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Critiques de Gilles Abier (717)
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La piscine était vide

La mort d'Alex a bouleversé la vie de Celia, sa petite amie de seize ans :

« Depuis, ma vie ne dure qu'un jour.

Le matin quand je me lève, je me fixe un but, toujours le même : atteindre la fin de la journée. Sans pleurer. Sans craquer. Sans devenir folle. »

Il faut dire que la jeune fille a été accusée de meurtre et placée en détention. C'est la vie dans sa petite cellule qu'elle décrit ainsi.



Le roman s'ouvre sur une bonne nouvelle, un soulagement pour Celia et ses parents : elle est acquittée. La mère d'Alex l'accusait d'avoir tué son fils, de l'avoir poussé. Mais non, il est tombé dans la piscine, et c'est quand même pas sa faute, à Celia, si la piscine était vide ce jour-là malgré la chaleur, s'ils ont joué avec le tuyau d'arrosage pour se rafraîchir, et si, et si...



Un roman très court et "d'une seule voix", comme l'indique le nom de la collection. Seule Celia s'exprime ici. Il n'empêche qu'on adopte successivement différents points de vue grâce aux réflexions de la jeune fille, et si on se prend un coup de poing à la fin, c'est parce qu'on a lu le texte d'une traite, d'un souffle. Mais à vrai dire * attention spoil * *



Merci L.
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Le Prince et la grenouille

De temps en temps, j'aime bien lire des livres destinés aux touts petits enfants, notamment lorsqu'ils sont publiés chez des éditeurs comme Poulpe Fictions, une maison qui a le mérite de démonter les clichés !



L'histoire raconte celle d'une princesse transformée en grenouille par une sorcière qui veut se venger de Prado, son prince... Seulement, il ne parvient pas à faire revenir sa bien-aimée dans sa forme initiale... Le prince devra alors user de ruses pour retrouver la princesse...



Un récit assez original et amusant, que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire, avec de chouettes illustrations !
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La piscine était vide

Célia, 16 ans, vient d’être acquittée. Ce verdict sonne pour elle comme un soulagement. C’est de sa vie qu’il s’agit. « Une vie foutue mais une vie à vivre ». Une vie qui ne dure qu’un jour, avec, chaque matin, le même objectif : « atteindre la fin de la journée. Sans pleurer. Sans craquer. Sans devenir folle. »



Tout s’est joué en quelques secondes au bord d’une piscine vide. La jeune fille chahutait avec Alex, son petit ami. Un moment de déséquilibre et il est tombé la tête la première. Mort sur le coup. La mère du garçon a vu la scène de la fenêtre de la cuisine. Elle a accusé Célia d’avoir poussé son fils. Parole contre parole. Détention provisoire, procès, acquittement. Célia se confie, exprime sa souffrance, remonte le fil des événements avant et après la tragédie. D’une seule voix.



Une grosse claque ce texte. Le témoignage est saisissant. Sans pathos. Sans colère ni amertume, même vis-à-vis de son accusatrice, qu’elle ne porte pourtant pas dans son cœur : « Je ne crois pas que je lui en veuille. Je la déteste mais j’imagine que si c’était elle qui avait été au bord de la piscine, chahutant avec son fils, et moi dans sa cuisine à les épier de loin, alors oui j’aurais vu ce qu’elle a vu, oui je l’aurais accusée d’avoir poussé Alex bien qu’elle soit sa mère. Parce qu’une mort aussi bête est sûrement plus facile si on lui attribue un coupable. »



La voix de Célia dit l’impossible retour en arrière, la douleur, l'avenir en pointillé, l’amour perdu à jamais : « Parce que oui, je l’aimais, je l’aimais pour la vie. Et aujourd’hui, il est parti. Et aujourd’hui je voudrais pouvoir l’oublier pour avoir moins mal. Et aujourd’hui je ne voudrais surtout pas l’oublier. Que jamais il me quitte. »



Et puis cette fin, terrible, dont je ne peux pas vous parler... Une claque je vous dis.
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Les Coquins, tome 3 : Embrouilles au compto..

J’avais envie d’une lecture légère et mignonne et le troisième tome des aventures des Coquins trainait dans ma bibliothèque depuis un moment. C’était un choix parfait pour me changer les idées et mettre un peu de soleil à cette météo toute grisouille.



Sans trop de surprises, ayant déjà beaucoup aimé les deux premiers volumes… j’ai passé un très bon moment avec nos petits héros. Sourire aux lèvres garantie. D’autant plus que Embrouilles au Comptoir de la Fesse Plate nous permet de découvrir un autre lieu de la haute piraterie. Un petit changement de décor qui redonne un coup de peps à l’histoire et nous permet aussi de découvrir de nouveaux personnages.



Les enfants ont donc atterri au Comptoir de la Fesse Plate. Absolument pas dépaysé, on voit bien qu’ils ont pris leurs marques et qu’ils sont prêts pour de nouvelles aventures. Il ne leur faut pas beaucoup attendre d’ailleurs pour que cela arrive. Avec les pirates, on ne s’ennuie jamais. Mais cette fois-ci, c’est le Triple buses, leur propre vaisseau qui est menacé. Et malgré les dangers, les Coquins ne vont pas se laisser faire.



Camaraderies, ingéniosité, un peu de sentiments, un brin de danger et voilà Embrouilles au Comptoir de la Fesse Plate qui vous emmène souquer ferme. Nos petits héros nous montrent une nouvelle fois qu’ils ont de la suite dans les idées, et que surtout l’union fait la force. Ils ont beau être jeunes, cela ne les empêche pas de briller et de faire avec leurs petits moyens. C’est frais, vivant, adorable et drôle. J’adore la façon dont l’auteur utilise la langue française. Il n’y a pas de gros mots, à aucun moment, mais il parvient à créer des « jurons » et aussi à utiliser un langage fleuri mais poli. Et je trouve ça tellement ingénieux.



Clairement, les Coquins sont à mettre entre les mains des plus jeunes. Avec des messages positifs à souhait, une parité entre les garçons et les filles, de l’entraide et de l’aventure plein les tricornes… euh les poches, pardon ! Et on reste tout de même dans cette ambiance piraterie avec des événements qui ne font pas forcément très peur, mais qui donne quand même un peu de noirceur au récit. C’est dosé parfaitement.



En plus, nous avons toujours droit aux illustrations de Mini Ludvin que j’aime beaucoup. Je trouve toujours très chouette, surtout en littérature jeunesse, d’avoir des dessins qui accompagnent le récit. Cela donne clairement une toute autre dimension au tout.



Quant à la fin de Embrouilles au Comptoir de la Fesse Plate ! Je n’étais pas prête ! Un cliffhanger auquel Gilles Abier ne nous avait pas du tout habitué se produit. Et là, je dis chapeau… Parce que je veux le tome quatre tout de suite !

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Comment je me suis débarrassé de ma mère

J'ai lu que dans son dernier ouvrage 'Le champ de bataille', Jérôme Colin

« évoque avec une sorte de drôlerie dépressive cette nuit fatale où la bête dévore l'innocence [de votre enfant] pour en régurgiter un adolescent. » *



Dommage collatéral : l'adolescence de votre cher petit vous métamorphose, vous aussi (dans ses yeux, et parce que vous ripostez, forcément). De bonne fée douce et sucrée, vous devenez sorcière.

Bête, méchante (forcément, vos exigences, c'est juste pour l'emmerder), trop pauvre pour ses caprices consuméristes, vieille, grosse, moche - poils et pustules sont en option...



Les mères étouffantes, malsaines, envahissantes, cruelles - j'en passe - mises en scène ici par Gilles Abier rappellent celles de Claire Castillon... Ces deux auteurs ont une même façon de crier 'Mère, je vous hais/aime !'



L'auteur frappe fort et habilement : dans ce 'presque' recueil de nouvelles, la frontière est floue entre coupable et victime.

Qui, de l'ado ou de la mère, est responsable de cette situation désastreuse et visiblement inextricable ? Qui fait le plus de mal à l'autre ? Qui manipule ? Qui prétend aider sincèrement l'autre ?

Quoi qu'il en soit, tous ces êtres (parents et jeunes) sont en souffrance, d'une manière ou d'une autre.



Joli retournement dans le dernier chapitre, troublant, qui invite encore plus à réfléchir à la responsabilité de chacun lorsqu'une relation à deux s'enlise.



Ouvrage intéressant à proposer à partir de quatorze ans. Ces histoires montrent bien les points de vue, et comment chacune des deux parties peut être toxique, plus ou moins consciemment.

Une lecture à 4 z'yeux, chez nous, qui a eu le mérite de susciter des échanges mère-fille.

___



* https://www.lexpress.fr/culture/livre/le-champ-de-bataille-de-l-adolescence_1996283.html



♪♫ aaah, l'amour ! (attention, humour très noir)

https://www.youtube.com/watch?v=XHagoUQ6GUU
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Les Coquins, tome 1 : Le trésor de l'île sans nom

C’est encore grâce à Marie de Muffinsandbooks que je suis tombée sur cette petite pépite. Je ne pense que j’aurais été plus loin que regarder la jolie couverture si elle n’avait pas vanté cette mignonnerie doublée de piraterie. Une excellente lecture pour moi, et j’ai hâte de prendre les deux autres tomes (dès que mon libraire rouvrira…).



Nous débarquons donc sur l’île sans nom, où les grands pirates ont décidé de créer un havre de paix pour leurs chers enfants (et aussi planquer leurs trésors, d’où Le trésor de l’île dans nom). Nous rencontrons ainsi les Coquins : Morbleue, Flibuste, Tribord, Bâbord, Fantine et Cayenne, des enfants d’une dizaine d’années qu’on adopte dès les premières pages. Malins, aventuriers, débrouillard, un brin coquin aussi, ils ne rêvent que d’une chose : parcourir les mers comme leurs parents. Pas du tout, ce que les pirates envisagent pour leur progéniture… eux qui rêvent de les voir entrer à la cour des plus grands rois. Et pourtant quand un vaisseau espagnol s’approche dangereusement de leur petit paradis, les Coquins ne vont pas hésiter à défendre leur île (même s’il faut déroger à l’étiquette !).



C’est adorable. Pas dans le sens gnangnan, non, mais on ne résiste ni aux enfants, ni à l’histoire. Il y a de l’aventure, de l’humour, du jeu avec l’univers des pirates, une amitié attendrissante, et cette soif de parcourir les mers. Les ingrédients sont là pour passer un très agréable moment en compagnie de ces Coquins bien particuliers. On découvre à peine leur univers et pourtant, l’immersion est totale. C’est parfois un peu loufoque, mais jamais dans le ridicule. J’adore la finesse du récit qui ne fait pas trop jeunesse, et qui en a pourtant tous les ingrédients.



On ne s’ennuie pas. Les événements s’enchaînent mettant en avant chacun des enfants, rajoutant de temps à autre une pincée de frissons, et en plus, nous avons droit à de magnifiques illustrations qui donnent encore plus de relief à l’histoire. Franchement que demander de plus.



Le trésor de l’île dans nom place très bien son univers, nous offre une aventure palpitante et en même temps nous promet bien des choses pour le futur. J’ai donc hâte de voir ce que nos charmantes têtes blondes vont nous concocter par la suite.

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Comment tu m'as fait mourir ?

Un thriller fantastique très bien mené sur le thème du harcèlement. Le pitch est réussi : Félix, lycéen en seconde, est atteint de troubles obsessionnels compulsifs particularité qu’utilisent ses camarades de classe pour se moquer et le harceler, Un soir, pour évacuer sa colère, le garçon invente et écrit une histoire sur ses harceleurs et il les fait tous mourir les uns après les autres. Tout est consigné dans un petit carnet où il se délecte de les voir disparaître, souvent de façon absurde et ainsi les punir de leurs actes détestables envers lui. Seulement le lendemain, lorsqu'il s'aperçoit que les événements qu'il a écrit, se produisent, il ne sait plus quoi penser, interloquer…Est-ce le hasard ou la fiction devient réalité ?! L'écriture de Gilles Abier donne un aspect loufoque, léger qui permet de traiter très efficacement du sujet du harcèlement tout en renouvelant son approche.
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Accrocs

Dur d'être ado. On s'en rend compte quand on côtoie au quotidien des collégiens et lycéens : c'est pas possible, pour être aussi chiant, changeant (tantôt vulnérable, tantôt mordant), il faut être sacrément malheureux et peu sûr de soi. Rappelons pour leur défense que leur univers est sans pitié.



Dans ces cinq histoires, Gilles Abier évoque des sujets sensibles liés à l'adolescence : relations avec les parents, apparence physique, mal-être, rapports de force, harcèlement (avec la haine et le désir de vengeance qui en résultent), trahison, lâcheté, amour, amitié, sexualité...



Bien qu'il mette en scène des personnages récurrents d'une classe de lycée, cet ouvrage s'apparente à un recueil de nouvelles. L'auteur a le sens de l'accroche, on est cueilli dès les premières phrases, jugez plutôt :

• « D'abord j'ai pensé déféquer dans son cartable. Car ce con vient en cours avec un cartable. Complètement usé. En cuir qui pue. »

• « Si tu penses que surprendre tes parents au lit, ensemble, l'un dans l'autre, est ce qu'il y a de plus perturbant, tu te trompes totalement. Y a pire. Et je suis là pour en témoigner. Tu peux aussi surprendre ta mère en train de faire l'amour à un autre homme que ton père. C'est ce qui vient de m'arriver. Il y a à peine trois heures. »



La suite est à l'avenant : intrigues fortes, d'autant plus dérangeantes qu'elles sonnent juste, construction habile (on s'amuse à deviner le narrateur, déjà croisé dans les histoires précédentes, avant d'avoir son nom après quelques pages). Et les chutes surprennent, glacent, émeuvent...



Je salue de nouveau le talent de l'auteur (cf. 'La piscine était vide'), après avoir été déçue par le trop gentillet 'Le jour où je suis devenue mytho'.



A partir de 14 ans, « pour ados avertis » comme le précise la quatrième de couverture.





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Un nuage dans le ventre

Eliot est un contemplatif, un rêveur, un poète. Une hirondelle dans le ciel ? il part sur ses ailes. Une pieuvre à la télé ? il se voit voyager dans les tuyauteries de la maison et surprendre sa maman en sortant de l'évier de la cuisine. Même le spectacle de trois mouches qui volent l'embarque très loin : il s'imagine qu'elles se révèlent un secret, le lieu d'un trésor caché.

Mais quand il est pris dans ses pensées, Eliot a la bouche ouverte, et ses parents n'aiment pas ça. Ça lui donne l'air idiot, paraît-il, et s'il sourit, en plus, c'est pire. La maîtresse non plus ne supporte pas qu'Eliot soit bouche bée, parce que quand il rêve, il est distrait.

L'enfant se fait sermonner de toutes parts, il tente quelques excuses, il a l'imagination fertile : il serait comme un castor, comme un crocodile... Mais ça ne prend pas. Les parents vont lui passer l'envie de jouer au plus malin. Croient-ils...



Excellente surprise ! Ce roman suscite beaucoup de réflexions, au moins chez l'adulte : pourquoi cette manie agaçante de vouloir changer les autres, quand quelque chose nous agace chez eux ? Pourquoi tant d'exigences parentales et de conventions, parfois stupides ? Quid du chantage affectif, des punitions, des histoires idiotes qu'on raconte aux enfants pour se faire obéir, du sentiment que l'enfant ne doit pas avoir le dernier mot lors d'un désaccord... Cette belle histoire montre une facette peu reluisante du comportement des adultes, mais pas seulement : on y voit aussi des parents s'inquiéter et souffrir quand leur enfant va mal, et déployer des trésors d'imagination pour le sauver.



Dès 8-9 ans. J'aimerais connaître l'avis d'un jeune lecteur.
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Comment je me suis débarrassé de ma mère

Cinq nouvelles faisant voler en éclat l’image d’Épinal de la maman aimante et pleine de tendresse. Cinq nouvelles à chute dont l’amertume vous reste longtemps en bouche. Oui, il est possible de faire interner une maman trop possessive. Oui, une maman d’athlète de haut niveau, prête à tout pour la carrière de sa progéniture, n’est jamais loin de dérailler. Oui, un enfant peut avoir honte de sa mère trop moche, trop bête et trop pauvre, au point de vouloir se faire adopter. Et non, il ne faut jamais accepter sa mère comme amie sur Facebook. Surtout quand elle est prête à déballer votre intimité sans retenue.



Les narrateurs sont ici les enfants. Des enfants sans pitié, plein de rancœur, prêts à tout pour se débarrasser d’une génitrice qui, selon eux, les empêche de grandir et de se construire. Je dis bien selon eux car Gilles Abier ne jettent pas en pâture au lecteur des mères au comportement « indéfendable ». Point ici de manichéisme, au-delà des apparences, les victimes ne sont pas forcément celles que l’on croit. Du moins pas toujours. Les ados qui s’expriment ici sont à un point de rupture dans la relation avec leur mère. Problème de communication, d’aspirations devenues tellement différentes que le fossé s’étant creusé semble ne jamais pouvoir être comblé.



Un texte en particulier m’a mis mal à l’aise. Pas celui où une fille traite sa mère de salope, ni celui où une autre la considère comme « vicieuse et perverse », mais celui qui a pour titre « Trois raisons ». Sans doute parce qu’il est trop plein de mépris, de dédain, de moqueries gratuites. Parce qu’avoir aussi peu de considération pour celle qui vous a donné la vie est difficile à accepter, même si cette nouvelle, comme toutes les autres, sonne affreusement juste.



C’est incisif, sans fioriture. Abier maîtrise l’art de la nouvelle, il va à l’essentiel et ne s’embarrasse pas de précautions inutiles. Il cogne et ça fait mal, mais c’est ça qui est bon ! Dérangeant et réaliste, ce recueil vous marque au fer rouge, profondément.


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Les Coquins, tome 2 : La bataille du Triple..

Après une lecture plutôt décevante, j’avais besoin d’une aventure où je savais que j’allais pouvoir m’évader et sourire. Le tome deux des Coquins, La bataille du Triple-Buse, était le parfait tremplin. Mignonnerie et piraterie, on embarque moussaillons !



L’île sans nom est compromise. Nos coquins et l’immense trésor de leurs parents ne sont maintenant plus un secret, et des mesures s’imposent. Il faut mettre tout ce petit monde en sécurité et prendre le large. Une occasion rêvée pour nos jeunes pirates qui ne rêvent que d’une chose : voguer en mer. Mais les choses pourraient être plus compliquées que prévues…



Ce fut un réel plaisir de retrouver les Tribord, Bâbord, Fantine, Cayenne, Morbleue et Flibuste. Les Coquins est ce genre de roman qui vous donne le sourire, plein d’action et d’humour avec une pincée de réflexion. On s’évade tout de suite et avec plaisir. D’autant plus que dans ce second tome, nous apprenons également pas mal de vocabulaire nautique ce qui rend l’immersion encore plus sympathique.



Même si quitter l’île sans nom est un déchirement pour les enfants, c’est aussi un rêve qui se réalise. Ils vont enfin pouvoir voguer comme de vrais pirates (bon avec des nounous un peu exigeantes quand même). Mais on sent que l’excitation prend le pas, et à voir nos Coquins se débrouiller si bien, voire nous surprendre, difficile de ne pas réaliser qu’ils ont cela dans le sang. Débrouillards comme pas deux, ils se lancent bravant leurs peurs et faisant fie de ce que leur disent les adultes. Et c’est vraiment super sympa de les voir évoluer et grandir, prendre confiance en eux, et s’adapter face aux situations parfois périlleuses.



Je ne pensais pas revoir Gonzalo ou Felipe dans La bataille du Triple-Buse, mais, il faut l’avouer sans eux, l’histoire aurait été moins palpitante. Nous faisons aussi la connaissance d’un autre ennemi, ou plutôt d’autres ennemies également. De quoi mettre du piment dans cette traversée, censée être toute calme. J’adore l’idée de Gilles Abier. Mettre en avant des femmes fortes donne un super message, autant aux filles qu’aux garçons. Et il y a un réel équilibre depuis le départ. Je pense notamment aux Coquins. Certes certains traits de caractère sont assez typiques, mais les enfants ont autant de qualités que de défauts, et cela pour les deux sexes. Je ne trouve absolument pas de mise en valeur ciblée, alors que pour beaucoup, moi la première, la piraterie est plutôt une histoire d’hommes.



Un gros plus dans le roman : les dessins de Mini Ludvin. J’adore que l’histoire soit entrecoupée de portraits et de scènes illustrées. Je pense que pour les enfants, cela aide vraiment à développer l’imagination, sans compter que de voir nos héros prendre vie ajoute indéniablement du dynamisme au récit.



La bataille du Triple-Buse a été un super moment de lecture, sans surprise. C’est mignon, drôle, plein d’aventure et de frissons. Nous voyageons, nous découvrons et nous apprenons avec nos petits héros si attachants. Vivement le tome trois.

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La piscine était vide

Une chute dans un piscine, un mort : Alex , l'amoureux de Célia seize ans, celle-ci va être accusé de meurtre et tout la procédure judiciaire se met en route....



Dans le style ce roman "colle" à l'actualité. C'est cruel, violent parfois, violence retrouvée même dans les mots de l'auteur , à l'image de notre société contemporaine à laquelle hélas sont confrontés nos adolescents....

Style acéré comme un couteau les phrases courtes portent les mots avec verve et efficacité.

Un roman assez poignant. qui a "des tripes"!
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La vie en verte

Noooooooon ! Pas çaaaaaaaa !

Le miroir vous renvoie votre reflet du matin, déjà pas terrible, mais là, en plus, y a un truc immonde inhabituel. Au choix : bouton, herpès, plaque croûteuse bizarre... Ici en l'occurrence, il s'agit d'une drôle de couleur : Marine, douze ans, est devenue verdâtre. Loin de s'estomper, la couleur s'affirme au fil des jours, la jeune fille se retrouve verte de la tête aux pieds. Les médecins n'y comprennent rien. Elle fait peur (et si elle était contagieuse ?), elle est désormais une bête curieuse, alors elle se cache, ne sort plus...



Enième roman jeunesse sur la différence, le regard des autres, les métamorphoses gênantes de l'adolescence, et l'importance de l'apparence - à cette période de la vie plus particulièrement.

Le sujet est traité sans grande originalité, j'ai trouvé l'intrigue un peu longuette. Le comportement maternel, bien maladroit, m'a désagréablement surprise, tandis qu'a contrario celui du frère est admirable - cela dit, qui mieux qu'un ado de quinze ans peut comprendre à quel point la différence et le rejet peuvent rendre malheureux ?



Un message à retenir, ces paroles bienfaitrices de l'aïeule : « La seule chose que tu peux changer, c'est comment toi tu te perçois. Si pour toi, être verte ne pose aucun problème, il y a plus de chances pour que ça ne pose aucun problème aux autres. Et certainement qu'ils éprouveront moins le besoin de comprendre les raisons de ta transformation. [...] S'il y a bien une chose que j'ai apprise, c'est qu'il n'y a pas de pire ennemi que soi-même. Marine, si tu ne t'acceptes pas comme tu es, personne ne t'acceptera. »



De Gilles Abier, pour ce public fin de primaire-début collège, j'ai préféré 'Un nuage dans le ventre'. Mais ce 'La vie est verte' est parfait pour les pré-ados gênés par leur voix, leur pilosité, leurs formes nouvelles...



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Konnichiwa, Martin ! / Salut, Hikaru !

Ayant apprécié le précédent livre lu dans cette collection, je n'ai pas hésité à prendre ce petit "Boomerang" quand je suis tombée dessus. Bien m'en a pris !

Un bel échange épistolaire s'amorce dans ce petit roman à 4 mains. Mais l'objet n'est pas le contenu des lettres que s'envoient 2 enfants que tout sépare, en apparence. L'objet est plutôt comment transmettre ce qui fait son univers, comment faire part de son quotidien à qui cela est particularité, comment faire passer ses émotions à quelqu'un qui ne parle pas la même langue.

A l'inverse, l'autre partie consiste à réfléchir à comment recevoir, accepter des mots qu'on ne connaît pas, une culture qui n'est pas la sienne, comment s'ouvrir à l'autre, comprendre des choses qui nous sont étrangères.

Un très joli moment, tout en finesse.
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Le jour où je suis devenue mytho

Tessa ne supporte pas Joanna, c'est physique, épidermique. Sa seule vue la rend dingue. L'autre a tout pour elle : le physique et l'allure de rêve, le fric, les vacances de Noël à Saint Martin entourée de people.

Elles ne se connaissent pas vraiment, et Joanna ne lui a rien fait de particulier. Ou plutôt si, aux yeux de filles éblouissantes comme elle, Tessa fait figure de petite chose grise qu'on ne remarque pas, qui passe inaperçue, dont on oublie le nom d'une fois à l'autre. Ça, ça fait mal. Alors quand l'autre la ramène une énième fois sur la chance qu'elle a, Tessa frappe fort pour lui damer le pion, quitte à raconter n'importe quoi...



Tous les clichés sont là : la fille 'bien en chair' (sic) complexée et jalouse, le meilleur copain homo, la peste pas foncièrement méchante mais qui agace avec ses vantardises - et qui, en plus, va jouer avec un acteur connu ! Exactement les mêmes stéréotypes que dans 'Girl Online' (Zoe Sugg), tiens...

Tous les clichés et tous les ingrédients pour plaire aux filles dès 10 ans - alors que les protagonistes sont censés être lycéens donc un peu moins neuneus que ça, quand même...



De Gilles Abier, je viens de lire 'La piscine était vide', dans cette même collection 'Une seule voix'. Le contraste est saisissant : l'autre est un roman-choc destiné à un public averti (quatorze ans et plus), celui-ci est une comédie ultra-légère, une histoire de fans hystériques, de jalousie, de surenchère, de mensonge, d'aventure abracadabrante.

Je n'ai pas adhéré du tout, pas souri une seule fois.



Pour finir poliment, je dirai que l'auteur et la collection offrent une palette variée. Moins gentiment, je dirai que ce roman me semble bâclé, formaté, sans intérêt.
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Amour mortel

Pour la première fois, Lucie a un rendez-vous galant mais, celui-ci se solde par la mort accidentelle de son amoureux Antoine. Quelques semaines plus tard, la même situation se reproduit avec Kacem. Serait-elle victime d'une malédiction ? Avec l'aide de ses amis, de sa grand-mère et de son père, elle va enquêter pour en apprendre un peu plus et comprendre ce qui lui arrive...

Tous les ingrédients sont réunis dans ce thriller : des morts suspectes, une malédiction, des secrets de famille, une enquête et de l'action...

Oui mais voilà, pour moi, désolé, ça ne fonctionne pas vraiment. Tout va très vite, trop vite et cette histoire perd en "crédibilité". Lucie passe d'un amoureux à un autre sans prendre le temps de faire son deuil (3 morts suspectes en 2 mois, ça fait un peu beaucoup pour moi...).

J'ai trouvé l'idée de départ originale et j'apprécie d'habitude les romans de Gilles Abier, mais cette fois-ci, je ressors déçue de ma lecture. Dommage !
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Amour mortel

Première fois que je lis Gilles Abier mais un peu déçue par ce roman jeunesse noir. Lucie, jeune fille de 18 ans sort au restaurant avec Antoine, un garcon qu’elle apprécie beaucoup. Mort accidentelle du jeune homme pendant le rendez-vous… Le temps de se remettre de sa tristesse et de tomber dans les bras d’un autre garcon mais le sort s’achaine sur elle.

Ce petit livre se lit mais trop invraisemblable pour moi, la jeune Lucie sembe de remettre très vite de ses deuils. Les émotions des personnages m’ont semblé factices, trop exagérées… La révélation finale est le point plus convaincant dans l’histoire même si on peut avoir des doutes bien avant. Je tenterai quand même d’autres romans de Gilles Abier mais sans doute dans d’autres registres.

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Je sais que tu sais

Axelle, la jeune narratrice, a perdu son frère qui a été tué par son ami. Cet événement a détruit sa vie et sa famille.



Elle découvre par hasard un jour à la télévision le témoignage de Madame Ngoun, une rescapée des Khmers rouges. Son témoignage l'émeut, elle décide de prendre contact avec elle.



A son grand désarroi, la dame lui suggère de s'intéresser au meurtrier, de le rencontrer en prison et même de lui pardonner.



Impensable pour Axelle, tout à sa colère ! Cependant, cela va créer une fissure dans ses croyances...



Un roman choc qui va à l'encontre de nos certitudes. Pas de vengeance au programme mais au contraire un lent et douloureux chemin de deuil qui passe par un regard direct des événements pour aboutir à une possible reconstruction.



Beaucoup de choses sont suggérées dans ce roman fort et émouvant sur la résilience mais aussi sur l'honnêteté envers nos souvenirs des êtres disparus.
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Comment tu m'as fait mourir ?

Autre roman emprunté à la bibliothèque : Comment tu m'as fait mourir ? de Gilles Abier.

Et si vous pouviez vous débarrasser de vos ennemis... en imaginant leur mort sur le papier ?

La veille d'un séjour scolaire à Londres, Félix décide d'écrire un texte dans lequel il sacrifie les élèves qui lui font vivre un enfer au lycée.

Chacun a droit à un traitement spécial, en rapport avec le harcèlement subi... Un bon exutoire !

Sauf que la journée du lendemain commence exactement comme dans son histoire.

Et si le hasard décidait de tuer ses camarades les uns après les autres comme Félix l'avait écrit ?

Comment tu m'as fait mourir ? est un thriller fantastique qui traite du harcèlement scolaire de manière différente. Et par moment c'est un peu troublant.

Félix a des T.O.C (troubles obsessionnels compulsifs) et depuis des années c'est un enfer avec ses camarades de classe. Plus il grandit et moins les choses s'arrangent. Alors, un jour, il décide d'écrire dans un carnet un texte où ses bourreaux meurent les uns après les autres, lors d'un voyage à Londres.

Il ne doit pas assister à ce voyage mais les événements font qu'il va en faire partie. Félix est stupéfait quand il comprend que tout ce qu'il a écrit se réalise, il trouve ça totalement surréaliste.

Félix peut paraître cruel dans sa façon de tuer ses camarades mais il ne faut pas oublier qu'il est harcelé depuis des années. Écrire dans ce carnet est juste un exutoire, rien n'était censé se passer pour de vrai.

J'ai été touché par le jeune Félix, un tel harcèlement à cause des T.O.C dont il n'est pas responsable est vraiment inadmissible. Les professeurs ne font pas vraiment attention alors qu'ils savent que le jeune garçon est fragile, c'est énervant.

Les camarades de classe du jeune garçon ne sont pas tous des harceleurs, mais il est évident qu'il est parfois préférable de ne pas voir les choses.

La façon dont le harcèlement est traité est très intéressante. Il y a des scènes fortes qui font réfléchir.

Quand aux meurtres, ils sont bien trouvés. On peut dire que Félix a une sacré imagination :)

Petit plus : il y a aussi beaucoup d'humour, parfois noir, dans ce roman.

Cela fait penser à un roman de la collection Chair de Poule mais en un peu plus aboutit et cela plaira aux amateurs de romans d'horreur pour ados.

Pas de coup de cœur mais un joli quatre étoiles :)
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Comment je me suis débarrassé de ma mère

Chaque nouvelle met en scène une relation complexe entre une mère et un de ses enfants: mère abusive, obsédée par la réussite de son enfant, vivant une passion par procuration, voyant son enfant comme un faire-valoir, ou alors trop possessive.

Les réactions des personnages sont vives, violentes, à fleur de peau. Soudain un élément déclenche l'ouverture d'esprit nécessaire à la vision de la vérité de la part de l'adolescent(e). Le mensonge, la trahison apparaissent dans toute leur ampleur et monstruosité. Le retour en arrière est alors impossible. Le point de rupture est atteint.

La dernière nouvelle rassemble les enfants de chaque nouvelle devant l'effroyable possible, avec ce qui pourrait être un retournement de situation, quoique.



L'écriture est percutante, le récit rythmé, sans concession. On ne fait pas dans le sentimentalisme. L'auteur donne la parole aux adolescents, n'offrant qu'un seul point de vue catégorique. Ce sont ces ados qui font les choix, qui régissent peu à peu leur propre vie face au drame existant ou en devenir. Ces histoires ont un fond plutôt sombre, parfois dérangeant, mais avec une touche tellement réaliste que la crédibilité demeure entière.
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