AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Frédéric Dard (1533)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les morues se dessalent

Une fois de plus San-Antonio quitte la police.

Mais cette fois c'est avec perte et fracas et la ferme intention de couper les ponts avec elle.



C'est donc seul qu'il se lance dans une enquête à haut risque à Copenhague puis au Groenland.



Au risque de me répéter, je pense que même les détracteurs de Frédéric Dard doivent admettre le réel talent de romancier de l'auteur.

Sens du rythme, manière de croquer un personnage en quelques mots, sens de la formule qui fait mouche...



J'ignore si la série des San-Antonio constituait pour Dard une sorte de récréation, elle en est une en tout cas pour ses lecteurs !



Dard a dit qu'il n'écrivait pas pour des lecteurs, mais pour des amis.



Si je considère les heures de lecture enthousiaste que je lui dois, je peux affirmer qu'il ne mentait pas !
Commenter  J’apprécie          360
Le Norvégien manchot

Tavernier ! Oui vous, là, le manchot du Nord !

Je faisais escale dans le port du Havre et je me retrouve cloué au lit, un coup de surin dans les entrailles. Vous pouvez m'expliquer ?

Ça a pris du temps mais j'ai compris. En ce temps-là le Norvégien "aidait" les capitaines des fameux trois-mâts à constituer leurs équipages en "aidant" les ivrognes de la taverne à monter à bord pendant la nuit de pleine cuite, souvent des marins entre deux eaux. Si vous résistiez, dans un éclair de lucidité alcoolisée, son acolyte vous "chatouillait" du poing ou de la lame. Ce fût mon cas.

Va savoir pourquoi il m'a récupéré et m'a soigné chez lui... Il aime bien les gens faut croire, comme j'vous dis, il aide beaucoup dans le coin. Sur le port, sa taverne est bien connue.

On a sympathisé, la différence d'âge sans doute et puis il aurait peut-être bien aimé avoir un fils, mais il a eu une fille. Elle me soigne bien et je trouve que Madame Marie est si belle, elle parle bien et a de jolies manières. Tout l'opposé de son paternel. C'est peut-être pour ça qu'il l'a mariée avec le plus dur des capitaines, un monstre. Personne ne veut être de sa galère, l'équipage marche au fouet et croyez moi c'est rude. Comment fait-elle pour vivre avec ce rustre ? Ah si... Marie...



Un très bon roman d'aventures, de la contrebande, des bateaux de légende et des histoires d'amour sur les flots. La belle écriture, raffinée, de Frédéric Dard qui nous embarque loin avec le norvégien manchot.



Commenter  J’apprécie          366
Salut mon pope

Pinaud en disciple du grand Sherlock Holmes ! Rien que ça !



J’ai souvent eu l’occasion de dire ici à quel point la période de la fin des années 60 était, à mon goût, la meilleure de la série. Une période que je vois démarrer avec « Bérurier au sérail ».

Jusqu’ici, Frédéric Dard, avait tâtonné, au gré des inspirations : plus ou moins de services secrets, plus ou moins de calembours, de notes en bas de page, de digressions, d’énumérations fantaisistes, de sexe. Plus ou moins de Béru, de Pinaud…

Depuis « En peignant la girafe », et son « Coup de semonce au lecteur », l’auteur a annoncé la couleur : « J’aime mieux vous prévenir tout de suite. Les choses étant ce qu’elles sont, et l’époque ce que vous savez, j’ai décidé de réagir en écrivant des bouquins de plus en plus délirants et riches en calembredaines. ». La recette est prête ; et « Salut mon Pope », paru au 2 ème trimestre 1966 fait partie de mes épisodes favoris.



Au fil des pages, on rencontrera deux Alexandra gaulées comme c’est pas permis, Barbara Slip, une ancienne vedette du cinéma muet sur le retour, Béru en pope, pineau en Sherlock Holmes (déjà dit plus haut). On visitera un barlu, le Kavulum-Kavulos, dont le capitaine, Komtulagros est hospitalisé : il ne s’en remet pas : ON A VOLE LA VICTOIRE DE SAMOTHRACE pendant le transport qui lui incombait à la suite d’un prêt de l’œuvre d’art à la Grèce. On côtoiera l’interprète Kessaclou, indispensable vu que l’intrigue se déroule en grande partie au pays des Hellènes…

Et Pinaud qui fera une découverte inattendue… Méthode d’investigation so british, my dear !



Pour finir, un avis qui n’engage que moi et qui reviendra souvent maintenant que la « grande période » commence : Chais pas vous mais moi, un San-A, j’trouve ça con… Mais ça m’fait marrer…

Et celui-là, plus que d'autres...

Commenter  J’apprécie          360
Bérurier au sérail

Allez ! Ca faisait un moment ! le « petit » San-Antonio du mois ! Enfin, du mois…

Commençons par un petit cours de géographie : connaissez-vous le Kelsaltan ? Non, bien sûr. Je m'en doutais…

Kelsatan : Imanat du Moyen Orient ; capitale Kelsalmeque ; habitants, les Kelsaltipes ; principales richesses, le pétrole ; accessoirement un peu d'agriculture et d'élevage sur les contreforts des Monts Zémerveilles. Un pays officiellement gouverné par l'Iman Komirespyr…



Voilà la présentation que dispense le chargé des affaires arabes, Oscar Avane, dans le bureau du boss à l'équipe de San Antonio au grand complet : San Antonio, soi-même, Béru et Pinaud bien sûr, Mathias dont c'est le retour depuis « Fleuve de nave vinaigrette », mais aussi Filoseille, Nabus et Ronchond inconnus au bataillon.

Il faut dire que l'heure est grave, un vol de la compagnie Trans-Lucide assurant la liaison Pékin-Londres a été contraint d'atterrir dans le désert de ce beau pays, suite à un incident mécanique plus que douteux. Le problème c'est qu'un des passagers n'était autre qu'un agent des services spéciaux français convoyant d'importants documents et qu'il s'est volatilisé avec son garde du corps au cours de cette escale forcée.

Vous avez tout compris : l'équipe de notre commissaire national est chargée d'élucider ce mystère.



Nous y voilà. Les souvenirs de mes quinze ans ne m'ont pas trompé : « Bérurier au sérail », c'est du bon, du très bon San-Antonio. Jusqu'ici, il manquait toujours un ingrédient, comme quand on oublie de mettre le bouquet garni dans le pot au feu… Cette fois tout y est : l'intrigue, les calembours, les notes en bas de page, la prise à partie du lecteur, les digressions insolites, les énumérations fantaisistes, elles les belles demoiselles ; forcement, dans un harem…



Une mission où les trois compères, San-Antonio, Bérurier et Pinaud ne manquent pas d'imagination pour se sortir d'un pétrin commak.

Bientôt dans la série, « Tango chinetoque » dont je garde aussi d'excellents souvenirs. La grande période n'en est qu'au début ! Avant ça, "La rate au court bouillon" et "Vas-y Béru" dont je ne me souviens pas...

Commenter  J’apprécie          363
Cette mort dont tu parlais

Paul Dutraz est un ancien colonial qui a dû quitter son poste en Afrique pour des raisons de santé. A seulement trente-six ans, il a amassé suffisamment d'économies pour vivre de ses rentes. Pour son retour en métropole, il acquiert une maison en Sologne. La propriété est isolée et très vite il souffre de sa solitude. Il décide de se marier et passe une annonce originale dans un quotidien pour trouver une compagne. Il obtient neuf réponses. Il en écarte huit qui ont eu le tort de joindre des portraits peu avantageux. le dernier courrier ne comprend pas de photo mais une lettre qui pique sa curiosité. Il rencontre peu après son auteure, Mina, qui lui présente dans la foulée son fils Dominique, étudiant aux Beaux-arts. La mère et le fils partent le rejoindre en Sologne après la noce. Mais très vite, Dutraz va s'inquiéter de faits troublants. La monotonie de sa retraite rurale est belle et bien brisée et elle risque de prendre un tournant fatal.



« Cette mort dont tu parlais » est mon premier roman de Frédéric Dard sous patronyme. Le récit est bref et remarquablement construit. Il y est question de jalousie, de crime et de manigances machiavéliques. L'intrigue est ingénieusement menée et riche en rebondissements. L'histoire est un jeu de dupe où les rôles sont interchangeables. C'est un roman à suspense d'une grande efficacité. Je suis ravi de découvrir la face plus sombre de l'oeuvre du créateur de San-Antonio.

Commenter  J’apprécie          360
Si ma tante en avait

Je trouve le titre très inspirant, pas vous ?



L'action de cette aventure se situe en Bretagne, Mais un moment, je me suis demandé si ce n'était pas un roman d'anticipation, visionnaire le San-Antonio, il invente un département qui n'existe pas, les Côtes d'Armor, en effet, on est en 1978, il y a bien un département qui s'appelle les Côtes du Nord, mais les Côtes d'Armor n'apparaîtront que 12 ans plus tard.



San-Antonio et Béru sont mutés dans une petite ville côtière, une intrigue en bord de mer, des pêcheurs, des bistrots, et un cadavre qui met du temps à venir, faut quand même un peu profiter de ce merveilleux pays ! Ce que je préfère dans les San-Antonio, ce sont ses multiples tergiversations (j'en ai relevé quelques unes dans les citations), ici on est servi, alors c'est du bon, bien fumé au bois de être, pas du belge mais du breton.



Mais faut quand même pas exagérer !



Il m'invective le sagouin ! « … sans faire des taches de graisse sur les pages, ni y déposer des crottes de nez, selon ta bonne habitude, parce que t'as beau circuler à bord d'un Sanantonio, c'est pas une raison pour t'y comporter en campingeur dégueulasse, comme si tu bivouaquais au bord de la Nationale 7. Et qu'à force, ça me crispe le cervelet autant que le rectum de voir mes polars tout meurtris de mépris, avec la couvrante arrachée, les pages froissées et plus cornées que ta pomme, et constellés des souillures qui composent la palette de ta pauvre vie foutrique. »



Et toi, tu viens bien souiller ma belle Bretagne, y ratiboiser un phare, nos phallus lumineux, étendards de notre fierté, oser y rapatrier Mamie Fanta de Djibouti sur une petite île buco(alcoo)lique, y déverser un dose de (poil à) ma zoute dans les déferlantes, y ramener des péquins panamés qui ne tiennent même pas la mer avec ton Béru Gerbax, y boulotter tous nos homards avec vos estomacs sur pattes, et après tu nous parle de respect !



Et bien sache que je n'ai même pas écorné une seule page !
Commenter  J’apprécie          351
Tire m'en deux, c'est pour offrir

Deux quoi ?



Le roman policier est le genre où il y a le moins de suspense, c'est pour ça que j'en lis rarement : Je te le donne en mille Émile, Je suis à peu près certain qu'à la fin, le héros va démasquer le coupable. Alors si j'ouvre de temps en temps un San Antonio, c'est pour le plaisir de le voir surcocufier les cocus, calembourrer et bourrer dans tous les sens, ça valdingue, les ballots ballottent, les pucelages s'envolent… Si les cons volaient, et bien ici, ils volent, avec les mots, le langage outrancier, plus loin, plus profond, comme il le dit : “C'est pas seulement les mots qu'il faut violer, mais également les phrases”. Il ne ménage pas ses ardeurs, dans tous les sens du terme, physique, mais aussi de la plume qui pèse sacrément lourd, elle traverse même le plancher quand elle écrit le mot haltères. Les mots sonnent aux oreilles et parfois au contraire, l'astuce n'est que pour les yeux, c'est tordu, tordant, torturé, et ça glisse. Bon, n'oublions pas notre histoire quand même : San Antonio va tenter d'innocenter un condamné, bref, pas besoin d'en dire plus, ce n'est pas ce qui est important. Moi, ce que j'aime, c'est quand ça dérape, et là, même les dérapages dérapent, et l'écriture devient parfois totalement incontrôlable, bien plus que San Antonio lui-même. C'est une formidable idée de signer ses romans du nom du personnage, on n'est jamais très loin de la schizophrénie totale, c'est le héros qui écrit, mais l'auteur se permet alors une quantité de digressions infinies, allant de la vantardise (20 cm !), à quelques critiques de l'actualité de l'époque (1979), et d'autres encore plus savoureuses sur l'écriture elle-même (vous trouverez dans les citations que j'ai publié sur le site, quelques moments d'anthologie). Et tout ça, c'est gratis, c'est même un plaisir quand ça vole bas, parfois le jeu de mot apparaît entre les lignes sans raisons, sinon celle de se lâcher, on dirait que les mots sortent malgré eux, l'auteur ne maîtrise plus sa plume, c'est elle qui le tient en son pouvoaaaar ! Alors ça plane, ça vole, mais souvent très bas, faut aimer le rase motte, rase touffe, parce qu'ici, c'est la spécialité.



Pour résumer et pour ceux qui n'auront pas le courage de lire ce long paragraphe sans retour à la ligne : jubilatoire !
Commenter  J’apprécie          354
Ça mange pas de pain

« Ca mange pas de pain », Fleuve Noir FN Police, achevé d’imprimer le 9 juillet 1970 ; et tout juste achevé de lire, il y a cinq bonnes minutes.



Après « Ma langue au Chah » qui, si j’en crois les dires de notre commissaire national, aurait été mal accueilli rapport à son côté franchement salace… ou ça lasse, parce que trop c’est trop , retour à une recette édulcorée. Béru, mais pas trop, Marie-Marie, un peu, Félicie, si peu : elle est en taule…



C’est pas du meilleur ! Mais bon ça se lit bien. On se marre aux pitreries de Béru arrivant comme un éléphant dans un service en porcelaine anglaise dans les toilettes de London Airport. On sourit aux espiègleries zaziesques de Marie-Marie…



San -A. tout juste en vacances se fait un scrabble avec Félicie, sa » brave femme de mère ». On sonne !

Se présente un certain Xavier Basteville, non seulement heureux propriétaire d’un laboratoire pharmaceutique, « Basteville et Clôtmann », mais également partenaire de golf du Boss. On lui a dérobé le contenu de son coffre bancaire ; un coffre qui contenait des documents de la plus haute importance.

Sur les conseils du vieux, Basteville vient s’adresser à San-A pour récupérer le butin. Une affaire privée comme ne les apprécie guère notre fin limier que douze briques sur la table finiront par décider. Les vacances avec Félicie attendront : Let’s go to London !



Un San-Antonio juste correct pour cause de manque de folie : tout (ou presque) y est mais bon, ça manque un peu de déjanté et c’est pas le flic de Scotland Yard Mac Heckett qui me démentira.



Nota : une petite originalité. Il est rare (je crois) que dans une série, l’auteur fasse référence à un opus non encore publié. En l’occurrence, ici, « Béru Béru », un hors série qui sera publié un peu plus tard.

Commenter  J’apprécie          350
Mets ton doigt où j'ai mon doigt

Vous imaginez bien qu’un San-Antonio avec un titre pareil, ça ne va pas faire dans la finesse, de toute façon, la finesse ce n’est pas la spécialité de la série. Dans cet épisode, on va y trouver un appareil photo qui déshabille, quelques insectes au poison foudroyant, une trappe qui s’ouvre sous vos pieds, un homme politique éclaboussé par une affaire de mœurs, beaucoup de poils, de coups de feu et bien sûr, un doigt qui va se poser là où un autre doigt s’y trouvait juste avant (deux fois). et ça bouge, ça remue dans tous les sens, on ne s’ennuie pas un instant. Loufoque, un peu absurde, l’intrigue policière ne brille pas spécialement par sa cohérence, ce n’est pas le style de la maison.

Le style, parlons-en, la plume baroque, grivoise, et délirante de San Antonio ne fait pas dans la dentelle, et c’est ça qu’on adore, en tout cas, en ce qui me concerne, et je ne suis pas le seul. J’ai savouré les joutes verbales autant que pugilistiques, j’ai ri en découvrant une partouze mémorable, bref, un épisode joyeusement drôle.

Une petite pour la route : « “Mets ton doigt où j’ai mon doigt, poulette et frotte ! Voilà ! Maintenant regarde : c’était juste qu’ du crayon feutre.” Il part d’un rire qu’on qualifierait d’homérique, si l’adjectif béruréen n’avait sa place sur le marché. »
Commenter  J’apprécie          350
Zéro pour la question

« Zéro pour la question », le petit San-Antonio bienvenu après un Jacques Spitz un peu ardu…

Il m'est souvent arrivé de dire ici combien je trouve géniale la période de fin des années 60 dans la série ; plein de souvenirs m'assaillent (1) : « Béru au sérail », « Salut mon pope », « En avant la moujik » et tant d'autres…

Par contre, aucun souvenir de ce « Zéro pour la question » et pour cause… L'année 68 commence par un volume bien moyen :

Ca commence par une visite chez le boss, Béru et San-A. le vieux est malade et l'heure est grave : on a PERDU la base de la terre Adélie en Antarctique. Plus de son, plus d'image… Mieux, les avions envoyés en reconnaissance ont disparu, eux aussi !



Disparue, elle aussi, la recette qui nous valut tant de grands moments : pas de Pinaud, très peu de digressions fantaisistes et énumérations abracadabrantesques, beaucoup (trop) de notes inutiles en bas de page, des calembours culminant bien au delà du calembour, rendant parfois la lecture difficile, un Béru presque aseptisé, si ce n'est dans les premiers chapitres…

Reste l'intrigue : un mauvais scénario à la James Bond qui met notre commissaire sur les traces de bandits Nazis, comme dans les débuts du commissaire…

La fin ? Baclée ! Bon, c'est pas la première fois que ça arrive, mais là ! que dis-je, bâclée… Ratée, osons le mot ; après tout, on a le droit d'être dur quand ce qu'on adore donne dans le passable.



On l'aura compris, ce San-A ne figurait ni dans la liste de mes préférés ni dans mes souvenirs. Il restera comme un trait d'union vers le suivant, « Bravo, Docteur Béru ». Tous les espoirs sont permis, bien que même après des recherches approfondies dans les recoins de ma mémoire, aucun souvenir non plus. Hum…



(1)Merde, c'est bien dit, ça. Notez que j'aurais pu dire masaï...

Commenter  J’apprécie          351
Du plomb dans les tripes

Si les 4 premiers épisodes de San-Antonio ne laissent déjà guère de place à l'oisiveté, Du plomb dans les tripes attaque avec notre lascar saucissoné dans une scierie, et avançant inexorablement vers la lame qui va le débiter en 2 dans le sens de la longueur...

Il va s'en sortir avec quelques solides blessures, pour tomber sur un type transportant des tortues dans un sac, sac que San-Antonio récupérera lorsque le gusse se fera descendre par des boches...

Un début à la hauteur de notre héros, qui échappera à bien des dangers et devra démasquer bien des salopards avant de pouvoir rentrer à Londres.

Encore une réussite pour moi!

Décidément, San-Antonio est un sacré gaillard !
Commenter  J’apprécie          350
Céréales killer

Le 6 juin 2000, Frédéric Dard tire sa révérence.

En avril de l'année suivante parait au Fleuve Noir cette ultime aventure du commissaire San-Antonio, dans un format semi poche avec une couverture signée Boucq.



Dard disait qu'il écrivait pour des amis, et c'est un peu comme cela que je le considérais, nonobstant la différence d'âge et le fait que je ne l'avais jamais rencontré.



Auteur populaire notoirement sous-estimé, il avait parfois il est vrai, la mauvaise habitude de tomber dans une certaine facilité.

C'est malheureusement le cas dans ce roman paru à titre posthume.



Une histoire peu crédible, comme souvent certes, mais les "pitreries" et "gauloiseries" habituelles font un peu long feu…



Il demeure pourtant, ça et là au détour d'un paragraphe une petite phrase bien tournée et pleine de bon sens, ce n'était pas le moindre talent de Dard, que de semer des pépites dans le fumier.
Commenter  J’apprécie          351
T'es beau, tu sais !

« T’es beau, tu sais », Fleuve Noir 3ème trimestre 1972, type E, couverture Carl Brenders.



Commençons par le négatif : ouf, « T’es beau, tu sais » est le dernier type E avec une couverture illustrée par Carl Brenders ; hideuse. Où sont passés les merveilleuses Gourdon ? Viendront bientôt les couvertures photo, à peine meilleures. Mais bon…



Notre commissaire favori se rend à Tenerife, Canaries pour assassiner un tueur de classe internationale ; un rusé. C’est d’ailleurs pour ça qu’on le surnomme « le renard ». Il doit passer à l’action sous peu sur l’île, aussi San-A. arrive-t-il sur l’île accompagné de Félicie, le couple Bérurier et Marie-Marie, sans oublier bébé Antoine, sensé faciliter l’approche du tueur. Ordre du boss : application du plan B. Le contact est établi. Les présentations ne sont plus à faire : le tueur, Martin Braham n’a pas tardé à identifier San-Antonio, ni la nature de sa mission à Ténérife…



On a affaire ici à un opus où l’intrigue est importante, plus que les fioritures de forme qui font un grand San-Antonio. Une intrigue confuse qui ne s’éclaircira que dans la conclusion du volume, où Marie-Marie, Miss Tresses, si vous préférez apportera la clé de voute de cet imbroglio, sans oublier de déclarer : « je cherchais le pourquoi que je veux t’épouser, Santonio. C’est pas que tu sois intelligent, mais t’es beau, tu sais ! »

Un bon épisode, malgré tout, même si je préfère ceux qui virent carrément à la déconnance au détriment de l’intrigue.



Prochaine étape : « Ca ne s’invente pas », mais ce sera pour le mois prochain…

Commenter  J’apprécie          340
Des clientes pour la morgue

Au restaurant avec un dénommé Bérurier, dont c’est la première apparition, après une esquisse, le trafiquant de revue porno dans « Des dragées sans baptème », San Antonio, découvre, aux toilettes un étrange client qui entre en homme et ressort en femme .

Il n’en faut pas plus à notre commissaire pour se glisser sur les traces de cécoince. Une virée qui le transportera en Suisse…



On est vraiment au début de la série, et les ingrédients de la recette ne sont pas encore en place. Certes, il y a bien Béru qui apparaît au début, et à la fin, mais, rien à voir avec l’Alexandre Benoit des années 60/70…

Pas de Boss, pas de mission officielle, juste le pif de notre commissaire préféré.

Quasiment pas de digressions, d’énumérations baroques, peu de jeux de mots d’argot et de calembours… Frédéric Dard se cherche ; il finira par se trouver et nous trouver…



Mais laissons le temps au temps : le meilleur finira bien par arriver.



Commenter  J’apprécie          340
Laissez tomber la fille

Ce second opus des aventures de ce cher San-Antonio, Laissez tomber la fille, nous entraîne dans le Paris de l'occupation ; l'arrivée au pouvoir des Petainistes à poussé notre commissaire préféré à prendre ses distances avec le gouvernement français, et le voilà contraint de passer ses journées à taquiner le goujon, sans grand résultat d'ailleurs, mais aussi à profiter des talents culinaires de Félicie, sa maman.

Mais lors d'un trajet anodin en métro, v'là t'y pas que notre héros prend du plomb dans le bide...

Qui et pourquoi ? sont évidemment les deux questions qui assaillent le lecteur dès ces premières pages, avant d'être entraîné dans une histoire d'espionnage, de castagne au pistolet et aux poings, de trahisons, mais aussi d'amour...

Un second épisode non moins excellentissime que le premier, qui va sans doute me contraindre à enchaînera illico avec le 3e...



Commenter  J’apprécie          342
Al Capote

Un vieux malfrat en fin de parcours, révèle que des documents concernant l'assassinat de JFK sont cachés dans le pénitencier désaffecté d'Alcatraz. San-Antonio est sur le coup ; accompagné par Béru et Mathias le laborantin il part pour les Zuhéssa..



Après quelques lectures un peu ardues, je me place en mode détente avec un San-Antonio..!



Comme très souvent, Al Capote est plus un roman d'espionnage qu'une vraie enquête policière.



San-Antonio et ses deux comparses exercent en toute illégalité de leur propre initiative. Pour le reste, ce sont frasques sexuelles, humour Hénaurme et calembours (les chapitres portent des titres détournés de grands romans tels que :" Voilages au bout de la nuit", "Autant en emporte l'ovin", "Prêcheur d'Island", etc.)





Bref, une lecture de pur divertissement, d'un opus qui n'est pas inoubliable, mais il ne faut pas pour autant sous-estimer Frédéric Dard, dont, incidemment on célèbre le centenaire (1921/2021).
Commenter  J’apprécie          343
Y a de l'action !

« Y’a de l’action » !

Après le (très) moyen « Faut être logique », un vrai San Antonio comme je les aime. Un vrai, que dis-je ; un pur, un dur, un velu, un tatoué… Ou un ta moué, comme vous voudrez ; ça bouge, ça saute (à tous les sens du mot), ça bondit, ça virevolte, ça jeux de mote, ça calemboure… Béru est grand, le Boss est chauve (pas nouveau, ça, mais bon…), Pinaud fugace, comme d’hab ; San-A égal à lui-même…

Un dangereux malfaiteur est à l’œuvre : L’hyène. Il est repéré au festival de Cannes où le Boss est présent dans le jury. Il n’en faut pas moins pour que celui-ci demande à San-Antonio de l’éliminer. Un aventure qui conduira notre commissaire national jusqu’en Suisse ; Ah, les suissesses…

Comme d’habitude, l’intrigue n’est pas le meilleur de l’ouvrage, surtout le dénouement un peu bâclé. La qualité du bouquin réside dans la forme : descriptions, énumérations et digressions fantasques, notes en bas de page, whisky (Bloody Mary aussi) et petites pépées, Béru impérial, Pinaud arlésienne (seul point faible du bouquin), calembours, etc.

Bref, un San-A conforme à mes souvenirs d’ado… Un San-A de la grande époque.

Commenter  J’apprécie          340
L'histoire de France vue par San Antonio

Qui l'eut cru ? Ou lustucru comme l'aurait dit Béru, pas si nouille que ça…



Oui, qui l'eut cru que ce premier San-Antonio Hors-série, obtiendrait le record des ventes de 1964 : 350 000 exemplaires ! Bon. Ça, c'est le côté mercantile de l'affaire que nous décrit avec une grande lucidité le célèbre commissaire, en avertissement aux lecteurs : « il faut toujours donner aux adultes l'illusion que certaines lectures leur sont réservées, tout en faisant croire aux enfants que certaines lectures leur sont interdites. de cette façon, les uns et les autres achètent le livre en grand secret et ça fait marcher l'édition. »

Oui, encore, qui l'eut cru, alors qu'aucune rue, aucune école ne porte son nom ; qui l'eut cru que la famille Bérurier se serait illustrée à travers les âges ; de Bérurix au grognard Bérurier, « dit Beau-Gosier, dit Joli-Coeur, dit Pa-pan-la-tunique », tombé au champ d'honneur, après avoir provoqué le fameux mot de Cambronne, à qui il venait de piquer accidentellement le prose de sa baïonnette. On croise Bérugnan, le mousquetaire…



Le premier Hors-Série, Cartonné, sous jaquette illustrée par Dubout, comme toutes les illustrations dans le texte ; un hors-série qu'ado, on se refilait sous le manteau en édition de poche…



Bien qu'amateur de San- Antonioniaiseries, voilà un bouquin que je n'ai pas pu lire d'une traite : il m'a fallu quelques petites pauses et le reprendre en livre de chevet, pour finir… Il y a pourtant matière, mais le bouquin est bâti sur la même trame, quelle que soit l'époque « étudiée » : un vague « cours », suivi d'une lecture incorporant l'arbre généalogique de Bérurier. A la longue, c'est fatiguant.

Reste un bon souvenir de lecture d'ado, au collège… C'est truculent, iconoclaste, improbable… Une autre façon d'aborder l'Histoire… Par la porte de service… Un cours d'histoire qui prend ses aises avec l'Histoire, celle avec un grand H, l'officielle...

Commenter  J’apprécie          341
Votez Bérurier

« Votez Bérurier » : 1er trimestre 1964, cinquante-cinquième volume de la série…



San-Antonio est en vacances à Saint-Turluru-le-Haut avec Félicie, sa brave femme de mère. Ils sont descendus à l’Hôtel du Vieux Donjon et de la Nouvelle Mairie Réunis, à côté du « Trou du Cru »… Saint-Turluru-le-Haut, pas très loin de Bellecombe, la « grande ville » la plus proche. On est en campagne électorale pour les législatives. Le candidat PCF est assassiné ! Peu après, c’est au tour de celui de l’UNR… Or lui, notre commissaire national, vous le connaissez, il va falloir qu’il s’y colle, plus ou moins officiellement, au grand plaisir du commissaire local Conrouge ; et tout à fait officiellement quand Béru lui apportera son ordre de mission signé du Boss…

Pour les besoins de l’enquête, un nouveau candidat viendra briguer les suffrages des bellecombais et des bellecombaises (je sais, c’est nul, mais moi ça me fait marrer…), Alexandre Benoit Bérurier soi-même.



Béru comme appât. C’est une technique déjà employée par Frédéric Dard, en lui faisant endosser la blouse grise de l’instit disparu dans « San-Antonio chez les Gones » et en le mettant en scène comme attraction du cirque Barnaby dans « En peignant la girafe ». Béru candidat à la députation, avec comme suppléant l’ex adjudant de gendarmerie à la retraite Paul Morbleut. Vous parlez d’un attelage !



Dans ce cinquante-cinquième volume, Frédéric Dard place San-Antonio hors de ses préoccupations d’agent des Services Spéciaux. Une veine qui donnera le meilleur. Ici, l’intrigue est un peu simpliste mais bien menée, Morbleut en faire valoir de Béru est très réussi. Malgré tout, il manque à ce « Votez Bérurier » quelques ingrédients à la recette pour figurer parmi les meilleurs. Le suivant, « Bérurier au sérail » était, ado, un de mes préférés. A voir…

Commenter  J’apprécie          343
Le maître de plaisir

Parmi les romans noirs de Frédéric Dard, certains sont plus noirs que d'autres et quelques-uns, dont celui-ci, ont un parfum de sang, de stupre et de foutre... quand ce n'est pas celui d'un ondinisme non consenti... comme le fait remarquer justement un des billets qui ont précédé le mien.

Il y a dans ce roman un échantillon presque complet de toutes les perversions humaines, de toutes les noirceurs de l'âme, un catalogue ( non exhaustif ) d'une humanité dépourvue de " surmoi ", prête à la damnation et susceptible de candidater pour n'importe lequel des sept cercles de l'Enfer.

Un triangle " bermudien " relocalisé entre le Maroc, la Suisse et le Liban.

Embarquement pour le pays où les monstres ont quelquefois besoin de Kleenex !



Un jour d'été des années cinquante, Abel Creusemard, comédien has been, atterrit à l'aéroport de Genève en provenance de Marrakech.

Outre sa valise, il traîne avec lui une lourde cantine... un peu comme on traîne un passé pesant dont on ne peut se défaire.

Avec la monnaie qui lui reste, il parvient à trouver une consigne pour cette malle encombrante.

Avec ses dernières piécettes, il tente un appel téléphonique désespéré...

Son interlocuteur ayant raccroché prématurément, la machine lui rend un peu de sa monnaie ; comble de l'inattendu... elle lui rend davantage que son paiement initial. En cause, les utilisateurs pressés qui ne s'attardent pas...

Fauché et seul dans ce pays où il n'a aucun point de chute, il fait le tour des téléphones publics de l'aéroport et " ramasse " encore des sous... jusqu'à une cabine, un téléphone dans la boîte duquel une coupure de vingt francs suisses a été laissée sous la forme d'un billet plié comme un petit bateau...

Laissée par qui ?

Abel ne tarde pas à identifier l'auteure du " canular " en la personne de Sophie Hermann, une très belle jeune femme, antiquaire de profession, laquelle se rend en villégiature à Gaatenbach, station très prisée des vacanciers fortunés venus des quatre coins du monde.

Elle se dit lasse de conduire et propose à Abel d'être son chauffeur jusqu'à l'hôtel.

Une fois arrivés, chacun sa route, chacun son chemin...

C'est sans compter sur le sort, lequel comme chacun sait, est un chemin pas toujours pavé des meilleures intentions...

À la station, Burger, le directeur de l'hôtel, reconnaît le comédien pourtant tombé dans l'oubli.

Il faut dire qu'Abel est un très bel homme et que le Maître de plaisir du directeur a fait défection...

Or le bon air, la beauté des lieux ne sont pas les seuls éléments qui fidélisent la clientèle et en particulier certains couples, certaines vieilles dames...

Ayant eu connaissance de la situation d'Abel, le directeur lui demande de remplacer l'ex-Maître de plaisir.

Son travail consistera à distraire la clientèle ; danses de salon le soir...leçons de tennis dans la journée.

Abel accepte et dès le premier soir devient l'objet de toutes les convoitises de la vieille madame Kabbouk, Véra pour ses intimes, une Libanaise... " d'ailleurs, moche, elle ne l'était pas tellement. Elle avait dû être très belle jadis, d'une beauté fracassante dont il lui restait des miettes malgré les fines rides striant son visage ", flanquée de son mari... " un gros type chauve avec des paupières de batracien, des yeux globuleux surmontés de sourcils en accent circonflexe et des mains baguées de diamants monstrueux. Le plus écoeurant chez cet homme, c'étaient les poils de sa poitrine. De longs poils blancs qui ne frisaient pas et faisaient songer à de la fourrure mouillée. Il dégageait en outre une odeur désagréable, à la fois forte et fade..." ", impuissant et de leur chien, un yorkshire nommé Diabolo.

Du désir au plaisir, il n'y a qu'un pas que franchit vite Abel.

Véra ne peut bientôt plus se passer de ce beau blond, toujours prêt, infatigable, une " sex machine " hantée par la voix lascive et obsédante d'une petite marocaine qui lui répète inlassablement " Donne-moi un dirham, m'sieur"...

Après ses nuits à l'hôtel, à trois heures du matin, le Maître de plaisir se rend tous les jours à l'aéroport de Genève pour aller mettre trois pièces de vingt centimes dans la consigne contenant son coffre.

Lors d'un de ses mystérieux allers, Sophie le surprend et l'interpelle " qu'y-a-t-il dans ce coffre ? "...

À vous de voir !



C'est un des " noirs " de Dard qu'on ne lâche pas.

Il se lit quasiment d'une traite.

Il est, comme je l'ai mentionné, sulfureux, haletant, plein de rebondissements... même s'il faut consentir à quelques invraisemblances ( la malle, le chien, la fin d'Éva et la chambre froide...).

Les personnages ont du " character " ( pardonnez-moi...). Ils ont du relief, du corps, du tempérament. Ils donnent, ils se donnent et on prend.

Ce qui m'a le plus étonné, c'est que beaucoup ne semblent retenir de ce roman que son côté licencieux, libidineux, érotomaniaque.

Certes, la sexualité suinte à travers tous les pores de chaque mot écrit par la plume d'un auteur qui va bien au-delà des pulsions qui nous habitent.

À commencer par notre rapport auxdites pulsions.

Dans - Le premier homme -, Camus écrit : " Non, un homme ça s’empêche. Voilà ce que c’est un homme, ou sinon…".

Sinon, il lui arrive ce que vous découvrirez en lisant - Le Maître de plaisir -... un noir de Dard qui a cette spécificité - je parle pour moi -, c'est que comme tous les noirs de Dard, il s'imprime durablement dans notre cortex...

Et question que je pose en passant... que penserait-on d'un roman comme celui-ci sortant à notre époque où les cartes d'une certaine morale sont constamment rebattues ?









Commenter  J’apprécie          333




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Frédéric Dard Voir plus

Quiz Voir plus

Frédéric Dard

Où Frédéric Dard est-il né?

Vire (Calvados)
Moulins (Allier)
Jallieu (Isère)
Beauvais (Oise)

10 questions
87 lecteurs ont répondu
Thème : Frédéric DardCréer un quiz sur cet auteur

{* *}