non, on n'imagine pas. On aimerait qu'ils existent. A l'instant, là, tout de suite, j'ai même un petit pincement de coeur en pensant que Clémentine, Danglard, Adamsberg et Retancourt n'existent pas. Si ce n'est dans le coeur de tous ceux qui les ont fait vivre quelques instants.



Un Fred Vargas c'est paradoxal. On a envie de le finir vite pour aller au bout de l'énigme mais on le savoure et on déguste cet univers si riche, si imagé. Légèrement décalé ... Franchement barré même par moments.



On a envie que les dragons cotoient les cathédrales et les pylones. On aime les vieilles qui se promènent dans les tunnels en chaussons et les frères qu'on a laissés dans un champ il y a bien longtemps. On aime que la confiance tienne à un mégot écrasé avec le pouce ou les écureuils amoureux.



Un Fred Vargas c'est un moment volé, un espace à part et si elle n'existait pas il faudrait l'inventer.

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Un peu plus loin sur la droite

Entrons dans ce petit café parisien. Marthe, une ancienne prostituée, s’escrime sur une grille de mots croisés et Louis Kehlweiler, ou Ludwig, ou même l’Allemand, tente de ne pas perdre sa boule au flipper. Deux mois qu’il n’était pas venu dans ce café mais là, il se passait sûrement quelque chose de louche au banc 102 et il fallait en informer Marthe. Des bancs de Paris numérotés, et même des arbres, c’est bien plus facile pour ne pas se perdre dans les descriptions alentour afin de les situer. Louis ne travaille plus pour le ministère mais « il n’était pas question d’arrêter le train » donc, en bon artiste des traques de tous genres, il continue de flairer et a besoin d’un peu d’aide de son amie.

Finalement, de retour au banc 102 sous une pluie battante, il avise et s’indigne d’une déjection canine sur la grille de l’arbre avoisinant le banc. Le lendemain, pas trop tôt puisqu’il n’est pas matinal, le déluge ayant nettoyé la grille et ce qui la salissait, il ramasse un fragment d’os qui, après étude, ressemblerait bien à un morceau d’une phalange de pied féminin. Il préfère refiler l’affaire initiale à un journaliste et se concentre alors sur ce petit os moitié digéré.



Remonter à un meurtre avec un tel indice, il fallait bien toute l’imagination de Fred Vargas pour en faire une recherche passionnante et hautement récréative. Il vous faudra apprendre la théorie de Louis, celle de la main gauche et de la main droite pour déjà comprendre le titre de l’ouvrage. Et puis, n’oubliez pas un petit pulvérisateur d’eau afin que Bufo, son crapaud de compagnie, ne se dessèche pas dans sa poche ou dans les atmosphères surchauffées. Parce que dès qu’une information est découverte, il faut en référer, avec des mots simples, à Bufo.

« Ce type qui cherchait des meurtriers improbables à partir de n’importe quelle merde de chien ne devait pas tourner plus rond que les autres. »

Précisons alors que les personnages sont légèrement ou complètement décalés, et quel plaisir de lire en eux tout le potentiel créatif et humoristique de Fred Vargas ! En nous faisant partager leurs dadas ainsi que leurs petits soucis personnels, surtout au niveau affectif, l’autrice nous les rend tellement familiers qu’on en oublie presque qu’ils sont fictifs. À côté de Marthe, qui n’arrive jamais à se rappeler de l’Ob pour le caser dans ses mots croisés, de Louis qui, après chaque démarche, demande tout de go une bière, il y a aussi un historien scotché sur le Moyen Âge, spécialiste du seigneur de Puisaye, et un préhistorien calé dans le domaine des fouilles, même sans fouiller.

Donc, avec une telle équipe, après de nombreuses heures à épier tous les sorteurs de chiens autour du banc 102, il ne faut pas s’étonner de dévier vers un petit port breton et sa grève reculée riche en bigorneaux.



Souriez, vous lisez un roman pour vous détendre, et ça fait du bien ce petit moment réjouissant alors que, comme nous le répète Kehlweiler, « le monde est à feu et à sang ».

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Pars vite et reviens tard

Voici un certain temps que je ne m'étais pas plongée dans un roman de Fred Vargas. Mais le Père Noël, qui a bien étudié la liste des auteurs retenus pour le challenge solidaire 2024, vient de m'en donner l'occasion : je lui dis un grand merci.

Quel plaisir de retrouver l'atypique commissaire Jean-Baptiste Adamsberg et son sympathique adjoint Adrien Danglard !

Nouvelle affectation à Paris 13ème, nouvelle équipe et tout de suite une enquête des plus étonnantes à mener.



Des signes mystérieux apparaissent d'abord dans les étages de certains immeubles, puis se multiplient : des chiffres 4 inversés sont peints sur les portes des appartements à l'exception d'une seule. Pourquoi ? Que signifient-ils ? Seraient-ils l'oeuvre d'un simple tagueur ou représentent-ils une menace ? Peut-être sont-ils inquiétants, car dans le même temps, dans le quartier de Montparnasse, place Edgar-Quinet, des "annonces spéciales" présageant le retour de la peste noire commencent à semer la panique dans la population. Puis viennent plusieurs morts suspectes apparemment des assassinats qui pourraient être en lien avec une potentielle épidémie... Des victimes de la peste ?



Ce roman, malgré quelques longueurs, a réussi à m'accrocher et m'a fait passer un bon moment. Encore une fois Fred Vargas nous entraîne dans une enquête surprenante mais passionnante. On y côtoie des personnages attachants, souvent atypiques. Joss le Guern, ancien marin breton devenu "crieur professionnel", le vieil érudit Decambrais, Bertin le géant normand, Damas responsable du magasin Roll-rider et sa soeur Marie-Belle, Lizbeth, Eva... Toute une petite communauté d'individus cabossés par la vie et qui se serrent les cours.



L'intrigue est prenante, addictive, très originale mêlant croyances et superstitions médiévales à des situations actuelles et à une sinistre histoire de vengeance familiale. Un polar bien écrit qui tient en haleine jusqu'au bout.



#Challenge solidaire 2024





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Sur la dalle

Drôle de titre pour le dixième polar de la série Adamsberg, une suite agréable pour les amateurs heureux de retrouver la folle équipe du lunatique commissaire.



L’histoire démarre tranquillement avec Adamsberg qui recueille un hérisson victime d’un « hit-and-run ». Il a conduit la pauvre bête chez le véto en s’informant régulièrement de son état par la suite.



L’intrigue se déplace ensuite en Bretagne, dans un village fictif qui abrite un descendant de Chateaubriand et toutes sortes de superstitions. On aura un tueur revanchard, des histoires de harcèlement scolaire et même une bande de malfrats aux multiples talents.



Et on aura les enquêteurs, dont ce commissaire qui divague, on dit même qu’il extravague et a de la difficulté avec les mots, une policière tellement forte qu’elle peut casser de menottes ou battre tout le monde au sprint et un informaticien doux mais hypersomniaque.



Un polar où il faut accepter que ce soit improbable, loufoque sans être vraiment drôle, comme d’éviter de marcher sur les lignes du trottoir pour ne pas attirer le malheur peut être considéré comme loufoque.



C’est aussi un livre où on trouve des remarques subtiles et un joli plaidoyer pour la rêverie et la méditation.



Malgré les crimes sanglants, une plaisante lecture estivale.

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Quand sort la recluse

Une nouvelle enquête du commissaire Adamsberg et de son équipe.

Les enquêteurs vont devoir démêler la toile des meurtres commis… par une sorte d'arachnide peu commune.



A peine débarqué d'Islande, Adamsberg se retrouve impliqué dans l'enquête sur la mort de plusieurs octogénaires ayant succombé à la morsure d'une araignée appelée Recluse et dont l'espèce a pourtant quasiment disparu du territoire français. Un épisode comportant un bestiaire impressionnant et des épisodes de l'histoire religieuse peu connus.



Fred Vargas est l'une de mes auteures françaises de littérature policière favorite. Et ce récit me conforte dans mon opinion.

L'auteure prend le temps d'installer l'intrigue. A l'instar du flegme du protagoniste, on se laisse porter par la plume toujours exquise de l'écrivaine. La description des lieux, les personnalités atypiques qui composent l'équipe du commissaire Adamsberg et leurs dialogues truculents ont fait de cette lecture un très bon moment.

Cet opus emprunte une note plus grave que ceux que j'ai pu lire jusqu'à présent de cette auteure. Il y est question de la condition féminine et de vengeance. Difficile d'en dire plus sans spoiler. A travers une vaste toile d'émotions , le lecteur passe par la perplexité face aux différentes pistes suivies par les enquêteurs, le sourire lors des échanges entre les personnages mais aussi l'horreur et le dégoût lorsque l'écheveau se démêle et que le mobile est mis à jour.



Une auteure et des personnages que j'ai toujours autant de plaisir à suivre.

Un très bon moment de lecture et un épisode qui se place dans mes préférés de cette série.
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Coule la Seine

Dans les commissariats il ne se passe pas que des histoires longues et compliquées à résoudre qui pourraient donner lieu à l'écriture de romans. Il y a aussi le tout-venant. Des histoires qu'un limier comme Adamsberg résout en quelques cogitations de son cerveau de flic à qui on ne la fait pas. Avec l'intuition et le sens de l'humain qu'on lui connaît, à défaut de rester lettre morte sur la main courante, ces histoires-là peuvent avantageusement donner matière à l'écriture de quelques nouvelles, que Fred Vargas livre à notre divertissement.



Coule la Seine est un petit recueil de trois nouvelles qui, lorsqu'elles mettent Adamsberg aux prises avec des SDF, la gouaille et le détachement qu'on leur connaît avec ce qui importe au reste du monde, donnent lieu à des joutes désopilantes entre ces derniers et le foutu flicard qu'il reste à leur yeux.



Sur les bords de Seine, avec un Adamsberg au mieux de sa forme, j'ai oublié pendant une heure les contraintes du confinement. Génial.

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Quand sort la recluse

Adamsberg est de retour ! qu'on se le dise ... Un grand un très grand Vargas , un Vargas comme je les aime Quel plaisir de retrouver les brumes de notre commissaire, ses bulles gazeuses ses proto-pensées.. Adamsberg et sa brigade qu'il compare à un voilier de Magellan cherchant le passage vers le Pacifique . Cette fois-ci direction Nîmes . La toile s'affole la recluse a sévi deux victimes à son actif . Mais comment est-ce possible ? C'est compter sans Adamsberg et son équipe . Je vous laisse en bonne compagnie , tout ne se passera pas comme prévu mais le port sera atteint .

Ceux qui aiment Vargas foncez ceux qui ne la connaissent pas encore n'ayez aucune hésitation . Bonne lecture à tous .
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Temps glaciaires

Nous retrouvons son personnage récurrent le commissaire Adamsberg qui va être confronté à une série de meurtres assez étranges. En effet, un signe qui ressemble fortement à une guillotine est retrouvé sur les lieux des crimes sans aucune explication ni aucune revendication.



Ce casse-tête policier va mener notre cher commissaire ainsi que son équipe d'enquêteurs vers les contrées lointaines de l'Islande et ses légendes mais aussi vers une piste étonnante qui va leur faire remonter le temps jusqu'à la Révolution française.



Concernant mon avis sur le livre, je dois reconnaître que malgré mon enthousiasme et mon attirance pour la plume de la romancière, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Il a fallu un peu de temps à l'auteur pour poser les bases du récit et cela se fait sentir; Ma femme n'a pas succombé au charme de l'histoire et a préféré abandonner la lecture (et les cadavres) en cours de route.



Par contre, une fois rentrer dans le récit, il est difficile de lâcher le roman car le suspense monte crescendo et l'on est impatient de découvrir qui se cache derrière la série de meurtre et aussi de connaitre le lien entre le meurtrier et ses victimes.



J'ai appris pas mal de chose à la lecture de ce roman notamment concernant le très emblématique Robespierre et la période trouble dite de la Terreur. Etant assez réceptif aux récits historiques, j'avais déjà très envie de lire « Fouché, les silences de la pieuvre » d'Emmanuel de Waresquiel et le roman de Fred Vargas m'a aussi motivé à acquérir « Robespierre » de Hervé Leuwers.



Pour conclure, je dirais que « Temps glaciaire » est un livre intéressant, plein d'humour mais que je risque d'oublier malheureusement car il n'a pas su me captiver de bout en bout !
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Sur la dalle

Chouchen.



Le commissaire Adamsberg doit résoudre une nouvelle enquête en Bretagne.



Je l'ai attendu avec impatience ce nouvel opus d'Adamsberg, mais les premiers retours sur Babelio m'ont fait très peur. J'ai hésité à le lire m'attendant à une purge trahissant l'esprit de la série. J'ai débuté ma lecture avec appréhension, mais la lecture fût plutôt agréable.



Soyons honnête ce n'est clairement pas le meilleur Adamsberg. Notre "pelleteur de nuage" a un mystère à résoudre en Bretagne cette fois-ci. Mais seul une partie de la brigade l'accompagne, Veyrenc, Mercadet et Retancourt sont de la partie, exit Danglard. Je n'ai pas compris ce choix. Sa présence a vraiment manqué dans ce polar.



J'ai aussi eu du mal avec l'action. Les dialogues sont nombreux et interminables. La brigade passe la moitié du roman à table à boire du chouchen. Certains passages partent dans le grand n'importe quoi et n'ont rien à voir avec l'ambiance posée de la série. Quant aux personnages ils ne sont que l'ombre d'eux-même.



Mais par moment, j'ai retrouvé cette atmosphère propre à Fred Vargas. Tout particulièrement lors de la résolution de l'enquête. Pour moi "Sur la dalle" n'est pas une purge, mais la continuité du déclin des enquêtes d'Adamsberg. Depuis "Temps glaciaires" je trouve qu'il manque de plus en plus quelque chose dans l'écriture de Fred Vargas. Le dernier que j'ai pris un immense plaisir à lire est "L'armée furieuse".



Bref, une déception prévisible.
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Temps glaciaires

Un roman policier très étrange dans lequel se mêlent le fantastique, l’histoire et le mystère. Le Héro récurrent, Adamsberg, est confronté à une étrange série de suicides pour lesquels il détecte une curieuse marque.



De l’Islande à une société très fermée d’adorateurs de Robespierre, le commissaire semble perdu dans de nombreux signes qu’il est extrêmement difficile de relier entre eux. Luttant contre les réticences de ses collaborateurs, Adamsberg, s’engage sur des voies pour le moins tortueuses.



Le rythme de Fred Vargas est hypnotisant. Le commissaire nous conduit dans les méandres de sa réflexion, il nous perd, nous rattrape et nous convainc. Fred Vargas est maître dans l’art d’imposer son tempo et j’apprécie énormément.

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Dans les bois éternels

Des êtres dissociés, des cousins remués, un compatriote des vallées pyrénéennes qui parle en alexandrins, une médecin légiste dont la soixantaine n'a pas entamé le charme propre à faire chavirer Adamsberg, et pour couronner le tout des cerfs éventrés en Normandie, avouons qu'il y a de quoi disperser les idées et y faire perdre son latin à un être rationnel. Oui mais voilà, Adamsberg n'est pas un être rationnel. C'est un "pelleteur de nuages."



Disons-le tout net Adamsberg a un problème de management. Il pèche par manque de capacité de persuasion, d'esprit de cohésion et de pédagogie à l'égard de ses subordonnés. En fait, il ne veut pas s'en donner la peine. Ils doivent donc le suivre aveuglément. Réfléchir, c'est s'opposer. Car lorsqu'il est pris dans les réflexions que lui inspire son sixième sens, ses équipiers en sont réduits aux croyances. Il y a donc ceux qui croient et ceux qui ne croient pas. C'est pour ça que sa brigade criminelle est souvent divisée.



Il faut dire que dans l'affaire des bois éternels, il y a de quoi leurrer son monde. le fil qui pointe de l'écheveau est plutôt ténu et fragile pour élucider le meurtre de deux gros bras que rien ne relie au milieu du banditisme. Ce fil, lorsqu'on l'exploite, fait apparaître une recette codée extraite d'un grimoire du 17ème siècle, celle d'un d'élixir de vie. C'est confus à souhait, voire impénétrable au commun des mortels. Il faudra bien toutes les ressources combinées d'un commissaire inspiré et de son adjoint instruit, l'encyclopédie de la brigade, fraîchement promu commandant, pour démêler l'écheveau que le commanditaire des crimes a savamment enchevêtré. Fred Vargas l'a bien mitonné celui-là. Difficile pour le lecteur de se faire son opinion du coupable avant qu'Adamsberg le lui désigne.



On retrouve la passion de l'auteure pour les contes et légendes du Moyen-âge. Mais c'est tellement tortueux qu'on a du mal à se figurer un esprit moderne s'engluer dans pareille machination autour d'une croyance d'un temps où la pierre philosophale faisait encore rêver. C'est un peu dommage, cela déprécie le scénario. Mais soit, le genre autorise tous les artifices pour convoquer les fantômes du passé et tenir en échec les techniques d'investigation modernes.



En tout cas cette affaire donne à Adamsberg l'occasion de renvoyer l'ascenseur à sa fidèle lieutenant Violette Rétancourt, dont d'aucuns prétendent que son gabarit et ses chances de séduction refoulées lui autorisent certaines libertés et prises de risque. Mais cette fois elle est allée un peu loin dans l'indépendance. Elle avait extirpé son patron du Canada où il était en mauvaise posture, il la tire in extremis d'un mauvais pas. Le flair d'Adamsberg lui fera faire confiance à celui d'un membre de la brigade qu'on avait pris l'habitude de voir se réchauffer sur la photocopieuse. C'est Boule, le chat. Pour une fois il intervient dans une enquête. On en pensera ce qu'on voudra.



Des êtres dissociés entre l'alpha et l'oméga, des cousins remués, y aurait-il du rififi dans la famille Adamsberg ? La lecture des Bois éternels nous affranchit sur ces expressions pour le moins surprenantes lesquelles trouvent leur éclaircissement dans la criminologie ou le parler local. L'étude des caractères étant une marque de fabrique chez Fred Vargas, elle nous soumet un ouvrage dans lequel on reconnaît bien sa touche cérébrale pour nous concocter une énigme musclée sur fonds historique. Un bon moment de lecture à partager l'ambiance de la brigade criminelle version Adamsberg avec laquelle j'ai eu l'occasion de me familiariser.

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Quand sort la recluse

Il y a quelques années, j'avais découvert Fred Vargas avec L'homme à l'envers, et je me rappelle en avoir eu un sentiment mitigé. Pour ma deuxième enquête d'Adamsberg, je ne suis toujours pas vraiment convaincue. Ce n'est pas que cette lecture n'ait pas été agréable, mais je suis loin d'avoir le même ressenti que toutes les critiques élogieuses que j'ai pu lire de cette série policière. Peut-être que ça vient du fait que je n'ai pas commencé par le début, j'aurais peut-être dû apprendre à connaître Adamsberg. Là, j'ai surtout eu l'impression d'un personnage excentrique, qu'on supporte, plus que l'on apprécie, pour ses capacités de déduction qui sortent de l'ordinaire, mais que ses méthodes insupportent son entourage et surtout sa hiérarchie. C'est une sorte de Dr House de l'enquête policière. Je n'ai pas trop accroché à cette personnalité.

Même si globalement cette lecture m'a plu, j'ai trouvé quelques longueurs et des liens de causes à effets cousus de fil blanc. Je ne pense pas que ce livre me laissera beaucoup de souvenirs.
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